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NEWS

FACE À L’EXCLUSION EN AFRIQUE L’éducation des mineurs en prison

hiver 2012

SOMMAIRE

p1 Photo à la une

p1 Le mot du président

p2 Bref

p3-4 Les enfants en prison

p5 Plaidoyer

p6 La justice restauratrice

p7 Votre engagement

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Porte-voix pour l’éducation en Afrique

Gagnant du concours Campagne Mondiale pour l'Education 2011/2012

(Antoine, école primaire Maransart de Lasne)

Avis aux philatélistes philanthropes !

A l'occasion de la Campagne Mondiale pour l'Education 2012, de nombreux enfants belges ont dessiné un plaidoyer en faveur de l'éducation pour tous. Ces dessins sont parvenus à leur gouvernement et l'un d'eux figure désormais sur le timbre d'IDAY-International.

20 timbres IDAY - 20 € (+ frais d'envoi)(Disponibles sur demande à [email protected])

Jean-Jacques SchulPrésident-fondateur d’IDAY-International

Les enfants marginaux n’ont jamais été très populaires et chercher à

faire respecter les droits des jeunes emprisonnés est dans beaucoup de pays un acte quasiment héroïque.

Après les jeunes travailleurs domestiques, les enfants handicapés célébrés à l’occasion de la Journée l’Enfant Africain le 16 juin dernier, IDAY-International tenait à rendre hommage aux enfants privés de liberté et à ses membres qui luttent chaque jour pour qu’au moins leur droit à l’éducation soit respecté.

La justice restauratrice est une pratique traditionnelle dans de nombreuses communautés africaines. Aujourd'hui, on tente de l'appliquer au milieu carcéral. L’Afrique pourrait alors en être le précurseur au bénéfice de tous.

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prison d'Uvira - 2012

IDAY-International aisbl - 19, rue des Jambes - 1420 Braine-l’Alleud - Belgique Editeur Responsable : J-J. Schul - Rédactrice en chef/graphiste : D. DevillersContacts : T. +32 (0)2 385 44 13 - F. +32 (0)2 385 44 12 - [email protected] Compte bancaire : IBAN - BE 93 5230 8026 6767 - BIC - TRIOBEBB (TRIODOS)

Photo à la Une

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Bref.

Plus d’infos ? [email protected]

BELGIQUE

La Campagne Mondiale pour l'Education (Belgique)Pour la quatrième année consécutive, IDAY-International coordonne la Campagne Mondiale pour l'Education en Belgique.

A ce titre, l'ONG a conçu un manuel pédagogique en français et en néerlandais de sensibilisation à la problématique de l'éducation et de la santé pour tous. Près de 100 écoles participeront dans l'ensemble du pays soit plus de 4500 élèves de 11 et 12 ans !

Toute l’actu sur IDAY-International en temps réel ?Rejoignez notre page Facebook IDAY !

BIENVENUE Le comité d'honneur d'IDAY accueille un nouveau membre !Depuis le 30 septembre dernier, le Dr Oley DIBBA-WADDA, Directrice exécutive du Forum des éducatrices africaines (FAWE), remplace le Dr Codou DIAW, directrice sortante de FAWE, au Comité d'Honneur d'IDAY-International. Le Dr Oley DIBBA-WADDA est une spécialiste de l’égalité entre les sexes dans les politiques internationales et de la programmation dans des environnements multiculturels et pluridisciplinaires.

AFRIQUE Les coalitions francophones d'IDAY unies pour le Sommet de la Francophonie !Les membres francophones d’IDAY Afrique ont profité du 14e Sommet de la Francophonie qui a eu lieu du 12 au 14 octobre 2012 à Kinshasa pour adresser un plaidoyer aux chefs d’Etats et gouvernements francophones.Dans leur déclaration commune, ils invitent les autorités à poursuivre et accroître leurs efforts en faveur de l’éducation de qualité pour tous.

A tous les membres et partenaires d'IDAY qui ont aidé le réseau à poursuivre son développement en 2012, un Joyeux Noël et une Bonnée Année. Puisse 2013 apporter soulagement à la jeunesse africaine et lui permettre de se construire un futur radieux !

KENYA

Signature d'un Memorandum d'entente avec l'Université KenyattaEmpiriquement, l'efficacité de la plante Artemisia annua contre le paludisme, maladie particulièrement redoutable en Afrique sub-saharienne, est constatée. Il reste donc aujourd'hui à confirmer cliniquement ces résultats.L'Université Kenyatta au Kenya relevera bientôt le défi, en collaboration avec IDAY.La recherche pluridisciplinaire répondra aux normes imposées par l'Organisation Mondiale de la Santé afin d'en faire bénéficier, si les résultats sont positifs, l'Afrique entière et ainsi améliorer les conditions de santé ... et d'éducation.IDAY-International s'est engagé à trouver les fonds nécessaires au bon déroulement de ce programme de recherche dans le but de contribuer à l'amélioration de la qualité de l'éducation pour tous.

IDAY-International était aux Journées européennes du développement 2012!Après une sélection de haut niveau, IDAY-International a été choisi pour présenter son documentaire "Les travailleurs invisibles" lors del'édition 2012 des Journées Européennes du Développement qui ont eu lieu les 16 et 17 octobre 2012 à Bruxelles. Cet évènement a également étél'occasion pour les membres d'IDAY-International d'échanger avec de nombreux acteurs du développement sur la problématique de la croissance durable et inclusive en Afrique.

Ce sont des centaines voire des milliers de mineurs qui, dans chaque pays, passent par la prison chaque année. Détenus avec leurs parents, délinquants ou « appâts », parfois arrêtés pour des motifs ne justifiant pas l'emprisonnement, beaucoup d’entre eux n'ont même pas 13 ans. Dans des pays où la justice est souvent le parent pauvre des institutions, leur histoire est celle d’une justice juvénile encore balbutiante et de dysfonctionnements multiples des appareils judiciaires et pénitentiaires.

Faute d’infrastructure ou de connaissance de leur âge, de nombreux mineurs se retrouvent incarcérés avec les adultes dans des prisons surpeuplées aux conditions de vie difficiles. Cantines et cuisines sont souvent inexistantes. Dans le quartier pour mineurs de la prison de Makala à Kinshasa, RDC, les détenus reçoivent sporadiquement des rations de nourriture minimales, principalement de la farine de maïs qu’ils cuisent sur des réchauds de fortune alimentés dans certains cas extrêmes, par leurs propres vêtements, faute d'autres combustibles. Du fait d’un environnement sanitaire délabré, l’accès à l'eau potable est tout aussi problématique. Bien souvent, seule l’intervention des familles ou de quelques ONG qui fournissent de la nourriture, des soins de santé, des vêtements et des matelas leur permet de subsister.

La violence physique, psychologique et verbale est une réalité quotidienne. Quant aux gardiens, rares sont ceux qui ont été formés pour encadrer ces enfants et adolescents.

Même pour des menus larcins, beaucoup de mineurs sont détenus préventivement pendant des mois voire des années en attente de jugement, sans accès à une assistance juridique convenable ou sans information sur leur sort. Certains jeunes restent en prison au-delà de leur peine parce qu’ils se trouvent dans l’impossibilité de payer leur droit de sortie, ou tout simplement parce qu'on les a oubliés et qu'ils ne connaissent pas la durée de leur peine.

L'éducation paie le prix fort de tels dysfonctionnements. Lorsqu’elle est assurée, elle se réduit dans bien des cas à quelques heures de cours hebdomadaires identiques pour tous, sans distinction du niveau scolaire

initial. Seule occupation d’une vie carcérale désastreuse et oisive par défaut, "l'école" est prise en otage. Certaines autorités pénitentiaires s’en servent comme moyen de pression, menaçant d'en interdire l'accès en cas de mauvaise conduite. Privés de leur droit à l’éducation pendant leur séjour dans une prison devenue école de la criminalité, la plupart de ces mineurs incarcérés ne reprendront jamais leur formation une fois sortis. Quel avenir s’offre alors à ces jeunes issus pour la plupart de milieux pauvres, stigmatisés par la société et parfois brisés par leur expérience en prison ?

Plus qu’un simple outil de maintien de l’ordre social en prison ou de lutte contre la récidive, l’éducation est un droit dont nul enfant ne peut être privé. Y compris, et peut-être surtout, les

mineurs privés de liberté.

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prison d'Uvira - 2011

CONSTAT DE DENI

J’entends souvent les gens dire que les prisons sont des hôtels. J’invite

les gens à venir voir ! J’espère qu’ils n’auront jamais à payer pour vivre

dans de telles conditions ! Jan De Cock,

après avoir visité 163 prisons autour du monde

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Morris Kizito Mukasa, Directeur-fondateur de Mission After Custody (MAC), membre d’IDAY-Ouganda et actif pour l’éducation des mineurs en prison, et Marc De Maeyer, ancien chercheur principal à l’Unesco et membre du comité de direction d’IDAY-International, nous parlent de l’éducation des mineurs en prison en Afrique.

Qu’est-ce que l’éducation en prison ?

Marc De Maeyer : L’éducation en prison, outre l’enseignement classique, signifie tout à la fois la formation permanente des gardiens et du personnel pénitentiaire, le maintien, le respect des droits humains, la transformation de chaque activité (préparation des plats, santé, culture, sports, bibliothèque, loisirs, etc.) en activité éducative car toute activité peut être éducative, spécialement pour les enfants en prison et tout peut rester anti éducatif si la prison continue d’être ce qu’elle est.

Pourquoi l’éducation ?

Morris Kizito Mukasa : Parmi les nombreux facteurs de la criminalité, l’ignorance est clairement identifiée comme l’une des causes fondamentales. Il est dès lors d’autant plus important de libérer les enfants de ce fardeau et de leur donner une chance d’être informés et éduqués sans quoi, en laissant l’éducation se faire par les pairs en prison, nous serons responsables de la criminalité de demain.

Pourquoi avoir lancé MAC ?

Morris Kizito Mukasa : J’ai créé MAC en réponse aux souffrances et injustices dont j’ai été victime lorsque j’étais moi-même illégalement en prison. En détention, il prévaut un mépris total des droits par les autorités et une méconnaissance totale de ces mêmes droits par les prisonniers eux-mêmes. Je voulais plaider en faveur d’une réforme de tout cela.

En quoi IDAY aide dans ce processus ?

Marc De Maeyer : IDAY permet, à travers son plaidoyer pour l’éducation, que les Etats puissent donner à tous et à chacun les possibilités de formuler son projet de vie.

Pas de demande – pas d’éducation ; pas d’éducation, pas de demande. Ces cercles se superposent et nous voilà bien dans la spirale de l’exclusion : sans éducation, pas de possibilité de se reconnaître comme sujet de droits ; sans être sujet de droits, aucune possibilité de formuler des demandes – dont celle de l’éducation.

Plus d’infos ? [email protected]

JANEGrâce à Uganda Children’s Centre (UCC), membre d'IDAY-Ouganda, Jane1, jeune femme et ex-adolescente prisonnière a trouvé sa place dans la société.

Jane travaillait comme domestique pour une famille à Kampala jusqu’à ce qu'elle moleste l'enfant de 6 mois dont elle avait la charge.

Prise sur le fait et condamnée, elle a été conduite au Centre National de Réadaptation de Kampiringisa où elle a eu la chance d'être redirigée vers l'UCC.

Jane a suivi un programme d’éducation professionnelle spécialisé et adapté. Elle a également reçu un soutien psychosocial.

Enfin formée, elle est rentrée dans son district et grâce aux partenaires d’UCC, a ouvert un salon de coiffure. Elle contribue désormais à la vie de la communauté.

Jane a été victime de l'indifférence de la société face à l'exploitation des enfants comme domestiques. Ayant évolué dans un milieu malsain, elle a succombé à des comportements inadaptés. Sa formation lui a ouvert les yeux sur ses droits, élément essentiel pour échapper à toute forme d'exploitation.

L'initiative d’UCC devrait être reproduite dans les autres centres afin que l'acquisition de compétences permette aux enfants privés de liberté de devenir des citoyens responsables et respectés.

L’équipe pédagogique d’UCC compile actuellement ses modules de formation dans un manuel pour guider d'autres organisations et les autorités. Elle continue de plaider auprès de son gouvernement pour qu'il reprenne, tel que l'exige la loi, son rôle dans l'éducation de qualité pour tous et ce, même pour les mineurs en prison.

1. Bien que les faits soient réels, le prénom de la jeune fille a été modifié afin de lui assurer l'anonymat le plus complet.

Ouvrez des écoles, vous fermerez des prisons

Victor Hugo˝

Les mineurs privés de liberté en Afrique sont les grands oubliés des politiques et programmes d’éducation de la majorité des pays africains et acteurs du développement. Depuis plusieurs années, les membres d'IDAY soulèvent la question de leur accès à l’éducation et à la formation, dont la plupart sont privés durant leur détention. En RDC, au Cameroun, au Burundi, en Ouganda, au Togo, ou encore au Sénégal, des organisations du réseau sont déjà activement engagées auprès de ces jeunes, mais souvent de façon isolée et avec peu d'encouragement social et de ressources. La réflexion menée depuis 2 ans en Europe et en Afrique en collaboration avec Défense des Enfants International (DEI)-Belgique a permis de dégager des actions prioritaires pour une amélioration générale et à long terme de la situation à travers le continent. Elles sont reprises dans un programme régional sur le point d’être lancé avec

des membres des 2 réseaux. Il s’agit tout d’abord d’effectuer un état des lieux du nombre et des conditions d’incarcération des mineurs à travers plusieurs pays, y compris en matière d’accès à l’éducation. Ces données, accompagnées d’une analyse des dispositions légales et des politiques en place dans chaque pays, constitueront la base d’un plaidoyer auprès des autorités judiciaires et éducatives pour rendre effectif les programmes d’éducation et de formation pour les mineurs incarcérés. Les membres d’IDAY et de DEI entreprendront également des actions de sensibilisation pour renverser le stigma social et faciliter la réintégration de ces jeunes dans le système scolaire et dans la société.

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L'école derrière les barreaux Scolarisation et formation des mineurs en prisonL'Association Grain de Sable, membre d'IDAY-Belgique, tente de garantir le droit à l’éducation des mineurs dans 9 prisons de la région de l’ouest Cameroun et de favoriser leur réinsertion dans la société en développant leur confiance en eux et en restaurant une image positive des détenus.

Cela leur permettra de développer diverses

connaissances et compétences et de renforcer leurs capacités afin de favoriser leur réinsertion sociale et de lutter contre la récidive.

Le projet vise également à favoriser un changement de perception du côté descommunautés et des familles, et à restaurer les liens familiaux détériorés par l’expérience de ladétention.

Bourse à projets.La Bourse à Projets IDAY est un vivier de solutions low cost de qualité proposées par la société civile africaine elle-même en faveur de l’éducation pour tous en Afrique. Elle plaide auprès des gouvernements en démontrant que le droit à l’éducation pour tous n’est pas inaccessible ... et qu'il est la pierre angulaire du développement des pays. Les projets sont financés par phase. Tout don, même modeste, est utile.

Soutenez nos projets ! Rendez-vous sur www.iday.org ou contactez-nous directement via [email protected] !

Projet 20Pays

CAMEROUN

Coût

79 529 €

Nombre d’enfants

200

Plaidoyer.Plaidoyer.Les mineurs privés de liberté en Afrique sont les grands oubliés des politiques et programmes d’éducation de la majorité des pays africains et acteurs du développement. Depuis plusieurs années, les membres d'IDAY soulèvent la question de leur accès à l’éducation et à la formation, dont la plupart sont privés durant leur détention. En RDC, au Cameroun, au Burundi, en Ouganda, au Togo, ou encore au Sénégal, des organisations du réseau sont déjà activement engagées auprès de ces jeunes, mais souvent de façon isolée et avec peu d'encouragement social et de ressources. La réflexion menée depuis 2 ans en Europe et en Afrique en collaboration avec Défense des Enfants International (DEI)-Belgique a permis de dégager des actions prioritaires pour une amélioration générale et à long terme de la situation à travers le continent. Elles sont reprises dans un programme régional sur le point d’être lancé avec

des membres des 2 réseaux. Il s’agit tout d’abord d’effectuer un état des lieux du nombre et des conditions d’incarcération des mineurs à travers plusieurs pays, y compris en matière d’accès à l’éducation. Ces données, accompagnées d’une analyse des dispositions légales et des politiques en place dans chaque pays, constitueront la base d’un plaidoyer auprès des autorités judiciaires et éducatives pour rendre effectif les programmes d’éducation et de formation pour les mineurs incarcérés. Les membres d’IDAY et de DEI entreprendront également des actions de sensibilisation pour renverser le stigma social et faciliter la réintégration de ces jeunes dans le système scolaire et dans la société.

Qu’apportent vos formations en milieu carcéral ?Ces formations permettent un partage authentique du vécu et du ressenti, une compréhension et un respect mutuels, un renforcement des liens et de la solidarité. Elles éveillent de la compassion, permettent la transformation de la colère/révolte et du désir de vengeance. La capacité d’empathie permet de sortir de la loi du plus fort, de prendre conscience de l’impact des comportements sur soi-même et les autres. Elle donne ainsi l’élan de changer. Cela crée une amélioration du climat social dans la détention.

Quels changements notables avez-vous pu constater ?Depuis 2010, je forme des surveillants et des détenus en Communication NonViolente et en facilitation de Cercles Restauratifs dans les 2 prisons principales de Dakar. Les détenus y ont organisé une permanence d’écoute et de gestion des conflits qui limite le recours aux surveillants. On a pu constater que la violence entre détenus, les traitements humiliants et dégradants ont nettement diminué. Des ex-détenus formés tiennent parfois des cercles de réconciliation avec les familles de détenus, facilitant ainsi leur réinsertion.

Comment se déroule le processus ?Le processus, guidé par un facilitateur, se déroule en 4 étapes : l’instauration d’un système restauratif qui permet à tous les membres de la communauté d’avoir accès aux cercles, les avant-cercles (entretiens individuels), le cercle avec son processus de dialogue et enfin l’après-cercle (évaluation). Dans le cercle vont se rencontrer celui qui a subi un dommage (récepteur de l’acte ou plaignant), l’auteur de l’acte ainsi que des membres de la communauté qui peuvent soutenir la résolution du conflit. Cette pratique part du principe que

nous commettons tous des erreurs et que celles-ci sont une opportunité d’apprentissage. On n’y cherche pas de coupables mais des responsables. On ne veut donc pas punir mais éduquer, restaurer le lien entre les personnes et réparer le dommage subi.

Ce principe pourrait-il s'appliquer aux mineurs en prison ?Outre l’importance de créer des tribunaux de la jeunesse, il serait primordial qu’il y ait, en amont, une implication des responsables du système judiciaire dans ce type d’approche et que de tels Cercles soient organisés avant leur condamnation ou incarcération.

Des travailleurs sociaux ou éducateurs des AEMO (Action Educative en Milieu Ouvert) et des assistants de justice des Maisons de Justice pourraient être formés à la facilitation pour guider des cercles restauratifs et proposer des plans d’actions au juge.

Enfin, des travailleurs de rue formés pourraient proposer, quand c’est possible, ces cercles aux familles des enfants vulnérables, afin de tenter de les réinsérer dans leur communauté, avant qu’ils soient poussés à commettre des délits pour survivre.

A-t-on déjà pu constater les effets à long terme ?Au Brésil, ce type de rencontre est largement pratiqué depuis plus de 10 ans. On a constaté qu’il amène une telle compréhension mutuelle et une telle prise de conscience des conséquences de l’acte commis qu’il entraîne une baisse importante de récidive chez les auteurs. Il contribue également à l’élaboration de solutions globales, voire à une « guérison » de la communauté.

La Communication NonViolente et les Cercles Restauratifs

Interview de Anne BRUNEAU, Formatrice en Communication NonViolente (CNV)

Le processus de CNV de Marshall Rosenberg1 C'est un chemin de conscience et d’ouverture du cœur, une philosophie de vie qui nous invite à dépasser nos différences de culture, ethnie, religion, langue, niveau social ou d’étude, profession, âge. Habituellement, nous sommes remplis de jugements, critiques, interprétations, préjugés… En CNV, on traduit ces pensées « enfermantes », dans un langage vivant et universel : les sentiments et les besoins (valeurs) qui rassemblent tous les êtres humains. Cette écoute et compréhension mutuelle, sans chercher à obtenir quelque chose, permet l’émergence naturelle d’actions au service de la Vie, de solutions qui tiennent compte de toutes les personnes en présence. La CNV développe l’idée que les comportements violents, les délits … sont des stratégies tragiques qui tentent désespérément de satisfaire des besoins universels et neutres (ni bons, ni mauvais). On distingue donc la personne et ses besoins, des actions qu’elle pose pour les satisfaire.

Les Cercles Restauratifs et la Justice Restauratrice selon le processus de Dominic Barter2 Ils sont fondés sur les principes de la CNV. Il s’agit d’un processus communautaire qui peut s’apparenter aux traditions de la culture ancestrale africaine (l’arbre à palabres, les cercles de parole, …) Il y a cependant des différences : le principe d’équité (sexe, âge, statut social) qui permet un réel partage du pouvoir au sein du cercle puisque chaque participant a un droit de parole et de décision équivalent, ainsi que l’absence de punition. La Justice Restauratrice ne met pas en cause les dispositions légales existantes. Cependant, elle présente l’intérêt de créer un système qui invite tout auteur de délit à mesurer les conséquences de ses actes et à comprendre la souffrance de la personne qui a subi le préjudice. Le processus de dialogue permet une compréhension mutuelle entre individus, en invitant chacun à reconnaître sa responsabilité. Les participants cherchent alors ensemble des plans d’actions réparatrices.1 http://www.nvc-europe.org - http://www.cnvc.org/2 http://tempsreel.nouvelobs.com/actualite/societe/20101016.OBS1384/ils-font- autrement-4-justice-restaurative-un-nouveau-modele-penal.html http://fr.nvcwiki.com/index.php/Cercles_Restauratifs http://www.vimeo.com/9719525

Plus d'infos ?

Anne Bruneau (Belgique)

[email protected] - 00-32-(0)2 660 61 16 6

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Localité et date: __________________________________________________________ Signature pour accord (le titulaire de compte)

Date du 1er transfert : _____/______/________

J’ACCEPTE ET AUTORISE L’EXECUTION DE CET ORDRE PERMANENTJE ME RÉSERVE LE DROIT D’ANNULER OU DE MODIFIER CET ORDRE À TOUT MOMENT

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IDAY-internationalRue des Jambes 191420 Braine l’Alleud Belgique

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Rue __________________________________________________________________ n°____ boîte _________________________

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