UNIVERSITE PARIS XI UNITE DE FORMATION ET DE RECHERCHE
FACULTE DE PHARMACIE DE CHATENAY-MALABRY ANNEE : 2006 N°……………
THÈSE Présentée
A L’UNITE DE FORMATION ET DE RECHERCHE
FACULTE DE PHARMACIE DE CHATENAY-MALABRY
DE L’UNIVERSITE PARIS XI
Pour l’obtention du diplôme d’Etat de
DOCTEUR EN PHARMACIE
PAR : Morgan REMOLEUR
Né le 25/VIII/1978 à Paimpol (Côtes d’Armor)
Titre de la thèse :
Pourquoi le pharmacien doit-il se recentrer vers son cœur
de métier ? Et, comment ?
Présentée et soutenue publiquement le vendredi 29 septembre 2006 à 9H30
Directeur de thèse : Madame van den Brink Hélène, Professeur
JURY DE LA THESE
Président : Monsieur Fouassier Eric, Professeur
Membre : Monsieur Garrigue Jean-sébastien, Docteur en Pharmacie
2
A notre président de thèse,
Monsieur le Professeur Eric FOUASSIER, Docteur en droit et Docteur en Pharmacie,
Professeur de droit pharmaceutique et d’économie de santé à la Faculté de Pharmacie de
Châtenay-Malabry et à la Faculté de droit de Sceaux de l’Université Paris XI.
Nous sommes très sensible à l’honneur que vous nous faites de juger ce travail.
Pour vos grandes qualités humaines et professionnelles, nous vous témoignons ici toute notre
reconnaissance, notre gratitude et notre sincère respect.
3
A notre directeur de thèse,
Madame le Professeur Hélène van den BRINK, Docteur en droit et Docteur en Pharmacie,
Professeur de droit pharmaceutique et d’économie de santé, responsable de la filière officine
de la Faculté de Pharmacie de Châtenay-Malabry de l’Université Paris XI.
Pour avoir accepter de diriger cette thèse, avoir su me guider et m’encourager à
entreprendre et à achever ce travail,
Veuillez trouver ici la preuve de ma sincère reconnaissance.
.
4
A notre juge,
Monsieur Jean-sébastien GARRIGUE, Docteur en Pharmacie.
Tu nous fais l’honneur de juger notre travail.
Nous te remercions pour ta sympathie et les qualités humaines dont tu fais preuve.
Trouve ici tous nos remerciements.
.
5
A Madame Patricia BUFFAT et tout le service de la scolarité de la Faculté de Pharmacie de
Châtenay-Malabry,
Pour nous avoir soutenus lors de notre périple associatif et estudiantin, et pour l’aide
précieuse que vous nous avez apporté pour achever ce travail.
6
A mes grands-parents, mes parents, mon frère, ma belle-soeur, ma sœur,
Pour le soutien et le dévouement dont vous avez fait preuve toutes ces années, Vous m’avez
encouragé à persévérer et à lutter pour réussir,
Je ne trouverai jamais les mots pour vous exprimer mon affection, ma reconnaissance et mon
attachement…
7
A tous mes amis, de la faculté, du lycée et d’ailleurs,
Pour tous les bons moments que nous avons pu passé ensemble sur un terrain, une piste,
autour d’une table ou dans un lit…
8
« La pharmacie est une collection de sciences, un art et une profession »
Pr. Léon Guignard – 1913
9
POURQUOI ?
• Le pharmacien titulaire d’une officine possède une véritable compétence de professionnel de santé en tant que spécialiste du médicament par sa formation, mais présente une carence en compétence entreprenariale ;
• L’émergence de nouvelles missions et les nouveaux champs d’application liés à l’acte pharmaceutique augmentent encore la Valeur Ajoutée de ce professionnel de santé au niveau de son cœur de métier tout en légitimant leur monopole pharmaceutique ;
• La responsabilité du pharmacien face à son client s’accroît, tant par sa nature contractuelle que par son périmètre expansif. Il doit donc établir une relation fondée sur la confiance de son expertise avec son patient ;
• Le pharmacien titulaire se doit d’être proche de son personnel pour le manager, et de ses clients pour les conseiller.
LE PHARMACIEN TITULAIRE DOIT SE RECENTRER VERS
SON CŒUR DE METIER
COMMENT ?
• De nombreux fournisseurs offrent leur service au pharmacien d’officine : de l’expert en transaction au banquier en passant par l’expert comptable …
• Les grossistes-répartiteurs sont passés de simples fournisseurs à de véritables prestataires de services afin de faciliter l’exercice officinal au quotidien.
• Les groupements de pharmaciens dont la mission première était d’ordre économique, offrent de plus en plus de services à leurs adhérents pour les accompagner dans la gestion entreprenariale de leur officine.
LES FREINS
Aucun partenaire ne prend en charge la gestion de sa carrière : de la pré installation à la vie entreprenariale ;
Absence de partenaire qui éclaire
sur le marché des groupements ;
Défaut de visibilité du marché fournisseurs et donc d’aide dans le choix de ses prestataires ;
Aucun accompagnement dans la
relation entre le pharmacien et legrossiste-répartiteur et en particulier dans la négociation commerciale.
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WHY?
• The pharmacist owning a pharmacy is a health professional who has a real skill concerning medicines thanks to his studies, but he often lacks skills in management.
• The arrival of new missions and new spheres of activity linked to the pharmaceutical act increase his quality as health professional.
• The responsibility of the pharmacist in front of his customer is risen by the mutual contract as well as the extended area of public health. He must have a relation to his patient based on confidence.
• The pharmacist is supposed to be close to his employees in order to manage them and to his customers in order to advise them.
The pharmacist owning a pharmacy must focus on
his core business
HOW?
• Many suppliers offer the pharmacist different services: accountants, bankers, traders…
• Wholesaler became from simple suppliers to service providers in order to make the daily running easier.
• Pharmacy groups whose first mission was economical now offer more and more services to their members to help them.
BRAKES No help
To open a pharmacy.
To find a pharmacy group.
To choose suppliers.
To negotiate prices with
suppliers.
In everyday running of the business.
11
TABLE DES MATIERES
ACRONYMES .................................................................................................................................................... 13 INTRODUCTION............................................................................................................................................... 14 1 POURQUOI LE PHARMACIEN DOIT-IL SE RECENTRER VERS SON CŒUR DE METIER ?15
1.1 LE CŒUR DE METIER DE L’OFFICINE : LE PATIENT ............................................................................... 15 1.1.1 Sa Formation................................................................................................................................. 15
1.1.1.1 Des études scientifiques en inadéquation avec la pratique professionnelle ......................................... 17 1.1.1.2 Un entrepreneur mal formée................................................................................................................ 18 1.1.1.3 La Formation Continue........................................................................................................................ 18
1.1.2 Le contexte économique ................................................................................................................ 19 1.1.2.1 L’évolution du nombre d’officines...................................................................................................... 20 1.1.2.2 L’évolution de l’économie de l’officine .............................................................................................. 20
1.1.3 La dualité du titulaire pharmacien / entrepreneur........................................................................ 21 1.1.4 Le cœur de métier de l’officine...................................................................................................... 22 1.1.5 « Externaliser » pour mieux travailler .......................................................................................... 24
1.2 DE NOUVELLES MISSIONS EMERGENT POUR LE PROFESSIONNEL DE SANTE ET SON EQUIPE ................. 26 1.2.1 La Substitution du princeps par le générique................................................................................ 27 1.2.2 Entre déremboursement et automédication................................................................................... 28 1.2.3 Le Maintien A Domicile ................................................................................................................ 30 1.2.4 La sortie de la réserve hospitalière de nombreuses spécialités..................................................... 32 1.2.5 Le Dossier Médical Personnel ...................................................................................................... 34 1.2.6 L’acte pharmaceutique repensé .................................................................................................... 34
1.2.6.1 La Prescription Pharmaceutique (Grande-Bretagne) ........................................................................... 35 1.2.6.2 L’Opinion Pharmaceutique (Québec).................................................................................................. 36 1.2.6.3 La Consultation Pharmaceutique (Australie)...................................................................................... 36
1.3 UNE RESPONSABILITE EN PLEINE CROISSANCE.................................................................................... 37 1.3.1 Quatre types de responsabilité « cumulables » ............................................................................. 37 1.3.2 La responsabilité de droit commun du pharmacien titulaire ........................................................ 39
1.3.2.1 La responsabilité civile : une réparation « privée » ............................................................................. 39 1.3.2.2 La responsabilité pénale : une sanction « publique »........................................................................... 40
1.3.3 La responsabilité disciplinaire : une sanction disciplinaire ......................................................... 41 1.3.4 La responsabilité liée aux prestations sociales ............................................................................. 41 1.3.5 Une responsabilité qui s’accroît pour le pharmacien titulaire ..................................................... 41
1.4 UN PERSONNEL A MANAGER ET UNE CLIENTELE A CHOUCHOUTER ..................................................... 43 1.4.1 La gestion des Ressources Humaines............................................................................................ 43
1.4.1.1 Travailler en équipe............................................................................................................................. 44 1.4.1.2 Responsabiliser.................................................................................................................................... 45 1.4.1.3 Former ................................................................................................................................................. 45 1.4.1.4 Qualité et Contrôle .............................................................................................................................. 45 1.4.1.5 Intéresser ............................................................................................................................................. 46
1.4.2 La gestion de la Relation Clientèle ............................................................................................... 46 2 COMMENT LE TITULAIRE PEUT-IL SE RECENTRER VERS SON CŒUR DE METIER ? .... 48
2.1 DE NOMBREUX FOURNISSEURS QUI PEUVENT ETRE DE VERITABLES PARTENAIRES ............................. 48 2.1.1 Le Transactionnaire : la connaissance du marché ....................................................................... 49 2.1.2 Le Banquier : le gestionnaire du portefeuille................................................................................ 49 2.1.3 L’Assureur : un partenaire indispensable..................................................................................... 50 2.1.4 L’Editeur de logiciels : un collaborateur simplifiant la vie du pharmacien ................................. 50 2.1.5 L’Expert-comptable : un associé au quotidien.............................................................................. 51 2.1.6 Le Spécialiste de la communication : Le high-tech à l’officine..................................................... 51 2.1.7 La Formation Continue : Indispensable pour rester compétitif .................................................... 52
2.1.7.1 Le domaine médical, pourquoi ? ......................................................................................................... 52 2.1.7.2 Le domaine entreprenarial, évidemment ! ........................................................................................... 53 2.1.7.3 Où s’adresser ? .................................................................................................................................... 53
2.2 LE GROSSISTE-REPARTITEUR, UN PARTENAIRE A PART ENTIERE......................................................... 54 2.2.1 Une position stratégique dans la distribution du médicament ...................................................... 54 2.2.2 Un prestataire de services de plus en plus complet....................................................................... 56
12
2.3 LES GROUPEMENTS DE PHARMACIENS : L’UNION FAIT LA FORCE ! ..................................................... 56 2.4 MAIS QUELS SONT LES FREINS QUI PERSISTENT POUR « UN BON ENTREPRENEUR AU COMPTOIR » ?.... 58
2.4.1 Aucun partenaire ne prend en charge la gestion de sa carrière sur le long terme ....................... 58 2.4.1.1 La pré installation................................................................................................................................ 58 2.4.1.2 La vie entreprenariale du titulaire........................................................................................................ 59
2.4.2 Nécessité d’accompagner la relation grossiste-répartiteur/pharmacien ...................................... 60 2.4.3 Comment choisir son groupement de pharmaciens ?.................................................................... 61 2.4.4 Eclairer le pharmacien face au marché des fournisseurs ............................................................. 61 2.4.5 Quel pourrait être ce partenaire ? ................................................................................................ 61
CONCLUSION.................................................................................................................................................... 63 ANNEXES ........................................................................................................................................................... 64
TABLE DES ANNEXES......................................................................................................................................... 65 ANNEXE I : GLOSSAIRE ..................................................................................................................................... 66 ANNEXE II : LA FORMATION DU FUTUR PHARMACIEN EN TROIS DIMENSIONS.................................................... 68 ANNEXE III : SERVICES PROPOSES PAR LES GROUPEMENTS DE PHARMACIENS .................................................. 73 ANNEXE IV : CLASSIFICATION DES MEDICAMENTS A PRESCRIPTION RESTREINTE ............................................. 74 ANNEXE V : BIBLIOGRAPHIE............................................................................................................................. 75
13
ACRONYMES
AMO, Assurance Maladie Obligatoire AMC, Assurance Maladie Complémentaire CC, Code Civil CNOP, Conseil National de l’Ordre des Pharmaciens CSP, Code de la Santé Publique CSS, Code de la Sécurité Sociale DC, Dénomination Commune (anciennement DCI pour Dénomination Commune Internationale) DGCCRF, Direction Gle du Commerce, de la Concurrence et de la Répression des Fraudes FC, Formation Continue GIE, Groupe d’Intérêt Economique GMS, Grandes et Moyennes Surfaces GR, Grossiste-Répartiteur HCFPC, Haut Comité de la Formation Pharmaceutique Continue JO, Journal Officiel LFSS, Loi de Financement de la Sécurité Sociale MAD, Maintien A Domicile MDL, Marge Dégressive Lissée MG, Médecins Généralistes NHS, National Health Service ONDAM, Objectif National des Dépenses d’Assurance Maladie OP, Opinion Pharmaceutique OTC, Over The Counter PFHT, Prix Fabricant Hors Taxe PLV, Promotion sur le Lieu de Vente PME, Petite et Moyenne Entreprise PMF, Prescription Médicale Facultative PMO, Prescription Médicale Obligatoire PS, Professionnel de Santé RC, Relation Clients RH, Ressources Humaines SEL, Société d’Exercice Libéral SMR, Service Médical Rendu SPO, Spécialité sur Prescription médicale Obligatoire SPFR, Spécialité sur Prescription médicale Facultative Remboursable SPFNR, Spécialité sur Prescription médicale Facultative Non Remboursable UFR, Unité Fonctionnelle de Recherche VA, Valeur Ajoutée
14
INTRODUCTION
« 100% acteur de santé, 100% chef d’entreprise, le pharmacien titulaire d’une officine est
un professionnel de santé libéral qui pratique son métier dans un établissement commercial
voué à la santé publique.»
Le Collectif des groupements de pharmacien
Voilà tout l’enjeu conféré quotidiennement à ce professionnel de santé, véritable spécialiste
du médicament de notre système de soins, qui doit réussir à partager son temps de travail
entre ses clients, son personnel et son entreprise.
S’il est vrai que comme toute entreprise, les pharmaciens se doivent d’assurer la rentabilité
économique de leur officine pour en garantir leur survie, il ne faut pas qu’ils perdent de vue
le rôle qui leur est confié par l’Etat et la Société, de protecteur de la santé du Citoyen.
Afin de légitimer son monopole de la dispensation au détail du médicament, le pharmacien
d’officine doit se concentrer sur son activité première qui consiste à assurer la dispensation et
le suivi pharmaceutique de toute la population afin de lui offrir une médication personnalisée
et sécurisée.
Après avoir vu pourquoi il se doit d’occuper la plus grande partie de son temps au comptoir
afin de participer à la production de la Valeur Ajoutée apportée par le cœur de métier de la
pharmacie dont il est le responsable, nous nous attarderons sur les moyens dont dispose le
titulaire d’une officine pour y arriver et sur les freins qui persistent à l’en éloigner.
Le pharmacien ne doit jamais oublier que la gestion de la santé de son entreprise passe
avant tout par la gestion de la santé de sa clientèle...
15
1 POURQUOI LE PHARMACIEN DOIT-IL SE RECENTRER VERS SON CŒUR DE METIER ?
1.1 Le cœur de métier de l’officine : le patient
1.1.1 Sa Formation
Le pharmacien titulaire d’une officineA est avant tout un Professionnel de Santé (PS),
il a suivi une formation fondée sur une culture scientifique qui lui a permis par la suite
d’acquérir des compétences sur le fonctionnement du corps humain et de comprendre ses
interactions avec l’environnement.
C’est un acteur important du système de santé français, partenaire du médecin, il en est le
véritable spécialiste du médicament.
Le plus souvent, le futur étudiant a développé lors de ses études secondairesB des capacités
d’abstraction, de rigueur, de raisonnement ainsi qu’une réelle culture scientifique fondée sur
des connaissances et une approche expérimentale des sciences1, indispensables pour former
les fondations intellectuelles de ce futur PS.
Les études pharmaceutiquesC sont dispensées dans une des 24 Unités de Formation et de
Recherche (UFR) de pharmacie des universités habilitées. Elles mènent au diplôme d’Etat de
Docteur en Pharmacie au terme d’un déroulement en trois cycles, pour un cursus scientifique
allant de 6 à 9 ans.
Elles comportent des cours théoriques et des enseignements dirigés mais aussi de nombreux
enseignements pratiques, un stage hospitalier et trois stages en milieu professionnel.
A Art. L5125-1 du Code de la Santé Publique : On entend par officine, l'établissement affecté à la dispensation au détail des médicaments, … ainsi qu'à l'exécution des préparations magistrales ou officinales B En 2005, 99% des étudiants admis en deuxième année d’études de pharmacie sont titulaires d’un baccalauréat scientifique. C Ouvertes aux candidats titulaires d’un baccalauréat français (surtout scientifiques) ou d’un titre admis en dispense, les candidats étrangers doivent justifier d’un diplôme sanctionnant une formation d’un niveau équivalent.
16
Ces études peuvent être représentées selon trois axes :
• tout d’abord, un axe « Scientifique », qui est composé par toutes les matières en
prolongement avec les études secondaires (mathématiques, physique/chimie et
sciences de la vie et de la Terre), connaissances indispensables à l’apprentissage d’un
métier du secteur de la santé (ex. : chimie organique) ;
• ensuite, un axe « Professionnel de santé », qui concerne la formation de l’étudiant sur
le médicament, et tout ce qui touche de près ou de loin, le secteur de la santé
(ex. : cardiologie) ;
• enfin, un axe « Entrepreneur », qui regroupe tout ce qui peut apporter au futur chef
d’entreprise des connaissances pour gérer une PME dans le secteur de la santé (ex. :
gestion et management d’une officine).
Entrepreneur
Professionnelde la santé
Scientifique
17
1.1.1.1 Des études scientifiques en inadéquation avec la pratique professionnelle
Depuis longtempsA et maintenant encore, les étudiants en pharmacie ne sont pas
véritablement formés pour devenir commerçants ou chefs d’entreprise et ne possèdent pas non
plus les connaissances administratives inhérentes au métier de titulaire2.
Au cours de ses études, le futur pharmacien d’officine acquiert les bases scientifiques
(premier cycle) nécessaires à l’apprentissage de la complexité du médicament, « le toxique
qui soigne », et devient le pendant du médecin généraliste concernant les pathologies
humaines (deuxième et troisième cycle) mais ils n’acquièrent malheureusement que très peu
de compétences entreprenariales. (VOIR ANNEXE II)
Jusqu’à la fin du deuxième cycle universitaire, les étudiants n’appréhendent que très
partiellement leur future professionB, ils en sont encore à l’apprentissage scientifique…
La spécialisation du pharmacien n’intervient qu’au début du troisième cycle. Il existe donc
inévitablement un grand écart entre les études et la pratique quotidienne de la profession,
comment pourrait-il en être le contraire ?
Un exemple, depuis longtemps une réalité, la réorientation professionnelle est fréquente :
revenir à l’officine après quelques années d’industrie pose en effet quelques questions.
En effet, après de nombreuses années d’exercice industriel, le pharmacien a oublié ses
connaissances du médicament officinal, de sa délivrance et de toute la pratique
professionnelle associée. De nos jours, le retour vers l’officine est simple : travailler comme
pharmacien adjoint est possible sans aucune mise à niveau, et 6 mois d’exercice officinal
permettent de s’installer. Cette facilité pose un problème de compétence et de responsabilité
du pharmacien qui revient à l’officine.
Le pharmacien titulaire présente donc une carence en formation pragmatique du métier de
dispensateur du médicament lorsqu’il vient d’une carrière initiale industrielle mais dans tous
les cas, un manque de compétence pour diriger une entreprise générant en moyenne plus d’un
million de Chiffre d’Affaires (CA) annuelC…
A Le décret du 9 juillet 1909 réduit la durée du stage officinal de trois à une année (décret qui instaure l’unicité du diplôme de pharmacien). B Futurs industriels, officinaux,… C En 2005, 1.2 million € de CA annuel en moyenne.
18
Six années d’études ne pourraient-elles pas suffire à former ces généralistes du médicament ?
1.1.1.2 Un entrepreneur mal formée
La formation initiale scientifique du futur titulaire d’une officine lui offre en effet le droit de
diriger une officine3 mais malheureusement pour lui, celui-ci se trouve le plus souvent perdu à
la remise des clefs…
Le jeune diplômé n’est pas prêt au sortir de ses études ou même après quelques années en tant
que pharmacien adjoint ou remplaçant, à devenir un véritable chef d’entreprise de PME.
En effet, bien que les compétences d’un professionnel soient composées par la juxtaposition
de sa formation (initiale et continue) avec son expérience de l’exercice au quotidien, le
spécialiste du médicament ne peut posséder une expertise réelle d’entrepreneur s’il souhaite
conserver et appliquer ses compétences de PS…
1.1.1.3 La Formation Continue
La Formation pharmaceutique Continue4 (FPC) qui complète la Formation Initiale devient
obligatoire par la loi du 4 mars 2002A ainsi que par le décret n°2006-651 du 2 juin 2006 relatif
à la formation pharmaceutique continue, une bénédiction pour la profession et pour les
malades.
En effet grâce à la FPC, la légitimité de la profession pour le monopole de la pharmacie se
renforce en même temps que l’homogénéité de la qualité du service proposé dans les
officines.
Deux orientations de formation continue existent :
• la Formation Pharmaceutique Continue qui a pour objectif d’améliorer les
compétences du PS : spécialisation, mise à niveau,…
• la Formation Continue Entreprenariale qui permet d’améliorer ses compétences
pour une meilleure gestion de son officine, en particulier afin de pouvoir dialoguer
avec ses partenaires du quotidien (grossiste répartiteur, expert-comptable,…)
Le pharmacien titulaire d’une officine a donc suivi une formation scientifique qui lui confère
une véritable compétence de PS en tant que spécialiste du médicament, mais présente une
réelle carence en compétence entreprenariale. A Loi du 4 mars 2002, dite Loi « Kouchner » sur les droits des malades et la qualité du système de santé, Art. L 4236-1 à 6 du Code de la Santé Publique.
19
1.1.2 Le contexte économique La distribution pharmaceutique en détail est un secteur dynamique qui dégage une
profitabilité élevée avec un taux de marge commerciale proche des 29% en 2005.
EVOLUTION COMPAREE DE L’ENVIRONNEMENT ECONOMIQUE OFFICINAL (Source : INTERFIMO, mars 2006)
En dépit d’une économie très encadrée, les marges de manœuvre financières du réseau
officinal demeurent confortables, la croissance de ce secteur est en partie due à sa
modernisation et à la professionnalisation que les groupements ont permis d’impulser…
Il n’en demeure pas moins que l’économie de l’officine est aujourd’hui menacée par :
• la baisse du taux moyen de la marge brute ;
• l’administration par les pouvoirs publics en moyenne d’environ 80 % du CA
officinalA ;
• une réglementation stricteB, voire conservatrice, qui limite le développement
commercial du réseau5;
• la volonté de la grande distribution de remettre en cause le monopole officinal6 sur une
partie du marché de l’automédication.
A Spécialités Remboursables effectivement Remboursées B Publicité interdite, remises commerciales plafonnées, conditions limitées d’ouverture du capital des officines, etc.
20
En contrepartie, des évolutions récentes et à venir viennent justifier l’activité officinale
comme le droit à la substitution ou les nombreuses sorties de certains médicaments de la
réserve hospitalière.
Les pharmaciens d’officine doivent saisir cette opportunité en suivant l’expansion de leur
exercice quotidien et en confortant leur place là où ils apportent toute leur expertise et où ils
conservent le monopole scientifique pour le bienfait de la santé de leurs clients et… de
l’avenir de leur profession !
1.1.2.1 L’évolution du nombre d’officines Au 1er janvier 2006, selon les données communiquées par le Conseil de l’Ordre National des
Pharmaciens (CNOP)7, la France métropolitaine comptait 22 610 pharmaciesA, soit en
moyenne une pharmacie pour 2 669 habitants.
Les dispositions réglementaires limitent la concurrence au sein d’une même zone
géographique, en effet :
• l’ouverture, le transfert et le regroupement d’officines sont strictement réglementés par
les pouvoirs publics8 ;
• le maillage du circuit officinal est défini sur la base d’une répartition géographique par
tranche de population9.
Le nombre d’officines, après avoir fortement augmenté entre les années 1970 et 1995, a
amorcé une stagnation qui a tendance à une faible régression régulière depuis quelques années
en raison de la fermeture non compensée de quelques points de vente et au regroupement de
certaines d’entre elles.
1.1.2.2 L’évolution de l’économie de l’officine Proche de 5%10, la croissance du CA se tasse légèrement depuis 2001 mais reste dans la
continuité des années précédentes.
Le monopole pharmaceutique11 est à la fois un bienfait pour le pharmacien car lui seul peut
vendre des médicaments et les articles inscrits au monopole, mais également, car son CA est
largement dépendant de ce monopole.
A 22 610 pharmacies d’officine ; 28 110 pharmaciens titulaires ; 53,94% de femmes.
21
Le pharmacien a une rémunération particulière, fixée par l’Etat, qui dépend à la fois du
nombre de boîtes (spécialités pharmaceutiques) vendues et du statut du médicament
(remboursable ou non, stupéfiants,…) : sa marge est réglementée, dégressive et lisséeA
(MDL) sur tous les médicaments remboursables et libres sur tous les autres produits qu’ils
soient médicaments non remboursables ou produits et objets agréés à la vente en officine par
arrêté.
Sa rémunération marginale ne tient pas compte de la responsabilité, du temps passé ou de la
difficulté de dispensation.
Afin de compenser l’érosion accrue du taux de Marge Brute, et de circonscrire la baisse du
taux de rentabilité, il est nécessaire de suivre la progression de l’activité et de maîtriser la
croissance des charges d’exploitation.
La concurrence s’active donc entre les officines, visible par les multiples moyens déployés
par les titulaires d’officine pour fidéliser la clientèle (merchandising,…).
Les pharmaciens doivent, s’ils veulent rester compétitifs, anticiper stratégiquement leurs
nouvelles missions et se recentrer sur leur cœur de métier en externalisant les activités
officinales transversales.
1.1.3 La dualité du titulaire pharmacien / entrepreneur
L’officine est le lieu de dispensation au détail du médicament, c’est à la fois un commerce, le
pharmacien vit indirectement de son CA, et un lieu de Santé Publique, il veille à la protection
de la santé de ses concitoyens et à leur bien-être.
Le pharmacien appartient donc en même temps à la catégorie socioprofessionnelle des
professions libérales (comme les médecins) et à celle des commerçants (très souvent
surnommés les « épiciers » ou « apothicaires »B).
La place du pharmacien se trouve entre le médecin et le patient et non entre le
producteur et le consommateur !
A Dans notre pays la marge du pharmacien sur les spécialités remboursables n'est pas fixe, il s'agit d'une marge dégressive lissée instaurée en 1990, modifié en 2001 puis par l’arrêté du 12/02/04. Comparable aux systèmes des tranches d'imposition, la MDL définit 3 tranches successives selon le PFHT (+ forfait de 0.53€ par boîte) et ayant chacune un coefficient de marge différent (0-22,9€ : 26.10% ; 22.9-150€ : 10% et >150€ : 6%) B Sur WORD, le logiciel de traitement de texte de MICROSOFT, les synonymes proposés pour « pharmacien » sont apothicaire, potard ou épicier. De plus, pour le terme « pharmacie », les propositions sont : officine, magasin, boutique, droguerie ou drugstore.
22
Le pharmacien titulaire est un chef d’entreprise pas comme les autres, en effet, il est à la fois
le gestionnaire de l’entreprise et le chef d’orchestre de la dispensation du médicament...
PATIENTPATIENTMEDECINMEDECIN PHARM ACIEN
CONSOMMATEURCONSOMMATEUR
PRODUCTEURPRODUCTEUR
ENTREPRENEUR
Afin de légitimer son rôle de professionnel de santé, le pharmacien se doit d’aborder sa
clientèle de manière originale :
• lorsqu’il prodigue une vente de parapharmacie, le consommateur est un client ;
• quand il dispense un médicament, le consommateur devient patient…
C’est là tout l’enjeu du métier du pharmacien titulaire : diriger une entreprise et assurer la
rentabilité de son officine tout en conservant le caractère de régulateur et de bien veilleur de la
consommation des médicaments.
1.1.4 Le cœur de métier de l’officine
De tous les Professionnels de Santé, le pharmacien est le plus accessible, il suffit d’entrer dans
une pharmacie, sans rendez-vous préalable, pour le rencontrer. Sa disponibilité, sa
connaissance des médicaments et son respect du secret professionnel sont autant de raisons
d’aller, avec confiance, lui demander conseil.
Les pharmaciens ont compétence pour expliquer les conditions et les conséquences de la prise
de médicaments, l’importance du respect des posologies et des précautions d’emploi.
Au comptoir de sa pharmacie, il assure quatre fonctions très particulières :
23
• le contrôle de la prescription du médecin au regard des connaissances reconnues
par son diplôme ;
• le complément de l’ordonnance ;
• le conseil au patient ;
• la dispensation (la remise) du médicament.
« Pour moi, le médecin qui ne peut pas s’appuyer sur un pharmacien de premier ordre est
un général qui va à la bataille sans artillerie » Dr Knock s’adressant au pharmacien Mousquet, Scène III, roman de Jules Romains
Pharmacieou
Groupement
TERRITOIRE
Grossiste répartiteurLaboratoires pharmaceutiques
SystSystèèmeme
du mdu méédicamentdicament
microéconomie
macroéconomie
Le périmètre des services
Le pharmacien assure à son comptoir une activité originale : conseil gratuit de prévention ou
de bon usage du médicament, conseil d’hygiène de vie, invitation à la consultation médicale,
vente dont le paiement est souvent différé avec les procédures de tiers payant.
Le périmètre des produits
De plus, le conseil du pharmacien ne se limite pas aux seuls médicaments. Il s’élargit aux
autres produits très hétérogènes, qu’il est autorisé à vendre comme les produits cosmétiques
d’hygiène, de santé ou de bien être, divers accessoires, du petit matériel médicochirurgical ou
des équipements respiratoires.
24
Le travail de pharmacien n’est pas uniquement de dispenser les médicaments en faisant
l’analyse de l’ordonnance et du patient à qui elle est adressée, il est également un acteur
indispensable de Santé Publique et doit promouvoir la prévention et la qualité des soins,
notamment la sécurité des actes professionnels12.
Il relaie efficacement, grâce au maillage officinal français, les campagnes de prévention
(tabac, alcool, drogues, épidémies comme le SIDA ou l’hépatite B, la vaccination, etc.)
Les missions du pharmacien
Prévenir
Soulager
Guérir
Conseiller
Alerter
Les rôles de PS du pharmacien peuvent donc se résumer ainsi : Prévenir (promotion de la
prévention), Soulager et guérir (par la dispensation pharmaceutique, etc.), Conseiller
(Donner de l’information au patient avec les médicaments) et Alerter (mission de Santé
Publique et de vigilance)…
1.1.5 « Externaliser » pour mieux travailler
Depuis maintenant deux décennies, les marchés industriels et en particulier celui du
médicament évoluent considérablement pour tenir compte de l’économie de marché qui
impose une recherche permanente de la rentabilité et passe inévitablement par la recherche de
l’optimisation de l’allocation des ressources rares.
Stratégiquement, de nombreuses entreprises se sont donc recentrées sur leur cœur de métier
où se trouve toute leur expertise et se sont mises à rechercher des savoir-faire experts à
l’extérieur, externalisant ainsi des services voire des fonctions toutes entières auprès de
sociétés de service spécialisées.
25
Ces éléments traduisent la volonté des entreprises de disposer d’un avantage concurrentiel en
recherchant l’efficience globale de l’officine, qui apparaît dans bien des cas comme une
condition de survie.
Pour une entreprise, le but premier de l’externalisation est de se recentrer vers son cœur de
métier et de confier à des prestataires extérieurs les activités qui ne lui apportent peu ou pas de
valeur ajoutée lorsque l’on prend en compte l’expertise humaine de l’entreprise.
L’entreprise externalisatrice se libère donc de certaines contraintes et concentre toutes ses
ressources sur son activité première tout en bénéficiant de l’expertise du prestataire dont
l’activité externalisée est pour lui le cœur de métier…
La plus grande flexibilité des prestataires à qui l’officine fait appel, permet d’envisager,
malgré les marges dégagées par le prestataire si la démarche est bien menée et le partenaire
soigneusement choisi, une réduction des coûts et donc un gain en part de marché.
Le personnel de l’entreprise doit économiser son temps, et ne plus s’attarder longuement à des
tâches chronophages.
La conséquence d’une externalisation des ressources : une double économie engendrée par un
pharmacien qui se recentre sur les activités pour lesquelles il est le plus compétent, et la
production plus efficiente par les partenaires de l’activité…
De meilleures conditions de travail pour le professionnel de santé et son équipe, une
rentabilité économique qui s’accroît pour l’entreprise, et souvent, une meilleure qualité de
service pour les patients : trois raisons pour penser à externaliser si ce n’est déjà fait…
26
1.2 De nouvelles missions émergent pour le professionnel de santé et son équipe
En un demi-siècle, la profession de pharmacien s’est considérablement modifiée : de
professionnel de la préparation des médicaments, puis de la délivrance des ordonnances,
le pharmacien est devenu un partenaire de la santé du patient.
Sa place au comptoir pour conseiller le « consommateur » de médicaments est donc de plus
en plus justifiée et nécessaire…
« Plus que jamais, le pharmacien est un acteur essentiel du parcours de soins. Du conseil
en automédication à l’organisation de la sortie de la réserve hospitalière en passant par la
mise en œuvre du maintien à domicile des patients, ses tâches sont aujourd’hui nombreuses
et exigeantes, à la hauteur de son rôle d’acteur de santé publique » Xavier Bertrand, ministre de la santé et des solidarités, extrait du discours prononcé
le 8 juin 2005 aux 20 ans du Quotidien du pharmacien.
Le 21 mars 2001, le Conseil de l’Europe a adopté une résolution qui incite les Etats membres
à garantir la qualité, la sécurité et l’efficacité des médicaments, à travers la reconnaissance du
rôle clé que tiennent les pharmaciens dans la gestion de la sécurité sanitaire13.
Il est donc nécessaire que ce professionnel de santé renforce aujourd’hui son rôle d’acteur
pivot du système de santé afin de :
• garantir au patient le meilleur profit thérapeutique ;
• placer la qualité, l’information et la complémentarité au cœur de l’exercice
pharmaceutique ;
• et, développer l’accès aux soins en réponse aux besoins évolutifs du patient.
27
1.2.1 La Substitution du princeps par le génériqueA
Accordé en juin 1999B, l’exercice de ce droit prévoit la substitution princeps/générique et
inter générique. Le pharmacien doit « en théorie », soit noter sur l’ordonnance le nom du
produit délivré, sa forme pharmaceutique et le nombre d’unités de prise, soit coller la
« vignette générique » sur l’ordonnance en face du princeps.
Au comptoir, le pharmacien est réglementairementC le seul à pouvoir effectuer cette
substitution. En effet, deux raisons expliquent cette obligation :
• sa connaissance des médicaments et des excipients (enjeu de Santé Publique) ;
• savoir expliquer la substitution aux patients et les convaincre (enjeu économique).
Le pharmacien s’est engagé, en tant que PS, à contrôler et rationaliser les dépenses de santé :
les génériques sont un exemple des efforts des pharmaciens, la substitution de génériques au
princeps permet de faire des économies sur le médicament mais les pharmaciens se heurtent
quotidiennement au conservatisme médicinalD et à l’ignorance des patients dû à l’asymétrie
d’information non prodigué par les institutions nationales.
Pour pousser les pharmaciens à substituer, le gouvernement en 1999, a décidé d’augmenter la
rémunération marginale sur ces médicaments par rapport aux princeps.
Associées aux remises accordées par les fournisseurs de génériques aux pharmaciens, les
marges commerciales finales effectuées sur les génériques sont devenues plus intéressantes
que celles appliquées aux princeps.
Malheureusement d’autres services de l’Etat, en particulier la DGCCRF, n’ont pas accepté
cette augmentation de marge associée aux remises et gestes commerciaux déjà existants. Ils
contrôlent et redressent régulièrement les pharmaciens qui auraient des remises trop
avantageuses sur cette catégorie de médicamentsE.
A Un princeps est une spécialité originale brevetée par un laboratoire ou un établissement pharmaceutique. Le générique est une copie d’un princeps ; seuls sa forme et ses excipients varient, ses propriétés pharmacologiques, pharmacodynamiques et thérapeutiques sont identiques. Il est moins cher que l’original. Le principe de substitution est d’échanger un princeps contre sa copie plus économique, le générique. B LFSS de Juin 1999. C Ou un préparateur sous la responsabilité et le contrôle du pharmacien. D L’accord conventionnel du 5 juin 2002 a vu les médecins obtenir une revalorisation de leurs honoraires En contrepartie" tous les médecins s’engageaient conventionnellement à établir leurs prescriptions en dénomination commune (DC). En 2005, 8% seulement des prescriptions sont faites en DC… E La Loi Dutreil II impose un taux de marge arrière limité à 20% à compter du 1er janvier 2006, puis 15% au 1er janvier 2007.
28
Comment alors inciter les pharmaciens à faire des économies pour la sécurité sociale si
l’Etat les condamne par la suite ?
Il n’en reste pas moins que la substitution est une mission encore actuelle pour le pharmacien
qui s’efforce quotidiennement de la mener à bien en essayant d’éduquer et de responsabiliser
les patients sur cet enjeu : la survie de notre Sécurité Sociale…
1.2.2 Entre déremboursement et automédication
« Les médicaments deremboursés ne doivent plus être associés à l’adjectif « inutile » mais à
la notion de médicament prioritaire, ou non, à la prise en charge par la collectivité » Xavier Bertrand, ministre de la santé et des solidarités,
(Extrait de l’allocution lors de l’inauguration du salon Pharmagora 2006)
L’élargissement mécanique du champ de l’automédication due à la vague de
déremboursement de nombreux médicaments jugés non prioritaires amène irrémédiablement
les patients vers un rôle d’acteur de leur propre médication. Le pharmacien a donc un rôle
prépondérant à jouer afin d’accompagner cette automédication tant en conseil de prescription,
en contrôle de l’achat qu’au niveau du suivi de leur traitement.
L’automédication consiste pour « une personne à choisir et utiliser un médicament
pour soigner une affection ou un symptôme qu’elle a elle-même identifié ».
Il est nécessaire de passer de l’automédication ou de la médication familiale, c'est-à-dire à
la consommation d’un médicament sans consultation d’un professionnel de santé (qu’il soit
médecin ou pharmacien) à la médication officinale, où le pharmacien devient le contrôleur
de la consommation des médicaments, en tant que spécialiste du médicament.
La médication officinale, en revanche représente « l’ensemble des moyens
médicamenteux ou autres, non soumis aux règles de la prescription obligatoire,
proposés par le pharmacien d’officine à des patients venus faire appel à sa compétence
scientifique ».
Ainsi, dans son rapport d’octobre 2005 sur l’évolution des pratiques professionnelles en
officine, l’Académie de Pharmacie estime que l’on retrouve dans les médicaments
29
d’automédication des médicaments sans ordonnance (délistés par exemple), des spécialités sur
prescription facultative (SPFR) et des médicaments traditionnellement nommés « médicament
conseil ou familial (SPFNR).
Le marché de l’automédication est constitué par six groupes thérapeutiques :
• Rhume et pathologies hivernales, décongestionnants du pharynx (23%) ;
• Traitement de la douleur et de la fièvre (21%) ;
• Troubles intestinaux et digestifs (15%) ;
• Traitement des plaies, désinfectants et cicatrisants (12%) ;
• Vitamines et anti-fatigues (10%) ;
• Sevrage tabagique (8%).
Les facteurs favorables à l’automédication14 :
Le développement de l’automédication en tant que comportement : une meilleure
connaissance de l’utilisation des médicaments, une volonté des patients de prendre en charge
leur santé pour des troubles mineurs, une profusion des sources d’informations grand public
(médias grand public, Internet, etc.)
A terme, un manque de disponibilité des Médecins Généralistes (MG) : la démographie
médicale engendre une pénurie de MG dans certaines zones géographiques et à terme, dans
certaines régions entières. Ce phénomène provoque de plus en plus un recours direct aux
pharmaciens conduisant les patients vers une automédication forcée…
Malgré tout il demeure encore quelques freins à l’automédication :
Une part importante de la classe des produits de Prescription Médicale Facultative (PMF)
remboursables, peu onéreux car anciens ;
Un attachement fort des patients au système de remboursement et sentiment de gratuité des
médicaments ;
Un niveau de prix des produits de PMF non remboursables perçus par les patients comme
élevés ;
Une méfiance d’une partie du corps médical à l’égard de l’automédication ;
L’étroitesse du marché de l’automédication ;
Et enfin, peu de nouveaux produits d’automédication apportant de véritable « plus »
thérapeutique.
30
Le développement de l’automédication passe par une éducation du patient à la santé. Il s’agit
de rendre les patients responsables de leur santé, de leur consommation, de changer les
comportements aussi bien des patients que des médecins : déceler les besoins et conseiller les
patients, une véritable responsabilité que les pharmaciens doivent et veulent assumer, le
premier pas vers la « prescription pharmaceutique »…
1.2.3 Le Maintien A Domicile
A partir de 2010, un français sur cinq aura plus de 65 ans, et l’amélioration de la qualité de vie
apportée par les sciences et techniques médicales est certaine, la demande d’accès aux soins
sera donc croissante.
L’accessibilité aux soins et traitements médicaux et pharmaceutiques doit donc être
développée, soit dans le cadre des hôpitaux et des établissements de soins, soit dans le cadre
de la médecine de ville pour tenir compte de contraintes économiques et d’exigences sociales
qui vont croissantes.
Il devient alors indispensable d’explorer les alternatives de prise en charge qui pourront
satisfaire cette double contrainte et optimiser le ratio coût/bénéfice, tant pour le malade que
pour le (s) payeur (s)15.
Le Maintien A Domicile (MAD) semble en être une alternative et constitue depuis de
nombreuses années déjà, une des solutions les plus en phase avec ces objectifs.
Le MAD, lorsque la gravité de la maladie le permet, présente plusieurs avantages en termes
de Santé Publique et de santé pour le patient :
• Moindre coût pour la collectivité ;
• Nombreux avantages liés à la proximité ;
• Proximité liée à l’environnement social, amical, familial et relationnel ;
• Proximité avec l’environnement soignant.
31
PHARMACIEN
MAILLAGEGEOGRAPHIQUE
INTEGRATIONTISSU
( local, social et relationnel )
COMPETENCESMEDICAMENTS
OBSERVANCETRAITEMENT
CONNAISSANCEPATIENT
ET DE SONENTOURAGE
FAMILIAL
OPTIMISER LE MAD
Coordonner les acteurs ;
Définir et gérer les produitset services mis en place ;
Équiper et fournir du matériel ;
Honorer des prestations (oxygénothérapie, assistance respiratoire, etc.) ;
Contrôler et surveillerl’observance pharmaceutique ;
Informer les malades et leurs familles.
Ces nouvelles missions sont complémentaires à la délivrance du médicament (métier originel
du pharmacien) mais constituent le périmètre expansif de son cœur de métier.
Le constat de l’évolution démographique et la nécessaire adaptation de la prise en charge des
malades implique d’utiliser au mieux la VA et les compétences de chaque acteur de santé.
Force est de constater qu’il existe réellement aujourd’hui une implication inégale et
globalement limitée des pharmaciens d’officine dans le soin et le MAD. Confrontés à la
concurrence directe des structures associatives de soins à domicile et à celle des prestataires
privés assurant en direct la distribution et l’installation de leur matériel, le circuit officinal a
perdu des parts de marché au cours de ces dernières années, se limitant progressivement à la
location ou à la vente du petit matériel.
Dans nombre de ces cas, les pharmaciens d’officine ne sont plus que des intermédiaires entre
le patient ou sa famille et le prestataire d’assistance à domicile (filiale de leur grossiste
répartiteur dans la majorité des cas) et ne bénéficient donc d’aucune retombée financière sur
un marché en pleine croissance.
Plusieurs raisons expliquent la faible implication des pharmaciens d’officine sur le marché du
soin et du MAD :
• Manque de temps pour se déplacer au domicile du patient ;
• Manque de place pour entreposer le matériel ;
32
• Manque de formation et d’information sur le potentiel commercial et les retombées
financières de cette activité…
Pourtant d’après le responsable de Pharma Référence Médical Services16, le soin et le MAD
constituent un véritable relais de croissance pour l’officineA. D’après lui, « sur l’ensemble des
prestations de la MAD et d’assistance à domicile, il est raisonnable de tabler sur un CA de
1,5M€ en moins de cinq ans et une marge nette de 10% après impôts ».
Le pharmacien joue déjà dans son exercice quotidien un rôle de pivot, à la conjonction du
social et du traitement, qui lui est pleinement reconnu. L’extension de ses responsabilités est
légitime à partir du moment où elle favorise l’optimisation des solutions mises en place. La
participation des pharmaciens à certains réseaux de Santé Publique spécialisés (diabète,
cancer) le prouve, et où ses différentes missions peuvent être :
• Mettre en place un « suivi pharmaceutique » en partenariat avec des médecins
hospitaliers ou des infirmières ;
• Assurer la gestion du matériel médical ;
• Dispenser de manière réglementaire les médicaments au domicile des patients ;
• Participer à la coordination du réseau et à la définition des protocoles de soins.
Il ne faudrait pas que l’ignorance de ce marché porteur, additionné à la confortable situation
monopolistique des pharmaciens d’officine (en équilibre instable) continue à les faire hésiter à
s’installer sur un marché qui leur tend les bras…
1.2.4 La sortie de la réserve hospitalièreB de nombreuses spécialités
Le décret n°2004-546 aussi appelé « décret rétrocession », paru le 16/06/2004 au Journal
officiel a profondément modifié la pratique de la rétrocessionC en l'encadrant de manière
stricte, et a réorganisé la Prescription Restreinte (PR).
A A titre d’exemple, la marge du pharmacien sur l’oxygénothérapie varie de 5 à 20% selon le type de prescription et de son niveau d’intervention (première visite au domicile, suivi du traitement,…) B La réserve hospitalière est composée de produits uniquement disponibles en pharmacie hospitalière C La rétrocession est la délivrance de médicaments à des patients ambulatoires par des pharmacies hospitalières
33
De nombreux médicaments sortent de la réserve hospitalière, le plus souvent, touchant des
pathologies lourdes. Les pharmaciens doivent donc faire appel à leur compétence de clinicien
pour capter le marché.
Le pharmacien officinal doit assurer des tâches supplémentaires, tels que :
Analyse réglementaire et pharmaco thérapeutique de l'ordonnance, vérifier que les mentions
légales ont bien été reportées par le prescripteur, et que ce dernier est bien habilité à prescrire
le médicament en question.
Dans le cas contraire, il s'expose à un refus de remboursement de la caisse.
Ces médicaments sortis de la RH traitent le plus souvent de pathologies lourdes d'où
l'importance de l'information et de la formation continue. (ANNEXE IV).
Les officinaux auront un rôle accru en matière de pharmacovigilance puisqu'ils seront à même
de repérer des effets indésirables inconnus, la collaboration entre le pharmacien de ville et le
pharmacien hospitalier est un des moyens pour garantir la qualité et la sécurité de la
dispensation, il est donc absolument nécessaire qu’elle se renforce voire qu’elle se mette en
place…
En effet, cela permettra entre autre d'assurer dans un délai raisonnable l'approvisionnement du
patient, dans le cadre de « procédures de sortie ». En outre, le pharmacien devra être vigilant
sur son stock afin d'éviter la péremption de ces produits très onéreux.
La réussite des sorties de la réserve hospitalière passe nécessairement par l'implication du
pharmacien d'officine, reconnu comme un acteur de santé publique. Néanmoins son
implication risque de lui coûter cher au final s’il n’élargit pas rapidement son expertise au
champ de ces nouveaux médicaments de ville17.
Par ailleurs, afin d’assurer la continuité des soins entre la ville et l’hôpital, et donc entre la
thérapeutique au sein des établissements de santé et la sortie de la réserve hospitalière de
certains médicaments vers l’officine, le Dossier Médical Personnel (DMP) permettra
d’assurer une meilleure coordination du suivi thérapeutique du patient.
34
1.2.5 Le Dossier Médical Personnel
Le Dossier Médical PersonnelA est un outil qui permettra de regrouper dans un dossier
informatisé l’information utile à la prise en charge du patient, et éviter ainsi les risques
d’erreurs liés au fait qu’ils ne savent pas nécessairement quels autres professionnels de santé
le patient consulte ou quels traitements il suit. C’est pour le patient un gage de meilleure
coordination, donc de meilleurs soins, une façon d’éviter les actes redondants et les
interactions de médicaments.
En quelque sorte, notre vieux carnet de santé MAIS informatisé, amélioré et utilisé …
Le DMP contient les informations (notamment les comptes-rendus, les prescriptions, la liste
des médicaments délivrés) provenant des professionnels et établissements de santé que le
patient désigne et autorise : hôpitaux, médecins de ville, pharmaciens, laboratoires d’analyses
médicales…
Le DMP apporte un progrès très important pour le patient, car il aidera concrètement le
patient à mieux maîtriser son parcours de santé. En regroupant dans un même dossier les
éléments importants d’information sur sa santé, il permettra aux PS et donc en particulier au
pharmacien de mener au mieux leur mission de PS. Grâce au partage de l’information par les
PS entourant le patient, le DMP facilitera la prise en charge coordonnée du patient dans le
respect du secret médical et de sa vie privée18.
Encore faut-il que le pharmacien ait un accès élargi à l’information disponible sur le DMP, à
l’ensemble des rubriques qui lui sont utiles pour le suivi thérapeutiqueB (historique
médicamenteux, prescriptions et automédication, profil pathologique et données biologiques
du patient) pour lui permettre de garantir l’efficacité de la prescription, si l’on souhaite une
complète appropriation de l’outil par les dispensateurs du médicament…
1.2.6 L’acte pharmaceutique repensé
La réaffirmation de la légitimité du circuit officinal passe irrémédiablement par l’utilisation
de toute la compétence de PS du pharmacien et donc par la revalorisation de l’acte
pharmaceutique (Opinion Pharmaceutique) et/ou le développement de nouveaux actes
(Prescription Pharmaceutique et Consultation Pharmaceutique). A Le Dossier Médical Personnel est créé par la loi n° 2004-810 du 13 août 2004 relative à l’assurance maladie. B Contrairement aux conditions d’accès validées par le GIP-DMP lors de la réunion du 13 décembre 2005.
35
RÉMUNÉRATION
DU PHARMACIEN
AVANTAGE
POUR LES
PATIENTS
CHAMP
D’APPLICATION
ACTE
PHARMACEUTIQUE
Prescription
Pharmaceutique OUI
Remboursés de
la même
manière, mais
gain de temps
À DEFINIR Prescription
Opinion
Pharmaceutique OUI
Q de la
délivrance
augmente
TOUTE
DISPENSATION
Analyse de
l’ordonnance
Consultation
Pharmaceutique OUI
Q des soins
augmente LE PATIENT
Analyse des
médicaments
1.2.6.1 La Prescription Pharmaceutique (Grande-Bretagne) Depuis le premier trimestre 2004, les pharmaciens britanniques peuvent « prescrire des
médicaments remboursables » traitant des maladies chroniques (diabète, asthme,…) ou qui
nécessitent un traitement de long cours (trouble de la coagulation,…). Cet acte est rémunéré
par le National Health Service (NHS) et nécessite 37 jours de formation.
Concernant la transposition en France de la prescription pharmaceutique19, la question reste
en suspens concernant le champ d’application de celle-ci :
Maladies chroniques ; affections et troubles bénins ; prévention et dépistage ;
accompagnement de pathologies lourdes dans le cadre du MAD à l’intérieur des réseaux de
santé ?
2/3 des pharmaciens sont favorables à la prescription pharmaceutiqueA, si elle est rémunérée à
sa juste valeur...
Pour se faire, il doit avoir des molécules à la disposition du pharmacien et il faut reconsidérer
la possibilité pour lui de ne pas être limité pour son conseil à des produits hors liste.
En effet dans la réalité du terrain, le pharmacien est obligé de prendre sur lui la responsabilité,
parfois considérée comme illégale, d’avancer ou de dépanner un client avec un produit qui
requiert normalement l’ordonnance d’un médecin, mais en général la loi suit l’action20…
La reconnaissance d’une prescription pharmaceutique rémunérée présente donc un double
intérêt pour le pharmacien d’officine21 :
A Sondage IFOP publié par le Quotidien du Pharmacien de Juin 2004.
36
• Elle renforce son rôle de professionnel de santé (pharmacien/clinicien) et justifie la
légitimité du monopole de distribution qu’il détient ;
• Sur le plan économique, l’intérêt des pharmaciens est de récupérer tout ou partie de
l’honoraire du prescripteur. (les pharmaciens québécois22 ont ainsi revendiqué des
honoraires d’un même montant que celui perçu par les médecins dans le cas de la
prescription orale d’urgenceA)
1.2.6.2 L’Opinion Pharmaceutique (Québec) L’Opinion Pharmaceutique (OP) est un concept provenant du Québec. C’est « un avis
motivé, dressé sous l’autorité d’un pharmacien, portant sur la pertinence
pharmaceutique d’une ordonnance, d’un test ou d’une demande du patient, consigné
dans l’officine, et impérativement communiqué sur un document normalisé au
prescripteur lorsqu’il invite à sa révision, ou lorsqu’il justifie le refus ou la modification
d’office de sa prescription23 ».
En France jusqu’à présent, la seule trace de l’analyse effectuée par le pharmacien existe par le
biais de la facturation adressée aux caisses de l’Assurance Maladie Obligatoire (AMO) et de
l’Assurance Maladie Complémentaire (AMC) et qui ne permet pas véritablement de connaître
la décision prise par le pharmacien lors de la présentation d’une ordonnance à celui-ci
(acceptation, suspension, modification ou refus de délivrance).
Pour ces conseil et contrôle pharmaceutique existants aujourd’hui sous forme non formalisée,
systématiser son écriture pourrait permettre d’envisager une rémunération de type forfaitaire
pour le pharmacien et donc de légitimer son rôle de dispensateur du médicament au malade.
Sa place au comptoir deviendrait alors encore plus indispensable et nécessaire !
Il existe cependant encore de nombreux freins face à l’application de l’OP en France
aujourd’hui : l’adhésion des pharmaciens à une mission chronophage ; une gestion délicate de
la relation avec les médecins en cas de désaccord sur la prescription ; le besoin de formation
des pharmaciens, etc.
1.2.6.3 La Consultation Pharmaceutique (Australie) Depuis octobre 2001, une possibilité de consultation pharmaceutique sur prescription
médicale est mise en place en Australie (une fois par an, ou plus si le médecin l’estime
nécessaire, mais dans ce cas après accord avec les organismes payeurs), dont la transposition
A 15,70 dollars canadiens soit environ 9,50 € par prescription.
37
en France pourrait s’avérer particulièrement intéressante, selon le Collectif des groupements
de pharmaciens29.
Cette prise en charge médico-pharmaceutique offre, au pharmacien (après accréditation) la
possibilité de contrôler, à l’officine ou au domicile d’un patient l’observance du traitement et
les correctifs éventuels.
1.3 Une responsabilité en pleine croissance
« La responsabilité peut se définir comme l’obligation, imposée par la morale, la religion
ou la loi, de répondre de ses actes et d’en supporter les conséquences »24.
Le périmètre couvert par la responsabilité du pharmacien titulaire d’une officine n’a jamais
cessé de croître tant par sa nature, par le passage d’une responsabilité délictuelle à une
responsabilité contractuelle avec ses clients que par son contenu qui évolue parallèlement à
l’évolution de l’acte pharmaceutique et à l’élargissement des missions confiées au
pharmacien.
1.3.1 Quatre types de responsabilité « cumulables »
A l’occasion de la délivrance des médicaments, prescrits ou non, le pharmacien d’officine
peut en effet engager sa responsabilité s’il ne respecte pas différentes obligations en tant que :
Personne juridique : responsabilité civile (préjudice à un client) et/ou responsabilité
pénale (inobservations d’obligations légales), règles de droit applicable à tous ;
Membre d’une professionA : responsabilité disciplinaire liée à une faute disciplinaire
et soumise à des règles propres ;
Professionnel de santé : responsabilité particulière dans ses rapports avec la SS
(fraudes, abus ou faute).
A Profession à ordre professionnel et soumise à une déontologie.
38
LA RESPONSABILITE JURIDIQUE DU PHARMACIEN D’OFFICINE
Juridiction CIVILE PÉNALE DISCIPLINAIRE PRESTATIONS SOCIALES
Responsabilité Privé
Exigence ++
Public
Judiciarisation ++
Professionnel
Inspection ++
Sécurité Sociale
Contrôle ++
Les conditions de mise en jeu
Préjudice +
Faute commise +
Lien de causalité
Faute (fait prévu par la
Loi)
Faute disciplinaire
Fraude, abus, faute ,…
Textes opposables Pas de texte spécifique CSP, CP, DT, … Pas de texte spécifique Code de la SS
Responsabilité Réparation Sanction Sanction disciplinaire Sanction disciplinaire
Nature Indemnité Privation
(biens, liberté, droits)
Avertissement, blâme, interdiction temporaire
ou définitive d’exercer,…
Avertissement, blâme, interdiction
temporaire ou permanente de servir des prestations aux
assurés sociaux
Assurance Responsabilité
Civile Professionnelle
Non Non Non
NATURE QUI A ÉVOLUÉ
JURISPRUDENCE ACTUELLE (contrat implicite liant le pharmacien à son client)
ANCIENNE JURISPRUDENCE (relation non contractuelle)
SITUATION CONTRACTUELLE SITUATION DELICTUELLE
Obligation de MOYENS (Prudence et diligence)
Obligation de RÉSULTATS Responsabilité délictuelle Responsabilité
quasi-délictuelle
DISPENSATION DES MEDICAMENTS Dommage intentionnel Dommage non intentionnel
Erreur de délivrance (prescription ou non)
(Confusion nom,dosage non adapté)
Erreur de prescription et négligence dans le contrôle de
la prescription par le pharmacien
(Nom, Dosage, IAM, CI)
Partage des responsabilités entre le pharmacien titulaire et
son personnel
(dans de nombreuses jurisprudences)
Infractions à la réglementation des substances vénéneuses…
ET LES MISSIONS DU PHARMACIEN S’ELARGISSENT DONC LE PÉRIMETRE DES OBLIGATIONS EST EN EXPANSION
(PP, CP, OP, MAD, Substitution, …)
39
1.3.2 La responsabilité de droit commun du pharmacien titulaire
1.3.2.1 La responsabilité civile : une réparation « privée »
Son objectif est de réparer un dommage causé à une victime.
• Trois conditions indispensables
Trois conditions sont à réunir pour mettre en œuvre la responsabilité du pharmacien
d’officine :
la faute, une mauvaise exécution de ses obligations ;
le préjudice, un dommage matériel et/ou moral ;
le lien de causalité, qui doit être démontré par la victime.
• La nature de la responsabilité
Pendant de nombreuses années, la doctrine et les juges ont considéré que la responsabilité du
pharmacien d’officine face à son client était de nature délictuelle. Ils considéraient que le
monopole et les diverses obligations légales qui pesaient sur le pharmacien faisaient sortir le
contrat de son rôle normal car le client ne pouvait s’adresser qu’à une catégorie de personnes
pour se voir dispenser des médicaments25.
L’acte d’acheter du client exprime sa volonté de conclure un contrat de vente, si le
« vendeur » exécute sa demande cela signifie qu’il y a acceptation de l’offre, il y a donc
rencontre des volontés de chacun au sein d’un contrat implicite entre les deux parties.
L’arrêt MercierA statuant définitivement sur la relation contractuelle entre le professionnel de
santé et son patient.
• Le contenu de l’obligation
La nature contractuelle du pharmacien le tient responsable selon les cas d’une obligation de
moyens (charge de la preuve au client) qui sont la prudence et diligence dans ces actes, ou de
résultat (charge de la preuve au pharmacien), comme par exemple le fait de fournir au client
un médicament conforme à la prescription.
La responsabilité du pharmacien sera le plus souvent engagée à l’occasion du contrôle de
l’ordonnance. Il se doit de vérifier l’authenticité de celle-ci, l’habilitation du prescripteur,
ainsi que la régularité technique de la prescription, et notamment la posologie.
A Arrêt des chambres civiles de la Cour de cassation, 20 mai 1936 qui statue sur l’existance d’un contrat implicite entre le patient et son médecin.
40
Le pharmacien doit en effet fournir tous les renseignements nécessaires à l’utilisation des
médicaments à la fois dans la vente avec et sans ordonnance26.
Le monopole pharmaceutique est ici lié à ce devoir et à cette responsabilité que le pharmacien
engage à chaque acte pharmaceutique qu’il exécuteA. Les produits réglementés le sont car ils
présentent un certain danger pour la santé publique et ne doivent être délivrés que par des PS
afin de fournir au patient l’indispensable information qui va avec pour éviter le mauvais
usage.
• Le fait d’autrui
Le pharmacien titulaire engage donc sa responsabilité pour tout dommage causé par son fait,
négligence ou imprudence ou qui sont causés par le fait des personnes dont il doit répondre et
des choses qu’il a sous sa garde. Il peut être condamner à des dommages et intérêts au
bénéfice de personne lésée.
Il apparaît alors évident que le respect de l’obligation de moyens et de résultat du pharmacien
fait partie intégrante de la gestion de son officine pour d’une part offrir à ses clients la plus
grande qualité de service possible mais d’autre part, afin de garantir la survie réglementaire de
son entreprise…
1.3.2.2 La responsabilité pénale : une sanction « publique »
La responsabilité pénale régit les rapports de l’individu avec la société dont il a troublé
l’ordre.
• Une condition
Alors que le délit civil est constitué par un fait dommageable lié à une faute, le délit pénal est
quant à lui, un acte précis, prévu et décrit par un texte légal opposable et peut être mise en
jeu en l’absence de tout dommage.
• Le fait d’autrui
Le pharmacien titulaire doit répondre de ses actes et de ceux de ses préposés.
A Ou exécuté par le personnel de l’officine.
41
1.3.3 La responsabilité disciplinaire : une sanction disciplinaire
Cette responsabilité existe lorsqu’il y a eu manquement à un devoir professionnel et
notamment le non-respect du code de déontologie.
• Périmètre des fautes
Toute faute engendrée par le pharmacien titulaire d’une officine est susceptible d’engager sa
responsabilité disciplinaire…En effet, l’Article 5012-12 du CSP précise que « tout acte
professionnel doit être accompli avec soin et attention (…) ».
• Du fait d’autrui
L’arrêt MarceletA a tenu à rappeler que le pharmacien titulaire est tenu responsable
disciplinairement de son exercice personnel de sa profession ainsi que celui des personnes
dont il doit répondre placées sous son autorité.
Aussi pour atténuer le risque d’erreurs, il est indispensable d’entrer dans une démarche
d’Assurance Qualité afin de définir précisément les attributions de son personnelB
1.3.4 La responsabilité liée aux prestations sociales Les fautes, abus, fraude intéressant l’exercice de la profession à l’occasion des prestations
servies aux assurés sociaux sont soumis à une section des assurances sociales27.
Il s’agit du contentieux disciplinaire de la SS prévu dans le Code de la SS au cours d’une
procédure écrite et contradictoire.
1.3.5 Une responsabilité qui s’accroît pour le pharmacien titulaire
Le pharmacien doit donc gérer son entreprise comme un véritable chef de PME : gestion et
comptabilité, relation fournisseurs, relation client, gestion des ressources humaines mais
également comme un PS : responsabilité de toute délivrance (ou non délivrance) effectuée au
sein de son officine, vente de produits particuliers, prévention, etc.
A Conseil d’Etat, 29 février 1952, Marcelet, Documentation pharmaceutique n°171. B Art. R 5015-14 et 16 du CSP
42
• Nature
Le caractère contractuel impose le pharmacien à une obligation de moyens et de résultats
selon les cas.
• Périmètre
L’émergence de nouvelles missions ainsi que les nouveaux champs d’application liés à l’acte
pharmaceutique sont autant de légitimité pour le pharmacien que de responsabilité aux
périmètres encore non définies…
• Exigence de la population et judiciarisation…
Le principe de responsabilité a acquis une importance sans précédent devant l’ampleur, depuis
quelques années, des préoccupations relatives à la santé (Déficit de la Sécurité Sociale) et plus
généralement à la « judiciarisation » de toutes les pratiques professionnellesA (création du
comité de conciliation…)
• Inspection et contrôle
A moins de s’être régulièrement fait remplacé par un pharmacien satisfaisant aux conditions
requises28 en fonction de l’étiologie de l’absence du titulaire et de sa durée, une officine ne
peut rester en aucun cas ouverte en l’absence de son titulaire : voilà une des obligations les
plus élémentaires « qui est loin d’être appliquée dans toutes les officines françaises
aujourd’hui » confiait récemment un pharmacien assistant de la région parisienneB.
Le titulaire doit réussir à exercer personnellement sa profession de chef d’entreprise qui
consiste à gérer l’activité de l’officine, délivrer des médicaments aux clients, et surveiller
l’exercice pharmaceutique effectué par le personnel de la pharmacie. Trois activités que le
pharmacien titulaire doit impérativement concilier au quotidien.
A Loi du 30 décembre 2002 sur la responsabilité civile médicale, sur les droits des malades et la qualité du système de santé. B Entretien réalisé le 7 août 2006 avec Monsieur S., 46 ans, pharmacien assistant dans le XIème arrondissement.
43
1.4 Un personnel à manager et une clientèle à chouchouter
Comme nous l’avons vu, le pharmacien titulaire partage donc son temps entre ses fonctions de
pharmacien et de chef d’entreprise.
Afin de satisfaire sa clientèle et son personnel mais aussi afin d’assurer l’optimisation de la
rentabilité économique de son entreprise, le titulaire doit donc réussir à équilibrer ce double
rôle de la manière la plus efficiente.
Diversifier son activité permet à tout salarié d’éviter de tomber dans le travail à la chaîne,
usant et monotone. Intellectualiser ses actions en multipliant les différentes fonctions à
produire : ce précepte va dans le sens de notre paradigme concernant l’activité du titulaire
mais aussi pour chacun des salariés de l’officine.
Une bonne organisation du travail passe en premier lieu par une bonne répartition des tâches,
à définir selon la qualification du personnel afin de développer de manière individuelle et
collective la plus grande VA et donc l’optimisation de la gestion des ressources humaines
pour améliorer la rentabilité économique.
Bien assez souvent, le titulaire ne définit pas assez explicitement l’organisation du travail, la
démarche qualité est toute aussi indispensable qu’exceptionnelle aujourd’hui dans les
officines françaises.
1.4.1 La gestion des Ressources Humaines
Le personnel hétérogène d’une officine, petite unité d’activité, peut regrouper a maxima le(s)
titulaire(s), des pharmaciens assistants (et étudiants), des préparateurs (et étudiants), un expert
comptable, un « rayonniste », un spécialiste en parapharmacie, une secrétaire, et enfin, du
personnel de ménage.
44
Source : Guide 2007 de la société Pharmétudes
Ainsi, bien que le management des Ressources Humaines29 (RH) s’avère une activité
stratégique de l’entrepreneur et donc de l’entrepreneur pharmacien, celle-ci n’est pas assez
souvent prise comme telle…
Le métier d’entrepreneur dépend des compétences de chacun qui ne sont pas comme
nombreux le pensent, innées, mais bien le plus souvent acquises des expériences de terrain ou
provenant des formations complémentaires.
Recrutement, formation, fonctionnement en équipe…La gestion des ressources humaines
requiert donc une véritable politique de management. Parmi les nombreuses méthodes qui
existent sur le marché.
1.4.1.1 Travailler en équipe
Le travail d’équipe est essentiel pour assurer l’engagement, la collaboration et la performance
collective.
Une équipe qui réussit est une équipe soudée, réussir ensemble, nombreuses sont les
Valeurs indispensables à une PME pour maintenir une cohésion et ainsi garantir la plus
grande VA global de l’équipe. En effet, il ne faut pas perdre de vue que l’équipe peut avoir
plus de VA que la somme des VA individuelles uniquement si chacun trouve sa place sans
pour autant prendre celle de l’autre…
Une bonne entente et la jovialité au travail, autant de conditions pour garantir à tous la
satisfaction d’arriver au comptoir le matin.
45
1.4.1.2 Responsabiliser Dans une officine, chaque collaborateur doit être responsabilisé en tant que responsable
d’activités (médication familiale, cosmétique, générique, etc.), de tâches administratives
(télétransmission, gestion des rejets et des dossiers, etc.) mais aussi, de relations avec un
laboratoire pharmaceutique.
Il ne faut cependant pas oublier que la délégation possède des limites, l’aspect financier de
l’entreprise doit rester la responsabilité du titulaire…
1.4.1.3 Former La connaissance des outils, un plan d’amélioration, régler les conflits avant qu’il ne soit trop
tard, la gestion de carrière du personnel en établissant un plan de formation, des
Mini-formations mensuelles voire hebdomadaires pour tous, autant de facteurs en faveur de
l’amélioration globale de la qualité du service officinal pour le patient.
1.4.1.4 Qualité et Contrôle Des réunions thématiques mensuelles, un séminaire annuel portant sur les grandes lignes
d’organisation de l’officine, des entretiens mensuel individuel, un entretien d’embauche fondé
sur l’évaluation des compétences, des centres d’intérêt et des motivations, il est nécessaire et
indispensable de contrôler en plus d’effectuer un plan d’Assurance Qualité pour boucler le
dispositif : Plan, Do, Check, Act (Roue de Deming)30 !
Source : Site Internet www.KEZACO.org consulté le 4/IX/06
46
1.4.1.5 Intéresser « Celui qui n’a pas d’objectifs ne risque pas de les atteindre », cette devise exprimée par un
pharmacien parisien31 est le pendant de la responsabilisation. En effet, intéressement et
responsabilisation : deux facteurs, qui permettent, ajoutés au plaisir d’exercer un métier qu’on
aime de motiver son personnel !
Il ne faut cependant pas perdre de vue que la cohésion de l’équipe passe avant tout. Il faut
donc motiver son personnel par un intéressement surtout collectif et individuel de manière
homéopathique…
Primes, challenges, objectifs, etc. Tout est bon pour motiver son personnel pour la rentabilité
de l’officine sans oublier que ces objectifs ne doivent pas être qu’uniquement financier mais
aussi de qualité !
1.4.2 La gestion de la Relation Clientèle
En effet, avant d’être gestionnaire de son entreprise il doit être perçu par ses clients comme le
gestionnaire de leur santé32 .
Dans cette affirmation, se trouve résumé tout l’enjeu du pharmacien titulaire…
Il doit gérer son entreprise pour obtenir la plus grande rentabilité possible sur le court, le
moyen et le long terme. Et pour assurer celle-ci, il doit se trouver là où il apporte la plus
grande VA à son officine, c'est-à-dire au comptoir !
47
On ne fait pas attendre le client : dans une démarche qualité officinale comme dans celle de
tout commerce, voici la règle da base. Le client fait le CA de l’entreprise, il faut donc lui
donner satisfaction et penser à le fidéliser dans une perspective de croissance…
Quand un client attend, ce sont d’abord les pharmaciens puis les préparateurs qui sont
au comptoir… En effet, la personne la plus compétente pour conseiller le client qui ouvre la
porte de l’officine est bien entendu le pharmacien, l’expert du médicament de notre système
de santé. Une telle démarche permet d’offrir à ses clients la garantie d’un service de la
manière qualité…
48
PHARMACIEN
Banquier
Transactionnaire
Assureur
Grossiste Editeur delogiciels
Expert comptable
CommunicationMultimédia
2 COMMENT LE TITULAIRE PEUT-IL SE RECENTRER VERS SON CŒUR DE METIER ?
2.1 De nombreux fournisseurs qui peuvent être de véritables partenaires
Le fournisseur est un prestataire qui n'intervient pas sur les projets et les processus de son
client tandis qu’un partenaire est un conseiller qui y intervient activement33. En effet, il faut
savoir ménager son client si on veut garder son entreprise en bonne santé financière.
Pour basculer de simple fournisseur à proche partenaire, les deux acteurs doivent s’impliquer
ensemble dans leurs projets contractuels communs, l’enjeu pour le pharmacien est
d’économiser son temps affecté aux tâches où il ne possède que très peu de compétence.
Nous pouvons ainsi différencier deux types de fournisseurs qui peuvent potentiellement
devenir de véritables partenaires pour les pharmaciens :
Tout d’abord les fournisseurs « produits », il s’agit des entreprises qui jouent un rôle
direct avec le médicament : Grossistes répartiteurs, laboratoires
pharmaceutiques (innovation et génériques), dépositaires.
Viennent ensuite, les fournisseurs « service », qui eux, assistent le pharmacien dans son
activité entreprenariale en lui proposant toute une gamme de services transversaux à la
49
dispensation du médicament (son activité première, productrice de VA) : Communication,
Formation, merchandising, enseignes, divers (juridique et financier, informatique,
statistiques, PLV, sites Internet…)
2.1.1 Le Transactionnaire : la connaissance du marché
L’ampleur de l’investissement de la laborieuse recherche d’une officine répondant à notre
demande justifie pleinement le marché des agences de conseil en installation. Leur valeur
ajoutée, représentée par la connaissance du marché est un atout indéniable pour tout
pharmacien souhaitant s’installer en tant que titulaire.
Bien que la relation avec cet acteur se place en amont de l’exercice du métier de pharmacien
titulaire. Bien souvent, les pharmaciens déjà titulaires font appels à lui dans la recherche de
l’achat d’une autre officine.
Cet expert mène l’ensemble des processus34 qui mène à la négociation d’achat de l’officine :
de la définition précise de la demande, à la recherche de financement et du montage financier.
Il peut donc s’avérer encore plus utile de faire appel à un spécialiste de la transaction officinal
lorsque l’on souhaite vendre une officine pour en acheter une autre. Ainsi, le titulaire
délaissera son comptoir uniquement de manière « homéopathique » lors de ses entrevues avec
l’expert au lieu de passer ses journées dans son bureau, perdu dans ces processus
chronophages et face à l’asymétrie d’information du marché…
2.1.2 Le Banquier : le gestionnaire du portefeuille
Le premier métier du banquier est bien évidemment l’étude de la demande de crédit du futur
titulaire et de lui apporter les solutions les plus intéressantes, déterminée en partie en fonction
de l’apport initialA.
Loin de cette idée reçue qui vise le banquier comme un prêteur et donc comme un contrôleur
de l’état des finances, ses services apportées vont bien au-delà et ont la vocation
d’accompagner au quotidien et de façon automatisée le titulaire dans sa gestion courante…
Il existe sur le marché de nombreuses banques spécialisées qui possèdent la connaissance des
besoins et des préoccupations des professions libérales. Ils veillent aussi à assurer l’équilibre
financier entre l’officine et le patrimoine privé. A Généralement, 20% du prix d’achat de l’officine est un apport initial conseillé.
50
2.1.3 L’Assureur : un partenaire indispensable
Parce que l’exploitation d’une officine implique de faire face à des événements imprévus,
l’assureur prend en charge leurs conséquences financières.
Cet acteur propose une offre complète en matière d’assurance, d’épargne et de financement.
• Responsabilité civile et professionnelle du titulaire et de son équipe ;
• Officine et son contenu ;
• Protection financière de l’officine ;
• Protection juridique et fiscale ;
• Mais aussi Assurances patrimoniales et Assurances privées.
2.1.4 L’Editeur de logiciels : un collaborateur simplifiant la vie du pharmacien
Un outil utilisé quotidiennement qui peut simplifier et optimiser le travail au comptoir.
L’éditeur de logiciels propose aux pharmaciens un outil qui offre des solutions informatiques
de gestion adaptées à leur métier et au contexte de l'officine.
Alliant à la fois les fonctionnalités incontournables de gestion et des impératifs de convivialité
et d'ergonomie, les logiciels de gestion ont été développés dans la perspective d'une utilisation
optimale au comptoir, face au client35.
Dans le but de faciliter la relation entre le patient et le dispensateur du médicament, le logiciel
intègre tous les outils nécessaires qui sont devenus aujourd'hui pour la plupart indispensables :
Contrôle de l'ordonnance et des interactions, choix des génériques en fonction de nombreux
critères, gestion optimisée des commandes et du stock, base de données en ligne,
télétransmission avancée avec historique des retours et des envois, historique des ordonnances
pour chaque patient, calcul de la marge en temps réel, gestion des offres promotionnelles,
optimisation des achats, suivi des ventes par opérateur, gestion des rétrocessions,
rapprochement bancaire, inventaire permanent, etc.
L’hétérogénéité de l’offre permet à chaque officine de sélectionner en fonction de ses besoins
et de ses spécificités le produit qui sera le plus adapté à son activité quotidienne…
51
2.1.5 L’Expert-comptable : un associé au quotidien
« Très peu de pharmaciens font leur comptabilité de A à Z eux-mêmes » constate le
directeur du département « Pharmacie » du groupe Fiducial.
Au-delà des comptes et des obligations fiscales (le gros du travail des experts comptables),
nombreux sont les experts-comptables qui entretiennent avec leurs clients pharmaciens une
réelle relation de proximité36 pour les accompagner sur des domaines aussi variés que le droit
du travail, la gestion des paies, etc.
Le conseil en gestion privée fait également partie de leur mission, concernant le choix de la
structure juridique de l’officine, du statut du conjoint collaborateur ou de contrats de
protection sociale.
L’expert-comptable peut aussi fournir à son client des outils pour qu’ils appréhendent
l’univers comptable de manière plus rapide et plus aisé.
99% des titulaires d’officine dispose d’un expert-comptable, mais combien d’entre eux
entretiennent réellement une relation partenariale fondée sur un projet commun personnalisé ?
2.1.6 Le Spécialiste de la communication : Le high-tech à l’officine
Les outils de communication dans le monde de la pharmacie sont relativement cloisonnés : le
code de déontologie interdit toute sollicitation de clientèle aux pharmaciens ou aux
groupements.
Support de PLV (publicité sur les lieux de vente), merchandising, exposition des produits
calquée sur le parcours du patient et son axe de vision à partir du comptoir, l’officine n’était
pas en reste par rapport aux autres commerces pour susciter l’achat d’impulsion. Il ne
manquait que la communication audiovisuelle et multimédia.
Ce professionnel propose le contenu et le contenant :
Spots vidéo ou Bandes Dessinées, avec ou sans son, Spots produits ou Campagne
d’information, Publicité laboratoire ou Publicité officinale, l’offre s’élargit avec la
professionnalisation de ce métier…
Les fournisseurs en place sont pour la majorité des prestataires officinaux confirmés, et ils ont
su adapter leurs offres aux réalités économiques en tirant parti des ressources technologiques
disponibles (Internet, satellite, écrans plats, technologie sans fil…)
52
Quant au financement de l’investissement, certaines officines louent leur espace publicitaire
auprès des grands laboratoires pharmaceutiques37…
Cet outil permet de mieux communiquer, de développer ses ventes complémentaires, et de
renforcer le rôle de conseiller du pharmacien.
Celle-ci transforme la communication dynamique sur le lieu de vente de l’officine et l’image
de l’officine. Elle sert la dimension éthique du titulaire en favorisant le dialogue au comptoir.
Elle joue la différenciation tout en étant accessible et incontestablement fiable.
2.1.7 La Formation Continue : Indispensable pour rester compétitif
C’est en 1994 qu’était créé le haut comité de la formation pharmaceutique continue (HCFPC).
Les pharmaciens mettent en avant l’acte pharmaceutique et la qualité de service depuis 1996,
et le troisième volet de la convention Etat/Officine rend obligatoire la Formation continue
depuis 1999.
Il existe 2 types de formation pour le pharmacien titulaire d’une officine pour se perfectionner
ou acquérir de nouvelles compétences afin de devenir complet :
• Le domaine médical ;
• Le domaine entreprenarial.
2.1.7.1 Le domaine médical, pourquoi ? La formation continue pharmaceutique des équipes officinales est une obligationA au regard
de la loi. En effet, le diplôme de docteur en pharmacie est un diplôme de généraliste de la
dispensation du médicament, s’il souhaite devenir spécialiste il devra se former plus
intensément sur des domaines aussi variés que l’homéopathie ou l’orthopédie.
Une différenciation existe cependant entre ces deux spécialités, les formations sur
l’homéopathie comme sur l’orthopédie permettent d’améliorer son expertise sur ce type de
spécialitéB.
A Décret no 2006-651 du 2 juin 2006 relatif à la formation pharmaceutique continue et la loi du 4 mars 2002 (loi Kouchner). B En ce qui concerne l’orthopédie, il existe à l’heure actuelle un véritable vide juridique. Jusqu’en 2000, la réglementation imposait des critères de compétences nécessaires à l’obtention de l’agrément (local conforme et possession du DU d’orthopédie). Cette réglementation est devenue caduque avec l’adoption de l’Art. 32 de la
53
2.1.7.2 Le domaine entreprenarial, évidemment ! L’autre grand type de formation proposé aux pharmaciens porte sur tout ce qui touche son
activité de chef d’entreprise : management, merchandising, communication, gestion, etc.
Ces sujets, abordés que très succinctement au cours de leur formation initiale, leur permettent
de répondre à des interrogations vécues en situation professionnelle.
2.1.7.3 Où s’adresser ? Il existe de nombreuses sociétés spécialisées dans la formation continue pharmaceutique mais
le véritable problème est la gestion du plan de carrière qui doit être un préalable à toute
formation. En effet, un plan de formation permet de gérer et prioriser les formations en
fonction de leur nécessité tant d’un point de vue stratégique que d’un point de vue
réglementaire.
Parmi les structures accessibles, nous pouvons citer entre autres :
• la Faculté, qui a l’avantage d’offrir une formation diplômante vaut surtout pour « les
connaissances médicales » ;
• les grossistes qui proposent des sessions tant à orientation scientifique qu’en
management ou merchandising ;
• l’Union Technique InterPharmaceutique (UTIP)A propose une Formation
Pharmaceutique Continue, destinée à perfectionner les connaissances pharmaceutiques
du pharmacien (sécuriser et renforcer l’acte pharmaceutique et améliorer le service
rendu au patient).
LFSS 2000 réformant le TIPS pour instituer la LPPR : La notion d’agrément a été supprimée mais la loi prévoit une évolution pour encadrer cette activité, conditions inscrites dans un décret qu’on attend toujours… A Association à but non lucratif.
54
2.2 Le Grossiste-répartiteur, un partenaire à part entière
A l’interface entre les fabricants et les officinaux, acteurs majeurs de la chaîne du
médicament, les grossistes-répartiteursA sont chargés d’assurer l’approvisionnement des
officines en médicaments. Mais depuis une vingtaine d’années maintenant, ils sont passés de
simples fournisseurs à de véritables prestataires de services…
2.2.1 Une position stratégique dans la distribution du médicament Les grossistes ont une activité définie par le décret du 11 février 199838 qui les classe parmi
les établissements pharmaceutiques et qui définit leur secteur d’activité.
Afin d’assurer au mieux leur fonction, les grossistes se doivent :
• D’établir des relations commerciales avec de nombreux fournisseurs (obligation
réglementaire) ;
• De référencer de nombreux produitsB (obligation réglementaire) ;
• Mais aussi d’entretenir des relations avec de nombreux clients (obligation
économique).
LABORATOIRES
Entreprisesde répartition
HôpitauxPharmaciesd’officine
77,7%
77,6 0,1
14,9 %7,4 %
A Les distributeurs de médicaments sont nommés grossistes-répartiteurs depuis 1962, pour des raisons de commodité, nous les nommerons grossistes dans ce document. B Un assortiment de médicaments supérieur au 9/10ème des présentations mais aussi être en mesure de satisafire à tout moment la consommation de sa clientèle habituelle durant au moins deux semaines, de livrer dans les 24 heures tout médicament faisant partie de son assortiment et sans délai tout produit à toute officine qui le lui demande.
55
Si les grossistes réunissent ces trois critères, ils répondent en France à des caractéristiques très
spécifiques :
• Ils relèvent du droit particulier des établissements pharmaceutiques ;
• Ils sont, de très loin, les principaux clients des laboratoires pharmaceutiques ;
Depuis juillet 2000, le grossiste doit respecter le guide des bonnes pratiques de distributionA,
ce qui permet d’assurer la qualité sur tout le circuit du médicament.
Le marché des grossistes en France
OCPAlliance SantéCERPPhoenix PharmaAutres
Ils constituent, également de très loin, la principale source d’approvisionnement des 22 500
pharmacies d’officine chez lesquels, il convient de le souligner : 75% des médicaments
vendus au comptoir le sont à moins d’une unité par mois et par officine39 !
Considérons un médicament payé par un consommateur final 100 €, 64.4 € industrie, 24.1%
pharmacie, 3.4% répartition, 3.2% taxes, 1.7% remises effectuées par le grossiste, 0.2%
remises versées par industrie.
industriepharmacierépartitiontaxesremises grossisteremises industrie
A Venues prolongées les bonnes pratiques de fabrication, le Guide des Bonnes Pratiques de Distribution a été publié au J.O du 19 JUILLET 2000.
56
2.2.2 Un prestataire de services de plus en plus complet
Au début des années 80, les grossistes ont mené une réflexion stratégique sur le
devenir de leur métier et leurs perspectives de développement, et ont alors élargit leur mission
de fournisseur principal du pharmacien en médicaments à la prestation de services afin de
faciliter l’exercice officinal et d’aider les équipes dans leurs activités quotidiennes.
En restant concentrés sur leur cœur de métier40, les grossistes essaient ainsi de créer un
véritable partenariat avec les officinaux qui « cherchent à sortir de leur isolement » en leur
proposant des services qui vont de la formation du personnel à la documentation en passant le
merchandising ou l’hospitalisation à domicile.
L’objectif des services proposés explique le directeur de la communication de l’OCP est
« d’augmenter le niveau de professionnalisme des pharmaciens et de leurs équipes, pour
mieux servir les patients » et de « développer leur activité, fonder un partenariat qui repose
sur l’éthique, la prévention et le conseil » reprend un représentant d’Alliance Santé.
Ils multiplient donc les initiatives pour optimiser la performance des officines, valoriser le
conseil et améliorer la qualité du service rendu au patient ; une VA qui est donc à triple intérêt
pour le pharmacien, son équipe et les patients.
2.3 Les Groupements de pharmaciens : l’union fait la force !
Individualiste au départ, le pharmacien d’officine s’est peu à peu rendu compte que face à
l’évolution du système, l’union fait la force.
La mission première des groupements de pharmacies était d’ordre économique sous la forme
d’économies d’échelle en augmentant leur pouvoir de négociation en groupant les achats en
direct face aux laboratoires pharmaceutiques.
Dans une logique défensive, les groupements se sont formés à la fin des années 80 pour
répondre à la levée du monopole officinal sur les produits de parapharmacie en 1987.
Face à cette menace l’enjeu était double :
• Freiner le déclin du circuit officinal sur le marché de la parapharmacie ;
• Enrayer le tassement des marges réalisées sur ces produits ;
57
Centrales d’achats et/ou référencement à l’origine, les groupements offrent de plus en plus
aujourd’hui un service global aux officinaux41. L’objectif étant d’accompagner l’évolution de
la profession et d’offrir une réflexion stratégique sur l’organisation de son officine en vue de
satisfaire au mieux les attentes du consommateur, dans un environnement de plus en plus
concurrentiel.
Les activités premières des groupements de pharmaciens sont :
• la centralisation du référencement et des achats ;
• la centralisation du référencement : pour tous les produits (direct labo) négociation ;
• la centralisation des achats : produits hors monopole (direct labo) (achat, négociation,
stockage, distribution).
Le contexte économique et réglementaire actuel est largement favorable au développement
des groupements de pharmaciens, nombreuses sont donc les motivations des pharmaciens à
adhérer à un groupement mais il existe encore quelques inconvénients revendiqués par
certains pharmaciens :
• Manque de liberté et d’indépendance Pas de choix des produits, des marques
• Manque de connaissance sur le marché des groupements
• Ne considère pas utile…
Depuis, les groupements proposent de plus en plus de services à leurs adhérents afin de leur
faciliter leur activité entreprenariale et leur permettre de se recentrer sur leur activité
principale, la dispensation du médicament. (VOIR ANNEXE III)
Les groupements facilitent les travails de professionnel de santé et de chef d’entreprise du
titulaire dont la demande en matière d’accompagnement est très forte et sont donc devenus de
véritables centrales de services42 :
• aide à la gestion des activités officinales : commande en ligne, réseau informatique,
formation des équipes, aide à la politique des prix,…
• services pour développer les ventes : diversification des activités, audit de la
clientèle, merchandising et agencement, animation des points de ventes…
• outils de communication auprès du grand public : sites Internet, magazines grand
public,…
58
• l’élaboration de démarche qualité ;
• la formation continue des équipes chargées de la délivrance pharmaceutique, la mise
à disposition de formateurs dans le cadre du suivi de maladies chroniques ;
• le développement d’une offre de produits à la marque.
Lors de la mise en œuvre de la substitution des princeps par les génériques, les groupements
ont agi comme véritable moteur et ont permis à la grande majorité de leurs adhérents
d’atteindre d’emblée les objectifs de substitution.
Les groupements ont donc permis aux pharmaciens de relancer l’économie officinale malgré
l’érosion de la marge brute et la concurrence des GMSA. Il ne faut cependant pas oublier
qu’ils sont aussi là pour faciliter le travail entreprenarial du pharmacien en offrant de
multiples services transversaux à leur activité !
2.4 Mais quels sont les freins qui persistent pour « un bon entrepreneur au comptoir » ?
2.4.1 Aucun partenaire ne prend en charge la gestion de sa carrière sur le long terme
2.4.1.1 La pré installation Le pharmacien, jeune diplômé au sortir de son stage de sixième année, a souvent un projet de
carrière plus ou moins formalisé dans son esprit.
Pour ceux qui ont pour ambition de devenir titulaire de leur officine à moyen terme,
nombreux sont ceux qui exercent quelques années en tant que pharmacien adjoint ou
remplaçant afin d’appréhender la complexité du métier d’entrepreneur d’officine.
Comment choisir son ou plutôt ses officines « test » lui permettant d’acquérir l’expérience
nécessaire et ce, de manière personnalisée en fonction de son projet ?
Nombreux sont les jeunes diplômés face à cette problématique qui finissent par exercer leur
assistanat dans la pharmacie la plus proche de leur domicile ou dans l’officine où ils ont
effectué leur stage de sixième année ou bien encore là où ils ont travaillé pendant leurs études.
A Grandes et Moyennes Surfaces.
59
Est-ce la solution la plus adaptée à leur projet de carrière ?
Pour y répondre, il faut s’interroger sur ce qu’il manque généralement au jeune diplômé
avant d’envisager de prendre les clés d’une officine ?
• un apport initial financier suffisant (économies, salaires, etc.);
• des connaissances en management (cours management) ;
• la compréhension des éléments comptables d’une entreprise (gestion) ;
• la connaissance du marché des fournisseurs de l’officine (entrevues) ;
• la perception des enjeux liés à l’acte pharmaceutique, etc.
Il faut donc lui proposer un parcours qui allie tout cet attirail de complément à sa formation
initiale.
Malgré la multitude des acteurs entourant le pharmacien d’officine, aucun partenaire ne s’est
véritablement engagé dans l’accompagnement sur le long terme de la gestion de sa carrière et
n’offre des services tels que :
• aider le pharmacien qui finit ses études à définir avec lui la trajectoire idéale afin
d’appréhender en amont la future remise des clefs ;
• l’accompagner dans son choix des lieux d’assistanat, en adéquation avec la carrière
qu’il envisage ;
• mettre en place un parrainage entre titulaire et jeunes pharmaciens se vouant à une
carrière dans l’officine, etc.
2.4.1.2 La vie entreprenariale du titulaire Le pharmacien, comme nous l’avons vu au cours de ce document a à sa disposition de
nombreux fournisseurs pour l’aider au quotidien dans toutes ses tâches de chef d’entreprise
pour lesquelles il n’est pas formé initialement et donc, où ils possèdent inévitablement des
compétences insuffisantes.
Malgré tout, il n’existe aucun partenaire qui l’assiste d’un point de vue global à son
entreprenariat.
60
Qui va lui dire de contacter tel ou tel fournisseur pour revoir les conditions de
livraison ?
Qui va le conseiller stratégiquement sur un fournisseur par rapport à un marché en
pleine mouvance ?
Le pharmacien connaît-il ce qui ce fait de mieux et ce qui est le plus adapté à son
officine dans tous les domaines transversaux à son entreprise ?
Gère t-il efficacement les ressources humaines de son officine, et les plans de carrière
de son personnel ?...
Nombreuses sont les solutions attendues par le pharmacien qui ne trouvent pas entrepreneur
aujourd’hui. Et pourtant, ils en seraient tous les deux gagnants, à commencer comme nous
l’avons vu par le pharmacien…
2.4.2 Nécessité d’accompagner la relation grossiste-répartiteur/pharmacien
La relation du pharmacien avec son grossiste répartiteur commence par la négociation des
conditions commerciales de livraison des spécialités pharmaceutiques, et qui porte sur :
La remise commerciale, le nombre de livraisons/j, les escomptes, l’assistance téléphonique, le
merchandising offert, etc.
Il est donc nécessaire que le pharmacien connaisse le marché afin d’effectuer un accord
commercial en adéquation avec son officine et pour sélectionner non plus l’offre qui lui
correspond le plus entre celles effectuées par les principaux grossistes répartiteurs mais en
acceptant l’offre que son officine mérite (fonction du CA généré) !
En effet, un constat effectuéA par un commercial de chez Alliance santé revendique
que « certains pharmaciens ne négocient même pas de remise commerciale ». Il ajoute
qu’en deux années de carrière, il n’a rencontré « qu’un seul pharmacien qui connaissait
précisément le marché »…
Il n’y a aucun partenaire qui propose aujourd’hui ce service d’accompagnement de la
négociation entre le titulaire d’une officine et son grossiste répartiteur, ni même qui veille au
bon déroulement de la relation entre ces deux acteurs. A Entretien téléphonique réalisé le 28 juillet 2006 avec Monsieur S., Docteur en Pharmacie, ancien commercial pour Alliance Santé.
61
Car la négociation est une chose, la tenue des engagements pris « oralement » en est une
autre…Il est nécessaire d’y veiller !!!
2.4.3 Comment choisir son groupement de pharmaciens ? Nombreux, comme nous l’avons vu précédemment, sont les groupements qui aident le
pharmacien dans sa gestion entreprenariale de l’officine.
Il n’a donc que l’embarras du choix, mais quel embarras !
En effet, comment choisir parmi tous ces groupements celui qui correspond le plus à l’image
de son officine, celui qui offrira les services qui lui manquent ou dont elle a besoin, celui qui
lui apportera en fait la plus grande Valeur Ajoutée ?
Il existe plusieurs types de groupement :
• Groupements à l’échelle nationale à enseigne ;
• Groupements à l’échelle nationale sans enseigne ;
• Groupements régionaux.
Un partenaire ne pourrait-il pas l’aider dans ce choix stratégique ?
2.4.4 Eclairer le pharmacien face au marché des fournisseurs Comme nous l’avons donc vu, le pharmacien dispose de nombreux fournisseurs afin de lui
faciliter son métier de chef d’entreprise, il ne lui manque donc qu’un guide pour tirer le
meilleur parti de tous ces partenaires potentiels…
2.4.5 Quel pourrait être ce partenaire ?
- Une indépendance professionnelle, gage d'une totale objectivité ;
- Un engagement opérationnel ;
- Un accompagnement personnalisé dans le respect de la culture, de l'identité et des valeurs
des pharmaciens.
- Une Connaissance du marché des officines et de ses prestataires ;
62
- Une société, une association, un GIE ?
Le milieu des pharmaciens est extrêmement fermé, ce partenaire devra obligatoirement être
composé d’experts complémentaires dans le domaine de l’entreprise en santé sans oublier
l’acteur principal, un pharmacien exerçant en officine.
63
CONCLUSION
Nombreuses sont les tâches entreprenariales qui piègent le pharmacien titulaire d’une
officine loin de son cœur de métier, nombreuses sont les manières d’y remédier.
Le pharmacien est donc un véritable entrepreneur qui doit faire face d’une part à une
fragilisation économique croissante de son activité, d’autre part à l’élargissement du périmètre
de ses missions.
Il doit donc réussir à utiliser au mieux ses ressources humaines, à commencer par son activité
professionnelle individuelle afin d’optimiser leur allocation dans l’objectif de produire la plus
grande Valeur Ajoutée collective possible.
Expertise, Monopole pharmaceutique, Responsabilité, Personnel, Clientèle… Autant de
facteurs qui poussent le pharmacien vers son cœur de métier pour l’éloigner de son bureau, il
est donc nécessaire que celui-ci se fasse accompagner au quotidien et dans la durée sur
TOUTES ses activités entreprenariales afin de garantir la gestion de son officine et de lui
permettre d’occuper la majeure partie de son temps proche de ses clients et de son
personnel…
Tous les pharmaciens de France doivent s’interroger sur leur exercice de la profession, et c’est
là tout l’enjeu : la place du pharmacien d’officine dans le système de santé en pleine
mouvance. Deux hypothèses radicalement différentes se profilent à l’horizon pour le devenir
de la profession :
« Va-t-on vers une pharmacie qui « commerce » des produits à des clients
Ou … qui « soigne » des patients ?43 »
64
ANNEXES
65
Table des annexes
Annexe I
GLOSSAIRE
Annexe II LA FORMATION DU FUTUR PHARMACIEN D’OFFICINE EN TROIS DIMENSIONS
Annexe III
SERVICES PROPOSES PAR LES GROUPEMENTS DE PHARMACIENS
Annexe IV CLASSIFICATION DES MEDICAMENTS A PRESCRIPTION RESTREINTE
Annexe V
BIBLIOGRAPHIE
66
Annexe I : Glossaire
Automédication : automédication consiste pour une personne à choisir et utiliser un
médicament pour soigner une affection ou un symptôme qu’elle a elle-même identifié (réf.
WHO/DAP/98-13).
Cœur de métier ou « core business » : activité première d’une entreprise.
Délistage : passage du cadre réglementaire de prescription obligatoire à celui de prescription
facultative.
Déremboursement : passage du cadre économique du médicament remboursable à celui de
non remboursable par l’Assurance-maladie.
Dispensation : en pharmacie pratique, acte pharmaceutique, au cours duquel le pharmacien
délivre un produit, prescrit ou non, en l’accompagnant d’un contrôle de l’ordonnance ou de la
demande, de la préparation éventuelle des prises et d’informations et conseils nécessaires au
bon usage et au suivi du médicament.
Externaliser : confier la gestion d’une activité d’une entreprise à une société prestataire.
Maintien à domicile ou « home care » : fourniture de soins et de matériels techniques dans le
cadre de la prise en charge médicale à domicile. Trois types de soins coexistent :
l’hospitalisation à domicile (HAD) qui prend en charge le patient pur des soins complexes, les
services de soins infirmiers à domicile (SSIAD) pour des soins de faible technicité et enfin les
soins à domicile (SAD) dispensés ponctuellement dans le cadre d’un exercice libéral et qui
concerne généralement des soins de faible technicité.
Marge commerciale : La marge commerciale est la différence entre le montant des ventes de
marchandises et leur coût d'achat. Elle n'a de sens que pour les entreprises de négoce, de
distribution, pour lesquelles elle est l'indicateur fondamental.
67
Médication familiale : consommation de médicaments présents dans l’armoire à pharmacie
familiale et qui sont consommés pour traiter des troubles bénins.
Médication officinale : Ensemble des moyens médicamenteux ou autres, non soumis aux
règles de la prescription obligatoire, proposés par le pharmacien d’officine à des patients
venus faire appel à sa compétence scientifique. (Définition de l’académie de Pharmacie)
Pharmacie : la pharmacie est une branche de l’art de guérir les maladies à l’aide des
médicaments, des dispositifs médicaux et des examens de biologie clinique.
Produits OTC ou « over the counter » : produits d’automédication en libre service dans les
points de vente (interdit en France).
Sécurité sanitaire : sécurité des personnes contre les risques de toute nature liés aux choix
thérapeutiques, aux actes de prévention, de diagnostic et de soins, à l’usage de biens et
produits de santé comme aux interventions et décisions des autorités sanitaires.
Spécialité pharmaceutique : médicament préparé à l’avance par un établissement
pharmaceutique, présenté sous un conditionnement particulier et désigné par une
dénomination spéciale qui peut être soit celle d’une marque, dite aussi dénomination de
fantaisie, soit par une dénomination commune (D.C.I.) assortie du nom du fabricant ou d’un
nom de marque. Elle ne peut être vendue dans le circuit pharmaceutique ou même distribuée à
titre gratuit, si elle n’a pas préalablement reçu une autorisation de mise sur le marché
(A.M.M.).
68
Annexe II : La formation du futur pharmacien en trois dimensions
Graphique représentant selon trois dimensions (scientifique, professionnel de santé,
entrepreneur) la formation du futur pharmacien, Exemple de la faculté de Châtenay-Malabry,
Université Paris XI (Source : Scolarité)
FORMATIONPRINCIPALE(1ère année)
Mathématiques / Stats
Chimie Physique Générale
Biologie animaleGénétique Bio moléculaire
Physique
Chimie Organique Chimie analytique
Botanique
Physiologie Anatomie Embryologie
Biochimie
Initiation à la connaissance du
médicament
Culture générale
Entrepreneur
Professionnelde la santé
Scientifique
69
FORMATIONPRINCIPALE(2ème année)
Statistiques et stats appliqués
Chimie Générale
Pharmacie galéniqueBio moléculaire
Biophysique
Chimie Organique
Biologie végétale
Physiologie
Biochimie
Entrepreneur
Scientifique
Professionnelde la santé
Analyse ph
ysicochimique
pharmaceutique
Entrepreneur
Scientifique
FORMATIONPRINCIPALE(3ème année)
Professionnelde la santé
Douleur
Techniques d’analyse avancée
Biotechnologies
Pharmacie galénique
Hématologie
Pharmacologiemoléculaire
Pharmacocinétique
Biochimie
Immunologie
Pharmacognosie
Chimie thérapeutique
Endocrinologie
Pharmacologie fondamentale
ToxicologieBactériologie
Virologie
EpidémioSanté publique
Nutrition
70
Entrepreneur
Scientifique
FORMATIONPRINCIPALE(4ème année)
Professionnelde la santé
CardioToxicologie
Hydrologie
Mycologie médicale
Pharmacologie
Infectiologie
Biochimieappliquée
Mycologiegénérale
Patho de fonctionsdigestives
Hématologie
Parasitologie
Cancérologie
Séméiologie
Systèmes cutanés
Immunologie
Nutrition
PFH
Entrepreneur
Professionnelde la santé
PXI PV
Scientifique
FORMATIONPRINCIPALE
(5ème + 6èmeannée off)
Santé publique, veille et sécurité sanitaire, vigilance
Législation pharmaceutique, déontologie, tutelles, orga.
professionnelles, droit du travail
Actualités et vie de l’officine
Gestion et management d’une officine
Pharmaco économie, économie de la santésécurité sociale
Grandes pathologies
Orthopédie et orthèse
Diététique et nutrition
Maintien et soins à domicile, DM,réseaux de soins, associations
de malades
Phytothérapie, aromathérapie,plantes médicinales
Plantes toxiques, mycologie
Homéopathie
Dermocosmétologie
Secourisme et premiers soins
Cancérologie
Toxicomanies
Médicamentsvétérinaires
Suivi pharmaceutique
Relation médecin/pharmacienpour la prise en charge
Documentation et informationélectronique
Préparations galéniquesStage hospitalier
Stage officinal
71
DIU Gestion entrepreneuriale de l’officine
DU de Préparation à l’exercice officinal
Pratique pharmaceutiquemaintien à domicile
Orthèses et Prothèses externes
Mycologie des macromycètes
Lithiase urinaire
Conseil cosmétologique à l’officine
Entrepreneur
Professionnelde la santé
3
14
54
11
9
10
FORMATIONSCOMPLEMENTAIRES
Eau et santé
Éléments de pathologies
Gérontologie et pharmacie clinique
Pharmacie clinique oncologique
Pharmacie clinique : stratégie
thérapeutique,optimisation du traitement, suivi
du patient
Situation d'urgence : de la prévention aux premiers secours
Nutrition et diététique
Appareillages et matériels de traitement pour soins à domicile
Anglais interactif à l'usage du pharmacien d'officine
Initiation à l'informatique
Premiers Secours : rester efficace par le recyclage
L’essentiel des gestes d’urgence en pharmacie
PXI PV
Scientifique
72
73
Annexe III : Services proposés par les groupements de pharmaciens
SERVICES OBJECTIFS EXEMPLES
Achat ou référencement Procéder à des achats
groupés Achats en ligne
Communication Développer l’image de
l’officine
Site Internet, Magazines
grand public gratuit
Réseau informatique
Améliorer la circulation de
l’information, études
comparatives
Statistiques des données de
ventes
Diversification des activités Segments de marché porteurs Espaces « Diagnostic »
Audit de la clientèle Améliorer les techniques de
vente Audit économique
Formation Améliorer la formation du
personnel
Plans de formation avec
gestion des carrières
Aide à la gestion Faciliter la gestion et
optimiser le management
Expert comptable, audit
d’assurance personnalisé,
aide à l’installation
Aide à la politique des prix Conseiller la politique des
prix Observatoire et conseil
Merchandising et
agencement Conseil Vitrines thématiques
Marques propres Fidéliser la clientèle
Animation des points de
vente
Opérations commerciales ou
de santé publique Campagnes, dépistage
Source : Inspiré d’un tableau de la société EUROSTAF – LES ECHOS 36
74
Annexe IV : Classification des médicaments à prescription restreinte
Source : http://www.sante.gouv.fr/htm/dossiers/retrocession/plaquette_pharmacien.pdf
75
Annexe V : Bibliographie
• Sites Internet et moteur de recherche utilisés :
o Moteur de recherche :
www.google.fr
o Sites Internet :
www.anepf.org
www.d-m-p.org
www.ordre.pharmacien.fr
www.legifrance.gouv.fr
www.sante.gouv.fr
www.externaliser.net
www.fiducial.fr
www.novax.fr
www.opinion-pharmaceutique.fr
• Presse spécialisée :
Magazine Pharma,
Impact Pharmacien,
Pharmacien manager,
Le Quotidien des Pharmaciens,
Le moniteur des pharmacies.
• Codes :
Code Civil,
Code de la Santé Publique,
Code de la Sécurité Sociale,
Droit du Travail.
76
1 Site Internet du ministère de l’éducation nationale, de l’enseignement supérieur et de la recherche, Le baccalauréat général, http://www.education.gouv.fr/sec/baccalaureat, consulté le 3/VIII/2006. 2 Frédéric GEAY, Evolution et révolution de l’exercice et des études pharmaceutiques du XIème au XXIème siècles, IIIème partie : L’(in)adéquation entre la formation et le monde professionnel, 199 p, Th. D : Pharmacie, Faculté de Nantes, soutenue le 19 juin 2002, www.anepf.org, consulté le 2/VIII/2006. 3 Code de la Santé Publique, Livre II : Professions de la pharmacie, Titre II : Exercice de la profession de pharmacien, Chapitre Ier : conditions d’exercice, Art. L4221-1 à 19. 4 Code de la Santé Publique, Livre II : Professions de la pharmacie, Titre II : Exercice de la profession de pharmacien, chapitre VI du CSP, Formation continue obligatoire, Art. L 4236-1 à 6. 5 EUROSTAF - LES ECHOS, La modernisation du circuit officinal en France, 280 p, étude publiée en 2004. 6 Blog de Michel Edouard LECLERC, PDG des supermarchés Leclerc, la bataille pour la vente libre de la parapharmacie, http://www.michel-edouard-leclerc.com/blog, consulté le 25/VIII/2006. 7 Site Internet du Conseil National de l’Ordre des Pharmaciens (CNOP), La démographie pharmaceutique, http://www.ordre.pharmacien.fr/fr/bleu/index2_4.htm, 2006, consulté le 14/VIII/2006. 8 Loi n° 2002-73 du 17 janvier 2002 de modernisation sociale (JO du 18 décembre 2002), Code de la Santé Publique, Livre Ier : Produits pharmaceutiques, Titre II : médicaments à usage humain, Chapitre V : Distribution au détail, Art. 5125-3 à 8 9 Code de la Santé Publique, Livre Ier : Produits pharmaceutiques, Titre II : médicaments à usage humain, Chapitre V : Distribution au détail, Art. 5125-10 à 15 10 INTERFIMO, Prix de cession des pharmacies, 8 p, étude réalisée en mars 2006. 11 Code de la Santé Publique, Livre II : Professions de pharmacien, Titre I : Monopole des pharmaciens, Chapitre Ier : Dispositions générales, Art. L4211-1 à 11 et L4212-1 à 8. 12 LFSS 2006, Loi de Financement de la Sécurité Sociale 2006, la mission officielle du pharmacien, 2006. 13 COLLECTIF DES GROUPEMENTS DE PHARMACIENS, Le Pharmacien de demain, acteur central de la chaîne de soins, 55 p, Actes du colloque du jeudi 9 mars 2006. 14 EUROSTAF - LES ECHOS, Les perspectives de l’automédication en France, 110 p, étude publiée en 2004. 15 EUROSTAF - LES ECHOS, Le marché de l’assistance médicale à domicile en France, 150 p, étude publiée en 2003.
77
16 Impact Pharmacien, « Assistance médicale et maintien à domicile : des marchés à prendre », n°95, Février 2003. 17 EUROSTAF - LES ECHOS et KALIOPE, La rétrocession à l’hôpital et les sorties de la réserve hospitalière, 260 p, étude publiée en Novembre 2005. 18 COLLECTIF DES GROUPEMENTS DE PHARMACIENS, Officine 2010 : Réflexions et propositions sur les missions du pharmacien de demain, Garantir au patient le meilleur profit thérapeutique, Livre blanc, pp 15-22, Juin 2006. 19 COLLECTIF DES GROUPEMENTS DE PHARMACIENS, Officine 2010 : Réflexions et propositions sur les missions du pharmacien de demain, Une vision fondée sur la reconnaissance du pharmacien prescripteur, Livre blanc, pp 7-10, Juin 2006. 20 Gilles BRAULT-SCAILLET, Journées Pharmaceutiques Internationales de Paris (JPIP), Le pharmacien prescripteur ?, 69 p, Actes des journées de formation au service des pharmaciens, 16 et 17 novembre 2003. 21 EUROSTAF - LES ECHOS, La modernisation du circuit officinal en France, étude publiée en 2004, 200 p, consultée à la Bibliothèque Nationale de France. 22 Site Internet ESSENTIAL DRUGS, Québec : Rémunération de la « Consultation » Pharmaceutique, http://www.essentialdrugs.org/emed/archive/200402/msg00047.php, consulté le 26/VIII/2006. 23 Site Internet de L’OPINION PHARMACEUTIQUE, L’Opinion Pharmaceutique, http://www.opinion-pharmaceutique.fr/fr/commun/questce_que_lop.asp?bk=2, consulté le 29/VIII/2006 24 Eric FOUASSIER, La responsabilité juridique du pharmacien, Masson-Le quotidien du pharmacien, p 9, 2002. 25 Site Internet de Juripole, Sandrine HUSSON, La responsabilité du fait du médicament, première partie, http://www.juripole.fr/memoires/prive/sandrine_husson/partie1.html, consulté le 26/VIII/2006. 26 Code de la Consommation, Art. L.111-1 issu de la loi du 18 janvier 1992. 27 Site Internet http://www.socpharmbordeaux.asso.fr/actu/actu4.html, consulté le 03/VIII/06. 28 Code de la Santé Publique, Livre II : Professions de pharmacien, Titre II : Exercice de la profession de pharmacien, Chapitre Ier : conditions d’exercice, Art. L 4221-1 et R 5125-39 à R 5125-4. 29 SCHOLTS et al., Réussir en équipe, Actualisation, 259 p, 2002. 30 Site Internet du « Balanced Score Card » (Tableau de Bord prospectif) de Kaplan et Norton, La roue de DEMING, http://www.balancedscorecard.org/bkgd/pdca.html, consulté le 11/VIII/2006.
78
31 Site Internet du magazine PHARMA, Deux visions du management, http://www.pharmasite.fr/index.php?option=com_content&task=view&id=32&Itemid=79, consulté le 24/VIII/2006. 32 Magazine PHARMA, Titulaires : Au comptoir !, pp 5-7, numéro 2, Avril 2005. 33 Site Internet ACIES, http://www.acies.fr, consulté le 14/VIII/2006. 34 Magazine PHARMA, Partenaires : que leur demander ?, pp 27-30, numéro 11, mars 2006. 35 Site Internet de PHARMAGEST INTERACTIVE, http://www.pharmagest.com, consulté le 21/VIII/2006. 36 Site Internet de la Société FIDUCIAL EXPERTISE, http://www.fiducial.fr, consulté le 29/VIII/2006. 37 Site Internet de la Société NOVAX, http://www.novax.fr, consulté le 26/VIII/2006. 38 Décret no 98-79 du 11 février 1998 relatif aux établissements pharmaceutiques et modifiant le Code de la Santé Publique (deuxième partie : Décrets en Conseil d'Etat). 39 EUROSTAF - LES ECHOS, Les enjeux de la distribution pharmaceutique, 450 p, étude publiée en décembre 2005, consultée à la Bibliothèque Nationale de France. 40 Magazine PHARMA, Grossistes-répartiteurs : Pour le meilleur…, pp 19-24, numéro 3, mai 2005. 41 Jean Edouard BELOT, Les groupements de pharmaciens d’officine en 2004 : évolution, état des lieux et enjeux, 140 p, Th. D : Pharmacie, Faculté de Besançon, soutenue le 28 mai 2004, www.anepf.org, consulté le 5/VIII/2006. 42 EUROSTAF - LES ECHOS, Les stratégies des enseignes et des groupements de pharmaciens en France, 200 p, étude publiée en Août 2005, consultée à la Bibliothèque Nationale de France. 43 Joany VAISSETTE, Quelques réflexions sur la pharmacie d’officine, Allocution prononcée devant l’Académie nationale de pharmacie le 10 janvier 2001, Bulletin de l’ordre 373, p 565, Décembre 2001.