Pensée figurative et langage figuratifPensée figurative et langage figuratif

Le langage figuratif présuppose-t-il une pensée Le langage figuratif présuppose-t-il une pensée figurative?figurative?

Figures: Figures: Métaphore, métonymie, Ironie, Euphémisme, Hyperbole, Métaphore, métonymie, Ironie, Euphémisme, Hyperbole,

etc.etc.

ExemplesExemples

•Métaphore: Ton mari est un bébé (processus analogique?)Métaphore: Ton mari est un bébé (processus analogique?)

•Métonymie: Paris s’éveille (ouMétonymie: Paris s’éveille (ou « Bruxelles a décidé... »; « Bruxelles a décidé... »; tout à fait courante, elle ne pose aucun problème de tout à fait courante, elle ne pose aucun problème de compréhensioncompréhension))

•Ironie: Quelle intelligence! Ironie: Quelle intelligence!

•Euphémisme: Cette maison a besoin d’un coup de pinceauEuphémisme: Cette maison a besoin d’un coup de pinceau

•Hyperbole: Hier je t’ai appelé des centaines de foisHyperbole: Hier je t’ai appelé des centaines de fois

• — — les expressions idiomatiques ou métaphores "mortes" ("le les expressions idiomatiques ou métaphores "mortes" ("le dos de la cuiller »)dos de la cuiller »)

• — — l'oxymore ("obscure clarté" : alliance de mots l'oxymore ("obscure clarté" : alliance de mots sémantiquement opposés et apparemment incongrus, que sémantiquement opposés et apparemment incongrus, que pourtant nous pouvons comprendre et qui est utilisée pourtant nous pouvons comprendre et qui est utilisée fréquemment dans le langage poétique, cf. Quevedo, fréquemment dans le langage poétique, cf. Quevedo, Shakespeare et leurs définitions de l’amour)Shakespeare et leurs définitions de l’amour)

La plupart des recherches sur le langage figuratif ont La plupart des recherches sur le langage figuratif ont concerné la métaphoreconcerné la métaphore

D'autres figures:D'autres figures:

Métaphore: du grec “metapherein” = “transfert”

• ““Ton ami est une perle” - pas de difficulté de Ton ami est une perle” - pas de difficulté de compréhension, indépendamment du jugement compréhension, indépendamment du jugement personnelpersonnel

• On ne pense pas à la pureté de sa couleur ni à son On ne pense pas à la pureté de sa couleur ni à son utilisation éventuelle dans un collierutilisation éventuelle dans un collier

• Comment allons-nous au-delà du sens littéral?Comment allons-nous au-delà du sens littéral?

• Différent de la synesthésie: Différent de la synesthésie: • “ “ A noir, E blanc, I rouge, U vert, O bleu: voyelles,A noir, E blanc, I rouge, U vert, O bleu: voyelles,

Je dirai quelque jour vos naissances latentes”Je dirai quelque jour vos naissances latentes”

Métaphores attributives (X est Y)Métaphores attributives (X est Y)

Métaphores relationnelles (X est comme Y)Métaphores relationnelles (X est comme Y)

Métaphores filées (implicite dans les propositions ou Métaphores filées (implicite dans les propositions ou phrases suivantes)phrases suivantes)

Métaphores par apposition (Y avant X)Métaphores par apposition (Y avant X)

Métaphores indirectes (via un autre terme associé)Métaphores indirectes (via un autre terme associé)

Métaphores visuelles = dans des moyens picturaux Métaphores visuelles = dans des moyens picturaux d’expression (par exemple, le cinéma): un champ en hiver, d’expression (par exemple, le cinéma): un champ en hiver,

sous le gel et parcouru par le personnage, seul, peut sous le gel et parcouru par le personnage, seul, peut transmettre la désolation, l’abandon; l’image d’une femme transmettre la désolation, l’abandon; l’image d’une femme

qui regarde tristement les morceaux brisés d’un miroir qui regarde tristement les morceaux brisés d’un miroir peut refléter son conflit intérieur peut refléter son conflit intérieur

Citizen Kane (Citizen Kane (rose buttonrose button), Journal d’une femme de ), Journal d’une femme de chambre, Good morning Babiloniachambre, Good morning Babilonia

Oxymore au cinéma, exemple: Vertigo (deux mouvements Oxymore au cinéma, exemple: Vertigo (deux mouvements contradictoires: zoom avant travelling arrière)contradictoires: zoom avant travelling arrière)

Répandu dans la littérature mais aussi dans la Répandu dans la littérature mais aussi dans la prose scientifique et dans la communication prose scientifique et dans la communication

courantecourante

Puissant instrument conceptuel (notamment en sciences) et Puissant instrument conceptuel (notamment en sciences) et de communication (y compris pour une transmission de communication (y compris pour une transmission indirecte, « déguisée »: on évite d’expliciter et on est indirecte, « déguisée »: on évite d’expliciter et on est

facilement compris)facilement compris)

Source de polysémie:Source de polysémie:par ex. « mine », cette encyclopédie est une mine, par ex. « mine », cette encyclopédie est une mine,

ce sens de mine est déjà lexicalisé, ou « boucher », ce ce sens de mine est déjà lexicalisé, ou « boucher », ce chirurgien est un boucher (maladroit)chirurgien est un boucher (maladroit)

Aristote: un signe de la mAristote: un signe de la maîtrise du langage et du aîtrise du langage et du génie, mais un ornement approprié à la poésie mais génie, mais un ornement approprié à la poésie mais

énigmatique pour la philosophie et la scienceénigmatique pour la philosophie et la science

conception fondée sur la similitude ou conception fondée sur la similitude ou “comparative”: conversion de X est un Y en X est “comparative”: conversion de X est un Y en X est

comme un Y - le point de vue analogique s’est comme un Y - le point de vue analogique s’est maintenu jusqu’à récemmentmaintenu jusqu’à récemment

Black (1962): phénomène de communication qui Black (1962): phénomène de communication qui opérerait au niveau de la structure conceptuelle: opérerait au niveau de la structure conceptuelle:

les processus sous-jacents seraient d’interaction et les processus sous-jacents seraient d’interaction et non de comparaisonnon de comparaison

Des thèmes tels que la rationalité, les émotions et la Des thèmes tels que la rationalité, les émotions et la signification de la vie et de la mort sont souvent signification de la vie et de la mort sont souvent

discutés dans des termes figuratifs discutés dans des termes figuratifs (surtout métaphoriques), (surtout métaphoriques),

en particulier dans la littérature et la poésieen particulier dans la littérature et la poésie

Le langage figuratif serait le Le langage figuratif serait le produit d'une pensée flexible, produit d'une pensée flexible,

hautement divergentehautement divergente

Métaphores conceptuelles dans les références Métaphores conceptuelles dans les références journalistiques et scientifiques à propos des clones journalistiques et scientifiques à propos des clones

(Dolly - The Times et Nature, Hellsten, 2000)(Dolly - The Times et Nature, Hellsten, 2000)

« Clones are mass products »: cette métaphore « Clones are mass products »: cette métaphore conceptuelle peut être utilisée avec des objectifs opposés, conceptuelle peut être utilisée avec des objectifs opposés, parce que la cible et la source ont beaucoup de propriétés parce que la cible et la source ont beaucoup de propriétés

en commun : mauvaises copies ou copies utiles; en commun : mauvaises copies ou copies utiles; la science est un chemin avec objectif incertain vs. doit la science est un chemin avec objectif incertain vs. doit

vaincre des obstacles.vaincre des obstacles.

Expression méprisante: ex: Frankenfood, FrankenfishExpression méprisante: ex: Frankenfood, Frankenfish

Le langage figuratif est examiné Le langage figuratif est examiné aujourd'hui par les linguistes et les aujourd'hui par les linguistes et les psycholinguistes mais aussi dans un psycholinguistes mais aussi dans un

contexte plus large de psychologie cognitivecontexte plus large de psychologie cognitive

Il est aussi étudié dans le cadre de Il est aussi étudié dans le cadre de l'organisation et de la structure des l'organisation et de la structure des

conceptsconcepts

Pour un certain courant théorique Pour un certain courant théorique (cf., entre autres, Georges Lakoff (cf., entre autres, Georges Lakoff

et Raymond Gibbs Jr.), et Raymond Gibbs Jr.), les figures sont constitutives de notre expérience les figures sont constitutives de notre expérience

car elles la conceptualisent, car elles la conceptualisent, déterminant ainsi des connexions très fortes entre le déterminant ainsi des connexions très fortes entre le langage figuratif et ce que ce courant considère être langage figuratif et ce que ce courant considère être

une "pensée figurative"une "pensée figurative"

   « Ses affirmations sont indéfendables », « j'ai démoli son « Ses affirmations sont indéfendables », « j'ai démoli son argument », « il a attaqué chacune de mes positions », « ses argument », « il a attaqué chacune de mes positions », « ses

critiques sont allées droites à la cible », « si vous utilisez cette critiques sont allées droites à la cible », « si vous utilisez cette stratégie d'argumentation il vous battra »stratégie d'argumentation il vous battra »

Sous-jacente à toutes ces expressions, il y aurait une Sous-jacente à toutes ces expressions, il y aurait une "conceptualisation métaphorique" "conceptualisation métaphorique"

de la discussion argumentative comme une guerre.de la discussion argumentative comme une guerre.

Les "métaphores conceptuelles", disent ces auteurs, Les "métaphores conceptuelles", disent ces auteurs, structurent notre expérience, lui donnent un sens.structurent notre expérience, lui donnent un sens.

Notre compréhension de beaucoup d'expressions Notre compréhension de beaucoup d'expressions métaphoriques nouvelles est fondée sur une connaissance métaphoriques nouvelles est fondée sur une connaissance

métaphorique communemétaphorique commune

D'autres métaphores conceptuelles sont, par exemple, D'autres métaphores conceptuelles sont, par exemple, "les causes sont des forces" (notamment en science)"les causes sont des forces" (notamment en science)

"la communication est un conduit, un espace »"la communication est un conduit, un espace »(cf. "le chapitre était vide d'idées", (cf. "le chapitre était vide d'idées",

"j'ai du mal à faire passer cette idée"), "j'ai du mal à faire passer cette idée"),

ou "la colère est un fluide chaud dans un conteneur" ou "la colère est un fluide chaud dans un conteneur" (cf. "la colère monte en moi", "il brûle de colère, il (cf. "la colère monte en moi", "il brûle de colère, il

explose")explose")

Cela montrerait bien la présence dominante des Cela montrerait bien la présence dominante des modes figuratifs de penséemodes figuratifs de pensée

RRôles ôles des métaphores conceptuellesdes métaphores conceptuelles

1. R1. Rôle représentationnel:ôle représentationnel:les concepts complexes (abstraits) sont organisés à les concepts complexes (abstraits) sont organisés à partir de concepts plus simples (concrets) selon un partir de concepts plus simples (concrets) selon un

principe d’économie cognitiveprincipe d’économie cognitive

2. Rôle de traitement: elles permettent une 2. Rôle de traitement: elles permettent une médiation pour l’utilisation et compréhension de médiation pour l’utilisation et compréhension de

certaines expressions métaphoriquescertaines expressions métaphoriques(économie: récupération dans la mémoire, (économie: récupération dans la mémoire, dispensant le calcul; plusieurs expressions dispensant le calcul; plusieurs expressions

métaphoriques peuvent être dérivées d’une métaphoriques peuvent être dérivées d’une

structure sémantique unique) structure sémantique unique)

Métaphore conceptuelle; les théories sont des Métaphore conceptuelle; les théories sont des édifices, bâtiments (« buildings »)édifices, bâtiments (« buildings »)

Domaine « cible » Domaine « source »Domaine « cible » Domaine « source »

Théorie ----------------- EdificeThéorie ----------------- EdificeThéoricien ------------------------ ConstructeurThéoricien ------------------------ ConstructeurFormulation -------------------- ConstructionFormulation -------------------- Construction

Idées ------------------------ MatérielsIdées ------------------------ MatérielsHypothèses ------------------- FondementsHypothèses ------------------- Fondements

Validité ----------------------- SoliditéValidité ----------------------- SoliditéRévision --------------------- RénovationRévision --------------------- Rénovation

Murphy (1996) a analysé 3 conceptions de la métaphore:Murphy (1996) a analysé 3 conceptions de la métaphore:

Deux versions de l'idée que la cognition humaine est Deux versions de l'idée que la cognition humaine est modelée par des processus figuratifs de penséemodelée par des processus figuratifs de pensée

Version forte: certains concepts (par ex., les concepts Version forte: certains concepts (par ex., les concepts d'émotions) ne sont pas compris via leur propre d'émotions) ne sont pas compris via leur propre

représentation mais par référence (métaphorique) à un représentation mais par référence (métaphorique) à un concept + facile à comprendre, + structuré ou + concretconcept + facile à comprendre, + structuré ou + concret

Version faible, nous avons une structure conceptuelle bien Version faible, nous avons une structure conceptuelle bien développée pour les concepts abstraits, la représentation développée pour les concepts abstraits, la représentation

de ces concepts n’est pas métaphorique per se, mais de ces concepts n’est pas métaphorique per se, mais l'existence de métaphores systématiques dans notre culture l'existence de métaphores systématiques dans notre culture

a influencé leur structure (ex. théories comme édifices) a influencé leur structure (ex. théories comme édifices)

La troisième conception est celle d'une similitude La troisième conception est celle d'une similitude structurale:structurale:

Tous les concepts sont représentés directement, les Tous les concepts sont représentés directement, les métaphores résultant de la similitude entre structures métaphores résultant de la similitude entre structures

conceptuelles pré-existantesconceptuelles pré-existantes

Murphy considère que la version forte de la représentation Murphy considère que la version forte de la représentation métaphorique ne tient pas pour les raisons suivantes:métaphorique ne tient pas pour les raisons suivantes:

1. D'après les données développementales, les émotions 1. D'après les données développementales, les émotions sont conceptualisées par les enfants bien avant les sont conceptualisées par les enfants bien avant les

domaines sourcesdomaines sources

2. On ne comprend pas comment des métaphores 2. On ne comprend pas comment des métaphores multiples, parfois conflictuelles, pourraient résulter dans multiples, parfois conflictuelles, pourraient résulter dans

une structure cohérenteune structure cohérente

3. Si le concept dit métaphorique n'incluait pas une 3. Si le concept dit métaphorique n'incluait pas une structure propre on ne pourrait pas distinguer entre les structure propre on ne pourrait pas distinguer entre les

propriétés du domaine source qui sont pertinentes et celles propriétés du domaine source qui sont pertinentes et celles qui ne le sont pas qui ne le sont pas

Supposons par exemple que la discussion argumentative Supposons par exemple que la discussion argumentative est bien une guerre; nous savons que beaucoup de choses est bien une guerre; nous savons que beaucoup de choses qui caractérisent les guerres (employer des armes telles qui caractérisent les guerres (employer des armes telles que des missiles ou du napalm, mettre des uniformes, ou que des missiles ou du napalm, mettre des uniformes, ou payer des réparations au vainqueur) n'ont pas de place payer des réparations au vainqueur) n'ont pas de place

dans les discussions argumentativesdans les discussions argumentatives

Pour Murphy (1996), il n'est pas possible pour l'instant de Pour Murphy (1996), il n'est pas possible pour l'instant de décider entre la version faible et la théorie de la similitude; décider entre la version faible et la théorie de la similitude;

il préfère la dernière pour sa simplicitéil préfère la dernière pour sa simplicité

Gibbs, en réponse à Murphy, défend la version forte de la Gibbs, en réponse à Murphy, défend la version forte de la représentation métaphoriquereprésentation métaphorique

Pour lui, la théorie de Murphy ne peut pas rendre compte Pour lui, la théorie de Murphy ne peut pas rendre compte de l'asymétrie ou directionnalité entre le domaine cible et de l'asymétrie ou directionnalité entre le domaine cible et

le domaine source (l'amour peut recevoir une le domaine source (l'amour peut recevoir une interprétation métaphorique en termes de voyage, mais les interprétation métaphorique en termes de voyage, mais les

voyages ne sont pas interprétables en termes d'amour), voyages ne sont pas interprétables en termes d'amour), étant donné le caractère plus vague ou incomplet du étant donné le caractère plus vague ou incomplet du

domaine cibledomaine cible

Cependant, Gibbs reconnaît que d'autres conceptions non Cependant, Gibbs reconnaît que d'autres conceptions non représentationnelles, comme la conception de représentationnelles, comme la conception de

l'appariement de structures, peuvent rendre compte de cet l'appariement de structures, peuvent rendre compte de cet aspect des métaphoresaspect des métaphores

Pour Gibbs,Pour Gibbs,

les deux termes de l'expression métaphorique ne doivent les deux termes de l'expression métaphorique ne doivent pas partager des relations abstraites avant d'être pas partager des relations abstraites avant d'être

interprétés en tant que composantes d'une métaphore interprétés en tant que composantes d'une métaphore (cf. Tourangeau & Rips, 1991, déjà cité)(cf. Tourangeau & Rips, 1991, déjà cité)

Cependant, cette affirmation devrait mettre en question la Cependant, cette affirmation devrait mettre en question la notion même suivant laquelle le concept cible reçoit sa notion même suivant laquelle le concept cible reçoit sa

structure du concept source (voir ci-après)structure du concept source (voir ci-après)

Des trois arguments de Murphy, Gibbs ignore dans sa Des trois arguments de Murphy, Gibbs ignore dans sa réponse celui qui concerne les propriétés pertinentes et non réponse celui qui concerne les propriétés pertinentes et non

pertinentes du domaine sourcepertinentes du domaine source

Il répond à l’argument des métaphores multiples en Il répond à l’argument des métaphores multiples en soulignant que les concepts ne sont pas des structures fixes, soulignant que les concepts ne sont pas des structures fixes,

statiques et que l’on peut avoir différentes manières de statiques et que l’on peut avoir différentes manières de conceptualiser la même expérience conceptualiser la même expérience

Pour lui, les concepts sont des constructions temporaires Pour lui, les concepts sont des constructions temporaires dans la mémoire de travail créées sur le pouce à partir de dans la mémoire de travail créées sur le pouce à partir de l’information (connaissance) contenue en mémoire à long l’information (connaissance) contenue en mémoire à long

termeterme

Ainsi, les différentes conceptions de l’amour seraient Ainsi, les différentes conceptions de l’amour seraient appropriées à différentes situationsappropriées à différentes situations

Cependant, répond Murphy, cette distinction ne fait que Cependant, répond Murphy, cette distinction ne fait que reculer le problème reculer le problème

S’il existe une connaissance au sujet de l’amour en S’il existe une connaissance au sujet de l’amour en mémoire à long terme, elle devrait avoir une structure mémoire à long terme, elle devrait avoir une structure

propre qui intégrerait (ou non) l’information propre qui intégrerait (ou non) l’information correspondante à chacune des différentes métaphorescorrespondante à chacune des différentes métaphores

L’argument développemental reçoit de la part de Gibbs L’argument développemental reçoit de la part de Gibbs une réponse qui semble plus convaincante: une réponse qui semble plus convaincante:

Les enfants n’ont pas besoin d’une connaissance Les enfants n’ont pas besoin d’une connaissance sophistiquée de la physique pour conceptualiser certaines sophistiquée de la physique pour conceptualiser certaines

émotions en termes de forces physiquesémotions en termes de forces physiques

Les expériences du corps, en particulier kinesthésiques Les expériences du corps, en particulier kinesthésiques (le corps entre dans des conteneurs tels que le lit, la (le corps entre dans des conteneurs tels que le lit, la

baignoire, etc., et contient, incorpore ou expulse lui-même baignoire, etc., et contient, incorpore ou expulse lui-même d’autres objets), d’autres objets),

et de manipulation des objets peuvent être à l’origine de et de manipulation des objets peuvent être à l’origine de toute une série de constructions métaphoriquestoute une série de constructions métaphoriques

McGlone (2001, 2006):McGlone (2001, 2006):

Il faut cesser d’utiliser uniquement l’évidence linguistique Il faut cesser d’utiliser uniquement l’évidence linguistique pour traiter des connexions profondes entre la pensée et le pour traiter des connexions profondes entre la pensée et le langage; le raisonnement se trouve déjà biaisé (cf. histoire langage; le raisonnement se trouve déjà biaisé (cf. histoire

de l’hypothèse de Whorf)de l’hypothèse de Whorf)Comment est-ce que nous savons que les gens pensent aux Comment est-ce que nous savons que les gens pensent aux

théories en termes d’édifices? Parce qu’ils utilisent une théories en termes d’édifices? Parce qu’ils utilisent une terminologie fondée sur les édifices pour parler des terminologie fondée sur les édifices pour parler des

théories? Un postulat dans la preuve (le langage reflète théories? Un postulat dans la preuve (le langage reflète exactement la pensée)exactement la pensée)

Il faut donner une substance à ces affirmations qui soit Il faut donner une substance à ces affirmations qui soit indépendante de l’évidence linguistique, d’autant plus que indépendante de l’évidence linguistique, d’autant plus que

l’idée est que la métaphore conceptuelle n’est pas l’idée est que la métaphore conceptuelle n’est pas essentiellement linguistique essentiellement linguistique

Les processus de traitement des métaphoresLes processus de traitement des métaphores

La fausseté littérale n'est pas, contrairement à ce qu'ont La fausseté littérale n'est pas, contrairement à ce qu'ont dit à la fois Grice et Searle, une condition nécessaire de la dit à la fois Grice et Searle, une condition nécessaire de la

métaphoremétaphore

Par exemple, "aucun homme n'est une île" est vrai Par exemple, "aucun homme n'est une île" est vrai littéralement et métaphoriquement; "mon mari est un littéralement et métaphoriquement; "mon mari est un

animal" est vrai littéralement quoi qu'il arrive du point de animal" est vrai littéralement quoi qu'il arrive du point de vue métaphoriquevue métaphorique

On avait cru que les expressions métaphoriques (par On avait cru que les expressions métaphoriques (par exemple, "l'homme est un loup") étaient traitées via des exemple, "l'homme est un loup") étaient traitées via des

opérations séquentielles, d'abord pour extraire la opérations séquentielles, d'abord pour extraire la signification littérale, ensuite moyennant une correction de signification littérale, ensuite moyennant une correction de

type métaphoriquetype métaphorique

Ce n’est pas le casCe n’est pas le cas

Glucksberg, Gildea et Bookin (1982):Glucksberg, Gildea et Bookin (1982):

Les sujets répondaient plus lentement "non" à une phrase Les sujets répondaient plus lentement "non" à une phrase littéralement fausse lorsqu'elle avait une interprétation littéralement fausse lorsqu'elle avait une interprétation

figurative que lorsqu'elle n'en avait pasfigurative que lorsqu'elle n'en avait pas

Donc, la signification métaphorique est calculée Donc, la signification métaphorique est calculée involontairement, interférant avec la décisioninvolontairement, interférant avec la décision

Dans la mesure, cependant, où la prise de décision n'est Dans la mesure, cependant, où la prise de décision n'est pas instantanée, on ne peut pas être sûr que pas instantanée, on ne peut pas être sûr que

l'interprétation métaphorique a été atteinte aussi l'interprétation métaphorique a été atteinte aussi rapidement que l'interprétation littéralerapidement que l'interprétation littérale

D'autres expériences ont montré qu'il ne faut pas plus de D'autres expériences ont montré qu'il ne faut pas plus de temps pour comprendre les expressions métaphoriques temps pour comprendre les expressions métaphoriques

que les expressions littéralesque les expressions littérales

Connine et Blasko (1993), avec la technique d'amorçage Connine et Blasko (1993), avec la technique d'amorçage inter-modal, ont estimé la vitesse relative d'activation des inter-modal, ont estimé la vitesse relative d'activation des

significations littérales et métaphoriques des mots dans des significations littérales et métaphoriques des mots dans des métaphores comme "l'indécision est un tourbillon (d'eau) métaphores comme "l'indécision est un tourbillon (d'eau)

(whirlpool)"(whirlpool)"

Les sujets devaient écouter ce type d'expressions et émettre Les sujets devaient écouter ce type d'expressions et émettre le plus vite possible des jugements de décision lexicale en le plus vite possible des jugements de décision lexicale en réponse à des mots écrits, soit des associés littéraux tels réponse à des mots écrits, soit des associés littéraux tels

que "eau", soit des associés métaphoriques tels que que "eau", soit des associés métaphoriques tels que "confusion", soit encore des non associés tels que "confusion", soit encore des non associés tels que

"permission""permission"

Les réponses aux associés littéraux et métaphoriques ont Les réponses aux associés littéraux et métaphoriques ont été également rapides entre elles et plus rapides que les été également rapides entre elles et plus rapides que les réponses aux non-associés, ceci même lorsque les cibles réponses aux non-associés, ceci même lorsque les cibles

étaient présentées simultanément avec le mot critique de étaient présentées simultanément avec le mot critique de l'expressionl'expression

Il semble donc y avoir accès simultané aux significations Il semble donc y avoir accès simultané aux significations littérales et métaphoriques littérales et métaphoriques

Cependant, lorsque, dans l'expérience, des métaphores non Cependant, lorsque, dans l'expérience, des métaphores non appropriées étaient utilisées, seules les significations appropriées étaient utilisées, seules les significations

littérales ont été activées littérales ont été activées

Donc, à condition que la métaphore soit interprétable, les Donc, à condition que la métaphore soit interprétable, les significations littérales et métaphoriques sont engendrées significations littérales et métaphoriques sont engendrées

en parallèleen parallèle

Le fait que l'accès aux deux interprétations soit Le fait que l'accès aux deux interprétations soit indépendant et simultané n'implique pas que les processus indépendant et simultané n'implique pas que les processus

de traitement respectifs sont identiquesde traitement respectifs sont identiques

Keysar (1989) : Prenons la phrase "my son is a baby »Keysar (1989) : Prenons la phrase "my son is a baby »

Elle peut être littéralement vraie ou fausse selon l'âge du Elle peut être littéralement vraie ou fausse selon l'âge du fils. fils.

Métaphoriquement, aussi: vraie si le fils a un Métaphoriquement, aussi: vraie si le fils a un comportement infantile, et fausse s'il est indépendant. comportement infantile, et fausse s'il est indépendant.

Les interprétations littérale et métaphorique sont Les interprétations littérale et métaphorique sont logiquement orthogonales (L+/M+; L-/M-; L+/M-; L-/M+).logiquement orthogonales (L+/M+; L-/M-; L+/M-; L-/M+).

Les phrases ont été présentées en contexte. Le contexte Les phrases ont été présentées en contexte. Le contexte pouvait les rendre soit littéralement vraies ou fausses, soit pouvait les rendre soit littéralement vraies ou fausses, soit

métaphoriquement vraies ou fausses.métaphoriquement vraies ou fausses.

Keysar (1989) Latence Erreurs

Contexte Vrai Faux Vrai Faux

Congruence Oui 874 897 11 6 Non 954 981 16 16

Appuyant l'idée que l'interprétation métaphorique est Appuyant l'idée que l'interprétation métaphorique est construite de manière obligatoire, construite de manière obligatoire, on a observé une interférence pour les phrases où les deux on a observé une interférence pour les phrases où les deux interprétations sont incongruesinterprétations sont incongrues

Considérons maintenant la manière dont l'interprétation Considérons maintenant la manière dont l'interprétation métaphorique est construite.métaphorique est construite.

Modèle standard: on convertit l'assertion attributive "X Modèle standard: on convertit l'assertion attributive "X est un Y" ("my son is a baby") en relationnelle "X est est un Y" ("my son is a baby") en relationnelle "X est

comme un Y" ("my son is like a baby") comme un Y" ("my son is like a baby")

Or, l'assertion de similitude et l'assertion de catégorie sont Or, l'assertion de similitude et l'assertion de catégorie sont pragmatiquement incompatibles: si "le cuivre est un pragmatiquement incompatibles: si "le cuivre est un métal" est acceptable, alors "le cuivre est comme un métal" est acceptable, alors "le cuivre est comme un

métal" n'est pas acceptable; si une personne est un vrai métal" n'est pas acceptable; si une personne est un vrai bébé, alors on ne peut pas dire qu'elle est comme un bébébébé, alors on ne peut pas dire qu'elle est comme un bébé

— —> la prédiction suivante: les phrases qui sont vraies > la prédiction suivante: les phrases qui sont vraies littéralement et métaphoriquement devraient être difficiles littéralement et métaphoriquement devraient être difficiles à vérifier parce qu'elles posent un problème d'incongruité à vérifier parce qu'elles posent un problème d'incongruité

fonctionnellefonctionnelle

Cependant, les données de Keysar n'ont pas montré ce Cependant, les données de Keysar n'ont pas montré ce type de résultat type de résultat

En réalité, les phrases L+/M+ ont donné lieu aux En réalité, les phrases L+/M+ ont donné lieu aux vérifications les plus rapidesvérifications les plus rapides

Ainsi, on peut conclure que les interprétations Ainsi, on peut conclure que les interprétations métaphorique et littérale sont fonctionnellement métaphorique et littérale sont fonctionnellement

équivalenteséquivalentes

La signification métaphorique est calculée obligatoirement La signification métaphorique est calculée obligatoirement et ne prend pas une forme comparative. Elle ne demande et ne prend pas une forme comparative. Elle ne demande pas plus de transformations que l'interprétation littéralepas plus de transformations que l'interprétation littérale

Quel type d'information utilisons-nous pour Quel type d'information utilisons-nous pour engendrer des significations métaphoriques ?engendrer des significations métaphoriques ?

Cinq modèles ont été proposésCinq modèles ont été proposés

1. D'après le modèle de 1. D'après le modèle de déséquilibre de saillancedéséquilibre de saillance (Ortony, 1979), (Ortony, 1979),

la métaphore résulte d'une asymétrie dans les attributs la métaphore résulte d'une asymétrie dans les attributs partagés, leur saillance étant plus importante pour le partagés, leur saillance étant plus importante pour le

terme B que pour le terme Aterme B que pour le terme A

Exemple: les sermons sont des conférences/somnifères Exemple: les sermons sont des conférences/somnifères (attribut: exposés oraux/monotonie)(attribut: exposés oraux/monotonie)

Inverse: les somnifères sont des sermons (monotonie n’a Inverse: les somnifères sont des sermons (monotonie n’a pas de saillance pour B)pas de saillance pour B)

2. D'après le modèle 2. D'après le modèle d'interaction entre domainesd'interaction entre domaines (Tourangeau & Sternberg, 1981),(Tourangeau & Sternberg, 1981),

la qualité métaphorique résulte d'une similitude de la qualité métaphorique résulte d'une similitude de

position à l'intérieur des domaines respectifs et augmente position à l'intérieur des domaines respectifs et augmente avec la distance entre ceux-ciavec la distance entre ceux-ci

Exemple: Bush est un faucon (« Bush est comme un Exemple: Bush est un faucon (« Bush est comme un faucon » est exclu)faucon » est exclu)

3. D'après le modèle 3. D'après le modèle d'appariement de structured'appariement de structure (Gentner, 1983),(Gentner, 1983),

les relations structurelles, à un niveau abstrait, entre les les relations structurelles, à un niveau abstrait, entre les

domaines seraient importantes (ex.: la vie est un chemin) et domaines seraient importantes (ex.: la vie est un chemin) et la préférence des sujets irait aux métaphores relationnelles la préférence des sujets irait aux métaphores relationnelles

(mais peut-(mais peut-être pas vrai)être pas vrai)

Aucune de ces théories ne rend compte des processus on-Aucune de ces théories ne rend compte des processus on-lineline

4. D'après le modèle 4. D'après le modèle d'inclusion de classesd'inclusion de classes (Glucsberg & Keysar, 1990),(Glucsberg & Keysar, 1990),

toutes les métaphores sont des affirmations d'inclusion de toutes les métaphores sont des affirmations d'inclusion de classe classe

En créant une métaphore on crée une nouvelle catégorie En créant une métaphore on crée une nouvelle catégorie ou catégorie de diagnosticou catégorie de diagnostic

Par exemple, en disant "my job is a jail" on crée une Par exemple, en disant "my job is a jail" on crée une catégorie dans laquelle on inclut toutes les entités qui vont catégorie dans laquelle on inclut toutes les entités qui vont

contre notre volonté, qui sont désagréables et dont il est contre notre volonté, qui sont désagréables et dont il est difficile d'échapperdifficile d'échapper

"Jail" devient un exemplaire typique de cette nouvelle "Jail" devient un exemplaire typique de cette nouvelle catégoriecatégorie

Ces nouvelles catégories seraient structurellement Ces nouvelles catégories seraient structurellement similaires aux catégories taxonomiques similaires aux catégories taxonomiques

habituelles pour lesquelles il y a des noms habituelles pour lesquelles il y a des noms conventionnels (aliments, moyens de transport, conventionnels (aliments, moyens de transport,

etc.) ou aux catégories ad hoc (aliments à prendre etc.) ou aux catégories ad hoc (aliments à prendre en cas de régime, etc.)en cas de régime, etc.)

Les métaphores seraient donc des Les métaphores seraient donc des affirmations implicites de catégorieaffirmations implicites de catégorie

(modèle de « catégorisation (modèle de « catégorisation attributive »)attributive »)

La catégorie qui est utilisée pour caractériser la catégorie La catégorie qui est utilisée pour caractériser la catégorie topique fonctionne comme une catégorie attributive, c’est-topique fonctionne comme une catégorie attributive, c’est-

à-dire elle fournit des propriétés à la catégorie topiqueà-dire elle fournit des propriétés à la catégorie topique

Ces propriétés peuvent souvent s’appliquer à beaucoup Ces propriétés peuvent souvent s’appliquer à beaucoup d’autres catégories, et quand cet usage est très extensif le d’autres catégories, et quand cet usage est très extensif le

référent de la catégorie attributive peut devenir une référent de la catégorie attributive peut devenir une signification conventionnelle (par exemple, « boucher » signification conventionnelle (par exemple, « boucher »

pour désigner intervention brutale et incompétente)pour désigner intervention brutale et incompétente)

Est-ce que l’applicabilité de la théorie en termes de Est-ce que l’applicabilité de la théorie en termes de métaphore conceptuelle versus en termes de catégorie métaphore conceptuelle versus en termes de catégorie attributive dépend du caractère conventionnel versus attributive dépend du caractère conventionnel versus

innovateur de la métaphore?innovateur de la métaphore?

Jones et Estes (2005), expérience d’évaluation d’attributs: Jones et Estes (2005), expérience d’évaluation d’attributs: dans quelle mesure la catégorie topique était un membre dans quelle mesure la catégorie topique était un membre de la catégorie véhicule? Exemple: « l’examen est un de la catégorie véhicule? Exemple: « l’examen est un filtre »filtre »

Les résultats ont été comparables pour les métaphores Les résultats ont été comparables pour les métaphores conventionnelles et les nouvelles, mais la catégorisation a conventionnelles et les nouvelles, mais la catégorisation a

été jugée plus élevée pour les métaphores à haut degré été jugée plus élevée pour les métaphores à haut degré d’aptitude que pour celles à faible degré (« aptness »: d’aptitude que pour celles à faible degré (« aptness »:

mesure dans laquelle l’affirmation reflète des mesure dans laquelle l’affirmation reflète des

caractéristiques importantes de la catégorie topique)caractéristiques importantes de la catégorie topique)

Jones & Estes (2006):Jones & Estes (2006):mmême type de résultats dans une tâche de compréhension ême type de résultats dans une tâche de compréhension

(rapidité et précision)(rapidité et précision)

TTâches utilisées par McGlone pour contraster la théorie de âches utilisées par McGlone pour contraster la théorie de la métaphore conceptuelle et la théorie de la catégorisation la métaphore conceptuelle et la théorie de la catégorisation

attributive :attributive :

— — émettre des paraphrases d’une affirmationémettre des paraphrases d’une affirmation

— —créer des métaphores similaires en signification créer des métaphores similaires en signification (tendance à créer des véhicules de la même catégorie (tendance à créer des véhicules de la même catégorie

attributive)attributive)

— — faire un rappel indicé (en manipulant l’indice)faire un rappel indicé (en manipulant l’indice)

— — comprendre une métaphore :comprendre une métaphore :

par exemple, pour « la leçon du Dr. X était un repas par exemple, pour « la leçon du Dr. X était un repas complet pour l’esprit », précédée d’autres métaphores,complet pour l’esprit », précédée d’autres métaphores,

il n’y avait pas de facilitation il n’y avait pas de facilitation

suite à des métaphores du même domaine (aliments, suite à des métaphores du même domaine (aliments, manger) (« ce livre était un restaurant »), ce qui relèverait manger) (« ce livre était un restaurant »), ce qui relèverait

de la métaphore conceptuelle,de la métaphore conceptuelle,

mais bien suite à d’autres métaphores de la même mais bien suite à d’autres métaphores de la même catégorie attributive (grande quantité) catégorie attributive (grande quantité)

(« ce livre était une mine d’or »)(« ce livre était une mine d’or »)

Pour Gibbs,Pour Gibbs,

"mon mariage est une longue route poussiéreuse" ne "mon mariage est une longue route poussiéreuse" ne constituerait pas tant une création implicite de catégorie, constituerait pas tant une création implicite de catégorie, dans le but de rendre une certaine idée plus expressive, dans le but de rendre une certaine idée plus expressive,

que la manifestation d'une conceptualisation d'expérience que la manifestation d'une conceptualisation d'expérience déjà structurée dans notre esprit (la métaphore déjà structurée dans notre esprit (la métaphore

conceptuelle "LOVE IS A JOURNEY")conceptuelle "LOVE IS A JOURNEY")

——> compréhension immédiate sans reconnaissance > compréhension immédiate sans reconnaissance consciente du caractère métaphoriqueconsciente du caractère métaphorique

Gibbs et Nascimento (1993) se sont fondés sur cette Gibbs et Nascimento (1993) se sont fondés sur cette dernière théorie dans leur étude des conceptions des dernière théorie dans leur étude des conceptions des

étudiants au sujet de l'amourétudiants au sujet de l'amour

Dans l’expérience 1, les sujets devaient décrire ce qu'ils Dans l’expérience 1, les sujets devaient décrire ce qu'ils avaient expérimenté lorsqu'ils étaient "tombés amoureux" avaient expérimenté lorsqu'ils étaient "tombés amoureux"

pour la 1ère foispour la 1ère fois

Plus de la moitié des sujets ont utilisé des expressions qui Plus de la moitié des sujets ont utilisé des expressions qui relèveraient des métaphores conceptuelles "LOVE IS A relèveraient des métaphores conceptuelles "LOVE IS A UNITY", "LOVE IS A NATURAL FORCE", et "LOVE UNITY", "LOVE IS A NATURAL FORCE", et "LOVE

IS PHYSICAL CLOSENESS"IS PHYSICAL CLOSENESS"

Dans l’expérience 2, les sujets devaient lire 10 fragments Dans l’expérience 2, les sujets devaient lire 10 fragments de poésie amoureuse, suivis d'une liste de 5 métaphores de poésie amoureuse, suivis d'une liste de 5 métaphores

conceptuelles et ils devaient sélectionner la métaphore qui conceptuelles et ils devaient sélectionner la métaphore qui convenait le mieux à ces fragmentsconvenait le mieux à ces fragments

Les réponses se sont révélés très précises (autrement dit, Les réponses se sont révélés très précises (autrement dit, conformes au jugement préalable de juges)conformes au jugement préalable de juges)

Dans l’expérience 3, les sujets devaient lire les mêmes Dans l’expérience 3, les sujets devaient lire les mêmes fragments et choisir parmi une liste de 5 expressions fragments et choisir parmi une liste de 5 expressions

conventionnelles la plus appropriée (par exemple, "we conventionnelles la plus appropriée (par exemple, "we were sick with love")were sick with love")

La même conformité a été observéeLa même conformité a été observée

Enfin, dans l’expérience 4, on a examiné les déclarations et Enfin, dans l’expérience 4, on a examiné les déclarations et commentaires faits pendant la lecture de poèmes. et on a commentaires faits pendant la lecture de poèmes. et on a

constaté que 78% de ces affirmations correspondaient aux constaté que 78% de ces affirmations correspondaient aux conceptions métaphoriques sous-jacentesconceptions métaphoriques sous-jacentes

Ceci suggérerait que, en réalité, les poètes ne Ceci suggérerait que, en réalité, les poètes ne créent pas de nouvelles métaphores mais de créent pas de nouvelles métaphores mais de

nouveaux exemplaires de catégories pré-nouveaux exemplaires de catégories pré-existantesexistantes

Ces résultats, s'ils sont cohérents avec la théorie de la Ces résultats, s'ils sont cohérents avec la théorie de la métaphore conceptuelle, n'excluent pas pour autant métaphore conceptuelle, n'excluent pas pour autant

d'autres interprétationsd'autres interprétations

Le degré de ressemblance ou similitude entre les catégories Le degré de ressemblance ou similitude entre les catégories utilisées peut être suffisant pour conduire à ces résultats utilisées peut être suffisant pour conduire à ces résultats sans qu'il faille nécessairement attribuer aux différentes sans qu'il faille nécessairement attribuer aux différentes

métaphores de l'amour une structure propremétaphores de l'amour une structure propre

En outre, ces auteurs n’on pas opposé une situation En outre, ces auteurs n’on pas opposé une situation impliquant une métaphore conceptuelle à une autre impliquant une métaphore conceptuelle à une autre

impliquant la catégorie attributiveimpliquant la catégorie attributive

Dans le cadre d'une théorie qui ne fait pas dépendre la Dans le cadre d'une théorie qui ne fait pas dépendre la compréhension de la métaphore d'une structure compréhension de la métaphore d'une structure

métaphorique pré-existante, on peut envisager deux types métaphorique pré-existante, on peut envisager deux types de mécanisme : de mécanisme :

soit l'interprétation se fait en termes de traits émergents soit l'interprétation se fait en termes de traits émergents qui ne se trouvent dans chacun des deux concepts mis en qui ne se trouvent dans chacun des deux concepts mis en relation (par ex., dans l'expression « un cheveu dans la relation (par ex., dans l'expression « un cheveu dans la

soupe » le trait « dérangeant » n'est présent ni dans soupe » le trait « dérangeant » n'est présent ni dans « cheveu » ni dans « soupe », étant donc un cas de « cheveu » ni dans « soupe », étant donc un cas de

combinaison conceptuelle, cf. Tourangeau & Rips, 1991), combinaison conceptuelle, cf. Tourangeau & Rips, 1991),

soit par simple appréciation d'une relation de similitude soit par simple appréciation d'une relation de similitude (Katz, 1989)(Katz, 1989)

5. Modèle de 5. Modèle de Structuration SpatialeStructuration Spatiale (Coulson & Matlock, (Coulson & Matlock, 2001):2001):

la coordination entre plusieurs domaines conceptuelles la coordination entre plusieurs domaines conceptuelles crée, par « blending » (combinaison ou fusion), une crée, par « blending » (combinaison ou fusion), une

structure émergente propre (et temporaire) structure émergente propre (et temporaire)

Le sens métaphorique naît de l’information représentée Le sens métaphorique naît de l’information représentée dans ce réseau d’intégration conceptuelle dans ce réseau d’intégration conceptuelle

(« all the nurses at the hospital say that surgeon is a (« all the nurses at the hospital say that surgeon is a butcher » implique une coordination entre les structures butcher » implique une coordination entre les structures associées avec chirurgie et « butchery » - patient/animal associées avec chirurgie et « butchery » - patient/animal

mort, bistouri/gros couteau -, et la fusion des deux)mort, bistouri/gros couteau -, et la fusion des deux)

N400: son amplitude reflète la difficulté d’intégration avec N400: son amplitude reflète la difficulté d’intégration avec le contextele contexte

Coulson & Van Petten (2000):Coulson & Van Petten (2000):(1) He knows that whisky is a a strong intoxicant(1) He knows that whisky is a a strong intoxicant

(2) He knows that power is a strong intoxicant(2) He knows that power is a strong intoxicant(3) He used cough syrup as an intoxicant (coord. littérale)(3) He used cough syrup as an intoxicant (coord. littérale)

gradient de N400: (2) > (3) > (1), dû à la complexité des gradient de N400: (2) > (3) > (1), dû à la complexité des opérations de blendingopérations de blending

Tourangeau & Rips (1991): beaucoup de traits des Tourangeau & Rips (1991): beaucoup de traits des métaphores sont émergents, ne sont pas énoncés à propos métaphores sont émergents, ne sont pas énoncés à propos

des deux domaines (par exemple, respectabilité pour des deux domaines (par exemple, respectabilité pour « l’aigle est un lion parmi les oiseaux »« l’aigle est un lion parmi les oiseaux »

Gineste et al. (2000):Gineste et al. (2000):

(matériel de base: métaphores extraites de la poésie (matériel de base: métaphores extraites de la poésie française - française - 

ex. « votre bouche est un corail », de Pontors de Tyard; ex. « votre bouche est un corail », de Pontors de Tyard; « Sa bouche est un bouton de fleur », de Stanislas-Jean de « Sa bouche est un bouton de fleur », de Stanislas-Jean de

Bouffers; et « ta bouche est la blessure ardente du Bouffers; et « ta bouche est la blessure ardente du courage » d’Apollinaire)courage » d’Apollinaire)

ttâche: lire une expression métaphorique et produire trois âche: lire une expression métaphorique et produire trois concepts ou propriétés en relation avec elleconcepts ou propriétés en relation avec elle

Expérience 1Expérience 1

Attributs (en %) Attributs (en %) émergents du topique du véhicule communs émergents du topique du véhicule communs

64.7 15.8 18.5 0.5 64.7 15.8 18.5 0.5

mais cette tâche n’exclut pas la pertinence de l’attribut mais cette tâche n’exclut pas la pertinence de l’attribut émergent pour T et Vémergent pour T et V

(topique = domaine cible; véhicule = domaine source)(topique = domaine cible; véhicule = domaine source)

Expérience 2 - Expérience 2 - jugement, mesure du temps de réponsejugement, mesure du temps de réponse

La topique, ou le véhicule, ou la métaphore, suivi d’un La topique, ou le véhicule, ou la métaphore, suivi d’un attributattribut

T+T T+E V+V V+E M+T M+V M+ET+T T+E V+V V+E M+T M+V M+E

927 > 1104 991 > 1060 927 > 1104 991 > 1060 11861186 12181218 < 1173 < 1173

1.1. attribut E > T,V quand testé avec “prime” T ou Vattribut E > T,V quand testé avec “prime” T ou V—> attributs émergents ne sont pas saillants p/ T et V—> attributs émergents ne sont pas saillants p/ T et V

1.1. attribut T et V: réponse plus lente quand précédé de M attribut T et V: réponse plus lente quand précédé de M que de T ou Vque de T ou V

—> la métaphore, créant un sens émergent, a réduit —> la métaphore, créant un sens émergent, a réduit l’accès aux attributs de chaque termel’accès aux attributs de chaque terme

La plupart des attributs de chaque terme de la La plupart des attributs de chaque terme de la métaphore, n’étant pas pertinents, doivent être métaphore, n’étant pas pertinents, doivent être

ignorésignorés

« lawyers are sharks »: nager, vivre dans l ’océan, avoir « lawyers are sharks »: nager, vivre dans l ’océan, avoir des nageoires,...des nageoires,...

Mécanisme cognitif de suppressionMécanisme cognitif de suppression

Activation de ténacité, agressivitéActivation de ténacité, agressivité

Gernsbacher & Robertson (1999):Gernsbacher & Robertson (1999):

Vérification de « sharks are tenacious » plus rapide quand Vérification de « sharks are tenacious » plus rapide quand précédée de « lawyers are sharks » que quand précédée de précédée de « lawyers are sharks » que quand précédée de

« hammerheads are sharks »« hammerheads are sharks »

Pour la vérification de “sharks are good Pour la vérification de “sharks are good “swimmers”, le résultat opposé a été “swimmers”, le résultat opposé a été

observéobservé

(reproduit avec des sujets > 70 ans)(reproduit avec des sujets > 70 ans)

Ces résultats peuvent être interprétés aussi dans le Ces résultats peuvent être interprétés aussi dans le cadre d’une théorie d’inclusion de classes :cadre d’une théorie d’inclusion de classes :

le véhicule constitue un exemplaire typique de la catégorie le véhicule constitue un exemplaire typique de la catégorie superordonnée (hyperonyme), superordonnée (hyperonyme),

dans ce cas l’avocat est un membre de la catégorie des dans ce cas l’avocat est un membre de la catégorie des « êtres tenaces »« êtres tenaces »

Corrélats cérébraux du traitement des métaphoresCorrélats cérébraux du traitement des métaphores

Rapp et al. (2004): IRMfRapp et al. (2004): IRMfttâche: lire des phrases, métaphoriques ou non, et juger si âche: lire des phrases, métaphoriques ou non, et juger si

elles avaient une connotation positive ou négativeelles avaient une connotation positive ou négativetraitement de la métaphore: gyrus frontal inférieur gauchetraitement de la métaphore: gyrus frontal inférieur gauche

Eviatar & Just (2006): IRMfEviatar & Just (2006): IRMflecture d’histoires suivies par une phrase littérale (L), lecture d’histoires suivies par une phrase littérale (L),

métaphorique (M) ou ironique (I)métaphorique (M) ou ironique (I) dans le gyrus frontal inférieur gauche et temporal dans le gyrus frontal inférieur gauche et temporal

inférieur bilatéral, plus d’activation pour les phrases M inférieur bilatéral, plus d’activation pour les phrases M que pour les L et I que pour les L et I

dans les gyrii temporaux supérieur et médian droits plus dans les gyrii temporaux supérieur et médian droits plus d’activation pour les phrases I que pour les L (et d’activation pour les phrases I que pour les L (et

intermédiaire pour les M)intermédiaire pour les M)

Ces Ces données reflètent la sélection sémantique (soit la données reflètent la sélection sémantique (soit la sélection des traits saillants du véhicule à comparer avec la sélection des traits saillants du véhicule à comparer avec la

catégorie topique, soit l’attribution de catégorie)catégorie topique, soit l’attribution de catégorie)

patients cérébro-lésés:patients cérébro-lésés:

les lésions de l’hémisphère droit tendent à affecter la les lésions de l’hémisphère droit tendent à affecter la compréhension de l’ironie plus que la compréhension de la compréhension de l’ironie plus que la compréhension de la

métaphore, métaphore, l’inverse ayant lieu lors des lésions de l’hémisphère gauchel’inverse ayant lieu lors des lésions de l’hémisphère gauche

pour l’ironie: soit le traitement d’une intention pour l’ironie: soit le traitement d’une intention communicative soit la construction d’une narrative communicative soit la construction d’une narrative

cohérentecohérente

En ce qui concerne la compréhension de En ce qui concerne la compréhension de métaphores nouvelles:métaphores nouvelles:

Sotillo et al. (2005) - N400 dans le gyrus temporal Sotillo et al. (2005) - N400 dans le gyrus temporal supérieur DROIT (en accord avec données sur les supérieur DROIT (en accord avec données sur les

violations sémantiques)violations sémantiques)

Production de métaphoresProduction de métaphores

Dans la production de métaphores, il est intéressant Dans la production de métaphores, il est intéressant d'examiner le rôle joué par l'expérience de l'auteurd'examiner le rôle joué par l'expérience de l'auteur

Williams-Whitney, Mio et Whitney (1992) ont réalisé une Williams-Whitney, Mio et Whitney (1992) ont réalisé une expérience dans laquelle on comparait des textes produits expérience dans laquelle on comparait des textes produits en contexte autobiographique et non-autobiographiqueen contexte autobiographique et non-autobiographique

contexte autobiographique :contexte autobiographique :les sujets devaient verbaliser l’événement pendant lequel les sujets devaient verbaliser l’événement pendant lequel

ils avaient expérimenté le plus intensément soit de la honte ils avaient expérimenté le plus intensément soit de la honte soit de la fiertésoit de la fierté

contexte non-autobiographique : contexte non-autobiographique : les sujets étaient confrontés à deux scénarios où une fille, les sujets étaient confrontés à deux scénarios où une fille,

Sarah, était dans une situation provoquant soit de la honte Sarah, était dans une situation provoquant soit de la honte soit de la fierté, ils devaient se mettre à la place de ses soit de la fierté, ils devaient se mettre à la place de ses

parents, supposés être responsables pour le comportement parents, supposés être responsables pour le comportement de Sarah, et exprimer leurs réactions s’ils étaient de Sarah, et exprimer leurs réactions s’ils étaient

effectivement ses parentseffectivement ses parents

Dans chaque cas, ils devaient exprimer à la fois leurs Dans chaque cas, ils devaient exprimer à la fois leurs sentiments (“internal feelings”) et leurs actions sentiments (“internal feelings”) et leurs actions

Les sujets étaient soit des étudiants de cours d’écriture Les sujets étaient soit des étudiants de cours d’écriture narrative soit des étudiants de 1e année de psychologienarrative soit des étudiants de 1e année de psychologie

Les sujets expérimentés ont produit globalement plus de Les sujets expérimentés ont produit globalement plus de métaphores métaphores

Par ailleurs, les descriptions de métaphores contenaient Par ailleurs, les descriptions de métaphores contenaient plus de métaphores que les descriptions d’actionsplus de métaphores que les descriptions d’actions

% d’idées contenant des métaphores:% d’idées contenant des métaphores:

Condition (perspective)Condition (perspective)

Soi L’autre Soi L’autre Sentiments Actions Sentiments Actions Sentiments Actions Sentiments Actions

SujetsSujetsInexpérimentés 27 17 18 14Inexpérimentés 27 17 18 14

Expérimentés 34 20 49 21Expérimentés 34 20 49 21

Au-delà de ces effets principaux, on a constaté que seuls les Au-delà de ces effets principaux, on a constaté que seuls les sujets expérimentés ont produit beaucoup de métaphores sujets expérimentés ont produit beaucoup de métaphores en écrivant sur les sentiments de personnes hypothétiquesen écrivant sur les sentiments de personnes hypothétiques

L’habileté d’empathie ou de prise de rôle se développerait L’habileté d’empathie ou de prise de rôle se développerait avec l’expertise ou l’expérience de l’écriture avec l’expertise ou l’expérience de l’écriture

Cependant, il est possible aussi que l’habileté d’empathie Cependant, il est possible aussi que l’habileté d’empathie prédispose certains individus à poursuivre une écriture prédispose certains individus à poursuivre une écriture

créativecréative

Expressions idiomatiques: ce ne sont pas du langage Expressions idiomatiques: ce ne sont pas du langage littéral car indécomposables sémantiquement (changement littéral car indécomposables sémantiquement (changement

de sens suite à une transformation syntaxique: par ex. de sens suite à une transformation syntaxique: par ex. transformation passive de Jean a vu des chandelles ou de transformation passive de Jean a vu des chandelles ou de

Jean boit du petit lait)Jean boit du petit lait)

Oxymore (ou oxymoron): figure de l’impossibilité, Oxymore (ou oxymoron): figure de l’impossibilité, exprimant les contradictions de la vie (pensées et exprimant les contradictions de la vie (pensées et

sentiments conflictuels: sentiments conflictuels: « O heavy lightness! serious vanity!)« O heavy lightness! serious vanity!)(Octavio Paz: l’image poétique est une étreinte de réalités (Octavio Paz: l’image poétique est une étreinte de réalités

opposées »)opposées »)

Oxymore directe: les deux termes sont des antonymes Oxymore directe: les deux termes sont des antonymes (exemple: un homme féminin)(exemple: un homme féminin)

Oxymore indirecte: l’un des termes est un hyponyme Oxymore indirecte: l’un des termes est un hyponyme (exemple spécifique) de l’antonyme de l’autre terme (exemple spécifique) de l’antonyme de l’autre terme (un (un

mensonge honnmensonge honnête, l’antonyme serait « vrai »)ête, l’antonyme serait « vrai »)

La grande majorité des oxymores dans la poésie sont des La grande majorité des oxymores dans la poésie sont des oxymores indirectesoxymores indirectes

Combinaison de métaphore et d’oxymore: Combinaison de métaphore et d’oxymore: « La terre est « La terre est bleue comme une orange »bleue comme une orange »

Gibbs et Kearney (1994) Gibbs et Kearney (1994) ont demandé à des sujets de signaler aussi vite que possible ont demandé à des sujets de signaler aussi vite que possible

dès qu’ils estimaient avoir compris le sens d’une dès qu’ils estimaient avoir compris le sens d’une expression contenant une oxymore expression contenant une oxymore

(soit directe soit indirecte) (soit directe soit indirecte) et ensuite de juger sur une échelle de 1 à 7 le degré et ensuite de juger sur une échelle de 1 à 7 le degré

d’acceptabilité de l’oxymored’acceptabilité de l’oxymore

Appréciation CompréhensionAppréciation Compréhension Jugement (de 1 à 7) Temps de réponseJugement (de 1 à 7) Temps de réponse

Indirecte Indirecte high 4.23 2.607 high 4.23 2.607 medium medium 3.833.83 2.7782.778 low 4.27 low 4.27 2.8492.849

Directe Directe 3.68 3.6193.68 3.619

Les résultats ont montré que les oxymores les moins Les résultats ont montré que les oxymores les moins poétiques étaient les oxymores directes ainsi que les poétiques étaient les oxymores directes ainsi que les oxymores indirectes d’un degré de typicité moyenne oxymores indirectes d’un degré de typicité moyenne

(utilisant des exemplaires de typicité moyenne à l’intérieur (utilisant des exemplaires de typicité moyenne à l’intérieur de la catégorie) de la catégorie)

Etaient donc jugées comme plus poétiques les oxymores Etaient donc jugées comme plus poétiques les oxymores indirectes dont le degré de typicité était soit élevé soit indirectes dont le degré de typicité était soit élevé soit

faible faible

Par ailleurs, les oxymores indirectes à haut degré de Par ailleurs, les oxymores indirectes à haut degré de typicité conduisaient aux temps de réponse les plus rapidestypicité conduisaient aux temps de réponse les plus rapides

Ces résultats suggèrent que la compréhension et Ces résultats suggèrent que la compréhension et l’appréciation poétique reposent sur des processus l’appréciation poétique reposent sur des processus

différents et qui ne sont pas nécessairement corrélésdifférents et qui ne sont pas nécessairement corrélés

En outre, ils infirment l’idée suivant laquelle le langage le En outre, ils infirment l’idée suivant laquelle le langage le plus poétique exigerait un effort cognitif plus important plus poétique exigerait un effort cognitif plus important

pour être comprispour être compris

Le langage figuratif en tant qu’instrument de Le langage figuratif en tant qu’instrument de créativitécréativité

Neuroscience cognitive de la créativitéNeuroscience cognitive de la créativité

(l’habileté à produire des idées, des actes ou des (l’habileté à produire des idées, des actes ou des oeuvres nouveaux (originaux, inattendus) et oeuvres nouveaux (originaux, inattendus) et

appropriés (adaptés aux situations)appropriés (adaptés aux situations)

Les manifestations de la créativité sont toujours Les manifestations de la créativité sont toujours conscientesconscientes

La créativité peut La créativité peut être le résultat de processus de être le résultat de processus de contrôle délibéré (explicites) ou de processus contrôle délibéré (explicites) ou de processus

« intuitifs », spontanés (implicites); dans les deux « intuitifs », spontanés (implicites); dans les deux cas, les contenus peuvent résulter d’analyses cas, les contenus peuvent résulter d’analyses

cognitives ou de réactions émotionnellescognitives ou de réactions émotionnelles

RRôle intégrateur du cortex préfrontalôle intégrateur du cortex préfrontal

antérieur à la fissure centrale, il ne reçoit pas antérieur à la fissure centrale, il ne reçoit pas d’information sensorielle directement et ne stocke d’information sensorielle directement et ne stocke

pas l’information à long termepas l’information à long terme

impliqué dans: la conscience auto-réfléchie, impliqué dans: la conscience auto-réfléchie, l’intégration temporelle, l’attention soutenue et l’intégration temporelle, l’attention soutenue et

dirigée, les fonctions sociales complexes, la pensée dirigée, les fonctions sociales complexes, la pensée abstraite, la flexibilité cognitive, la planification, les abstraite, la flexibilité cognitive, la planification, les actions volontaires, la mémoire de la sourde et de actions volontaires, la mémoire de la sourde et de travail, l’intentionnalité (« la théorie de l’esprit »)travail, l’intentionnalité (« la théorie de l’esprit »)

VMPFC: cortex préfrontal ventro-médian:VMPFC: cortex préfrontal ventro-médian:

critique pour intérioriser les valeurs sociales et critique pour intérioriser les valeurs sociales et culturellesculturelles

permet d’évaluer les conséquences pour la permet d’évaluer les conséquences pour la personne de son propre comportement et dans ce personne de son propre comportement et dans ce

processus les émotions (connexions très riches avec processus les émotions (connexions très riches avec le système limbique) interviennent dans la prise des le système limbique) interviennent dans la prise des décisions qui nous apparaissent comme logiques et décisions qui nous apparaissent comme logiques et rationnelles (Damasio et le cas de Phineas Gage)rationnelles (Damasio et le cas de Phineas Gage)

richement connecté aussi au cortex cingulairerichement connecté aussi au cortex cingulaire

DLPFC: cortex préfrontal dorso-latéral:DLPFC: cortex préfrontal dorso-latéral:

se serait développé à partir du tissu hippocampique se serait développé à partir du tissu hippocampique est richement connecté aux lobes TOP (temporaux, est richement connecté aux lobes TOP (temporaux, occipitaux, pariétaux), dont il reçoit l’informationoccipitaux, pariétaux), dont il reçoit l’information

il envoie surtout de l’information aux cortex il envoie surtout de l’information aux cortex moteursmoteurs

il ne reçoit pas d’innervation directe des structures il ne reçoit pas d’innervation directe des structures sub-corticales comme l’amygdale impliquées dans sub-corticales comme l’amygdale impliquées dans

le comportement affectifle comportement affectifles lésions du DLPFC ne conduisent pas à des les lésions du DLPFC ne conduisent pas à des

changements de personnalité ou des affectschangements de personnalité ou des affects

DLPFC: cortex préfrontal dorso-latéral:DLPFC: cortex préfrontal dorso-latéral:

gauche: impliqué dans la récupération de gauche: impliqué dans la récupération de l’information sémantiquel’information sémantique

droit: impliqué dans l’attention soutenuedroit: impliqué dans l’attention soutenue

Deux modes de traitement impliqués dans la Deux modes de traitement impliqués dans la créativité:créativité:

délibéré et intuitif (attention focalisée et floue)délibéré et intuitif (attention focalisée et floue)

la persévération (observée dans les cas de lésion la persévération (observée dans les cas de lésion frontale) empêche la pensée créative, qui implique frontale) empêche la pensée créative, qui implique la cassure des patrons de pensée conventionnels ou la cassure des patrons de pensée conventionnels ou

évidents; le cortex frontal est à la base de la évidents; le cortex frontal est à la base de la flexibilité cognitive et de la libertéflexibilité cognitive et de la liberté

La créativité comme un processus darwinien, La créativité comme un processus darwinien, de variation et sélection, rendant possible la de variation et sélection, rendant possible la

nouveauté et l’adaptabiliténouveauté et l’adaptabilitéil faut un processus de sélection pour déterminer il faut un processus de sélection pour déterminer

quelles idées sont vraiment adaptatives (donc quelles idées sont vraiment adaptatives (donc véritablement créatives)véritablement créatives)

parmi la grande masse des combinaisons d’idées parmi la grande masse des combinaisons d’idées engendrées par notre système mentalengendrées par notre système mental

Rôle du cortex préfrontal:Rôle du cortex préfrontal:

— évaluer le caractère approprié d’une nouvelle — évaluer le caractère approprié d’une nouvelle penséepensée

— mobiliser l’arsenal des processus exécutifs — mobiliser l’arsenal des processus exécutifs (maintien de l’attention, récupération des (maintien de l’attention, récupération des

connaissances pertinentes, intégration, connaissances pertinentes, intégration, raisonnement abstrait, etc.)raisonnement abstrait, etc.)

— mise en forme ou implémentation, en accord — mise en forme ou implémentation, en accord avec les buts et exigeant une haute « technicité » ou avec les buts et exigeant une haute « technicité » ou

expertiseexpertise

Le mode délibéré de traitement permet Le mode délibéré de traitement permet l’orientation vers un problème particulier, mais l’orientation vers un problème particulier, mais

son désavantage est de limiter l’espace des son désavantage est de limiter l’espace des solutionssolutions

définition de M.A. Boden (1998) de pensée définition de M.A. Boden (1998) de pensée créatrice: « l’exploration d’un espace conceptuel créatrice: « l’exploration d’un espace conceptuel

structuré »structuré »

Le mode de traitement spontané ou implicite Le mode de traitement spontané ou implicite constitue le mécanisme sous-jacent à l’intuition constitue le mécanisme sous-jacent à l’intuition

(quand le système attentionnel ne contrôle pas le (quand le système attentionnel ne contrôle pas le contenu de la conscience)contenu de la conscience)

Pendant le sommeil REM inactivité préfrontale Pendant le sommeil REM inactivité préfrontale relative, distorsions du temps (échanges entre relative, distorsions du temps (échanges entre

passé, présent et futur), diminution du contrôlepassé, présent et futur), diminution du contrôle

les rêves: résultat des tentatives du cerveau de les rêves: résultat des tentatives du cerveau de donner un sens aux représentations activées en donner un sens aux représentations activées en

dehors des capacités intégratives du cortex dehors des capacités intégratives du cortex préfrontal - néanmoins, une certaine cohérence préfrontal - néanmoins, une certaine cohérence

émerge due à la nature associative des activationsémerge due à la nature associative des activations

ils représentent un potentiel de créativitéils représentent un potentiel de créativité

La richesse des informations relatives à des La richesse des informations relatives à des domaines spécifiques constitue une condition de la domaines spécifiques constitue une condition de la créativité: pas « d’inventions » si les informations créativité: pas « d’inventions » si les informations représentées dans le système TOP sont pauvresreprésentées dans le système TOP sont pauvres

Le mode délibéré de traitement peut s’appliquer Le mode délibéré de traitement peut s’appliquer aussi à des contenus affectifsaussi à des contenus affectifs

en psychothérapie les ressources attentionnelles en psychothérapie les ressources attentionnelles sont appliquées à la récupération de souvenirs sont appliquées à la récupération de souvenirs

affectifs et à leur utilisation en mémoire de travail affectifs et à leur utilisation en mémoire de travail de manière à promouvoir des découvertes (la de manière à promouvoir des découvertes (la

compréhension de soi)compréhension de soi)

Le mode spontané de traitement:Le mode spontané de traitement:

exemple d’utilisation des connaissances - Einstein a exemple d’utilisation des connaissances - Einstein a pensé à la relativité en s’imaginant chevauchant un pensé à la relativité en s’imaginant chevauchant un

faisceau de lumièrefaisceau de lumière

combinaison avec les expériences émotionnelles - combinaison avec les expériences émotionnelles - celles-ci engendrent un besoin très fort celles-ci engendrent un besoin très fort

d’expression créatriced’expression créatriceexemple: Picasso et Guernica, fondé sur la exemple: Picasso et Guernica, fondé sur la

compréhension de la souffrance humaine, de compréhension de la souffrance humaine, de l’injustice et de la peurl’injustice et de la peur

La créativité dans les arts:La créativité dans les arts:

longue période d’immersion profonde dans le longue période d’immersion profonde dans le travail de l’expressiontravail de l’expression

(approfondissement de l’habileté) (approfondissement de l’habileté)

ensuite davantage fondée sur les réactions ensuite davantage fondée sur les réactions émotionnelles qu’à la quantité et au degré émotionnelles qu’à la quantité et au degré d’abstraction des connaissances explicitesd’abstraction des connaissances explicites

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