Colloque sur la Santé Mentale des Jeunes Haïtiens
URAMEL
Unité de Recherche et d’Action Médico Légale
Fondation de France
Port-au-Prince, Haïti
Mai 2015
NOS JEUNES À RISQUE :
Comment les identifier?
Quelles sont les ressources?
Que faire pour les aider?
Vincenzo Di Nicola, MPhil, MD, PhD, FRCPC, FAPA
Chef du Service de pédopsychiatrie, Hôpital Maisonneuve-Rosemont
Professeur titulaire de psychiatrie, Université de Montréal
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NOS JEUNES À RISQUE :
Comment les identifier?
Quelles sont les ressources?
Que faire pour les aider?
Vincenzo Di Nicola, MPhil, MD, PhD, FRCPC, FAPA
Chef du Service de pédopsychiatrie, Hôpital Maisonneuve-Rosemont
Professeur titulaire de psychiatrie, Université de Montréal
Résumé
Le colloque aura comme but trois tâches cliniques pour travailler avec les jeunes en
santé mentale :
1) Comment identifier les jeunes à risque ou déjà en difficulté;
2) Comment créer un réseau de partenaires avec les familles, les communautés,
les écoles et les services sociaux et de la santé;
3) Quelles interventions à privilégier lorsque les ressources sont limitées?
La présentation abordera les facteurs de risque pour les jeunes à risque d’un
problème en santé mentale. Les études populationnelles en épidémiologie chez les
jeunes de 6 à 14 ans démontrent une prévalence de problèmes de santé mentale
importante. À travers le monde, la prévalence se situe aux environs de 20%. L’étude
québécoise a démontré une prévalence générale de 15% dans la province du
Québec, mais dans un quartier défavorisé où je travaille à Montréal, c’est 60%, c’est-
à-dire quatre fois plus élevé! Une étude menée aux État-Unis sur les événements
négatifs vécus pendant l’enfance – « The Adverse Childhood Events (ACE) Study » –
sera citée pour démontrer l’impact des événements négatifs vécus durant l’enfance
sur l’état de santé pour le restant de la vie.
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La deuxième partie abordera les facteurs protecteurs de la santé mentale et
comment concerter les contextes sociaux des jeunes – les familles, les écoles et tous
les services sociaux et de la santé. La meilleure manière et les meilleurs lieux pour
identifier les jeunes à risque c’est par intermédiaire des gens qui les côtoient dans la
vie quotidienne.
Finalement, le choix d’interventions indiquées doit être fait à la lumière des
risques chez les jeunes, la capacité du réseau et des ressources disponibles. Les
réponses à ces questions doivent être élaborées avec et par les partenaires du
réseau – la famille, la communauté et les services sociaux et de la santé – et leurs
représentants seront invités au colloque.
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NOS JEUNES À RISQUE
1 Comment identifier les jeunes à risque ou déjà en difficulté
La présentation s’adresse aux facteurs de risque pour les jeunes à risque d’un
problème en santé mentale. Les études populationnelles en épidémiologie chez les
jeunes de 6 à 14 ans démontrent une prévalence de problèmes de santé mentale
importante. À travers le monde, la prévalence se situe aux environs de 20%. L’étude
québécoise a démontré une prévalence générale de 15% dans la province du
Québec, mais dans un quartier défavorisé où je travaille à Montréal, c’est 60%, c’est-
à-dire quatre fois plus élevé! Une étude menée aux État-Unis sur les événements
négatifs vécus durant l’enfance – « The Adverse Childhood Events (ACE) Study » – sera
citée pour démontrer l’impact des événements négatifs vécus durant l’enfance sur
l’état de santé pour le restant de la vie.
Dans la tradition nord-américaine de la pédopsychiatrie, nous définissons des
troubles émotionnels et du comportement (TEC) chez les jeunes. Au-delà de ces
deux grands groupes, on peut ajouter les problèmes développementaux. On a donc
trois groupes de problèmes en pédopsychiatrie :
L’Enfant troublé L’Enfant troublant Problèmes développementaux
« internalisant » « externalisant » « développemental »
Troubles émotionnels Troubles de comportement « délai »
Troubles disruptifs « différence »
Trouble anxieux TDAH DI
Trouble de l’humeur TOP TED (TSA)
Trouble des conduites
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Points saillants :
Facteurs de risque :
o Épidémiologie des problèmes des jeunes dans la population
o Étude « ACE » (ÉUA)
Classification de problèmes en pédopsychiatrie
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2 Comment créer un réseau de partenaires avec les familles, les
communautés, les écoles et les services sociaux et de la santé
La deuxième partie s’adresse aux facteurs protecteurs de la santé mentale et
comment concerter les contextes sociaux des jeunes – les familles, les écoles et tous
les services sociaux et de la santé. La meilleure manière et les meilleurs lieux pour
identifier les jeunes à risque c’est par l’intermédiaire des gens qui les côtoient dans
la vie quotidienne.
Le défi c’est de créer un réseau de partenaires avec les organismes sociaux qui
s’occupent des jeunes et de concerter leurs efforts de façon efficace et harmonieuse.
Partenaires potentiels pour un tel réseau :
Les familles
Services sociaux
Services de la santé
o Santé publique (infirmiers, médecins, etc.)
o Pédiatrie
o Médecine familiale ou générale
o Santé mentale
Systèmes scolaires
Sports/loisirs
Dans chaque domaine, identifier des alliances naturelles entre professionnels et
travailleurs. Par exemple, en santé publique, les infirmiers, les médecins et d’autres
professionnels. En santé mentale, les psychiatres généralistes, les psychologues et
les travailleurs sociaux.
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Points saillants :
Facteurs protecteurs
Contextes sociaux – « contextes naturels » – des jeunes
Création d’un réseau de services pour les jeunes
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3 Quelles interventions à privilégier lorsque les ressources sont limitées?
Finalement, le choix d’interventions indiquées doit être fait à la lumière des
risques et du réseau et des ressources disponibles. Les réponses à ces questions
doivent être élaborées par les partenaires du réseau – la famille, la communauté et
les services sociaux et de la santé – et leurs représentants seront invités au colloque.
Principes et points saillants :
Faire une évaluation des besoins (« needs assessment »)
Faire une évaluation de la capacité de la société pour répondre aux besoins
(« capacity inventory »)
Un inventaire des besoins doit être établi avec une échelle des priorités
Interventions choisies basées sur les besoins des jeunes et la capacité du
système
Favoriser des solutions simples (pas chères, pas complexes, pas
technologiques)
Favoriser des solutions locales plutôt que les importer d’ailleurs
Favoriser le plus possible des solutions sanctionnées par les croyances,
traditions, habitudes et capacités du peuple
Favoriser la continuité de soins (du dépistage aux interventions et au suivi)
Favoriser l’intégration des interventions dans la communauté et les
contextes naturels des jeunes
Augmenter les capacités au rythme du système et assurer que chaque nouvel
élément est intégré avant d’en ajouter d’autres (« capacity building »)
Quand les approches et les modèles proviennent de l’extérieure, autant que
possible, jumeler chaque nouvelle idée avec une tradition du pays et
demander la formation des gens du pays pour assurer la continuité de soins
et l’autonomie du système de soins locaux
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