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Portrait L’espion qui a planifié la conquête de l’algérie
mars 2012 - N° 783
nos rendez-vous inédits : préhistoire, archéologie, les routes de l’histoire, l’origine d’une expression… 3:HIKPKG=\UZZU[:?a@r@s@d@a;
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Pour en finir avec le mythe des irréductibles Gaulois
nos ancêtres… les romainsnos ancêtres… les romainsPour en finir avec le mythe des irréductibles Gaulois
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Les dessous dela première réunion des états généraux
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sommaire Mars 2012
6 actualitéLes coups bas de la Cinquième
10 à la préhistoireLes premiers habitats
13 archéologieLe manchot de Seine-et-Marne
15 le musée insoliteLe musée de la Toile de Jouy
16 l’art de l’histoireLouis-François Lejeune,reporter de guerre
18 les routes de l’histoireLa route Jacques-Cœur
20 l’inédit du moisD’Artagnan se marie !
21 un illustre inconnuLa Motte Picquet
22 un mot, une expressionUne mine patibulaire
23 l’air du tempsLe Temps des cerises
26 ce jour-là15 mars 44 av. J.-C.,l’assassinat de Jules César
31 dossierNos ancêtres les RomainsQuand César pénètre en Gaule à la tête de ses légions,
une bonne partie des tribus sont déjà fortement romani-
sées. Notamment le vaillant Vercingétorix…
62 les dessous de…La première réunion des états générauxPhilippe le Bel est le premier, en 1302, à convoquer à
Paris nobles, prélats et représentants des villes.
68 spécial villeChambéry, la belle duchesse de SavoieL’histoire tumultueuse et fastueuse de la capitale de la
maison de Savoie, qui tenta de conserver son indépen-
dance vis-à-vis de ses puissants voisins.
78 à l’afficheExpositions, théâtre, cinéma, DVD et télévision.
84 livres
91 mots croisés
92 portraitVincent Boutinen mission secrète en AlgérieEnvoyé en Afrique du Nord par Napoléon, il rapporte
des informations… qui seront utilisées en 1830.
98 l’idée reçueCharlotte Corday n’a pas préméditéson acte
patrick maguerArchéologue à l’Inrap, membre de l’HeRMA (université de Poitiers), il a notamment publié, pour la jeunesse, Les Gaulois à petits pas (Actes Sud junior, 2010).
matthieu pouxProfesseur d’archéologie à l’université Lumière-Lyon 2, il anime plusieurs chantiers archéologiques. Paru en 2011 : Corent, voyage au cœur d’une ville gauloise (Errance).
françois reynaertJournaliste et écrivain, il est l’auteur de Nos ancêtres les Gaulois et autres fadaises – L’histoire de France sans les clichés (Fayard, 2010, réédité au Livre de poche).
alexandre grandazziProfesseur à Paris IV-Sorbonne, spécialiste d’histoire romaine, il a publié, entre autres, Alba Longa, histoire d’une légende (De Boccard, 2 vol., 2008).
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Spécial ville : Chambéry, p. 68La belle duchesse de Savoie
Dossier : Nos ancêtres les Romains, p. 31
Georgette ElgeyMembre du comité éditorial d’Historia, elle vient de publier le dernier volume de son Histoire de la IVe République, De Gaulle à Matignon (Fayard).
Xavier HélaryMaître de conférences à Paris IV-Sorbonne, il s’intéresse à l’histoire politique du règne de Philippe le Bel. Son livre La Bataille de Courtrai est sorti en février (Tallandier).
Catherine SallesMaître de conférences à Paris X-Nanterre, elle est l’auteur de nombreux ouvrages sur la civilisation romaine. Dernier titre paru : L’Amour au temps des Romains (First, 2011).
Anne BernetSpécialiste de Rome et de l’Église primitive, elle travaille à une synthèse du monde celte et vient de faire paraître une biographie de la reine Frédégonde (Pygmalion).
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Propriété des Stuarts à partir de 1422, puis de Louise de Kéroual, la belle « espionne » de Louis XIV, le château de la Verrerie est cédé à la famille des actuels propriétaires dans le courant du XIXe siècle. Dans la salle à manger sont exposés quatre des pleurants en marbre qui ornaient le grandiose mausolée du duc Jean de Berry, dans la cathédrale de Bourges.Ouvert en juillet et août.
Cette seigneurie fut aussi propriété de Jacques Cœur qui, dit-on, appréciait le vin produit sur ses terres. À sa chute, le manoir passa de mains en mains avant d’entrer, sous Louis XV, dans la famille d’Arenberg, toujours proprié-taire. Reconstruit dans un style néogothique, il témoigne, par son décor, son confort et ses collections, de la vie d’une famille princière.Ouvert de mai à septembre.
Le « palais Jacques Cœur » se compose de
quatre corps de logis entourant une cour. À
l’intérieur, le maître de maison a satisfait son
goût du beau, du confort et des affaires : salle
des festins, salle des étuves – qui prouve son
sens de l’hygiène –, vaste grenier, colombier
pour pigeons voyageurs qui lui permettaient de
commercer avec ses divers comptoirs.
Ouvert toute l’année.
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La route Jacques CœurLe célèbre marchand a laissé son empreinte au cœur du Berry. Parmi les seize étapes de cet itinéraire, nous en avons sélectionné six, pour leur magnificence ou leur originalité.
LES ROUTES DE L’HISTOIRE Par Éric Mension-Rigau
L’un des grands pôles français de la bijouterie abrite un musée, la Maison de l’Or. On y dé-couvre l’histoire de ce métal précieux à travers ses différents métiers et ses mythes. Une thématique qui rappelle que le grand argentier de Charles VII concentra entre ses mains la production de la plupart des métaux rares et devint le premier capitaliste de France.Ouvert toute l’année.
L’abbaye de Noirlac, fondée en 1150 par des
moines venus de Clairvaux, est l’un des mo-
nastères cisterciens français le plus complet.
L’abbatiale répond aux exigences de dépouille-
ment prônées par saint Bernard : simplicité
des lignes et austérité du décor. Les bâtiments
conventuels, qui s’organisent autour du cloître,
sont conservés dans leur quasi-totalité.
Ouvert toute l’année sauf en janvier.
Le château appartient toujours à la famille qui
l’acheta à Jacques Cœur en 1467. Appelé le
« petit Carcassonne du Berry », cette ancienne
demeure féodale s’est enrichie à la Renaissance
d’un logis gothique fl amboyant. Il abrite des
souvenirs de Louis XII et d’Anne de Bretagne,
de Marie-Antoinette, de Napoléon… Somptueux
jardins, avec roseraie et chartreuses.
Ouvert toute l’année sauf en janvier.
Un itinéraire de
moins de 250 km.
Mais il vaut mieux
prévoir plusieurs
étapes, voire
plusieurs séjours.
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Le duc de Berry, fils de Jean II le Bon et frère de Charles V, fait de Bourges, capitale de son apanage, une ville opu-lente. Sa cour ne manque
pas d’attirer le commerce de luxe. À la fin du XIVe siècle, le père de Jacques Cœur s’établit dans la cité ducale comme marchand de fourrures. Son fils, devenu fermier de la Monnaie royale de Bourges, fonde une société spécialisée dans le commerce des produits de luxe. C’est de cette cité fastueuse que part le circuit qui porte son nom, la plus ancienne des routes historiques, née en 1954. Jacques Cœur crée une flotte de bateaux et, à partir du Languedoc, organise, directement avec Alexandrie et la Syrie, des importations de tapis, d’épices, de soieries, de porcelai-nes, de matières tinctoriales et exporte des marchandises fran-çaises. Entre-temps, en 1447, il est devenu maître de la Monnaie de Paris. Il est un familier de Charles VII dont il est l’homme de confiance : le roi l’anoblit et compte sur lui pour l’aider à relever le royaume. En 1443, alors qu’il est au sommet de sa puissance et accorde des prêts dans tout le royaume, il entreprend la construction d’une splendide demeure dans sa ville natale, qui reste le centre de ses activités. Le 31 juillet 1451, alors que son palais vient juste d’être achevé, il est arrêté et condamné
pour diverses malversations. Son somptueux hôtel est confisqué avec tout le mobilier par la Couronne. En 1682, l’édifice est attribué aux échevins de Bourges puis, en 1820 et pendant un siècle, il sert de siège au tribunal. Aujourd’hui restauré, le « palais Jacques Cœur » est, en France, le plus bel exemple d’ar-chitecture civile du XVe siècle. L’homme parvient à s’évader de prison, se réfugie à Rome et rejoint la flotte pontificale armée contre les Turcs, avant de mourir en 1456. Personnage romanesque, le ban-quier, négociant et armateur est déjà entré dans la légende, grâce notamment à François Villon. De Bourges, l’itinéraire, entre les val-lées de la Loire et du Cher, traverse le département du Cher du nord au sud, et visite seize sites entre Gien et Culan. Certains ont appartenu à Jacques Cœur : ils rappellent que le dicton populaire « Riche comme Crésus » devint en Berry « Riche comme l’argentier Jacques Cœur ». Tous soulignent la place de l’an-cienne province dans le cœur histo-rique de la France. Quelques-uns, en Sologne berrichonne, furent le cadre d’amours romantiques. Au château de La Chapelle-d’Angillon, vécut Diane de la Marck qui servit de modèle à La Princesse de Clè-ves. À Épineuil-le-Fleuriel, où les parents d’Alain-Fournier étaient instituteurs, on peut visiter l’école décrite dans Le Grand Meaulnes.
26 historia mars 2012
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15 mars 44 av. J.-C. L’assassinat dE JULEs César
mars 2012 historia 31
Quand il entreprend sa guerre des Gaules, Jules César n’arrive pas en pays entièrement hostile. Depuis la création de la provincia
Narbonnaise, en 118 avant notre ère, cinquante ans plus tôt, les Gaulois du sud de la France se sont convertis au mode de vie des Romains.
Vercingétorix, lui-même, qui conduit la résistance, est un descendant de notables romanisés. Et après cette guerre de sept ans, c’est tout le
territoire qui tire profit à se mettre à l’heure du vainqueur…
Dossier
Nos ancêtres les Romains
32Les vraies raisons de l’occupationEn pénétrant en Gaule avec ses légions, Jules César cherche en fait la gloire à Rome.Par Alexandre Grandazzi
41Nos ancêtres les Gaulois… Ces barbares hirsutes ne sont devenus nos aïeux que par la grâce de Napoléon III.Par François Reynaert
44Les égales de rome ?Lutèce, Nîmes, Saintes, Lyon… les cités bâties par les Romains se couvrent de monuments aussi prestigieux que ceux de la Ville éternelle.Par Matthieu Poux
50Dans les campagnes, le coq prospère Les agriculteurs gaulois s’initient aux méthodes romaines.Par Patrick Maguer
55on pense romain, on écrit latinLe savoir, transmis par les druides, va être rapidement supplanté, par l’hégémonie culturelle du vainqueur.Par Anne Bernet
34 HISTORIA MARS 2012
EN UN CLIN D’ŒIL CÉSAR LE CONQUÉRANTJules César doit en grande partie sa brillante carrière aux Gaulois. Excessif ? Et pourtant, sans la guerre des Gaules, le général romain ne serait certainement pas parvenu au sommet du pouvoir. Ses qualités de stratège et d’homme d’État n’auraient sans doute pas été suffisantes pour conduire au plus haut rang ce jeune homme issu, certes, d’une famille de l’aristocratie romaine, mais relativement obscure. D’ailleurs, le début de la carrière de César est plutôt lent, surtout si on le compare à celui de son futur grand ennemi, Pompée. En obtenant en 58 av. J.-C., le proconsulat de la Gaule, le jeune homme tire parti de la migration des Helvètes harcelés par les Germains pour faire entrer ses légions dans ce pays libre. C’est le début d’une longue guerre qui s’achève en 52 av. J.-C. Le calcul de Jules César réussit : il s’empare d’une riche province, gagne le dévouement de ses troupes, obtient la gloire militaire. Grâce aux différents épisodes de la longue conquête de la Gaule, César met au point des tactiques de plus en plus performantes qui en font un des plus grands stratèges de l’histoire. Il veille aussi à assurer sa propre propagande en envoyant à Rome ses Commentaires sur la guerre des Gaules. Ceux-ci familiarisent ses compatriotes avec les mœurs de cette future province, une des plus riches du monde romain, et provoquent l’admiration des Romains pour ce général si talentueux. La Gaule est le tremplin de cet homme ambitieux qui, une fois rentré à Rome, profitera de sa popularité pour éliminer ses adversaires et s’emparer du pouvoir en se faisant accorder des titres, comme celui d’imperator et de dictateur perpétuel. De plus, César fait rapporter à Rome les produits gaulois que ses compatriotes se hâtent d’adopter : le tonneau plus commode que les amphores, les braies, ces pantalons si confortables par temps de froid, sans oublier les vins nouveaux, les charcuteries et les fromages des Cévennes et d’Auvergne. César et avec lui les Romains doivent beaucoup à ces Celtes réputés invincibles ! Catherine Salles H
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Burdigala(Bordeaux)
Tolosa(Toulouse)
Narbo(Narbonne)
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Aquae Sextiae(Aix-en-Provence)
Vienna(Vienne)
Lugdunum(Lyon)
Augustonemetum(Clermont-Ferrand)
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Tollum(Toul)
Lutetia(Paris)
Durocortorum(Reims)
Andematunnum(Langres)
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Suindinum(Le Mans)
Juliomagus(Angers)
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Avaricum(Bourges)
Mediolanum(Saintes)
Portis Namnetumm(Nantes)
Darioritum(Vannes)
Samarobriva(Amiens)
Colonia Agrippina(Cologne)
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Divodurum(Metz)
Provinces gauloisesTribus gauloisesPrincipales voies romaines
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Les cinq Gaules
Les provincesCette Gaule transalpine, vaincue par Jules César, sera divisée en trois provinces, en 27 av. J.-C. par Auguste : la Lyonnaise, dite aussi celtique, avec Lugdunum (Lyon) comme capitale. L’Aquitaine, avec Santonum (Saintes) puis Burdigalia (Bordeaux). Et la Belgique – qui englobe, le nord de la France, une partie des Pays-Bas et de l’Allemagne, et le Luxembourg –, autour de Durocortorum (Reims). Les Gaulois sont divisés en une soixantaine de grandes tribus qui ne figurent pas toutes ici.
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Tolosa(Toulouse)
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Augustonemetum(Clermont-Ferrand)
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Provinces gauloisesTribus gauloisesPrincipales voies romaines
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Les cinq Gaules
La frontièreLongtemps, pour les Romains, il n’existe que deux Gaules. La première, située de leur côté des Alpes, et qui occupe le nord de l’Italie actuelle, est nommée Gaule cisalpine, avec Mutina (Modène) comme capitale. Le seconde, la Gaule transalpine, est bien entendu, celle qui se trouve de l’autre côté des Alpes. C’est sur l’arc bordant la Méditerranée, qu’ils fonderont Narbo, capitale de la provincia Narbonnaise.
92 historia mars 2012
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Vincent boutin en mission secrète en algérie
Voici la seule illustration connue du colonel Boutin. Elle est extraite du livre Les Vagabonds de la gloire, publié en 1946.