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EN MARCHE POUR LES SERVICES PUBLICS

NOS BIENS COMMUNS

Jeudi 11 juin 2015 - N° 2102 - Hebdomadaire - 15, rue Furtado - 33800 BORDEAUX Prix : 0,80 euro

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2 • Les Nouvelles 11 juin 2015

ACTUALITÉ DES LUTTES

Le personnel des centres financiersIl refuse d’être la variable d’ajustement de la rentabilité financière de La Banque Postale et d’accompagner la régression de la qualité du service rendu aux usagers.Dans un premier temps, dans tous les centres Financiers, c’est tout ce qui touche à la gestion des comptes (services des réclamations, de la vie du compte et du risque) qui serait restructuré ou disparaîtrait, comme celui des réclamations à Bordeaux. Dans une deuxième phase, en septembre, tout ce qui touche à la production, le traitement des chèques et les régularisations des opérations. Puis ce serait le tour des centres nationaux au travers d’une nouvelle filière qui engloberait tous les moyens de paiement.Le 26 mai dernier, à l’appel des organisations syndicales CGT, SUD, FO et UNSA, 332 agents du Centre financier de Bordeaux étaient en grève, dans le cadre d’une journée d’action nationale, et un nouveau rassemblement sous forme de pique-nique a eu lieu le 4 juin devant le Centre financier, rue Georges Bonnac, pour poursuivre la mobilisation contre ce projet. Une nouvelle grève nationale est prévue le mardi 23 juin.

Postiers de Lormont et Bordeaux DocksEn grève illimitée depuis le 26 mai à l’appel de la CGT FAPT 33, FO.COM et SUD PTT, les personnels de Lormont ont gagné des avancées tandis que la direction bloque toujours sur la réorganisation (- 8,7 emplois) de Bordeaux Docks où les agents reprenaient le travail le 4 juin en attendant la réunion en AG le lendemain pour décider des suites à donner à leur mouvement.

SERVICE PUBLIC DE LA POSTE

Les salariés ne sont pas une variable d’ajustement

Les responsables de théâtres, de centres d’art, de compagnies, de festival et de lieux de création, artistes, travaillant à l’échelle des territoires des trois régions (Aquitaine-Limousin-Poitoi-Charente), souhaitent participer et nourrir la réflexion de deux de leurs syndicats. Ils voudraient que cette grande région artistique et culturelle s’invente avec eux.« Parce que nous nous sentons garants de la vitalité de la création, de sa qualité et de la rencontre entre les œuvres, les artistes et les populations, nous pensons qu’il ne faut pas s’en tenir à la conservation d’un modèle. L’heure est venue de penser à une nouvelle carte culturelle du territoire », déclaraient dans un communiqué fin mai les représentants du SYNDEAC et SNSP des trois régions et les professionnels qui ont rejoint les groupes de travail.Leur démarche collective regroupe l’ensemble des disciplines artistiques de la création : arts plastiques, théâtre, opéra, danse, musique, cirque, arts du geste et arts de la rue... Ils se sont retrouvés le lundi 23 mars à Angoulême, le 20 avril à Bordeaux et le 20 mai à Limoges en ouvrant ces journées de travail aux structures et artistes non syndiqués. Ils travaillent autour de 3 axes : ce qui doit perdurer pour l’avenir, la présence et la permanence artistique, les nouvelles formes de coopérations. Le rôle de l’État est questionné dans chacun de ces thèmes. Une synthèse de ces travaux devait être établie à Poitiers le 9 juin.

ACTEURS DE LA CULTURE

Force de proposition pour un nouveau territoire culturel

SOLIDARITÉ FACTEURS

L’UD-CGT 33 fait appel à la solidarité :Envoyer votre soutien financier :À l’ordre de : CGT FAPT 33Adresse : CGT FAPT 33 Bourse du Travail, 44 cours Aristide Briand 33000 Bordeaux en précisant «solidarité grévistes»

COMITÉ HÔPITAL ROBERT PICQUÉ

Défense et développement de l’offre de soins publiqueCréé le 29 mai dernier, le comité a écrit dans sa charte qu’il a pour but «d’agir pour le maintien du service public de santé au sud de Bordeaux, dans ses aspects de qualité de l’accueil et des soins, de disponibi-lité du personnel et de diversité des spécialités dispensées » insistant sur «l’offre de soins en secteur 1 sans dépassement d’honoraires».

Les participants ne tranchent pas le débat de la réorganisation des activi-tés entre Robert Picqué et Bagatelle (Maison de santé protestante -MSPB-, en secteur 1) sinon qu’elle ne doit pas entraîner de suppression de lits et de personnels, tout en étant vigilants sur le développement des soins ambula-toires et hospitalisations à domicile qui alourdit le «reste à charge» pour les patients.

Ce comité rassemble déjà des orga-nisations syndicales et politiques, des mutuelles de santé, des associations de solidarité, des élus de Bègles, Ville-nave-d’Ornon et Cadaujac, et des par-ticuliers. Les objectifs sont d’agir pour «rassembler» et «peser dans le débat et sur les décisions concernant le service public de santé», de «s’informer» et «informer la population de tout ce qui concerne le service public de santé sur ce secteur du sud de Bordeaux». Il s’agit «d’infléchir les décisions dans le sens des intérêts de la population» et pour cela de faire partager des «valeurs fondamentales» :

- l’universalité d’accès aux soins et d’accès aux études de médecine (hôpi-tal d’instruction des armées),

- la garantie de laïcité,

- le statut des personnels,

- le financement et l’administration publique,

- le respect des tarifs conventionnels sans dépassement d’honoraires.

Cinq personnes ont été désignées par l’assemblée constitutive afin d’animer le comité et une prochaine assemblée générale aura lieu le 1er juillet à 18h30 à la salle Jacques Brel de Villenave d’Ornon.

Dans «Sud-Ouest», Bernadette Guer-guy, porte-parole du comité, informait des 800 signatures receuillies sur une pétition en deux semaines, appelant à l’élargissement de la mobilisation car «si nous perdons Robert-Picqué, avec l’arrivée de la clinique du Tondu sur la rive droite, il ne restera plus rien du service de santé publique sur ce sec-teur». Elle rappelait que «les urgences [y] comptabilisent 27 000 passages par an» et plaidait pour Robert Picqué qui «dispose d’un héliport et recueille notamment les noyades du Bassin en été».

Enfin, le projet de «coopération sanitaire de moyens» entre Bagatelle et Robert-Picqué, toujours d’actua-lité et qui devrait se conclure avant l’automne, pose problème par un manque inquiétant d’informations, malgré les propos de l’ARS qui se veulent rassurants sur l’avenir de l’offre de soins.

Pourtant la confirma-tion de diminution du nombre de lits, la fin du laboratoire d’analyses et du service des vac-cinations tropicales de

Robert-Picqué, son personnel progres-sivement remplacé par du personnel de Bagatelle sous contrat, la fermeture des cuisines en 2016 (pour le privé ?), nécessitent de «ne pas lâcher l’affaire».

Les conseils municipaux de Villenave d’Ornon, Talence et Bègles ont eu un débat sur la demande des élus Front de Gauche (PCF, PG et citoyens), les maires et parlementaires ont été interpellés.

Le ministre de la Défense a répondu fin mai en précisant que ce projet est complexe «compte tenu de la nature différente des contractants» qui «impose de trouver collectivement des réponses innovantes à des ques-tions tant juridiques que financières et patrimoniales», ajoutant qu’il souhaite apporter «la plus grande attention» aux «questions relatives aux personnels».

Il affirme sa détermination à «abou-tir à un projet pérenne, cohérent et pertinent pour l’offre territoriale de santé portée par l’ARS comme pour les forces armées» et a demandé à ses services « de «présenter à l’été 2015, en lien étroit avec la MSPB, le projet médical conjoint finalisé ainsi que les possibles modalités de mise en oeuvre».

Le comité a décidé sans attendre de poursuivre son action avec la pétition et envisage un rassemblement devant l’hôpital afin de faire valoir les besoins des usagers/patients et du personnel.

Adhérer au Comité : [email protected] : comiterobertpicque.voila.net

LOI TOURAINE

Pour le retrait du projet Grève et manifestation jeudi 25 juin dans toute la France à l'appel des syndicats CGT, SUD-Solidaires, SNMH-FO et CGT FO.En application de l'ONDAM (Objectif national des dépenses d'assurance maladie) prévu pour 2015, les budgets prévisionnels (EPRD) préparés actuellement par les directions organisent des coupes sombres dans tous les établissements avec des milliers de suppressions de postes dans les hôpitaux.

SERVICE PUBLIC DE SANTÉ

Tous à Guéret !La coordination nationale a appelé les comités de défense des hôpitaux et maternités de proximité, à répondre présents à la manifestation du 13 juin à Guéret et son prolongement le 14 juin par des Assises des services publics.

L’hôpital public est pourtant un maillon essentiel dans l’organisation des soins au niveau des territoires. Les coups qui lui sont portés depuis trop longtemps ont des conséquences terribles pour une grande part de la population qui a renoncé à se soigner.

La Coordination Nationale rappelle ses exigences pour répondre aux besoins de toutes et de tous, partout :

Le rétablissement du maillage territorial et un vrai réseau gradué de structures de soins.

• Des sites hospitaliers publics de proximité dotés de : mater-nité, urgences et SMUR, chirurgie, avec moyens de surveillance continue, méde-cine de niveau 1, consul-tations spécialisées, service d’imagerie, laboratoire d’ana-lyse médicale…

• Des sites ayant les moyens humains et financiers néces-saires à la réalisation de leurs missions,

constituant des points d’ap-pui pour le service public sanitaire de proximité en médecine ambulatoire et établissant des parte-nariats (hôpitaux spécialisés, CHU...) permettant l’orientation des patients vers le service le plus adapté.

• La suppression de la tarification à l’activité (T2A) et la recherche d’un

mode de financement répondant aux besoins.

Le rétablissement d’une véritable démo-cratie en santé permettant aux élus, aux personnels et aux usagers-citoyens d’être acteurs de la déclinaison, au niveau local, de la politique nationale de santé.

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Les Nouvelles 11 juin 2015 • 3

EditorialACTUALITÉ

Inlassablement,le commun combat

Les week-ends se suivent et se ressemblent. Le dernier nous a assurés que la direction du PS, à son congrès, ne changeait rien. Tous derrière Hollande et Valls. Les médias ont largement com-menté, accompagné (le mot est plus juste), l’idée que rien ne peut se faire autrement, que certaines têtes bien faites au PS nous assurent l’avenir.

Le week-end précédent, c’était l’avènement des Républicains. Monsieur Sarkozy vient de les inventer (encore une tête au-dessus des autres). Nous allons voir ce que nous allons voir. Là aussi grand renfort médiatique.

C’est, du coup, Pierre Laurent qui doit interpeller le CSA. Le même week-end nos médias publics ont tout naturellement évité de parler du Forum européen qui a rassemblé des milliers de per-sonnes, des représentants politiques européens, des élus, des associations, des citoyens, qui tra-vaillent à formuler des propositions alternatives.

Quelques jours avant, même ignorance concer-nant le projet mis à disposition par le PCF et présenté par Pierre Laurent.

Cette attitude serait-elle du désintérêt, du mépris, de la crainte ? Sûrement les trois !

Ils veulent exclure tout ce qui ne serait pas la pensée unique, tout ce qui permet aux citoyens de mesurer eux-mêmes que l’on peut changer les choses.

Mais il y a une évidence, une majorité de citoyens rejette la politique du gouvernement Hollande, après avoir rejeté celle de Sarkozy.

Des millions de gens sont à la recherche de solu-tions et visiblement ce n’est pas l’enfermement dans le tripartisme, avec Mme Le Pen, qui leur convient.

Et il y a le PCF, le Front de Gauche et d’autres forces qui avancent des propositions pas du tout consensuelles avec celles du Medef, des propo-sitions politiques qui correspondent aux attentes des salariés, des chômeurs, des retraités, qui proposent un avenir humain pour tous.

Aujourd’hui, au regard de la situation de la Grèce, de l’Espagne, tout cela demande à grandir.

Ceci explique sûrement cela !

Oui, il faut interpeller les médias en général, mais surtout, poursuivre la bataille du rassemble-ment, la bataille pour construire la perspective qu’attendent des millions de citoyens.

Rendez-vous du 20 au 27 juin pour soutenir le peuple grec. Nos combats sont communs. Pas de coup médiatique, mais la rencontre, le débat, le partage des idées.

Pierre VignauMembre du Comité exécutif

du PCF 33

Ce week-end à Guéret (Creuse), syndicats, partis, collectifs citoyens manifestent et débattent afin de reconquérir les services publics.

Pendant ces deux jours, un « village des services publics » est installé, avec des débats quasi ininterrompus. Au menu : l’accord de libre échange Tafta, l’accès aux soins, la réforme territoriale. Un rassemblement qui se traduira par le lancement d’assises nationales et un nouveau manifeste du XXIe siècle.La gauche ne devrait-elle pas mener la bataille idéologique pour montrer que le service public est un outil de socialisation des richesses et de leur redistribution, et non une dépense ou un coût ?Sandrine Rousseau, EELV. La notion de service public est centrale pour la gauche, elle doit le rester : il est plus que jamais nécessaire d’organiser la solidarité au sein de la société de telle sorte qu’aucune partie ne soit laissée dans la misère. Le service public définit ce qui fait société : si l’on estime que tel ou tel bien commun fait société, alors il doit être partagé entre tous les membres de la société de manière égale. C’est un principe qu’on doit continuer de revendiquer comme un motif de fierté et un fondement de la civilisation.Isabelle Mathurin, PCF. L’impé-ratif de réduction de la dette bloque toutes les discussions. Nous pensons plutôt qu’il faut partir des besoins des populations. Si on y regarde de plus près, le service public est profitable au développement social et écologique que nous souhaitons. Les besoins sont démocratiquement exprimés, c’est de là qu’il faut partir pour permettre l’égalité d’accès au service public sur tout le territoire, ce qui est loin d’être le cas aujourd’hui. D’ailleurs, au point de départ de l’initiative de Guéret, il y a la réaction à la suppression de services publics de proximité : Poste, hôpitaux, gares SNCF… Nous pensons que les services publics sont un bien pour l’économie et qu’ils peuvent permettre le développement de l’industrie sur tout le territoire, tout en favorisant l’écologie.Pierre Larrouturou, Nouvelle Donne. Nous savons tous ce que nous devons à l’hôpital, à l’école et aux autres services publics. Nous sommes des millions à être profondément attachés à leur qualité, qui sont une des poutres maîtresses du modèle social français. Cela ne signifie pas qu’aucune réforme n’est nécessaire : pour permettre un meilleur accès sur tout le territoire, peut être faut-il regrouper certains services publics en un même lieu et favoriser la polyvalence des agents. (…) La plupart des fonctionnaires ne sont pas du tout hostiles au changement mais à la casse des services publics que cache souvent le mot réforme. Et ils ont raison.

La gauche peut-elle reprendre l’offen-sive d’un mouve-ment prônant le développement, la démocratisation et l’extension des services publics plutôt que leur réduction ?Isabelle Mathurin. On voit bien dans le monde, notamment avec des traités comme Tafta, que la tendance est in-verse avec une volonté de marchandiser les services. Avec la réforme territoriale, les citoyens, les usagers ont de moins en moins de possibilités d’accès aux institutions dans lesquelles ils peuvent faire entendre leurs souhaits et besoins. Le rassemblement de Guéret va lancer tout un travail avec les associations, les syndicats, les organisations politiques, pour un nouveau service public, pour préserver et renforcer ce qui relève du bien commun. On pense souvent à l’eau, mais il y a plein de domaines à conquérir, d’espaces à mettre en pro-priété sociale. Par exemple, le logement.Pierre Larrouturou. De nombreuses mairies ont déjà remunicipalisé leur service des eaux car le public peut, évidemment, être aussi efficace que le privé. En règle générale, la crise de 2008 devrait rendre plus modestes tous ceux qui vantent toujours les mérites du tout-privé et de la dérégulation. Au lieu de répéter des idées fausses, ceux qui se disent socialistes devraient s’atteler à prouver, au contraire, que le service public est un moyen moderne et efficace d’agir pour le bien commun. Dans une société de plus en plus violente, précaire et court-termiste, comment lutter contre l’échec scolaire et donner l’envie et les moyens aux en-fants et aux adolescents de se former ? Comment éviter la fuite des cerveaux que provoque l’austérité imposée au CNRS ? Comment garantir une bonne qualité d’accès en milieu rural alors qu’on régresse dans ce domaine depuis des années ? Comment améliorer le lien entre les services publics et les citoyens ? Voilà des questions fondamentales pour notre vivre ensemble.Sandrine Rousseau. Un service public, on ne lui demande pas d’abord d’être rentable, et il est faux d’affirmer que la concurrence et le privé sont plus rentables que le public. Les télécoms sont un exemple flagrant : depuis que les renseignements téléphoniques ont été libéralisés, plusieurs sociétés se livrent à une concurrence effrénée. Le service s’est-il amélioré ? Non, mais les coûts de publicité et de marketing ont été facturés aux clients. Autre exemple avec la téléphonie mobile : chaque opérateur développe sa propre antenne-relais. Les antennes se mul-tiplient sur les immeubles, au prix de la multiplication des coûts et des effets néfastes des ondes sur la santé.

Et in fine, les entreprises finissent par s’entendre sur les prix parce qu’elles ne peuvent supporter une trop forte dose de concurrence !La lutte pour la notion de service public peut-elle être le ciment et le fondement d’un nouveau projet de gauche sur lequel toutes les forces antilibérales pourraient se retrouver par-delà leurs divergences actuelles ?Pierre Larrouturou. C’est un élément très important qui dépasse sans doute la « gauche ». Certes, les dirigeants UMP semblent favorables aux priva-tisations et à la régression des services publics, mais on peut penser qu’une majorité de citoyens est attachée aux services publics. À nous d’expliquer qu’il ne s’agit pas d’un luxe auquel on doit renoncer mais d’un investissement fondamental pour le vivre-ensemble et l’avenir de notre société. C’est un point fondamental, tout comme les questions de la lutte contre le chômage et la précarité, du logement, du climat ou de l’Europe.Sandrine Rousseau. Il faut mener une réflexion en profondeur sur ce qui fait société aujourd’hui afin de déterminer les biens communs indispensables à partager. Chez EELV, nous ne sommes pas pour des services publics gravés dans le marbre, il faut que le débat citoyen s’en mêle. Par exemple - ce sera peut-être une divergence entre nous - le service public de l’énergie doit être profondément modifié. On ne peut pas maintenir un monopole qui interdit ceux qui disposent de panneaux photovoltaïques de produire leur propre électricité. En revanche, l’eau, très souvent confiée à des sociétés privées, doit être considérée comme un bien fondamental et sa gestion doit être publique pour garantir la santé des citoyens.Isabelle Mathurin. Les services doivent être au cœur du projet de la gauche. Il est évidemment possible de rassembler sur un tel projet, parce qu’il passe avant tout par une exigence de démocratisation du service public. Les signataires de l’appel de Guéret sont d’ailleurs très divers en plus d’être nombreux : collectivités, élus, syndi-cats, partis… Un rassemblement se crée autour de mesures d’urgence pour les services publics. Nous provoquons un débat démocratique auquel le gou-vernement se refuse.

L’Humanité du 8/06/2015www.convergence-sp.org

EN MARCHE POUR LES SERVICES PUBLICS

Nos biens communsManifestation nationale, samedi 13 juin Assises des services publics les 13 et 14 juin : conférences, débats et concerts à Guéret (Creuse) à l’appel d’associations, de collectifs, d’organisations syndicales et politiques

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4 • Les Nouvelles 11 juin 2015

RÉFORME TERRITORIALE

Des résistances à rassemblerUEFA

Redonner du sens aux grandes compétitions sportives

Alors que la loi NOTRe (Nouvelle organisation du territoire) revient en deuxième lecture le 29 juin à l’Assemblée, les inquiétudes grandissent parmi les élus de tous bords sur les conséquences de ces réformes et des baisses drastiques de dotations d’Etat.

Élu divers droite, le maire de Villenave d’Ornon a écrit à tous les élus giron-dins afin de les inciter à résister à cette marche forcée vers la disparition des communes. Max Guichard, président du groupe communiste, l’a remercié de cette initiative «qui vise à alerter et à encourager à ne pas laisser faire le dé-tricotage institutionnel en cours».

Rappelant que son groupe s’est «dès le début opposé à cette nouvelle étape de la décentralisation qui s’attache à concentrer un nombre conséquent de pouvoirs et de lieux de décision loin des communes», il souligne que « la dimension nouvelle qu’a prise la loi d’affirmation de métropoles après l’incitation aux mutualisations» deve-nant «une marche forcée qui n’a pas grand-chose à voir avec une démarche démocratique et raisonnée».

«Ni les transferts de compétence ni la mutualisation de services ne font l’ob-jet de véritables débats au sein de notre agglomération» affirme-t-il, alors que «nous serions prêts à en débattre» car «nous pensons que des partages de compétences plus poussés seraient bénéfiques en matière d’équipements sportifs et culturel, de transports et même de gestion de services».

Ce qui paraît en revanche «dange-reux», c’est « de dessaisir les communes de pans entiers de compétences

acquises au fil du temps, d’autant plus dans la crise politique majeure que nous traversons» alerte-t-il, ajoutant : « Demain, quel citoyen pourra com-prendre qu’on ait fait le choix d’éloi-gner encore les lieux de décision pour des services qui concernent pourtant la proximité et la quotidienneté ?»

S’il faut acter la mise en œuvre de la loi MAPTAM, les élus communistes et du Front de Gauche plaident pour «davantage de directions territo-riales» sur l’agglomération : « De 4 aujourd’hui, nous pourrions facile-ment passer à 6 voire 7, tant les enjeux démographiques vont aussi nous rattraper.»

Max Guichard rejoint l’opinion du maire de Villenave sur «les dangers que représentent certains articles de la loi NOTRe» qui ressemblent à «ses-sion de rattrapage du gouvernement et de certains parlementaires pour faire passer ce qu’ils n’avaient pas réussi dans la loi MAPTAM».

L’un des points les plus inquiétants, selon lui, est, l’élection au suffrage uni-versel direct des conseillers métropoli-tains [sans passer par les municipalités-NDLR] qui « fait encore l’impasse sur le véritable débat démocratique qu’il faudrait engager» et au bout « la mort définitive des communes comme lieu d’exercice de l’administration démo-cratique et de proximité».

Un éloignement des lieux de décision par ailleurs «accéléré par une injonc-tion austéritaire permanente dans nos collectivités» ajoute-t-il. «Tous les moyens sont bons pour rappeler aux communes et à l’intercommu-nalité devenue métropole que c’est

maintenant à celles-ci de payer pour les turpitudes passées et présentes des marchés financiers».

Et il invite à la lucidité : «Lorsque l’Etat présente la facture sous la forme de réductions de dotations budgétaires, celle-ci correspond directement aux milliards déversés depuis 2008 pour sauver le monde bancaire sans qu’à aucun moment celui-ci ne tente de participer différemment au dévelop-pement humain.»

Pour le groupe, «décider d’amputer la fonction d’investisseur de nos collectivités ne peut qu’aggraver la crise économique et sociale que nous traversons». C’est pourquoi les élus communistes et Front de Gauche mènent indissociablement le combat «contre la réforme anti-démocratique des collectivités» et «la vision austé-ritaire qui enfonce notre pays et le continent dans la crise».

Max Guichard se réjouit donc de l’initiative prise par le maire en direc-tion des élus et de son intention de rassembler les « résistances » naissantes et l’informe que son groupe est prêt «à participer à toutes les initiatives ou manifestations qui pourraient faire entendre ces voix résistantes». Il rappelle que leur association nationale d’élus, l’ANECR, a d’ailleurs depuis longtemps lancé des initiatives en faveur d’un débat national et d’un référendum sur cette réforme des collectivités.

Des budgets de résistance

Beaucoup d’élus s’interrogent égale-ment, dans les conseils municipaux, sur les conditions dans lesquelles ils vont avoir à construire leurs budgets dans les années à venir, car les débats autour des budgets 2015 ont déjà laissé entrevoir la catastrophe qui s’annonce.

L’Etat voudrait imposer aux collecti-vités de choisir entre le renoncement aux services publics du quotidien, l’abandon d’investissements utiles ou l’augmentation injuste des impôts locaux.

Un choix inacceptable que certains conseils municipaux battent en brèche, comme à Ivry* par exemple. L’idée fait son chemin que des com-munes pourraient dès 2016 faire le choix collectif, avec la population, de présenter des budgets en déséquilibre. Une initiative qui aurait le mérite de remettre l’Etat devant ses respon-sabilités et d’inviter enfin l’opinion publique dans ce débat.

La nouvelle convention adoptée entre la Métropole et l’UEFA sur l’ins-tallation d’une « fan-zone » place des Quinconces durant l’Euro 2016 souffre des exigences démesurées de l’organisateur du football européen, association de droit privé suisse. Le groupe communiste a voté contre, estimant que «l’appel à projets aurait mérité un temps supplémentaire pour permettre à toutes les associations locales de proposer des animations à fort contenu» pour «donner du sens aux grandes compétitions sportives».

Max Guichard, président du groupe, rappelait la position des élus communistes sur ce sujet, non sans signaler qu’il avait passé «une excellente soirée lors de l’inauguration du nouveau stade qui-n’a-pas-de-nom, un rendez-vous sportif et populaire appréciable», ajoutant : «Ce qui n’enlève rien aux critiques que nous avons émises sur le financement de ce stade qui fera, en coulisses, le bonheur des grands groupes privés.» Et il regrettait que ce financement «ne serve pas d’outil pour reprendre la main sur le football et le sport de haut-niveau».

Evoquant la déclaration d’Alain Juppé « un geste que fait l’UEFA pour faciliter l’acceptabilité sociale de cette manifestation», à l’issue de la négociation avec Michel Platini sur le reversement aux villes hôtes, l’élu s’étonnait que cet événe-ment puisse avoir ce type de problème «alors qu’on nous dit qu’il rameutera 7 à 8 millions de touristes dans le pays, qu’il rassemblera près de 700 000 « fans » sur la place des Quinconces et que l’impact économique est estimé à 126 millions d’euros pour la Métropole»…

Ou alors, «le problème porte ici un nom : l’UEFA !» Et il dénonçait «une associa-tion de droit privé suisse [qui] fait la pluie et le beau temps du football européen et participe à éloigner celui-ci de sa vocation première, sa vocation populaire».

Ce qui pour lui réduit le «geste» (20 millions d’euros à l’ensemble des villes hôtes) de Michel Platini au regard des exigences que l’UEFA impose à ces mêmes territoires, ajoutant : «Un peu à l’image des 50 places mises à la disposition de la Métropole… à condition que celle-ci en achète 600 !»

Il regrettait donc «le déficit de transparence et de démocratie de l’organisation de cette « fan-zone » sur la place des Quinconces» en ne permettant pas «aux associations locales de proposer des animations à fort contenu».

Concluant : «Notre pays a su en son temps donner du sens aux grandes com-pétitions sportives. Je pense évidemment au Mondial de 1998 et à la grande fête populaire que le pays tout entier avait connue.Mais je n’ai pas l’outrecui-dance de penser que c’est parce que la ministre des Sports de l’époque était communiste…»

Pour ces raisons et parce qu’ils pensent toujours qu’il faut «revoir le mon-tage financier autour du grand stade, pour rééquilibrer les forces face aux grands groupes privés» les élus communistes se sont prononcé contre la convention.

COLLECTIVITÉS TERRITORIALES : SERVICES PUBLICS CONTRE L’AUSTÉRITÉ

LES PLUMÉSDE L’AUSTÉRITÉSE REBIFFENT

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Les Nouvelles 11 juin 2015 • 5

2014 aura été l’année la plus chaude depuis 1880 et les émissions de CO2 ont battu un nouveau record. Pour limiter le réchauffement à 2°C en 2100, l’urgence est à la réduction des émissions de Gaz à Effet de Serre (GES) dues à l’utilisation des énergies fossiles (Gaz, Charbon, Pétrole…). Nous ne sommes pas tous d’accord sur la nature de la transition énergétique à engager mais nous avons une certitude :  les énergies fossiles doivent être remplacées par des énergies non émettrices de CO2, aux prix le plus bas possibles, pour répondre au droit à l’énergie pour tous et partout sur la planète.

Un accord global est possible lors de la conférence de Paris en 2015 à condition de dégager une vision solidaire du développement humain durable à l’échelle du monde sur la base de décisions qui doivent être contraignantes pour les États mais différenciées et fondées sur des principes de solidarité et d’équité. En effet, la réduction des émissions de GES de chaque pays  doit tenir compte de leurs réalités comme de leur projet de développement.

C’est pourquoi, nous citoyens du monde opposés à la mondiali-sation capitaliste et à la course au profit, en lien avec plusieurs partis progressistes du monde et en convergence avec  la société

civile, les syndicats, les associa-tions de nos pays respectifs, nous exigeons que tous les pays riches et industrialisés, qui ont la pre-mière responsabilité du réchauf-fement climatique, s’engagent, dès le prochain G20, à sortir de leurs égoïsmes nationaux et de l’inaction climatique.

À l’occasion de la conférence de Paris en 2015, nous voulons faire entendre la voix des peuples  afin d’exiger, sous l’égide de l’ONU, un accord international entre les États fondé sur les principes de solidarité et d’équité comportant :

• des objectifs chiffrés transpa-rents de réduction des GES pour limiter le réchauffement de la planète à 2°C dans les plus brefs délais ;

• des engagements financiers précis, à la hauteur des moyens des  pays  riches, pour la mise en route effective du Fonds Vert à hauteur de 100 milliards de dollars par an d’ici 2020, pour la mise en place concrètes d’aides à l’adaptation ;

• le développement de la Re-cherche et de la coopération par le transfert de technologies avec les brevets associés vers les pays en voie de développement et les pays les moins avancés ;

• l’adoption du mécanisme de « pertes et dommages » au profit des pays les plus vulnérables aux catastrophes naturelles.

PÉTITION

Campagne internationale et citoyenne pour sauver la planète et l’humanité

À l’initiative des militant-e-s du Parti communiste français, cette

pétition sera remise aux autorités Onusiennes lors de la confé-

rence Paris Climat 2015.

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Mail : ............................................................................................................................

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Retourner à Fédération de la Gironde du PCF

15, rue Furtado - 33800 Bordeaux

ou en ligne :

http://13.pcf.fr/71259

PARIS CLIMAT 2015

PLAN DÉCHETS

Sortir de la logique comptable

HABITAT

Pour une compétence partagée avec les communes

Le «plan déchets» présenté lors du Conseil métropolitain du 29 mai, fruit du travail d’élus et des services pendant de nombreux mois, ouvre une nouvelle étape de la politique des déchets par la métropole sur 5 ans. Il avance de nombreuses pistes intéressantes, mais souffre de la contrainte budgétaire au détri-ment des usagers, ce qui a amené le groupe des élus communistes du Front de Gauche à s’abstenir.

Jean-Claude Feugas, conseiller muni-cipal à Lormont, a pris l’exemple des bio-déchets. Précisant l’approbation «au développement du compostage dans les maisons individuelles ou dans des bas d’immeubles et à la distribution de composteurs», il invite néanmoins à regarder le rapport de l’ADEME de juin 2013 qui souligne que tous les pays qui ont mis en œuvre

le compostage, ont par la suite déve-loppé le ramassage des bio-déchets.

«Sans ce développement quantitatif, le compostage ne peut passer à un vrai palier qualitatif» a-t-il estimé, citant les cas de la Belgique, de l’Autriche, de la Suisse et d’une région comme la Catalogne, «qui ont réussi ce progrès dans l’élimination des bio-déchets».

Là où le bât blesse, c’est sur le coût de la collecte, comme le révèle le rapport. L’élu alerte sur cette question des coûts «qui pèse terriblement dans ce nouveau plan déchet et se traduit donc par une inadéquation avec les besoins de la population et les enjeux environnementaux».

Ce qui explique selon lui «la proposi-tion faite d’augmenter la taxe d’enlève-ment des ordures ménagères (TEOM) pour équilibrer le budget, dès l’an

prochain». Le groupe a estimé que «avec cette proposition, la Métropole sort d’une nécessité de service public, pour seulement se plier à la logique comptable, pour un déficit qui n’a rien d’abyssal et correspond au juste investissement nécessaire à l’enjeu écologique et social en question».

Une proposition d’augmentation que le groupe ne partage pas, esti-mant que «cette vision purement comptable limite l’ambition de ce plan déchets et fait payer aux usa-gers les évolutions à venir : un lourd handicap et une injustice».

Pour lui, «il est urgent d’avertir les usagers de l’hyper centre, sans oublier d’informer l’ensemble des populations de la métropole sur la mise en place de ce nouveau plan, avant d’en arriver aux sanctions envisagées».

La Métropole a pris la compétence sur le plan local de l’habitat (PLH). Compétence que la CUB exerçait déjà en grande partie, en collaboration avec les communes qui fixent les orientations sur leurs propres territoires. L’intervention d’Odile Blein, membre de la commission Urbanisme, a permis de spécifier que les ventes de logements HLM ne pourraient se faire «que sous réserve de l’accord de la commune concernée».

La conseillère métropolitaine, conseillère municipale d’Ambarès-et-Lagrave, a souligné «une suite logique dans l’action de la Communauté Urbaine dans le domaine du logement» et surtout «une compétence partagée entre les villes et la métropole».

Elle a mis l’accent sur «la consultation des communes» qui ne serait «en rien obligatoire» alors que «il s’agit d’un levier essentiel pour le maintien de politiques sociales ambitieuses».

Un sujet d’autant plus majeur que «ce sont -au final- toujours les communes qui seront responsables de leur obligation au regard de la loi SRU, c’est-à-dire 25% de logement social» a-t-elle relevé. »

COLLECTIVITÉS TERRITORIALES : SERVICES PUBLICS CONTRE L’AUSTÉRITÉ

RÉSEAUX DE CHALEUR

Pourquoi pas une régie directe ?

Le groupe communiste, par la voix de Max Guichard, a estimé le choix du futur délégataire pour les réseaux de chaleur à Saint-Jean Belcier «ubuesque».

Il rappelait que son groupe s’était prononcé pour la création d’une régie en lui fixant des objectifs et des critères de gestion propres à un service public.

Pourquoi ubuesque : parce que le candidat choisi est une filiale à 100% de Regaz, un groupe dont les collectivités sont principales actionnaires.

«Même si le dossier de Mixener est un bon dossier, comme j’ai pu le constater lors du jury, je pense que nous aurions pu nous éviter bien des complications en créant notre régie. »

http://blog.aquit.fr/

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6 • Les Nouvelles 11 juin 2015

INTERNATIONAL

ÉLECTIONS EN TURQUIE

Le résultat du HDP rouvre la voie de l’espoir en TurquieCommuniqué du PCF du 8 juin 2015

ESPAGNE

« Une expérience inédite et féconde, au carrefour de la gauche politique et des mouvements sociaux »

« Le climat délétère et le déchaî-nement de violence orchestrés par le président Erdogan, son parti l’AKP et l’extrême droite, n’auront pas eu raison du puissant mouve-ment populaire qui s’est exprimé dimanche 7 juin lors des élections législatives turques.

Reccip Erdogan et l’AKP, même s’ils arrivent premiers, essuient un revers cinglant. Le président, désa-voué, perd la majorité sur laquelle il comptait pour infliger une révision constitutionnelle lui assurant les peins pouvoirs. Le peuple turc a sanctionné les difficultés économiques crois-santes, l’autoritarisme, les interférences dans la vie privée et la disparition de l’État de droit. Les électeurs ont aussi condamné une politique étrangère agressive qui déstabilise la région.

Si le CHP (social-démocrate) et le MHP (extrême droite) stagnent, la gauche turque avec le Parti démo-cratique des peuples (HDP) fait, après la présidentielle, une nouvelle percée remarquable. Dans le contexte d’une campagne électorale clivante et violente contre le peuple, le HDP a su quant à lui faire converger autour d’un programme social, écologique et féministe les forces progressistes et toutes les minorités.

Le HDP, avec un score national de 13 %, a relevé le défi de passer large-ment la barre éliminatoire des 10 % prévue pour bloquer toute alternative démocratique aux islamo-conser-vateurs. Le HDP envoie 80 député-e-s dans cette nouvelle assemblée et devient une force politique désormais incontournable. En France, le HDP arrive en seconde position avec 20 % des voix parmi les électeurs turcs votant au consulat.

Le Parti communiste français salue le résultat du HDP, il salue à travers ce résultat le courage, le sang-froid et la détermination dont ont fait montre les militant-e-s et électrices et électeurs du HDP. Malgré les attaques sanglantes, les menaces, les coups fourrés et les pressions, des millions de femmes et d’hommes de tout le pays, par-delà leurs appartenances culturelles, se sont rassemblés sur les candidatures du HDP pour exprimer la voix de la paix, de la justice et de la démocratie contre celle de la violence, de la haine et de l’injustice.

“C’est la victoire partagée des travail-leurs, chômeurs, villageois, paysans, fermiers, des opprimés et des exploités, la victoire du peuple de gauche. Plus que tout c’est la victoire partagée des femmes de ce pay” a déclaré hier soir Selahattin Demirtas, co-président avec Figen Yüksekdağ du HDP .

Oui, ce magnifique résultat rouvre la voie de l’espoir en Turquie mais aussi pour tous les peuples en lutte dans sa région et en Europe. Le soutien exprimé, à travers ce vote, au projet politique porté par les député-e-s du HDP, un projet démocratique, fémi-niste et écologiste, ouvre une perspec-tive progressiste de paix et de solida-rité dans un pays dont les dirigeants, Erdogan en tête, ont joué la carte du soutien militaire à Daesh en Syrie contre les populations de Kobané prises en étau entre le régime syrien et les « djihadistes » ; populations qui n’ont eu de soutien en Turquie que des municipalités et population de Diyarbakir, Surç et Mardîn dirigées par des majorités BDP.

À toutes et tous nous adressons nos félicitations, et réaffirmons notre soutien. Nous voulons également

associer à cette victoire des forces de la vie et de la liberté, la mémoire des trois responsables kurdes, Sakine Can-siz, Fidan Dogan et Leyla Saylemez, froidement exécutées en plein Paris le 9 janvier 2013 avec l’implication pro-bable des services de renseignements turcs, le MIT.

Le PCF qui participait aux délégations d’observateurs internationaux, ce 7 juin 2015, est heureux d’avoir été, comme il l’est depuis des années, aux côtés du HDP et des forces démocra-tiques turques et kurdes durant cette journée de vote qui marquera certai-nement un tournant dans l’histoire de la Turquie. »

Solidarité aux militants et aux familles des victimes des attentats

À l’annonce des explosions qui ont eu lieu au meeting de campagne de S.Demirtas à Diyarbakir faisant 4 morts, 316 blessés, dont 10 grave, le PCF a exprimé toute sa solidarité avec S.Dermitas, lesmilitants et militantes du HDP et les familles des victimes.

« Cet attentat, a-t-il déclaré, arrive après plusieurs autres dans différents locaux du HDP, des assassinats de militants et la perquisition chez S.Demirtas dans une campagne électorale sous haute tension. »

Il a salué « l’appel au calme et à la responsabilité lancé par S.Dermitas » et demandé que toute la vérité soit faite et que les responsables soient jugés. « Le gouvernement d’Erdogan s’honorerait de condamner ces actes odieux, contraire à toute démocratie. »

Retour sur la victoire de la liste conduite par Ada Colau, « Barcelona en comu », aux élections municipales du 24 mai dernier, par Cathy Ceïbe, envoyée spéciale, dans l’Humanité du 9 juin.

« La simplicité habite toujours Ada Colau, commence par affirmer Cathy Ceïbe. Rien n’a changé chez cette célèbre militante engagée contre les expulsions locatives (...) Rien n’a changé ou presque ». Elle raconte la première rencontre publique de l’ancienne activiste depuis sa victoire. La prochaine maire de la capitale catalane se prête au jeu des questions-réponses, devant 52 organisations réunies au sein de la Fédération des voisins et voisines de Barcelone, représentants les quartiers.

« C’est là, explique la journaliste, que se concentrent les ravages sociaux. C’est là aussi que sa liste, Barcelona en comu (Barcelone en commun), a recueilli le plus de voix, dans les quartiers populaires. Depuis, la pression est énorme pour cette femme de 41 ans et ses 10 colistiers élus, qui sont parvenus à détrôner les conservateurs catalanistes de CiU ».

Et de citer l’élue : « Pour que Barcelone soit une ville juste et démocratique, il faut lutter contre les inégalités, pour les droits de base. La crise est économique et politique. Il faut donc changer la façon de faire de la politique et cela passe par un changement dans la manière de gouverner. Il ne s’agit pas seulement d’écouter les citoyens. Il faut gouverner avec eux (…) Ce n’est pas une question de moralité mais d’efficacité. Nous avons une opportunité historique mais aussi une immense responsabilité, celle de gouverner d’une autre manière ».

Parmi les explications au choix d’unité populaire qui a prévalu dans la com-position de cette liste, Cathy Ceïbe rappelle les politiques conduites par les gouvernements du Parti socialiste (PSOE) puis du Parti populaire (PP, droite conservatrice) depuis 2011, qui ont plongé les Espagnols « dans un gouffre sans fond », le chômage, l’exode économique et « les scandales de corruption éclaboussant principalement le PSOE et le PP », qui « ont alterné au pouvoir sans se différencier » et « n’en finissent plus d’écœurer l’opinion publique ».

« Mais il y a eu le “ 15-M“. Ce 15 mai 2011, des milliers d’Espagnols, surtout des jeunes, sont descendus sur les places publiques pour crier leur indignation. » Elle cite Celestino Sanchez, militant communiste. « Le mouvement des indignés a poussé les citoyens à se parler de nouveau. Les grandes divisions, qui se réglaient hier à coups de poing au sein du mouvement ouvrier, ont commencé à se résorber. Il y a des discussions entre communistes, anarchistes, indépendantistes, entre voisins au sein des assemblées de quartiers, toujours dans le respect. Qui sont les miens ? Tous ceux qui prétendent en finir avec la réalité que nous subissons ».

« Il y a bien un avant et un après-15-M », affirme-t-elle. « Le slogan du 15-M, “ Ils ne nous représentent pas ”, en référence aux deux grandes formations guidées par les mêmes orientations néolibérales, s’est mué en espace de rencontre. D’abord au sein d’une plate-forme baptisée Ganemos Barcelona (Gagnons Barcelone), qui a débouché sur la création de la liste Barcelona en comu. »

« Pour Ramon Franquesa, professeur d’économie à l’université de Barcelone, le dénominateur commun des acteurs de Barcelona en comu est la recherche de solutions pour sortir de la crise. “ Le processus s’est construit à deux niveaux. Le premier, à travers les mouvements sociaux présents dans les quartiers, qui ont permis d’avancer des éléments programmatiques répondant aux besoins des habitants, analyse-t-il. Le second repose sur un accord entre diverses formations politiques, comme Iniciativa per Catalunya (Écologistes), Esquerra unida (Gauche unie), Proces constituyent (Processus constituant) et Podemos ”, la jeune formation de Pablo Iglesias, elle aussi symptomatique des bouleversements socio-politiques en cours. “L’idée d’une liste alternative à Barcelone se fraye alors un chemin, poursuit l’universitaire. (…) La gauche transformatrice a renoncé à une partie de son identité pour mettre en avant les exigences des citoyens. Quant aux mouvements sociaux, ils ont eu l’ intelligence de s’ inscrire dans un processus institutionnel. Car, en ne contestant que dans les rues, ils auraient offert davantage d’espace aux forces conservatrices. ” »

« Les débats ont été vifs, jusqu’au sein des formations qui ont porté la liste. D’autres ont refusé d’y prendre part, comme les indépendantistes anticapitalistes de la CUP, alors qu’une frange importante des militants le souhaitait. Le leadership d’Ada Colau a lui aussi compté pour fédérer ».

« “ Ces exemples (les succès municipaux de Maintenant Madrid ou des Marées atlantiques en Galice) sont des îles qui ne sont pas représentatives du paysage politique national. Mais si l’ensemble des Espagnols avaient pu voter pour des listes alternatives similaires, elles auraient été majoritairement élues”, veut croire Ramon Franquesa. Le printemps catalan irrigue, depuis, la réflexion des partis de la gauche trans-formatrice dans la perspective des élections législatives de novembre. »

Avec plus de 13 % de voix et 80 élus, le Parti démocratique du peuple (HDP) a été la surprise heureuse du scrutin législatif, mettant fin à l’hégémonie de l’AKP, qui a perdu sa majorité au Parlement.

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Les Nouvelles 11 juin 2015 • 7

PCF

FÊTE DE L’HUMANITÉ

Des forces et de l’air !Par Patrick Le Hyaric, directeur de «L’Humanité»

« Une image pour incarner les deux urgences de notre temps : l’indis-pensable combat pour un nouveau système plaçant en son cœur le développement humain durable, contre le réchauffement climatique et pour la réussite de la Conférence mondiale sur le climat» et «la ques-tion sociale» pour que «l’humain inspire toutes les décisions jusqu’à modifier la destination de l’argent afin qu’il devienne roi pour le travail, la création, l’innovation, la recherche et la solidarité».

La Fête de l’Humanité sera un appel à ne pas rester les spectateurs effarés de l’épuisement des ressources natu-relles, de l’assèchement de la biodiver-sité, des migrations climatiques et du saccage de notre planète commune, un appel à porter avec énergie l’idée de réduire la dette écologique pour sauver d’abord le climat, notre terre, les êtres humains qu’elle nourrit et non plus les puissances d’argent.

Trois jours durant, des actions concrètes placeront le bilan carbone de l’événement sous contrôle strict : on y roulera électrique, on surveillera la propreté et le recyclage des déchets. Au cœur de notre motivation, le mes-sage clair d’une écologie qui ne peut s’accommoder de la course effrénée au profit financier.

La seconde urgence, sociale, au sens large, sera portée avec d’autant plus de force que tout est fait pour l’éva-cuer du débat public alors que tant de vies sont mutilées ! Redonner du sens, un espoir de bonheur suppose en tout premier lieu de contester le choix de l’austérité, dogme euro-péen qui, du chômage à la précarité, aggrave tout et d’abord la crise qu’il est sensé résoudre : résister sera à l’ordre du jour.

Des idées, au demeurant simples, qui participent de l’impérieuse contre-offensive idéologique, politique, culturelle à conduire face au rouleau compresseur des idées ultralibérales dominantes et de leurs corollaires, celles qui nourrissent le racisme, l’antisémitisme, la xénophobie et le rejet de l’autre, au seul motif qu’il est différent.

Ce ne sera possible que si, à l’enga-gement des militants communistes, vient s’associer celui de milliers de citoyens militants progressistes, humanistes, écologistes, de tous ceux qui se sentent concernés par les ambitions d’une Fête qui, dès lors, pourra devenir la leur dès sa préparation et en retour, prendre dans son déroulement les couleurs d’un arc-en-ciel plus large que celui des années précédentes.

Hommes, femmes, jeunes de gauche, créateurs, chercheurs, penseurs, militants associatifs, syndicalistes, la Fête de l’Humanité 2015 a besoin de tous pour être à la hauteur des enjeux sociaux, politiques, moraux et démo-cratiques de l’heure. Sur les lieux de travail ou d’études, dans le quartier ou le village, construisons ce qui don-nera leur réalité à la liberté, à l’égalité et à la fraternité, qui fera vivre aussi la solidarité internationale.»

Migrations dangereuses, solida-rité avec les peuples d’Afrique et du Moyen-Orient, exigence d’un Etat pour le peuple palestinien et libé-ration immédiate de ses prisonniers politiques, résistance kurde contre l’obscurantisme, la Fête de l’Huma-nité est celle du combat pour la paix, pour le désarmement nucléaire et un monde sans armes et sans guerres !

Lutte contre les inégalités, opposition

à la funeste loi sur le renseignement, au projet de Traité transatlantique, la Fête de l’Humanité transpirera le soutien au peuple grec, en phase avec ceux qui, en Europe s’engagent dans de nouveaux chemins démo-cratiques qui donnent ses chances à une alternative.

Société d’émancipation, de respect des opinions, des religions, des cou-leurs de peau, pour faire vivre, 110 ans après, le puissant principe de laïcité, condition d’une vie en com-mun, la Fête de l’Humanité rendra hommage à des amis qui n’y seront pas cette année, victimes de la tuerie au siège de Charlie Hebdo et à toutes les victimes des effroyables attentats de janvier dernier.

Refuser que la culture paie les pots cassés des politiques d’austérité en faisant vivre la solidarité avec les festivals annulés ou supprimés la Fête de l’Humanité invite leurs orga-nisateurs à venir faire entendre leur légitime protestation. Expositions, village du livre, scènes…, la Fête de l’Humanité promouvra toutes les formes de l’art et de la culture. Elle sera bien sûr, au-delà du soutien au journal l’Humanité, l’expression de l’attachement à une presse écrite menacée dans son ensemble alors que son apport est nécessaire au plura-lisme, donc à la démocratie.

Nos concitoyens sont des millions à espérer que ça bouge, à souhaiter être entendus et respectés, à aspirer à se donner des forces et de l’air ! Ils ont grand besoin d’une belle et grande fête de l’Humanité. Alors informons de sa tenue, de son contenu, de son sens politique et culturel, associons-les dans une démarche d’aide et de co-élaboration.

Invitation à la Commémoration de l'appel à la résistance contre l'occu-pant nazi que lança Charles Tillon le 17 juin 1940 depuis le moulin du Moulineau à Gradignan.

L'appel de Charles Tillon, et celui du général de Gaulle, de Londres le 18 juin 1940, sont toujours actuels dès lors qu'ils avaient pour but de lutter et de rassembler contre l'inacceptable.

L'un comme l'autre, isolés au départ, rebelles même par rapport à leur milieu, mirent sur pied les forces pour libérer le pays. Charles Tillon, dans le droit fil de son appel du 17 juin 1940, contribua dès mai 1941 à la création de l'Organisation Spéciale (OS), précédant celle des Francs-Ti-reurs Partisans dont il devint le chef

d'état-major jusqu'à la Libération. Sous son impulsion, les FTP ras-semblèrent des milliers de patriotes de toutes origines pour former l'un des plus importants mouvements de la Résistance intérieure, qui se plaça en avril 1943 sous les ordres du représentant militaire en France du général de Gaulle.

La cérémonie, sur les lieux mêmes où était hébergé clandestinement Charles Tillon, se tiendra le mercredi 17 juin 2015, à 18 heures, au parc municipal René-Canivenc, 53, rue du Moulineau, à Gradignan.

La cérémonie sera suivie d’un vin d’honneur.

RÉSISTANCE

Appel de Charles TillonCommémoration, Mercredi 17 juin, 18h, Moulin du Parc René Canivenc à Gradignan, à l’appel de l’ANACR, l’ANCAC, l’ARAC, le Comité du souvenir des fusillés de Souge, la Fédération de la Gironde du PCF et la section des Graves, la FNDIRP, l’Union départementale CGT de la Gironde

200 girondins pour tenir le stand à la fête de l’Huma :

Inscrivez-vous !VIGNETTE BON DE SOUTIEN DISPONIBLE À LA FÉDÉRATION

15 RUE FURTADO - 33800 BORDEAUX - 05 56 91 45 [email protected]

BÈGLES

Assemblée générale des communistes

Lundi 22 juin, 20h30, local de section, 12, rue du Prêche Les communistes béglais se réunissent dans les quartiers du 10 au 20 juin, pour préparer cette assemblée et la conférence régionale du 27 juin qui réunira les 12 départements qui constituent la nouvelle grande région, pour entrer dans la campagne des Régionales, débattre sur les contenus d’un pacte régional pour le progrès, du processus de rassemblement le plus large et proposer des délégués-es à la conférence.

CONFÉRENCE RÉGIONALE

Samedi 27 juin (lieu à préciser)

Sébastien Laborde, secrétaire de la fédération de la Gironde du PCF, Alain Baché, secrétaire départemental du PCF des Landes et conseiller régio-nal, Brahim Jlalji, secrétaire départemental de la Charente-Maritime et Pascal Bagnarol, secrétaire départemental de la Corrèze, sur le terrain de pétanque de Bacalan à la sortie de la conférence de presse du 3 juin (lire édition précédente).

Les représentants des fédérations du Pcf de la future région (Aquitaine-Limousin-Poitou-Charente) seront présents ce week-end à Guéret pour défendre les services publics. Comme ils l'ont expliqué à la presse, l'heure n'est pas au catalogue de propositions, celles-ci seront élaborées avec les adhérents, les partenaires et les citoyens. Toutefois, face aux "exigences fortes du patronat vis-à-vis des institutions", à "l'adaptation des structures aux besoins de la finances" plutôt qu'à de vrais aménagements du terri-toire, "il faudra "mettre en place des solidarités et des résistances nou-velles", préviennent les représentants du PCF.

ÉLECTIONS

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8 • Les Nouvelles 11 juin 2015

Depuis un quart de siècle des « rê-veurs musiciens », « des cultu-reux cul-terreux », « des utopistes debout » ont inventé un Festival des musiques d’ici et du monde dans leur petit village en bord de Garonne.

« 25 ans de luttes pour faire exister un festival gratuit, populaire, différent, quand la société ne donne comme horizon que le marché, l’oligarchie, la pensée et culture uniques ! », rappelle Stéphane Denoyelle, maire de Saint-Pierre d’Aurillac. « Malheureusement, nous ne sommes pas nombreux, chez les élus, à considérer qu’en période de crise la culture devient vitale et doit être sacralisée. Notre festival, dans cette mer houleuse et avec des vents contraires, fait front, louvoie et remonte le courant. Les Sous-Fifres inventent de nouvelles formes de par-ticipation citoyenne. »

« On lâchera rien »

Carole Poutrays succède à Pierre

Scheidt à la présidence des Sous-Fifres dont il reste le directeur artistique. « Le festival est le point d’orgue d’un travail mené toute l’année », rappelle-t-elle. « Enfants de ce beau village du monde, nous avons grandi dans la création de ce microcosme particulier, original, précieux, porteur de valeurs, de vie… Le festival est une force, cultivons-le ! »

Tristesse et bonheur

Pierre Scheidt regrette que la culture, « longtemps fer de lance de l’innova-tion, creuset de liberté inouïe, se voit, ces temps-ci, devenir la 6e ou 7e roue de la charrette. Austérité qui cache son nom ». Il évoque les nombreux festivals annulés comme si ceux-ci ne représen-taient qu’un coût et n’apportaient pas d’activité économique.Il nous invite, une fois de plus, à décou-vrir « un autre monde de la musique ». « Musique à vivre, à partager sur place » avec, toujours, les amis pifanos brésiliens du Nordeste, mais aussi un petit tour en Suède et sur l’île de la Réunion, en passant par le Portugal

et la Bretagne.« Rassurez-vous ! précise-t-il. Nous les Gascons, nous serons très présents et ensemble nous allons faire un petit voyage tendre et doux. »

Avec les Gavés

Cette année, l’association démarre les festivités le jeudi avec une création de Nadine Gabard. «Garonne Rivière sauvage Rivière fantasque…». Sur des images de la Garonne d’aujourd’hui et d’hier, Nadine Gabard a imaginé et mis en musique des textes, des chants que la chorale «Débloc notes» vous interprétera. Michel Hilaire lira ses textes. À ne pas manquer, jeudi 25 juin à 21h30, sous la halle des bords de Garonne.Et même sans alose, il existe toujours une fête du vin et de la Garonne, depuis 27 ans, organisée par les Garon-nais Avertis pour une Vallée Épicu-rienne et Solidaire (Gavés, prononcé « Gavèsssss »). Ils proposent, cette année encore, de la lamproie à la bordelaise. Le vin est bien sûr mis à l’honneur. L’ambiance du samedi soir sera encore inégalée.Samedi 27 juin, vers 21h. Apéritif, lamproie, confit de canard, salade, fromage, dessert, café. 21€

Réservation avant le 25 juin avec règlement sur CCP 746997 Bordeaux ou chèque à l’ordre de Gavés à envoyer à Francis Lacroix, 4, les Arrocs 33490 Saint-Pierre d’Aurillac (avec nom, nombre de personnes et numéro de téléphone).

CULTURE & SOLIDARITÉ

Les Nouvelles de Bordeaux et du Sud-Ouest S.A.S. au capital de 37 000 eurosAssociés (à parts égales) : L. Chollon, F. Mellier, S. LabordeDirecteur de la publication : Frédéric MellierAbonnement 1 an : 25 euros. Abonnement de soutien : 40 eurosRédaction, composition, impression : S.A.S. Les Nouvelles de Bordeaux et du Sud-Ouest15, rue Furtado - 33800 BORDEAUXTél. 05 56 91 45 06 - Fax 05 56 92 61 01 - Annonces légales : [email protected]é : [email protected] - Redaction/Proposition d’article : [email protected] paritaire de presse : 0113 C 85932

CHRONIQUENOUVELLES IDÉES REÇUESpar Gérard Loustalet Sens

Dans la classe dominante, ce qui distingue sans doute le plus les détenteurs de capital des déten-teurs de savoir est une vertigineuse cupidité, insa-tiable, permanente, exigeante. L’argent est leur seul horizon et la mesure de toute chose. Les Ghosn, Proglio, Tavares, Varin, Mestrallet, etc. ne sont pas propriétaires au sens des héritiers comme Bouyghes, Lagardère, Bolloré…, ils sont même, ce qui serait comique si ce n’était scandaleux, des salariés. Ils possèdent cependant généralement des lots massifs d’actions qui en font au moins des copropriétaires. Leur préoccupation essentielle est, en tout cas, on le sait, le niveau de leur rémunération. On a vu tous ces derniers temps que l’avidité financière chez ces personnages n’était pas un vain mot, s’offusquant même des réticences que cela finit par provoquer dans le bon peuple. Comme l’avait déjà remarqué Montesquieu, « pour les fortunes immodérées, tout ce qu’on ne leur accorde pas de puissance et d’honneur, elles le regardent comme une injure » (De l’esprit des lois, Livre V, Chapitre V).

Les idéologues libéraux rament pour justifier les monstrueuses rémunérations des grands patrons. Tel un certain Xavier Fontanet lequel croit détenir la vérité économique sous prétexte qu’il a été PDG (d’Essilor). C’est un lieu commun de la propagande libérale : seuls les patrons, ex-patrons et dirigeants d’entreprises seraient habilités à parler d’économie. Regardez cette dame Virginie Calmels, intronisée par Juppé, qui se présente avantageusement comme « venant de l’entreprise », faisant de « l’entreprise » le modèle de toute vie sociale. C’est une vieille imposture véhiculée par le capitalisme américain confondant à dessein l’économie et le business, l’activité humaine de production et de distribution des biens et les « affaires » qui permettent de faire du fric ce qui est bien le seul but de l’entreprise capitaliste.

M.  Xavier Fontanet, donc, s’efforce de faire de la retape pour les émoluments des « grands dirigeants » et c’est très émouvant : des « gens qui travaillent trois fois 35 heures par semaine… accumulent 750 000 km de voyage par an… portent pendant des dizaines d’années des pressions concurentielles intenses » (le Monde, 05.05.2015). Une chroniqueuse du même journal entonnait le même lamento le 25.10.2014 à propos de Mestrallet et de ses plus de 800 000 euros de « retraite- chapeau » : « une vraie vie de fou menée à 200 à l’heure… toute l’année d’un avion à l’autre… Et pas forcémént enviable à tout point de vue ». Comment ne pas plaindre et admirer à la fois ces êtres d’exception que sont les grands patrons  ! La retraite moyenne annuelle en France est de 15 456 euros… Mestrallet, rien qu’avec sa retraite-chapeau (qui n’est qu’une complémentaire), percevra cinquante quatre fois plus qu’un Français moyen ! (Pierre-Yves Gomez, le Monde, 14.11.2014). Et il y a pire… A qui fera-t-on croire que cet écart indécent n’est dû qu’aux seuls mérite et talent du personnage ? « C’est le reflet d’une société » ajoute Gomez… Et il n’est pas beau! Mais c’est le « prix du marché » feignent de se résigner de bonnes âmes. Et puis, nous dit-on, les grandes entreprises ne peuvent se montrer inférieures à leurs concurrentes dans la glorification de leurs chefs ! Affaire d’image, de pou-voir symbolique… Dans le monde capitaliste cela ne peut s’exprimer que par le pognon, ça tombe bien, il ne manque pas de mercenaires interchangeables d’une vénalité à toute épreuve sous couvert de com-pétences largement surestimées. Contrairement à ce qu’affirme M. Fontanet, les « mauvais » ne sont pas « virés » mais, éventuellement, remerciés avec de confortables indemnités.

Tout tourne ainsi dans ces milieux autour de ce que Marx désigne dans les Manuscrits de 1858- 1859 comme une « infernale soif de l’or » où « l’argent n’est pas simplement un objet mais l’ objet même de la frénésie d’enrichissement». La vénalité est au fondement même des rapports capitalistes : « la soif d’avoir est possible sans l’argent mais la frénésie d’enrichissement est elle- même le produit d’un développement social déterminé… ». Au bout du compte, « il n’y a pas de valeurs absolues dès lors que la valeur comme telle est relative à l’argent. Il n’y a rien d’inaliénable, tout étant aliénable contre de l’argent, il n’y a rien d’élevé, de sacré, etc. » (Karl Marx, Ecrits philosophiques, choisis, traduits et présentés par Lucien Sève, Flammarion-Champs, 2011, pp. 371- 375).

« L’infernale soif de l’or »

CESSION DE FONDS DE COMMERCE

Suivant acte reçu le 27 mai 2015 , enregis-tré au Pôle enregistrement SIE Bordeaux Centre, le 29/05/2015, bordereau n° 2015/1 472 case n° 1, ext. 9666Enregistrement 810 €, 16 pages.Date de l’enregistrement au service des impôts des entreprises : 27/05/2015Mlle COSKUN Mukadès, demeurant 23 avenue de Bordeaux 33560 Carbon BlancA cédé à l’EURL CAFE JBA, 5 place du Pradeau 33000 Bordeaux, représentée par Mr Jean Baptiste AMESPIL gérant et unique associéUn fonds de commerce sandwicherie, restauration rapide situé au 6 Place du Pradeau 33000 BordeauxImmatriculé au Répertoire des Métiers du fonds cédé 503 630 428Eléments du fonds : éléments incorporels : enseigne, nom commercial, clientèle et droit au bail.Eléments corporels : mobilier commercial, agencements, matériels.Prix du fond cédé : 50 000 €Eléments incorporels : 29 510 €Eléments corporels : 20 490 €Date d’entrée en jouissance : 27/05/2015Les oppositions s’il y a lieu seront reçues à l’Office notarial SCP Gilles Dutour, Cyrille De Rul, Christophe Lacoste, Sandrine Pagès, Audrey Pellet-Lalève et Grégory Dandieu, Notaires associés, 34 cours du Maréchal Foch 33000 BordeauxLes oppositions, s’il y a lieu, seront reçues dans les 10 jours de la dernière en date des publications légales en l’office nota-rial.

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TRANSFERT DE SIEGE SOCIAL MODIFICATION DE GERANCE

FREEBIRD FILMSSARL au capital de 1000,00 Euros29 rue Puységur, Le Marigny 45,

33800 Bordeaux799564661 R.C.S. Bordeaux

Par décision de L’AGE en date du 18/05/2015 il a été décidé de transférer le siège social de la société à :Nouvelle mention :2 impasse des Mésanges, 33137 Marti-gnas sur Jalle, à compter du 20/05/2015.Gérance : Il a été pris acte de la nomi-nation de Monsieur KHALED IBRAHIM, demeurant 1 RUE BORDA 33000 BORDEAUX en qualité de nouveau Gérant, à compter du 20/05/2015 pour une durée illimitée, en remplacement de Monsieur ALAA ASH-KAR, Gérant démissionnaireMention en sera faite au RCS de Bordeaux

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ANNONCES LÉGALESLE PROGRAMME

VENDREDI 26 JUIN19H03 : Ouverture en fanfare. Sous-fifres 2015 + invités.21h06 : Cabaret Déglingué, avec Antoinette Trio. Suivi d'une escapade au bord de l'eau, conspiration mêlant musique et pyrotechnie avec Zéphyr (Suède), la Compagnie Palombe de Fuego et les Sous-Fifres…23h01 : Grand bal Poussière, avec Lorkès 974 (Île de la Réunion).

SAMEDI 27 JUIN10h32 : Le grand bal enfants de l'école de Saint-Pierre + spectacle.15h33 : Atelier danses trad, animé par Marylin Simon et ses musiciens.19h02 : Apéro swing. Gascon-Breton avec Sous-Fifres, FFI + invités.21h02 : Grand banquet de l'alose.21h46 : Bal gascon - Partie 1, avec Faburden.23h 02 : Alose de fuego, revisitée par la Compagnie Palombe de Fuego.23h38 : Bal gascon - Partie 2, avec Bal'O Gadjo.

DIMANCHE 28 JUIN11h03 : Spectacle de cirque, avec le

Declic Circus.12h04 : Apéro swing, discours… Sous-Fifres de Saint-Pierre + invités (Occitanie).13h03 : Banquets de Fifrayres en musique.15h00 environ : Danse si tu veux.15h47 : Zephyr (Suède).16h48 : Carlos Malta et Sopro Da Terra. Intermèdes musicaux par La Ripataoulère du Dimanche18h30 : Rondo final avec tous les par-ticipants.21h42 : Dance to the end.

LUNDI 29 JUIN : Retraite aux flambeauxLe festival et fête locale ne font qu'un. Durant tout le week-end, le comité des fêtes tient un stand buvette et restau-ration et assure la programmation des "bals à papa" !Pour clore la fête, le lundi, le club de pétanque organise un concours l'après-midi sur les bords de Garonne… La retraite aux flambeaux se met en place avec l'AVL (Association Vacances/Loi-sirs) et l'APE (Association des Parents d'Élèves) pour la déambulation noc-turne, pyrotechnique et musicale.La soirée se termine sous la halle des bords de Garonne, au son de l'Orchestre Tinelli.

SAINT-PIERRE D’AURILLAC

26, 27 et 28 juin, accès libre

Vous pouvez souscrire au festival : www.sous-fifres.fr