PLUS LOIN QUE L’HORIZON
Présentation générale
Propositions pédagogiques
LA VILLA MÉDITERRANÉE
La Villa Méditerranée est située à Marseille, entre le Vieux-Port et le port de la Joliette, à proximité immédiate du MuCem, sur l’esplanade du môle J4, autrefois occupée par les activités portuaires.
S’emparer des grands enjeux de la Méditerranée contemporaine, y aborder les questions actuelles et de prospectives, telle est l’ambition de la Villa Méditerranée.
Economie, environnement, urbanisme, (r)évolutions politiques : ce large territoire, régulièrement sous tension, soumis à de multiples menaces (environnementales, économiques, démographiques, géopolitiques…), constitue une véritable chambre d’écho.
L’objectif est de poser des problématiques et de donner des clés de compréhension.
S’approprier le débat de manière sensible, en vivant chacun sa propre expérience, sans volonté de faire la leçon ni d’imposer une ligne de conduite.
L’originalité du projet Villa Méditerranée tient ainsi à cette capacité à rendre accessible au grand public des thématiques traditionnellement réservées aux chercheurs et aux experts.
Le programme de la Villa Méditerranée est construit autour parcours immersifs complétés de colloques, forums ou de séminaires…
Les thèmes de chaque parcours, conçus, et proposés par la Villa Méditerranée, sont validés par un comité scientifique pluridisciplinaire.
Intervient ensuite un narrateur (réalisateur, metteur en scène, écrivain), qui les traduit en histoires pour permettre au public de s’approprier le débat.
©Nicolas de Crécy
LE PARCOURS PLUS LOIN QUE L’HORIZON
Le processus de création
Dès les premières réunions du comité scientifique, la Villa Méditerranée a fait le choix du documentariste Bruno Ulmer pour imager, pour conter, pour donner à vivre l’expérience de la Méditerranée d’aujourd’hui.
Ensemble comité scientifique, équipe de production de la Villa et narrateur ont choisi d’associer cette Méditerranée du XXIème siècle à celle des mobilités.
Pour traduire cette mobilité la Villa fait le choix de l’image, avec une narration basée sur une expérience d’immersion visuelle et sonore dans cinq histoires.
Chaque récit correspond à un espace scénographie dédié, sans aucune forme de médiation.
Cette sollicitation du public à vivre l’expérience des mobilités, à en ressentir la force des émotions qui conduit à la connaissance, est la clé du parcours, son principe narratif, à la fois sensible et pédagogique, sans didactisme.
Ecoutez le narrateur Bruno Ulmer qui évoque sa conception du parcours, en cliquant sur l’icône ci -dessous:
L’espace méditerranéen est tout entier synonyme (et symbole) de mobilité. Depuis les temps les plus reculés, les mobilités humaines et marchandes ont tracé des lignes de parcours, d’échanges, de découvertes, de rencontres et d’inconnu, mais aussi des lignes de territoires, de murs, de barrières, de frontières... La Méditerranée a toujours su mettre les destins en communauté, même multiples. C’est maintenant qu’elle invente de nouveaux parcours. L’Ulysse des Grecs voyageait dans l’inconnu. Les Ulysses d’aujourd’hui naviguent sur le Net, au-dessus des frontières. Les jeunesses méditerranéennes transcendent les cartes et les lignes, et à la réalité de la frontière, ils opposent l’immatériel, le franchissement virtuel, dessinant le rêve d’une Méditerranée du XXIe siècle, mise en partage.
B. ULMER
Bruno Ulmer est réalisateur de documentaires.
Il est notamment l’auteur de Casa Marseille Inch’allah (2002), Petites bonnes (2004),
Welcome Europa (2008), et les Scouts d’Al-Madhi (2011).
©festival du film documentaire de Lussas 2007
LES INTENTIONS DU PARCOURS PLUS LOIN QUE L’HORIZON
Un parcours contemporain Le parcours s’inscrit volontairement dans le temps
présent pour placer le visiteur au cœur de la Méditerranée actuelle.
Des mobilités multiples et transversales Les mobilités méditerranéennes sont multiples et
d’une diversité dont le parcours se fait écho : mobilités humaines, mobilités marchandes, mobilités végétales et biologiques, énergétiques ou immatérielles… elles-mêmes déclinées selon leurs spécificités : mobilités touristiques, saisonnières, clandestines, maritimes ou terrestres, libres ou régulées…
La narration des cinq histoires traite ces grands thèmes de manière transversale.
Chaque récit est animé par un espace immersif : une ou plusieurs projections vidéos avec un environnement sonore conçu pour renforcer les sentiments éprouvés par la vision des images.
Un espace méditerranéen dans son ensemble La Méditerranée sur laquelle se trame le parcours
est élargie à d’autres territoires, selon les enjeux méditerranéens actuels : routes du commerce mondial, surveillance des frontières européennes …
Un parcours « tous publics » L’intention première du parcours est de s’adresser
à tous les publics. Pour cela il est basé sur l'expérience (on propose au visiteur de partir à la découverte de...) et chaque parcours de visiteur sera unique car nourri de son propre vécu.
Le premier niveau de compréhension des mobilités se développe au travers des images et des sons qui plongent le visiteur dans l’appropriation des problématiques par l’immersion des sentiments.
Un second niveau d’analyse plus riche est fourni par les trois totems: les totems sont des éléments en volume consacrés à une seule thématique, ils concentrent des données brutes, sur les mobilités marchandes, touristiques, et la migration.
Un parcours en image La scénographie du parcours est au service de
l’image documentaire, toujours dans la meilleure adéquation entre impact et sens.
Dans les histoires, des images marquantes, en très grand format, au sens immédiat et compréhensibles par tous.
En complément à ces histoires, des images secondaires de plus petit format (archives…), sont utilisées sur les totems.Voir le teaser vidéo en cliquant sur ce lien
SE REPÉRER DANS LA VILLA MÉDITERRANÉE
La Villa Méditerranée propose une architecture sans précédent, avec un porte à faux dominant une darse remplie d’eau.
Les parcours permanents comme PLUS LOIN QUE L’HORIZON sont présentés sous la mer au niveau de l’Agora. L’accès se fait donc par l’escalier en spirale depuis le niveau -1. Un ascenseur est disponible pour les personnes à mobilité réduite.
Plus loin que l’horizon
SE REPÉRER DANS LE PARCOURS PLUS LOIN QUE L’HORIZON La scénographie:
Elle est conçue à l’image d’une ville inconnue avec ses dédales de rues, de bruits, de lumières. L’organisation des cimaises permet d’errer librement parmi les ilots narratifs, sans être guidé (pas de sens de visite) et sans aucune forme de médiation (pas de cartels). L’immersion visuelle est accentuée par un important travail sonore (Sound design).
On entre dans le parcours dès l’escalier en spirale par une projection de mots, des sons et un texte manifeste de Bruno Ulmer.
Les fraises à Huelva Ce récit montre les mobilités marchandes et humaines
associées à la production des fraises dans le sud de l’Espagne.
On y rentre par la réalité humaine et/ou par la réalité agricole et économique; avec deux vidéos projetées en vis-à-vis sur des bâches plastiques.
Une vidéo est consacrée aux travailleurs saisonniers; l’autre à la route marchande entre Huelva et les marchés de grande distribution (Perpignan, Lille).
Istanbul Alger La Méditerranée est ici présentée, à travers ses
mobilités marchandes, comme une Méditerranée Monde, maillon essentiel du commerce mondial, de la globalisation.
L'histoire rapproche le port d'Istanbul aux marchés d’Alger pour évoquer la dynamique frénétique du commerce dans ses différentes échelles, la circulation des marchandises depuis la Chine jusqu’aux étals algériens…
Le mur d’horizon Il renforce l’immersion dans une ville
méditerranéenne avec une longue projection de l’horizon depuis le rivage.
Welcome on board Ce récit montre une mobilité et une économie en
essor: la marchandisation touristique, au travers de l’industrie de la croisière.
Le spectateur vit cette occidentalisation des pratiques touristiques, faisant fi de celles du pays approché, au rythme de la vie quotidienne à bord et de vues plongeantes sur les paysages côtiers tenus à distance par le paquebot.
Les clandestins de la mer Le récit s'articule autour des immigrés clandestins qui
s’embarquent vers l’égarement et la perte de repères, au cœur de la Méditerranée immense.
Les images montrent et font ressentir la fragilité de la position du clandestin en mer. On s’assoit sur une pente, au niveau de l'eau, immergé dans un montage d'images de pleine mer, de jour comme de nuit, de films, de fiction et de documentaires.
Les hommes qui marchent Le récit évoque la mobilité humaine clandestine, en
suivant un chemin clandestin parfaitement tracé, car il emprunte une voie balisée par la topographie du terrain, les grillages, les points de surveillance, les dangers de l'inconnu et de l'interdit…
Cette étroite ligne de marche est cachée derrière les cimaises des autres histoires, comme un cheminement clandestin et parallèle, dans l’envers du décor.
La frontière La partie dédiée aux immobilités, sur le plan en page
suivante, présente un travail photographique autour de la notion de frontière.
LES PROPOSITIONS PÉDAGOGIQUES
Dans le cadre des conventions culturelles liant la Villa Méditerranée aux académies d’Aix-Marseille et de Nice, un groupe de travail a été mobilisé pour élaborer ce document d’accompagnement pédagogique. Ce groupe est composé d’enseignants exerçant en collèges, lycées, lycées professionnels et lycées agricoles.
A partir de la proposition de la Villa Méditerranée et de ce parcours d’images et de sons, sept problématiques transversales communes à l’ensemble du parcours ont été dégagées.
L’objectif est de mobiliser le jeune public autour des questions centrales d’identité et de mobilité en Méditerranée. Ces problématiques les encouragent à poser un regard curieux sur leur territoire et sur le bassin méditerranéen.
Les pages suivantes présentent ces différentes problématiques, qui s’articulent entre elles sur l’ensemble du parcours : pour demeurer fidèle à l’esprit du parcours, il convient de ne pas mobiliser les élèves sur une seule histoire, ou un seul visuel…
Le repérage de ces différentes problématiques dans le parcours est aisément abordable avec tous les publics de visiteurs. Il est donc facile d’utiliser cela comme un fil conducteur à suivre lors de votre visite. Cela permet un premier niveau de visite, basé sur la sensibilité et la compréhension des enjeux actuels, opérationnel sans un long travail de préparation.
Pour cela nous suggérons aux enseignants de présenter succinctement la ou les problématique(s) retenue(s) à l’aide des textes introductifs, pour ensuite regrouper les élèves par équipes de quatre ou cinq en leur demandant de repérer et de noter une dizaine d’éléments provenant du fond et de la forme du parcours en lien avec la/les problématique(s) retenue(s). Une simple fiche de visite mentionnant la problématique suffit aux élèves pour renseigner leur repérage. Un temps d’échange et d’analyse sera bienvenu à l’issue de la visite, contacter le staff de la Villa pour utiliser une des salles de commission.
Pour permettre aux enseignants de créer des projets plus conséquents autour de la Villa Méditerranée, une liste de liens possibles entre chaque problématique et quelques programmes scolaires de collège et lycée est disponible (« Programmes scolaires en lien »). L’objectif est de permettre aux enseignants intéressés de proposer à leurs collègues d’associer leur discipline dans l’élaboration de projets transversaux autour des problématiques soulevées par le parcours.
Dans ce cadre il nous a semblé utile de mettre à la disposition des enseignants des banques d’images extraites du parcours, qui permettent d’illustrer chaque problématique, à la manière d’un zoom ou d’un arrêt sur image (« Banque d’images »).
Enfin pour chaque problématique nous avons souhaité partager une petite base de ressources (« Pour aller plus loin ») que l’enseignant pourra consulter pour étoffer ses connaissances et éventuellement utiliser en cours.
Quelles différences Nord Sud à toutes les
échelles ?
La Méditerranée, un espace mondialisé?
Identité méditerranéenne : mythes et réalités.
Comment la mobilité modifie l’identité ?
La frontière est-elle une
limite ?
Comment rendre compte de la diversité des territoires ?
L’identité
modifie-t-ellele point de vue ?
Quelles différences Nord Sud à toutes les échelles?
Banque d’images
Programmes scolaires en lien
Plus aller plus loin…
Les territoires de vie dans la région Provence Alpes Côte d’Azur, le bassin méditerranéen, la planète, font apparaitre de grandes différences Nord Sud à de multiples niveaux: culturel, économique, politique, sociétal, environnemental…
Le parcours Plus loin que l’horizon met en avant nombre de ces différences au travers des histoires qu’il nous raconte sur cette Méditerranée d’aujourd’hui.
La Méditerranée, un espace mondialisé?
Programmes scolaires en lien
Banque d’images
Pour aller plus loin…
Depuis l’Antiquité la Méditerranée est un bassin d’échanges humains et marchands.
Les images et le traitement sonore du parcours nous plongent dans une mondialisation commerciale largement visible, dans les ports, les commerces, sur les routes; mais aussi dans une marchandisation humaine, occulte pour beaucoup, sur les chemins d’exils vers l’espace Schengen et ses camps de rétentions, dans les cultures agricoles intensives et ses contrats de travail pour migrants saisonniers…
Identité Méditerranéenne : mythes et réalités.
Programmes scolaires en lien
Banque d’images
Pour aller plus loin…
De la mythologie grecque, vecteur d’unité, aux divisions socio-économiques actuelles, la perception d’une l’identité méditerranéenne oscille entre les réalités géostratégiques d’une ligne de fracture majeure et une poésie antique incitant à l’expérience touristique.
Le parcours Plus loin que l’horizon permet aux élèves de parcourir la Méditerranée plurielle d’aujourd’hui, à la manière d’Ulysse et de construire leur propre identité méditerranéenne bâtie sur le savoir, le métissage, la convivialité.
L’identité modifie-t-elle le point de vue?
Programmes scolaires en lien
Pour aller plus loin…
Banque d’images
L’identité est construite d’expériences, elle est en permanente évolution. Elle conditionne aussi le point de vue : le regard d’autrui n’est pas identique au nôtre.
D’un radeau clandestin au hublot d’un navire de croisière, en passant par l’homme qui reste à quai, le regard sur l’horizon et sur les flots de la Méditerranée est-il le même ?
Plus loin que l’horizon nous propose de voir certaines réalités avec les yeux de ceux qui les vivent au quotidien.
Pour aller plus loin:
• Trois points de vue sur l’identité nationale
• Les grecs et le chant de la crise
• Identité culturelle et appartenance régionale
Comment la mobilité modifie-t-elle l’identité ?
Programmes scolaires en lien
Banque d’images
Pour aller plus loin
Dès l’Antiquité, les méditerranéens ont navigué à la découverte des terrae incognitae.Maintenant que le monde est cartographié, quantifié, numérisé, indexé et évalué par les géographes, les médias, les voyagistes, les banquiers et tout un chacun; les peuples filmés pour la production de ce parcours continuent de se déplacer à la recherche de travail, de soleil et de ciel bleu ou plus tristement de jours meilleurs… Les marchandises se déplacent également plus vite que jamais, entrainant avec elle une uniformité culturelle.
Cette visualisation des flux humains et marchands qui sillonnent le bassin méditerranéen est l’occasion d’une réflexion autour de la migration et de l’identité culturelle:
• Quelle permanence de l’identité face à la perte de repères induite par le déplacement?
• L’autochtone peut-il faire une place à l’arrivant (humain ou marchand) en intégrant ses apports dans sa propre identité?
Pour aller plus loin:
• Les flux de migrants vers l’Europe (fichier swf)
• « Faut-il abolir les frontières? » Manière de voir n°128 Avril Mai 2013
• Migrants et réfugiés
La frontière est-elle une limite ?
Programmes scolaires en lien
Banque d’images
Dans un monde matériellement et symboliquement parcellaire, la frontière partage les peuples et leurs cultures en même temps qu’elle leur offre un point de rencontre.
La frontière protège et rassemble en rassurant le peuple. Elle symbolise aussi les peurs, les guerres et les menaces extérieures.
Plus loin que l’horizon nous montre qu’en ce début de XXIème siècle, les hommes et les marchandises ne sont toujours pas tous égaux face à ce symbole.Un espace photographique, proche des totems, illustre particulièrement cette problématique.
Pour aller plus loin…
Pour aller plus loin:
• Frontières, migrants et réfugiés
• « Faut-il abolir les frontières? » Manière de voir n°128 Avril Mai 2013
• Les flux de migrants vers l’Europe (fichier swf)
Comment rendre comptede la diversité des territoires?
Dans ce parcours l’équipe de production de la Villa met en avant la finesse de travail sur l’image (la couleur, le contraste, le cadrage) et le son (un sound design très marqué, avec des sons fabriqués pour l’occasion, qui renforce le procédé d’immersion du spectateur).
Au fil de la visite on découvre aussi la précision du travail scénographique: choix de l’organisation spatiale, des matériaux, des sons et des lumières.Une telle proposition novatrice nous amène à s’interroger sur les choix, les moyens et les outils d’un artiste pour transmettre ses intentions au public.
Cela peut initier une réflexion sur les modes d’expressions artistiques dans le cadre de l’histoire des arts par exemple…
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