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Louis Riel (1844-1885): Biographie

Louis Riel, leader et martyr métis, est né le 22 octobre 1844 à St.

Boniface, dans la colonie de La rivière Rouge (qui est devenue Winnipeg, au

Manitoba). C’était le fils de Jean-Louis Riel et de Julie Lagimodière et l’aîné

de onze enfants. En mars 1882, il a épousé Marguerite Monet, dite

Bellehumeur, à Carrol, dans le territoire du Montana. Le couple a eu deux

enfants: Jean (né en mai 1882) et Angélique (née en septembre 1883).

Après le procès, qui a été sans conteste le plus explosif de l’histoire

canadienne au niveau politique, il a été exécuté pour haute trahison le 16

novembre 1885.

Louis Riel a mené les Métis dans deux résistances en 1869-1870 à la

rivière Rouge et en 1885 dans le district de la Saskatchewan, dans les

territoires du Nord-Ouest (de nos jours le centre de la Saskatchewan). Riel

avait le leadership dans le sang: Son père Jean-Louis avait organisé des

chasseurs et des commerçants pour mettre fin au monopole du commerce de

la Compagnie de la Baie d’Hudson. Guillaume Sayer et trois autres Métis

avaient été accusés de commerce illégal; Cependant le 17 mai 1849, le jour

du procès, le père de Louis Riel organisa un groupe armé de Métis devant le

tribunal. Alors que les commerçants ont été reconnus coupables, les Métis

étaient si intimidants que le magistrat de la Compagnie de la Baie d’Hudson

qui présidait tout le procès laissa Guillaume et les autres partir sans leur

imposer d’amendes. Cet événement mit pratiquement fin au monopole

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commercial de la Compagnie de la Baie d’Hudson dans ce que l’on appelle

maintenant l’ouest du Canada.

Au début, Louis Riel ne voulait pas faire de la politique. À l’âge de

quatorze ans, des prêtres l’ont envoyé avec d’autres garçons métis dans l’est

du Canada (aujourd’hui le Québec) pour étudier au collège de Montréal. Les

prêtres espéraient que le pieux jeune Riel deviendrait prêtre, lui aussi.

Cependant, à l’annonce de la mort de son père (le 21 janvier 1864), il quitta

le collège de Montréal et commença à travailler au cabinet juridique de

Rudolphe Laflamme. En 1868, à l’âge de vingt-quatre ans, il décida de

retourner dans la colonie de la rivière Rouge.

Louis Riel retourna chez lui pour mener la résistance des Métis contre

l’annexion de la Terre de Rupert par le Dominion du Canada. Le Canada

avait acheté la Terre de Rupert (toutes les provinces des Prairies aujourd’hui,

plus le nord de l’Ontario et du Québec et des parties des Territoires du Nord-

Ouest et le Nunavut) à la Compagnie de la Baie d’Hudson sans consulter

aucun des habitants autochtones du territoire. Les Métis étaient en colère

parce qu’ils se considéraient comme résidents natifs de la région et qu’ils

avaient leur mot à dire. Ils résistèrent donc à l’annexion.

D’octobre 1869 à mai 1870, Riel prit le contrôle effectif de la résistance

des Métis, finissant par devenir président du gouvernement provisoire. Riel

s’avéra être un négociateur tellement qualifié que le gouvernement fédéral

accepta et créa La Loi du Manitoba. Cette loi, qui instaurait la nouvelle

province du Manitoba, était basée en partie sur la «déclaration des droits»

que Riel avait aidé à rédiger et qui comprenait des mesures destinées aux

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institutions et aux écoles publiques bilingues (article 22) et des mécanismes

pour traiter les droits autochtones par l’intermédiaire de l’extinction

individuelle de leur titre «indien» à la terre (articles 31 et 32).

En dépit de ses efforts pour amener le Manitoba dans la Confédération,

Louis Riel fut forcé de partir en exil politique. Il n’était pas en sécurité parce

que, le 4 mars 1870, il avait fait exécuter Thomas Scott, un orangiste qui

détestait les Francophones et les catholiques. De ce fait, sa tête fut mise à

prix. Riel s’enfuit alors aux États-Unis et arriva à St. Joseph, dans le

territoire du Montana le 24 août 1870, et il y resta jusqu’au début 1871.

Quand il apprit que sa mère était malade, il retourna à St. Vital, au Manitoba

et resta avec elle jusqu’à l’automne 1871. Cet automne-là, il y eut une

tentative d’invasion du Manitoba par les Fénians. Pour réagir à ça, Riel

proposa d’organiser une force métisse pour repousser les envahisseurs

américains. Le lieutenant gouverneur du Manitoba, Archibald, félicita Riel

pour sa loyauté; cependant, au Parlement, Edward Blake, un député de

l’Ontario et futur leader libéral fédéral, offrit 5 000 $ pour la capture de toute

personne impliquée dans l’exécution de Thomas Scott. Le Premier ministre,

Sir John A. Macdonald, demanda à Riel et à Maxime Lépine, l’adjudant

général des Métis (le chef militaire) durant la Résistance de la rivière Rouge,

de quitter le pays et leur offrit 1 000 $ pour subvenir à leurs besoins, à

condition qu’ils restent en dehors du Canada pendant cinq ans. Le 23 février

1872, les deux hommes partirent pour St. Paul, au Minnesota.

Riel ne resta pas très longtemps hors du Canada. Il revint au

Manitoba pour se présenter dans la circonscription fédérale de Provencher.

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Toutefois, on le persuada de ne pas participer à l’élection et on lui promit une

amnistie s’il laissait Sir George Cartier, qui avait perdu son siège au Québec,

se présenter à Provencher. Cartier fut élu mais tomba vite malade et

mourut. Riel se présenta donc lors d’une élection partielle en 1873, et deux

fois en 1874, et il fut élu les trois fois. Pour être admissible à son siège, il

devait signer le registre des signataires au Parlement. Mais, vu la prime

offerte par Blake, il n’a jamais pu le faire.

De la moitié des années 1870 à la moitié des années 1880, Riel passa la

plupart de son temps en exil aux États-Unis. Craignant pour sa vie, Riel

voyagea de 1874 à 1875. Quand il habitait à Keeseville, dans l’État de New

York, avec le père Barnabé, il souffrait de grave insomnie et faillit avoir une

dépression nerveuse. Le 6 mars 1876, l’oncle de Riel, John Lee et le père

Lachapelle firent admettre leur jeune à charge dans un asile d’aliénés à

Longue Pointe, une banlieue de Montréal, sous le nom de «Louis R. David».

En mai 1876, Riel fut transféré dans un asile à Beauport, au Québec et il fut

autorisé à en sortir le 23 janvier 1878. Il retourna vivre en paix chez le père

Barnabé pendant plusieurs mois et, en avril 1878, il se fiança avec la sœur

du prêtre, Evelina. Cependant, la romance ne se termina pas par un

mariage. Riel se rendit dans une colonie de Métis à Sun River, dans le

territoire du Montana et y travailla comme chasseur de bisons et

commerçant. Pendant cette période, il épousa Marguerite, devint enseignant

et accepta un poste dans la Mission St. Peter toute proche pour soutenir sa

famille. Riel y travaillait quand trois visiteurs métis de Batoche arrivèrent.

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Il fut décidé lors d’une réunion dans l’école de Lindsay (près de

Batoche) en mai 1884 que l’assistance de Louis Riel était nécessaire pour

régler les griefs des Métis avec le gouvernement fédéral. Louis Riel était

éduqué, éloquent et très reconnu par les Métis comme ayant été le plus

grand responsable de l’entrée du Manitoba dans la Confédération. Une

délégation composée de Gabriel Dumont, de James Isbister, de Moïse

Ouellette et de Michel Dumas fut donc choisie pour aller au territoire du

Montana et ramener Louis Riel au Canada. Après trois semaines de voyage,

Louis Riel et sa famille arrivèrent à Fish Creek, dans les Territoires du Nord-

Ouest (le centre de la Saskatchewan de nos jours). Le lendemain, ils allèrent

à Batoche et logèrent chez le cousin de Riel, Charles Nolin, où ils vécurent

pendant quatre mois.

Cet été-là, divers habitants du district de la Saskatchewan dans les

Territoires du Nord-Ouest se réunirent pour discuter de leurs griefs collectifs

avec le gouvernement fédéral. Les Métis s’inquiétaient du manque de titres

permanents pour leurs terres et ils étaient frustrés par le refus du

gouvernement fédéral de répondre à leurs nombreuses pétitions à ce sujet.

Les fermiers non autochtones n’aimaient pas les prix du blé qui étaient bas,

les taux de fret élevés et les tarifs qui faisaient monter le prix des machines

agricoles. Ils étaient aussi fâchés parce que le Canadien Pacifique Limitée

évitait leurs colonies sur des centaines de kilomètres. Riel et William Henry

Jackson, connu plus tard sous le nom d’Honoré Jaxon, rédigèrent en

décembre 1884 une dernière pétition expliquant les griefs des agriculteurs et

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des Métis au gouvernement. Ils n’obtinrent pas la réponse désirée et Riel

prit donc des mesures plus radicales.

Riel présida une réunion le 5 mars 1885, au cours de laquelle on

adopta une résolution qui déclarait que les Métis prendraient les armes s’il le

fallait. Joseph Ouellette, Gabriel Dumont, Pierre Gariépy, Isidore Dumont,

John Ross, Philippe Gariépy, Auguste Laframboise, Moïse Ouellette, Calixte

Lafontaine et Napoléon Nault signèrent cette résolution. À ce moment-là,

avec des discussions d’insurrection armée possible, les agriculteurs non

autochtones abandonnèrent leur alliance avec Métis. La réunion suivante de

Riel eut lieu le 8 mars, et on y décida de présenter une motion pour créer un

gouvernement provisoire. Toutefois, il n’était pas encore formé à ce

moment-là. Mais, une déclaration des droits semblable à celle que les Métis

avaient préparée à la rivière Rouge en 1869, fut aussi préparée lors de cette

réunion.

La résistance des Métis débuta officiellement à cause des activités d’un

agitateur non autochtone. Le 18 mars, Lawrence Clarke, le commandant de

la Compagnie de la Baie d’Hudson à Fort Carlton, revint d’Ottawa en

déclarant que le gouvernement fédéral allait envoyer cinq cents soldats à

Batoche en réponse à la pétition la plus récente des Métis. Après cette

annonce, les Métis formèrent un gouvernement provisoire. Riel nomma alors

Gabriel Dumont adjudant général (chef militaire). Riel décida que la

première réaction des Métis en réponse à la possibilité du gouvernement

canadien d’utiliser l’armée pour écraser les Métis dissidents était de

s’emparer sans violence de Fort Carlton. La police à cheval du Nord-Ouest,

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toutefois, venait de renforcer le fort. Charles Nolin et Ambroise Lépine furent

envoyés pour négocier avec le major Crozier. Ils lui dirent d’abandonner le

fort en échange d’un passage sûr pour lui et ses hommes. La bataille de

Duck Lake commença avant la fin des négociations.

Louis Riel ne participa pas à la bataille durant la Résistance de 1885.

Cependant, il influença la stratégie des Métis en les conseillant d’éviter de

verser du sang autant que possible. Par exemple, il dit aux Métis de ne pas

poursuivre la police à cheval qui s’enfuyait, ni les militaires volontaires non

autochtones ou les soldats. À la bataille de Duck Lake (le 26 mars), Gabriel

Dumont dit que Riel était à cheval avec une croix en main, mais qu’il n’était

pas armé. Riel était à Batoche durant la bataille de Fish Creek (le 24 avril).

Le 16 mai, quelques jours après la chute de Batoche (le 12 mai), Riel se

rendit à Thomas Hourie, un soldat métis anglais.

Le 6 juillet 1885, Louis Riel fut accusé de haute trahison pour son rôle

durant la Résistance de 1885. Le lieutenant colonel Hugh Richardson,

magistrat stipendiaire des Territoires du Nord-Ouest fut choisi pour présider

le procès. (Un magistrat stipendiaire était un politicien nommé et payé par le

gouvernement fédéral). On ordonna à Richardson de choisir un jury de six

personnes et il choisit six protestants anglophones: Walter Merryfield, Henry

J. Painter, Francis Cosgrove, Edwin J. Brooks, Pat Deane et Ed Evett. Les

avocats de Riel étaient François-Xavier Lemieux, Charles Fitzpatrick, James

N. Greenshields et T.C. Johnstone. Ils demandèrent un jury de douze

personnes, six Anglophones et six Francophones, et que le procès ait lieu

dans une zone ayant le statut de province (de préférence le Manitoba). Ils

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dirent aussi que Riel n’était plus un sujet britannique, mais plutôt un citoyen

américain, et qu’il serait illégal de le juger selon le droit canadien. (Le

Canada n’a obtenu une citoyenneté distincte de la Grande-Bretagne qu’en

1947). Le magistrat Richardson ne tint pas compte de ces arguments.

Pour l’accusation de haute trahison, Louis Riel plaida «non coupable».

Ses avocats voulaient qu’il plaide l’innocence pour aliénation mentale;

Cependant, Riel refusa parce qu’il pensait que les causes qui avaient mené à

la Résistance ne seraient pas reconnues si on le considérait comme aliéné

mental. Toutefois, plusieurs personnes témoignèrent contre Riel, ce qui

rendit sa condamnation plus facile. Le père André témoigna qu’il semblait

que Riel se préoccupait davantage d’argent que du bien-être des Métis. Le

docteur François Roy, qui avait soigné Riel à l’asile de Beauport des années

auparavant déclara que Riel souffrait de mégalomanie (l’illusion d’être un

grand personnage). Et aussi lors du procès, Philippe Garnot, un propriétaire

de magasin canadien français, qui était secrétaire du gouvernement

provisoire de 1885, dit que Riel était fou et que les Métis armés l’avaient

forcé à devenir secrétaire de Riel. Le cousin de Riel, Charles Nolin, témoigna

aussi contre lui. En fait, il fut reconnu publiquement que Nolin avait reçu de

gros contrats du gouvernement avant le début du procès. Mais, en dépit d’un

conflit d’intérêts flagrant, le témoignage de Nolin fut quand même à la base

de la décision du jury de condamner Riel.

Riel se défendit lui-même, tout comme la cause des Métis vers la fin de

son procès. Dans sa défense, il était lucide et éloquent et dit qu’il était sain

d’esprit, ce qui démolit la défense de son avocat fondée sur l’aliénation

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mentale. De plus, il démontra que la Résistance avait commencé parce que

la police avait attaqué les Métis, et donc que les Métis n’avaient pas

commencé, mais qu’ils n’avaient fait que se défendre. Il conclut sa défense

en disant que les Métis avaient envoyé des pétitions pour qu’on règle leurs

griefs pacifiquement, tandis que le gouvernement avait envoyé la police et

l’armée.

Après avoir délibéré sur le sort de Riel, le jury le déclara coupable,

mais recommanda la clémence, ce qui voulait dire faire preuve de pitié. La

défense éloquente de Riel de la cause des Métis et le gouvernement qui avait

mal traité la situation avec les Métis avaient aveuglé le jury. En dépit des

conclusions du jury, le magistrat Richardson demanda la peine de mort le 1er

août 1885. Un appel retarda l’exécution jusqu’au 16 octobre de cette année-

là, et un deuxième appel la repoussa jusqu’au 16 novembre 1885.

Le procès de Louis Riel enflamma l’opinion partout au Canada.

Certaines personnes, surtout au Québec, mais aussi dans d’autres parties du

Canada français, soutenaient Riel, et d’autres, principalement en Ontario,

mais aussi dans les régions anglophones, voulaient qu’il soit exécuté. Pour

les Canadiens français au Québec, Riel, francophone et catholique,

représentait le Canada français et le rêve d’un pays biculturel et bilingue.

Pour les Ontariens protestants et les autres Anglophones, Riel représentait la

«domination française». Ils voulaient aussi que Riel soit puni pour l’exécution

de Thomas Scott par un tribunal militaire métis lors de la Résistance de La

rivière Rouge (1869-70). Ni les Canadiens anglais ni les Canadiens français

n’ont essayé de comprendre la Résistance et l’exécution de Riel du point de

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vue des Métis. En fait, le Canada français et le Canada anglais ont

simplement ajouté leurs propres rivalités à une résistance autochtone

lointaine.

Parmi les Canadiens anglais éminents qui voulaient que Riel soit

exécuté il y eut deux fonctionnaires puissants du gouvernement dans l’ouest

du Canada : Edgar Dewdney, lieutenant gouverneur des Territoires du Nord-

Ouest et Hayter Reed, agent des sauvages pour Battleford. Dewdney déclara

que Riel était «un homme trop dangereux pour avoir la chance d’être remis

en liberté dans la société». Finalement, le personnage politique le plus

puissant du pays, le Premier ministre, Sir John A. Macdonald, voulait que Riel

soit exécuté. Quand on insista sur la clémence pour Riel, il dit: «Il sera

pendu même si chaque chien au Québec aboie en sa faveur.» Cependant,

tous les Canadiens anglais ne voulaient pas voir Riel exécuté: Des centaines

de lettres implorant la clémence furent envoyées aux journaux locaux et de

nombreux membres du parti libéral mené par Wilfrid Laurier s’opposèrent à

l’exécution par principe, mais aussi pour obtenir un appui politique contre les

conservateurs au pouvoir.

Pour finir, tous les appels pour commuer la peine de mort de Riel

furent refusés. Avec son confesseur le père André à ses côtés, Louis Riel,

marcha vers la potence le 16 novembre 1885. Il fit preuve de beaucoup de

courage et de solennité tout au long de cette terrible épreuve. Des rumeurs

circulèrent que Gabriel Dumont avait projeté de sauver Riel sur les lieux de

son exécution à Regina. De ce fait, des mesures extrêmes furent prises pour

assurer le déroulement de l’exécution comme prévu: trois cents hommes

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armés furent placés en cercles concentriques autour de la prison. Toutefois,

Dumont ne se présenta pas et Riel fut pendu. Des années plus tard, un des

jurés, Edwin Brooks déclara : «Le jury a jugé Louis Riel pour trahison, mais il

a été pendu pour le meurtre de Thomas Scott.»

Références:

Anderson, Frank W. Riel’s Saskatchewan Rebellion. Humboldt, Saskatchewan: Gopher Books, 1999. MacLean, Don. Home from the Hill: a History of the Métis in Western Canada. Regina: Gabriel Dumont Institute, 1987. Pelletier, Joanne. Louis Riel. Regina: Gabriel Dumont Institute, 1985. Préfontaine, Darren, R. «Louis David Riel (1844-1885): Métis Leader», New Breed Magazine, (mars/avril 2004), pp.4-5. Racette, Calvin. Métis Development in the Canadian West. Book 5: Ending an Era. Regina: Gabriel Dumont Institute, 1985. St. Boniface Historical Society. www.shsb.mb.ca/Riel/rebellion.htm.

Autres lectures: Brown, Chester Brown. Louis Riel: A Comic-Strip Biography. Montréal: Drawn and Quarterly Publications, 2003. Goulet, George. R. D. The Trial of Louis Riel: Justice and Mercy Denied. Calgary: Tellwell Publishing, 1999. Olesky, Ronald J., «Louis Riel and the Crown Letters», Canadian Lawyer, (février 1998), pp. 12-15. Siggins, Maggie. Riel: A Life of Revolution. Toronto: HarperCollins Publishers Ltd, 1994.