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Page 1: Préconisations d’emploi et réglementation Ressources

Eucalyptus citronné

Eucalyptus citriodora

Etiquette arrière :Organe : Feuil leChémotype : Citronellal, isopulegol citronellol Origine : Madagascar.

Nom français de la plante

Nom latin

Composition de l’huile

essentielle

Rédaction et mise en forme par Edith Chemin et Mathilde AoutinImpression sur papier recycléavec encres végétales parImprimerie Le Galliard35510 Cesson-Sévigné.Adage 35CS 37725 - 35577 Cesson-SévignéTél 02 99 77 09 [email protected]

Préconisations d’emploi et réglementation Ressources …

Les huiles essentielles sont desmédicaments vétérinaires d’un point de vueréglementaire quand elles sontadministrées pour soigner un animal("restaurer, corriger ou modifier desfonctions physiologiques").

L'utilisation des produits à base de plantes(dont les huiles essentielles) est autoriséedans le cadre de la règle de la « cascade » :si les médicaments identifiés commeprioritaires pour une pathologie et uneespèce ne sont pas disponibles, on peututiliser ces produits en dernier recours.

L'utilisation de médicaments vétérinaires(dont les huiles essentielles) exige toujoursune prescription vétérinaire. SansAutorisation de Mise sur le Marché (AMM),le vétérinaire peut réaliser une préparationmagistrale. Seules les huiles essentiellesinscrites au « tableau 1 des médicamentsvétérinaires autorisés » peuvent êtreprescrites.

Art L. 5111-1 et L. 5143-4, code de la santé publique.ANSES, 2013, statut juridique du médicament

vétérinaire au regarde des produits à base de plantes.

www.agriculture-durable.org

Cette publication a reçu le soutien financier de

www.civam.org

Les huilesessentielles sont des produitsconcentrés, potentiellementtoxique. Utilisées à mauvaisescient, elles peuvent être trèsdangereuses pour votre santé etcelle de vos animaux.

Pensez à prendre desprécautions lors de l’utilisation.

, contactezimmédiatement votre médecinou le Centre Antipoisons (070245 245)

-Pensez aux producteurs locaux.-Privilégiez les vendeursspécialisés dans les produits àbase de plantes.-Certains CIVAM proposent descommandes groupées.

L’effet d’une huile essentielledépend de sa qualité. Les flaconsdoivent être étiquetés et vousrenseigner avec précision surl’huile utilisée (voir ci-dessous).Pour connaître la compositionexacte des huiles essentielles,vous pouvez demander leurchromatographie au vendeur.

Oui, renseignez-vous auprès de votreorganisme certificateur.

Pour les HE inscrites au « tableau 1 », le délaid'attente forfaitaire est de 7 jours pour lelait et de 28 jours pour la viande (durées àdoubler en bio). Pour les autres, le cadrelégal n’est pas prévu.

Il est indispensable d’avoir un suivi des huilesessentielles utilisées dans l’élevage.

Publication Adage :Adage35, 2014, Actes du colloque du 24 mars 2014 àAgrocampus Ouest à Rennes

»,disponible sur internet (www.adage35.org).

Littérature :Franchomme, Jollois, Pénoël, 2001,

Encyclopédie de l’utilisationthérapeutique des extraits aromatiques EditionsRoger Jollois.

Vidéo :Degrange, Joly, Mayade Philippe, 2017, «

», Educagri éditions, 28min (disponibledans tous les lycées agricoles de France).

Les CIVAM () et d’autres organismes agricoles

organisent régulièrement des sessions de formation surles médecines alternatives pour les agriculteurs. Trouvezle CIVAM le plus proche de chez vous en consultant lacarte des CIVAM sur www.civam.org (Civam Adage 35,CEDAPA (22), Civam AD 56 et Civam 29 pour la Bretagne).

Les vétérinaires travaillent aussi avec les médecinesalternatives en santé animale. Parlez-en à votrevétérinaire !

Réseau CIVAM propose égalementdes sessions de formations et d’échanges autour desquestions de santé animale pour ses animateurs sur leterrain.

www.adage35.org

Informations-types figurants sur unflacon d’huile essentielle

Nous utilisons les huiles essentielles en1ère intention sur la grande majoritédes pathologies et nous les notons surle cahier sanitaire.

La lutte contre les antibiorésistances etla bonne connaissance de nos animauxsont les priorités de la ferme.

Il est urgent de combler le retard de lalégislation :

1. En inscrivant les huiles essentiellesd’intérêt médical dans la liste desmédicaments autorisés chez lesanimaux d’élevage.

2. En évaluant la toxicité éventuelle oul’innocuité de ces traitements, pour leconsommateur du lait et de la viande,ou pour l’éleveur manipulateur.

3. En évaluant si un temps d’attente nonnul après traitement est nécessaire.

4. En restaurant la traçabilité destraitements administrés, enpartenariat avec les vétérinaires,garants de la sécurité alimentaire duconsommateur.

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Pourquoi utiliser les huiles essentielles ? Quelle démarche sur ma ferme ?

Diminuer lesherbicides surblé

Passer sous les

50% de l’IFT

: utilisationthérapeutique d’extraits deplantes (huiles essentiellesvégétales ou essencesaromatiques) par ingestion,massage ou inhalation. Les huilesessentielles, utilisées en élevagepour soigner, sont considéréescomme un médicamentvétérinaire dans la réglementation.

: composé chimiquenaturel produit par un micro-organisme ou obtenu parsynthèse, ayant la propriété, àfaibles concentrations, d’inhiber lacroissance ou de détruire d’autresmicro-organismes (ex: bactéries).

: capacité d’unmirco-organisme à résister àl’action d’un antibiotique.

: opération qui permetd’extraire les éléments les plusvolatiles d’un liquide. Entraînéssous forme de vapeur, ceséléments sont ensuite condenséspar refroidissement.

: Huile Essentielle

: opération qui consisteà extraire des substances decertains produits naturels en lessoumettant à une forte pression.

L’antibiotique est composéd’une simple moléculeactive.

Une huile essentielle estcomposée de plusieursdizaines de moléculesactives différentes. Cettecomposition varie selonl’année, les conditions derécolte, etc : Il n’y a pasdeux HE strictementidentiques, même pourune même plante.

Huile essentielle et antibiotique :Différence de composition

Diminuer sa consommation demédicaments, c’est baisser ses charges en produits vétérinaires et développerl’autonomie de l’éleveur dans la conduite de son troupeau et de sa ferme.

! C’est une autre approche de la santé.Observer individuellement ses animaux, c’est porter un nouveau regard sur son troupeau.Développer le préventif et le curatif en aromathérapie permet de mieux prendre encompte l’environnement et l’animal et permet une meilleure appréciation du diagnosticpar l’éleveur.

Utiliser moins d’antibiotiques, c’est unmoyen de lutter contre l’apparition de souches de bactéries résistantes aux antibiotiques,à l’origine d’impasses thérapeutiques en médecine vétérinaire et humaine. Cet enjeu desanté publique a conduit le Ministère en charge de l’agriculture à mettre en place le planEcoantibio* (diminuer l’usage des antibiotiques afin de réduire les risquesd’antibiorésistance).

Les huiles essentielles sont des substances odorantes d’origine végétale. Elles sont leplus souvent obtenues par distillation à la vapeur d’eau ou par expression pour les huilesessentielles à base d’agrumes (en les pressant à froid). Ces procédés permettentd’extraire des molécules volatiles, légères (de faibles poids moléculaires), et souventlipophiles (soluble dans un corps gras).Source : Franchomme Pierre, L’aromathérapie exactement, 2001.

Les plantes produisent des huiles essentielles comme signauxchimiques (pour attirer) ou comme moyen de défense (pourrepousser des prédateurs ou détruire des bactéries).L’extraction concentre ces substances actives que l’on utilisealors pour agir sur le vivant (les plantes, l’animal, l’Homme). Desprécautions d’emploi sont donc nécessaires compte-tenu deleur potentielle toxicité.Les propriétés recherchées par les éleveurs sont nombreuses :anti-inflammatoire, anti-infectieux, stimulant digestif etrespiratoire, calmant, antalgique, anti-stress, ou encore uneaide pour l’animal à se rééquilibrer.

Qu’est-ce que c’est ?

Sur 1667 vaches, 77 ont ététraitées pour un panaris,soit 5% de l’échantillonétudié.

Pour 61% des vachestraitées pour un panaris, lesHE sont le premiertraitement utilisé.

Selon les critères deséleveurs de l’Adage 35, 75%des vaches traitées auxhuiles essentielles ont guéri.

Est-ce que c’est …

En 2016, au cours d’uneétude exploratoire, 28éleveurs laitiers du CivamAdage 35 ont été interrogéssur toutes les pathologiesrencontrées en 2015 ettraitées à l’aide d’huilesessentielles.

Support de caractérisation desprincipales huiles essentielles vuesen formation à l’Adage en 2013.Disponible sur www.adage35.org

Alimentation, hygiène en salle de traite, état des sols,environnement, saisons, bâtiments… Sont autant de

chez nos animaux. C’est pour cela que l’on ditsouvent que le germe n’est pas le seul élémentresponsable de la maladie.

La prise en compte de tous ces facteurs est la base dela réflexion des éleveurs sur la santé du troupeau. C’estcette que cherchent à adopter leséleveurs du Réseau CIVAM afin d’avoir une

dans leur élevage.

Une bonne compréhension du problème et de sonorigine va permettre de résoudre lesdysfonctionnements en profondeur. Comme ça, on nesoigne pas que les symptômes et on évite les récidives !Diagnostiquer, c’est enquêter pour de la maladie : Pourquoi mon animal est-il malade ?

Cela implique souvent sesanimaux : Qu’est-il arrivé à cet animal en particulier ?Un stress ? Une période ou un événement particulier ?

C’est aussi : Quelssont les facteurs de risque ? Par exemple dansl’alimentation et les conditions d’élevage (humidité,ventilation, froid…) ?

Le choix de l’huile et les quantités à utiliser peuventdépendre de la pathologie ou de l’animal (jeune ouadulte, bovin ou petit ruminant).

De nombreuses huiles essentielles sont irritantes.Certaines doivent être diluées avant d’êtreappliquées. D’autres sont toxiques par voie orale.

Utilisez des protocoles établis par des personnesinitiées (formateur, éleveur utilisateur, vétérinaire).

Dans des flacons en verre bleu ou brun, à l’abri de lalumière et bien fermés (risque d’évaporation).

Pas de date limite de conservation si l’HE estconservée dans de bonnes conditions.

Les éleveurs appliquent les huilesessentielles enou en directement surl’animal.

Les huiles essentielles sontlipophiles. Une fois appliquées,elles traversent la peau (voiecutanée) et les muqueuses : voievaginale (en diluant dans unehuile végétale), voie orale (pourdes huiles essentielles issues deplantes comestibles), voierespiratoire (par inhalation).

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Différentes voies d’application sont utilisées en élevage.

Les huiles essentielles restent un traitement parmi d’autres : Elles ne remplacent pas debonnes conditions d’élevage, ni une bonne alimentation, ni la prévention. Un coûtvétérinaire est la conséquence de la santé du troupeau, pas un objectif isolé.

Pour traiter un animal, les quantités se limitent à quelques gouttes par jour. Les coûts sontdonc souvent faibles : par exemple 15 euros pour 100mL d’HE d’Eucalyptus citriodora,même en bio. Pour certaines HE, les coûts peuvent être beaucoup plus élevés : 100 eurospour 100mL d’HE de Manuka (Leptospermum scoparium). Pour éviter des dépenses inutiles,achetez toujours les quantités en fonction de vos besoins !

C’est complémentaire avec les antibiotiques

C’est une alternative aux antibiotiques

Ça favorise mon autonomie

Ça renforce l’immunité des animaux

C’est moins intrusif pour les animaux. Je n’utilise plus

d’intrammamaire

C’est facile et rapide à appliquer

J’observe davantage mes animaux

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Paroles d’éleveurs

*http://agriculture.gouv.fr

Cutanée

Vaginale

Orale

Respiratoire

Cutanée Cutanée

Depuis 2008, les éleveurs de l’Adage35 mènent un réeltravail de recherche-action sur les huiles essentielles. Unpartenariat a été établi avec des professionnels de lasanté animale : formateurs, vétérinaires, laboratoiredépartemental d’analyses, laiterie. Cette co-constructionde savoirs a permis d’enrichir les connaissances des huilesessentielles chez les bovins pour tous les acteurs. Cetravail permet aux paysans de s’approprier les protocolesd’utilisation et de se forger un avis en fonction de leursatisfaction. Ce « » est un moyen departager cette expérience au plus grand nombre.

Attention aux stocks : Sur plusieurs années,l’accumulation peut coûter cher !Pour certaines HE, comme la livèche(Levisticum officinalis), je veux toujours enavoir. Elle est très chère, mais après l’avoirtestée, je sais que ça vaut le coup et que c’estmoins chère qu’une intervention du véto.

Dans les fermes qui utilisent beaucoupd’antibiotiques, l’utilisation d’HE peutréduire les coûts vétérinaires. Dans lesélevages déjà économes, la réductionpeut ne pas être très importante.

Ces éleveurs, formés aux huiles essentielles et utilisateurs depuis au mois 3 ans, ont recoursaux huiles essentielles pour les problèmes suivants : mammite clinique et sub-clinique,hémolactation, panaris, non-délivrance, anoestrus, omphilite (« gros nombril ») et diarrhéesdes veaux. Pour chaque pathologie, les éleveurs ont donné le nombre d’animaux traités, lenombre d’animaux qu’ils considèrent guéris et leur(s) critère(s) de guérison.

Résultats d’enquête sur l’utilisation des huiles essentielles en élevage

Résultats d’enquête surl’utilisation des huilesessentielles pour soignerles panaris