L’histoire des arts à la fin du Moyen Age
La Pietà de Villeneuve-Lès-Avignon, vers 1455, Enguerrand Quarton huile sur bois, musée du Louvre, Paris (H: 1.63m, L: 2.18m)
La peinture de la fin du Moyen Age a connu
plusieurs influences :
- de l’Antiquité.
- de l’empire byzantin
- de l’empire carolingien (Renaissance
carolingienne avec le développement de la
décoration du livre par exemple), etc.
Pendant tout le Moyen Age, les thèmes
privilégiés sont les scènes religieuses, la vie du
Christ, la Vierge à l’Enfant notamment et les
différentes grandes scènes bibliques.
Vierge à l’enfant de Jeanne d’Evreux,
entre 1324 et 1339, Paris, argent doré, pierres et perles (H: 68cm, L: 29cm)
Les enluminuresL’enluminure est la forme la plus
caractéristique de la peinture du Moyen
Age.
Les termes de «miniature» ou
d'«enluminure» sont fréquemment
employés pour désigner la décoration
peinte dans les manuscrits (le mot
manuscrit vient du latin : manus (main) et
scribere (écrire), c'est-à-dire un texte écrit à
la main.). Le terme d’enluminure désigne
l'ensemble des éléments décoratifs et des
représentations imagées exécutés dans un
manuscrit pour l'embellir.
Tristant et Iseut dans la forêt du Morrois, Miniature du Roman de la Poire de Thibaut, XIIe siècle, Paris, BNF
L’art roman (XIe-XIIe siècles)Toute la production artistique de cette époque
tend à inciter les fidèles à vivre, au quotidien,
selon les principes de l'Évangile. Ceux-ci doivent
donc être largement diffusés.
La construction d'églises se multiplie. Les églises
romanes, accueillantes, sont caractérisées par
leurs voûtes en pierre et leurs arcs en plein cintre
(en demi-cercle), par un chevet (extrémité
extérieure de l'église) à déambulatoire (galerie en
demi-cercle permettant aux fidèles de circuler),
par des ouvertures en forme d'arcs offrant des
jeux d'ombre et de lumière.
La sculpture monumentale apparaît : les
chapiteaux (partie élargie au sommet d'une
colonne) des églises sont largement décorés,
notamment d'animaux et de personnages le plus
souvent bibliques, les portails sont sculptés.
Une église romane à Ségovie en Espagne
http://colleges.ac-rouen.fr/.../se-eglise-romane.jpg
Chapiteau de la cathédrale de Coutances en Normandie
http://cathedralecoutances.free.fr/images/LeManSolesmes/lemanschapiteau.jpg
L'art du vitrail, représentant des scènes de la
Bible, et la peinture murale d'inspiration paléo-
chrétienne font leur apparition.
Les objets liturgiques (reliquaires, calices,
encensoirs) brillent de tout leur or tandis que le
marbre, la pierre ou le bois sont utilisés pour
fabriquer le mobilier d'église. Le culte des saints
se développe (dès le haut Moyen Age, on avait
adopté l’usage d’enfermer des restes vénérés
dans de précieux réceptacles, les reliquaires).
La peinture était à l’eau et sur panneaux de bois.
On note un goût prononcé pour les silhouettes
mouvementées et les teintes plutôt légères
comme dans la tapisserie de Bayeux ou la Bible
de Lambeth.
Vitrail de l’abbaye de Saint
Austremoine à Issoire en
Auvergne, Xe siècle
http://www.issoire.fr/Issoire-no
tre-ville/Patrimoine/L-abbaye-S
aint-Austremoine
Statue reliquaire de Sainte Foy
de Conques (Aveyron), datant du
Xe siècle
http://www.larousse.fr/encyclopedie/d
ata/images/1310190.jpg
La Bible de LambethUne des six pleines pages que comporte le premier volume de
cette Bible. Le thème de l’arbre de Jessé s’était constitué dès le
IXème siècle mais cette représentation date de 1150 environ.
On a superposé au patriarche, couché en bas, une figure de la
Vierge, que surmonte le buste du Christ entouré des colombes
symbolisant les sept dons de l’Esprit-Saint. Dans les médaillons
prennent place quatre prophètes (qui s’ajoutent donc aux quatre
autres des angles du cadre), puis les personnifications de quatre
Vertus (prudence, tempérance, force, justice), et enfin l’antithèse
entre l’Eglise triomphante accostée de deux apôtres et la
Synagogue – à qui l’on ôte le voile qui l’empêchait de voir la vérité
-, avec Moïse et un autre personnage vétéro-testamentaire. Le
manuscrit provient sans doute de Saint-Augustin de Canterbury,
l’un des grands foyers religieux du sud de l’Angleterre. Mais
l’auteur de ces peintures n’était peut-être pas attaché à cet
établissement : il pourrait s’agir d’un artiste itinérant. Son style est
caractéristique de la miniature anglaise romane : l’élancement des
silhouettes, la souplesse des attitudes et une forte tendance à
l’exacerbation de la ligne en sont les caractères majeurs. http://www.artbible.net/3JC/-Mat-01,01-Genealogy,Tree,Arbre/slides/13%20LAMBETH%20BIBLE%20TREE%20OF%20JESSE.html
L’art gothique (XIIIe-XVe siècles)Avec l'essor des universités et la diffusion des
connaissance, on assiste à un renouveau intellectuel
et culturel qui s'exprime également sur le plan
artistique.
De nouvelles formes architecturales apparaissent
dont l'Abbaye royale de Saint-Denis en est la plus
célèbre représentation. L'arc brisé remplace l'arc en
demi-cercle. La croisée d'ogives (partie de la voûte
où se croisent deux arcs brisés) et l'arc-boutant
(maçonnerie en forme d'arc soutenant une voûte de
l'extérieur) sont les techniques caractéristiques de
l'architecture gothique. Elles permettent d'élever les
voûtes des cathédrales à des hauteurs jamais
atteintes. Le portail à statues-colonnes apparaît.
Basilique de Saint-Denis, conçue par l’abbé Suger au XIIe siècle
et achevée au XIIIe siècle
http://saint-denis.monuments-nationaux.fr/
Le vitrail, dont les couleurs influencent les enluminures de
cette époque, devient un art majeur.
Les fresques et les peintures murales disparaissent (sauf
en Italie), ce qui va aboutir à la conception de tableaux sur
panneaux indépendants et faciles à transporter.
Au cours de cette période, on voit l’émergence d’images
non religieuses, notamment dans le roman courtois.
Vitrail, thermes de Cluny, XIIIe siècle
http://www.insecula.com/oeuvre/O0007646.html
Miniature extraite du Codex Manesse,
début du XIVe siècle, illustrant l’amour
courtois. Université de Heidelberg.
http://www.larousse.fr/encyclopedie/no
m-commun-nom/courtoisie/38028
Les prémices de la Renaissance – XIVe siècle-L’importance de la référence à l’Antique
-L’émancipation communale en Italie notamment de
Sienne et de Florence avec l’érection d’édifices
communaux qui possèdent des ensembles picturaux
qui exaltent les idéaux de la vie civique et ne
présentent pas d’images religieuses (sauf dans le
domaine de la piété mariale. En effet, plusieurs cités-
Etats, telles Sienne et Florence, revendiquent la
Vierge comme protectrice tutélaire. Son image
investit donc les programmes picturaux qui se
déploient dans la chapelle ou la salle du conseil du
palais).
-Les « Primitifs flamands » mettent au point la
technique de la peinture à huile avec une importance
accrue du mimétisme avec le réel et le
développement de l’art du portrait.
Les effets du bon gouvernement, Lorenzetti, palais communal de Sienne
Les effets du mauvais gouvernement, Lorenzetti, palais communal de Sienne
-L’ndividualisation de l’artiste
avec des peintres qui deviennent
célèbres comme Van Eyck
-L’émergence de nouveaux
ordres religieux et dans les
tableaux, une mise en
correspondance de la vie des
Saints avec celle du Christ
notamment de son sacrifice et de
sa souffrance avec une forte
présence des stigmates de la
Passion
-Le développement du culte
de la Vierge avec une tendance
à l’humanisation de la mère de
Dieu que l’on représente dans
des scènes qui traduisent son
intimité = La Vierge allaitant,
humble car assise à même le sol,
abritant un groupe de fidèles
sous son manteau.
Vierge et l’enfant1460, Van der Weyden, Arte Institute of Chicago
Portrait d’un homme, peut être un autoportrait, 1433, Jan van Eyck, Londres, National Gallery
Sources
http://www.enluminures.culture.fr/documentation/enlumine/fr/manuscrit-p/manuscrit.htm
http://classes.bnf.fr/phebus/reperes/index6.htm
Grande Pietà ronde, Revers : armes de Philippe le Hardi, duc de Bourgogne, vers 1400, peinture sur bois, Attribué à Jean Malouel, peintre du duc de Bourgogne, musée du Louvre
L’art médiéval, les ABCdaires, J.P. Caillet, Flammarion, 2005
Histoire des arts avec le Louvre, sous la dir. De M. Cassan, Hatier et Louvre éditions, 2010
Histoire des arts, J. Thuillier, Flammarion, 2010
http://cartelfr.louvre.fr/cartelfr/visite?srv=crt_frm_rs&langue=fr&initCritere=true