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Guide de l’urbanisme à l’usage des responsables des communes urbaines Focus sur Antananarivo

Septembre 2012

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Le « Focus Tana » illustre le guide de l’urbanisme à l’usage des responsables des communes urbaines de Madagascar par des projets développés dans la capitale malgache. Il reprend donc les chapitres mentionnés dans le guide et donne quelques exemples tananariviens qui viennent illustrer certaines des fiches développées dans le guide général.

Les projets présentés peuvent être menés par différents acteurs (ONG, bailleurs de fonds, privés, etc.); avec une mention particulière pour la Commune Urbaine d’Antananarivo dont le rôle et les projets sont toujours indiqués. Cela permet de mieux comprendre quels sont les leviers d’actions et les marges de manœuvre en matière d’urbanisme pour une commune urbaine malgache, la Commune Urbaine d’Antananarivo.

A terme, ce focus Tana pourra s’actualiser des autres projets engagés ou accueillis par la Ville d’Antananarivo et être adapté selon les échos obtenus. Mais surtout, tout comme le guide de l’urbanisme à l’usage des responsables des communes urbaines de Madagascar se complétera et s’actualisera au fil des échanges, partager les informations sur les différents projets qui se mettent en place dans les diverses communes urbaines est souhaité. Cela permettrait d’avoir une meilleure visibilité des projets qui se mettent en place sur l’urbain à Madagascar.

Introduction

Gouvernance

amélioration de l’habitat

villes durables

Promotion du territoire

les nouveaux modes de faire la ville

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Les nouveaux modes de gestion: le recours au secteur privéChap. 1 - La gouvernance

Sources: Contexte institutionnel: Ministère d’Etat chargé de l’économie et de l’industrie, Communiqué

relatif au Projet de Loi sur les Contrats de PartenariatCommune Urbaine d’Antananarivo, Délégation Spéciale, projet participation citoyenne des entreprises, 2009-2010 Thomas LO, Chargé de mission Partenariat Public - Privé IMV, mis à disposition de la cellule PPP, CUA

Curage de canal au 67ha Contruction d’une passerelle en bois à Manjakaray

La cellule 3P à AntananarivoInitiative lancée en 2009 par le PDS de la Commune Urbaine d’Antananarivo, la cellule 3P se fonde sur «participation citoyenne des entreprises privées et des entités non-étatiques (associations et ONGs) à la mise en œuvre des projets de développement de la CUA».

La cellule de coordination a pour missions de : - faciliter le contact entre le secteur non-étatique et les administrations, - jouer un rôle de rapprochement ou de jumelage entre les partenaires privés et les fokontany, c’est-à-dire entre les financements et les projets des fokontany - assurer le suivi et contrôle des projets et des fonds mobilisés

Se focalisant plus sur des actions à l’échelle du fokontany, la cellule préconise le système de mécénat qui consiste à des levées de fond ou à la négociation de dons, matériels ou financiers, auprès des entreprises. Les projets réalisés s’inscrivent dans les travaux d’infrastructures, les actions sociales, les prestations de service ou mise à disposition de matériels pour la CUA, ...

Le Bail EmphythéotiqueUn partenariat, entre la communauté et les GIE ECOTANANA et MADACRAFT, a été élaborée en 2008 - 2009, lors du montage de la place d’Andohalo. Sur décision du conseil municipal, la collectivité a attribué le foncier par un bail emphytéotique et les bâtiments sont réalisés et exploités par ces groupements privés, pour une durée de 25 ans.

La concessionDans le cadre du Programme d’Amélioration de la Mobilité Urbaine (PAMU) mené par la Commune Urbaine d’Antananarivo, du mobilier urbain a été disposé le long des lignes pilotes de taxis-be. Dans le souci de maintenir en parfait état d’entretien et de fonctionnement ce patrimoine ainsi que de le valoriser, les abribus et totems installés ont été mis en concession à un régisseur publicitaire. Celui-ci est chargé de l’entretien et de la maintenance des infrastructures et peut en contrepartie exploiter à des fins publicitaires ces mobiliers urbains. Cette concession a par ailleurs donné lieu au versement d’une redevance permettant de financer de futures infrastructures dans le cadre du PAMU.

Cadre juridique

Les textes législatifs et réglementaires encadrant les accords de PPP concernant la gestion des services publics restent encore incomplets à Madagascar. La loi n°2004-009 sur le Code des marchés publics mentionne la Délégation de Service Public (concession, affermage, régie intéressée), en la distinguant des Marchés Publics, sans pour autant en préciser les modalités d’application. Il est également fait référence aux concessions et affermages dans les codes de l’eau et de l’électricité, ainsi que dans la loi sur les ports ; mais il s’agit le plus souvent d’évolutions nées de réformes sectorielles. Il est ainsi à déplorer l’absence de stratégie nationale sur les PPP, ou encore de loi cadre sur les DSP permettant de mieux sécuriser ce type de montage, tant pour les collectivités que pour les investisseurs privés. Le cadre législatif malgache devrait néanmoins prochainement s’étoffer par l’introduction du Contrat de Partenariat qui est un montage d’inspiration plus anglo-saxonne à distinguer de la DSP ou des Marchés Publics.

Face aux besoins de la population d’Antananarivo en termes de services et d’équipements, le recours aux partenariats avec le privé s’avère être un moyen de gestion et de financement intéressant pour la collectivité. Sous des formes diverses – contractuelles ou institutionnelles – ces partenariats sont souvent utilisés par les collectivités dans le cadre de projets d’infrastructures, voiries et autres réseaux de viabilisation.

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Chap. 1 - La gouvernance La concertation

La concertation, base du projet de création du circuit écotouristique EcoTanana « Amboditsiry durable »

Dans le cadre du projet de création circuit écotouristique – autour du « sentier des Horticulteurs d’Amboditsiry - une place importante a été accordée à la concertation citoyenne, avec une implication effective de tous les acteurs concernés. La participation des riverains d’Amboditsiry a commencé avec une consultation locale pour déterminer ensemble les actions d’aménagements à mener. Les souhaits, et les difficultés vécus ont été pris en compte dans la définition du projet. En 2009, une convention a été élaborée entre la CUA-IMV/GIE Ecotanana et la population locale, afin de confirmer l’engagement de la part des deux parties.

Les actions de concertation se concrétisent par une démarche participative directe des habitants et leur forte implication dans le processus des travaux. Des réunions techniques s’organisent régulièrement sur terrain entre le président du fokontany et son équipe, certaines associations locales, et le responsable du projet EcoTanana. Au fil de l’avancement du projet, les décisions prises se rapportent et se valident ensuite lors des «Fivoriambem-pokonolona», des assemblées générales tenues sous convocation du Fokontany avec la grande majorité des habitants du quartier, à la fois pour leur rappeler également leurs devoirs.

Depuis 2010, les principales actions réalisées ont été la réhabilitation du pont, avec une participation de 90% pour EcoTanana contre 10% pour la population ; et l’aménagement du sentier des horticulteurs sur une distance de 500m, habituellement couverte de boue en saison de pluie. La concertation qui a servi à l’identification du projet a aussi abouti à l’élévation du taux de participation de la population, tant financière, allant jusqu’à 12%, qu’active en termes de mains d’œuvre, lors des travaux suivants. En 2012, l’installation des lampadaires solaires (éclairage public) et l’aménagement d’espaces de convivialité font partis des plus récentes réalisations sur place.

La concertation citoyenne à Amboditsiry est passée par la définition préalable des attributions, claires et fixes, de chaque acteur et l’inscription des actions dans la durée. Pour « Amboditsiry durable », le projet EcoTanana se charge du volet économique (monitoring et financement), le fokontany se présente comme interlocuteur, mobilisateur local, garantissant le caractère officiel du projet et chef de file pour les actions (nettoyages, entretien,…). La population, quant à elle, est responsable dans l’usage, le respect, l’entretien et le gardiennage des mobiliers mis en place (ponts, bancs, lampes).

Source Brigitte ELISON, Responsable volet Tourisme Durable IMV/CUA,

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rLa concertation peut se faire à plusieurs échelles : sur la planification à l’échelle de l’agglomération, sur des opérations d’aménagement à l’échelle d’un quartier ou sur des projets urbains de plus petite échelle au sein même d’un quartier. Elle est d’autant plus difficile à mettre en œuvre que le territoire et donc la population directement concernée est grand. Les projets qui intègrent une dimension « concertation/participation citoyenne » dans l’agglomération d’Antananarivo sont donc plutôt des projets au sein même d’un quartier, d’amélioration de l’environnement de vie des habitants. Les ONG ont d’ailleurs souvent une approche participative ; la Commune Urbaine d’Antananarivo s’est engagée dans un tel processus dans le cadre d’un programme portant sur le tourisme.

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Chap. 1 - La gouvernance Les maires d’Antananarivo

Frise chronologique des maires et PDS d’Antananarivo

1959-1975

Pasteur ANDRIAMANJATO Richard Mahitsison

Maire

1975-1982

ANDRIANANJA Charles

Délégué du gouvernement

1983-1989

RAKOTOVAO Andriantiana

Président du Fivondronana

1989-1991

Guy Willy RAZANAMASY

PDS

1995-1999

Guy Willy RAZANAMASY

Maire

1999-2001

Marc RAVALOMANANA

Maire

1951-1959

RAKOTONIRINA Stanislas Maire

2002-2003

Rajemison RAKOTOMAHARO

PDS

2003-2004

Patrick RAMIARAMANANA

PDS

2004-2006

Patrick RAMIARAMANANA

Maire

Mars à Déc 2007

Hery RAFALIMANANA

PDS

2007-2008

Andry RAJOELINA

Maire

Fév-Jui 2009

Michelle RATSIVALAKA

PDS

Depuis Aout 2009

Edgard RAZAFINDRAVAHY

7è PDS et 13è dirigeant

1951

2012

PDS Maires

Sources : Historique de l’Hotel de Ville d’Antananarivo, http://www.antananarivo.mg/archive/hotelville.php Entretiens: - Mr Georges Lamoure, - Mr Fidy Rakotozafy-

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Chap. 1 - La gouvernance Les maires d’Antananarivo

Rakotonirina Stanislas

Elu en 1951, selon la loi française du 4 avril 1894 stipulant qu’il doit diriger la Commune jusqu’en 1959.

- En 1956, le plan directeur d’urbanisme est axé vers le développement urbain de la ville vers les collines d’Itaosy à l’Ouest. Depuis, les projets d’urbanisme sont vus sous l’angle économique, social et politique et non seulement foncier et technique. Le plan envisagé entraînant l’expulsion des cultivateurs des rizières coûte cher, à la fois dans les travaux, la hausse de loyer causée par le changement et les entraves à l’assainissement de certains terrains par leurs propriétaires.

- En 1957, les recours aux partenaires étrangers ont commencé comme l’emprunt auprès de la Caisse Centrale de la France d’outre Mer (CCFM) pour la construction de logements à bon marché par groupes de cités.

Elu en 1959 jusqu’en 1975.

- Amélioration de l’existant en refaisant les canalisations, améliorant les sentiers urbains, les marchés de quartier comme Andravoahangy et Besarety et par l’éléctrification de la ville par souci de sécurité.

- Dans l’habitat, la Commune a collaboré avec l’Etat pour la construction de logements. Les cités des assureurs ont été bâties à la même époque que celle de 67 ha.

- Pour le transport, les voies de sortie de la RN1 et la RN7 ainsi que les gares routières ont aussi connu un changement en 1974. Après son mandat, il y a eu un changement des bus par l’élimination des grands bus soviétiques.

Les tensions entre la Mairie et le Ministère en termes de dissensions entre la vision de la commune et celle de l’Etat furent ressenties sur les plans d’urbanisme.

Ancien Premier ministre, élu maire en 1995 jusqu’en 1999. «Antananarivo madio no tanjona ka tadidio» (L’objectif est une capitale propre, rappelez-vous en) fut le slogan durant son mandat. Elu sur un programme axé sur trois S: " Santé, Scolarisation, Sécurité"

- Signature de plusieurs conventions avec l’Ile de France, la Vendée, les Japonais et la Banque Mondiale pour des réalisations qui ne vont voir le jour qu’après son mandat comme le projet de By Pass, signé en 1998 et le contrat de réaménagement des espaces verts avec la RIF et l’association d’Antananarivo avec ses environs pour désengorger la ville. L’identification du projet de la réhabilitation de la RN1 a été faite sous le mandat du précédent maire

- Suppression du marché du Zoma et son éclatement en marchés de quartier avec un budget du FED. Réhabilitation de l’avenue de l’indépendance grâce à un don des Japonais.

- Sensibilisation pour l’amélioration de la recette fiscale, le calcul des m² des propriétés bâties et l’identification des propriétés non bâties avec la Banque Mondiale

Pasteur Andriamanjato Richard

MahitsisonGuy Willy Razanamasy

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Chap. 1 - La gouvernance Les maires d’Antananarivo

Au niveau des infrastructures et des équipements: - Voie d’entrée principale de la capitale, de l’aéroport d’Ivato, entre le pont d’Itaosy et le centre ville;- Début des travaux du By Pass (Boulevard de Tokyo);- Lancement des travaux de la RN1 entre le lac Anosy et le pont d’Anosizato (financement AFD). Travaux incluant la construction d’une double voie centrale à 2 contre allées réservées aux dessertes locales, bus, charrettes, ainsi que des pistes cyclables, la réhabilitation du drainage des quartiers situés le long de la voie ainsi que la construction de dessertes internes dans les quartiers (implantations de bornes fontaines et d’aires de ramassage d’ordures ménagères);- Construction du Boulevard de l’Europe, reliant la route des hydrocarbures à la RN7 en contournant le Centre ville par les 67 Ha (financement de l’Union Européenne) ;- Réhabilitation de marchés, dont Anosibe (financement de la Banque Mondiale);- Identification d’un certain nombre de voiries des 67 Ha, dont la réhabilitation a eu lieu sous le mandat suivant, en partenariat avec la Chine.- Mise en place du Bureau de Développement d’Antananarivo (BDA) pour coordonner les opérations d’aménagement et d’équipement de l’agglomération;

Marc Ravalomanana

Elu en 1999 jusqu’en 2001.

On constate une certaine continuité entre ses actions et celles de ses prédécesseurs, notamment Guy Willy Razanamasy, en matière d’assainissement, et Ravalomanana en matière de routes. - Inauguration de la RN1 en présence des présidents Ravalomanana et Chirac; Fin des travaux du By Pass commencés par Ravalomanana; Réalisation d’infrastructures (route des Hydrocarbures, pont de la zone commerciale de Tanjombato), prévues lors du mandat de Ravolamanana; En partenariat avec la Chine, la réhabilitation d’un certain nombre de voiries de 67 Ha;- Elaboration du Plan vert, voté fin 2004, défini avec l’Île-de-France. Il établi des priorités liées à l’urbanisme, avec un souci de préservation du patrimoine, du développement solidaire tout en impliquant les acteurs locaux;- Réhabilitation des jardins d’Antanimena, d’Antaninarenina et de l’intérieur de Mahamasina et mise en place d’un programme par arrondissement pour rendre les espaces plus verts et plus fleuris; - Réhabilitation des gares routières : Ampasampito pour l’Est et Ambodivona pour l’Ouest- Réaméngement de la décharge d’Andralanitra par terrassement et mise en place de canaux d’évacuation des eaux usées- Conception d’un plan de retraitement des déchets et l’informatisation des circuits des camions bennes orange;

Elu en 2003 jusqu’en 2006.

- Reconstruction de l’Hôtel de Ville le 17 mai 2008 anciennement incendié. C’est le 11 décembre 2010 que le nouveau bâtiment sera inauguré;- Réaménagement de la place d’Andohalo. La culture, le tourisme et l’artisanat seront définis comme les grandes orientations de cette requalification, le kiosque Ecotanana valorisant l’artisanat et la valorisation touristique de la Haute-Ville a aussi été mis en place;- Lancement du projet PAMU (Programme d’Amélioration de la Mobilité Urbaine), en partenariat avec la RIF;- Installation des rambardes, de protection de la rue d’Ambohijatovo et le nettoyage des deux tunnels de la ville. - Rénovation du stade de Mahamasina afin de répondre aux normes de sécurité;

Patrick Ramiaramanana Andry Rajoelina

Elu en décembre 2007 jusqu’en 2008

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Chap. 2 - L’amélioration de l’habitat Politique publique du logement et restructuration de l’habitat précaire

A raison de 100 000 nouveaux habitants estimés par an dans l’agglomération d’Antananarivo, la demande en logements est forte et une part importante provient des « mal-logés », population défavorisée ne pouvant accéder à des logements décents au prix du marché. Une politique de logement se doit d’agir tant sur l’offre que sur la demande, et doit donc user d’outils qui influent non seulement sur la production de logements mais également sur les conditions d’accessibilité des ménages à l’habitat: aides personnelles, aides à la pierre (aides de taux, subventions, mise à disposition de terrains, etc.), aides ficales (en matière de TVA, de droits de mutation, d’impôts sur le revenu, etc.), aide à l’accession à la propriété. A Antananarivo, l’Etat agit sur l’offre (Trano Mora) tandis que les ONG se concentrent plus sur la demande (accompagnement social dans les démarches administratives par exemple). Aussi, une réflexion globale portant sur les deux aspects serait-elle souhaitable.

Des programmes d’amélioration de l’habitat et l’assainissement individuel par l’ENDA OI

Depuis 2002, ENDA OI (ENvironnement, Développement, Action dans l’Océan Indien) mène dans le 1er et le 4ème

arrondissements d’Antananarivo le Projet Habitat Social, ciblant les familles en situation difficile pour les aider à réhabiliter leur logement. La première phase du projet est une enquête sociale menée au sein d’un fokontany. La sécurisation foncière étant première condition de ce projet, seules les familles justifiant de la propriété de leur terrain d’habitation peuvent en faire partie. Toutefois, ENDA OI leur vient en aide pour tout règlement administratif nécessaire. En second lieu vient la mobilisation des ressources des familles qui doivent épargner pendant un an avant les travaux. La capacité d’épargne d’un ménage vérifié, il sera aidé à souscrire un crédit de 2 à 4 ans, en partenariat avec des institutions de micro-finances. L’initiative peut provenir d’une seule famille ou d’une communauté de plusieurs propriétaires de terrain. La construction d’une maison se fait en général en un à deux mois, contre une période de remboursement allant jusqu’à quatre ans. Des animateurs se chargent régulièrement du suivi et de la sensibilisation sur terrain, amenant le taux de remboursement des familles à plus de 90%. Depuis le début du projet, plus de 600 familles ont pu se procurer un «logement digne, sain et sûr».

Fonctionnant par la même approche méthodologique, le Projet Latrines familiales a pour objectif d’assurer l’accès durable à l’assainissement d’un groupement de 3 à 5 familles. Il consiste en la construction de latrines familiales, suivant un système d’épargne de 3 mois avant les travaux et une période de remboursement d’un an, ou de blocs sanitaires sur certaines places publiques comme les marchés. La gestion et l’entretien, actuellement au nombre de 6 dans la ville, sont confiés à une association locale, accompagnée jusqu’à autonomisation. La construction se fait en partenariat avec le secteur privé pour le matériel adéquat et la micro finance. Depuis le début de l’opération en 2006, 4500 familles ont bénéficié du programme, soit environ 200 latrines familiales construites. Le projet s’accompagne d’un volet social pour éduquer la population cible aux règles d’hygiène et de propreté.

Logement familial Antohomadinika

ENDA OI: Les maisons sont de type traditionnel, sur un modèle de base de 9m2 avec varangue.

Maisons en construction et achevée , Antohomadinika

L’opération étatique «Trano Mora» dans l’agglomération d’Antananarivo

Ce programme de l’initiative du Président de la transition est financé par l’Etat, la gestion revenant à la SEIMAD et ANALOGH. Les logements sont destinés notamment à des jeunes de moins de 35 ans qui justifient d’un emploi fixe et de revenus stables. Le minimum est fixé à 400.000 ariary mensuels.

Les logements sont construits à 18km du centre-ville à Anosiala dans la commune rurale d’Ambohidratrimo; ils sont au nombre de 160 + 18 pour les fonctionnaires. L’octroi des logements se fait par tirage au sort sur sélection de dossier.

Un système de revolving est prévu : grâce aux bénéfices provenant de la vente de logements aux jeunes ménages, les sociétés en charge devraient programmer la construction de logements sociaux. Le prix de vente est fixé à 150.000 ariary/ mois jusqu’à la fin du remboursement, soit environ 15 millions.

Ce programme s’adresse donc plus aux classes moyennes.Sources : Entretiens et visites de terrain avec ENDA OI Entretien avec Mme le Directeur DPLH, Vice Primature de l’Aménagement du Territoire

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Chap. 2 - L’amélioration de l’habitat La viabilisation, volet assainissement

Sources : Documents de présentation «Projet sécurité humaine»Documents de présentation «projet Lalan-kely», articles de presse

« Sécurité humaine pour la prévention de la violence urbaine et la réduction de la vulnérabilité » - Nations-Unies

Initiative conjointe de l’Unicef, l’UN-Habitat, l’UNFPA et l’organisme humanitaire OCHA avec la CUA, le projet «sécurité humaine» vise à améliorer la sécurité personnelle, la sécurité économique, la sécurité sanitaire et la sécurité environnementale de 250 000 personnes parmi les plus vulnérables. Programmé pour mai 2011 jusqu’en avril 2013, il vient en soutien des institutions, communautés et individus de 25 fokontany pilotes.

Parmi les activités du projet, il est à noter, pour l’urbain, la volonté d’améliorer l’assainissement (infrastructures et sensbilisation à l’hygiène) et de la gestion des déchets (actions de tri d’ordures ont été initiées dans certains fokontany, dont Andavamamba-Anatihazo I, où un centre de tri de déchets biodégradables est en cours de construction) et la réalisation d’une cartographie de la vulnérabilité.

Des structures ont été mises en place pour la mise en oeuvre du projet, comme le Kifmo ou comité local de sécurité humaine, détenant le rôle de responsabilisation de la population; les VQ ou volontaires quartiers, composés des habitants du fokontany qui à la fois travaillent et sensibilisent leurs paires.

Le projet Lalan-kely - Agence Française de Développement

Financé par l’AFD, ce projet de Désenclavement et Aménagement des Quartiers Populaires Prioritaires de l’Agglomération d’Antananarivo consiste notamment en l’amélioration de l’accès dans les quartiers populaires et prioritaires.

Dans le volet travaux, la réhabilitation des voies de desserte (37 km environ de voies piétonnes et 32 km environ de voies carrossables) représente 80% du budget. Ce volet prévoit également la mise en place d’aménagements liés à l’hygiène, l’assainissement, l’approvisionnement en eau potable, la construction et la réhabilitation d’infrastructures communautaires de type lavoirs, bornes fontaines, équipements sanitaires, éclairage public, bacs à ordures.

Sont également prévus dans ce projet, un volet «gestion communautaire» délégué à l’ONG ENDA OI et un volet institutionnel en vue de renforcer les capacités locales.

Les RF2: un outil de gestion communal pour les services de base

Le système de gestion locale intégrée en eau, hygiène et assainissement, connue sous le terme RF2 (Rafitra Fikojana ny Rano sy ny Fahadiovana) est une nouvelle strucutre mise en place par la CUA afin d’améliorer l’accès de la population de la capitale aux services de l’eau, hygiène et assainissement.

Il s’agit d’une stratégie rassemblant tous acteurs concernés dans chaque fokontany (ONG et associations, riverains, ...) pour leur mobilisation collective et la coordination des activités menées, laissant ainsi aux fokontany, arrondissements et à la Commune le rôle d’encadrement (contrôle, suivi, évaluation, coordination, appui,...).

Existant en ce moment dans 47 fokontany, la CUA a pour objectif de l’étendre sur les 145 restants. Quelques actions à coordonner:

les «gros projets» de bailleurs

A Antananarivo, ce sont notamment les ONG et bailleurs internationaux qui interviennent sur la question de la viabilisation des quartiers défavorisés, notamment l’assainissement. Tout l’enjeu pour la Commune Urbaine d’Antananarivo est alors de coordonner leurs actions pour qu’elles soient plus productives et de les inciter à passer par les institutions et outils communaux déjà existants. C’est en ce sens que la CUA a mis en place la démarche « Initiatives Urbaines » qui vise à recenser tous les acteurs de l’urbain et leurs actions pour mieux les coordonner et les encadrer.

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Chap. 2 - L’amélioration de l’habitat La viabilisation, volet assainissement

Sources : Entretiens et visites de terrain avec EASTNewsletter MIASA Antananarivo

Des projets de viabilisation en réponse aux requêtes des fokontany et EPP - EAST

En termes urbains, l’ONG EAST travaille essentiellement sur l’amélioration et la construction d’infrastructures de services de base. Depuis 2006, elle met en œuvre des programmes d’accompagnement sanitaire et social au sein de la CUA, plus précisément dans les 3ème, 4ème et 5ème arrondissements.

Ses actions sont la construction de bornes fontaines, bassins lavoirs, blocs sanitaires, latrines communautaires, aménagement de bennes, entretien du Lac Masay, réhabilitation d’EPP et des actions d’IEC (Information, Education et Communication), en partenariat avec la CUA, les comités de Fokontany, la CISCO et les EPP. La démarche est d’intervenir sur un site suite aux demandes des fokontany qui seront ensuite validées et priorisées.

Les infrastructures mises en place sont confiées à des associations gestionnaires qui, suite à une convention faite avec l’ONG, se chargent de l’entretien. La coordination avec les RF2 est en cours. Par ailleurs, pour les gestionnaires sont organisées préalablement des formations sur les cahiers de charge et de la propreté des lieux.

Les actions de l’ONG se limitent à la capacité des enveloppes budgétaires, additionnée des fois à la participation d’autres associations ou des riverains d’un fokontany. Tel est le cas d’une construction de borne fontaine et de blocs sanitaires à Ampasampito où les familles habitant autour ont cotisé pour financer toute la tuyauterie. Par la suite, à partir des recettes obtenues par chaque infrastructure se font leur entretien, voire même le réinvestissement pour d’autres ouvrages dans le fokontany.

Enfin, dans les EPP, l’installation de blocs sanitaires constitue la première priorité des actions. Ils s’entretiennent par les élèves eux mêmes, et des fresques murales portent des messages de sensibilisation. Viennent ensuite la création d’espaces verts et la rénovation des bâtiments, si le budget le permet encore. Les actions visent à faire respecter 5 formes d’hygiènes aux élèves : hygiène de l’habitat (rénovation et éducation à la propreté des bâtiments), hygiène alimentaire, hygiène corporel, hygiène de l’eau et hygiène environnemental (espaces verts et gestion des déchets).

Bloc sanitaire à Ivandry, dont la clôture a été mise en place par les

gestionnaires

Réhabilitation Canal, Amboditsiry

Réhabilitation Canal d’évacuation, Nanisana

Construction de pont en beton armé, Ampahibe

Blocs sanitaires, EPP Nanisana

EAST: Quelques illustrationsQuelques actions à coordonner:

exemples d’actions d’ONG:

Projet MIASA - ENDA OI et GRET

Le projet Mise en oeuvre d’améliorations des services d’assainissement adaptés à l’agglomération d’Antananarivo (MIASA) prévoit la mise en place de traitement des boues de latrines au niveau de fokontany pilotes dans toute l’agglomération. Il privilégiera la formalisation du système de vidange dans toute la ville et les activités des vidangeurs informels, surtout dans les zones innaccessibles aux camions vidangeurs. Ce programme renforcera également le rôle de contrôle du fokontany.

Benne aménagé à Betongolo pour éviter l’éparpillement des ordures,

gardien à la charge du fokontany

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Chap. 3 - Villes durables Aménagements paysagers et cadre de vie urbain

Sources : - Un plan vert pour la Commune d’Antananarivo, Thierry Huau, Paysagiste Urbaniste- http://www.mairie-antananarivo.mg/category/0-la-mairie/; http://www.imvtana.org/- Jean Yves RAMANAMIDONA, Chargé de mission de la RIF Agriculture urbaine mis à disposition de la DEVEAU

La Direction des Espaces Verts, Environnement et Agriculture Urbaine (DEVEAU)

La DEVEAU, direction interne à la CUA a pour rôle l’embellissement de la ville. Elle se compose de trois services:

- Le Service du Jardinage et Entretien des Espaces Verts (SJEV), acte pour l’urbanisme paysager dont l’emplacement, la plantation et l’entretien des espaces verts, ajoutés à la maintenance des infrastructures et mobiliers sur les espaces publics.- Le Service Environnement et Agriculture Urbaine (SEAU), se charge de la définition des grandes lignes d’actions et de la règlementation environnementales dans la ville (reboisement, formation, sensibilisation, abattage d’arbres, règlementation des eaux usées) et de la promotion de l’agriculture en ville.- Le Service de la Gestion et Développement des Pépinières (SGDP), s’occupe principalement de la pépinière municipale de la CUA (production de jeunes plantes ou de nouvelles gammes de variétés pour les besoins des espaces verts.

Un Plan Vert pour la Commune Urbaine d’Antananarivo Le plan vert a été réalisé par la Commune Urbaine d’Antananarivo en partenariat avec la Région Ile-de-France pour compléter le PUDi (Plan d’Urbanisme Directeur) sur les aspects environnementaux de la ville et ses paysages.

A la fois outil d’embellissement et de développement, le plan vert a aussi pour finalité la création d’une identité et l’amélioration de la qualité de vie des habitants par les micro projets, l’assainissement et la lutte contre les pollutions.

Dans le plan vert sont proposés des actions phares à mener dans la CUA, telles que la création d’«une trame urbaine structurée par les espaces verts et agricoles de la ville d’Antananarivo, à la manière d’un système de parcs», afin d’assurer leur continuité tout en valorisant le foncier. Y est aussi marquée l’expérimentation d’un système de square social multifonctionnel, comprenant : l’agrément (détente dans un endroit calme), le sport (surtout pour les jeunes), le social et l’économie (lavoir, bornes fontaine et grandes pelouses pour le séchage des linges, plus rassurant aussi pour la sécurité des enfants jouant dans le jardin), le jardin vivrier (autosuffisance alimentaire contre le gardiennage du jardin).

Ce Plan Vert constitue un document de référence pour les actions de la CUA qui s’y réfère, notamment pour l’amélioration de ses espaces verts (travail de la DEVEAU) et la préservation de son patrimoine.

Agriculture Urbaine Low Space No Space

En partenariat avec la Région Ile de France, une Plateforme des acteurs en Agriculture Urbaine a été créée dans le cadre de la dynamisation du service environnement et agriculture urbaine, apte à monter et à gérer ses projets, dont le programme AULNA.

Il s’agit d’un projet opérationnel d’aide au développement d’autoproduction alimentaire par les ménages vulnérables, ainsi que de contribution à la fourniture d’alimentation de bonne qualiténutritionnelle aux cantines d’écoles primaires. Ce projet se fonde sur le test (100 foyers et 8 écoles primaires publiques) puis la diffusion large de dispositifs de cultures de type microjardins.

En plus de la sécurité alimentaire à laquelle il contribue, ce projet participe à l’embellissement des quartiers de la ville avec les cultures en pots et les micro-jardins.

Actuellement, les espaces verts de la Commune Urbaine d’Antananarivo représentent seulement 13ha du territoire. On recense 4 grands jardins publics : le parc botanique et zoologique de Tsimbazaza, le parc privé de Tsarasaotra, le parc du Masay et celui d’Ambohijatovo. S’ils participent au confort des habitants qui peuvent s’y rendre, ils ne contribuent pas directement à l’embellissement de la ville dans la mesure où ils ne sont pas ouverts. Aussi la CUA travaille-t-elle à moindre échelle, par des aménagements de squares, par l’embellissement des quartiers, la mise en valeur des paysages et notamment ceux des rizières par exemple.

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Chap. 3 - Villes durables La gestion des déchets

L’OPCI-GIDS, une gestion des déchets à l’échelle intercommunale?

A l’échelle de l’agglomération d’Antananarivo, sur les 29 communes regroupées dans l’Organisme Public de Coopération Intercommunale, seules 8 d’entre elles ont un système de gestion des ordures ménagères. L’incapacité des collectivités à gérer leurs déchets individuellement et la saturation de la décharge d’Andralanitra depuis une dizaine d’années ont conduit à la naissance du projet GIDS (Gestion intégrée des déchets solides), soutenu par l’ AFD (Agence française de développement) à travers le programme « Grand Tana » en 2007.

L’OPCI GIDS a été mis en place pour réaliser le projet de sécurisation et de fermeture de la décharge d’Andralanitra, la création d’une nouvelle décharge et une gestion de la collecte intégrée à l’échelle de l’agglomération. La maîtrise d’ouvrage est confiée à l’AGETIPA (Agence d’Exécution des Travaux d’Intérêt Public et d’Aménagement) et la sécurisation d’Andralanitra est actuellement en cours.

L’OPCI (regroupement des communes) est actuellement en train de se structurer techniquement pour pouvoir assurer une meilleure gestion des déchets.

Un projet de pré-collecte par l’ONG ENDA-OI: Assainissement Durable des Quartiers (ADQua)

Initiative de l’ONG ENDA OI, le projet a été lancé à Antananarivo en 2005 et consiste à mettre en place un système de pré-collècte des déchets à base communautaire; 54 projets de pré-collecte existent actuellement.

Si l’ENDA OI fournit les matériels nécessaires au départ (bacs intermédiaires, fourches, râteaux, brouettes,...), le système s’autofinance ensuite grâce à une redevance mensuelle variant de 200 à 1000 Ar. par ménage dans les quartiers concernés. Le rôle de l’ONG est essentiellement au niveau de la formation et de l’accompagnement pendant 2 ans, la gestion et le contrôle des activités étant assuré par un comité de quartier. Les collecteurs,

préalablement formés, se chargent de collecter les déchets par ménage tous les deux jours du lundi au samedi, d’assurer l’entretien des bacs intermédiaires et le transfert des déchets vers les bacs de la CUA, de conserver la propreté en permanence du quartier par le balayage, de supprimer les dépôts sauvages, de curer les canaux et de sensibiliser les riverains. Les collecteurs sont mensuellement salariés grâce aux cotisations des ménages.

L’implantation du projet dans un fokontany désireux se synchronise actuellement avec la structure RF2.Dans le cadre d’un nouveau projet, le IWPR, ENDA OI travaillera avec les collecteurs salariés de l’ADQua et les récupérateurs individuels dans les bacs de la CUA pour la valorisation de leurs activités, l’amélioration de leur revenu et surtout leur protection et sécurisation sociale. La spécialisation d’un collecteur à un type de déchet serait aussi envisagée.

De telles actions permettront surement de faciliter, par la suite, les différents traitements des déchets, abordés dans la page suivante.

Formation de nouveaux collecteurs

Le SAMVA (Service Autonome de Maintenance de la Ville d’Antananarivo), établissement public à caractère industriel et commercial créé en 1995, est l’opérateur qui oeuvre pour l’assainissement et la gestion des déchets dans la CUA. En charge de la collecte, du transport des déchets et de la gestion de la décharge d’Andralanitra, le SAMVA fait fréquemment face à des difficultés (manque ou dégradation des camions, carburant insuffisant par rapport aux circuits, etc.) et travaille avec des prestataires privés.

A Antananarivo, un des problèmes est l’accessibilité des quartiers; aussi ONG (GRET, EAST, ENDA OI,…) et bailleurs travaillent souvent à des projets de pré-collecte au niveau des fokontany, ce qui permet également de valoriser le recyclage informel. La coordination entre ces projets et les circuits de collecte par le SAMVA doit être assurée par la collectivité.

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Chap. 3 - Villes durables La gestion des déchets

Le volet compost du projet AULNADéjà sus-cité, le projet AULNA de la DEVEAU participe également à la résolution des problèmes de déchets dans la ville d’Antananarivo par le tri et la réutilisation des déchets organiques à destination de l’agriculture urbaine. Ses intérêts sont notamment la production d’un compost mature, avantageux pour les l’argiculture, la réduction ou le non recours aux engrais chimiques ainsi que des besoins en énergie nécessaire à leur fabrication, d’où la réduction des émissions de Gaz à Effet de Serre (GES).

Le projet comprend deux volets dont le premier fait actuellement participer 100 foyers et 8 écoles primaires publiques et a pour but de promouvoir le compostage domestique par la formation et la distribution de composteurs, suivis de recherche et d’évaluation de faisabilité. Le second volet est le compostage sur un site (Masay) d’une mélange des déchets organiques du marché d’Andravoahangy (choisi pour l’importance de la quantité de déchets : 15t/jour de matières organiques fraîches) et les jacinthes d’eau du Marais Masay. La DEVEAU assure l’équipe de collecte, la mise en andains, le transport et la valorisation en compost de ces déchets. Le compost produit, vendu à 600Ar/kilo aux foyers aisés, assure l’autofinancement du projet, voire le financement des autres activités de la DEVEAU.

Sources Contexte institutionnel : - Séminaire de concertation services urbains, Etude Gold III, IMV- www.mineau.gov.mg/2012/05/14/samva/- RF2 : Direction de l’Assistance Sociale et des Services Publics, Service Eau et Assainissement, Dr Allyre RAZANAKOMBANA Exemples et initiatives :- ADQua : Projet ADQua - Antananarivo, Fondation ensemble - partage d’expériences, par Cyrille de Billy, entretien et visite de terrain avec l’ONG ENDA OI- Recyclage de déchets : Entretiens à la SMTP Ambohibao et au VITAPLAST AnosizatoJean Yves RAMANAMIDONA, Chargé de mission de la RIF Agriculture urbaine mis à disposition de la DEVEAU

Le recyclage des déchets par les entreprisesRecycler permet aux entreprises de réduire l’importation de matières premières et peut constituer une activité rentable pour les entreprises.

La Société Malgache de Transformation des Plastiques (SMTP) Ambohibao, connue pour la fabrication de tuyaux en plastique, de citernes et de fosses septiques et son usine polyester pour la fabrication de bateaux à moteur, pratique aussi le recyclage de plastique, qui forme 5% de ses activités. Les objets à recycler sont les sachets et les bouteilles en plastique, transparents, propres et sans autocollants. Ils s’achètent à 400Ar/kg auprès de livreurs qui représentent plusieurs collecteurs individuels, ramassant surtout les déchets des grandes usines de la ville. Après recyclage, les produits sont transformés en sandales « kiranil », ce qui représente 20.000.000 d’ariary/mois de recette. Une autre partie des produits traités est destinée à la fabrication de gaines électriques, servant à ravitailler les quincailleries et génère 5.000.000 d’ariary/mois.

VITAPLAST est une société de transformation et production de matières en plastique (sachets, seau, …). Le recyclage se fait avec les sachets en plastique et les bouchons de bouteilles en plastique. A condition d’être propres et triés par type (nature et couleur), les sachets s’achètent à 500Ar/kg et les bouchons à 1000Ar/kg. La livraison est assurée par l’ONG ISTS (Institut Supérieur de Travail Social) Andoharanofotsy avec une fréquence de 15 jours ou d’un mois, et une quantité de 500 kg à un container. Après nettoyage, toutes matières recyclées sont utilisées mais n’assurent pas seules une production: 20 à 25% de matières recyclées mélangées à d‘autres matières vierges.

Les problèmes soulevés par ces entreprises concernent la quantité d’objets livrés: 5 à 6 fois moins de la capacité des machines pour VITAPLAST et insuffisante en cas de grosses commandes pour la SMTP. La formalisation de l’activité de collecte et d’acheminement est souhaitée, avec l’existence d’un collecteur principal pour le regroupement des déchets, leur tri et leur pesage.

Ceci permettrait à la fois une plus grande propreté de la Ville, le développement de la production des entreprises de recyclage, mais aussi à la création de nouvelles activités et la mise en valeur du métier de collecteurs et de récupérateurs.

La décharge d’Andralanitra est le principal lieu de dépôt des déchets de la Commune Urbaine d’Antananarivo. Mais pour les déchets organiques, des projets de compost se mettent place et certaines entreprises privées travaillent également au recyclage des déchets, plastiques notamment.

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Chap. 3 - Villes durables Mobilité urbaine dans les grandes villes

sur l’espace public autour du primus/terminus: aménagement de blocs sanitaires et embellissement du site d’Ankatso (création de borne fontaine, réhabilitation des gargotes et de l’escalier menant vers l’université). Ces aménagements ont été réalisés avec un budget global de 2,8 milliards d’Ar. Pour la gestion, la mise en concession des abribus assure l’entretien des mobiliers et le versement d’une recette annuelle de 181 millions d’Ar pour la CUA, somme destinée au financement de nouveaux investissements du PAMU. Trois nouvelles lignes pilotes sont prévues pour 2012 et trois autres pour 2013. L’amélioration de la mobilité piétonne sur ces nouvelles lignes pilotes fera l’objet d’une attention particulière.

Les perspectives du programme touchent: - l’organisation institutionnelle : mise en place d’une Autorité Organisatrice des Transports Urbains (AOTU) pour le Grand Tana, facilitation des visites techniques pour les transporteurs, centre de formation pour tous les acteurs du transport urbain. - l’organisation fonctionnelle: appui au renouvellement du matériel roulant, propositions de changement du système de billetterie, cahier des charges pour lier la CUA aux coopératives, rationalisation du réseau de lignes urbaines, mise en place de lignes de nuit, amélioration de la gestion du stationnement.

Le Programme d’Amélioration de la Mobilité Urbaine (PAMU)Issu de la Coopération décentralisée entre la Région Ile-de-France et la Commune Urbaine d’Antananarivo, le PAMU vise l’amélioration des déplacements dans la ville.

Le premier volet du programme est institutionnel, il vise l’animation de la concertation entre les différents acteurs du secteur des transports urbains dans l’agglomération d’Antananarivo, notamment par l’animation de groupes de travail thématiques.

Le second volet est opérationnel, il consiste à une application pratique par la réhabilitation d’infrastructures le long de lignes « pilotes ». La première fut la ligne 119, utilisée quotidiennement par 45000 passagers. Il s’est agi de faire des aménagements de voirie, l’installation et/ou le renouvellement des abribus et totems, des aménagements

Nouveaux abribus et totems

Blocs sanitaires à Ankatso

Les gargotes après embellissement

Nouveau modèle d’abribus Sources: Direction du Déplacement Urbain, CUA TsimbazazaMarion SYBILLIN,Chargée de mission mobilité urbaine IMV

Le nombre de déplacements journaliers est estimé à 4,2 millions à Antananarivo selon le Plan de Déplacement Urbain (PDU) de 2003. Plus de 66% de ces déplacements se font à pied et 24% se font en taxi-be. 73 lignes desservent la ville aujourd’hui. La Commune Urbaine d’Antananarivo s’est donc engagée, en 2008, dans l’amélioration de la mobilité urbaine, notamment au travers des transports en commun, mais aussi sur les questions de mobilité piétonne.

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Chap. 4 - Promotion du territoire Le tourisme urbain durable

Sources : www.ecotanana.netBrigitte ELISON, Responsable volet Tourisme Durable IMV/CUA

Le programma EcotananaSous l’égide de la Commune Urbaine d’Antananarivo, financé par l’Île-de-France et mis en oeuvre par PlaNet Finance lors de ses deux premières phases, le programme Ecotanana a pour objectif de contribuer au développement d’Antananarivo comme destination touristique, en renforçant les capacités des acteurs locaux et en créant une nouvelle offre touristique.

Un travail de fond (formation et accompagnement) a été mené pour structurer une activité économique viable autour d’une charte du tourisme durable et via la constitution d’un réseau interprofessionnel sous la forme de Groupement d’Intérêt Economique (G.I.E.) qui regroupe les artisans, les guides et les gérants demaisons d’hôtes. L’offre développée par EcoTanana (circuits touristiques, produits d’artisanat et réseau de maisons d’hôtes) s’appuie sur un modèle économique fondé sur une conception socio-éco des produits et des services tout en visant la rentabilité économique.

Actuellement il existe un panel de plus d’une vingtaine de circuits dans toute la ville. La mise en place de ces circuits se fait en trois étapes:- un diagnostic de terrain est réalisé par une équipe pluridisciplinaire (historien, professionnel en produits touristiques,etc.) afin d’identifier les attraits des sites à grands potentiels suivant le principe adopté qui promeut les différentes zones

Antananarivo regorge de lieux d’intérêts touristiques (patrimoine) et constitue un «passage obligé» de par la présence de l’aéroport Internationnal.

Dans le cadre du «Plan Vert / Plan Bleu» et en particulier dans son volet économique et solidaire, le développement du tourisme durable y est un engagement pris par la CUA à la fois pour valoriser la richesse de la capitale en patrimoines (culturel, historique, architectural et environnemental); et pour soutenir le développement des micro entrepreuneurs touristiques qui ne profitent pas de la manne financière générée par le secteur à Antananarivo. Depuis 2007 - la CUA mène un travail de fond à travers la mise en oeuvre du programme EcoTanana.

Sentier dans la haute ville

de la ville (haute ville, moyenne ville et ville basse), - une analyse de l’environnement touristique et une étude de marché qui tient compte des demandes des touristes (et les professionnels) et de l’existant- la conception du circuit suivant les principes d’une socio-éco-conception et des règles professionnelles.

La prise en compte de la dimension sociale se fait à partir de la coopération avec la localité concernée, et par une mobilisation sociale via l’intégration de la population. Afin d’améliorer à la fois l’environnement physique autour du circuit en conception et le cadre de vie des habitants, des projets d’investissement en infrastructures sont développés. En est un exemple le circuit d’»Amboditsiry durable» dont la création du circuit a été appuyée par la réhabilitation de 500m de sentier et la mise en place de mobiliers urbains (cf.

Kiosque à Andohalo

fiche concertation).

Quant à l’aspect économique, c’est grâce à la mise en place d’un système de pourcentage à reverser au fokontany, qu’un touriste, qu’il soit national ou étranger, devient un acteur de développement. Les fonds ainsi colléctés sont utilisés par la communauté d’accueil pour soutenir des projets communautaires. Les «éco-guides urbains» assurent la qualité des prestations - proposées en fonction de la nature du circuit et/ou de l’intérêt du visiteur.

Le programme, aujourd’hui nommé «Programme Tourisme Durable» (l’appelation EcoTanana a été donnée au GIE) a entamé sa troisième phase. Elle vise à favoriser l’ancrage institutionnel des actions entreprises au niveau de la Commune par le renforcement du cadre légal (mise à disposition d’un document stratégique cadre pour l’amélioration des Services), par l’identification et les aménagements des zones d’intérêts (amélioration de l’attractivité), et par l’appui technique à la structuration d’une cellule de gestion du tourisme durable.

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Chap. 4 - Promotion du territoire La valorisation du patrimoine urbain

Monuments historiques, maisons traditionnelles, paysage architectural d’hier, Antananarivo est riche en patrimoine urbain qui requiert de la valorisation et de la protection. Pour ce faire, la Commune Urbaine d’Antananarivo, en partenariat avec la Région Ile de France a mis en place une réglementation, accompagnée d’actions de valorisation et de sensibilisation.

La ZPPAUP pour la préservation de l’identité d’AntananarivoL’arrêté N° 515 – CUA /DS/DPDU/SPF09 du 23 août 2009 portant Création et Préservation du Secteur Sauvegardé et de la Zone de Protection du Patrimoine Architectural, Urbain et Paysager d’Antananarivo est l’arrêté municipal de préservation du patrimoine urbain. Il s’agit d’un outil règlementaire proposé par le Plan Vert, mis en place et suivi par la CUA et l’IMV, pour la préservation et la valorisation des éléments urbains à valeur identitaire et patrimoniale avérée.

Les actions qui en découlent sont: - la règlementation des constructions. Avant d’être considéré dans une règlementation juridique, le patrimoine a d’abord fait l’objet d’un inventaire et d’une cartographie. Ceci a permis d’établir des niveaux de protection en fonction de trois typologies: typologie urbaine par un système de zonage, typologie architecturale évaluant l’intérêt des éléments à préserver, typologie paysagère qui prend en compte les ensembles paysagers. Les permis de construction, de réhabilitation, de démolition et de remblais dans les zones classées et répertoriées de la ville sont donc désormais réglementés. - la réhabilitation et valorisation de patrimoine. Des opérations pilotes ont déjà été menées sur des bâtiments; d’autres sont en cours. - la sensibilisation à la protection du patrimoine. La création de relais d’information, des actions de vulgarisation des textes, des animations ludiques avec les enfants, etc. sont autant d’activités qui vont dans le sens de la sensibilisation de la population locale.

Domaine du premier ministre Rainilaiarivony,

après réhabilitation

Palais de justice d’Ambatondrafandrana,

réhabilité et éclairé

Sources : Actes du séminaire international sur le développement urbain, IMV, Mars 2012- www.mairie-antananarivo.mg/la-zppaup/- http://www.imvtana.org/, RAZAFINDRAZAKA Ravo Lalaina, Adjointe au Directeur IMV - Aménagements et Patrimoine

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Chap. 4 - Promotion du territoire Le marketing urbain et le tryptique culture loisirs et sports

Sources : - http://www.imvtana.org/ www.ecotanana.netRAZAFINDRAZAKA Ravo Lalaina, Adjointe au Directeur IMV - Aménagements et Patrimoine

Le jardin d’Andohalo, une place historique de la ville, est inscrit dans le patrimoine urbain d’Antananarivo. Le réaménagement de ce lieu participe au marketing urbain et permet de donner à la ville l’image de la culture, des loisirs, et du sport. C’est dans le cadre du programme de préservation et valorisation du patrimoine que la Commune Urbaine d’Antananarivo s’engage sur la requalification de cet espace public.

La place multifonctionnelle d’Andohalo réaménagée par la CUAHistoriquement, Andohalo était une place publique, où se tenait des manifestations publiques, et, plus tard, un marché quotidien. «Palier intermédiaire entre la Ville basse et la Ville haute d’Antananarivo», la place demeure actuellement un lieu d’affluence à fonctions sociales.

Le jardin d’Andohalo a été réhabilité en 2008 par la municipalité pour constituer un jardin, une aire de jeu pour les enfants, un terrain de sport, et un lieu de spectacle dédiée aux manifestations culturelles.

Cette année, la place d’Andohalo fait l’objet d’une requalification, dans le cadre du programme ZPPAUP. Cette action a notamment pour objectif de garder son statut culturel et patrimonial et d’appuyer son intérêt touristique, en tant que jardin historique. En ce sens, un village artisanal et un espace de restauration gastronomique dédié aux spécialités culinaires malgaches sont aménagés. Sur le volet culturel, la scène existante sur la place est réhabilitée et l’artisanat sera mis en valeur par le biais du village. Enfin, concernant le sport, la partie de la place dédiée au sport reste inchangée .

Andohalo au temps de Ranavalona III, lors de son sacre le 03 semptembre 1868

Andohalo avant son aménagement en 2008 Andohalo devenu un lieu attractif L’mage de la place envisagée après sa requalification actuelle

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Chap. 5 - Les nouveaux modes de faire La planification stratégique

Ce plan, élaboré par l’Administration en charge des Colonies, avait pour objectif d’asseoir le statut de capitale d’Antananarivo. Il s’agissait d’étendre la ville vers des espaces plus accessibles que la Haute Ville (Antaninarenina, Analakely, Anosy) pour implanter de nouveaux bureaux administratifs, un quartier commercial et de lier quartiers neufs et vieille ville par le percement de voies d’accès.Les réalisations issues de ce plan ont donc surtout portées sur la ville dite moyenne. Si elles ont globalement suivi les orientations préconisées par le plan, les nouvelles infrastructures se sont avérées sous-dimensionnées (la planification a été dépassée par la réalité urbaine) ou trop coûteuses pour être réalisées dans leur ensemble (réseau d’assainissement).Les nouveaux axes de communication ont vite étés investis de manière désordonnée par la population.

Ces plans successifs, élaborés sous la Maîtrise d’Ouvrage de la Direction de l’Architecture, de l’Urbanisme et de l’Habitat DAUH et du Ministère des Travaux Publics (MTP), furent appuyés par l’adoption du Code de l’Urbanisme et de l’Habitat en 1963. Si le plan de 1956 orientait plutôt le développement urbain vers les collines d’Itaosy à l’Ouest, la révision de 1968 oriente vers le remblaiement massif de la plaine, l’objectif étant de désengorger la ville.On compte quelques grandes réalisations durant cette période, et, au-delà des infrastructures, on peut noter une avancée législative en 1972 sur le foncier, immatriculant toutes les terres de l’agglomération. Pourtant, ces moyens n’ont pas permis de maîtriser totalement l’extension urbaine et les portes de sorties envisagées pour désengorger le trafic ne furent pas réalisées.

Plan non approuvé Ce plan, qui reflète la vision socialiste de l’aménagement du territoire, prévoit la production de logements sociaux et l’industrialisation d’Antananarivo. Il préconise la densification du centre, la rénovation de certains quartiers (Isotry et Andavamamba notamment) et l’extension industrielle vers le sud. Alors que les orientations du PDU de 1974 semblent aller dans le sens d’une densification, les actions d’aménagements s’apparentent à une dédensification et les finances publiques n’ont pu suivre les aspirations du plan (par exemple une partie seulement des zones industrielles ont été réalisées). Toutefois, de nombreux équipements administratifs ont été créés et quelques voies de sortie de ville ont été aménagées. Il est à noter la création de 67ha durant cette période, opération non prévue dans le plan mais réalisée sur décision politique.

Non validé pour des raisons de non adéquation des procédures d’approbation datant de l’époqueCe Schéma Directeur cherche à réadapter le contenu du PDU de 1974 aux réalités de la ville, par une approche sectorielle des politiques de planification et en intégrant une première réflexion de la gestion de la ville à l’échelle du « Grand Tana ». On parle alors d’un « éclatement en étoile» de la ville vers les zones périphériques et il est suggéré la création d’une entité chargée de la protection de la plaine d’Antananarivo qui sera finalement créée en 1995 (l’APIPA).

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Le recours au concept de planification stratégique vient d’une prise de conscience des limites de la planification réglementaire et rigide. A Antananarivo, quelle est l’évolution de la planification?

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Chap. 5 - Les nouveaux modes de faire La planification stratégique

Plan validé et aujourd’hui utilisé, avec le PDU de 1974 en cas de besoin (le PUDi reste parfois incomplet et imprécis). Il est d’ailleurs actuellement en cours d’opérationnalisation pour combler ses lacunes.

Elaboré sur initiative du Ministère de l’Aménagement du Territoire, le PUDi propose l’extension de la ville vers sa proche périphérie, incluant des projets pour faciliter les liaisons entre les nouvelles zones à urbaniser (voies de contournement, déviations, rocades, etc.).

Un Plan de Déplacement Urbain a été réalisé en 2003 mais il n’a jamais été approuvé.

Des infrastructures de transport ont effectivement étés réalisés, notamment le by-pass (boulevard de Tokyo), le boulevard de l’Europe et l’extension de la route des hydrocarbures.

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Vers une planification stratégique ? Les documents existants sur Antananarivo relèvent plus de l’urbanisme réglementaire que de la planification stratégique: une réflexion en termes d’objectifs de développement (densification ? remblais de quelle partie de la ville ? etc.) est essentielle à mener.

La collectivité ne peut être évincée de cette réflexion et de ces choix à faire pour la ville. Or, à Madagascar, la planification (PUDi/ PUDé) est encore initiative de l’Etat, ce qui ne permet pas à la collectivité de planifier le développement de son territoire. Un transfert de compétences vers les collectivités serait nécessaire, l’Etat conservant un droit de regard sur les documents élaborés.

Toutefois, la collectivité peut agir sur le développement de son territoire à l’aide d’autres outils ; par exemple le Plan Vert-Plan Bleu de la Ville d’Antananarivo ou encore la ZPPAUP qui viennent compléter les documents réglementaires existants. La planification stratégique s’envisage comme un processus au cours duquel des choix politiques pour le développement urbain doivent être faits en concertation avec les principaux acteurs de la ville. Le document de planification sera le résultat de ce processus.

Pour affiner et opérationnaliser les orientations générales du PUDi, la loi prévoit la mise en place de PUDé (Plan d’urbanisme de Détail) sur certaines zones. Actuellement, le PUDé By-Pass a été validé, celui de la bretelle d’Ankadimbahoaka est en cours de validation et celui du Boulevard de l’Europe en cours d’élaboration.

Sources : Exposition permanente «Histoire critique de la planification à Antananarivo», IMVDirection du Patrimoine et du Développement Urbain, CUAChloé Pinty, chargée de mission Planification Urbaine, IMV

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Guide de l’urbanisme à l’usage des responsables des communes urbaines Focus sur Antananarivo

Septembre 2012

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Chap. 5 - Les nouveaux modes de faire Le projet urbain

2 sites pilotes d’aménagement pour la CUA : Anosy - Mahamasina et Masay

La Commune Urbaine d’Antananarivo a défini deux sites qui lui semblent stratégiques pour le développement de la ville, chacun dans une optique particulière: - Les alentours du lac Anosy et du stade de Mahamasina est un site qui contribue fortement à l’image de la ville (le lac Anosy est classé comme troisième lieu de visite à Antananarivo) et qui attire beaucoup de tanariviens du fait de son caractère sportif et du marché du jeudi. Aussi, la valorisation urbanistique et paysagère de ce site contribuerait à renforcer l’identité de la Ville et à améliorer le cadre de vie de la population. - Les alentours du lac Masay est un site à fort potentiel d’urbanisation (importantes surfaces non urbanisées) qu’il est nécessaire d’anticiper. L’enjeu est d’imaginer un plan d’ensemble et de voir comment coordonner les initatives privées dans l’intérêt général.

Il est proposé que les alentours du lac Anosy soient développés en espaces publics par l’aménagement d’espaces verts, d’espaces piétons, des petits commerces autour et par l’aménagement de passerelles piétonnes au-dessus du lac.

Mahamasina, en plus de ses fonctions sportives et culturelles, pourrait être marqué par le développement d’activités économiques et commerciales. Une des idées principales est d’ouvrir le mur d’enceinte pour créer plus de perméabalité et rendre plus accessibles les espaces publics et commerciaux (sous-gradins) à l’intérieur de l’enceinte. Une Maison des Métiers de la Mode viendrait renforcer l’aspect culturel du site.

Sur les abords du lac Masay, la transformation de la voie traversant les deux bassins en «boulevard urbain» est proposée. Sur la zone Sud Est, il est proposé d’autoriser le remblais-construction avec un programme mixte; cela pourrait faire l’objet d’une ZAC. La zone Ouest pourrait également être urbanisée, à partir des projets proposés par les grands propriétaires. Sur la partie Est, l’aspect récréatif et touristique devrait se renforcer. L’urbanisation de ce site nécessitera l’implantation d’équipements publics, notamment d’assainissement. Un montage de projet est à trouver pour le financement de type d’équipement: quel partenariat public-privé peut s’envisager? Sources :

Actes du séminaire international sur le développement urbainSecrétariat Général, Hôtel de Ville CUAChloé Pinty, chargée de mission Planification Urbaine, IMV

En mars 2012, la Commune Urbaine d’Antananarivo en partenariat avec la Région Ile-de-France avait organisé un Séminaire International sur le Développement Urbain à l’issue duquel des orientations d’aménagement ont été esquissées sur deux sites que la CUA avait défini comme stratégiques : les alentours du lac Anosy et du stade de Mahamasina et les alentours du Marais Masay.

Par cette démarche, la CUA se lance dans un processus de projet urbain sur ces deux sites, avec une priorité accordée aux alentours du lac Anosy et du stade de Mahamasina. Il s’agit pour elle de définir un projet (une programmation et une conception urbaine) qui permette de lancer l’opération d’aménagement sur ce quartier de la ville. C’est donc vers le volet opérationnel de l’urbanisme que la CUA s’engage sur ce site.

Premières orientations d’aménagement

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CREDITS

Coordination: Institut des Métiers de la Ville

Réalisation et conception graphique:

Patricia Rakotomalala, Camille Maitre sous la direction de Chloé Pinty

Les sources des documents graphiques utilisés sont citées en bibliographie

2012


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