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européennes25 mai2 0 1 4

Jeudi 17 avril 2014 - N° 2042 - Hebdomadaire - 15, rue Furtado - 33800 BORDEAUX Prix : 0,80 euro

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2 • Les Nouvelles 17 avril 2014

EN LUTTE ACTUALITÉ

Factures d’électricitéNon à l’enrichissement des actionnaires !Racket de 20 à 40 € de plus sur des factures d’électricité déjà payées, en plus d’une nouvelle hausse de 5% dès le 1er août

La Poste LormontJour après jour…Mercredi 9 avril, 3ème jour de grève…« Pas d’avancée dans le conflit de Lormont malgré les pro-positions des organisations syndicales. La Poste ne veut pas combler la vacance d’emploi restante à Lormont, elle préfère communiquer sur le chiffre de grévistes erroné alors que le conflit ne faiblit pas. La Poste utilise actuellement des CDD pour faire distribuer du courrier sans heure de fin de service. Ces agents, prenant leur service à 7h30, ne sont toujours pas rentrés à 16h30 sans aucune restauration. » Jeudi 10 avril , 4ème jour…« La poste propose d’embaucher 1 CDD supplémentaire sur le bureau, en appui jusqu’à la mutation d’une collègue de Gre-noble le 5 mai (initialement prévue le 7 avril). La poste refuse la transformation en CDI des CDD travaillant sur le site depuis plusieurs mois et reconnus pour leurs compétences. La poste continue de bloquer sur les revendications du personnel au mépris du service rendu aux usagers de la commune de Lormont en les privant de courrier depuis 4 jours."Vendredi 11 avril : 5ème jour…« Pas d’avancée pour le comblement de la 2ème position de travail à Lormont, malgré des propositions des organisations syndicales ce jour en audience qui a duré la matinée et repris en début d’après-midi, et malgré l’intervention de la députée de la circonscription et du maire de la commune de Lormont. » Lundi 14 avril : 8ème jour…« Les négociations ont duré toute la matinée ce lundi sans aboutir. La Poste a acté l’appel à candidature pour le comble-ment du deuxième emploi vacant (le premier comblement sera réalisé le 5 mai grâce à la mobilisation des facteurs en grève). Les grévistes exigent un agent supplémentaire en renfort sur le bureau de Lormont jusqu’à l’arrivée du deuxième comblement, ce qui serait de nature à débloquer la situation, mais La Poste n’acte ce renfort que jusqu’au 31 mai. Les agents, réunis en AG, ont décidé la poursuite du mouvement pour le mardi 15 avril avec un rassemblement devant la Direction de La Poste, rue Georges Bonnac à Bordeaux et demande d'audience. »

Air France6ème mouvement de grèveDes arrêts de travail sont prévus les 18 et 19 avril pour le maintien des emplois au sein de la compagnie Air France sur l’aéroport de Bordeaux.Avec leurs syndicats, les salariés veulent stopper l’attrition et la suppression de 2650 emplois équivalents plein temps, le trai-tement de tous les vols du groupe Air France par du personnel de la compagnie, l’arrêt de la sous-traitance et le maintien des services menacés de fermeture, le rapatriement des activités sous-traitées ou externalisées. Ils sont en lutte contre la dégradation des conditions de travail (vac longues et courtes, annualisation du temps de travail, double montées, organisa-tion locale, etc.) et refusent la mobilité forcée. Ils exigent la réouverture des négociations salariales, sur l’emploi local, sur la reconnaissance de la pénibilité.

SogermaEffort ? Oui, sur les salaires !Les syndicats CGT Mérignac et CFDT Rochefort de la Sogerma appelaient à une journée de grève le 14 avril pour l’augmentation générale des salaires de 2%, avec un minimum de 50€ au 1er janvier (avec effet rétroactif-NDLR). Ce même jour se tenait la 4ème réunion de évocations avec la direction où les syndicats soulignent que cette exigence est légitime quand les profits et les cadences n’ont cessé de progresser. Après la sanction infligée à la

politique conduite par François Hollande et le gouvernement Ayrault, les salariés attendaient une réponse à leurs préoccupa-tions. Ce n’est pas le cas. Le Premier ministre s’inscrit dans les orientations précédentes et amplifie encore les mesures qui s’op-posent à une relance économique et sociale en France. Il confirme et aggrave l’offensive lancée contre le travail. Dire que le pays ne pourra se redresser qu’en baissant massi-vement le « coût du travail » nous précipite un peu plus dans la crise.Le patronat a été entendu et servi. Le Premier ministre confirme l’austérité salariale dans le public

comme dans le privé. Il annonce de façon précise de nouveaux milliards d’euros d’aides aux entreprises, encore une fois sans aucun contrôle ni engagement en termes d’emplois et de salaires. Le plan d’économie dans les finances publiques est sy-nonyme d’une baisse des capacités publiques d’intervention sociale et économique, et d’une réduction des services publics et de leurs missions.Le transfert d’une partie des coti-sations sociales vers la fiscalité au prétexte d’augmenter le pouvoir d’achat des salariés modestes est un leurre. C’est une nouvelle baisse de la rémunération du travail. « Zéro charges » pour les salaires payés au SMIC, c’est condamner des millions de salariés aux bas salaires.

Le salaire, c’est ce qu’il y a en haut de la feuille de paie, c’est ce qu’on appelle le salaire brut. Une partie est mutualisée pour financer les aléas de la vie, le vivre ensemble, notre politique de santé et de solidarité, l’autre partie est ver-sée directement, le salaire net. Augmenter le bas de la feuille de paie sans augmenter le haut, c’est moins de sécurité sociale.Lors de sa rencontre avec le Pre-mier ministre, la CGT a porté les revendications des salariés : répondre aux aspirations des salariés et du monde du travail, c’est la condition pour sortir notre pays de la crise.

Nouveau gouvernementLe patronat entendu et serviLa CGT appelle les salariés à ne pas se laisser faire et à manifester le 1er mai dans l'unité syndicale avec la FSU et Solidaires

Le Conseil d’Etat vient d’annu-ler, sur plainte des actionnaires privés des concurrents EDF, c’est-à-dire GDF-Suez, Poweo et Direct Energie, les tarifs régle-mentés pratiqués par EDF pour la période allant d’août 2012 à août 2013. Il demande au gou-vernement de prendre un nouvel arrêté « dans un délai de deux mois » pour augmenter rétroac-tivement les prix.Cela nous ferait payer 20 à 40 euros supplémentaires sur nos factures déjà réglées. Cette surtaxe viendrait s’ajouter aux 5% d’augmentation déjà prévu en août prochain. Au moment où 300.000 à 600.000 foyers sont menacés de coupures d’électricité et de gaz, cette taxe sonne comme un coup de poi-gnard pour des millions de foyers modestes. Trop c’est trop !

Je m’oppose fermement à ce rac-ket organisé au profit de quelques actionnaires qui ont déjà les poches bien remplies, quand des millions de familles ne savent pas comment boucler leurs fins de mois.La droite, l’extrême-droite et les socialistes n’avaient pourtant cessé de nous dire que l’ouverture du marché de l’électricité à la concur-rence et au privé à partir de 2001 ferait baisser les prix. C’est faux, la preuve !

De plus, ceci empêche depuis 13 ans, notre pays d’avoir une politique énergétique cohérente qui lui permette d’effectuer les investissements d’avenir capables d’assurer notre indépendance et notre avenir énergétique et écolo-gique. Nous refusons donc la fin des tarifs sociaux pour l’électricité qui précipite la désindustrialisation de notre pays et les délocalisations en rendant l’énergie plus coûteuse pour les usines, qui augmente les prix pour les foyers français et pèse lourd, notamment pour les familles modestes.Cette dérégulation a été votée en 1998 par la droite et les socialistes au Parlement européen et mise en œuvre par le gouvernement de droite de Fillon en 2010, via la loi Nome.

Ne laissons pas faire !

J’appelle tous nos concitoyens à signer et à faire signer des pétitions, à protester de différentes manières auprès des préfectures et du minis-tère et surtout d’utiliser le 25 mai prochain son bulletin de vote Front de gauche pour mettre en échec cet inadmissible projet.C’est pourquoi je demande au gou-vernement de refuser cette décision du Conseil d’Etat et de porter l’affaire devant la Cour de justice européenne, au nom du respect de la non rétroactivité du droit et de l’égalité d’accès à l’énergie comme bien commun de l’Humanité. Non les peuples ne paieront pas l’addi-tion pour les actionnaires !

Patrick Le Hyaric Directeur de l’Humanité

Député au Parlement européen

Signez, faites signer la pétition. Je demande au gouvernement de refuser de prélever 20 à 40 euros sur nos factures d’électricité et de renoncer à l’augmentation des 5% prévue au mois d’août prochain. Il doit avoir le courage de défendre nos concitoyens et de saisir la cour de justice européenne au nom du respect de la non-rétroactivité du droit et de l’égalité d’accès à l’énergie comme bien commun de l’Humanité.

Non ! Nous n’avons pas à payer pour enrichir les actionnaires !Nom-Prénom …………………………………………………………………………………

Adresse ………………………………………………………………………………………

Tél. ………………………………… Mail……………………………………………………

Renvoyer à PCF - 15, rue Furtado - 33800 Bordeaux

ou signer la pétition en ligne : www.humanite.fr @

• Lundi 28 avril, 19h, Bistrot politique d’Espaces Marx : « Faut-il changer l’Europe ou changer d’Europe ? », Bistrot des bouchons à Talence• Mardi 6 mai, 19h, Conseil d’Espaces Marx, Athénée Municipal de Bx,• Jeudi 8 mai, 10h-18h, Salon du Livre de Parentis en Born (40)• Vendredi 16 mai, 18h30, Librairie La Machine à Lire : Henri Pena-Ruiz

Espaces MarxRendez-vous de mai

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Les Nouvelles 17 avril 2014 • 3

EditorialACTUALITÉ

12 avril : Paris a pris le visage de la résistance et de l’espoir.

Ils étaient 100 000 à battre le pavé de Paris, ainsi qu’à Marseille, contre l’austérité, pour l’égalité et le partage des richesses.

Dans cette marche se trouvaient des giron-dins, partis tôt le matin en bus, en train, en co-voiturages, avec chevillée au cœur la volonté de faire entendre haut et fort leur refus de la politique Valls/Hollande. Mais aussi, faire éclater leurs désirs et espoirs de ne pas laisser la rue aux forces conservatrices.

Dans cet élan de riposte sociale, s’est ouvert un début de changement dans le rassemblement. Quelque chose dans l’air qui sentait une façon nouvelle d’être ensemble.

Depuis des décennies, lors de manifes-tations, les forces politiques se postaient sur les bords du parcours des cortèges syndicaux ou bien des syndicalistes ou responsables associatifs participaient à une manif à titre personnel.

Le 12 avril, militants politiques, syndicaux, associatifs, citoyens sans engagement ont partagé cette conviction  : élargir le rassemblement dans l’égalité, le respect de chacun dans son rôle.

Alexis Tsipras, candidat à la tête de la Commission Européenne, présent dans la manifestation, a déclaré :

« Je suis sûr qu’avec la participation mas-sive du peuple de Paris et de France, on enverra un message de révolte à toute l’Eu-rope. Et lors des élections du mois de mai, avec la Gauche européenne, nous allons bousculer le rapport de forces en faveur du monde du travail, de la civilisation et de la culture. Nous allons nous battre en faveur des couches populaires et moyennes. Nous allons gagner en faveur des jeunes, des chômeurs et des retraités. On peut isoler Merkel et les conservateurs en Europe. »

Depuis 2005, nous avons combattu le Traité Constitutionnel Européen et c’est de cette bataille que le Front de gauche est né. Nous étions 80 000 dans la rue en septembre 2012 contre le traité budgétaire, rédigé par Sarkozy et Merkel, adopté par Hollande.

Le groupe de la Gauche unie européenne - Gauche verte Nordique (GUE-NGL) peut être renforcé le 25 mai pour devenir un outil plus puissant pour mener les batailles dans les institutions et dans la rue. 

Dans chaque vote Front de gauche aux élections européennes, il y aura la rupture avec cette Union Européenne libérale et, indissociablement, l’idée de sa refonda-tion sur des bases sociale, écologique, démocratique et pacifique, dans le respect de chaque peuple, de chaque nation, de la souveraineté populaire et la solidarité internationale.

Rassemblons-nous sur des solutions soli-daires pour un nouveau mode de dévelop-pement en Europe, saisissons-nous des propositions inscrites dans «L’Humain d’abord», plus que jamais d’actualité.

Claude Mellier,membre du comité exécutif du

PCF 33Présidente de l’ADECR

PGE Construire des solutions en Europe« Ensemble, nous pouvons mettre fin aux problèmes de l’austérité et de la dette »

Le Parti de la gauche européenne organisait avec Transform! Eu-rope, sa fondation politique, une conférence à Bruxelles le 10 avril.Pour Pierre Laurent, président du PGE, cela ne fait plus aucun doute « les sauvetages des banques » sans remise en cause de leur manière d’agir sur l’économie et les poli-tiques d’austérité « ne sont pas une réponse à la crise qui secoue les peuples européens depuis 2008 ». Ce constat est maintenant partagé, y compris dans des cercles dirigeants et parmi des économistes européens de plus en plus nombreux. Comme l’a révélé le journal l’Hu-manité en France, Jan In’t Veld, un des économistes influents de la Commission européenne, a produit un rapport qui mesure les effets désastreux de l’austérité dans les pays de la zone euro : récession, destruction des outils productifs et des services publics, chômage, précarité, pauvreté. Les dettes publiques ont augmenté de manière exponentielle du fait même de l’application de l’austérité. Par exemple, en Grèce, la dette est passée de 120% du PIB en 2009 à 180% aujourd’hui.

En choississant de nier les besoins humains et d’y préférer les besoins du capital, les forces politiques qui dominent l’UE nous ont entrainés dans une spirale infernale très grave pour les peuples.Mais pour Pierre Laurent, « l’heure n’est pas à constater les dégâts, il faut construire des solutions avec les citoyens de nos pays pour sortir de cette impasse ». C’est l’ambition du Parti de la gauche européenne avec des propositions concrètes pour répondre aux besoins immédiats des populations européennes et les grands axes économiques et sociaux de refondation de l’Europe.

C’est ce qui permettra de chan-ger durablement les politiques européennes pour qu’enfin elles soient au service du développement humain.Ces propositions, nous les dis-cutons pour les enrichir, avec les syndicalistes, les économistes, les intellectuels, les représentants des mouvements sociaux, les élus, les membres des partis politiques et nous défendrons ces alternatives dans nos pays dans la campagne des élections européennes du 25 mai.

Réunie le 11 avril, la direction communiste a adopté la proposi-tion d’accord du Front de gauche aux élections européennes. Un vote qui sera suivi d’une consul-tation des communistes, d’ici à la fin du mois.Les élections européennes du 25 mai sont désormais en ligne de mire. Et l’analyse du résultat des municipales permet de prendre la mesure de la gravité de la situation politique.Adoptant la proposition d’accord du Front de gauche de réparti-tion des 1ers et 2e têtes de listes à parité aux européennes (77 voix, 18 contre, 9 abstentions), le conseil national lance aussi la consultation des communistes pour valider et désigner les candidats qui porteront les couleurs du PCF sur les listes.Affaiblis, comme la gauche dans son ensemble, par le scrutin muni-cipal, mais non terrassé comme le Parti socialiste, les communistes n’ont « pas atteint (leur) objectif d’augmenter le nombre de mairies et d’élus communistes et Front de gauche, en dépit de gains non négligeables », a souligné Pascal Savoldelli. Avec 137 municipalités de plus de 3 500 habitants conser-vées, 12 gagnées et 47 perdues, le PCF « résiste alors que, dans le même temps, le PS connaît un Waterloo électoral ».

Pas de quoi se réjouirNon seulement « les grands vain-queurs de ces élections munici-pales sont l’UMP et l’UDI » et « un FN renforcé » confirmant « la porosité entre l’électorat de droite et l’électorat d’extrême droite », mais la réponse de Hollande avive les inquiétudes des communistes, qui y voient la marque « d’une stratégie réfléchie et construite depuis plu-sieurs années pour aligner la gauche française sur les théories libérales ». Cette « uniformisation politique » met en danger l’idée même de « changement politique d’ampleur et d’alternative », aujourd’hui « pro-fondément affaiblie ».Ce contexte de « recomposition réactionnaire » au plan des idées a amené la direction communiste à se prononcer sur la proposi-tion d’accord entre les forces du Front de gauche aux élections européennes, même si tous les participants au Conseil national sont d’accord pour dire qu’il n’est « pas le meilleur », constituant même « un recul » sur la pro-position présentée par le PCF à ses partenaires le 2 avril « plus équilibrée et plus respectueuse de l’esprit du Front de gauche ».Il s’agissait de reconduire les 4 députés sortants de métropole en tête de liste de leurs circonscriptions (J.Hénin dans le Nord, P. Le Hyaric

en Île-de-France, J.-L. Mélenchon dans le Sud-Ouest et l’élue sans parti M.-Ch. Vergiat dans le Sud-Est), et d’attribuer les 3 autres têtes de liste à une composante différente du rassemblement (Ensemble dans l’Ouest, le PG dans l’Est et le PCF dans le Centre). Mais l’accord n’a pu aboutir, face au danger de listes différentes, gâchant la possibilité d’un « bon résultat qui réveille l’espoir à gauche ».Le PCF à « réouvert la possibilité d’un accord » en rediscutant de la proposition dans le Centre, où la tête de liste sera présentée par le PG. Quant à la candidature de la composante citoyenne du Front de gauche incarnée par Marie-Chris-tine Vergiat, elle n’a été soutenue que par le seul PCF, qui la désignera dans le Sud-Est au nom du Front de gauche, selon les termes de l’accord. Pour nombre de responsables com-munistes, cela illustre une diver-gence de conception du FdeG entre ses composantes et du rassemble-ment le plus large pour une autre politique à gauche.Le PCF a décidé d’approfondir sa réflexion sur ce sujet et un conseil national mi-juin après les euro-péennes devrait proposer une importante réunion nationale des communistes préparée en amont avec les adhérents à tous les niveaux du parti communiste.

Conseil nationalLe PCF choisit l'unité anti-austérité

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ÉLECTIONS EUROPÉENNES

Les peuples d’Europe sont dans la tourmente de la crise mondiale du capitalisme financiarisé. La crise est généralisée, le chômage et la pauvreté explosent, les économies des pays de l’UE sont très majori-tairement en récession.

Les dogmes ultralibéraux, les traités européens et ceux qui les défendent encore sont lourdement respon-sables de la crise en Europe. Les tenants du consensus libéral, quels qu’ils soient, en ont fait une oppor-tunité pour accélérer les réformes libérales contre les travailleurs et toutes les formes de solidarités na-tionales, locales, européennes avec les politiques d’austérité violentes, imposées ça et là par la Troïka. En France, François Hollande a trahi ses engagements et ceux qui lui ont fait confiance en 2012. Il est aujourd’hui l’allié de Merkel et de la droite européenne, du MEDEF et des marchés.

Dans ce contexte, les élections européennes du 25 mai 2014 seront décisives pour redonner la parole confisquée aux citoyens, stopper l’austérité et ouvrir la voie du redressement social, économique et écologique de notre pays.

Les politiques d’austérité et la méthode autoritaire employée pour les faire appliquer font au-jourd’hui l’objet d’un rejet mas-sif des peuples. Des millions de femmes et d’hommes se mobilisent contre ces choix qui dégradent leurs conditions de vie et de travail, qui attaquent leurs droits sociaux et politiques. Il faudra que cette colère s’exprime, et que de cette colère puisse émerger un espoir, celui de celles et ceux qui n’ont pas renoncé au changement et au progrès humain. Nous pouvons être la bonne sur-prise de ces élections, bouleverser le paysage politique en France, faire

gagner la gauche faire gagner la gauche qui s’opposent à la politique d’austérité. Cela bousculerait des rapports de force ouvrant la voie de rassembler une majorité alternative à la politique du gouvernement.

Puisque l’élection européenne est la seule qui se tienne au même moment dans toute l’UE, elle peut permettre de faire converger les puissantes résis-tances populaires qui se sont considérablement développées ces dernières années, les forces disponibles à gauche, elles aussi en progression en Europe, contre l’austérité et pour des solutions de progrès à la crise. Depuis 2005, nous avons étés de ce côté. Nous avons combattu le Traité Constitutionnel Européen. C’est de cette bataille que le Front de gauche est né. Nous avons su rassembler bien au delà de nous même pour permettre la victoire du peuple français et ouvrir une brèche pour tous les européens. Nous nous sommes battus en 2008 pour un référendum et contre le traité de Lisbonne. Quatre millions de français ont voté pour Jean-Luc Mélenchon, le candidat du Front de gauche, et ses propositions pour l’Europe à l’élection présidentielle de 2012. Nous étions 80 000 dans la rue en septembre 2012 contre le traité budgétaire, rédigé par Sarkozy et Merkel, adopté par Hollande. Nous avons résisté et travaillé l’alternative politique. Nous avions raison.

Les députés européens du Front de gauche ont joué leur rôle. Ils ont défendu dans le Parlement européen, les intérêts des françaises et des français, les intérêts de l’ensemble des peuples européens au sein du groupe de la Gauche unie européenne – Gauche verte Nordique (GUE-NGL). Ils ont fait

vivre des propositions alternatives et sont intervenus en appui aux luttes. Grâce aux progrès des forces de la Gauche européenne dans de nombreux pays, ce groupe peut être considérablement renforcé en 2014, devenant alors un outil plus puissant pour mener les batailles dans les institutions et dans la rue.

Dans chaque vote Front de gauche aux élections euro-péennes, il y aura la rupture avec cette Union Européenne libérale et, indissociablement, l’idée de sa refondation sur des bases sociale, écologique, démocratique et pa-cifique, dans le respect de chaque peuple, de chaque nation, de la souveraineté populaire et la solidarité internationale. Nous voulons lutter et désobéir avec les travailleurs, les citoyens, les forces sociales, syndicales et politiques qui se lèvent contre l’austérité, la toute puissance des marchés financiers, le dumping social, la mise à mal de notre écosystème. Nous voulons les rassembler sur des solutions solidaires visant un nouveau modèle de développement en Europe. Les propositions de politique européenne inscrites dans L’Humain d’abord sont plus que jamais d’actualité. Dans chaque vote Front de gauche, le refus du replis nationaliste et xénophobe, et surtout le rassem-blement de celles et ceux qui sont prêts à prendre un autre chemin avec les peuples européens, les forces de gauche qui résistent et construisent l’alternative partout en Europe. C’est la démarche de résistance et d’espoir que portera le Front de gauche en France, les listes de la gauche alternative dans les pays européens et Alexis Tsipras, au nom de nous tous, dans une campagne européenne inédite pour la présidence de la Commission européenne.

Front de gauche en campagneLutter et désobéir avec les peuples

Le Front de gauche a donné le coup d’envoi de sa campagne à l’occasion d’un premier meeting, le 11 avril à Saint- Denis, en présence d’Alexis Tsipras, leader de la gauche grecque et can-didat du Parti de la Gauche Européenne (PGE) à la présidence de la Commission « avec l’ambition de bousculer la cogestion bruxelloise entre le Parti populaire européen (droite) et le Parti socialiste européen », a dit Pierre Laurent, qui préside actuellement le PGE. « Les résultats des forces de la gauche anti-austéritaire en Europe peuvent être la surprise du scrutin. »Alexis Tsipras a fustigé la promotion médiatique de la présidente du Front national : « Elle n’est pas contre le système. Elle est une réserve du système néolibéral. » Le président de Syriza a critiqué François Hollande qui, après avoir pris une gifle électorale pour n’avoir pas tenu ses engagements vis-à-vis du peuple de gauche, mène une politique plus à droite. Évo-quant son pays, la Grèce, qui se débat dans une crise humanitaire, il a dénoncé Angela Merkel venue sur place apporter son soutien au gouvernement Samaras : « Merkel a peur d’une victoire de la gauche en Grèce. » Alexis Tsipras aborde cette campagne dans un esprit offensif. Citant le philosophe marxiste grec Nikos Poulantsas, qui disait que « le socialisme sera démocratique ou ne sera pas », il a affirmé : « L’Europe sera démocratique et sociale, soit elle ne sera pas. »Plusieurs candidats ont esquissé les thèmes de leur campagne. De nouvelles candidates, Myriam Martin (Ensemble), Céline Malaisé (Gauche unitaire), Corinne Morel-Darleux (PG), mais aussi deux parlementaires déjà en fonction depuis 2009. Ainsi Marie-Christine Vergiat a dénoncé l’Europe forteresse qui a laissé mourir en vingt ans quelque vingt mille hommes et femmes, chassés par la misère, noyés dans la Méditerranée. Elle a dit sa « honte » de la politique menée par la France quand on arrête des jeunes Syriens et Égyptiens qui veulent trouver asile dans notre pays. Elle stigmatise l’exclusion qui frappe les Roms, s’insurge contre les reculs des droits des femmes qu’obtiennent, notamment en Espagne, les lobbys les plus obscurantistes. Autre député européen sortant et de nouveau candidat en Île-de-France, Patrick Le Hyaric a rappelé les mois de bataille pour sauver les fonds d’aide alimentaire aux plus démunis. Il a abordé la question des dettes publiques, évoqué la Grèce contrainte d’emprunter à des taux exorbitants des fonds que les banques ont obtenus à taux nul. « Il faut prendre le pouvoir sur les banques, changer le statut de la BCE. » « Il n’y aura pas d’issue à la crise dans l’austérité », a-t-il dit, proposant une relance salariale, un salaire minimum calculé dans chaque pays selon les mêmes critères, une clause de non-régression sociale. Et il a dénoncé « le traité transatlantique que l’on cache aux citoyens, une torpille contre les droits sociaux ».

Meeting St DenisLe Front de gauche dévoile son plande bataille

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ÉLECTIONS EUROPÉENNES

Nouvel élan le 10 avril à Paris de la campagne internationale «Libérez Marwan Barghouti et tous les prisonniers politiques palestiniens» «Le contexte politique est devenu extrêmement complexe», a rappelé Fadwa Barghouti avec, à ses côtés, de nombreuses personnalités, dont Patrick Le Hyaric, député européen et directeur de l’Humanité, Nicole Kiil-Nielsen, qui siège également à Bruxelles, Claude Léostice, présidente de la plate-forme des ONG françaises pour la Palestine, ou Taoufiq Tahani, président de l’Association France-Palestine solidarité (AFPS). Une situation qui replace la question de la libération des près de 5000 prisonniers politiques palestiniens et celle de Marwan Barghouti sous un nouveau jour.« Marwan », comme on l’appelle dans les villes et les villages palestiniens, signe de sa popularité, est un homme hors du commun. Étudiant, à la tête d’un comité à l’université de Bir Zeit dans les années 1980, il avait déjà été emprisonné. Le refus de l’injustice, au sens politique du terme, voilà ce qui le motive. Il se lance dans la politique. Il fait partie de cette génération de militants palestiniens non plus issue des combats de la décennie précédente mais qui accompagne les accords d’Oslo, même s'ils ne signifient pas, pour Marwan, rester l’arme au pied.Alors qu'en 2000 la colère bruisse dans les territoires palestiniens, il met en garde la direction de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) et particulièrement du Fatah. La poursuite de la colonisation, le non-respect des accords, une vie palestinienne qui se détériore : les ingrédients sont là pour une nouvelle Intifada. Avec un paramètre supplémentaire, le renfor-cement du mouvement islamiste, Hamas. S'il a toujours agi pour l'unité palestinienne, Marwan Barghouti a non seulement compris le danger de cette mouvance, mais aussi de la sclérose de la direction palestinienne, dont certains membres étaient (sont) aux mains de différents pays arabes peu avares de financements. Depuis Ramallah, responsable du Fatah en Cisjordanie, alors que la direction nationale est aphone, il appelle à la levée du peuple palestinien contre les colons et l’armée israélienne d’occupation, là où elle est positionnée dans les territoires palestiniens.Marwan Barghouti est un député et président du groupe d’amitié parlementaire Palestine-France. Arrêté illégalement en 2001, il purge toujours une peine de trois fois la prison à vie. Les pressions israéliennes n’ont pas eu raison de sa détermination, tant son combat politique est pro-fond. Il a rédigé un « Document des prisonniers », paraphé par l’ensemble des formations palestiniennes, qui est aujourd’hui une référence à la lutte pour l’État palestinien dans les frontières de 1967 aux côtés d’Israël, avec Jérusalem-Est comme capitale.La question de la libération des prisonniers politiques palestiniens est main-tenant au cœur du règlement du conflit. « Cette campagne vise à contester la vision sécuritaire d’Israël », souligne Majed Bamya, chargé du dossier auprès du ministère palestinien des Affaires étrangères. L'idée nouvelle et essentielle est que « la liberté des prisonniers et la fin de la colonisation ne sont pas une résultante d’un accord de paix mais le passage nécessaire vers un accord de paix. » Comité international, comité en France… il reste maintenant à faire vivre au quotidien cet engagement des participants. Patrick Le Hyaric a rappelé que son groupe au Parlement européen a multiplié les démarches en ce sens et a obtenu qu’une résolution permette d’enquêter sur la situation des prisonniers politiques palestiniens, dont Marwan Barghouti. Et Ahmed Kathrada, qui a passé vingt ans dans les geôles d’Afrique du Sud, a lancé la campagne internationale pour la libération de Marwan et de tous les prisonniers politiques palestiniens, à Robben Island, là même où Nelson Mandela avait été emprisonné par le régime de l’apartheid.

Pierre Barbancey (dans "l'Humanité")

Face à la politique de destruction des services publics grecs initiée par la Troïka (Union européenne, FMI, BCE), des dispensaires de santé se sont auto-organisés pour offrir des soins gratuits à la population. Sofia Tzitzikou et Thanasis Kourtis, bénévoles d’un dispensaire à Athènes, expliquent leur démarche. (dans «Regards»)

Sofia Tzitzikou est pharmacienne bénévole au dispensaire social de la rue Kannigos à Athènes, situé dans les quartiers Exarchia et Omonia. Thanasis Kourtis est ingénieur en génie civil. D’origine kurde et syrienne, il assure des services d’inter-prétariat à de nombreux migrants lors des consultations.Pourriez vous vous présenter votre activité et les dispensaires sociaux ?Sofia Tzitzikou. Notre dispensaire, créé en février 2013 sur le modèle de la cinquantaine existante actuelle-ment en Grèce, offre des soins aux personnes exclues du système public de santé. Il fonctionne avec 120 bénévoles médecins, pharmaciens, psychologues, dentistes, ou qui four-nissent une aide administrative. Le principe de base est la gratuité totale des prestations et des médicaments. Nous recevons de 90 à 110 personnes par jour pour des consultations ou des médicaments qu’elles n’ont pas les moyens d’acheter. S’il est possible de réaliser gratuitement des consulta-tions, il est indispensable de trouver des médicaments. Ce sont souvent les voisins qui apportent spontanément des boites non périmées et entamées. La deuxième source est la solidarité européenne pour acheter des médi-caments plus rare, mais nous avons cependant un problème de pénurie qui oblige parfois à faire des choix insupportables entre deux patients.À qui vous adressez-vous ?ST. Avec les nouvelles règles impo-sées par la Troïka (Union euro-péenne, FMI, BCE), un chômeur ne dispose plus d’aucun droit après un an. Le gouvernement estime que trois millions de personnes sur une population de dix millions ne disposent plus de couverture sociale.

Dans la réalité, ce chiffre est sous-es-timé. Dans notre dispensaire, 55 % des personnes que nous recevons sont grecques et 45 % sont étrangères.Thanasis Kourtis. Cette majorité de nationaux dans nos consultations montre bien qu’en Grèce, la classe moyenne n’existe plus. La destruc-tion systématique des services publics constitue un laboratoire pour la classe dirigeante afin de mesurer les réactions de la population et les potentialités d’investissements privés. Qu’est-ce qui distingue votre acti-vité de la philanthropie ?TK. Le risque est en effet réel de voir le gouvernement utiliser nos services comme palliatif des carences du sys-tème public. À titre d’exemple, nous avons reçu ces derniers jours la visite de policiers qui accompagnaient un prisonnier soudanais pour qu’il reçoive des soins dentaires. Nous avons expliqué qu’il fallait plusieurs séances et que nous refusions que le patient soit menotté durant les soins. Cela était intolérable pour l’administration, mais le patient nous a indiqué que pour la première fois, il avait ressenti un peu de chaleur humaine.ST. Il me semble que la meilleure manière de ne pas être un palliatif des insuffisances des services publics est de communiquer. Ce gouvernement ne le veut pas car, officiellement, la Grèce va bien. Si la presse grecque, à quelques exceptions près, est sous contrôle et parle peu de notre action, des journalistes viennent de nom-breux pays et constatent combien la situation sanitaire en Grèce est catastrophique.Quel sens donnez-vous à votre démarche ?ST. La philosophie de notre action est qu’être soigné est un droit, et que les gens doivent résister et l’exi-ger de l’État. Dans la pratique, on constate qu’avec des problèmes de santé, les gens changent et que leur redonner de la dignité et de l’estime de soi est déjà une première étape. Il est difficile, voire déplacé, de parler politique avec des gens à bout de souffle. En tant que bénévoles, nous

devons d’ailleurs suivre une thérapie de groupe tant les gens sont devenus agressifs.Au-delà, quelle est votre posi-tion envers les infrastructures de santé ?ST. Un autre aspect de notre dé-marche réside dans la pression que nous exerçons sur les hôpitaux et les cliniques afin qu’ils prennent en charge des opérations que nous ne pouvons pas réaliser dans les dispensaires. Il faut savoir que sans couverture médicale, toute consul-tation ou tout acte vous sera facturé. À titre d’exemple, un accouchement est facturé 600 euros et 1.200 en cas de césarienne. Si vous êtes étranger, ces tarifs sont doublés. Nous avons ainsi manifesté plusieurs fois auprès de la maternité de l’hôpital Alexan-dras ou du centre de traitement des cancers de l’hôpital Agios Savas pour que ceux-ci prennent en charge des patients. Certains médecins des hôpitaux ou cliniques n’acceptent plus cette situation et décident d’opérer bénévolement, contre l’avis de leur hiérarchie qui parfois les sanctionnent.Quel futur pour les dispensaires sociaux ?ST. Lors du nouvel an, nous nous sommes souhaités de ne plus exister l’année prochaine. Nous sommes là pour faire face à une situation exceptionnelle et anormale. Notre activité devra être reprise par les services publics. C’est la raison pour laquelle de nombreux dispensaires sociaux, dont le nôtre, refusent de se constituer en association décla-rée et préfèrent travailler de façon informelle.TK. Les parlementaires de Syriza soutiennent notre action même s’ils préfèrent s’afficher discrètement pour que ce mouvement conserve son autonomie. Néanmoins, je crois que les prochaines élections munici-pales et européennes vont permettre d’ouvrir une nouvelle séquence politique qui va changer la donne et accélérer les changements. Seul un gouvernement de gauche pourrait renégocier cette dette insoutenable au profit du peuple.

Europe : l'action internationaleBarghouti, le prisonnier qui a les clés de la paix

GrèceÇa se passe en Europe

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6 • Les Nouvelles 17 avril 2014

MARCHE DU 12 AVRILHUMEUR

Une quinzaine de bus provinciaux mêlant des militants politiques et citoyens du Front de Gauche sont venus élargir le rassemblement parisien.

Les girondins à Paris Il y a donc de l’espoir…

Juste derrière les formations du Front de gauche repré-sentées par leurs responsables (PCF, PG, GU, Ensemble, NPA), avec Tsipras de Syriza, des syndicalistes en grand nombre, des organisations et associations ainsi que des citoyens sans étiquette particulière, sinon souvent « l’humain d’abord »…C’est dans un bain de jeunes communistes que les girondins ont marché, de République à Nation, côtoyant Acrimed, ATTAC, les antifa, les intermittents du spec-tacle vivant, des femmes engagées pour leurs droits, etc.Cortège émaillé d’écharpes tricolores de nouveaux élus municipaux dont beaucoup de jeunes et de femmes…Il y a donc de l’espoir…L’idée de donner suite à cette journée est dans toutes les têtes, et de faire « grossir » les rassemblements dans les départements et régions, comme les Marseillais même si certains avaient choisi Paris. Une exigence de co-construction, à l’origine du succès de cette marche qui ne s’est pas réduite à se rallier à tel ou tel leader. Fatigués, les girondins ? Oui, mais heureux.

Les girondins ont fait toute la marche avec les Jeunes communistes « en grande forme » !

A Camblanes, le maire PS (ancien conseiller général) ne se représen-tant pas, a fait campagne pour un candidat de droite qu’il avait pris soin de faire entrer au conseil municipal quelques années avant, et cela, contre un candidat socia-liste... Résultat : une mairie offerte à la droite. A la communauté des communes des «Portes de l’Entre Deux Mers» (15000 hbts) ayant voté en 2012 pour Hollande à plus de 55%, jusqu’alors présidée par un PS, rebelote! Trois candidats à la présidence: 1 de gauche et 2 de droite. Une aubaine? Et non, 6 conseillers communautaires socialistes votent à droite! Parmi eux le chef de cabinet du président du conseil général PS, une vice présidente PS au conseil régional et la secrétaire de la section PS du secteur.... Résultat: Au 3ème tour de scrutin, à la majorité relative, élection d’un président de droite. Comment est-ce possible? J’ai oublié de vous dire que le can-didat de gauche, c’était moi, ancien maire communiste de St Caprais de Bx qui par choix n’a pas renou-velé son mandat.. Et bien pour les socialistes locaux, la politique n’est autre que des arrangements entre amis, ne tenant aucun compte de leurs électeurs, s’asseyant sur leurs convictions politiques (s’ils en ont encore), n’ayant perçu aucun message lors des dernières élections

municipales. Suivons attentive-ment l’affaire, les contreparties apparaîtront bien un jour. Les noms de ces gens-là? Ils ne méritent même pas qu’on les cite, tant ils bafouent la politique. Ils gauchisent un peu leurs paroles et dans leurs actes, ils font le contraire. Les magouilles politi-ciennes sont leur quotidien. Les électeurs dans tout cela? Ils pensent avoir voté à gauche et réalisent qu’une fois élus leurs dirigeants politiques leur tournent le dos. J’entends de plus en plus fréquemment des personnes dire avoir des difficultés à trouver la différence entre PS et droite. Il est vrai que c’est ardu tant leurs actions sont ressemblantes. Et si l’abstention venait de là? Mais quand ces électeurs vont-ils réa-liser que ces dirigeants politiques sont uniquement de droite ou socialistes et alliés?Pendant ce temps-là... les idées de l’extrême droite atteignent de plus en plus de consciences. Peuvent-ils un instant penser qu’ils en sont res-ponsables? Même pas, aveuglés par le pouvoir et leurs petites histoires personnelles, leurs calculs en vue des prochaines échéances électo-rales, cantonales et législatives...On est bien loin du débat politique qui manque tant à notre société. Choix de vie, projets, services publics, salaires, emplois... La

politique est affaire d’idées, de sincérité, d’honnêteté intellec-tuelle, de convictions...Dans ce climat nauséabond, y a-t-il des hommes poli-tiques qui ne tombent pas dans cette caricature? Oui, cherchez encore un peu, il en existe, mais ce ne sont pas les médias dominants qui vous aideront à les trouver.

Jean-Paul Petit

PS et Droite : la confusion...

Dimanche 27 avril, 10h45, place des Martyrs de la Résistance11h au CimetièreA l’issue de cette cérémonie, un vin d’honneur sera proposé en mairie.

BèglesJournée nationalede la déportation

« La désespérance, le manque de perspectives fait chaque jour le lit de l’extrême-droite. Les bases de la République, la Liberté, l’Egalité, la Fraternité sont de plus en plus menacées par les choix gouver-nementaux. Alors que les municipales interpellent gravement le gouvernement, le choix du nouveau Premier Ministre marque la volonté de poursuivre sur la même politique qui conduit notre nation et notre peuple au désastre. Dans ce contexte où l’on voit l’extrême droite relever la tête comme aux moments les plus sombres de notre histoire, l’ARAC prend toute sa place dans le rassemblement du 12 avril à Paris.* Association Républicaine des Anciens Combattants et Victimes de Guerre, des com-battants pour l'amitié, la solidarité, la mémoire, l'antifascisme et la paix

ARACPlus que jamais pour l'antifascisme

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Les Nouvelles 17 avril 2014 • 7

PCF

Les dons sont limités à 7 500 € par personne

Les versements ouvrent un droit à déduction de 66% du don dans la limite de 20% des revenus nets imposables.

Ainsi, un don de 100 € permettra une réduction d’impôt de 66 €

Je verse ……………………………… € (ma remise d’impôt sera de 66% de ce montant)

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Chèque à l’ordre de ADF PCF 33

Retournez à PCF - 15, rue Furtado - 33800 Bordeaux

Souscription Elections 2014

Ils ont donné un total de 2 340 €NARCY - GIRAUD Danielle, BordeauxVINCENT Claue, Le Pian MédocSERRES Patrick, BordeauxDECARLO Alain, St Denis de PileTAUZIER Max, Pierrefitte-NestalasTRUFFANDIER Janine, Les PienturesBEYNEY Joseph, St-Christ.-de-DoubleFOUGERE Geneviéve, LagorceGERMON Pierre, St Seurin sur l’IsleCHAUMETTE Joëlle, AbzacBOUVIER Jacques, GuitresANTONLETTI Denise, GuitresGARBISO Eliane, St Seurin sur l’IsleLAVALLEE Marianne, GuitresDEBANDE Frantz-Heribert, BordeauxSIMONETTI Angel, MérignacMANACH Claudine, BordeauxGROLARD André, BordeauxBELAUD Valentine, Rive droiteMATHIEU Denise, Rive droiteQUETIER Louis, BordeauxHAMEURY J. Yves, Le BouscatBAHOUM HABOUZIT Sarah, BordeauxBRETON J. Michel, SoussanMOUSSEIGNE Guy, BordeauxSAINZ DE LA MAZA Pilar, BordeauxDUBUIS Roger André, BordeauxBORDES Jean-Jacques, BordeauxFERNANDEZ CANAL Jesus, CenonBROUZENS LACOUSTILLE Evelyne, BxDARTIGUES Jean, BordeauxBLANCA Andrée, CoutrasDUCHE Paul, AbzacCERTAIN Charles, AbzacLANDREAU Max, AigulinBELLET Alain, FloiracMALAISE Charles, Les EglisottesLAJARTHE Jacques, CoutrasGADY Pierre, CoutrasLARTIGUYEN André, BordeauxMADELPUECH Gilbert, TalenceDIROBERTO René, BordeauxMELLIER Jean, BordeauxSIMONE Jean, Bègles

L’HumanitéBientôt 110 ans, mais encore peau neuve

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r Je participe à la souscription et je verse : .................. euros, à l’ordre de « Association de Financement du PCF 33 » (vous recevrez un reçu ouvrant droit à déduction fiscale de 66% du don) r Je souhaite rester en contactr J’adhère au PCFNom-Prénom …………………………………………………………Tél……………………………………… Age………………………Adresse :……………………………………………………………………………………………………………………………………………Mail ……………………………………………………………………

Retourner à :Vincent Maurin - 10 rue Champlain - 33300 Bordeaux

ou PCF - 15 rue Furtado - 33800 Bx

Symbole de l’engagement des com-munistes dans le siècle, le journal fondé par Jaurès le 18 avril 1904 n’en finit pas d’affronter le capitalisme et de tordre le coup à ses détracteurs.

Quotidien de référence de la presse politique et de l’information sociale, culturelle de notre pays, l’Humanité poursuit ses engagements au service des forces progressistes qui luttent contre le libéralisme et son cortège d’inégalité. Il n’en reste pas moins sensible aux exigences de son lectorat dans un contexte de recul général de la lecture de la PQN, lié à la baisse des subventions de l’Etat et des reve-nus de la publicité (déjà bien maigres) Fragilisé par la réduction des points de vente, la presse papier recule éga-

lement au dépend du numérique !

Aujourd’hui, l’Humanité tire à plus de 50 000-55 000 exemplaires avec 43 000 exemplaires quotidiens ven-dus (chiffres OJD, 2013). Mais si le titre affiche un lectorat estimé selon l’étude One 2013 d’Audipresse, à 377 000 lecteurs contre 343 000 l’année d’avant, c’est parce que le journal reste dans la grande tradition de la presse militante, supportée, diffusée, relayée par ses groupes de soutien (Les Amis de l’Humanité, la Société des lectrices et lecteurs), par la Fête de l’Humanité et par les militants, par les fédérations communistes.

Et c’est avec cet appui financier, logis-tique que l’Humanité quotidienne

poursuit ses missions d’information et continue d’afficher son identité de presse d’opinion tout en se réinven-tant. Désormais la version papier s’enrichie d’une plateforme numé-rique ambitieuse qui vient d’être longuement présentée dimanche dernier sur les ondes de France Inter, dans le Journal « 3 D », une émission de Pascal Paoli.

110 ans et toujours en kiosque, avec une nouvelle formule qui vient donc d’être saluée par ses confrères, le titre vit aujourd’hui surtout grâce aux abonnements (à plus de 70 %), mais encore grâce aux CDH. Ces Comités militants dont l’achat groupé, voire régulier, de quelques exemplaires pour une diffusion sur le marché, à l’occasion de manifestations, de campagnes, est le moyen d’assurer la présence et visibilité de l’Humanité tant auprès des diffuseurs locaux de presse que de la population.

On sait combien la presse est im-portante, c’est un des piliers de la démocratie quand elle est de la trempe du Journal que Jaurès avait lancé au début du XXème siècle pour défendre la classe ouvrière. Il nous revient donc, un siècle plus tard, d’assumer cet héritage, pour que « vive L’Humanité » encore !

E. Fargeaut,PCF, diffusion -Presse

Bordeaux (6e canton)Jeudi 24 avril, 19h, bar Le Bistroquet, 173, cours de l’YSER- Le PTCI ou le TAFTA, qu’est-ce que c’est ?- Bilan des municipales 2014- Campagne des européennessuivie d’une auberge espagnole (emmener de quoi par-tager)

LibourneVendredi 25 avril, 20h, salle des fêtes, place Abel Surchamp"Quelle politique agricole et alimentaire européenne du 21ème siècle?"À l'initiative du Front de Gauche [Ensemble-GU-PCF-PG- Citoyen(ne)s] avec la participation de Xavier Com-pain (pcf/fdg), coordinateur agriculture du PGE (Parti de la Gauche Européenne) Olivier Devaux, agriculteur bio (maraîcher) à Eygurande-Gardedeuil Yves Clavie, représentant CGT des ouvriers agricoles à la Chambre d’Agriculture de la Gironde, administrateur à la Mutualité Sociale Agricole (MSA) et en présence d’autres interve-nants de différents secteurs agricoles de proximité.

Blanquefortvendredi 25 avril, 20h, MSP de Blanquefort-Caychac"Quelle alternative pour l'Europe ?"avec les candidats girondins sur la liste du Front de Gauche

ASSEMBLÉES CITOYENNES

TOUT SUR LA NOUVELLE "HUMANITÉ"WWW.PAGES.HUMANITE.FR/NOUVELLE

Les girondins a Paris le 12 avril

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8 • Les Nouvelles 17 avril 2014

Les Nouvelles de Bordeaux et du Sud-Ouest S.A.S. au capital de 37 000 eurosAssociés (à parts égales) : L. Chollon, F. Mellier, S. LabordeDirecteur de la publication : Frédéric MellierAbonnement 1 an : 25 euros. Abonnement de soutien : 40 eurosRédaction, composition, impression : S.A.S. Les Nouvelles de Bordeaux et du Sud-Ouest15, rue Furtado - 33800 BORDEAUXTél. 05 56 91 45 06 - Fax 05 56 92 61 01 - Annonces légales : [email protected]é : [email protected] - Redaction/Proposition d’article : [email protected] paritaire de presse : 0113 C 85932

CULTURE ET SOLIDARITÉS

Espagne : 14 avrilCommémorer... mais surtout, partir à la conquête de la république

Fête de l’Huma : 17 et 18 mai en GirondeSoutenez une fête populaire

MJCFLancement de la fête

Bon de soutienEn vente

Soutenir la fête de l’huma, c’est soutenir une fête populaire.Totalement atypique, cet événe-ment culturel, politique et citoyen vit uniquement grâce à l’engoue-ment populaire qu’il fédère (au-cune subvention publique).Sans votre soutien, sans cet enga-gement populaire, la fête ne pour-rait pas exister.En achetant le bon de soutien, vous payez votre entrée 10€ (4€ de bon de soutien + 6€ à l’entrée). L’entrée est gratuite pour les -12 ans.De plus, chaque bon de soutien vous fait participer à la fameuse loterie géante.

«Une ambiance chaleureuse ré-gnait. Plus les heures avançaient, plus les personnes échangeaient. Les groupes de musique ont participé à mettre une bonne ambiance, les morceaux pouvant plaire à tous publics. Les participants ont eu l’air de partager un bon moment, y compris avec des personnes qu’ils ne connaissaient pas en arrivant, d’autant que plusieurs générations étaient représentées. Le mélange des cultures était aussi au rendez-vous. Pour conclure, je pense que cette soirée faite d’échange, de partage,

de communication et de diversité sociale et culturelle, met encore une fois en évidence les idées que véhiculent les jeunes communistes.»

Orane, 17ans.Les jeunes communistes de Gi-ronde remercient la section de Coutras qui les a accueillis le 5 avril, l’intervenant de SOS Racisme au débat, ainsi que l’ensemble des camarades présents sur l’évènement avec les groupes Feel Drop, Jo La Fougue et les termites, les Pères Siffleurs qui rejoueront le 17 mai à la fête de l’huma.

Les bons de soutiens sont dis-ponibles à la fédération du Parti Communiste Français au 15-17 rue Furtado 33800 Bordeauxtel : 05 56 91 45 06

AVIS DE CONSTITUTION

Aux termes d’un acte SSP en date du 24/03/2014 il a été constitué une société dont les caractéristiques sont les sui-vantes :Forme : SARLDénomination sociale : La crêpe pari-sienneSiège social : 19 cours de l’Yser 33800 BordeauxObjet : Restauration rapide vente à emporter, sandwicherie, crêperie et boissonsCapital : 1 000 €Durée : 99 ans à compter de son imma-triculation à la Chambre des Métiers de BordeauxGérance : M. Mohamed-Amin TALEM, résidence les Terrasses 3 rue Dunoyer 33270 Floirac

Pour avis,

TRANSFERT DE SIEGE SOCIAL

CLOTURE DE LIQUIDATION

Du 64 rue des FauresSCI au Capital de 1 524.49 €

Siège social : 38 allée des Erables 33270 Bouliac

RCS Bordeaux 333 086 114

L’AGE du 9/04/2014 a décidé de transfé-rer le siège social de la société au :Nouvelle mention :8 rue de Grammont 33800 Bordeaux, à compter du 01/05/2014Mention sera faite au RCS de Bordeaux

Pour avis,

ELECTRICITE GENERALE SERVICEEURL au capital de 1 500 €

Siège social : 27 bis Avenue Victor Hugo

33560 Carbon BlancSiret : 52980867700015

RCS BordeauxAux termes d’une décision en date du 31/03/2014 l’associé unique a approuvé les comptes définitifs de liquidation, donné quitus au liquidateur pour sa gestion, l’a déchargé de son mandat et constaté la clôture de la liquidation.

Les comptes du liquidateur ont été déposés au greffe du tribunal de com-merce de Bordeaux.

Pour avis Le Liquidateur

GIMOSCI au Capital de 304.90 €

Siège social : 38 allée des Erables 33270 Bouliac

RCS Bordeaux 390 357 093

L’AGE du 9/04/2014 a décidé de trans-férer le siège social de la société au :Nouvelle mention :8 rue de Grammont 33800 Bordeaux, à compter du 01/05/2014Mention sera faite au RCS de Bordeaux

Pour avis,

ANNONCES LÉGALES

Le 14 avril 1931 était proclamée la Deuxième République espa-gnole. Les listes monarchistes avaient perdu les élections muni-cipales et le roi Alphonse XIII, désavoué, dut prendre le che-min de l'exil. Le premier avril 1939, Franco, après une Guerre d'extermination, se vantait de "la défaite de l'armée rouge". Ecrasée, la République, le dernier référent démocratique, fut à nou-veau bradée à la mort du dictateur, dans la période de pactes connue sous le nom de "transition". La constitution de 1978 instaura une monarchie parlementaire. Le peuple espagnol ne fut pas consulté par référendum sur "république ou monarchie". En fait, la "tran-sition" enfanta le rétablissement de la monarchie des Bourbons, corset qui permet au capitalisme de prospérer.Un week-end de Pâques 1977, Adolfo Suarez, et quelques "aper-turistas" (partisans d'un lifting démocratique) légalisèrent le PCE, moteur de l'antifranquisme. Il sortit d'une longue clandestinité. Dans la négociation, le secrétaire du PCE, Santiago Carrillo, re-nonça à la République et à son drapeau. Pour la majorité des communistes d'alors, le choix était entre "démocratie et dictature". La "transition" se fit donc sans rupture avec l'architecture du régime pré-cédent. Le pouvoir social se trans-vasa tout en restant aux mains de la bourgeoisie. La "transition", présentée comme "modélique", et exportée en Amérique latine, permit aux classes dominantes de maintenir le statu quo social, de pacifier la situation en faisant oublier les antagonismes de classe.Aujourd'hui, tout l'édifice de cette "transition" aux conditions des "vainqueurs", son pacte (bancal) social, démocratique, territorial, sont épuisés. Le mythe fonctionne de moins en moins. La "transition" a servi essentiellement à recycler le système (issu du franquisme), désormais en crise totale. Derrière le rideau jadis consensuel, les forces conservatrices, sous la houlette du monarque (62% des Espagnols souhaitent qu'il abdique), sont à nu.La tsunamique crise économique, et les résistances populaires achar-nées, les nouveaux mouvements sociaux (comités et plateformes issus des "Indignés", organisations contre les expulsions locatives, "marées" enseignantes, des per-sonnels de la santé, Syndicat anda-

lou des travailleurs, plateformes "Podemos" des universitaires Iglesias et Monedero, "Somos Mayoria" de Julio Anguita, asso-ciations des "sans", comités de voisins...) ont entraîné une crise du modèle politique, du bipartisme, de la monarchie, des pactes de la fin des années 1970...Le peuple se républicanise; pour la première fois depuis la mort du dictateur, la popularité de la monarchie, illégi-time et corrompue, en chute libre, est passée sous la barre des 50%.Les grandes manifestations populaires se hérissent désor-mais de drapeaux républicains.On assiste à un début de jonc-tion entre le mouvement social, globalement anticapitaliste, et le mouvement mémoriel. Sont-ce les prémisses d'une deuxième et véritable "transition", sous la poussée des manifestations qui se multiplient, telles les énormes "Marches de la Dignité" du 22 Mars? L'exigence d'un processus constituant gagne du terrain.La crise catalane , la forte revendi-cation indépendantiste, exigent, pour de nombreux militants d'ho-rizons différents, la reconnaissance de la réalité plurinationale de l'Espagne, une refonte du fédéra-lisme, vers un état plurinational, le droit à l'autodétermination et à la souveraineté de chaque com-posante, dans un cadre souple, renégocié, équilibré, radicale-ment renouvelé: une République fédérale et sociale, comme le proposent Izquierda Unida, les communistes, les libertaires de la CGT, des secteurs des Commis-sions Ouvrières, de l'UGT, des groupes de gauche alternative, des associations mémorielles, etc. Au parlement de Madrid, socialistes et "populaires" (la droite bien dure) viennent de refuser ensemble aux Catalans le droit de voter lors d'un référendum en fin d'année. C'est jeter de l'essence sur le feu. Les Catalans veulent avant tout, pour qui sait décoder, une autre Catalogne, une autre Espagne; ils rejettent non pas l'Espagne mais l'Etat espagnol, le "centralisme castillan". Pour les Républicains catalans, refuser d'entendre peut conduire au pire... Alors vite- vite, sortons de la plainte, de la mémoire exclusivement nostalgique, sen-timentale. Oui vite-vite: la Troi-sième République. Les commémo-rations du 14 avril en portent plus que jamais cette année l'exigence, le sens politique. Politique.

Jean Ortiz

Dans le bus girondin pour la marche du 12 avril, la JC vend des vignettes…