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Les Vrais Penseurs de notre temps by Guy SormanReview by: Émile PoulatArchives de sciences sociales des religions, 36e Année, No. 74 (Apr. - Jun., 1991), p. 293Published by: EHESSStable URL: http://www.jstor.org/stable/30122561 .

Accessed: 12/06/2014 14:37

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74.327 SORMAN (Guy). Les Vrais Penseurs de notre temps. Paris, Fayard, 1989, 416 p.

Un titre ambivalent : ceux qui pensent notre temps et ceux que, dans ce temps, on appelle ailleurs intellectuels. Un titre prtcis6 : non pas les grands, mais les vrais penseurs, soit 28 rdcits d'entretiens dont chacun a son intbret. L'essenticl, c'cst le corpus et les conclusions g~n~rales qu'on peut en tirer. G.S. ne manque pas de s'interroger sur la reprtsentativit6 de son 6chantillon dont le profil est accus6 : (< Le vrai penseur archetype du XX" sidcle est un vicil homme, un survivant de civilisations per- dues... Souvent il a 6t6 juifet ne l'est plus; il ne pratique qu'un culte, celui de la connaissance pour la connaissance... Souvent n$ A Vienne et immigr6 aux Etats-Unis >... Des absences dont il s'inquite : femmes (statistiquement trop peu nombreuses A pouvoir consacrer leur vie A une activitd aussi obsessionnelle), mar- xistes (introuvables, outre l'inutilit6 du mar- xismc c< pour comprendre notre temps ,), orientaux (dcux Japonais et un Chinois), et aussi ajoutera-t-on, chrttiens (deux catholi- ques, un protestant). < La France fait plut6t pauvre figure au terme de cctte enquete n (tout de meme, 4 noms sur 28) et < Paris n'est plus un carrefour n (3 noms).

Les trois chrdtiens, c'est d'abord un Chinois protestant, Zhao Fusan (nd en 1926), thbolo- gien, selon qui l'histoire du christianisme en Chine ne fait que commencer (< Le Boud- dhisme n'cst devenu chinois que mille ans aprbs son arrivac), et pour qui la scule certi- tude cst quc, < meme si la Chine se modernise, les Chinois resteront diffdrents >, (p. 145-46). Cc sont ensuite deux catholiques, Rene Girard, qui voit la Rtv6lation en marche dans I'Histoire, mais qui se sent mal vu de son Eglise parce quc < dans mon systbme, I'insti- tution nc jouc pas un r6le d~cisif a (p. 304), et Claude Tresmontant (A qui un ordinateur, note G.S., faciliterait bien le travail), pour qui < l'ath6ismc est devenu impossible >. G.S. le voit < armI de ses fiches, de son dictionnaire et de sa foi, d~cid6 A reconqu~rir A lui scul le ter-

rain abandonn@ par rIglise n, et classe les chrttiens en dcux cat6gories, ccux qui le connaissent (< trbs peu nombreux >) et les autres...

Parmi tous ces hommes, c'est A Fr. von Hayek que va la pr6ftrence avoute de G.S., sous le signe du libdralisme, mais d'un lib~ra- lisme oA la mtthode doit sans cesse prfvaloir sur le dogme. De 1l, peut-6tre, en seconde ligne, A 6galitt, Karl Popper: < Distinguer partout et en toutes circonstances le Vrai du Faux ,, mais aussi Isaiah Berlin: < Nous ne savons pas ou est le port, il faut done continuer A naviguer >. Tous trois naturalists britan- niques.

A partir de ces entretiens, nous pouvons nous faire une certaine representation de notre monde - fini et ouvert -, oif les infor- mations I'emportent massivement sur les solu- tions, sans aboutir A un accord general sur une < conception du monde a (Weltanschauung) comme on les aimait au sidcle dernier. Entre scientifiques persistent des d&bats fondamen- taux: I'ordre et le chaos, ou le hasard et la n~cessit l'inn6 et l'acquis, ou le naturel et le culturel; la ntcessit6 et l'insuffisance de tout systbme l'autonomie et I'autolimitation de la science (un quasi consensus), les constquen- ces et les critiques de cette situation (< La science observe et ne pense plus n, elle est devenue un < cimetibre de faits ~). Une con- tradiction, que G.S. ne relive pas: I'homme est < un etre dejA programm6 b> mais dont l'avenir n'est pas 6crit ni le futur lisible. Une tension: " La passion de I'absolu hante 'hu- manit6 et connait m~me un regain en cette fin de sidcle , mais < le scepticisme est une valeur 6ternelle qu'il nous faut preserver >. Une indetermination: " La connaissance scientifique contredit totalement la lecture 6h1mentaire de n'importe quel texte sacrd, mais elle ne rdpond A aucune de leurs interro- gations essentielles >> (p. 349).

~milc Poulat.

BULLETIN DES OUVRAGES

hisseurs de la Chine au X' si~cle (p. 405-07) et aux Jtirchens qui leur succ/dent au XIIe si~cle (p. 419).

Frangoise Aubin.

74.328

Studi in memoria di Mario Condorelli. Volume primo: Studi di diritto ecclesias- tico, diritto canonico, storia dei rapporti Stato-Chiesa. Milan, Giuffrb Editore, 1988, 2 tomes, 1 288 p.

Mario Condorelli, professeur de droit canon A l'Universit6 de Catanc, dtctd6 pr6-

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