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L'Urbanisation. Ce qu'en pensent prêtres et religieuses by Julien PotelReview by: E. P.Archives de sociologie des religions, 14e Année, No. 27 (Jan. - Jun., 1969), pp. 212-213Published by: EHESSStable URL: http://www.jstor.org/stable/30120496 .

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ARCHIVES DE SOCIOLOGIE DES RELIGIONS

tement et de formation du clerg : processus analogue, note-t-il, B celui qui s'observe a dans des grandes entreprises et dans certaines orga- nisations n. Jacques Maitre extrait des son- dages d'opinion publique (I.F.O.P.; S.O.F. R.E.S.) les questions relatives au clerg6 pour voir l'image du pr~tre qui se d6gage des r6pon- ses et trouve ( certains r6sultats assez sur- prenants ,. J'aurais envie d'etre trbs cruel pour la preface donn6e au volume par Mgr Etche- garay, secr6taire g~ntral de l'Episcopat frangais. Il s'y avoue une conception des rapports entre sociologie et pastorale qui vient de loin et a les reins solides: ( Le so- ciologue s'arr~te au seuil de la maison oh thbologiens et pasteurs sont r~unis pour 6la- borer une action pastorale; encore faut-il que, par la porte entrouverte, il puisse leur glisser sa minutieuse cueillette et aussi se voir assigner de nouveaux champs d'investi- gation. II souffre trop souvent d'etre livrb A lui-m~me et d'attendre en vain une embau- che sur le chantier de l'Eglise oh il doit tenir sa place si discrete soit-elle

,. Le malentendu

est complet: je ne connais pas aujourd'hui un seul sociologue catholique qui souscrirait Q cette d~claration. Le dossier publi6 est donn6 par J. Maitre comme reposant ( sur des observations m6thodiquement sociolo- giques, A I'exclusion des jugements de valeur ou des directives strategiquesD (p. 14); le pr~facier en prend avantage pour marquer a la double limite dont les auteurs, plus que quiconque, sont conscients : ce qui n'est pas inexact, mais n'6puise pas les observations possibles et tend A les rendre inutiles. Il constate la diffusion de certaines techniques dans le clerg6, a I'aise dans la manipulation des fiches, des graphiques et des pyramides , : je ne sais si c'est 1l Atre a facilement mat6- rialistes en apostolat ,, mais nous serons unanimes ? d6noncer la confusion - qui explique bien des choses - grAce A laquelle on croit Stre descendu du plan spirituel au

, plan sociologique s. Une science est ensem- ble et d'abord mbthode, discipline et culture: elle ne se rbduit jamais A ses proc6d~s. A la question de principe soulevte tout A l'heure s'ajoute un 6tat de fait, le n~cessaire ajuste- ment que diagnostique fort bien Mgr Etche- garay: Habituellement les recherches de sociologie religieuse laissent les pasteurs sur leur faim, soit parce qu'ils en attendent trop, soit plut6t parce qu'ils ne savent pas les exploiter sbrieusement s.

Est-ce pour cette raison, en un temps oh l'6piscopat est assign6 par le d~veloppement exponentiel des problbmes qui le sollicitent, que jamais n'ont 6t6 programm~s ses besoins

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en ce domaine, que jamais n'ont 6t6 sbrieuse- ment envisages les investissements qu'ils rmclamaient ? En un sens, I'enqubte rbalisbe par J. Potel est bien a la premiere entreprise de sociologie religieuse A l'~chelle de notre pays, men~e avec le concours des moyens les plus techniques ,, mais il faut aussi ajouter: men~e chichement, au moindre colt et au plus court. Si l'6piscopat a rbellement dtcidl une enqubte ( statistique et prospective ,, (p. 8), J. Potel s'est, en fait, borne A des calculs prbvisionnels, tout en reconnaissant a l'impor- tance d'une prospective qui reste A faire , (p. 120-21), mais dont le commanditaire ne lui a pas donn6 les possibilits : autre limite affirmbe de cette etude, mais qui risque bien de n'8tre pas pergue ou de passer pour acces- soire.

E. P.

208 POaEL (Julien). L'Urbanisation. Ce qu'en pensent pr~tres et religieuses. Paris, Ed. de Fleurus, 1968, 124 p. (Recherches pastorales).

En vue de preparer son 72e Congrbs national (Rouen, 1967), l'Union des (Euvres a fait proc6der A une enqubte prbalable auprbs du clerg6 et des religieuses. Le theme choisi 6tait I'urbanisation; il s'agissait done de savoir ce qu'ils en pensaient, I'image qu'ils s'en faisaient: dans une intention A la fois p~da- gogique - organiser la r~flexion avant m~me les d~bats du Congrms - et informative - ~clairer les organisateurs sur les dispositions des participants -. Le questionnaire fut envoy6 aux 14.000 abonn6s des deux p~riodi- ques 6dites par l'Union : sur les 2.014 r6ponses reques, 1.750 ont pu 4tre utilisbes, dont la moiti6 de pr~tres s~culiers, la moitib de personnes entre 45 et 64 ans, le tiers r~sidant dans une commune de moins de 2.000 habitants et le quart dans une ville de plus de 50.000. Si elles ne sont pas techniquement represen- tatives de la population consultbe, elles consti- tuent cependant une expression suffisamment varibe pour Stre jug~es valables.

On constate ainsi que: 1) l'image de la ville ne d6pend pas seulement de donnbes situationnelles mais d'une attitude personnelle A l'6gard de l'urbanisation, et que cette attitude influe principalement A l'6gard des grands ensembles; 2) la fonction culture et loisirs des villes est privilhgibe au d6triment de ses fonctions 6conomico-professionnelles, aux- quelles sont porttes spontanbment peu d'atten- tion, et les 6glises par rapport A tout autre espbce de monuments ; 3) le ph6nomhne urbain est saisi et d~crit dans ses aspects les plus immbdiatement observables; 4) une certaine

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peur se manifeste devant la mutation urbaine, en mfme temps que peu de cr~ativit6 pour imaginer une autre situation ou d'autres responsabilitds que celles oh l'on est engage; 5) une r~manence de representations qui relbvent plus de l'univers rural que des conditions urbaines. Ce n'est plus l'heure de l'esprit de clocher, et pourtant, beaucoup maugrdent encore contre une civilisation dont ils ne sauraient plus se passer.

On ne peut que souhaiter voir se poursuivre de telles enqu~tes: elles ont leur utilit6 d~s lors qu'elles sont conduites, comme ici, avec assez de garanties et qu'elles ne demeurent pas isolbes. Deux simples remarques: sans doute eeit-il mieux valu parler d'enquite d'opinion (p. 11), pour garder au terme Ssondage d'opinion )) le sens technique qui est le sien; et on eit aimb voir pond6rer la distribution gbographique des r~ponses par celle des abonn~s B qui fut envoy6 le question- naire, puisqu'il peut y avoir 1 une cause de distorsion.

E. P.

209 POULnr (Emile). I Preti operai (1943-1947). Brescia, Mor- celliana, 1967, 562 p.

Traduction italienne de Naissance des pretres-ouvriers (voir Arch., 22, n0 214).

210 POULAT (Emile). Storia, dogma e critica nella crisi moder- nista. Brescia, Morcelliana, 1967, XXVI- 712 p. (Preface de Guido Verucci).

Traduction italienne (voir Arch., 18, no 56).

211 Le Pr~tre et le monde s(cularis6. Compte rendu du Congras de Lucerne, 18-22 septem- bre 1967. Maastricht, Institut pour l'entraide sacerdotale en Europe, 1968, XII-147 p. (Bulletin d'informations de l'Institut pour l'entraide sacerdotale en Europe, no special, 1968, 1-2).

II faut signaler toute l'importance de ce congrs i participation choisie - qui r~unissait 73 repr~sentants de 13 pays (90, de 11, est-il pourtant 6erit ailleurs) -, sur un thime aussi actuel et brfilant que celui-ld. ((Le risque existe deij de couper de fagon r~volutionnaire le fil qui nous relie au passe n, explique en introduction Mgr J.J. Dellepoort, directeur de l'Institut et animateur de la rencontre, car a partout, I'opposition augmente contre des structures p~rimbes et des conceptions exa- gtrdes de l'autorit6 dans l'Eglise, et on ne saurait pas encore en calculer la portte r. Deux motifs justifiaient done le thlme du

BULLETIN DES OUVRAGES

eongrs : I'incertitude sur la signification du ministre sacerdotal dans les conditions prbsentes, I'insatisfaction i l'6gard des struc- tures dans lesquelles il doit s'exercer. D'oh suit une double tAche: repenser a fond et restructurer i neuf, vu en particulier c une meilleure connaissance de la relativit6 des manifestations historiques de l'Eglise, la mutation acc6l6rbe du monde que cette Eglise entend servir, ainsi que la s~cularisation croissante de tous les secteurs de la vie

,. Les participants se sont accord~s i voir dans leur sacerdoce ~ une diaconie n et ( un service de la communaut~ ecclhsiale parmi beaucoup d'autres

,, it demander que pr~tres,

diacres et laics puissent exercer, grace i des structures i crber, a une vraie co-responsabilit~ au sein du gouvernement d'ensemble de l'Eglise, qu'i c6t6 du ministere full time soit d~velopp6 un ministere part-time (impliquant le plein exercice d'une profession civile), que le clibat cesse d'etre la loi unique pour le clerg6 et que les pr~tres qui en sont d~charg~s puissent continuer, s'ils le d~sirent, i oeuvrer dans un travail ecclhsiastique...

SL'6poque d'une caste sacerdotale semble rbvolue

a, et la a politique d'apartheid , long-

temps pratiqu~e, brigle en spiritualit6, fut jug~e dtsormais ind~sirable. La liturgie de I'ordination sacerdotale fut trbs critiqu~e, Sparce qu'elle fait une impression sacrale et anachronique ,.

Et m~me, pritre a ne faut-il pas 6viter plut6t ce terme ,, si charg6 d'6l1- ments emprunts ? Un probllme apparut urgent, d'ordre thbologique : en quoi consiste l'ordination sacerdotale, quelle est la diff&- rence fondamentale entre le sacerdoce des fiddles et le sacerdoce du pr~tre ? Un colloque tenu it Rome peu aprls relevait la m~me urgence. A Lucerne, les participants se savaient entrbs dans une dpoque de transition, oh il devenait n~cessaire d'aborder, sans crainte et sans angoisse, ( les probllmes les plus dblicats qui se posent ,.

E. P.

212 Problrmes et m6thodes d'histoire des religions. Milanges publids par la Section des Sciences religieuses d l'occasion du centenaire de l'Ecole pratique des Hautes Etudes. Paris, P.U.F., 1968, XII-298 p.

C'est en 1886, aprbs la suppression des Facultbs de theologie des Universit~s d'Etat, qu'a 6t6 institute la Section des Sciences reli- gieuses, 5e Section de l'Ecole pratique des I-Hautes Etudes. Attendre son centenaire encore dix-huit ans eht 6t6 longue patience. Elle a done profit6 de celui de l'6tablissement

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