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Les horaires d'ouverture des bureaux :
⇒ Les lundis après-midi de 14H00 à 17H00 ⇒ Du mardi au jeudi de 9H00 à 12H00 / de 14H00 à 17H00 les vendredis matin de 9H00 à 12H00.
La ligne téléphonique Voyageurs 04.72.04.16.80 :
⇒ du lundi au jeudi de 14H00 à 16H30
La ligne téléphonique Partenaires 04.78.79.60.80 : ⇒ du lundi au vendredi de 9H00 à 12H30 et de 14H00 à 17H30
L’ARTAG Association Régionale des Tsiganes et de leurs Amis Gadjé
Centre social A l’Unisson
Nombre d’adhérents : 597
Moyens humains :
- 15 administrateurs bénévoles (voir organigramme en annexe)
- 20 salariés (voir organigramme en annexe)
- 6 salariés vacataires
- 4 stagiaires (Conseiller en Education Social et Familial, Assistant Social,
Secrétariat…)
SIEGE SOCIAL 185, Rue Jean Voillot
69 100 VILLEURBANNE
ADRESSE POSTALE CS 70027
69 613 VILLEURBANNE CEDEX
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Sommaire
• Rapport moral
• Actions de l'ARTAG (schéma)
Le Pôle INSERTION
La domiciliation L’accompagnement des bénéficiaires du RSA L’insertion professionnelle L’accompagnement social lié à l’habitat
Le Pôle DEVELOPPEMENT SOCIAL La médiation – coordination sociale sur les aires d'accueil L’accompagnement à la scolarisation L'action culturelle Les animations socio-éducatives Les animations de proximité
Le Pôle EXPERTISE Le cabinet d'études CATHS La formation
• Annexes
Glossaire Tableau Avancement du Schéma Départemental au 31/12/2011 Liste des partenaires Revue de presse 2011 Organigrammes de l’ARTAG
P.141 P.142 P.143 P.144 P.146
P.137 P.138
P.039 P.071 P.081 P.107 P.116
P.008 P.016 P.024 P.031
P.007
P.003
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Rapport moral
L’année 2011 est une année de bilan du schéma départemental d’accueil des Gens du
Voyage. Depuis 2003, la situation de l’accueil de cette communauté a fortement évolué et
de façon assez positive. De presque rien nous sommes aujourd’hui à presque tout en
termes de création d’aires d’accueil.
De l’unique aire d’accueil que fut pendant longtemps celle de Givors, les Gens du Voyage
bénéficient aujourd’hui de 24 sites sur le département pour résider temporairement dans
des conditions plus satisfaisantes. Les collectivités, et en particulier le Grand Lyon, se sont
largement impliquées dans ce processus.
120 familles sédentaires ont bénéficié de relogement par des programmes adaptés et ont
quitté des conditions de vie qui étaient très proches des situations de bidonvilles.
Nombre de communes ont su suivre l’exemple de Mions et Saint Bonnet de Mure qui
furent précurseurs dans l’aménagement d’habitat adaptés.
Année d’évaluation : l’accès aux droits a fortement progressé depuis le début des années
2000. Le RMI, puis le RSA et la domiciliation, ont rapproché les Gens du Voyage des
institutions de leur territoire de vie. Certaines d’entre elles comme la Caisse d’Allocation
Familiale ont rapidement perçu la nécessité d’agir en direction d’une population
largement négligée. Dès 2003, le Prêt Caravane a permis une amélioration de l’habitat de
nombre de familles du département. Puis en octroyant l’agrément Centre Social Itinérant
à l’ARTAG, la CAF a mis l‘accent sur la nécessité de créer du lien social sur ces nouveaux
lieux de vie.
Année de constat : 10 ans de politiques publiques en faveur des Gens du Voyage ont
transformé peu à peu leur mode de vie, et fait évoluer ainsi la vision que les Gadjé1
peuvent avoir sur les Gens du Voyage. Si les discriminations perdurent encore trop
souvent, leur présence est néanmoins mieux acceptée et leur existence sur le territoire
mieux perçue. Les Voyageurs deviennent alors des citoyens à part entière.
Les Gens du Voyage relèvent comme tous citoyens des services de droit commun. Telle
est la conclusion de l’évaluation du schéma départemental 2011 que l’ARTAG pourrait faire
sienne tant son action depuis 25 ans tend vers cet accès au droit.
Pourtant dix ans après une application, pourtant volontariste de la loi Besson, cette
conclusion est peut être un peu trop hâtive car n’en demeurent pas moins encore de
nombreux motifs d’inquiétude.
1 Personnes non issues de la communauté des Gens du Voyage
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Les Gens du Voyage ont les mêmes droits que nous autres sédentaires mais la loi
de 69 est toujours en vigueur.
Nombre de ces lieux d’habitat sont situés sur des sites ou nous n’aurions pas
construit une maison.
Les Gens du Voyage doivent utiliser les services sociaux de droit commun mais ils
ne peuvent pas bénéficier du FSL.
La scolarisation souffre encore trop souvent de pratiques à géométrie variable.
Les pratiques professionnelles des Gens du Voyage ne sont pas validées en termes
d’insertion professionnelle.
Obtenir une domiciliation nécessite encore trop souvent de prouver une résidence
sur le territoire.
En quelque sorte tous ces exemples montrent qu’être Voyageur ne constitue pas une
différence ou une spécificité mais devient un handicap social.
Il ne suffit pas de décréter que les Gens du Voyage doivent bénéficier du droit commun
pour qu’il en soit ainsi. Cela nécessite une approche spécifique des méthodes particulières
qui prennent en compte l’histoire, la culture et le mode de vie qui constituent les
particularités de cette communauté.
Cela exige aussi et surtout que les Voyageurs soit considérés comme des acteurs à part
entière de cette démarche. Ainsi ils pourront accéder au droit comme tout citoyen. C’est
l’objectif vers lequel l’action doit se diriger tout au long des six années de ce nouveau
schéma et L’ARTAG ainsi que ses amis Voyageurs comptent bien y participer.
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Introduction
L’Association Régionale des Tsiganes et de leurs Amis Gadjé (ARTAG) accompagne depuis bientôt 30 ans les Gens du Voyage pour la reconnaissance de leurs droits et de leur culture. L’Association est gérée par des bénévoles voyageurs et gadjé, avec l’aide d’une équipe de professionnels (cf. annexe). Elle intervient alors auprès des familles sur diverses thématiques (habitat, scolarisation, insertion, accès aux droits, à la citoyenneté…), ce qui permet un accompagnement global des personnes. Celui-ci varie en fonction des situations des personnes, il peut être social, professionnel ou socio professionnel et peut évoluer de l’un à l’autre aux différents stades de l’insertion de la personne.
Le territoire prioritaire d’intervention de l’association est le Département.
En mai 2010, l’Association a fait le choix de s’orienter vers la création d’un centre social itinérant et cela afin de travailler au plus près des voyageurs et des partenaires locaux.
2011 a été pour l’Association l’année de la mise en place réelle de son projet social qui s’inscrit dans le cadre de la procédure d’agrément des Caisses d’Allocations Familiales. Celles-ci définissent le cadre d’intervention autour de quatre missions principales, présentant le centre social comme :
- Un équipement à vocation sociale globale
- Un équipement à vocation familiale et pluri-générationnelle
- Un lieu d’animation de la vie sociale
- Un support d’interventions sociales concertées et novatrices
L’ARTAG gère deux agréments CAF du Rhône (territoire nord et territoire sud) et porte un seul et même projet associatif. Ce choix de fonctionnement permet d’offrir une réponse globale et de même qualité aux familles quel que soit son lieu de résidence.
L’agrément centre social itinérant permet aujourd’hui à l’ARTAG de développer un travail social de proximité qui s’appuie sur deux modes d’intervention :
- L’individuel pour l’accompagnement social des familles
- Le collectif qui permet aux voyageurs de s’investir dans des projets collectifs, de
participer à des actions collectives.
La dimension centre social a permis une organisation de l’action en trois pôles, imbriqués les uns aux autres.
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Insertion (la domiciliation, accompagnement des bénéficiaires du RSA, l’insertion
professionnelle, accompagnement lié à l’habitat)
Expertise (accompagnement de projets d’habitat, cabinet d’études CATHS, centre
de formation)
Développement social (la médiation-coordination sur les aires d’accueil, actions
culturelles, les animations socioéducatives…)
Les actions conduites en 2011 l’ont été en lien avec les trois orientations déclinées dans le projet social, à savoir :
• L’amélioration du cadre de vie et des conditions de vie,
• Le développement des solidarités et des échanges culturels,
• L’accès à la citoyenneté.
Ce rapport présente un bilan détaillé des actions développées en 2011, un bilan synthétique décliné sous la forme de 5 fiches thématiques.
Nous présenterons également les orientations 2012.
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Pôle développement
social
Présentation des actions
Pôle Insertion
Pôle expertise
Accompagnement à l'activité économique
Accueil et Domiciliation
Accompagnement social lié au logement
Accompagnement des bénéficiaires du
RSA
Animations de proximité
Actions culturelles
Animations socio-éducatives
Activités de conseil et d'accompagnement de projets d'Habitat
Activités du GIE CATHS
Actions de sensibilisation et de formation
Accompagnement à la scolarisation
Médiation et coordination sociale
sur les Aires d'Accueil
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Le Pôle Insertion
// LA DOMICILIATION
La procédure de domiciliation permet aux personnes sans domicile stable, en habitat
mobile ou précaire, d’avoir une adresse administrative pour faire valoir leurs droits civils,
civiques et sociaux. La notion de « personne sans domicile stable » désigne toute
personne qui ne dispose pas d’une adresse lui permettant d’y recevoir et d’y consulter
son courrier de façon constante (circulaire N° DGAS/MAS/2008/70 du 25/02/2008 relative à la
domiciliation des personnes sans domicile fixe. Source du ministère du logement et de la
ville).
Tout droit et démarche sont soumis à la production d’un justificatif de domicile.
Sans ce justificatif, les familles ne peuvent faire valoir leurs droits civiques et sociaux
comme :
• L’accès aux prestations CAF, RSA, AAH
• L’accès aux prestations sociales d’assurances vieillesse
• L’affiliation au régime d’assurance maladie, la CMU complémentaire,
• L’accès aux prestations d’aide sociale légale de l’Etat ou Département (PCH-
Prestation Compensation Handicap/ ADPA-Allocation Départementale Personnes
Agées)
• L’accès aux services de pôle emploi
• L’ouverture d’un compte bancaire
Cette année encore l’ARTAG a été énormément sollicitée pour des élections de
domiciliation. Une nouvelle fois, nous soulevons les difficultés du service domiciliation à
pouvoir satisfaire toutes les demandes et les obstacles rencontrés, pour la communauté
des Gens du Voyage à se domicilier sur le département.
Trouver un lieu de domiciliation adapté au mode de vie des Gens du Voyage reste parfois
laborieux. En effet, Les associations agréées par le Préfet du Rhône se voient saturées et
les CCAS, peu équipés pour gérer la domiciliation de cette communauté. Si les modalités
de retrait ou de réexpédition du courrier, auprès des associations agréées, peuvent être
plus adaptées au fonctionnement des Voyageurs il reste néanmoins difficile pour les
structures d’absorber les nombreuses demandes.
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UN SERVICE ESSENTIEL POUR LES GENS DU VOYAGE
Cette année, compte tenu des quelques radiations enregistrées, l’ARTAG a pu inscrire des
personnes en demande d’une adresse et ce tout en gardant un équilibre et un quota à ne
pas dépasser. Cependant, les demandes étant très fortes, les agents de domiciliation
directement confrontés à celles-ci ont dû argumenter les refus d’inscription, orienter les
personnes vers les CCAS, CIAS ou autres organismes agréés.
Mais les conditions d’une domiciliation dans ces structures ne sont pas en adéquation
avec le mode de vie des Voyageurs, surtout pour ceux qui sont itinérants.
Les demandes d’une adresse de domiciliation sont toujours en constante augmentation.
Cependant l’accroissement des demandes est souvent générée, d’une part, par
l’ouverture des aires d’accueil, (2 en plus ouvertes en 2011 soit 24 aires sur le
département) et d’autre part par les personnes souhaitant un retour sur le département
pour rapprochement familial ou raison économique.
Les familles stationnant pour plusieurs mois sur une aire souhaitent également avoir leur
adresse à l’ARTAG.
Cette année encore de plus en plus d’usagers sont passés pour retirer leur courrier ou
renouveler leur adhésion, solliciter une aide, prendre un rendez-vous, se faire orienter
vers les services adéquats.
De plus, les agents de domiciliation doivent aussi accueillir les personnes nouvelles
arrivant sur le département, non connues du service, mais pour lesquelles un accueil est
nécessaire afin d’analyser et comprendre la situation, et orienter vers les acteurs
compétents.
Moyens humains :
En 2011, trois personnes dont deux en contrat
aidé ont travaillé au niveau de ce service une
partie de l’année.
L’Association a fait le choix depuis de
nombreuses années de privilégier l’embauche à
ce poste de personnes issues de la communauté
des Gens du Voyage. En 2011 d’eux d’entre eux
sont issus de la communauté.
Un des agents gère le service depuis 11 ans, elle
a largement contribué à renforcer, faciliter le lien et assurer une relation de confiance
entre l’Association et les Voyageurs.
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L’ACCUEIL (TELEPHONIQUE ET PHYSIQUE) L’accueil tient une place importante dans ce service car
nombreuses sont les personnes qui téléphonent et/ou
passent à l’ARTAG, non seulement pour récupérer leur
courrier, mais viennent aussi pour des demandes très
diversifiées :
• la personne demande si elle a du courrier et quelle
en est la provenance,
• elle appelle pour indiquer le lieu où envoyer son
courrier,
• elle appelle pour obtenir des renseignements ou pour être mise en relation
• avec un membre de l’équipe,
• elle souhaite laisser un message à un référent,
• elle sollicite un rendez-vous (accompagnement social, papiers à remplir,
• contrats d’insertion, etc.)
• elle demande une visite à domicile
• elle demande des renseignements notamment liés à l’habitat, aux terrains, aux
stationnements sur les aires d’accueil mais aussi, et de plus en plus fréquemment,
elle sollicite des explications quant au suivi de leur création d’entreprise et des
dispositifs ou règlementation qu’elle a du mal à maîtriser.
La réception des appels téléphoniques des Voyageurs :
Le flux des appels varie selon les périodes mais on peut comptabiliser sur certaines
journées environ une centaine d’appels.
Malgré la présence des deux agents, l’accueil téléphonique est souvent saturé. Il est
important de souligner qu’un poste a été supprimé en septembre 2011, faute de
financements, et les deux agents n’étant qu’à mi-temps, cela génère pour les usagers des
complications à joindre le service, d’autant que les appels téléphoniques sont toujours
aussi nombreux et le standard devient vite encombré.
Nous rappelons toutefois que les agents de domiciliation relèvent très régulièrement les
messages laissés sur le répondeur téléphonique et que ceux-ci sont traités et/ou transmis
dans les plus brefs délais.
Les motifs d’appels sont désormais divers. La majorité appelle pour le courrier mais aussi,
et de plus en plus, pour des demandes liées aux emplacements sur les aires et/ou pour un
accompagnement de proximité, un renseignement.
Les personnes stationnant sur les aires sollicitent l’agent soit en téléphonant, soit en
passant directement au service. De nouvelles aires, une équipe qui s’agrandit, et plus
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d’usagers adhérents, ou non, font que ce service est le lieu où toutes les demandes et
réclamations transitent.
Il est aussi à noter que les demandes d’intervention d’un agent ou d’un chargé de
mission, se sont accentuées. Les personnes suivies, ou non, par l’ARTAG, sollicitent le
service pour traiter des problèmes sociaux récurrents souvent aux liés difficultés
inhérentes à l’habitat, à la scolarisation ou bien encore au registre du commerce.
Les agents de domiciliation sont amenés, en dehors du traitement du courrier, à répondre
aux nombreuses questions liées à ces thématiques.
Ils apportent également, entres autres, les réponses liées au contrat d’insertion, à
expliciter les obligations à tenir au regard du RSA, à faire le relais auprès des référents de
l’ARTAG (l’ARTAG est toujours missionnée pour le suivi de 310 bénéficiaires dans ce
cadre-là).
C’est pourquoi ce service se doit d’être doté de deux agents minimum à temps plein,
pour proposer un accueil de qualité aux usagers et aux partenaires, et être en
adéquation avec l’équipe avec laquelle ils travaillent en lien direct.
Pour conclure, le service domiciliation n’est plus depuis quelques années, seulement un
service de boîte postale et de traitement du courrier, mais bien un service à part entière
qui remplit plusieurs fonctions :
• une fonction technique et administrative.
• une fonction d’accueil, de renseignement et d’orientation, de transmission.
• une fonction de médiation.
• Une fonction parfois d’écrivain public.
LA DOMICILIATION : UNE FONCTION D’INFORMATION,
D’ORIENTATION ET DE MEDIATION
Le service domiciliation est en lien direct avec les personnes et fait office de médiateur
avec les institutions.
En effet, dans certains CCAS il y a obligation de
récupérer son courrier au moins deux fois par mois
et la réexpédition du courrier n’est pas assurée. De
plus certains organismes refusent de domicilier des
personnes car celles-ci n’auraient pas assez de liens
avec la commune, d’où l’émergence de toutes ces
demandes auprès d’associations comme l’ARTAG.
Outre la fonction postale, la domiciliation joue deux
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rôles importants dans le rapport entre la communauté des Gens du Voyage et ce qu’on
appelle communément le droit commun.
Une fonction d’information et d’orientation :
Dans cette fonction d’information, les agents de domiciliation sont amenés à lire et
expliquer le courrier à l’usager, notamment pour les courriers institutionnels et ce pour
un certain nombre de personnes qui sont souvent illettrées, à l’orienter vers d’autres
structures si nécessaire, à prendre un rendez vous pour lui.
Cette relation-là demeure importante pour les Gens du Voyage qui se sentent dans ce
service accueillis et compris.
Ce rôle d’information se joue aussi auprès des partenaires car la domiciliation est un lieu
de recueil de la réalité quotidienne dont les acteurs institutionnels sont parfois éloignés.
Une fonction de médiation :
C’est par le service domiciliation que les
Voyageurs alertent de leurs difficultés
quotidiennes, ou de leurs besoins. En effet, lors
d’incompréhension entre les Voyageurs et la
société majoritaire, lors de situations de conflit
avec les administrations ou les collectivités, les
agents sont amenés à interpréter la demande
et à la retranscrire.
Très souvent ces difficultés sont d’abord liées à
l’incompréhension par les Voyageurs des
fonctionnements institutionnels et/ou inversement à la méconnaissance de la culture des
Gens du Voyage.
Le rôle des agents de domiciliation sera alors d’avoir cette fonction de médiateur-
facilitateur entre les structures institutionnelles et les Voyageurs, et de faire remonter à
sa direction et/ou à l’équipe la situation conflictuelle recueillie.
Cependant l’ARTAG met l’accent sur sa fonction à rendre les usagers autonomes et ce
dans la mesure du possible ; l’ARTAG s’emploie à être une passerelle entre les personnes
et la société, à former, informer et ne pas faire à la place de...
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LE TRAVAIL DU SERVICE DOMICILIATION EST DECLINE
EN PLUSIEURS PHASES :
Le courrier :
� Collecte et remise du courrier à l’ARTAG tous les matins
� Tri du courrier (en moyenne 200 à 250
lettres par jour avec des pics à
certaines périodes pouvant aller
jusqu’à 500, voire 600 lettres),
� Enregistrement classement.
Quotidiennement en fin de journée les
courriers sont préparés pour être
réexpédiés le lendemain à l’adresse
indiquée par le Voyageur.
Le travail administratif :
• Les liens avec les structures et administrations concernées (CAF, MDR, CCAS,
Gestionnaires des aires d’accueil).
• La gestion des adhésions (prise des adhésions, saisie et relais à la comptabilité).
• La gestion des prises de rendez-vous auprès des agents de l’ARTAG.
• La retransmission des messages.
Les demandes émanant des services sociaux, des institutions administratives et
d’associations partenaires, amènent également les agents de domiciliation à traiter ces
demandes. Il peut s’agir d’adresser des attestations de domicile, de faire des courriers, de
faire le lien entre les acteurs et les Voyageurs…
Ce service est bien identifié non seulement par les
Voyageurs de la région, mais aussi par ceux qui transitent
dans le département et qui ont entendu parler du service de
l’association.
Ce lieu demeure plus que jamais un lieu de pacification des
relations entre le droit commun et leur communauté.
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LA DOMICILIATION EN CHIFFRES :
597 familles adhérentes
Un gros travail de mise à jour des domiciliations a été fait. Cela a abouti à 44 radiations et
64 nouvelles adhésions ; il reste cependant une liste d’attente de personnes en demande
de domiciliation et pour laquelle l’ARTAG n’est plus en capacité de répondre
favorablement.
Nombre de courriers reçus : 76 190 (+ 27,4%) Une hausse de 57,5 % en 5 ans
Nombre de courriers réexpédies : 6 104 (+ 5 % en un an) Une hausse de 34,7% en 5 ans
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Nombre de personnes reçues : 5.264 (1,6%) Une hausse de 61,4% en 5 ans
2011 : Quelques changements positifs :
• Un nouvel espace a été aménagé et dédié au service.
• Un réaménagement a été conçu pour un traitement plus optimal des courriers.
• Une nouvelle organisation plus structurée a été élaborée.
• Une nouvelle adresse pour les Voyageurs qui facilite leurs démarches puisqu’il ne s’agit plus d’une boite postale mais d’une adresse postale.
Perspectives 2012 : Il reste en 2012 à peaufiner l’espace pour qu’un accueil plus efficient et chaleureux soit mis en place. L’embauche d’un 3ème agent est prévu afin de répondre au mieux aux besoins et aux demandes des Gens du Voyage.
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Le Pôle Insertion
// L’ACCOMPAGNEMENT DES
BENEFICIAIRES DU RSA
L’ARTAG a signé une convention avec le Conseil Général pour être référent RSA pour le
« public spécifique » des gens du voyage. L’ARTAG est conventionné dans ce cadre pour
310 dossiers. Les ménages peuvent être domiciliés sur tout le département. Cet
accompagnement s’adresse principalement aux personnes itinérantes ayant élu domicile
à l’ARTAG (ce sont des personnes ne stationnant pas sur un terrain de manière pérenne
et qui par conséquent ne peuvent pas utiliser ce lieu de stationnement comme une
adresse stable. Ces familles sont contraintes de trouver une adresse administrative afin
d’ouvrir ou de maintenir leurs droits civiques) ou au sein d’une autre association ou d’un
CCAS. Cet accompagnement s’adresse aussi aux personnes vivants sur des terrains
sédentaires (terrain familial privé ou communal…). Au cours de l’année 2011, nous avons
accompagné au total 346 bénéficiaires du RSA.
Cet accompagnement est réalisé par 8 agents de développement (référent unique) qui
ont aussi comme mission la médiation et la coordination sociale sur les aires d’accueil. En
2011, un nouvel agent de développement a été embauché. L’intervention des agents de
développement est appuyée par celle des 4 chargés de mission (habitat, insertion
économique, animation-scolarisation et culture-communication). Dans le cadre du RSA,
l’ARTAG propose aux bénéficiaires un accompagnement social et professionnel destiné à
faciliter leur insertion dans l’emploi que ce soit l’emploi salarié ou non salarié. Cet
accompagnement, adapté aux besoins de chaque bénéficiaire, est réalisé par un référent
unique, qui d’une part, accompagne le bénéficiaire dans ses démarches, et d’autre part,
élabore avec la personne son contrat d’insertion. Ce contrat énumère les engagements
réciproques du référent, représentant le conseil général, et du bénéficiaire en matière
d’insertion sociale ou professionnelle. Dans le contrat,
• le bénéficiaire s’engage à rechercher un emploi, entreprendre des démarches
nécessaires à la création de son activité ou entreprendre des actions nécessaires à
une meilleure insertion sociale ou professionnelle
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• Le département du Rhône s’engage à offrir un accompagnement personnalisé et
adapté aux besoins.
Pour effectuer l’accompagnement des bénéficiaires du RSA, l’ARTAG propose des
permanences dans les locaux de l’association mais aussi dans les lieux d’accueil de publics
comme les maisons du Rhône ou les CCAS. Les agents se déplacent également sur les
terrains dans le cadre de visites à domicile (aires d’accueil, habitat adapté, terrain privé).
Chaque dossier RSA affecté à l’ARTAG par le conseil général est attribué à un agent de
développement. Ce dernier rencontre le bénéficiaire afin d’effectuer un diagnostic global
ce qui permet de faire le point avec les familles sur leur situation.
LE DIAGNOSTIC RSA
Le diagnostic social à l’ARTAG
La méthode
Dans ce but, un nouvel outil, sous
forme de questionnaire, a été créé en
équipe et s’appuie sur huit
thématiques :
���� Domiciliation : relation avec le
service de domiciliation, besoin
de réexpédition de courrier
���� Habitat : état et type de
l’habitat, souhait en matière
d’habitat
���� Santé : vérification de
l’ouverture des droits CMU,
demande de reconnaissance
travailleur handicapé, prise en
charge 100%...
���� Accès aux droits : droits CAF ouverts, accès aux assurances ou au compte bancaire
���� Insertion par l’économique : projet professionnel, niveau d’étude, permis de
conduire
Qu’est-ce qu’un diagnostic ?
Le diagnostic social est une « photographie » du ménage
à un instant donné traité dans le cadre d’un
« questionnaire » sur la situation présente.
Il est le moyen d’identifier la nature de la demande et de
réaliser l’adéquation entre la demande du ménage et la
solution. Le diagnostic est essentiel pour la
compréhension de la pertinence de l’action sociale.
Le diagnostic sert donc à établir un état des lieux, point
de départ de l’accompagnement qui nous permettra lors
du renouvellement de contrat, de dresser un bilan en
constatant l’évolution de la situation. Le travail
d’accompagnement est dynamisé par cette démarche.
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���� Vie sociale : utilisation des services du territoire de stationnement, implication
dans des actions portées par les gens du voyage
���� Accès aux savoirs : scolarisation des enfants (orientation vers les écoles de
proximité du lieu de stationnement, aide à l’inscription au CNED), accès à
Internet, souhait d’une meilleure maitrise de la lecture et l’écriture
���� Rapport au voyage : déplacements nationaux, régionaux, départementaux
Ce questionnaire nous permet de faire une évaluation globale de la personne. A partir
des thématiques interrogées dans le questionnaire, nous remplissons un tableau
récapitulatif (qui va de très problématique à pas de besoin) en lien avec un diagramme.
Cela nous permet de visualiser les axes de travail.
Après quelques entretiens avec le bénéficiaire, les échanges nous permettent d’identifier
les difficultés et d’établir des priorités. A la vue de ces constats un plan d’action peut
être rédigé avec la personne.
Le contrat d’insertion devra faire apparaître ce plan et est souvent établi pour une durée
de trois mois dans le cadre d’un diagnostic socioprofessionnel.
ACCOMPAGNEMENT AU COURS DE LA REFERENCE
Les différents domaines d’actions de
l’accompagnement :
Accès aux droits :
Lors des premiers entretiens les
principales démarches et actions que
nous engageons avec le bénéficiaire
concerne l’accès ou le maintien des
droits. C'est-à-dire, vérifier que les
personnes aient leurs droits pour la
couverture maladie universelle (CMU)
ouvert et que leur situation à la caisse
d’allocation familiale soit à jour. Cette
première approche permet de faire un
point global sur la situation.
Le contrat d’insertion
Le contrat d’insertion est un outil qui permet de formuler les étapes du suivi proposées par le référent en cohérence avec le projet de la personne. Les étapes d’insertion proposées aux bénéficiaires peuvent être de différents ordres (emploi, maintien des droits, logement, santé,…)
Tout bénéficiaire du RSa soumis aux droits et devoirs doit avoir un contrat d’insertion en cours de validité. Ce contrat est conclu avec le Département représenté par le président Conseil Général et le bénéficiaire.
Une fois le contrat d’insertion signé, il est transmis à la Maison du Rhône (MDR) pour être soumis à la validation du responsable territorial.
A l’ARTAG nous faisons à la fois de l’accompagnement social et de l’accompagnement socioprofessionnel.
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Puis dans l’accompagnement les familles en situation d’illettrisme nous sollicitent pour les
aider à remplir divers documents ou pour lire et expliquer le sens des courriers
administratifs qui restent pour certaines familles non compris.
L’Habitat :
Les familles suivis peuvent nous sollicité pour leur demande de logement social ou le
changement de leur caravane. Dans ce cadre, la chargé de mission habitat reçoit ses
familles et effectue les démarches avec elle.
Dans la cadre de l’accompagnement des familles, nous sollicitons également des aides
pour le remplacement ou l’achat d’équipements de première nécessité (four, lave-linge,
réfrigérateur...). La Caf propose elle un secours sous forme de prêt (pour les familles
ayant au moins deux enfants) pour financer des appareils électroménager de première
nécessité (réfrigérateur, machine à laver…). Les agents de développement peuvent
accompagner les bénéficiaires pour remplir la demande.
Le Fond d’aide au Logement (FAL) mis en place par le département vise à aider au
financement de mobilier de base pour les personnes seules.
Ces aides/prêts sont l’occasion d’aider les familles à renouveler régulièrement les
équipements ménagers qui s’usent plus rapidement du fait d’être entreposés à
l’extérieur.
L’insertion professionnelle :
En tant que référent nous accompagnons les bénéficiaires dans leurs démarches pour la
construction de leur projet d’insertion professionnel. Le projet professionnel des
bénéficiaires peut prendre plusieurs formes.
L’une des étapes peut être l’inscription sur les listes de demandeurs d’emploi pour les
personnes souhaitant intégrer une activité salariée. Mais il nous arrive d’orienter les
personnes vers des entreprises ou associations d’insertion qui proposent des missions de
six mois, un an renouvelable. Se sont des associations qui proposent des missions dans
différents secteurs (espaces verts, ménage, …)
Le service emploi et contrats aidés du département du Rhône proposent des postes en
CDD à temps partiel dans différents domaines (restauration collective, accueil, ménage,
entretiens espaces verts…).
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En plus de pouvoir positionner les bénéficiaires du RSa sur ces actions nous sommes
amenés à solliciter des dispositifs d’aides financières dans le cadre de fonds spécifiques
mis en place par le département du Rhône, tels que :
▪ Le Fonds d’aide à l’Insertion (FAI), qui vise à aider au financement de formation, de
carte de visite,…
▪ L’Allocation Personnalisée de Retour à l’Emploi (APRE) qui peut être départementale
ou nationale.
La majorité des personnes que nous accompagnons au titre du RSA ont une activité
indépendante, c'est-à-dire que les personnes sont inscrites au registre de commerce ou
au registre des métiers. Les activités les plus répandues sont la ferraille, les marchés, les
petits travaux de jardinage et la peinture. Nous accompagnons ces personnes dans la
gestion administrative de leur entreprise. Accompagner des personnes ayant une activité
indépendante dans un projet d’insertion professionnel est difficile car elles ne souhaitent
pas modifier leur projet même s’il dégage peu de bénéfice.
Depuis Octobre 2011, nous avons mis en place des ateliers « tri des papiers » à destination
des bénéficiaires du RSA afin de pouvoir leur permettre d’identifier les documents
importants à garder et de classer ses documents.
La vie sociale :
Dans le cadre de l’accompagnement social nous pouvons proposer aux personnes de se
rendre dans les centres sociaux de leur territoire. Elles peuvent ainsi participer à des
activités de loisirs en famille (sorties familiales, braderie, animations adultes, centre de
loisirs…), dans le but de découvrir des lieux et favoriser les échanges entre les habitants
du territoire.
L’accès aux savoirs :
L’illettrisme touche une grande majorité des bénéficiaires que nous accompagnons au
titre du RSa. Un partenariat a été engagé entre l’ARTAG et l’association SAFORE. Des
animations l’alphabétisation et de lutte contre l’illettrisme ont eu lieu (Feyzin), mais se
sont des engagements sur long terme que les personnes ont des difficultés à tenir
lorsqu’elles partent sur le voyage.
Page 21
Les aides facultatives et réseaux d’entraide :
Afin de faire face aux difficultés passagères des dispositifs d’aides facultatives existent.
Ces aides peuvent permettre de bénéficier de bons alimentaires, d’aide pour payer la
cantine scolaire, ou bien une dette sur l’aire d’accueil. Dans tous les cas les Maisons du
Rhône ou les Centres Communaux d’Actions Sociales reçoivent les personnes afin de faire
une étude de leur budget même s’ils n’en ont pas la référence RSa.
TRAVAIL EN PARTENARIAT
Dans le cadre de l’accompagnement socioprofessionnelle des personnes bénéficiaires du
RSA, nous sommes amenés à solliciter et ou orienter les usagers vers différentes
structures.
Domaines
Partenaires
Accès et maintien aux droits
o CAF (Caisse d’allocation Familiale) o CPAM (Caisse Primaire d’Assurance
Maladie) o CRAM (Caisse Régionale d’Assurance
Maladie) o MDPH (Maisons Départementales des
Personnes Handicapées) o RSI (Régime sociale des Indépendants) o RAM Gamex
Insertion Professionnelle
o Ateliers er Chantiers d’insertion : Orientation Jardins de Lucie, potagers mi-plaine, MSD, RIE.
o Association Intermédiaire : Estime. o Association d’insertion et de retour à
l’emploi : Médialys o Pôle emploi : mise à jour mensuelle et
consultation des offres. o Service Emploi et Contrats Aidés du
Département du Rhône : positionnement des personnes à partir des offres de contrats aidés diffusées par le service.
Vie Sociale
o Centres sociaux et centres de Loisirs (…)
Page 22
Accès aux savoirs
o SAFORE : animation d’ateliers d'alphabétisation et d’ateliers de lutte contre l’illettrisme
Aides Facultatives et Réseaux d’entraide
o MDR (Maisons du Rhône) o CCAS (Centres Communaux d’Action
Sociale) o Différents réseaux d’entraides
caritatifs : Secours Populaire, Resto du Cœur, Secours Catholique…
Autres o Maison du Droit et de la Justice
Pour un grand nombre de situations, il nous parait important de travailler en partenariat.
Celui-ci est variable en fonction des secteurs d’intervention.
Il nous arrive aussi d’accompagner physiquement la personne puisque nous constatons
que certaines familles ne font pas la démarche d’utiliser les services de droit commun,
soit par méconnaissance soit par mauvaise expérience. De plus, les spécificités des
familles restent souvent méconnues et nous intervenons auprès des acteurs locaux afin
de leur apporter un appui technique.
CONCLUSION
L’intervention de l’ARTAG au niveau de la référence RSA s’est poursuivie sur l’année 2011
et restent axé sur l’accompagnement des familles itinérantes. Néanmoins, nous
constatons toujours des réorientations des ménages sédentaires de la part des acteurs
locaux vers l’ARTAG.
L’ARTAG tente depuis septembre 2011, de mettre en place une nouvelle organisation dans
l’accompagnement des bénéficiaires du RSA. En effet, se déroule une fois par mois une
commission interne dans laquelle les suivis sont abordés en équipe afin de rendre le plus
efficace et le plus adapté possible l’accompagnement.
Néanmoins, nous constatons que notre accompagnement notamment des travailleurs
indépendants est compliqué. En effet, proposer un accompagnement professionnel à des
bénéficiaires qui exercent déjà une activité, est une limite de notre référence. D’autant
plus que le cahier des charges du RSA n’est pas précis par rapport à ces suivis spécifiques
(aucun outil mis en place).
Sur 2012, nous allons tenter de développer les actions collectives en faveur des
bénéficiaires du RSA tels que des ateliers « tri des papiers » (mis en place depuis octobre
Page 23
2011), recherche d’emploi, remplir ses documents administratifs et surtout en faveur des
travailleurs indépendants (tenir un livre de recette, remplir une fiche d’impôts..).
Bien que l’accompagnement dans le cadre du Rsa nous permette d’intervenir avec la
personne sur toutes les questions de la vie quotidienne, nous continuons
l’accompagnement des personnes hors convention RSA. Aujourd’hui, nous continuons de
recevoir et d’accompagner des personnes hors convention RSA et hors mission de
médiation sur les aires d’accueil. Ce nombre reste élevé, malgré le fait que nous ne soyons
pas financés, puisque nous avons comptabilisé 167 ménages accompagnés au cours de
l’année 2011, sans compter les ménages reçus de manière ponctuelle (renouvellement
CMU, déblocage des droits CAF, explication ou rédaction de courriers...). A cela peut
s’ajouter l’ensemble des interventions dépassant le cadre de la mission de médiation. Il
s’agit de personnes âgées, de personnes bénéficiaires de l’AAH, d’anciens bénéficiaires du
RSA suivis par l’ARTAG, de familles sédentarisées faisant appel à l’ARTAG pour des
questions spécifiques ou encore de personnes rencontrées sur une aire d’accueil n’ayant
pas de référent social. Du fait de notre mission de médiation sur les aires d’accueil, qui
nous permet d’aller à la rencontre des familles et de répondre à une demande, il arrive
que les familles nous sollicitent même après leur départ.
Même si cette action n’est pas financée, il nous parait nécessaire de prendre en compte
les besoins et les demandes des familles. C’est pour cela qu’il faudrait que cette action
soit reconnue par les pouvoirs publics.
Bien que l’accès aux droits soit parfois difficile du fait de la non prise en compte de
l’itinérance des personnes ou encore de la législation spécifique à cette
communauté (adresse postale, carnet de circulation, habitat mobile), la tradition de
l’oralité, encore palpable chez les Gens du Voyage, peut être aussi un frein à cet accès aux
droits et nécessite la mise en place d’un accompagnement spécifique.
Page 24
Le Pôle Insertion
// L’INSERTION PROFESSIONNELLE
Dans leur grande majorité, les personnes issues de la communauté des Gens du
Voyage préfèrent créer leur emploi par le biais de la création d’entreprise plutôt que
d’être salariés. Pour 2011, sur les 346 personnes suivies par l’ARTAG dans le cadre de la
convention « référent de parcours » signée avec le Conseil Général, 171 ont opté pour la
création d’entreprise.
En effet, de par sa culture, cette communauté a toujours privilégié l’indépendance dans
le travail au détriment de l’emploi salarié. Travailler à son compte reste la norme
dominante chez ce public spécifique. L’indépendance dans le travail est particulièrement
adaptée à son mode de vie itinérant, semi itinérant. Dans les activités exercées, on
retrouve la vente de marchandises sur les marchés et foires, l’entretien d’espaces verts
et l’élagage, la récupération et le recyclage de matières métalliques, le nettoyage
général, la petite brocante, les jeux et amusements publics, les activités du cirque, la
tenue de stand sur fêtes foraines, le débarras d’encombrants etc. Le savoir-faire, les
compétences professionnelles sont transmises par le biais de l’apprentissage familial par
mimétisme. Du fait d’un illettrisme marqué au sein de cette communauté, un appui aux
démarches ante création d’activité et surtout un soutien dans la gestion post création
reste primordial.
Cependant, on observe depuis ces dernières années un regain d’intérêt pour l’emploi
salarié chez les personnes qui se sont sédentarisés. En effet, des familles qui auparavant
étaient sur le voyage ne le pratique plus qu’à titre exceptionnel (événements familiaux,
religieux…). Ces personnes sédentaires ayant des charges liées notamment au logement,
aspire un revenu professionnel régulier que peut leur apporter un emploi salarié.
Que ce soit de « grands Voyageurs » ou de personnes « sédentaires », les difficultés pour
développer leurs chiffres d’affaires ou pour trouver un emploi, font que beaucoup de ces
personnes restent souvent dans une économie familiale de subsistance et continuent à
percevoir un RSA d’activité.
Page 25
DESCRIPTIF
L’ARTAG apporte un soutien aux
personnes souhaitant trouver ou créer
leur emploi par le biais de la création
d’entreprise dans les phases ante et post
création.
Les agents de développement de
l’ARTAG, qui se rendent sur les aires
d’accueil ou effectuent des visites à
domiciles, font remonter les questions
ou les besoins d’information concernant
une activité indépendante ou salarié des personnes auprès du chargé de mission
économique.
Création d’activité
L’intéressé(e) est convoqué(e) à une réunion collective d’information générale sur la
création d’entreprise animée par le chargé de mission économique. Cette réunion d’une
durée de deux heures a toujours lieu sur la commune de DECINES (Maison des Sociétés)
les derniers jeudis du mois.
La présence et la participation des Voyageurs à cette réunion montrent leur première
motivation à créer leur entreprise. C’est une condition indispensable à l’entrée dans le
processus.
Au cours de cette réunion, sont abordés différents sujets : statut, droits et obligations de
l’entrepreneur, aides à la création, régime fiscal, les charges sociales etc.
Le référent qui a positionné un bénéficiaire du RSA, est informé par le chargé de mission
de la présence ou non de l’intéressé(e) à la réunion programmée.
Suite à la réunion, les personnes prennent contact, à leur initiative, avec le chargé de
mission économique de l’ARTAG pour un premier entretien d’accueil durant lequel seront
planifiées les démarches en vue de la création d’entreprise. Rappelons que les entreprises
créées et les activités professionnelles exercées nécessitent en général peu de moyens
humains et financiers, pas d’équipements et matériels lourds. L’immatriculation dans les
Chambres consulaires n’est plus obligatoire pour les auto-entrepreneurs sauf pour les
activités soumises à réglementation. Des justificatifs, un CAP ou des attestations
d’employeurs, peuvent être demandés pour l’exercice de certaines activités (travaux
Page 26
gros œuvre, second œuvre, travaux d’électricité…) qui dépendent de la Chambre de
Métiers et de l’Artisanat. La demande d’immatriculation de leur entreprise se fait auprès
du Centre de Formalités des Entreprises (CFE) dont dépendent leurs activités (Commerce
ou Métiers).
Lorsque la création d’entreprise est effective, un justificatif est adressé au référent (fiche
INSEE, carte d’artisan, extrait K-Bis, etc..) pour l’informer que leur bénéficiaire est
officiellement devenu travailleur indépendant.
Après la phase ante création vient la phase post création. Il s’agit d’apporter un soutien
aux Voyageurs dans la gestion comptable et administrative de leur activité (déclaration
fiscale, déclaration de cotisation foncière des entreprises, révision des cotisations
sociales, aide à la tenue du livre de recettes, etc.…).
Les rendez-vous se prennent à l’initiative de l’entrepreneur. Selon son degré d’autonomie
et son mode de vie (itinérants, semi sédentaires ou sédentaires) les rendez-vous sont plus
ou moins fréquents, plus ou moins réguliers dans le temps.
LE POLE ECONOMIQUE EN QUELQUES CHIFFRES En 2011, 44 porteurs de projets ont assisté à la réunion d’information collective sur la
création de micro-entreprises animée par l’ARTAG et adaptée au public (461 personnes y
ont participé depuis sa mise en place en janvier 2002) Au cours de cette réunion qui a lieu,
une fois par mois à la Maison des Sociétés de Décines, sont abordés les thèmes suivants :
statut, droits et obligations de l’entrepreneur individuel auprès des organismes dont il
sera affilié, l’auto-entrepreneur, les aides à la création d’entreprise, les régimes fiscaux,
les charges sociales etc…)
85
4643 41
62
49
65
4844
0
10
20
30
40
50
60
70
80
90
année
2003
année
2004
année
2005
année
2006
année
2007
année
2008
année
2009
année
2010
année
2011
Nombre de personnes présentes à la
réunion d'information sur la création
d'entreprise
Page 27
L’ARTAG a accompagné 36 personnes dans leurs démarches de création d’activité. Parmi
ces 36 créateurs d’entreprises individuelles, 15 porteurs de projet (soit 42 %) ont bénéficié
du soutien de l’ARTAG dans l’accompagnement à la création d’entreprise alors que
l’ARTAG n’était pas référent de parcours RSA pour ces personnes. Ces Voyageurs sont
suivis par les services sociaux du Rhône, les services sociaux d’un autre département ou
opérateurs d’insertion professionnelle.
Sur les 310 bénéficiaires du RSA suivies en 2011 par l’ARTAG (dans le cadre de la
référence de parcours) 171 sont immatriculées au R.C.S. ou au Répertoire des
Métiers (pour l’essentiel en tant qu’auto entrepreneur) soit 55% de l’effectif.
778 entretiens ont été assurés dans le cadre de la création et du suivi d’activité en 2011.
Lors de sa création en 2002, la permanence économique accueillait 7 à 8 personnes par
semaine. Aujourd’hui, le chargé de mission économique reçoit sur rendez-vous, en
moyenne 20 personnes par semaine, sur 4 à 5 demi-journées hebdomadaire.
37 35
44
33
5963
75
37 36
0
10
20
30
40
50
60
70
80
année
2003
année
2004
année
2005
année
2006
année
2007
année
2008
année
2009
année
2010
année
2011
Nombre d'immatriculations d'entreprise individuelle
nombre d'immatriculations
197
356
472519
590 610
720 702 673
778
0
100
200
300
400
500
600
700
800
900
année
2002
année
2003
année
2004
année
2005
année
2006
année
2007
année
2008
année
2009
année
2010
année
2011
Nombre d'entretiens assurés dans le cadre de la création et du suivi post
création d'entreprises
entretiens assurés
Page 28
OBJECTIFS
Développer l’accompagnement des personnes dans leurs démarches
de recherche d’emploi :
Depuis toujours, la culture et le mode de vie des Voyageurs font qu'ils exercent, le plus
souvent, une activité professionnelle indépendante (création d'activité telle que la
récupération de métaux, le rempaillage de chaises, la vente sur les marchés, ...) qui se
transmet de père en fils. L'indépendance dans le travail leur permet de rester maîtres de
leur temps et de leur force de travail. L'activité est alors compatible avec les
déplacements familiaux, peut s'exercer en famille et génère des revenus le plus souvent
en espèces et immédiats.
Cependant, chez les familles sédentarisées sur un territoire depuis de nombreuses
années, on observe aujourd'hui un attrait pour l'emploi salarié. Pour ces familles, le
voyage fait moins obstacle à l'exercice d'une telle activité et permet de générer des
revenus plus importants (déclin des activités traditionnelles), voire, à terme, de sortir du
dispositif RSA.
Malgré cette volonté, il existe des freins pour les personnes à l'exercice d'une activité
salariée. En effet, se tourner vers l'emploi salarié pose des problèmes divers que les
Voyageurs doivent affronter pour espérer « se tailler » une place sur le marché de
l'emploi. Cela interroge leur rapport à la famille, au voyage mais aussi à l'apprentissage
professionnelle donc à l'école. De plus, le respect des horaires et des consignes, le lien de
subordination à l'employeur, l'engagement personnel par le biais d'un contrat de travail,
la rémunération en fin de mois, ... sont autant de normes de travail étrangères aux
familles, même sédentarisées, qui restent toujours très attachées à leur liberté et à leur
culture.
Un autre frein à l'insertion professionnelle est lié à la complexité des démarches
administratives, particulièrement l'inscription à Pôle Emploi. En effet, cette inscription est
nécessaire pour accéder à un emploi dans l'insertion. Or, du fait de l'illettrisme, beaucoup
n'arrivent pas à accomplir les démarches. Le service téléphonique est guidé par une voix
enregistrée et nécessite des manipulations complexes du téléphone. De plus, le jour du
rendez-vous, des dossiers sont à remplir. Nous devons également être présents pour
servir de médiateur avec les interlocuteurs de l'emploi et s'assurer que l'inscription sera
validée. Nous passons donc beaucoup de temps dans l'accompagnement physique pour
éviter les découragements, la dévalorisation de soi et pour leur expliquer l'intérêt de ces
démarches.
Page 29
Un accompagnement personnalisé vers le salariat :
En dépit de ces obstacles, certains osent franchir le pas. Mais, en amont, il a fallu
mobiliser, faire tomber les préjugés tenaces autour de l'emploi, rassurer, valoriser et
accompagner dans les démarches.
Dans le cadre de cet accompagnement, nous utilisons souvent les dispositifs d'insertion
dans le cadre du RSA : missions d'intérim d'insertion, mises à disposition proposées par
les associations intermédiaires, emplois saisonniers, contrats aidés dans des secteurs tels
que les espaces verts, le maraîchage, le nettoyage, le second œuvre du bâtiment, le
transport, la collecte et le recyclage des déchets, l'aide à la personne, les contrats aidés
dans les collèges,..
Ces entreprises/associations d'insertion peuvent être une bonne passerelle lorsque le
relais se fait et que l'accompagnement est soutenu et basé sur le partenariat. Il permet
ainsi aux personnes de valoriser leurs compétences.
S'agissant du public féminin, nous avons accompagné plusieurs personnes vers le salariat
dans le cadre de l'ADPA (aide départementale auprès des personnes âgées) pour des
emplois d'aide à domicile dans le cadre familial. En effet, ce dispositif permet l'embauche
d'aidants familiaux. Il permet de valoriser un travail déjà exercée, en réalité, depuis
longtemps dans le cadre de la famille. Pour certaines, cette première expérience
professionnelle (contrat de travail, fiches de paie…) les a fait rebondir vers un
emploi/projet d'emploi en dehors du cercle familial.
En conclusion, nous pouvons affirmer que, lorsqu'un accompagnement au plus près de la
personne est mis en place, cette insertion est possible.
Autonomie des travailleurs indépendants : Pour 2012, nous souhaitons développer la dimension collective en proposant des modules
collectifs à destination des travailleurs indépendants avec des thématiques spécifiques :
tenue du livre de recettes/dépenses, calcul des cotisations sociales, classement des
documents liés à leur activité professionnelle. Ceci afin de rendre autonome et
responsable le travailleur indépendant.
N’oublions pas que la création
d’entreprise n’est pas un acte anodin.
Les simplifications administratives
d’immatriculation et le statut d’auto-
entrepreneur ont permis à nombre de
personnes de créer ou de légaliser leur
activité. Ces simplifications
administratives ont quelques peu
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occultés les devoirs, les responsabilités du chef d’entreprise. Certes, la création
d’entreprise est la possibilité pour une personne de créer son emploi. Elle permet
également à certaines personnes de légaliser une activité non déclaré. Mais la création
d’entreprise peut ne pas convenir à une personne et doit rester un acte volontaire du
porteur de projet.
Ainsi, dans le cadre du suivi post création, nous rencontrons souvent des entrepreneurs
ayant, notamment, des dettes de cotisations sociales importantes par méconnaissance
du système ou par l’incapacité de pouvoir lire un document officiel…. C’est pourquoi, il
nous semble important de mettre en place des outils adaptés à notre public afin de les
rendre plus autonome dans leurs démarches administratives.
PARTENARIATS
Maison De l’Emploi de Feyzin : la MDE de Feyzin nous permet de tenir une
permanence chaque jeudi après-midi afin permettre aux gens du voyage feyzinois
de nous rencontrer.
Plan Local pour l’Insertion par l’Economie/ EST lyonnais : l’ARTAG fait partie des
opérateurs PLIE UNI EST dans le cadre d’un accompagnement vers l’emploi à
destination d’un public spécifique.
Chambres Consulaires : orientation des porteurs de projet de création d’entreprise
auprès de la Chambre de Commerces du Rhône et/ou de la Chambre de Métiers et
de l’Artisanat du Rhône. L’Artag propose une aide aux personnes souhaitant créer
leur entreprise afin de faire le point sur leur projet d’activité, compléter les
formulaires d’inscriptions auprès des différents Centre de Formalités des
Entreprises (CFE). L’Artag joue un rôle de médiateur social et économique afin de
permettre aux voyageurs et aux différents services administratifs de faire tomber
les incompréhensions qui pourraient émerger de part et d’autres…
Page 31
Le Pôle Insertion
// L’ACCOMPAGNEMENT SOCIAL LIE
A L’HABITAT
En ce qui concerne l’habitat, l’ARTAG intervient auprès des familles issues de la
communauté des gens du voyage à différentes échelles.
En 2011, plus de 120 ménages ont été renseignés et orientés pour des questions liées au
logement. 100 ménages ont été reçus, aidés voir accompagnés pour la constitution de
dossiers. Plus de 100 ménages ont été soutenus et accompagnés dans des projets de
terrain ou d’habitat et 21 ménages ont bénéficié d’un suivi régulier.
LA DEMANDE EN SEDENTARISATION
On estime à 300, le nombre de ménages issus de la communauté des gens du voyage
sédentaires dans le Rhône. Sans solution adaptée, ces ménages sous contraints à
l’itinérance forcée.
Lasse de cette situation, les familles sollicitent l’ARTAG pour des demandes de logement
social et de plus en plus, pour des demandes de formes d’habitat spécifiques
LE SECTEUR CLASSIQUE
En 2011, 36 ménages ont fait une demande de logement social.
Il y a eu 19 propositions de logement :
• 5 ont abouti
• 2 sont en attente
Les autres demandes sont toujours en attente de proposition.
La pénurie générale de logements sociaux rallonge de plus en plus le temps d’attente
avant qu’une proposition de logement soit faite aux ménages. Cette durée varie
cependant en fonction de la demande et notamment la forme d’habitat (appartement,
Page 32
maison), du type d’habitat (T1, T2, T3…), des secteurs, des situations actuelles plus ou
moins prioritaires.
Les demandes ont que très légèrement augmenté (35 en 2010 et 36 en 2011). Toutefois,
nous observons que certaines demandes de logement social « classique » sont effectuées
à défaut d’avoir d’autres solutions d’habitat sédentaire sur le court ou moyen terme.
DES DEMANDES SPECIFIQUES
Afin de conserver la caravane et/ou de pouvoir
vivre entourés de leur famille, les voyageurs
interpellent l’ARTAG sur différentes questions.
Certaines liées aux possibilités d’installation sur un
terrain dont ils sont propriétaires. D’autres font la
demande d’un habitat qui correspondrait à leur
mode de vie. Cet habitat peut prendre différentes
formes appelées :
Terrain familial
Habitat adapté
Afin de connaitre le nombre exact des demandes
en habitat adapté et terrain familial, une fiche de
recensement a été créée. L’objectif de 2012 sur
ce point est donc de comptabiliser la demande.
Le recensement se fait par le biais d’une fiche
précisant le nom de la famille et les membres qui
la composent. Chaque famille classe par ordre de
préférence la forme d’habitat souhaité et s’ils
préfèrent être seul ou en groupe.
Nous entendons par « habitat adapté » le processus de réalisation de pavillons sociaux locatifs comprenant au minimum une pièce de vie et auquel est prévu un emplacement pour la caravane, soit en tant qu’annexe d’habitation, soit en tant qu’outil de mobilité. Il convient de souligner que c’est moins l’habitat qui est adapté (logement social de type PLA-I) que l’accompagnement du projet qui nécessite la prise en compte des normes d’habitabilité et des pratiques culturelles des ménages tout en veillant à les rendre co-acteurs de leur relogement dans une perspective de trajectoire résidentielle.
Le « terrain familial » est un outil créé par décret en décembre 2003 (Circulaire UHC/IUH1/26 n° 2003-76 du 17 décembre 2003) qui vise à la réalisation d’espaces de vie permettant l’installation des caravanes constituant l’habitat permanent de leurs utilisateurs, qui prennent la forme de parcelles locatives ou de pleine propriété, individuelles, délimitées et aménagées chacune d’un bloc sanitaire comprenant douche et WC auxquelles les familles adjoignent leurs caravanes en guise d’habitation principale
Page 33
LES PROJETS D’HABITAT
Le conseil et l’accompagnement de projet :
Face aux besoins liés à une sédentarisation multiforme et évolutive, l’équipe de l’ARTAG
apporte son soutien et son appui, à la fois aux familles
bénéficiaires de l’action publique mais également
auprès des communes commanditaires des projets.
Le contact direct et régulier avec l’ensemble des acteurs
concernés par la problématique d’un relogement et/ou
d’un projet d’habitat demeure le fondement de nos
accompagnements de projet, tant au niveau social que
technique. Les délais de mise en œuvre des projets
étant parfois particulièrement longs, il est d’autant plus
important d’entretenir et de consolider au minima le lien avec les familles voire aller
jusqu’à leur implication effective avec l’objectif de co-construire le projet d’habitat.
En 2011, nous avons accompagné 4 projets d’habitat et 10 pré-projets.
Projets d’habitat Pré-projets d’habitat
Habitat adapté : Rillieux-la-Pape (5 ménages)
Terrain familial : Saint-Priest (6 ménages)
Habitat adapté : Saint-Priest (13 ménages)
Diagnostic : Vénissieux
- Saint-Laurent-d’Agny (4 ménages)
- Belleville (6 ménages)
- Villefranche-sur-Saône (5
ménages)
- Feyzin (17 ménages)
- Gleizé (1 ménage)
- Chaponost (8 ménages)
- Sarcey (1 ménage)
- Genas (7 ménages)
- L’Arbresle (20 ménages)
- Tassin La Demi-Lune (7 ménages)
Page 34
Le travail d’accompagnement de projet s’échelonne en trois phases selon le stade
d’avancement du projet :
• La définition du projet
• La réalisation des travaux
• La préparation à l’entrée dans les lieux
⇒⇒⇒⇒ Saint-Priest : Exemple d’un terrain familial (6 familles concernées)
La définition du projet
L’ARTAG s’est chargée du diagnostic socio-territorial des familles sédentarisées sur une
aire d’accueil depuis 1986. L’association a participé et animé les comités de suivi qui ont
abouti, par l’implication des ménages, au choix de deux projets d’habitat (un terrain
familial et un habitat adapté) et des lieux d’implantation.
La réalisation des travaux
Parallèlement au suivi des travaux débutés en octobre 2011, l’ARTAG a participé à la mise
en place du règlement intérieur et la convention d’occupation en lien avec les familles.
L’association a également fait remonter les nouvelles demandes et les questionnements
des ménages.
La préparation à l’entrée dans les lieux
L’entrée dans les lieux est prévue pour mi-mai 2012. L’ARTAG intervient auprès des
familles pour organiser le départ du terrain actuel et répondre aux questions. Elle est en
lien avec la mairie pour l’avancement et le suivi du projet.
Travail de sensibilisation
Parallèlement à ces différentes phases, nous menons un travail de sensibilisation auprès
des pouvoirs publics en les alertant sur les conditions de vie très précaires des ménages
sédentaires sur l’agglomération et notamment ceux concernés par des projets de
relogements. En effet, les ménages installés sur les territoires publics vivent très souvent
dans des conditions sanitaires précaires (absence ou insuffisance de sanitaires, présence
de rats…) et subissent à ce titre des nuisances auditives et olfactives. Outre ce travail
d’alerte des acteurs, nous essayons de proposer, quand cela est possible, des
améliorations provisoires des conditions d’habitat en installant notamment des
équipements non-pérennes.
Page 35
L’ACCOMPAGNEMENT SOCIAL LIE AU LOGEMENT
� C’est une mesure financée par le Conseil Général destinée à accompagner
individuellement au titre de logement un ménage en contractualisant les objectifs
de chacun (prestataire et bénéficiaire). Ces mesures sont validées en ITTL (Instance
Technique Territoriale Logement) et sont d’une durée de 6 mois, renouvelables 2 fois
au maximum.
� A côté de ces mesures individuelles, nous travaillons également sur des actions à
connotation plus collective que le Conseil Général nomme depuis 2008 « Actions
Accompagnement Social Lié au Logement ».
� Nous intervenons sur les 3 volets : la recherche/l’accès/le maintien
La recherche de logement :
Dans l’objectif de traiter la problématique « Habitat » dans sa globalité, nous travaillons
avec les ménages la question de la recherche de logement. Cette dernière se fait par le
biais de la permanence Habitat qui fait l’objet d’un financement particulier au titre des
Actions ASLL.
La recherche de logement peut prendre différentes formes en fonction des besoins
exprimés des ménages. Ainsi, nous pouvons mettre en avant 2 grands types de projets de
relogement :
• les projets individuels qui concernent des ménages nucléaires souhaitant être
relogés en location dans le parc public ou privé, dans du logement classique
(maison ou appartement) ou souhaitant acquérir un terrain.
• Les projets collectifs qui visent au relogement d’entités familiales dans le cadre
d’un processus d’accession ou de location, de parcelles équipées au minimum de
bloc sanitaire individuel jusqu’à l’habitat adapté composé de pièces de vie et/ou de
chambres auquel les familles peuvent adjoindre leur habitat mobile.
L’accès au logement :
Lorsque les ménages issus de la communauté des Gens du Voyage entrent dans un
nouveau logement et cela quel qu’il soit, nous travaillons avec eux la préparation à
l’entrée dans les lieux et les accompagnons dans leurs démarches d’accès au logement
afin de garantir une appropriation optimale de celui-ci en maîtrisant notamment les
nouvelles logiques administratives et budgétaires.
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Le maintien dans les lieux :
Les ménages, une fois entrés dans leur logement peuvent connaitre des difficultés
d’ordre diverses (techniques, financières, d’intégration dans le logement…). Le rôle de
l’ARTAG consiste donc ici à accompagner le ménage en difficulté afin de favoriser le
maintien dans les lieux et prévenir les expulsions.
⇒⇒⇒⇒ 21 personnes ont été accompagnées en 2011. 14 en recherche de logement, 4 en
accès et 3 pour un maintien dans le logement.
LES PERMANENCES HABITAT
⇒⇒⇒⇒ Accueil, Information, Orientation
L’ARTAG met en place une permanence autour de la thématique générale de l’habitat afin
d’offrir un lieu d’information, de conseil et d’orientation aux ménages sur les problèmes
relatifs au logement qu’ils rencontrent.
Le contact direct et régulier avec les familles demeurant la base de notre travail, la
permanence Habitat est un outil intéressant qui nous permet d’être souvent le premier
interlocuteur des ménages en ce qui concerne les problématiques liées à l’habitat. Cette
permanence physique est gérée par la chargée de mission Habitat qui reçoit sur rendez-
vous de façon hebdomadaire. Néanmoins, avec l’augmentation des demandes des
familles, une demi-journée supplémentaire a été mise en place. Parallèlement à cet
accueil, un travail d’information et de conseil peut être réalisé par téléphone.
Nombre de ménages reçus selon thématique rencontrée
Prêt
caravane
CAF
Microcrédit
Caisse
d’Epargne
Accès
Habitat –
Crédit
Coopératif
Accès
aux
droits
Information,
recherche,
suivi
logement
Urbanisme
Juridique TOTAL
Nombre
de
ménages
50 14 1 7 43 2 3 120
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Le prêt caravane de la CAF du Rhône :
La caravane, constituant la résidence principale et l’habitat permanent des Gens du
Voyage, reste un poste de dépense important pour les ménages aux revenus modestes.
Ainsi, le dispositif de prêt à taux zéro, mis en place par la Caf de Lyon depuis 2003, en
partenariat avec l’ARTAG reste l’outil financier le plus intéressant pour les ménages
souhaitant acquérir une caravane et répondant aux critères établis par la CAF (être
allocataire de la CAF de Lyon, avoir au minimum 2 enfants de moins de 15 ans, ne pas avoir
de créances trop importantes).
Les ménages peuvent alors accéder à un prêt maximum de 6 000€, remboursable sans
intérêt sur 60 mois. Ce dispositif contribue directement à l’amélioration des conditions
d’habitat des familles du Voyage tout en contribuant à maintenir l’équilibre financier du
ménage.
L’ARTAG intervient tout au long du processus de mise en place du prêt : rencontre
préalable avec la famille et informations sur le prêt et ses conditions d’attribution,
montage du dossier individuel, lien avec la CAF et le fournisseur, présence lors de la
signature du contrat, suivi de la livraison, démarches relatives au forfait logement.
⇒⇒⇒⇒ Evolution du nombre de prêt CAF accordé depuis sa création
2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011
8 18 23 35 21 30 32 40 41
A part une diminution en 2007, on note que la demande d’un prêt à taux zéro pour
l’obtention d’une caravane par le biais de la CAF est en progression chaque année.
L’ARTAG intervient tout au long du processus de mise en place du prêt : rencontre
préalable avec la famille et informations sur le prêt et ses conditions d’attribution,
montage du dossier individuel, lien avec la CAF et le fournisseur, présence lors de la
signature du contrat, suivi de la livraison, démarches relatives au forfait logement.
Le prêt micro-crédit :
Depuis la fin de l’année 2010, l’ARTAG a développé un partenariat avec l’association
Parcours Confiance – organisme de microcrédit soutenu par la Caisse d’Epargne – afin de
permettre aux familles du Voyage d’améliorer leurs conditions de vie grâce à l’obtention
d’un prêt (de 300 à 3000 euros) à un taux particulièrement attractif (1,75%). Ce prêt
permet l’achat d’une caravane pour les personnes ne pouvant bénéficier du prêt de la
CAF et l’achat du mobilier de première nécessité. Le micro crédit est une réelle alternative
Page 38
à la souscription des prêts via des organismes de crédit très onéreux.
En 2011, 5 ménages ont bénéficié d’un micro crédit pour l’achat d’une caravane.
L’ARTAG instruit les demandes avec les familles et est en charge du suivi des ménages
bénéficiaires.
Le conseil en urbanisme :
Notamment pour les personnes propriétaire d’un terrain ou souhaitant accéder à la
propriété. L’action de l’ARTAG consiste à :
• informer et l’expliquer les règles d’urbanisme générales
• accompagner à la consultation des règlements d’urbanisme.
L’orientation juridique :
Nous orientons des ménages assignés en justice pour des questions d’ordre urbanistique
et/ou d’occupation sans droit ni titre auprès d’avocats susceptibles d’assurer leur
défense. L’orientation et l’accompagnement juridique concerne également des ménages
qui stationnent sur des terrains publics. En 2011, nous sommes intervenus en appui à
plusieurs ménages en situation d’expulsion sur une des aires d’accueil du Grand Lyon
suite à un dépassement de délai de séjour.
Le crédit coopératif :
� Tarare :
Grâce au lancement d’un partenariat entre le
Crédit Coopératif, la Fondation Abbé Pierre, la
CAF de Villefranche-sur-Saône et l’ARTAG une
famille installée sur le terrain familial a pu
financer l’achat d’un mobil home. Il s’agit
désormais de renforcer ce partenariat, par la
constitution d’un comité de pilotage, afin
d’élargir ce dispositif de prêt à d’autres familles
ayant un projet d’habitat sédentaire.
PERSPECTIVES
Pour 2012, l’objectif est de continuer à informer et accompagner les familles dans les
démarches, projets et face aux difficultés. L’accent sera mis sur le recensement des
demandes d’habitat spécifique, l’appui des demandes de logement et l’augmentation des
accompagnements sociaux liés au logement.
Page 39
Pôle Développement social
// LA MEDIATION-COORDINATION
SOCIALE SUR LES AIRES D’ACCUEIL
L’action sociale de l'ARTAG basée sur un travail de proximité comporte deux volets :
⇒⇒⇒⇒ Le premier concerne l’accompagnement socioprofessionnel des personnes
bénéficiaires du Revenu de Solidarité Active (RSA) dans le cadre d'une convention
avec le Conseil Général et se situe à l'échelle du Département.
⇒⇒⇒⇒ Le second volet présente une médiation - coordination de l’action sociale sur les
Aires d'Accueil (AA). Depuis 2006, la réalisation et la gestion globale des aires
d’accueil est une compétence des Communautés de Communes. Le Grand Lyon
gère la plupart de ces aires soit 18 et aussi la Communauté de communes des vallons
du lyonnais (une AA sur la commune de Brindas), la Communauté de communes de
la vallée du Garon (une AA sur Brignais) la Communauté de Communes du pays de
Tarare (une AA sur la Commune de saint Marcel l’Eclairé), la Communauté de
Communes de l’est lyonnais (une AA sur Genas, une sur Saint Bonnet de Mûre), la
Communauté de Communes du Beaujolais Val de Saône (une AA sur Saint Jean
d’Ardières).
Ainsi, l’ouverture des aires d’accueil dans le Rhône s’est accompagnée de la mise en
place de deux types de gestion confiés par les communautés de communes :
Une gestion technique et administrative :
En 2011, deux sociétés gestionnaires sont en activité sur les aires du Rhône :
• Adoma a en charge 6 aires soit 138 places.
• SG2A-Hacienda gère 12 aires soit 218 places.
Les gestionnaires assurent la gestion locative (fonction de régie) et la maintenance
à l’instar d’un bailleur social ou privé. Ils sont chargés d’effectuer les modalités
d’entrée et de sortie des usagers, d’encaisser les redevances et les fluides,
d’entretenir l’aire d’accueil et de faire appliquer le règlement intérieur.
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Une médiation et coordination sociale réalisée par les agents de
développement de l’ARTAG : La mission a pour finalité de favoriser l’inscription des familles dans le tissu social
local.
L’action poursuit alors quatre objectifs opérationnels :
• Accompagner les familles résidant sur l’aire d’accueil vers l’accès aux droits
• Soutenir le gestionnaire dans le respect du règlement intérieur (RI)
• Informer la Communauté Urbaine de tout problème ou dysfonctionnement
• Développer la mise en
réseau avec les acteurs
locaux.
Le partenariat prend alors tout son
sens pour :
- un rapprochement des Gens du
Voyage vers les institutions et les
acteurs locaux
- la création d'un lien fonctionnel
entre les partenaires locaux et institutionnels vis à vis de cette population.
La médiation est abordée en tant qu’outil de lien social. Il s’agit de tenter à travers
l’organisation d’échanges, entre les personnes et les institutions, de les aider à améliorer
une relation ou de régler un conflit qui les oppose. L’ARTAG ayant la connaissance des
Gens du Voyage et un lien de confiance est établi avec un certain nombre d’entre eux.
La médiation – coordination sociale favorise l'établissement d'une relation de proximité
avec les voyageurs et facilite la remontée des demandes permettant d'alimenter la
réflexion autour des besoins et des actions à mettre en place.
Huit agents de développement ont en charge cette mission de médiation, rendue
possible parce que liée à un accompagnement social des familles qui résident sur les aires
d’accueil. En fonction des thématiques, les demandes des voyageurs sont traitées et, ou
relayées par les agents de développement auprès des acteurs locaux et, ou les chargés de
mission de l’ARTAG. La pluridisciplinarité de l’équipe de professionnels permet une
réponse et un accompagnement adaptés et concertés.
Actuellement, l’ARTAG intervient sur 24 aires d’accueil sur le département du Rhône dont
18 sont gérées par le Grand Lyon.
Aire d’accueil de Grigny, 10 places
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LES AIRES D’ACCUEIL DU RHONE AU 31-12-2011 :
Année
d’ouverture
Mois
d’ouverture Aires d’accueil
Nombre
places/
emplacements
Durée de
stationnement
maximum
Gestionnaire
2006
janvier Rillieux-la-Pape 20 / 10 6 mois Adoma octobre Saint-Priest 16 / 8 9 mois Adoma
avril Vénissieux 20 / 10 9 mois Adoma décembre Lyon/Feyzin 52 / 26 9 mois Adoma décembre Craponne 10 / 5 6 mois Adoma
2007
janvier Francheville/Ste 20 / 10 6 mois Adoma mars Genas 16 / 8 9 mois Adoma juillet Caluire 16 / 8 9 mois SG2A
novembre Dardilly 16 / 8 9 mois SG2A
2008
octobre Vaulx/Villleurbanne 46 / 23 6 mois SG2A
novembre St Jean d'Ardières / Belleville
26 / 13 6 mois SG2A
novembre Brignais/Chaponost 40 / 20 6 mois SG2A décembre Brindas 20 / 10 6 mois SG2A
2009
mai Meyzieu 16 / 8 9 mois SG2A août St-Bonnet-de-Mûre 36 / 18 6 mois Adoma
septembre Chassieu 26 / 13 6 mois SG2A décembre St Marcel l'Eclairé 20 / 10 6 mois SG2A
2010
janvier Saint-Genis-Laval 16 / 8 6 mois
SG2A
mars Grigny 10 / 5 9 mois
mars Bron 20 / 10 9 mois
juin Neuville-sur-Saône 16 / 8 6 mois
juillet Lyon 9 10 / 5 6 mois
2011 avril Ecully 16/8 6 mois
septembre Corbas 10/5 9 mois
Page 42
LA MISSION DE MEDIATION
Définition du terme médiation :
Si on définit le terme « médiation » de manière générale, on peut dire qu’elle est un outil
de lien social. En effet, il s’agit à travers cette pratique de « tenter par l’organisation
d’échanges, entre les personnes et les institutions, de les aider à améliorer une relation
ou de régler un conflit qui les oppose. »
La médiation est donc une pratique qui vise à définir l'intervention d'un tiers pour
permettre la circulation d'informations mais également pour faciliter une relation ou la
compréhension d'une situation.
Dans le contexte de la mission confiée à l’ARTAG, la médiation sur les aires d’accueil est
réalisée par les agents de développement entre les usagers et l’ensemble des acteurs du
territoire (gestionnaire, services techniques, Grand Lyon, partenaires sociaux). Cette
médiation est avant tout permise grâce à la proximité développée entre les agents de
développement, les voyageurs et le gestionnaire.
Description de notre pratique : L’agent de développement organise un passage hebdomadaire sur l’aire d’accueil. Nous
pouvons augmenter notre fréquence de passage en cas de besoin. L’intervention se
déroule alors en deux temps :
���� La rencontre avec le gestionnaire :
Il s’agit de le soutenir pour faciliter le fonctionnement de la convention d’occupation et
principalement le respect des droits et devoirs de chacun. Dans ce cadre, l’agent de
développement veille à faciliter le respect du règlement intérieur, à anticiper les retards
de loyer, à vérifier que l’information soit bien comprise.
A son arrivée sur l’aire d’accueil et dans la mesure du possible, l’agent fait un point sur la
gestion avec l’agent d’accueil. Cette entrevue permet de faire un bilan sur les
mouvements de la semaine (entrées – sorties) mais également d’être alerté sur des
situations particulières (impayés, dépassement de délais, conflits) ou des
dysfonctionnements techniques.
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C’est aussi l’occasion de faire le point sur la vie sur l’aire. Le gestionnaire peut exprimer
les remontées des voyageurs, faire part de son point de vue sur l’ambiance générale. En
cas de conflit entre les voyageurs et le gestionnaire, l’échange permet de recueillir sa
version des faits.
Cette rencontre comporte deux objectifs :
• Etre informé de la vie sur l’aire (technique, ambiance). Ce recueil d’informations
facilite par la suite la médiation puisque l’agent de développement est capable
d’apporter des réponses aux usagers en adéquation avec celles du gestionnaire.
• Entretenir la relation entre le gestionnaire et l’agent de développement. Cette
rencontre nous permet d’expliquer la mission de médiation de l’Artag et instaure
une proximité avec l’agent d’accueil. Cela permet ensuite d’être interpellé plus
rapidement et plus facilement.
Cette rencontre fréquente avec le gestionnaire est un point à améliorer pour 2012. Nous
devons adapter nos horaires de passage dans la mesure du possible, et au minimum, une
rencontre mensuelle doit être mise en place.
���� Rencontre des usagers :
Lors de la première rencontre avec le Voyageur, nous effectuons une présentation de
l’ARTAG, explicitons en cas de besoin le fonctionnement de l’aire et présentons notre rôle
et notre mission. Cette présentation a pour principal objectif de faire connaissance afin
d’être par la suite identifiés par les voyageurs. Elle permet également de présenter le
territoire et de faire la première mise en relation aves les acteurs et services locaux
identifiés (écoles, PMI, médecins…).
Les passages réguliers s’orientent par la suite vers l’accompagnement social et
l’orientation sur les services du territoire, comme par exemple la MDR, centre social,
CCAS, réseau emploi (intérim, insertion professionnelle).
Cet accompagnement est à la base de la médiation car il créé une proximité avec les
voyageurs et ce contact régulier permet d’établir peu à peu une relation de confiance
entre l’agent et le voyageur. Cela permet alors de faciliter notre travail de médiation.
Concernant la médiation à proprement parlé, nous intervenons en cas de non respect du
règlement intérieur (RI) ou de la convention d’occupation que les familles signent à leur
entrée sur l’aire d’accueil. Nous sommes alors interpellés par le gestionnaire, le
commanditaire (Grand Lyon) ou l’usager.
Notre intervention peut alors avoir lieu en lien avec plusieurs cas de figures : les impayés,
les dépassements de délai, les occupations sans droit ni tire ou la gestion de conflits.
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Les impayés :
D’après la convention d’occupation et le RI, les usagers de l’aire d’accueil doivent
s’acquitter du paiement des fluides sur la base de leurs consommations réelles et de la
redevance journalière qui s’élève à 3€. Cette dernière sert à financer les équipements, le
service de gestion locative et l’action que mène l’ARTAG.
Notre médiation concernant les impayés a pour objectif de comprendre pour quelles
raisons le ménage ne règle pas ou plus la redevance et/ou ses fluides.
Notre expérience nous montre que trois raisons peuvent être avancées à cet arrêt de
paiement :
• La famille rencontre un problème financier. Si elle le souhaite, notre travail
consiste à contacter et à faire le lien avec les organismes compétents en cas de
rupture de droits (CAF, MSA) et d’orienter la famille vers les partenaires du secteur
pour une demande d’aide financière.
• La famille exerce une activité non salariée (forain, peintre, élagueur…) et est en
attente d’une rentrée d’argent liée à son activité économique.
• La famille est mécontente du service et des équipements proposés et manifeste ce
mécontentement par l’arrêt de paiement.
Afin de réaliser la médiation nous nous appuyons sur des supports écrits élaborés par le
gestionnaire, ils sont indispensables pour justifier et accompagner notre intervention :
Une copie de la notification de dette, remis à l’usager par le gestionnaire, avec la mention
« copie à l’ARTAG ». Ce courrier légitime notre intervention et sert de base de discussion
avec la famille. De plus, c’est une source fiable d’informations car il reprend le montant
exact de la dette.
En cas de problèmes techniques, une procédure a été élaborée par le Grand Lyon et elle
permet suite à un constat partagé de mettre en place une remise pour défaut de services.
o constat conjoint usager/gestionnaire/ARTAG du défaut de l’emplacement,
o accord mutuel écrit avec la date de prise en compte du service partiel (pas
d'accès aux fluides, défaut d'usage des toilettes ou douches),
o l'usager s'engage à continuer de payer ses redevances et fluides,
o la remise d'emplacement lui étant accordée à l'issue de la réparation et en
fonction de la période pour laquelle le service n'a été que partiel ou inexistant.
Au-delà de cette procédure, reste encore à poser un cadre d’intervention pour l’ARTAG
mais aussi et surtout ce qui est entendu par «défaut de service».
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Malgré l’existence de ces outils et de ces procédures, nous rencontrons parfois des
difficultés dans la mise en place de la médiation concernant les impayés :
• Nous ne sommes pas toujours informés de la dette et ne sommes pas toujours en
copie des courriers remis aux usagers. Certaines fois, les voyageurs ne sont pas
informés par écrit du montant de leur dette.
o Notre préconisation pour résoudre ce point est que systématiquement un
courrier soit remis aux usagers dès que leur dette atteint 100 € et que nous
soyons en copie de celui-ci.
• Concernant la procédure en cas de problèmes techniques, nous avons des
difficultés à faire comprendre le point n°3 aux voyageurs c'est-à-dire que l’usager
doit payer et que le Grand Lyon remboursera plus tard.
o Notre proposition est d’étudier la possibilité que la remise soit faite dès la
mise en place de la procédure.
Préconisations : l’application du FSL pour les familles confrontées à des difficultés de
paiement des redevances sur les aires d’accueil constitue un enjeu majeur pour permettre
leur maintien dans les lieux et in fine, pour assurer le bon fonctionnement des aires d’accueil
sur le long terme. En 2011, on dénombre environ 30 demandes d’aide financière pour le
règlement des impayés. Néanmoins, nous constatons un détournement de moyens par
l’obtention d’aides à l’enfance ou d’aides alimentaires au détriment d’une aide financière au
titre du logement.
� Outre le problème d’impayés, nous effectuons également des médiations dans le
cadre de dépassement de délai ou d’occupation de l’aire d’accueil sans droit ni titre.
Dépassement de délais / occupation sans droit ni titre :
Les Voyageurs peuvent rester sur les aires du Grand Lyon 6 ou 9 mois sur 12 mois.. Des
demandes de dépassements de délais sont adressées au Grand Lyon pour raisons liées à
la santé, la scolarité ou au manque de places de stationnement pour les familles habitués
à un territoire.
Les ménages doivent résider sur un emplacement pour lequel ils ont signé une
convention d’occupation. Il arrive parfois que des Voyageurs s’installent sur la voirie de
l’aire car ils souhaitent se rapprocher de leur famille installée sur l’aire et aucun
emplacement n’est disponible.
Afin de réaliser cette médiation nous nous appuyons sur le règlement intérieur et sur la
copie du courrier qui est remis aux Voyageurs.
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Ces deux supports nous permettent d’échanger avec la famille pour :
• Comprendre la situation du ménage (pourquoi y a-t-il dépassement de délai ?
Pourquoi y a-t-il rapprochement familial ?) et ensuite faire remonter au
gestionnaire et au Grand Lyon les raisons de ce dépassement.
• Proposer à la famille de se rendre sur une autre aire d’accueil (lieu, nombre de
places disponibles)
• Aider la famille, suite à une demande explicite de cette dernière, dans la rédaction
d’un courrier de demande de dépassement de délai. Suite à cette action, nous
sommes amenés à expliciter la réponse écrite à la famille, le cas échéant.
Cependant, nous rencontrons parfois des difficultés dans notre médiation :
Comme évoqué précédemment, nous ne sommes pas informés systématiquement du
problème ou informés tardivement et ne sommes pas toujours en copie des courriers. Il
est donc important que nous soyons informés et que nous recevions une copie de tous
les courriers.
Les familles ne reçoivent pas de réponse écrite à leur courrier. Les agents de
développement ne peuvent être porteurs de cette réponse, cette situation les place dans
une position délicate, car ceux-ci pensent que cette décision nous appartient. Il nous
semble indispensable qu’une réponse écrite soit faite lorsqu’une demande écrite existe.
Toutefois, nous sommes conscients que nous avons un rôle à jouer quant à cet
accompagnement. Il est nécessaire que nous expliquions aux familles ce qui est de l’ordre
du possible. Cela dit, les familles sont libres de faire le choix d’adresser quoiqu’il en soit un
courrier au Grand Lyon.
Gestion de conflit :
Il est stipulé dans le RI que les personnes « doivent se respecter mutuellement et
observer une parfaite correction à l’égard des autres utilisateurs de l’aire et à l’égard du
personnel de l’aire d’accueil. » En cas de non-respect des équipements et des personnes
(insultes, dégradations des parties communes), une médiation peut nous être demandée.
Afin de réaliser cette médiation nous nous appuyons sur le règlement intérieur et sur la
copie du courrier qui est remis aux voyageurs.
Notre action consiste alors à rappeler le règlement intérieur et à entendre séparément les
deux parties concernées par le conflit et en cas de besoin les confronter. Notre objectif
principal est de désamorcer le conflit et de trouver une solution d’entente.
Notre médiation est parfois difficile et problématique car :
• Nous ne sommes pas toujours en copie des courriers et nous n’avons aucun
support pour faire la médiation, ni interpellation officielle.
• Les retenues collectives sur caution nous questionnent car elles impliquent une
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autogestion entre les voyageurs et des tensions sur l’aire. Une surveillance des uns
et des autres peut provoquer le sentiment d’un manque de liberté individuelle.
Pour faire le parallèle, lorsque les personnes sont locataires d’un logement « classique »,
la charge des réparations est imputée sur tous les locataires mais les conditions de vie
sont différentes de celles d’une aire d’accueil car la proximité est moindre.
Cette application ne nous parait toutefois par juste et engendre trop souvent des
tensions, incompréhensions.
La médiation est aussi parfois impossible à établir lorsque l’une ou l’autre des parties
refuse notre intervention. Il y a alors échec de la médiation.
Analyse de notre pratique :
Notre mission, par sa définition implique une position de neutralité qu’il nous est parfois
difficile à tenir. Il s’agit de ne pas prendre parti pour l’une ou l’autre des personnes
présentes dans la situation conflictuelle.
De plus, comme nous l’avons évoqué ci-dessus, la médiation peut avoir lieu si en amont,
une relation de proximité et de confiance a été établie entre tous les acteurs concernés
(médiateurs, usagers, gestionnaires, acteurs locaux).
La médiation n’est possible que si les informations circulent entre les acteurs. Notre
intervention favorise l’expression et permet d’échanger ensemble sur les infrastructures
de l’aire et sur l’accueil réservé par les services de la commune aux voyageurs.
Notre rôle nous amène à expliciter la culture de chacun pour favoriser les relations entre
la communauté des Gens du Voyage et les gadjé.
Le comité d’usagers : un outil au service de la médiation Nous avons remarqué que les usagers partagent souvent les mêmes attentes et signalent
les mêmes manquements quand aux
équipements des aires d’accueil et aux
services apportés sur celles-ci.
Il nous a alors semblé important que la
parole individuelle puisse être exprimée
collectivement et organisée dans un
cadre officiel où les remarques seraient
retranscrites et transmises aux
interlocuteurs concernés et compétents.
C’est pourquoi, depuis 2009, nous avons
mis en place, expérimentalement et
ponctuellement des « comités d’usagers » composés d’usagers, du gestionnaire et de
l’agent de développement de l’ARTAG.
Aire d’accueil de Vénissieux
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⇒ Il s’agit de proposer un temps d’échanges formel sur l’aire d’accueil, réunissant les
familles, le gestionnaire, la commune et animé par l’ARTAG dans le cadre de sa mission
de médiation. L’ordre du jour est construit par l’ensemble des participants et affiché à
l’extérieur du bureau du gestionnaire.
Il se met en place, dans la mesure du possible, en amont du comité de suivi de l’aire
d’accueil afin d’alimenter ce dernier, à l’initiative de l’agent de développement et peut
se réunir aussi à la demande de l’un ou de l’autre des acteurs.
Un compte-rendu est rédigé par l’agent de développement et validé par l’ensemble
des participants.
Finalité
� Faciliter le bon fonctionnement général de l’aire
Objectifs spécifiques
� Favoriser la connaissance mutuelle : rôle de chacun
� Favoriser l’expression des acteurs
� Favoriser la construction de projets collectifs
Déroulement • Présentation de chacun, pour les institutions, il s'agit d'expliquer son rôle
• Point fonctionnel. Il s’agit de présenter l’aire d’accueil, la commune sur laquelle
elle est implantée, de reprendre le règlement intérieur et d’expliquer le
fonctionnement général de l’aire.
• Point technique. Il s’agit là d’évoquer tout ce qui pose problème et d’apporter une
réponse dans la mesure du possible. Les réponses apportées et les problèmes qui
ne relèvent pas du gestionnaire en termes de compétences sont notés pour être
exposés au comité de suivi.
• Demandes des familles en termes d’actions collectives
En 2011 nous avons mis en place et animé 6 comités d’usagers. Ils ont permis l’échange
entre les différents acteurs, d’aborder ce qui pose problème sur l’aire d’accueil. En
fonction des lieux et des demandes, nous avons convié d’autres acteurs comme des
responsables d’animation, assistante sociale de CCAS. A chaque fois, un professionnel de
la mairie était présent pour présenter de manière générale la commune et remettre aux
participants un livret de la commune.
Le Grand Lyon a été aussi présent pour expliquer sa mission, à la demande des familles ou
pour aborder un problème comme celui des rats.
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Perspectives 2012 :
Pour l’année 2012, nous souhaitons développer trois axes :
• Renforcer les liens avec le gestionnaire en faisant des points réguliers et en étant
informé des problèmes de gestion (copie des courriers)
• Développer les actions collectives afin d’aborder des problématiques récurrentes
(ex : déchets, santé, hygiène). Cela permet de maintenir le lien avec les usagers
notamment quand ce lien n’est pas instauré par l’accompagnement social (cf les
aires d’accueil sur lesquelles les familles sont autonomes et pas en demande
d’accompagnement social).
• Développer les comités d’usagers
L’ACCOMPAGNEMENT SOCIAL :
UNE DEMANDE FORTE DES FAMILLES
Le passage hebdomadaire des agents de développement de l'ARTAG sur les aires
d’accueil du Grand Lyon, leurs permettent de rencontrer les familles et d'intervenir avec
elles sur différentes thématiques. L'agent de développement propose alors aux familles
un accompagnement social global qui prend en compte à la fois le lieu de stationnement
des personnes (notamment en ce qui concerne les orientations vers les structures et
équipements de proximité) mais aussi leur statut social et professionnel.
Comme chaque année,
notre intervention se
réajuste en fonction des
demandes et des réalités
géographiques
correspondantes.
L’accompagnement social
des familles nous conduit
en tant qu’agent de
développement à
intervenir autour de
quatre principales
thématiques : les démarches administratives, la santé, l’habitat et l’économie.
Aire d’accueil de Bron, 20 places
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Le tableau qui suit permet de mettre en exergue le nombre de ménages accompagné par chaque agent de développement pour chaque thématique, au cours de l'année 2011.
Aire d’Accueil Démarches administratives
Démarches CAF, pièce d’identité,
états civils...
Santé
Dossier CMU et CMU-C,
démarches mutuelle,
MDPH, CPAM, ADPA,
déclaration grossesse
…
Habitat
Forfait logement, prêt CAF
pour l’achat
caravane / l’achat
d’équipement
ménager, demande
de logement...
Economie
Aide dans la gestion de
l’entreprise, démarches RSI et
organismes conventionnés...
BRON 19 8 9 5 CALUIRE 20 12 17 11
CHASSIEU 23 11 8 8 CORBAS 7 2 2 0
CRAPONNE 8 8 4 5 DARDILLY 18 5 3 1
ECULLY 19 4 3 2 FRANCHEVILLE-Ste FOY
LES LYON 18 12 6 6
GRIGNY 10 8 10 7 LYON 9ème 11 7 6 7
LYON7 -FEYZIN 40 17 10 11 MEYZIEU 32 29 13 16
NEUVILLE s/S. 8 1 2 1 RILLIEUX LA PAPE 19 7 9 2
St GENIS LAVAL 18 10 14 16 St PRIEST 14 8 5 7
VAULX EN VELIN / VILLEURBANNE
40 10 11 6
VENISSIEUX 27 13 7 4 TOTAL des ménages
accompagnés 351 252 139 139
Page 51
Les démarches administratives : La thématique la plus abordée avec les familles concerne l’accompagnement dans les
démarches administratives. Cet accompagnement peut aller de la simple explication d'un
document jusqu'à la rédaction d'un courrier. L’accompagnement social des familles
représente du temps non seulement lors des passages hebdomadaires sur l'aire d'accueil
mais aussi en aval pour apporter une réponse à la demande (recherches, contacts
téléphoniques, rencontres et mises en lien partenariales, rédactions...).
���� L'accès et le maintien aux droits
En fonction des familles présentes sur l'aire d'accueil, les demandes vont variées. Nous
constatons que certaines familles méconnaissent leurs droits. Ainsi, nous vérifions
systématiquement si ces derniers sont ouverts. Nous aidons à rassembler les documents
demandés par l’administration (pièce d’identité, extrait d'acte de naissance, certificat de
scolarité, certificat d’immatriculation d'un véhicule…) et nous accompagnons les familles
dans leurs démarches d’accès ou de maintien aux droits.
���� Le travail « d’écrivain public » et de tri des documents administratifs
Les familles en situation d’illettrisme nous sollicitent pour les aider à remplir divers
documents tels que la déclaration de ressources trimestrielle demandée par la CAF pour
les bénéficiaires du RSA. Très souvent, nous constatons des suspensions de RSA qui sont
liées au non envoi de cette déclaration.
Nous sommes aussi régulièrement sollicités pour lire et expliquer le sens des courriers
administratifs qui restent, pour de nombreuses familles, non compris. Nous les aidons
aussi à transmettre la bonne information à la CAF lorsqu'il y a un changement de situation
comme par exemple au niveau de la composition familiale. Pour cela, nous consacrons du
temps à aider les familles à trier leurs documents administratifs et à les classer le mieux
possible. Il n’est pas rare de voir des familles qui ont jeté des documents importants (avis
d’imposition...) et en avoir conservé d’autres moins « utiles ». Il nous faut alors les
accompagner afin d'obtenir de nouveau ces documents. Nous aidons aussi les familles à
saisir les commissions de recours tel que la commission de recours amiable de la CAF
lorsque cela est opportun.
���� L'accompagnement spécifique des personnes âgées
Notre mission de médiation et coordination sociale sur les aires d’accueil nous permet de
constater l’émergence de nouvelles demandes de la part des personnes vieillissantes.
Dans la culture des Gens du Voyage, les personnes âgées ont une place importante, et
lorsqu’elles voyagent, il n’est pas rare que nous retrouvions sur les aires tout le groupe
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familial à savoir enfants/parents /grands-parents.
Cependant, nous remarquons aujourd’hui que certaines personnes âgées se retrouvent
sur les aires d’accueil sans leurs enfants à proximité ou avec les enfants qui viennent à
tour de rôle stationner auprès d’eux.
Aussi, nous sommes sollicités par des personnes retraitées bénéficiaires d’une pension
retraite accordée par la CARSAT (Caisse d'Assurance Retraite et de la Santé au Travail, le
RSI (Régime Social des Indépendants) ou encore par la CDC (Caisse des Dépôts et de
Consignation).
Dans le cadre de l’accès à la pension retraite, nous sommes amenés à orienter ou
accompagner physiquement la personne dans ses démarches. Pour cela, nous l’aidons à
rassembler l’ensemble des documents administratifs utiles lors de la rencontre prévue
avec le conseiller CARSAT ou encore le travailleur social du CCAS.
Enfin, nous accompagnons les personnes qui n'ont pas ou peu cotisé et ouvrent un droit à
l’Allocation de Solidarité aux Personnes Agées (ASPA).
La Santé :
���� La Couverture Maladie Universelle de base et complémentaire
Les agents de développement de l’ARTAG interviennent pour l’ouverture des droits à la
CMU et la CMU-C ainsi que pour le renouvellement. Dans le cadre du suivi des familles, et
en raison de leurs activités professionnelles diverses, l’accompagnement social au niveau
de la santé nous amène à être en lien avec trois caisses d’assurances maladie :
• la Caisse Primaire d’Assurance Maladie (CPAM)
• la Mutuelle Sociale Agricole (MSA)
• le Régime Social des Indépendants (RSI)
Outre les renouvellements de droit à la CMU-C, notre action consiste à aider les
personnes à consulter leurs remboursements de soins et à demander divers documents
(attestation de droit, carte vitale, relevés de situation…).
���� L’accès aux mutuelles
Pour les personnes ne bénéficiant pas de la CMU-C, nous les orientons vers les mutuelles
soit pour mettre en place l’Aide à la Complémentaire Santé proposée par la Sécurité
Sociale, soit pour adhérer directement à une mutuelle sans aide financière particulière.
Pour conseiller au mieux les familles, nous comparons des devis en fonction des
demandes et besoins des personnes mais aussi de leur âge et de leurs ressources.
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���� Le rattachement de conjoint et des enfants à la caisse d’assurance maladie
Il est possible, pour les ayants droits d’un assuré, de demander un rattachement pour le
bénéfice de l’assurance maladie et maternité à la même caisse ou organisme. Ce
rattachement est possible pour le conjoint n’exerçant pas ou ayant cessé d’exercer une
activité professionnelle, n’étant pas indemnisé par le Pôle Emploi ou ayant cessé de
bénéficier de son précédent régime d’assurance maladie.
���� La santé des personnes âgées et des personnes handicapées
Souvent les bénéficiaires de l’Allocation Adultes Handicapés et les personnes retraitées
n’ouvrent pas de droit à la CMU-C car leurs ressources dépassent le plafond. Or, ces
personnes ont particulièrement besoin d’une couverture santé du fait d’un suivi médical
fréquent. Ainsi en 2011, nous avons accompagné un certain nombre de personnes
handicapées et personnes âgées dans leurs démarches d’adhésion à une mutuelle ou
d’aide à la mutualisation. Aussi, nous avons été amenés à constituer des demandes d’aide
financière auprès des différentes caisses d’assurance maladie pour des personnes ne
bénéficiant pas de mutuelle santé et qui ont contracté une dette suite à une
hospitalisation.
Enfin, nous avons constaté que l’intervention des professionnels de santé à domicile
diffère selon les territoires. Nous avons accompagné plusieurs personnes qui, suite à des
hospitalisations, devaient bénéficier de soins à domicile. Souvent les recherches se sont
avérées compliquées car les personnels soignant se déplacent de moins en moins à
domicile. Egalement, il faut souligner que la mise en place de soins à domicile pour les
personnes itinérantes devient difficile lorsqu’il faut changer de lieu de vie tous les 6 ou 9
mois.
L’Habitat : Régulièrement, nous accompagnons les familles dans leurs démarches administratives
relatives à l’habitat. Nous sommes amenés à rédiger des courriers pour la CAF leur
demandant la non application du forfait logement pour les bénéficiaire du RSA. En effet,
les familles issues de la communauté des Gens du Voyage et bénéficiaires du RSA, si elles
n’ont pas signalé leurs charges en matière de logement (crédit caravane ou redevance
liée au stationnement sur les aires d’accueil), sont considérées comme « hébergées à titre
gratuit ». A ce titre, la CAF applique une retenue sur le RSA correspondant à un « avantage
logement ».
Aussi, l’agent de développement est amené à orienter de nombreux ménages vers la
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chargée de mission Habitat de l’ARTAG. Cette dernière aide les familles à réaliser des
demandes d’habitats sédentaires (demande de logement sociaux…) ou encore des
montages financiers afin de leur permettre d’acheter une nouvelle caravane (dispositif de
prêt de la CAF de Lyon, microcrédit…).
L’activité économique : Dans le domaine professionnel, nous rencontrons principalement des personnes ayant
une activité de Travailleur Indépendant et dont certains sont bénéficiaires du RSA.
Nous sommes interpellés par les ménages qui souhaitent une explication ou un
accompagnement dans les démarches liées à leurs activités économiques (comme des
explications concernant l’acquittement des cotisations trimestrielles…).
Nous sommes régulièrement en contact avec la Chambre de Commerce et d’Industrie, la
Chambre de Métiers et de l’Artisanat, les différents services des impôts, la CAF, le Conseil
Général ou encore le RSI pour accompagner les familles dans la régularisation de leur
dossier.
Lorsque les situations demandent des démarches lourdes et plus spécifiques, nous
orientons les ménages vers le chargé de mission Economie de l’ARTAG qui reçoit les
familles dans les locaux de l’association à Villeurbanne. Enfin, pour les bénéficiaires du
RSA, notre intervention se fait en lien avec le référent socioprofessionnel de la personne.
Conclusion :
Les agents de développement de l’ARTAG accompagnent de nombreux ménages dans
leurs démarches d’accès et de maintien aux droits. Lors de son passage hebdomadaire
sur l’Aire d’Accueil, l’agent de développement est très sollicité et consacre un temps
important à cet accompagnement. Un temps non seulement sur les lieux de vie des
Voyageurs mais aussi au bureau afin d’effectuer les démarches nécessaires. Pour autant,
nous orientons aussi des familles pour diverses problématiques auprès des acteurs
locaux. Et si certaines familles prennent contact avec les structures de proximité, force
est de constater qu’il arrive fréquemment que ces dernières ne se rendent pas aux
rendez-vous fixés. L’intervention de l’ARTAG reste encore présente et indispensable pour
de nombreuses personnes. Cela pose la question de la spécificité du public qui ne serait
alors peut-être pas liée seulement au mode de vie itinérant mais aussi à une certaine
appréhension de la part des voyageurs et parfois une méconnaissance des spécificités
que revêt ce public.
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LA MISE EN RESEAU AVEC LES ACTEURS LOCAUX :
Il s’agit de faire en sorte que l’aire d’accueil devienne un espace de vie comme les autres.
En fonction des demandes ou besoins, les familles sont alors orientées vers les acteurs
locaux. Le but est de permettre aux familles de connaître les services de la commune où
elles résident et de les utiliser comme tout habitant de cette commune. Pendant la durée
du séjour, l’agent de développement vise à faciliter l’accès aux différentes services et
équipements pour que les familles accèdent aux droits auxquels elles peuvent prétendre.
Pour atteindre cet objectif, l’agent de développement met en place des rencontres avec
les acteurs locaux afin d’avoir une connaissance exhaustive du territoire afin de relayer
l’information auprès des voyageurs et faire la passerelle entre les acteurs sociaux, de
santé, les écoles et les voyageurs. Il s’agit de favoriser l’implication des Voyageurs au
niveau du territoire comme n’importe quel habitant de la commune, considérant l’aire
d’accueil comme un quartier à part entière de la commune.
En 2011, de nombreuses rencontres se sont tenues à l’initiative de l’agent de
développement de l’ARTAG.
Les partenaires de l’action sociale :
Nos principaux partenaires sont les travailleurs sociaux des services du Département.
Nous avons rencontré 90% des acteurs.
Les orientations que nous sommes amenés à faire sont en direction des Maisons du
Rhône et Centres Communaux d’Action Sociale. Nous avons ainsi plusieurs interlocuteurs
tels qu’entre autres les assistants de service social et les infirmiers de la Protection
Maternelle et Infantile. Nous notons qu’il arrive de faire des orientations mais que soit les
personnes n’allaient pas au bout de la démarche, soit les délais pour obtenir un rendez-
vous sont longs. C’est pourquoi, le nombre d’orientation dépend d’une part des familles
présentes sur l’aire mais aussi du réseau partenarial établi.
Quand nous parlons d’orientation, cela peut être de transmettre le numéro de téléphone
des structures, de téléphoner avec les personnes pour prendre rendez-vous et leur dire
les pièces justificatives qu’ils doivent préparer. Il arrive parfois que nous accompagnons
physiquement les familles lors de rendez-vous. Nous avons fait un travail avec certains
CCAS sur les conditions d’attribution des aides financières pour les personnes de passage
et sur les types d’aides demandées. Il nous est arrivé aussi de participer aux commissions
d’attribution des aides pour présenter les dossiers.
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Mise à part les services sociaux du département et des communes, nous orientons les
familles vers les restos du cœur (pour des aides alimentaires) ainsi que vers les antennes
Caf, Sécurité sociale, CRAM, centre des impôts (pour les démarches administratives).
Nous pouvons remarquer que le partenariat varie selon les territoires. Il est vrai que sur
certains secteurs ou communes, nous rencontrons des difficultés à orienter et nous
pensons que cela est lié à plusieurs facteurs. Nous concevons que le partenariat n’est pas
toujours lié à une institution mais à des personnes. C’est pourquoi, il semble nécessaire
d’entretenir le partenariat, d’effectuer de nouvelles rencontres, lorsqu’il y a un
changement de personnel dans une structure, mais aussi, plus largement, prévoir une
«rencontre officielle» entre tous les acteurs susceptibles d’intervenir sur
l’accompagnement des Gens du Voyage. En effet, il est plus difficile d’orienter quand il n’y
a pas eu de rencontres préalables avec les partenaires de la commune, du fait des
problématiques liées au stationnement mais aussi de ce public spécifique.
Les partenaires de l’action socioculturelle :
De par notre mission, il nous parait important d’orienter les familles vers les structures
d’animation. C’est pourquoi, dans la mesure du possible, nous allons récupérer les
programmes pour les activités pendant les vacances scolaires afin de les distribuer aux
familles. Ainsi, certains enfants participent à des activités et cela permet parfois de faire le
lien pour une inscription à l’école dès la rentrée. Nous pouvons préciser ici que certaines
familles inscrivent leurs enfants aux activités sans accompagnement de l’ARTAG. Sur
certaines communes, nous avons établi un partenariat avec les centres sociaux afin de
présenter aux familles les activités proposées. Nous avons rencontré une dizaine de
centres sociaux, 9 structures culturelles et des structures d’animations municipales. Des
animations ont pu être organisées en collaboration, sur l’aire d’accueil dans un premier
temps puis au centre social ou dans une médiathèque dans un second temps.
Les partenaires de la santé :
Nous avons rencontré les responsables santé, infirmières PMI en lien avec le projet
d’actions BIS sur chacun des sites où se sont tenues ces actions. Le service hygiène et
santé et le centre de santé et de prévention de Vénissieux dans le cadre de l’action
vaccinations. Nous participons de manière active à l’atelier santé ville de cette commune.
Le partenariat lié au fonctionnement de l’aire d’accueil :
• Le Grand Lyon, avec lequel nous travaillons en partenariat dans le sens où par le
biais des remontées d’informations, des fiches et des rencontres, nous œuvrons
en étroite collaboration pour mener à bien notre mission sur les aires d’accueil.
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• Les gestionnaires, avec lesquels nous échangeons sur le fonctionnement de l’aire
d’accueil, les problèmes techniques et problèmes liés à l’habitat. Le travail en
partenariat est plus ou moins évident selon les gestionnaires.
• Les techniciens de la ville, pour les interventions sur l’aire d’accueil et les
problèmes techniques qui y sont liés.
• Les trésoreries publiques, pour les dettes liées au stationnement sur les aires
d’accueil. Quand cela est nécessaire, nous accompagnons les familles dans la mise
en place d’un règlement voire d’un échéancier.
Les outils :
���� Les comités de suivi :
Ils réunissent l’ensemble des acteurs concernés par l’aire d’accueil hormis les voyageurs
eux-mêmes. Il nous semble intéressant de faire remonter dans cette instance la parole
des usagers. La mise en place systématique de comités d’usagers en amont des comités
de suivi pourrait alimenter ces derniers.
Lors des comités de suivi, il apparait intéressant de reprendre les points qui ont été
soulevés lors de la dernière réunion et présenter les résultats de nos interventions en
évoquant ce qui fonctionne, les points de blocage et les préconisations.
Nous avons revu et amélioré le plan du document que nous produisons au moment des
comités de suivi et il encore perfectible et surtout sa présentation au moment des
comités de suivi pourrait être plus dynamique.
Concernant l’ARTAG, il n’y a toujours pas d’outil spécifique pour faire circuler et remonter
l’information concernant la vie sur l’aire. Nous fonctionnons, la plupart du temps, par mail
adressé au Grand Lyon et au gestionnaire concerné.
Cela dit, il nous semble intéressant de réfléchir à un outil pertinent pour faire remonter
des informations concernant les aires d’accueil de type « feuille de chou »
���� La visite sur l’aire en amont des comités :
Il semble utile pour que les acteurs prennent connaissance de l’état de l’aire. Les familles
regrettent que ce temps ne soit pas consacré à de l’échange avec eux et ont parfois
l’impression de subir et de ne pas comprendre le sens de cette visite. Même si l’agent de
développement informe systématiquement de ce passage, des acteurs présents, il se
réfère pour cela à l’invitation faite par le Grand Lyon qui stipule, la commune, le Grand
Lyon, le gestionnaire et l’ARTAG et parfois sont présents des acteurs qui ne sont pas
conviés, ce qui peut générer de la frustration voire de la tension de la part des voyageurs,
accentuée par l’absence d’échange.
Il serait pertinent de redéfinir de manière concertée les objectifs de cette visite ce qui
permettrait d’identifier les acteurs.
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L’IDENTIFICATION DES BESOINS EN TERMES
D’HABITAT
La mission de médiation et de coordination sociale sur les aires d’accueil du Grand Lyon
nous permet, entre autre, d’identifier les besoins en termes d’habitat des familles
stationnant de façon plus ou moins prolongée sur ces différents sites. L’agent de
développement, par sa présence hebdomadaire auprès de ces familles, favorise
l’émergence des besoins en relogement ou en amélioration des conditions d’habitat. Ce
dernier effectue un premier travail d’identification de ces besoins puis oriente vers le
chargé de mission Habitat les familles qui souhaitent entamer des démarches liées à
l’habitat (demandes de logement social, prêt caravane, etc.). Autrement dit, les
demandes des familles sont relayées au chargé de mission après chaque passage sur les
aires d’accueil. La prise de rendez-vous en permanence Habitat constitue la seconde
étape de ce processus. Elle nécessite la plupart du temps, en amont du rendez-vous, un
échange téléphonique avec les familles concernées ainsi qu’un échange entre l’agent de
développement et le chargé de mission afin d’identifier les premiers éléments de
diagnostic. A ce jour, environ soixante familles stationnant régulièrement sur les aires
d’accueil du Grand Lyon ont été reçues dans le cadre de cette permanence2. Enfin, le
traitement et le suivi des demandes par le chargé de mission sont largement facilités par
l’agent de développement qui est en contact régulier avec les familles stationnant sur ces
équipements.
Un enjeu majeur : le relogement des familles sédentaires
La création des aires d’accueil a permis d’amorcer un travail d’identification des
besoins des familles sédentaires. Il nous paraît de plus en plus évident aujourd’hui que le
bon fonctionnement des aires d’accueil passe notamment par une réelle prise en compte
des besoins en relogement de familles qui stationnent par défaut sur ces équipements,
faute de solutions d’habitat alternatives. Nous constatons que ces familles sont
régulièrement en dépassement de délai de séjour – voire jusqu’en situation d’expulsion –
ce qui tend à accroître les difficultés de gestion des aires d’accueil. Néanmoins, ces
familles ne s’inscrivent pas encore toutes dans des démarches de relogement ; c’est
pourquoi il nous semble primordial de poursuivre et d’accentuer ce travail d’émergence
des besoins en termes d’habitat en maintenant une présence accrue sur le terrain.
A ce jour, la moitié des ménages accompagnés dans le cadre de démarches de
relogement stationne de façon plus ou moins régulière sur les aires d’accueil du Grand
2 Ce qui représente la moitié des familles reçues en permanence Habitat en 2011 (au 28/11/2011).
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Lyon. Cela représente une vingtaine de ménages qui effectuent activement3 des
démarches de recherche de logement dans le parc social ou qui s’enregistrent
uniquement auprès du S.I.A.L afin de rendre visible leur demande de terrain familial ou
d’habitat adapté – ces dernières souhaitant conserver la caravane comme mode d’habitat
principal.
L’accompagnement de ces familles dans des démarches de relogement apparaît
complexe dans la mesure où leur demande s’inscrit dans l’immédiateté. En d’autres
termes, les familles reçues en permanence Habitat pensent pouvoir trouver une solution
de relogement dans un laps de temps très court. Par exemple, elles expriment souvent le
souhait d’intégrer un logement social « avant l’hiver » et ne conçoivent aucunement
d’attendre deux années ou plus avant d’obtenir un logement. L’écart entre ces
différentes temporalités tend souvent à décourager les familles à poursuivre des
démarches de relogement sur le moyen ou le long terme. Cet écart est d’autant plus
grand pour les familles qui recherchent une solution d’habitat alternative (autre que le
logement social classique) où les projets – quand ils parviennent à émerger – se dessinent
sur le très long terme. Ainsi, il est notamment difficile de leur faire comprendre l’intérêt
de renouveler chaque année leur demande auprès du S.I.A.L.
En 2011, quatre ménages stationnant sur les aires d’accueil du Grand Lyon ont reçu au moins une proposition de logement social :
- deux ménages (dont une personne âgée) ont été relogés dans le parc public
(circuit classique) dans un délai relativement court (5 et 15 mois) sur des
communes situées dans le périmètre du Grand Lyon ;
- deux autres ménages (personnes âgées) ont refusé la ou les propositions de
logement social suite au dépôt d’un recours DALO. Parmi ces deux ménages,
un seul poursuit actuellement la recherche de logement social classique et
avait refusé la proposition de logement à cause de sa localisation. L’autre
ménage a abandonné ses démarches car il n’était finalement pas prêt à
intégrer un logement « classique ».
L’expérience de ce dernier ménage nous montre que les besoins des familles s’inscrivent
dans un temps donné et qu’ils peuvent être amenés à évoluer. Cette expérience révèle
également la difficulté qu’ont les Voyageurs à se projeter dans ce type d’habitat et
souligne ainsi l’importance d’un accompagnement social lié au logement (de la recherche
jusqu’au maintien dans le logement).
3 Nous entendons par cet adverbe le fait que les familles renouvellent tous les ans leur demande et portent une attention particulière à son suivi, en lien avec le chargé de mission Habitat et l’agent de développement.
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Retour sur une expérience de terrain : la recherche d’une solution d’habitat pour un groupe
familial stationnant sur l’aire d’accueil de Meyzieu
Suite à une expulsion de l’aire d’accueil de Meyzieu en janvier 2011 pour dépassement de
délai, ce groupe familial – originaire de Pusignan – séjourne à nouveau sur cette aire
depuis mai 2011 et demeure en attente d’une solution de relogement malgré les
démarches effectuées jusque-là avec l’aide de l’ARTAG (renouvellement de l’inscription
au SIAL, dépôt d’un recours DALO rejeté4, courriers aux élus, etc.). Nous avons interpelé
les autorités compétentes en septembre dernier dans le but de réactiver et de poursuivre
les pistes de relogement énoncées lors du groupe de travail du 25 janvier 2011 (en
présence du Conseil général, du Grand Lyon et de l’ARTAG) dans la mesure où leur délai
de séjour arrivera à terme en février 2012.
Faute de réponse à leurs besoins en termes d’habitat, cette famille se trouvera à nouveau
confrontée à une procédure d’expulsion.
Vers une amélioration des conditions d’habitat sur les aires d’accueil :
le prêt Caf et le microcrédit
La création des aires d’accueil, et leur multiplication dans la période récente, a certes
contraint les Voyageurs à stationner dans cet espace mais a tout de même contribuer à
leur procurer un minimum de confort grâce à l’accès direct aux fluides (eau et électricité)
ainsi qu’à la mise à disposition d’un bloc sanitaire individualisé.
L’acquisition ou le renouvellement de caravane s’inscrit dans le prolongement de ce
processus d’amélioration des conditions d’habitat. En effet, la caravane – constituant la
résidence principale et l’habitat permanent de ces familles – reste un poste de dépense
important pour les ménages aux revenus modestes. A ce jour, nous parvenons à mobiliser
deux dispositifs d’emprunt pour satisfaire les besoins d’achat de caravane de ces
familles :
Le prêt caravane de la Caf du Rhône :
Dispositif de prêt à taux zéro, mis en place par la Caf de Lyon depuis 2003, en partenariat
avec l’ARTAG. Il reste l’outil financier le plus intéressant pour les ménages souhaitant
acquérir une caravane et répondant aux critères établis par la Caf (être allocataire de la
Caf du Rhône, avoir au minimum 2 enfants de – de 15 ans, ne pas avoir de créances trop
importantes). Les ménages peuvent accéder à un prêt maximum de 6.000€,
remboursable sans intérêt sur 60 mois (voire 72 mois). Le montant du prêt a augmenté de
4 Rejet de la commission pour les motifs suivants : la demande de la famille ne concerne pas un logement « classique » ; la commission n’est pas compétente dans l’attribution d’un terrain familial.
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1.500€ au mois de juillet 2011 ce qui permet aujourd’hui aux familles d’acheter des
caravanes en meilleur état. Ce dispositif contribue directement à l’amélioration des
conditions d’habitat des familles du Voyage tout en contribuant à maintenir l’équilibre
financier de ces ménages. Depuis sa mise en place, on note globalement une hausse
constante des demandes. En 2011, 20 ménages stationnant sur les aires d’accueil du Grand
Lyon ont bénéficié de ce prêt d’honneur pour financer l’achat d’une caravane à usage
d’habitation (sur 40 ménages accompagnés).
Bien que ce dispositif facilite l’acquisition ou le renouvellement de caravane, il n’est pas
ouvert à l’ensemble des familles désireuses d’acheter une nouvelle caravane. En effet,
l’Artag est sollicité par des familles qui ne bénéficient pas d’allocations familiales et qui ne
peuvent donc pas prétendre à un prêt d’honneur auprès de la Caf du Rhône. Les
personnes célibataires ou les couples n’ayant qu’un enfant à charge et/ou les personnes
âgées sont principalement concernées.
Le microcrédit :
C’est pourquoi, depuis la fin de l’année 2010, nous avons commencé à développer un
partenariat avec les Restaurants du Cœur et l’association Parcours Confiance – organisme
de microcrédit soutenu par la Caisse d’Epargne – afin de permettre à ces familles de
concrétiser leur projet d’habitat grâce à l’obtention de prêts (de 300 à 3000 euros) à un
taux particulièrement attractif, indexé sur le livret A (2,25%). Ce prêt représente une réelle
alternative pour les familles qui sont souvent contraintes de souscrire des prêts via des
organismes de crédit très onéreux. A ce jour, cinq ménages stationnant sur les aires
d’accueil du Grand Lyon ont été accompagnés dans le cadre de ce dispositif pour l’achat
d’une caravane. Nous avons expérimenté ce dispositif sur l’année 2011, l’enjeu étant de
l’élargir à d’autres familles. La signature d’une convention avec l’association Parcours
Confiance est prévue pour le 1er trimestre 2012.
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LA DIMENSION SCOLARISATION
Depuis plusieurs années, l'émergence des aires d'accueil et plus largement la réalisation
des habitats sédentaires ont permis une stabilité de stationnement qui a généré une
amélioration de la scolarisation en maternelle et en primaire. Cependant, pour certains
groupes familiaux, nous constatons toujours une résistance forte face à une intégration
en école traditionnelle.
La scolarisation au second degré n'est toujours pas investie. Il y une forte démobilisation
dès l'entrée au collège. Que ce soit sur les aires d'accueil ou sur les terrains sédentaires, la
déscolarisation et la rupture scolaire sont toujours d'actualité. Il s'agit donc de lutter
autant pour le maintien dans l'école, que pour l'accès à cette même scolarité.
Dans le cadre de la mission de Médiation coordination sociale, la dimension scolarisation
est présente, elle se limite à une information auprès des familles quant aux modalités
d’inscription, quant à l’obligation scolaire et les risques encourus par les familles qui ne
scolarisent pas leurs enfants. Si une demande est exprimée par une famille ou un besoin
repéré par l’agent de développement alors il interpelle le chargé de mission scolarisation.
La mission du chargé de mission scolarisation : L’objectif de l’ARTAG est de favoriser une meilleure scolarisation des enfants du voyage.
Pour y parvenir, l’ARTAG joue le rôle de passerelle entre les gens du voyage et les
institutions. L’efficacité de son travail s’appuie sur sa proximité avec le monde Voyageur
et sur une relation étroite avec l’Éducation Nationale. En ce sens, elle œuvre pour que les
éléments d’incompréhension des uns et des autres s’effacent pour laisser place à une
scolarisation acceptée et efficace.
L’agent de développement et le chargé de mission scolarisation, travaillent en binôme
autour de situations locales diagnostiquées soit par les équipes éducatives ou sociales,
soit par l’agent de développement lui-même.
Notre méthodologie sur les aires d’accueil :
Dans le cadre de notre mission de médiation sur les aires d’accueil l’agent de
développement de l’ARTAG se rend au minimum chaque semaine sur l’aire d’accueil.
Il interpelle le chargé de mission scolarisation chaque fois que nécessaire pour rencontrer
les familles, faire le diagnostic de leurs besoins, les accompagner dans leurs démarches
d’inscription et faciliter la présence à l’école en lien avec les services de l’Education
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Nationale et des collectivités concernées. Certaines familles sollicitent directement le
chargé de mission scolarisation.
Les acteurs et les partenaires : Dans le département du Rhône, sur les aires d'accueil, les différents acteurs agissant sur la thématique «scolarité des enfants du voyage» sont les suivants :
- L’Inspection académique et ses représentants institutionnels. Ils sont les
maîtres d’ouvrages et les pilotes de la scolarisation.
- Le CNED pour la scolarisation des enfants du voyage itinérants.
- Les Communes qui ont à charge le respect de l'obligation scolaire sur leur
territoire en matière de scolarisation.
- Le Conseil Général, dans le cadre de ses missions de protection de l’enfance.
- L’ARTAG, qui a une mission d’accompagnement des Gens du Voyage pour
faciliter leur scolarisation et l’accès aux savoirs.
Les objectifs : L’objectif général en matière de scolarisation est de favoriser une scolarisation pleine et
entière des enfants du voyage dans le respect de leur culture et du cadre scolaire. Pour ce
faire nous devons :
• Faire évoluer la vision qu’ont les gens du voyage de l’Ecole et la vision qu’ont les
professionnels des gens du voyage
• Soutenir les familles en les aidant à lever les obstacles empêchant une scolarité
continue et de bonne qualité
• Soutenir les enseignants en les aidant à lutter contre le décrochage scolaire de ces
élèves
• Plus particulièrement les objectifs prioritaires de cette mission se déclinent en fonction des modes de vie particuliers des différents groupes :
• Améliorer qualitativement la scolarisation en primaire et infléchir le phénomène de
déscolarisation précoce des enfants au collège pour les familles semi-sédentaires
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résidant sur les aires d'accueil. Cet objectif se traduit par d’une part, des actions de
médiations scolaires individuelles et collectives entre les familles et les enseignants,
et d’autre part par la mise en place d’actions extérieures à l’école qui favorisent la
scolarisation des enfants : (aide aux devoirs, accès aux loisirs, activités favorisant une
ouverture culturelle …)
• Permettre aux enfants grands-itinérants d’accéder à une scolarisation primaire
continue et à un accès au collège et/ou une scolarisation au Cned justifiée et efficace.
Dans ce cadre notre action consiste dans l’accompagnement et la sensibilisation des
familles concernant les démarches pour accéder à une scolarisation compatible avec
leur mode de vie.
Cette action doit se dérouler dans le cadre d’un travail partenarial avec l'Education Nationale. Nous utilisons la connaissance que nous avons des familles grâce au travail quotidien et de proximité sur les lieux de vie des gens du voyage. Nous intervenons sur toutes les aires d’accueil du Rhône ce qui favorise la continuité des suivis individuels des familles qui circulent sur celles-ci.
Nos Outils :
���� La proximité
En matière de scolarisation, la communauté des gens du voyage est en pleine mutation.
Pour l'accompagner, l'outil le plus prégnant est sans nul doute « la proximité » que nous
pouvons entretenir avec les familles. La présence hebdomadaire de l’agent de
développement sur les aires d’accueil et le suivi individuel et/ou collectif du chargé de
mission scolarisation favorise ce lien avec la communauté des gens du voyage.
���� La médiation
Sur la base de ce lien cité précédemment, la médiation reste la pierre angulaire de notre
action pour arriver à une scolarité adaptée et acceptée autant par les familles que par
l’établissement scolaire. Cette médiation se fait le plus souvent à la demande des familles
et parfois à la demande de l’Institution. Toutefois la médiation souffre du manque d’un
« cadre d'action » bien définit entre l'ARTAG et l’Éducation Nationale. Une convention
entre ces deux parties permettrait d'informer et de justifier l'action de l'ARTAG auprès
des écoles et des familles.
���� La connaissance des différents dispositifs de scolarisation :
Pour traiter les difficultés scolaires spécifiques propres à chaque situation, le chargé de
mission scolarisation s'appuie sur une connaissance approfondie des différents dispositifs
Page 65
mis en place par l'Éducation Nationale :
• les classes avec des pédagogies adaptées avec des dispositifs EDV (Enfant Du
Voyage)
• les accompagnements individuels des élèves en difficultés avec les Auxiliaires de
Vie Scolaire…
• les structures éducatives comme le RASED : Réseau d’ Aides Spécialisées aux
Enfants en Difficultés
• les structures relevant de l'enseignement spécialisé : CLIS (Classe pour Inclusion
Scolaire), ULIS (Unité Localisée pour l'Inclusion Scolaire), IME (Institut Médico-
Educatif)...
• Le soutien scolaire dispensé par l'Éducation Nationale
• les enseignements adaptées tels que : les SEGPA (Section Enseignement Général
et Professionnel Adapté), les CLIN (Classe d’Initiation), les CLA (CLasse
d'Adaptation)
• Les dispositifs relais de l'Education National avec les « Ateliers Relais », « les classes
relais » pour les collégiens rentrés dans un processus de rejet de l’institution
scolaire.
���� La Scolarisation au Cned : Centre National d’Enseignement à Distance :
En termes de scolarisation, la médiation se fait le plus souvent dans le cadre de
l’instruction des dossiers Cned lors de rendez-vous pour la constitution du dossier de
demande. Le Cned assure des cours par correspondance à tous les niveaux de
l'enseignement scolaire. Avant l’établissement de ce dossier, nous réalisons un diagnostic
qui nous amène à une préconisation d’orientation, parfois différente de celle initialement
choisie par la famille.
Par la suite, l’Inspection Académique valide ou invalide la demande. Lors de cette
réponse, nous accompagnons aussi les familles soit :
• vers un soutien méthodologique pour suivre les cours du CNED si l’avis est positif
• vers une réintégration dans le système scolaire ordinaire si l’avis est négatif
L’Inspection Académique du Rhône refuse systématiquement le CNED pour les familles
qui ne peuvent pas justifier leur itinérance. Une présence prolongée sur une aire d’accueil
et/ou une mobilité réduite sur le même secteur géographique ne permet pas l’obtention
du scolarisation via le CNED dans le Rhône. Par contre, lorsque les demandes sont faites
dans d’autres académies, l’avis positif est retenu car le seul fait de se déclarer « gens du
Page 66
voyage » valide l'inscription.
���� Groupe de travail local sur la scolarisation :
Depuis quelques années des groupes de travail sur le thème de la « scolarisation des
enfants du voyage » émergent de manière locale sur différentes communes du
département du Rhône. En 2011, sur le territoire du grand Lyon, trois groupes de ce type
ont été mis en place et ce sur la ville de Lyon dans les arrondissements du 7ème, du 9ème et
sur la commune de Chassieu. Ces groupes émanent des comités des suivis des aires
d’accueil. La rencontre et l’échange entre les différents acteurs concernés ont engendré
l'établissement d'un protocole d’action sur Lyon et la mise en place d'un
accompagnement à la scolarité en partenariat avec le Centre Social de Gerland situé sur
Lyon 7 (cf. annexes).
���� L’accompagnement individuel des familles :
Pour répondre aux besoins des familles et des partenaires, une permanence scolarité gérer
par le chargé de mission a été mise en place tous les jeudis au siège de l'association, à
Villeurbanne. Cette action permet d’effectuer un suivi individuel des familles pour les
démarches liées à la scolarisation de leurs enfants. Dans certaines conditions des visites à
domicile sont également possible par le chargé de mission.
Page 67
Les tableaux ci-après rendent compte du nombre d’enfants accompagnés par le chargé de mission par aire d’accueil et par classe d’âge.
Aires D’Accueil
Nb d'enfants
non scolarisés
après information de la famille
de la procédure
d'inscription
Ages des enfants
Accompagnement du Chargé de mission Scolarisation
Scolarisés
Non Scolarisés
Mat. Primaire Collège Lycée
0-6
an
s
6-1
2 an
s
12-1
6 a
ns
> 16
an
s
Mat
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BRON 3 3 1 1 1 CALUIRE 4 3 1 1 2 1 CHASSIEU 2 2 2 CRAPONNE 8 2 3 3 1 3 3 1 DARDILLY 1 1 1 ECULLY 1 1 1 FRANCHEVILLE LYON FEYZIN 32 2 20 10 1 2 4 1 1 2 14 7 GRIGNY 2 2 1 1 LYON 9 MEYZIEU 3 2 1 2 1 NEUVILLE 2 2 2 RILLIEUX 3 1 2 1 1 1 ST GENIS LAVAL
5 2 3 1 1 3
ST PRIEST 2 1 1 1 1
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VAULX EN VELIN
11 2 3 6 2 2 2 4 1
VENISSIEUX 10 4 6 1 2 4 3
TOTAL 89
6 35 45 3 4 8 9 8 2 1 24 1 1 18 12 1
7% 39% 51% 3% 47% 53% 30% 70%
63% 35%
Répartition des Enfants Scolarisés (63%) Primaire Collège
Classe Ordinaire Classe Spécialisée Classe Ordinaire Classe Spécialisée CNED
47% 53% 23% 8% 70%
Page 69
Il nous permet d’observer que la majorité des interventions concerne les jeunes en âge d’être au collège (50% des suivis), puis dans une moindre mesure les enfants en âge d’être scolarisés au primaire (39% des suivis). Les autres enfants n’étant pas soumis à l’obligation scolaire ne sont que faiblement représentés. Sur les 89 suivis présentés, la médiation a abouti à une scolarisation pour 63% d’entre eux. Les autres n’ont pu être scolarisé car soit ils ont quitté le terrain avant une scolarisation effective, soit les familles étaient fortement opposées à la scolarisation des enfants. Dans ce dernier cas, nous avons proposé l’outil « animation » pour sensibiliser autrement les familles aux apports de l’école. En ce qui concerne les demandes attenantes à une scolarisation au collège, la majorité des réponses apportées se solde par une scolarité au Cned pour près de 70% des 24 dossiers suivis. Ce mode de scolarisation est surreprésenté parmi les familles itinérantes mais constitue dans la réalité une scolarité par défaut. Cependant, 30% des enfants suivis ont été scolarisés dans les collèges, avec 22% en classe ordinaire et 8% en classe spécialisée (Segpa, ULIS..). Les élèves ont en général un faible niveau scolaire (sans maîtrise de la lecture et de l’écriture) avec peu de perspectives d’accès à une formation professionnelle. Malgré ce besoin d’une scolarisation adaptée, ils sont majoritairement inscrits dans la section générale car il n’existe pas ou peu de dispositifs permettant de répondre à leur très faible niveau scolaire. Il est très difficile de trouver des places dans un cursus spécialisé en cours d’année et les démarches administratives sont longues et fastidieuses. Sur les aires d’accueil de Lyon Feyzin et de Vénissieux des groupes familiaux ont l’habitude de stationner. Ils sont reconnus pour être éloignés de tous types de scolarisation que ce soit primaire ou secondaire. Mis à part ces groupes précis, nos interventions se focalisent sur essentiellement sur l’accès à une scolarisation au collège. Pour expliquer le fait que le cursus scolaire des voyageurs s'arrête fréquemment à la fin du primaire, nous pouvons avancer au moins trois raisons : les acquis scolaires insuffisants, le manque d’intérêt de poursuivre des études au-delà de l’apprentissage du « lire, écrire, compter » dans la communauté et la représentation du collège comme lieu peu sécurisant. Le cadre de l’obligation scolaire s’est fait ressentir fortement à l’annonce de la Loi du 28 Septembre 2010 qui vise à lutter contre l'absentéisme scolaire et qui donne la possibilité de suspendre, et dans certains cas supprimer les allocations familiales en cas d'absentéisme scolaire d'un enfant mineur. Par rapport à cette loi, notre rôle a été d'expliquer le contenu, la procédure de celle-ci et de répondre aux nombreuses inquiétudes des voyageurs. Dans un premier temps, en ce début de l’année 2011 les familles dont les enfants montraient une scolarité en pointillé, avaient de grandes craintes ; mais petit à petit ces craintes se sont estompées car l’application de la Loi n’est pas effective. Pour faire ressentir le cadre de l’obligation scolaire, l’ARTAG s’est donc appuyée sur le fait que chaque commune doit veiller à ce que tous les enfants soient scolarisés. C’est en ce sens que nous avons participé à des groupes de travail et de réflexion avec l’arrondissement de Lyon7 et Lyon 9. Les protocoles d’action qui ont découlé de ces
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rencontres ont permis d’inscrire un mode de fonctionnement entre l’ARTAG, La ville de Lyon et l’Ecole pour favoriser la scolarisation dans les écoles de secteurs.
CONCLUSION ET PRECONISATIONS 2012 La mise en place de la loi Besson a agi non seulement sur le mode de vie mais aussi en ce qui concerne la vision du monde des gens du voyage. En effet, elle leur permet d'acquérir un espace-temps propice à une autre organisation de la vie. Jusqu'alors les conditions de vie précaires des gens du voyage ne leur permettaient pas d'envisager autre chose que l'instant présent. Par ailleurs, l'organisation scolaire n'est pas adaptée à la vie itinérante et le Cned fonctionne comme un vrai « rival »de l'enseignement classique. Ces deux types d'enseignements, à ce jour, ne sont pas techniquement compatibles. Pour le secondaire, des difficultés subsistent, il y a toujours une forte démobilisation dès l’entrée au collège. Que ce soit sur les aires d’accueil ou sur les terrains sédentaires, la déscolarisation et la rupture scolaire sont toujours d’actualité. Il s’agit donc de lutter autant pour le maintien dans l’école, que pour l’accès à cette même scolarité. Pour ce faire, la scolarité nécessite l’existence d’un cadre et surtout de son animation. De plus, les Voyageurs comme tous les acteurs autours de la scolarité des Gens du Voyage, doivent s’interroger sur leur méthode d’apprentissage pour les générations à venir. En effet certains jeunes désirent affiner et valider leurs compétences professionnelles déjà acquises dans le cadre du cercle familial, très rarement par l'intermédiaire des missions locales, jamais dans le système scolaire classique dans lequel ils ont du mal à se reconnaître. Cette mutation nécessaire marquera une prise de conscience des voyageurs de la nécessité de faire face aux nombreuses évolutions de leurs besoins et de la difficulté de plus en plus grande et de les satisfaire dans le cadre de leurs repères communautaires desquels ils ont toujours été dépendants. Mais c'est aussi grâce à leur capacité d'adaptation que les gens du voyage ont su traverser l'histoire sans perdre leur culture, il s'agit aujourd'hui pour eux de réfléchir à leur positionnement par rapport à l'accès aux savoirs pour définir un nouveau mode d'adaptation qui leur donnera la possibilité encore une fois d'adapter leur mode de vie sans le perdre. Afin de recueillir le positionnement des gens du voyage par rapport à l'école et plus largement l'accès aux savoirs, nous envisageons pour l'année prochaine de recueillir la parole des gens du voyage pour comprendre les représentations et les faire partager. En effet, selon nous, cette compréhension fait défaut et engendre de nombreux malentendus et échec de part et d'autre. A notre connaissance ces représentations n'ont jamais été abordées avec les voyageurs. Elles pourraient pourtant être utiles au système éducatif en général pour mieux ajuster son offre de services aux gens du voyage. Parallèlement à cette préconisation, nous poursuivrons notre investissement au sein des groupes de travail locaux sur la thématique de la scolarisation tout en essayant de les élargir au niveau du département.
Page 71
Pôle Développement social
// L’ACCOMPAGNEMENT A LA
SCOLARISATION La thématique scolarisation est traitée au sein de l’association par le « chargé de mission de scolarisation » qui travaille en lien avec les agents de développement qui ont une mission de médiation coordination sociale sur les aires d’accueil à l’échelle du département du Rhône. L’objectif de l’ARTAG est de favoriser une scolarisation pleine et entière des enfants du voyage. Pour y parvenir, l’ARTAG tient un rôle de passerelle entre les gens du voyage et les institutions. La spécificité de notre travail s’appuie sur un travail de proximité auprès des gens du voyagée, sur une relation étroite avec l’Éducation Nationale. En ce sens, elle œuvre pour que les éléments d’incompréhension des uns et des autres s’effacent pour laisser place à une scolarisation acceptée et efficace.
Les objectifs : L’objectif général en matière de scolarisation est de favoriser une scolarisation pleine et entière des enfants du voyage dans le respect de leur culture et du cadre scolaire. Pour ce faire nous devons : • Faire évoluer la vision qu’ont les Gens du Voyage de l’Ecole et la vision qu’ont les
professionnels des Gens du Voyage.
• Soutenir les familles en les aidant à lever les obstacles empêchant une scolarité
continue et de bonne qualité.
• Soutenir les enseignants en les aidant à
lutter contre le décrochage scolaire de
ces élèves.
• Plus particulièrement les objectifs
prioritaires de cette mission se déclinent
en fonction des modes de vie particuliers
des différents groupes.
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• Améliorer qualitativement la scolarisation en primaire et infléchir le phénomène de
déscolarisation précoce des enfants au collège pour les familles semi-sédentaires
résidant sur les aires d'accueil. Cet objectif se traduit par d’une part, des actions de
médiations scolaires individuelles et collectives entre les familles et les enseignants, et
d’autre part par la mise en place d’actions extérieures à l’école qui favorisent la
scolarisation des enfants : (aide aux devoirs, accès aux loisirs, activités favorisant une
ouverture culturelle …)
• Permettre aux enfants grands-itinérants d’accéder à une scolarisation primaire
continue et à un accès au collège et/ou une scolarisation au Cned justifiée et efficace.
Dans ce cadre notre action consiste dans l’accompagnement et la sensibilisation des
familles concernant les démarches pour accéder à une scolarisation compatible avec
leur mode de vie.
Cette action doit se dérouler dans le cadre d’un travail partenarial avec l'Education
Nationale. Nous utilisons la connaissance que nous avons des familles grâce au travail
quotidien et de proximité sur les lieux de vie des gens du voyage. Nous intervenons sur
toutes les aires d’accueil du Rhône ce qui favorise la continuité des suivis individuels des
familles qui circulent sur celles-ci.
NOS OUTILS
La proximité :
En matière de scolarisation, la communauté des gens du voyage est en pleine mutation.
Pour l'accompagner, l'outil le plus prégnant est sans nul doute « la proximité » que nous
pouvons entretenir avec les familles. La présence hebdomadaire de l’agent de
développement sur les aires d’accueil et le suivi individuel et/ou collectif du chargé de
mission scolarisation favorise ce lien avec la communauté des gens du voyage.
La médiation :
Sur la base de ce lien cité précédemment, la médiation reste la pierre angulaire de notre
action pour arriver à une scolarité adaptée et acceptée autant par les familles que par
l’établissement scolaire. Cette médiation se fait le plus souvent à la demande des familles
et parfois à la demande de l’Institution. Toutefois la médiation souffre du manque d’un
« cadre d'action » bien définit entre l'ARTAG et l’Éducation Nationale. Une convention
entre ces deux parties permettrait d'informer et de justifier l'action de l'ARTAG auprès
des écoles et des familles.
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La connaissance des différents dispositifs de scolarisation
Pour traiter les difficultés scolaires spécifiques propres à chaque situation, le chargé de
mission scolarisation s'appuie sur une connaissance approfondie des différents dispositifs
mis en place par l'Éducation Nationale :
• les classes avec des pédagogies adaptées avec des dispositifs EDV (Enfant Du
Voyage)
• les accompagnements individuels des élèves en difficultés avec les Auxiliaires de
Vie Scolaire…
• les structures éducatives comme le RASED : Réseau d’ Aides Spécialisées aux
Enfants en Difficultés
• les structures relevant de l'enseignement spécialisé : CLIS (Classe pour Inclusion
Scolaire), ULIS (Unité Localisée pour l'Inclusion Scolaire), IME (Institut Médico-
Educatif)...
• Le soutien scolaire dispensé par l'Éducation Nationale
• les enseignements adaptées tels que : les SEGPA (Section Enseignement Général
et Professionnel Adapté), les CLIN (Classe d’Initiation), les CLA (CLasse
d'Adaptation)
• Les dispositifs relais de l'Education National avec les « Ateliers Relais », « les classes
relais » pour les collégiens rentrés dans un processus de rejet de l’institution
scolaire.
La Scolarisation au Cned : Centre National d’Enseignement à Distance
En termes de scolarisation, la médiation se fait le plus souvent dans le cadre de
l’instruction des dossiers Cned lors de rendez-vous pour la constitution du dossier de
demande. Le Cned assure des cours par correspondance à tous les niveaux de
l'enseignement scolaire. Avant l’établissement de ce dossier, nous réalisons un diagnostic
qui nous amène à une préconisation d’orientation, parfois différente de celle initialement
choisie par la famille.
Par la suite, l’Inspection Académique valide ou invalide la demande. Lors de cette
réponse, nous accompagnons aussi les familles soit :
• vers un soutien méthodologique pour suivre les cours du CNED si l’avis est positif
• vers une réintégration dans le système scolaire ordinaire si l’avis est négatif
L’Inspection Académique du Rhône refuse systématiquement le CNED pour les familles
qui ne peuvent pas justifier leur itinérance. Une présence prolongée sur une aire d’accueil
et/ou une mobilité réduite sur le même secteur géographique ne permet pas l’obtention
du scolarisation via le CNED dans le Rhône. Par contre, lorsque les demandes sont faites
dans d’autres académies, l’avis positif est retenu car le seul fait de se déclarer « gens du
voyage » valide l'inscription.
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Groupe de travail local sur la scolarisation :
Depuis quelques années des groupes de travail sur le thème de la « scolarisation des
enfants du voyage » émergent de manière locale sur différentes communes du
département du Rhône. En 2011, sur le territoire du grand Lyon, trois groupes de ce type
ont été mis en place et ce sur la ville de Lyon dans les arrondissements du 7ème, du 9ème et
sur la commune de Chassieu. Ces groupes émanent des comités des suivis des aires
d’accueil. La rencontre et l’échange entre les différents acteurs concernés ont engendré
l'établissement d'un protocole d’action sur Lyon et la mise en place d'un
accompagnement à la scolarité en partenariat avec le Centre Social de Gerland situé sur
Lyon7 (cf. annexes).
L’accompagnement individuel des familles :
Pour répondre aux besoins des familles et des partenaires, une permanence scolarité
gérer par le chargé de mission a été mise en place tous les jeudis au siège de l'association,
à Villeurbanne. Cette action permet d’effectuer un suivi individuel des familles pour les
démarches liées à la scolarisation de leurs enfants. Dans certaines conditions des visites à
domicile sont également possible par le chargé de mission.
⇒ Au cours de l’année 2011, l’ARTAG a accompagné plus particulièrement 130 enfants
en difficultés pour l’accès ou le maintien à la scolarisation. Ces situations
problématiques ont nécessité plusieurs interventions du chargé de mission
scolarisation de l’ARTAG. La présentation du résultat de ces travaux ne sera donc
qu’une vision parcellaire de la scolarisation chez les gens du voyage car seules les
familles touchées par la déscolarisation, l’absentéisme…seront représentées. A
défaut des familles qui scolarisent régulièrement leurs enfants sans complications
particulières.
Ainsi, les diagrammes suivants ne représenteront en aucun cas une photographie de la
scolarisation chez les gens du voyage mais une représentation de la difficulté des
voyageurs pour s’intégrer dans les écoles traditionnelles. La répartition de ces
sollicitations est homogène entre les sédentaires, les itinérants locaux et les Itinérants.
Nous entendons par « itinérant locaux » les voyageurs dont le « polygone de vie*» se
construit avec des déplacements fréquents sur un territoire restreint dans le même
département ou les départements limitrophes. « Les Itinérants » sont quant eux
susceptibles de changer régulièrement de région sur le territoire national, ils ont un
polygone de vie beaucoup plus étendu.
* « Polygone de vie » : terme utilisé par le géographe Jean-Baptiste Humeau pour définir le fait que les familles se déplacent toujours dans un même secteur : le polygone de vie
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a) Répartition des 130 dossiers scolarisation traités en 2011 à l’ARTAG, en fonction du mode de vie des familles
Diagramme 1
Les difficultés de stationnement ont souvent été un argument de poids pour justifier une
scolarisation en pointillé ou même une absence totale de scolarisation. Aujourd’hui alors
que ce problème est de plus en plus solutionné, il s’agit de travailler en proximité avec les
Gens du Voyage pour permettre celle-ci. De nombreux projets sédentaires ainsi que de
nombreuses ouvertures d’aires d’accueil ont vu le jour. Le Rhône comptabilise 24 aires
d’accueil. En 2011, l’ARTAG est intervenu sur l’ensemble de ces aires ainsi qu’auprès des
voyageurs sédentaires qu’ils soient en habitat diffus ou en habitat adapté.
Le diagramme 1 montre, que cette amélioration au niveau de l’habitat n’a pas solutionné
la problématique de la scolarisation. Les sédentaires représentent toujours 1/3 des
demandes exprimées auprès de l’ARTAG.
b) Répartition des 130 dossiers scolarisation traités en fonction de l’âge scolaire.
Diagramme 2
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Le diagramme 2 nous permet d’observer que la majorité des interventions concerne les jeunes en âge d’être au collège (63% des suivis), puis dans une moindre mesure les enfants en âge d’être scolarisés au primaire 26% des suivis). Les autres enfants n’étant pas soumis à l’obligation scolaire ne sont que faiblement représentés. L’enseignement professionnel est ici représenté pour montrer les jeunes de plus de 16 ans qui se sont tournés vers l’ARTAG pour une poursuite de leur apprentissage dans le champ l’enseignement ordinaire (CAP, BEP…). c) Résultat de l’action de l’ARTAG sur les 34 dossiers suivis pour une scolarisation en primaire.
Diagramme 3
Bien que seules les situations problématiques soient représentées, force est de constater que la scolarisation au primaire s’effectue en majorité au sein de l’école traditionnelle pour 63% d’entre eux (classe ordinaire+ classe spécialisée) alors qu’elle ne représente que 33% des situations collège. Cet attrait pour l’école primaire s’explique par l’amélioration de l’habitat des gens du voyage et leur prise de conscience de la nécessité d’acquérir les savoirs de bases : lire, écrire et compter.
Cependant, il importe de noter que la scolarisation au Cned commence à refaire surface dans certains groupe familiaux alors quelle était en net recule depuis quelques années (12%). Ce nouvel intérêt pour une scolarisation à distance est de plus en plus sollicité par des groupes familiaux en prise avec le mouvement évangéliste.
Sur les 34 dossiers traités, 25% des enfants restent non scolarisé. Malgré de nombreuses tentatives de médiation, les familles et plus particulièrement les parents, restent réfractaires à une scolarisation traditionnelle et ne semblent pas ressentir l’obligation scolaire de la part des Institutions. Ils sont nostalgiques de dispositifs spécifiques tels que « les camions-écoles ». Ceux-ci leur permettaient (ou permettent, suivant le secteur géographique) de disposer d’une « initiation » à la scolarisation, à domicile, par l’intermédiaire d’enseignants du privé. Sur le territoire de Lyon 7, nous avons participé à la
Page 77
mise en place d’un groupe de travail sur la scolarisation des enfants du voyage. Lors de ces réunions nous avons défini et validé un protocole d’action entre la Mairie, l’ARTAG et l’Education Nationale pour favoriser la scolarisation des enfants du voyage de l’aire d’accueil de Lyon7-Feyzin. En parallèle de ce protocole, l’ARTAG gère une action d’accompagnement à la scolarité en partenariat avec le Centre Social de Gerland. Ces actions ont débuté à la fin de l’année 2011 et se poursuivront jusqu’en 2012. c) Résultat de l’action du chargé de mission sur les 83 dossiers suivis pour une
scolarisation au collège.
Diagramme 4
En ce qui concerne les demandes liées à une scolarisation au collège, la majorité des
réponses apportées se solde par une scolarité au Cned pour près de 48% des suivis. Ce
mode de scolarisation est surreprésenté parmi les familles itinérantes mais constitue dans
la réalité une scolarité par défaut. Lorsque l’Inspection Académique refuse l’inscription au
Cned car l’itinérance n’est pas prouvée, certaines familles choisissent une instruction à
domicile (6%) ou la déscolarisation (13%).
Toutefois, l’accompagnement de l’ARTAG a facilité la
scolarisation au collège de 33% des suivis, avec 19% en
classe ordinaire et 14% en classe spécialisée (Segpa,
ULIS..). Les élèves ont en général un faible niveau
scolaire avec peu de perspectives d’accès à une
formation professionnelle. Ils accèdent au collège, au
bénéfice de l’âge, sans avoir réussi à apprendre à lire
et écrire. Les enseignants qui les accueillent dans ces
classes où la lecture est normalement acquise se sentent démunis.
De nombreux jeunes sédentaires sont orientés en section SEGPA. Cette section, même si
elle ne permet pas de répondre directement à la problématique des voyageurs, présente
Page 78
l’avantage d’être plus « porteuse de sens » à leurs yeux car elle dispose d’une approche
plus professionnelle avec la découverte de métiers. Cette orientation ne peut être
envisagée que pour les sédentaires car les démarches administratives sont longues et
fastidieuses et ne correspondent pas au mode de vie itinérant.
Pour expliquer le fait que le cursus scolaire des voyageurs s'arrête fréquemment à la fin
du primaire, nous pouvons avancer au moins trois raisons : les acquis scolaires
insuffisants, le manque d’intérêt de poursuivre des études au-delà de l’apprentissage du
« lire, écrire, compter » dans la communauté et la représentation du collège comme lieu
peu sécurisant.
Le cadre de l’obligation scolaire s’est fait ressentir fortement à l’annonce de la Loi du 28
Septembre 2010 qui vise à lutter contre l'absentéisme scolaire et qui donne la possibilité
de suspendre, et dans certains cas supprimer les allocations familiales en cas
d'absentéisme scolaire d'un enfant mineur.
Par rapport à cette loi, notre rôle a été d'expliquer le contenu, la procédure de celle-ci et
de répondre aux nombreuses inquiétudes des voyageurs. Dans un premier temps, en ce
début de l’année 2011, les familles dont les enfants montraient une scolarité en pointillé,
avaient de grandes craintes ; mais petit à petit ces craintes se sont estompées car
l’application de la Loi n’est pas effective.
Pour faire ressentir le cadre de l’obligation scolaire, l’ARTAG s’est donc appuyée sur le fait
que chaque commune doit veiller à ce que tous les enfants soient scolarisés. C’est en ce
sens que nous avons participé à des groupes de travail et de réflexion avec
l’arrondissement de Lyon7 et Lyon 9. Les protocoles d’action qui ont découlé de ces
rencontres ont permis d’inscrire un mode de fonctionnement entre l’ARTAG, La ville de
Lyon et l’Ecole pour favoriser la scolarisation dans les écoles de secteurs. Tous les enfants
du voyage, au même titre que les enfants sédentaires, ont le droit à une scolarisation
pleine et entière.
d) Répartition de l’origine de la sollicitation en ce qui concerne les 130 situations suivies.
Pour pallier à cette difficulté d’intégration scolaire des enfants du voyage, l ’ARTAG est
souvent sollicitée par les familles et/ou les institutions pour mettre en place des
aménagements scolaires, des soutiens, pour prévenir et lutter contre le décrochage
scolaire. Depuis la perte du poste « chargé de mission scolarisation enfant du voyage »
créé au sein de l’Inspection Académique, les sollicitations des institutions scolaires auprès
de l’ARTAG ne cessent d’augmenter. (cf. diagramme 5).
Page 79
Diagramme 5
Il peut y avoir double sollicitation : Institution/Famille.
Les sollicitations ARTAG, représentent des actions « scolarisation » menées suite à un
diagnostic interne sans qu’il y ait eu une sollicitation de la part des familles ou des
institutions.
CONCLUSION ET PRECONISATIONS 2012 La mise en place de la loi Besson a agi non seulement sur le mode de vie mais aussi en ce qui concerne la vision du monde des gens du voyage. En effet, elle leur permet d'acquérir un espace-temps propice à une autre organisation de la vie. Jusqu'alors les conditions de vie précaires des gens du voyage ne leur permettaient pas d'envisager autre chose que l'instant présent. Par ailleurs, l'organisation scolaire n'est pas adaptée à la vie itinérante et le Cned fonctionne comme un vrai « rival »de l'enseignement classique. Ces deux types d'enseignements, à ce jour, ne sont pas techniquement compatibles. Pour le secondaire, des difficultés subsistent, il y a toujours une forte démobilisation dès l’entrée au collège. Que ce soit sur les aires d’accueil ou sur les terrains sédentaires, la déscolarisation et la rupture scolaire sont toujours d’actualité. Il s’agit donc de lutter autant pour le maintien dans l’école, que pour l’accès à cette même scolarité. Pour ce faire, la scolarité nécessite l’existence d’un cadre et surtout de son animation. De plus, les Voyageurs comme tous les acteurs autours de la scolarité des Gens du Voyage, doivent s’interroger sur leur méthode d’apprentissage pour les générations à venir. En effet certains jeunes désirent affiner et valider leurs compétences professionnelles déjà acquises dans le cadre du cercle familial, très rarement par l'intermédiaire des missions locales, jamais dans le système scolaire classique dans lequel ils ont du mal à se reconnaître. Cette mutation nécessaire marquera une prise de conscience des voyageurs de la nécessité de faire face aux nombreuses évolutions de leurs besoins et de la difficulté
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de plus en plus grande et de les satisfaire dans le cadre de leurs repères communautaires desquels ils ont toujours été dépendants. Mais c'est aussi grâce à leur capacité d'adaptation que les gens du voyage ont su traverser l'histoire sans perdre leur culture, il s'agit aujourd'hui pour eux de réfléchir à leur positionnement par rapport à l'accès aux savoirs pour définir un nouveau mode d'adaptation qui leur donnera la possibilité encore une fois d'adapter leur mode de vie sans le perdre. Afin de recueillir le positionnement des gens du voyage par rapport à l'école et plus largement l'accès aux savoirs, nous envisageons pour l'année prochaine de recueillir la parole des gens du voyage pour comprendre les représentations et les faire partager. En effet, selon nous, cette compréhension fait défaut et engendre de nombreux malentendus et échec de part et d'autre. A notre connaissance ces représentations n'ont jamais été abordées avec les voyageurs. Elles pourraient pourtant être utiles au système éducatif en général pour mieux ajuster son offre de services aux gens du voyage. Parallèlement à cette préconisation, nous poursuivrons notre investissement au sein des groupes de travail locaux sur la thématique de la scolarisation tout en essayant de les élargir au niveau du département.
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Pôle Développement social
// L’ACTION CULTURELLE
L’action culturelle a toujours été considérée comme un axe de travail essentiel pour
l’ARTAG. Elle vient en appui de façon complémentaire et transversale dans la politique
globale de lutte contre les discriminations des Gens du Voyage, lutte que mène l’ARTAG
depuis de nombreuses années.
Dans le contexte politique et économique actuel, si difficile pour les associations,
notamment pour les associations d’accompagnement et de défense des Gens du Voyage,
le maintien d’une action culturelle organisée peut être perçu comme un « luxe ».
⇒⇒⇒⇒ La dimension culturelle est indissociable de l’identité des Voyageurs et doit être
prise en compte. La méconnaissance ou la non prise en compte des traditions,
codes culturels ou encore de l’histoire de la communauté, entretient la
ségrégation et le rejet. Ainsi, de nombreuses actions d’information et de
sensibilisation sont menées par l’ARTAG auprès du grand public ; tout en
privilégiant la rencontre et l’échange.
⇒⇒⇒⇒ C’est aussi par la culture que le lien se crée avec les Voyageurs. La participation
des Voyageurs est la condition première à l’organisation d’évènements culturels,
et cela aussi bien au stade de l’écriture du projet, de sa conception, qu’à celui de
l’animation le jour de l’évènement.
⇒⇒⇒⇒ L’action culturelle c’est enfin et surtout celle qui s’adresse aux Voyageurs ; car
appréhender sa culture, son histoire, permet de s’identifier en tant qu’individu
appartenant à un groupe (famille, communauté…). Cela permet dans un second
temps de se resituer dans la société dite majoritaire.
« La culture, c'est la mémoire du peuple, la conscience collective de la continuité historique, le mode de penser et de vivre. »
Milan Kundera, "Journal Le Monde"
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NOS OBJECTIFS : ⇒ Développer auprès du grand public la
connaissance des cultures du Voyage, des
spécificités, conditions et mode de vie des
Gens du Voyage.
⇒ Provoquer la rencontre Voyageurs-Gadjé et favoriser les échanges ⇒ Encourager les Gens du Voyage à se saisir des moyens d’expression divers. ⇒ Promouvoir le travail de proximité et de
défense réalisé par l'association, avec la
participation active des Gens du Voyage.
⇒ Favoriser et développer l'accès aux offres culturelles pour les familles du Voyage.
Temoignage
«««« Lors de certains de mes déplacements sur Paris ou
sur Lyon pour ses actions culturelles, j’ai pu voir et rencontrer des représentants de l’Etat.
Grâce à leurs interventions, ils nous ont fait sortir de l’ombre, c’est vrai, mais ils doivent continuer et nous aider à poursuivbre notre combat, pour que l’on soit reconnu avec notre culture, nos droits en tant que
français à part entière. »»»»
Martine Duculty, VoyageuseMartine Duculty, VoyageuseMartine Duculty, VoyageuseMartine Duculty, Voyageuse....
L’action culturelle à l’ARTAG
• Festival Itinérances Tsiganes • Accompagnement de projets
auprès des Voyageurs • Centre de documentation • Evènements culturels
ponctuels • Actions de sensibilisation • Sorties culturelles
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LES ACTIONS CULTURELLES PONCTUELLES :
INFORMATION & SENSIBILISATION
Les actions mises en œuvre prennent des formes diverses, selon les demandes, les partenariats et les besoins, mais elles se déclinent toujours autour de ces objectifs : Sensibilisation, Information, Enrichissement par la rencontre et la diversité culturelle. La loi Besson a permis ces quatre dernières années le développement d’aires d’accueil sur différentes communes du département, plus exactement 24 aires d’accueil pouvant accueillir les gens du voyage itinérants. Parallèlement plusieurs terrains sédentaires en projet depuis quelques années ont vu le jour sur le département. L’accueil fait à ces nouvelles formes d’habitat n’a pas toujours été positif ; avant tout par méconnaissance ce qui génère fantasmes et phénomènes de rejet.
• Au-delà de l’imagerie traditionnelle de la gitane et du panier d’osier, il s’agit de faire valoir l’inscription territoriale d’une culture, d’une communauté.
• Aider les Gens du Voyage à s’organiser pour qu’ils témoignent eux-mêmes des richesses de leur culture, mais aussi de leurs conditions de vie et de leurs attentes.
⇒ Il s’avère que dans les communes où une information et une sensibilisation ont été organisées, ces peurs ont diminué rapidement et l’installation ou le projet de création a pu prospérer sans trop de difficultés.
Méthodologie :
⇒ Beaucoup d’actions sont menées suite à une sollicitation externe (structures locales culturelles, sociales, collectivités…) ⇒ La demande est ensuite évaluée par le chargé de mission pour apporter une réponse adaptée ⇒ Les Gens du Voyage sont mobilisés pour leur participation. ⇒ Mise en place de l’évènement – mobilisation d’artistes et/ ou création d'outils pour répondre aux besoins ⇒ Interventions en binôme : Voyageurs- Administrateurs ou salariés Gadjé
La table de presse ARTAG Favorise le premier contact avec le public Encourage l’échange de manière informelle Développe la prise d’informations
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La Médiation culturelle :
L'ARTAG est régulièrement sollicitée par des structures locales (sociales ou culturelles), pour participer à des manifestations sur le thème de la défense des droits de l'Homme et de la lutte contre les discriminations. D’autres rencontres sont également mises en place à la demande, sur des aspects plus culturels. Le mode rencontre-conférence autour de l’histoire, la culture et le mode de vie des Gens du Voyage est souvent adopté. Ces invitations sont généralement émises par des communes ou communautés de communes, lorsque ces dernières souhaitent organiser des moments forts autour de la question des Gens du Voyage de manière générale, ou pour accompagner ou anticiper l’ouverture d’un terrain à destination des Gens du Voyage (aire d’accueil, habitat adapté, terrain familial..)
� L’ARTAG est en effet fréquemment sollicitée pour intervenir lors de réunions
d'information sur l'implantation d’aires d’accueil ou de terrains sédentaires locatifs: expliquer la loi, les conditions d'accueil et sensibiliser sur le mode de vie des Gens du Voyage, permet d’anticiper et de neutraliser nombre de conflits.
� Dans le cadre de la médiation culturelle, différentes manifestations artistiques et culturelles peuvent alors proposées par l’ARTAG ; du stand d’information à la conférence, en passant par l’organisation de venue d’expositions thématiques, ou la venue d’artistes autour de l’art plastique, la musique ou le conte.
LE PARTENARIAT VILLE DE FEYZIN - ARTAG & LA LUTTE CONTRE LES DISCRIMINATIONS
C’est ainsi que la commune de Feyzin a sollicité l’ARTAG afin de l’accompagner dans la mise en place de différentes actions autour des Gens du Voyage et de la lutte contre les discriminations sur 2011. Ce partenariat était fondé autour de trois axes:
• Un temps de formation des acteurs de la ville, sur l’histoire, la culture et les
politiques publiques qui concernent les Gens du Voyage. (Qui a eu lieu sur 2012)
• La participation d’artistes du Voyage dans le cadre de la manifestation culturelle
annuelle de Feyzin : le Fort en Ballade. Ainsi, la famille DIAB a pu présenter son
spectacle de sensibilisation sur la culture manouche aux habitants de Feyzin. (Cf.
Itinérances Tsiganes)
• Enfin, la mise en place d’un projet artistique mêlant les familles gitanes de Feyzin
et le public du Centre social Mosaïque, autour des représentations et de la lutte
contre les discriminations.
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Pour cela nous avons fait appel de nouveau à l’artiste plasticien Gabi Jiménez, avec
lequel nous avons monté le projet artistique « A mi manera/A ma façon ».
Les objectifs de « A mi manera/ A ma façon » Le projet consiste à initier un rapprochement culturel entre la communauté des Gens du Voyage et les différentes cultures dites sédentaires, mais également un rapprochement intergénérationnel dans les familles. • Provoquer la rencontre culturelle, • Faire découvrir et partager la richesse de sa culture, • Travailler sur les représentations de chacun et ainsi briser les préjugés, • Promouvoir les différences et favoriser l’acceptation de celles-ci, • Favoriser l’implication des jeunes dans une dynamique culturelle collective, • (Re) découvrir ses racines et stimuler les échanges intergénérationnels.
Le public :
Le projet s’adressait en premier lieu aux jeunes issus de différentes cultures, dont les jeunes Gens du Voyage de Feyzin. Toutefois, par un travail d’enquête et de recherche auprès de leurs aînés, le projet a impliqué indirectement d’autres générations (parents).
⇒⇒⇒⇒ Ainsi, 11 enfants du voyage ont participé au projet et 18 enfants du centre social.
⇒⇒⇒⇒ 1 maman a contribué au recueil et 1 maman a assisté à la remise des livrets.
Le projet :
⇒⇒⇒⇒ Le projet a pris la forme d’un recueil élaboré par
Gabi Jiménez, à partir des mots, anecdotes, recettes, témoignages et définitions de mots en diverses langues, récoltés auprès des enfants du Voyage et des enfants du Centre social Mosaïque. Tout cela a été illustré par les jeunes avec le concours de certains parents.
L’artiste travaillant beaucoup autour des représentations et des discriminations, et appartenant lui-même à la communauté gitane, différents thèmes ont naturellement être abordés autour des questions de l’identité. Ainsi, les questions abordées avec les enfants étaient autour de :
La Culture, les origines : « D’où viens-tu ? » « Qui es-tu ? »
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Son mode de vie : « Comment vivent les Voyageurs ? Les sédentaires ? C’est comment la vie en caravane selon toi ?... » Son identité et celle de l’Autre : « Qui est ton voisin ? C’est quoi être un gitan, un algérien, italien, espagnol, turque…. ? (langue différente ? coutumes différentes ? repas différents… ?) Partage et valorisation de sa langue : « Comment dit-on en gitan, arabe, français, portugais ?… » Ses attentes : « Qui seras-tu plus tard ? Ton métier ? Où vivras-tu quand tu seras grand ? …»
Intervenants et moyens // - Sur l’ensemble des ateliers, 3 personnes sont intervenues dans l’encadrement
et l’animation pour accompagner l’artiste Gabi Jiménez : 1 animateur du centre social Mosaïque et 2 chargés de mission ARTAG (Animation et Culture).
- 1 navette pour le transport des enfants du terrain des Gens du Voyage a été mise en place par la commune.
- Le camion de l’ARTAG a été mobilisé pour l’atelier sur le terrain.
Déroulé du projet //
���� Première phase : Présentation du projet du livret aux participants par L’ARTAG.
⇒⇒⇒⇒ Deuxième phase : Animation des ateliers
avec les enfants
� 2 Ateliers menés en 2 groupes :
- Au centre de loisirs Mosaïque. - Sur le terrain des Gens du voyage.
Durant cet atelier, les deux premiers thèmes sont abordés : les enfants essaient de répondre eux-mêmes aux différentes questions et propositions de mots qui leurs sont faites. Chaque enfant a pu illustrer un ou plusieurs mots et/ou réponses aux questions…
� Travail d’enquête (à la maison) : Durant
les deux semaines d’intervalles, les enfants sont invités à se rapprocher de leurs aînés afin de récolter une recette de cuisine de famille (ou « recette traditionnelle ») et les informations et mots qui leur manquaient durant la 1ère séance…
Gabi Jiménez, peintre -plasticien avec les enfants de Feyzin Sur le terrain des Gens du Voyage et au Centre social Mosaïque
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� 1 Atelier en plénière - L’atelier a regroupé 22 enfants, pour plus de facilité et de neutralité, il s’est
déroulé à l’Ecole Georges Brassens (école où la plupart des enfants présents étaient scolarisés) Les enfants restituent leur travail d’enquête et de recherche. - Les deux derniers thèmes sont travaillés collectivement. - Les enfants terminent leurs illustrations de mots, définitions, recettes, anecdotes, … - Goûter en fin de journée.
���� Troisième phase : Mise en forme du
livret par l’artiste.
���� Quatrième phase : Présentation du travail.
Cette présentation a eu lieu à la Médiathèque de Feyzin, où la majorité des enfants investis dans le projet étaient présents. Cette remise a eu lieu autour d’un goûter après l’intervention d’une conteuse. Après ce temps nous en avons profité pour faire redécouvrir aux enfants du terrain la Médiathèque.
LES ACTIONS CULTURELLES PONCTUELLES :
INFORMATION & SENSIBILISATION
Suite au travail sur la mémoire qui a été enclenché en 2010 grâce
au projet national « Une mémoire française : les Tsiganes durant
la Seconde Guerre mondiale : 1939-1946 », projet auquel l’ARTAG
a pris part très activement (cf. Itinérances Tsiganes 2010), le
MRAP a organisé sur Paris début 2011 un colloque intitulé « Un
siècle de fichage des Nomades aux Roms ». Ainsi, il apparaissait
important que des Voyageurs puissent assister à ce colloque
dans la continuité de notre travail. Deux administrateurs
Voyageurs très impliqués dans ce projet, ainsi que la chargée de
mission culture ont pu y participer.
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LE FESTIVAL ITINERANCES TSIGANES
Introduction : Itinérances Tsiganes, une histoire de rencontres… L’idée du festival est née d’une rencontre : celle de la Maison des Passages, lieu interculturel lyonnais et de l’ARTAG - Centre social A l’Unisson.
Un festival est né : La création de ce festival est partie d’un constat. Au sein de l’Union Européenne les Roms/Tsiganes représentent la minorité ethnique la plus importante avec presque 12 millions de personnes, elle reste pourtant, encore aujourd’hui, méconnue et surtout non reconnue par ces mêmes Etats. Quelles soient Roms, Manouches, Gitanes, Sinté, Yéniches… les communautés du Voyage, que l'on nomme usuellement Roms, Tsiganes, Gens du Voyage ou Voyageurs, connaissent des réalités
bien différentes… Ce sont ces réalités de vie françaises et européennes que la Maison des Passages et l'ARTAG ont souhaité faire connaître au grand public, en créant le festival Itinérances Tsiganes en 2006. C’est par la connaissance de l’Autre que tombent les préjugés. Le festival est né de ce constat et doit conserver cet objectif comme prioritaire.
Table ronde : le « voyage » chez les Roms, les Sinti, les Gens du Voyage, les Travellers Christophe Robert (Fondation Abbé Pierre) ; Tommaso Vitale (Sociologue, Italie) ; Martin Collins (Pavee Point, Irlande) et Alain Reyniers (les Etudes Tsiganes). Mai 2011 - Maison des Passages Lyon 5
Expositions - Rencontres - Théâtre - Concerts - Animations
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Présentation et objectifs du festival :
• Itinérances Tsiganes est avant tout un moment où l’on privilégie la Rencontre et la connaissance de l’Autre.
La rencontre entre les cultures, avec de forts moments d’échanges lors de conférences, de projections de films-documentaires … C’est aussi une rencontre avec le monde artistique. Le festival a initié des rencontres artistiques entre des Gens du Voyage et des artistes gadjé et Voyageurs où chacun a pu apprendre et se nourrir de l’Autre. Enfin, ce sont tous ces échanges formels ou informels lors des soirées et évènements, entre les artistes (gadjé ou voyageurs), le public avec toute sa diversité, les Voyageurs présents et des membres des équipes de l’ARTAG et de la Maison des Passages.
• Itinérances Tsiganes est un festival qui se veut pluridisciplinaire, une manifestation où chaque expression artistique trouve sa place.
A chaque édition, il est primordial qu'un large panel d’offres culturelles et pédagogiques soit présenté, afin de toucher le plus grand nombre et montrer par là, la richesse, la diversité et la complexité que recouvre cette notion de Culture Tsigane.
A travers les arts plastiques, le spectacle vivant, le conte, la musique ou encore la littérature... des « artistes du Voyage » se donnent à voir, ils révèlent ainsi leur parcours et leur sensibilité, mais également leur combat pour la reconnaissance et l’égalité. Ce festival est porteur de messages forts, on peut vraisemblablement parler d’une implication sociopolitique de la part des artistes engagés. Il est toutefois essentiel de reconnaître en premier lieu la valeur artistique de
leur travail, nombre de ces artistes participants au festival sont de renommée nationale, voir européenne. Selon nous leur valeur artistique et humaine est d’autant plus grande qu’elle se trouve au service d’une cause. C’est aussi, bien sûr, une manifestation ouverte à toutes les personnes « gadjé » (non Voyageuses) empruntes de cette culture et qui, par leur art ou par leurs compétences, souhaitent partager cette connaissance et cette passion avec le public.
Forum : « Voyage choisis – voyages subis et le mur de Schengen » Avec Gabi Jimenez (ADVOG), la Cimade, le Collectif CLASSES, Raddho Diaspora et Sophie Hassid (Avocate). Mai 2011 Mairie du 8ème arrondissement de Lyon
Exposition « Gitans vos papiers ! » Gabi Jiménez, peintre-plasticien / artiste associé - Visite guidée avec l’artiste. Mai 2011- Atrium de la mairie, Lyon 8
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Il convient néanmoins de rester vigilant, il ne s’agit pas pour nous de multiplier concerts et scènes artistiques prestigieuses au sein d’Itinérances Tsiganes, mais au contraire il nous apparait fondamental de nous interroger continuellement sur la pertinence du projet quant à notre objectif premier : provoquer la rencontre et l’échange, et cela quel qu’en soit la teneur.
• Itinérances Tsiganes est un festival qui doit s’adresser au plus grand nombre. Initiés et militants, familles et scolaires, gens de la culture ou politiques… habitants des villes-centres, des quartiers dits sensibles, ou des zones rurales… et avant tout familles du Voyage. Le festival est de ce fait un travail partenarial, le réseau de partenaires se développe d’années en années, nous comptons en 2011 plus de 16 lieux ou structures partenaires. Il est devenu essentiel pour nous de fidéliser les partenariats existants au fil des éditions et d’en développer d’autres, sur le territoire régional, voir national. Diversifier l’offre culturelle et les lieux partenaires nous permet d’assurer l’accès de cette connaissance au plus grand nombre. Ainsi par ce festival, chaque année des associations de Voyageurs, des associations de défense des Droits, ainsi que des artistes s’unissent pour faire connaître l’histoire, la culture et faire valoir les droits de nos co-citoyens français et européens.
Spectacle de sensibilisation à la culture manouche Nomad’s Land Médiathèque Francheville et écoles de l’aggo…
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Temoignage
« Ce festival sert à faire connaître les Voyageurs,
à faire connaître leur culture et leur mode de vie. On présente leur travail, leur savoir-faire, leur artisanat… comme les peintres ou les sculpteurs que l’on invite … Notre but c’est aussi de faire voir que chaque Voyageur a sa personnalité, sa culture et ses traditions : autant le manouche qui joue de la guitare, que la danseuse catalane ou que le yéniche et son accordéon… Jouer d’un instrument c’est plus que cela… comme le temps où nous étions au bord d’un feu nous partagions nos souvenirs, les vieux racontaient leurs histoire du temps passé, de la guerre, de la vie du voyage… On fermait les yeux et on revivait ensemble ces moments de joie et de peine.
C’était cela notre richesse ! » Martine Duculty, VoyageuseMartine Duculty, VoyageuseMartine Duculty, VoyageuseMartine Duculty, Voyageuse....
Objectif général :
� Privilégier les moments de Rencontres et d'échanges, favoriser la connaissance de l’Autre et ainsi lutter les discriminations
Objectifs spécifiques :
� Combattre et vaincre les préjugés et discriminations faits aux Gens du Voyage et
aux Roms.
� Présenter la richesse et la diversité de la culture Tsigane : un festival
pluridisciplinaire
� Privilégier les moments de rencontres et d'échanges, favoriser la connaissance de
l’Autre.
� Maintenir un réseau de partenaires diversifié et accroitre la fréquentation.
� Diversifier les publics et toucher a fortiori les Gens du Voyage
� Donner au festival une valeur artistique et une place dans l’offre culturelle
Lyonnaise
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La mise en œuvre : thématique, organisation, partenariats Le festival est organisé et coordonné depuis 2006 par la Maison des Passages et l’ARTAG. Une fois la thématique de l’année arrêtée, les organisateurs s’entourent de partenaires aussi bien dans la construction que l’opérationnalité.
Une thématique Chaque année, l’équipe détermine un thème de programmation, une problématique qui deviendra la ligne directrice du festival. Pour exemple, en 2010 le festival s’est associé au projet national « Une Mémoire française. Les Tsiganes pendant la Seconde guerre mondiale : 1939-1946 » à l’occasion des 70 ans de l’Internement des Tsiganes en France. L’objectif de cette cinquième édition était de mettre les "voyages" et ses différentes réalités (nomadisme, errance, exil...) au cœur du festival avec pour interrogations : le voyage choisi ou subi, la richesse que représentent les voyages, les menaces qui pèsent sur ce mode de vie premier... Par le sous titre «Les voyages, un autre usage du monde», le festival a invité le public à une découverte et à une réflexion sur ses rapports aux "voyages" et aux "Voyageurs" et cela en compagnie de nombreux artistes et spécialistes de la question.
Organisation
Soirée d’Inauguration du festival “Les voyages : un autre usage du monde”, avec François Maspero (Ecrivain), Franck Sicler (Président de l’ARTAG) et Klavdij Sluban (Photographe) Vernissage de l’exposition Balkans-Transit de Klavdij Sluban Mai 2011 - Médiathèque du Bachut, Lyon 8
Equipe et répartition 2011 : - Présidence / Nadine CHOPIN (Maison des Passages), Franck SICLER (ARTAG) - Direction / Bruno GUICHARD (Maison des Passages), Xavier Pousset (ARTAG) - Programmation et coordination / Aurélie AMIROUCHE (ARTAG), Nadia SEBIHI (Maison des Passages - Communication et contact presse / Floriane GRELOT et Nadia SEBIHI (Maison des Passages) - Social, éducatif et liens Voyageurs (équipe ARTAG)/ Gaëlle BERNAD, Adeline BOIT, Damien CHARTIER, Sabrina DA SILVA, Nathalie FOURTIER, Anne GRENIER, Catherine MARTIN-SISTERON… - Technique / MARCEL BEAUVOIR (Maison des Passages) - Communication Web / Camille FAVIER (Maison des Passages) - Comptabilité et Trésorerie / MARCEL BEAUVOIR
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Il ne faut pas oublier ‘les amis du festival’, qui participent depuis sa création au développement d’Itinérances Tsiganes de par leur présence régulière, leur communication et leurs retours toujours encourageants…
Partenariats L’équipe du Festival privilégie les partenariats sur la durée afin de créer une dynamique dans différents quartiers de Lyon et dans son agglomération. Ces lieux partenaires sont un soutien précieux pour le maintien du festival.
Les partenaires du festival sont de plus en plus nombreux et variés d’années en années : associations, structures d’accueil et d’animation, lieux culturels ou encore communes et institutions… En s’associant au festival Itinérances Tsiganes les partenaires contribuent à la valorisation de la culture Tsigane et à la reconnaissance même des Gens du Voyage. Cela donne une plus grande visibilité aux problématiques abordées et par leur diversité tant géographique que thématique, ils favorisent la rencontre entre les publics.
Financeurs Le festival a été soutenu financièrement par : L’ETAT (DRAC) – le Département du Rhône - la Ville de Lyon - la Région Rhône-Alpes - la Fondation FACT.
12 Partenariats régionaux Festival de Contes, L’AMAC Festival Fort en Bal(l)ade, Feyzin, Festival Flamenco Lyon, association Flamenco y mas Festival Mémoires et Cultures Tsiganes, La Chaufferie (38) Association pour la Promotion en Milieu Voyageur, Bourgoin (38) Festival Printemps d’Europe, Europe et cies Mairie du 1er arrondissement de Lyon, Mairie du 8ème arrondissement de Lyon, Médiathèque IRIS, Francheville, Médiathèque Jean Prévost, Bron, Médiathèque du Bachut, Lyon 8ème, MJC St Just, Lyon 5ème
Partenariats nationaux FNASAT-GDV, (Fédération nationale des associations solidaires d'action avec les Tsiganes et les Gens du voyage), Paris Association Départementale Voyageur -Gadjé (ADVOG), Pontoise (95) Les Etudes Tsiganes, Paris
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Fréquentation sur les Animations et actions de sensibilisation
Spectacle de sensibilisation à destination des Scolaires : 3 écoles 245 élèves 10 accompagnants Ateliers artistiques à destination des enfants du Voyage 2 terrains de Gens du Voyage 37 enfants et adolescents 14 parents 5 accompagnants
= 282 enfants (écoles et terrains d’accueil)
Programmation et fréquentation :
Pendant le Festival Itinérances Tsiganes, des interventions artistiques ont été assurées par le plasticien Gabi Jiménez sur les terrains auprès d’enfants du voyage. Le festival a également proposé des moments de sensibilisation auprès d’écoles de l’agglomération lyonnaise avec la famille Diab et le spectacle de vie.
Fréquentation totale du public sur le festival = 16 960 personnes
Enfants, adolescents, adultes, tous publics dont les Gens du Voyage
24 Manifestations 2 expositions photographiques 1 exposition de peinture 1 exposition Bande-Dessinée 3 vernissages d’exposition 1 table ronde 1 forum 1 « conférence-rencontre » d’artiste 3 concerts en intérieur 3 spectacles en extérieur 1 spectacle en intérieur 1 représentation de théâtre 4 sensibilisations dans les écoles 2 ateliers sensibilisation sur terrains d’accueil
12 Lieux Atrium, Mairie du 8ème arrdt de Lyon Espace citoyen, Mairie du 8ème arrdt de Lyon Festival Fort en Bal(l)ade, Feyzin Maison des Passages, Lyon 5ème Médiathèque du Bachut, Lyon 8ème Médiathèque IRIS, Francheville Médiathèque Jean Prévost, Bron MJC St Just, Lyon 5ème
Palais Bondy, Lyon 5ème Place du marché des Etats Unis, Lyon 8ème Salle des expositions, Mairie du 1er arrdt de Lyon Médiathèque de l’Abbaye (Grenoble-38)
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� Si vous souhaitez connaître la programmation, le contenu et la fréquentation pour
chaque évènement demandez-nous le Bilan général du Festival 2011.
Conclusions- retours publics et partenaires :
Cette année, nous avons encore eu une très belle édition du Festival Itinérances Tsiganes
avec une programmation qui a grandement intéressé le public, presque 17 000 personnes
sur le mois de Mai 2011 et de nombreux retours très positifs.
En ce qui concerne la fréquentation,
les fidèles de la Maison des Passages
et de l’ARTAG se sont déplacés une
nouvelle fois, toutefois nous avons vu
un nouveau public se rendre sur les
concerts et vernissages des
expositions. Ce bilan est positif et
encourageant pour la reconnaissance
du festival, de sa programmation, et
des moyens mis en place pour sa
réussite.
Ce constat renforce l’utilité
incontestable du festival et l’envi des organisateurs à le développer. La programmation
2012 est d’ors et déjà en cours de réflexion.
Points de blocage et perspectives : Un festival plus soutenu et reconnu : Une des difficultés rencontrées lors de cette cinquième édition réside, une nouvelle fois,
dans le manque de soutien financier. Au regard de l’ampleur du festival, cette année
encore les subventions allouées nous ont tout juste permis de payer les artistes et
intervenants. Les salariés mis à disposition par les deux associations (équivalents un
poste à temps plein sur 6 mois) sont supportés par celles-ci.
Années après années, cette carence entrave le développement du festival, et notamment
en terme d’animations socioculturelles à destination des Gens du Voyage et des scolaires,
mais ceci altère également la visibilité et la pérennité du festival. Car il s’agit bien d’un
festival qui souhaite rester pluridisciplinaire, avec des invités et des artistes de qualité,
reconnus ou méconnus, porteurs de causes et de sens, mais des artistes avant tout.
Concert de Rumba gitane par Fuego de Rumba Maison des passages, Lyon 5.
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Ce manque de soutien, malgré le développement que connait le festival sur la région en
termes de fréquentation, de partenariats, et de programmation, dénote une certaine
déconsidération à l’égard de l’art dans la culture tsigane.
Compte tenu de nos moyens humains, logistiques et financiers actuels, notre décision
pour cette édition 2012, portera certainement vers une réduction de la programmation.
Un public plus métissé :
L’objectif est toujours de renforcer les actions à destination des Gens du Voyage,
ateliers et actions de sensibilisation, tout en s’assurant de leur présence dans les actions
destinées au ‘grand public’, et cela dans un souci de rencontre et d’échanges. En effet,
Itinérances Tsiganes est un festival qui s’adresse au plus grand nombre, mais cet
événement doit s'adresser particulièrement aux Voyageurs, leur participation est
essentielle. Cet objectif n’est, à ce jour, pas encore tout à fait atteint, au regard de la
fréquentation des Gens du Voyage sur l’ensemble des évènements, même si au fil des
années cela se développe...
Les salariés de l’ARTAG, en passant l’information en amont sur les terrains du
département et en échangeant avec les familles, ont pu relever un véritable intérêt de
leur part, une envie de participer aux soirées… allant même parfois jusqu’à une certaine
attente « de la quinzaine tsigane »…
Ce festival peut être appréhendé par certains Voyageurs comme une reconnaissance de
leur culture, de leur histoire et de leur identité. Même si les Gens du Voyage sont loin de
tous revendiquer pleinement cette culture, il n'en reste pas moins que beaucoup
apprécient ces initiatives et reconnaissent en elles, l’opportunité de la rencontre et de
l’échange.
Nous devons donc nous questionner face à ces constats. Plusieurs facteurs de blocages
ont déjà été identifiés :
• Le choix de la période de réalisation du
festival est, entre autres, une décision
délicate, qui doit être rediscutée avec
les Voyageurs pour s’assurer de leur
présence. Nous sommes pris en porte-
à-faux entre la nécessité d’effectuer les
animations sur terrains et les spectacles
en extérieur sur une période clémente,
tout en prenant en compte les grands
départs des Voyageurs sur les
pèlerinages et foires d’été, et cela dès
le mois de mai.
Ateliers artistiques à destination des enfants du voyage de Gabi Jiménez Mai 2011 - Aire d’accueil de Saint-Bonnet-de-Mure
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• La localisation des lieux partenaires, à proximité des lieux de vie des familles et
souvent en périphérie des villes, est également un facteur qui peut être décisif dans la
venue des Voyageurs, facteur que nous prenons en compte depuis plusieurs années
dans le choix de nos partenariats.
• Il est également important d’associer un nombre significatif de Voyageurs dès la
construction de la programmation et de constituer des groupes de travail diversifiés.
En effet, nous constatons que les Voyageurs qui se sont appropriés le festival et qui y
participent activement restent les mêmes personnes d’années en années.
Ainsi, si nous souhaitons assurer un contenu plus adapté et une adhésion pérenne des
Voyageurs, leur participation doit être effective, aussi bien dans l’élaboration du
contenu, que le choix de la programmation, l’organisation et la réalisation des
évènements.
Ainsi pour l’édition 2012, plusieurs réunions de programmation ont été organisées avec
des Voyageurs début septembre, afin de construire ensemble cette prochaine
programmation.
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ACCOMPAGNEMENT DE VOYAGEURS DANS DES PROJETS CULTURELS :
Elaboration d’une soirée de témoignages : « Voyage de la mémoire des Gens du Voyage au camp
d’Auschwitz- Birkenau »
Projet :
Ce projet entièrement construit par les Voyageurs fait suite au Voyage de la Mémoire organisé le 17 novembre 2010 par l’amicale des déportés d’Auschwitz, pour visiter les camps d’Auschwitz et Birkenau, voyage effectué en compagnie de Monsieur Benjamin Orenstein, témoin et survivant. Ainsi, 6 Voyageurs de l’ARTAG et un accompagnateur de l’ARTAG ont été invités par Mr Alain PARTOUCHE.
⇒⇒⇒⇒ Il a été décidé dès la constitution du groupe d’organiser en retour du voyage des actions de témoignages et de passage de relais, ainsi une première soirée de restitution a été organisée par les Voyageurs et l’ARTAG début 2011.
Objectifs :
• Informer les Voyageurs sur cette page de l’Histoire
• Faire un retour de ce voyage aux familles qui n’ont pas pu ou voulu partir cette année
• Informer les partenaires et grand public sur cette mémoire et sur l’importance de la reconnaissance de ce pan de l’histoire
• Que les Voyageurs, jeunes comme moins jeunes, s’approprient cette partie de leur histoire,
• Réorganiser dans l’avenir un même type de voyage à destination des Gens du Voyage et qu’il soit monté par des Gens du Voyage
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Participants :
• 6 Voyageurs participants et organisateurs : Stéfanie KEBIR - Vanessa BAUGE - Champion MEINHARD- Madeleine MEINHARD - Noël FABULET- Louis MEINHARD.
• 1 Voyageur extérieur aux participants : Thérèse BAUGE présente sur l’ensemble du projet (amont- aval)
• 1 Coordinateur pour l’ARTAG : la chargée de mission culture et communication
• 2 Voyageurs en soutien technique lors de la soirée : Eddy GANIER – Freddy BAUGE • Equipe ARTAG en soutien lors de la soirée : communication et organisation buffet • Mise à disposition de fonds d’archives par l’historien Jacques SIGOT.
Répartition et organisation du travail : Durant les 16 réunions et groupes de travail, le groupe de Voyageurs a totalement mené et/ou pris part à :
o l’écriture du projet avec les objectifs à atteindre, le contenu de l’évènement, le rétro planning…
o la recherche historique, o l’organisation (recherches de
salles, visites, recherches équipements et sonorisation, achats et préparation du buffet, aménagement salle…
o la réalisation technique, o la communication et la diffusion, o l’animation de l’évènement.
Ce travail a été animé et coordonné par la chargée de mission culture de l’ARTAG.
Communication :
• Réalisation avec les Voyageurs d’une affichette d’invitation pour cette soirée + deux affiches
• Réalisation d’un e-mail d’invitation • Diffusion large :
- par les Voyageurs (sur les terrains- entourage familles- paroisses…) ; - par l’ARTAG
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o mailing liste o distribution sur les terrains par l’équipe o mobilisation adhérents ARTAG o envoi information presse
Réalisations et contenu de la soirée :
• Un discours d’introduction préparé avec le
Voyageur qui présentait la soirée.
• Un film à partir d’images et de films recueillis lors de
cette journée, avec une musique rajoutée
(L’Holocauste oublié de Retcha) film diffusé au cours
des interventions historiques
• Une présentation orale historique de ce qui a été vu
et entendue lors de la visite, puis appris lors de nos lectures sur la situation des
Tsiganes dans ce camp et plus particulièrement sur
le génocide tsigane (Samudaripen).
La présentation historique s’est décomposée en 6
interventions afin que chacun ait un texte à
présenter.
• Un power point accompagnant les propos
• Une intervention de l’historienne Claire AUZIAS
Très vite la nécessité de faire participer un(e) historien(ne) s’est fait ressentir, en effet la totalité du groupe souhaitait être vigilent sur :
� la pertinence quant au choix des faits historiques avancés pour une telle soirée : informer sur les spécificités du traitement des Tsiganes aux camps d’Auschwitz-Birkenau et plus généralement sur le Samudaripen vécu dans l’ensemble de l’Europe
� la crédibilité historique des interventions : aucun n’est historien, seul une des Voyageuse participante à suivi un cursus universitaire en Histoire, il fallait pour se rassurer et être crédible face au public, venu aussi s’informer, que les faits avancés soient cautionnés par un historien.
� Le choix a donc été porté rapidement par l’ensemble des Voyageurs sur Claire AUZIAS, historienne spécialisée sur cette partie de l’histoire et maitrisant l’histoire des pays de l’Est. En effet les ouvrages de Claire AUZIAS ont grandement contribué à la connaissance et la vulgarisation auprès du grand public du génocide tsigane, le Samudaripen, et le sort global qui leur a été réservé dans de nombreux camps à l’Est. Les Voyageurs l’ont invité à participer à cette soirée, invitation qu’elle s’est empressée d’accepter du fait que « se soit les Voyageurs eux-mêmes qui soient à l’initiative de ce projet ».
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• Une exposition photo + textes (7 panneaux), composée des images capturées lors
de notre visite + images recueillies lors de nos recherches et de textes écrits.
• Une table de presse avec fonds spécialisé sur la question de l’Internement en
France et du Samudaripen.
• Un article de témoignages écrit « à chaud » avec les Voyageurs en retour du
voyage sur les impressions et le vécu de chacun, article qui a été exposé lors de la
soirée
• Un article de témoignages et remerciements à l’égard de Messieurs Alain
Partouche et Benjamin Orenstein, écrit en retour par une Voyageuse et publié en
juin 2011 dans la revue « Mémoire Vive » éditée par l’Amicale des anciens déportés
d’Auschwitz-Birkenau.
Public et retombées :
- Plus de 70 personnes - Tous publics : Gadjé - Voyageurs- étudiants- partenaires- familles - Retours :
• Très bons retours du public • Très bons retours des
partenaires et du lieu partenaire : le Centre Social Grand Taillis à Bron
• Très bons retours des participants avec volonté de reproduire ce genre d’évènements, notamment à destination des publics scolaires.
Perspectives – suites : Suite au voyage du 17 novembre 2010 et de sa soirée de restitution, l’ARTAG a été conviée à participer à un autre Voyage de la mémoire en Pologne. Un voyage de quatre jours organisé à l’initiative de l’UEJF, auquel se sont joints la FNASAT-GDV, l’UFAT et l’ANGVC, ce voyage a eu lieu les 17-18-19- et 20 mars 2011.
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« VOYAGE DE LA MEMOIRE - CONCERT DES MEMOIRES »
Voyage en Pologne du 16 au 20 MARS 2011
Projet : La question de la mémoire est délicate dans les communautés tsiganes parce que le rapport à la mort y est particulier : la coutume veut que l'on n'évoque plus la mémoire des disparus. Les questions de mémoire sont aussi complexes parce que le mode de vie nomade et la tradition orale compliquent la généalogie, tandis que les difficultés de scolarisation, d'alphabétisation et de structuration des communautés compliquent la transmission nécessaire au travail de mémoire. On chiffre généralement entre 200.000 et 500.000 le nombre de Tsiganes ayant péri durant la seconde guerre mondiale. Aujourd'hui, les représentants des associations tsiganes, notamment ceux de la FNASAT, de l'UFAT, et de l’ANGVC, ont sollicité l'Union des Etudiants Juifs de France pour entamer un travail de mémoire en commun qui se concrétiserait par un voyage de la mémoire en Pologne. Ce projet associant deux mémoires spécifiques, la mémoire de la Shoah et la mémoire du génocide des Tsiganes, permettra de mettre l’accent sur la prévention universelle de tous les génocides tout en affirmant la spécificité de chacun.
Objectifs :
- Visiter et de s’informer sur l’histoire de l’holocauste et du Samudaripen en compagnie d’historiens et d’intellectuels spécialisés sur l’Holocauste et le Samudaripen, et de responsables associatifs
- Former des témoins des communautés juives et tsiganes - Récolter des témoignages et produire des outils : une réalisatrice à participer aux
quatre jours de voyage, de visite et de rencontres, pour la réalisation d’un film.
Organisateurs L’UEJF , la FNASAT, l’UFAT, l’ANGVC
© Alain Keller
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Participants - témoins L’ARTAG a donc proposé en priorité aux Voyageurs participants au 1er voyage et aux
Voyageurs membres du conseil d’administration de participer à ce second projet. Ainsi,
une des Voyageuse Stéfanie KEBIR a pu repartir accompagnée de Gaëlle BERNAD, agent
de développement de l’ARTAG.
Ce voyage comptait dans sa délégation des représentants de l’UEJF, de la FNASAT, de
l’UFAT, de l’ANGVC, de l’ASNIT, des voyageurs, deux réalisateurs, un photographe, une
guide et Benjamin Orenstein (rescapé d’Auschwitz).
Contenu et le déroulement du voyage : Ce voyage s’est déroulé du 16 au 20 mars 2011 et a été ponctué de nombreuse visites et
rencontres.
Durant l’ensemble du voyage, Anna PITOUN et Patrick CHAUVEL ont filmé dans le but de
réaliser un film documentaire pour rendre le voyage visible à grande échelle.
Après une arrivée à Varsovie, le premier jour a été
marqué par la visite du camp d’extermination de
Tréblinka. Une commémoration a eu lieu et
durant celle-ci de nombreux témoignages,
poèmes et chants juifs, yidiche, rom et
« tsiganes » ont été lu.
La seconde journée a commencé avec un
échange entre les différents membres de la délégation afin de présenter chaque
participant et de comprendre les objectifs du voyage.
Nous nous sommes rendus avec Benjamin Orenstein sur le camp Auschwitz-Birkenau.
La journée a été conclue par la réception de notre délégation au musée Juif de Galicie à
Varsovie en présence du consul de France à Cracovie, de la Rabbine de Cracovie, du
directeur du musée, de la chargée de minorité pour le Voïvod et d’étudiants ROMS de
Pologne. Cette soirée fut terminée par une soirée culturelle avec des musiciens juifs et
des artistes faisant parties de notre délégation (Milina Kartowski, Armelle Audigane, Gabi
Jiménez).
La troisième journée fût consacrée à la visite du
musée d’Auschwitz et du pavillon tsigane. Puis,
après avoir regagné Varsovie, nous avons pu
participer au dîner de Chabbat suivi par un échange
entre les membres de la délégation sur les moments
© Alain Keller
© Alain Keller
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forts des deux dernières journées et sur le devoir de mémoire.
La dernière journée a été consacrée à la visite du ghetto de Varsovie.
La soirée s’est conclue par le témoignage de Benjamin Orenstein suivi d’échange entre les
membres de la délégation sur le devenir du film et les actions à développer.
Après le retour en France, Anna PITOUN s’est attablé au montage du film « Pologne aller-
retour ». Gaëlle BERNAD et Stéphanie KEBIR sont retournés à Paris au mois de Juin afin
de valider le montage du film.
Perspectives - suites : L’ARTAG a été conviée par le Conseil Général à un nouveau voyage de la mémoire aux
camps d’Auschwitz-Birkenau, en janvier 2012, ainsi
deux Voyageurs de Saint-Genis Laval ont pu partir
en compagnie de Monsieur Orenstein et d’autres
témoins qui accompagnaient ce voyage.
Une nouvelle soirée de témoignage devrait
s’organiser courant 2012 avec tous les Voyageurs
qui ont pu participer à ces évènements mémoriels
ces deux dernières années et avec le support du film réalisé par Anna Pitoun, « Pologne
Aller-Retour ».
Temoignage
«««« Ce travail a été fait en mémoire de nos parents, eux qui ont vécu
l’époque de la guerre et nous l’ont fait revivre à travers toutes les histoires qu’ils nous contaient. A travers eux on appris ce qu’était la misère, la peur et la faim… On essaye ainsi de transmettre à nos enfants une nouvelle fois cette histoire. J’étais heureuse d’apprendre que des personnes juives souhaitaient partager ce moment avec nous. On a été réunis dans ces camps de concentration, on a été réunis à nouveau dans ce voyage. Pour ce voyage de commémoration nous sommes repartis ensemble pour rendre hommage à tous ces Voyageurs, ces juifs et toutes les autres
victimes des camps de concentration. » Martine Duculty, VoyageuseMartine Duculty, VoyageuseMartine Duculty, VoyageuseMartine Duculty, Voyageuse....
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LE CENTRE DE DOCUMENTATION SPECIALISE :
En 2004, l’ARTAG a mis en place un centre de documentation spécialisé autour de la
thématique des Gens du Voyage et des Roms au sein même de ses locaux.
Constitution, gestion et développement d’un fond documentaire accessible aux étudiants
et toutes autres personnes désireuses de connaître la culture Tsigane.
Les demandes concernent dans un premier temps une recherche d'informations
générales sur les Gens du Voyage et les structures associatives qui les accompagnent,
puis se resserrent autour d'un thème plus précis.
� Il est important de souligner que le centre de documentation de l’ARTAG est l’unique fonds spécialisé culture Tsigane sur la région Rhône-Alpes. Paradoxalement, malgré la demande et l’aménagement dans de nouveaux locaux en 2010, le centre de documentation ne peut suffisamment se développer à défaut de financements.
Enrichissement du fonds documentaire : Les parutions sur les Gens du Voyage; articles, ouvrages et documents vidéo sont de plus en plus nombreux. Les tâches de recensement des parutions, ce que l'on nomme veille documentaire ; d’acquisition quand le budget le permet ; de classement, puis de diffusion de l'information auprès de l'équipe et des Voyageurs peuvent rapidement être fastidieuses. Ce travail de veille documentaire permet, outre de constituer le fonds documentaire, de se tenir informé des récentes publications dans tous domaines concernant les Gens du Voyage. La veille documentaire est fortement enrichie par la médiathèque Etudes Tsiganes, laquelle diffuse une lettre mensuelle, mais aussi par les échanges qui peuvent se faire entre les associations du réseau documentaire national.
• Cette année nous comptons 12 acquisitions (dons, achats, service presse): romans, revues spécialisées, ouvrages thématiques, DVD, CD...
• Les acquisitions qui viennent enrichir le centre de documentation se font au gré des demandes et parfois sur recommandations de la part des Voyageurs et associations spécialisées.
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Ouverture au public :
L’accueil se fait toujours sur rendez-vous. En 2011, 18 personnes ont été reçues. Le public qui a fréquenté le centre de documentation est réparti de la façon suivante :
• 85 % d'étudiants • 5% de partenaires (secteurs de l'enseignement et du culturel), • 10% de Voyageurs.
Entretiens & (In)formations :
⇒ Lorsque l’on reçoit des personnes, au-delà du conseil et de l’orientation, il n’est pas rare d’accorder des entretiens individuels ou collectifs aux étudiants et partenaires.
⇒ Ces entretiens portent non seulement sur des demandes d’informations sur l’histoire, la culture, la scolarisation, la législation… mais également sur nos méthodes de travail et d’organisation interne.
Le centre de documentation et les Gens du Voyage :
Le projet mis en place par l’ARTAG autour de la mise en circulation d’une unité mobile type Bibliobus spécialisé a pu se déplacer en 2009 sur différents terrains dans le cadre des animations adultes, mais ce projet de bus multimédia a dû être arrêté en 2010 et ce par manque de personnel. Néanmoins, dans sa mission de passerelle, l’ARTAG a effectué sur 2011 un accompagnement ponctuel de bibliobus ou de médiathèques qui se déplacent sur les terrains, telle qu’avec la ville Chassieu ou de Francheville, ou encore de Saint-Genis Laval. Toutefois, le projet de l’ARTAG se voit complémentaire, car il se tourne sur un fonds spécialisé autour de l’histoire et de la culture tsigane, notre fonds étant en partie déjà constitué et la demande étant présente.
⇒ Au sein de notre centre de documentation, nous avons tout de même pu garantir sur 2011 quelques actions « prêts et découvertes » (8 prêts) autour de la culture tsigane auprès de jeunes et des adultes, à travers le prêt de livres et d’autres supports (journaux, vidéo, musique...).
⇒ Les personnes ont emprunté soit via leur visite à l’ARTAG (venue liée à leur domiciliation, rendez-vous avec leur référent, ou chargés de mission…), soit par le biais des agents de développement qui sur demande apportaient des documents sur le terrain.
Constats : Le centre n’est pas encore assez fréquenté par les familles du Voyage et cela pour trois raisons :
• éloignement du centre de documentation par rapport aux lieux de vie, • méconnaissance de ce service de la part de la majorité des familles, • fonds documentaire pas toujours adapté compte tenu de la maîtrise de l’écrit
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Pôle Développement social
// LES ANIMATIONS SOCIO-
EDUCATIVES
L’ARTAG développe des animations sur les aires d’accueil et sur les terrains sédentaires,
destinées aux enfants. Ces animations se déclinent en deux actions :
L’animation enfants
L’accompagnement à la scolarité
L’ANIMATION ENFANTS
L’animation enfants a pour finalité de favoriser l’ouverture sur l’extérieur, de lutter
contre l’isolement des familles et de valoriser l’accès aux savoirs et à la scolarisation.
Elle a permis de mettre en œuvre des activités ludiques accessibles aux enfants et leur
famille résidant sur le département du Rhône. Ces animations plaisent beaucoup aux
enfants et aux familles.
Elle permet d’inscrire l’intervention de
l’animation dans un cadre de coéducation en
associant les parents dans l’animation des
séances. En effet, les parents sont très
présents et certains d’entre eux participent
aux animations, l’idée pour nous est de les
associer davantage. Elle favorise aussi la
connaissance mutuelle des familles et des
acteurs locaux dans le but de faciliter leur
inscription dans des structures locales.
Méthodologie :
La mise en place des animations s’appuie sur la proximité que nous entretenons avec les
familles. Pour réaliser celles-ci, nous procédons selon différentes phases entre la première
rencontre des familles jusqu’à leur inscription aux activités de loisirs de proximité.
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- Phase 1 : Médiation : Dans le cadre de la mission de médiation, l’agent de
développement et/ou le chargé de mission « scolarisation-animation », évalue la
pertinence d’une intervention socioéducative auprès des familles.
- Phase 2 : Animations sur le terrain : En général, lors d’un premier contact avec de
nouvelles familles, ou lorsque les familles sont résistantes à se tourner vers
l’extérieur, la première étape est l’organisation de séances d’animation sur leur
lieu de vie. Celles-ci permettent de proposer une offre de loisir adaptée et surtout
d’établir un lien de confiance avec les familles en intégrant les parents et les
enfants.
- Phase 3 : Prise de contact avec les acteurs locaux : Au sortir de ces premières
séances, la demande des familles est clairement identifiée. L’ARTAG prend contact
avec les acteurs locaux afin de connaître leurs offres de loisirs, leurs
programmations et la disponibilité au niveau des effectifs.
Chacune des phases suivantes peut être suffisante pour atteindre directement
l’objectif fixé, c'est-à-dire que les familles puissent bénéficier d’une offre de loisir sur
le secteur. Toutefois, comme il est indiqué dans le
tableau 6, les meilleurs résultats s’obtiennent
lorsque l’ensemble des phases suivantes sont
respectées.
- Phase 4 : Orientation : L’ARTAG propose les
animations locales qui répondent aux attentes
des familles et les oriente vers la structure.
- Phase 5 : Accompagnement des familles vers
les acteurs locaux : L’ARTAG accompagne
physiquement les familles vers les structures
locales.
- Phase 6 : Accompagnement des acteurs locaux vers des familles : Pour faciliter
l’inscription des voyageurs dans les structures locales, nous demandons à ce que
les acteurs locaux viennent à la rencontre des familles sur leur lieu de vie.
- Phase 7 : Co-animation sur le terrain : L’ARTAG et l’acteur local co-construisent des
actions d’animation avec les familles sur leur lieu de vie.
- Phase 8 : : Co-animation dans la structure locale : L’acteur local et l’ARTAG co-
construisent des actions d’animation avec les familles dans la structure locale.
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- Phase 9 : Participation : Les familles participent aux animations proposées sur le
secteur.
Outre l’intégration dans le tissu local, l’animation est un bon outil de sensibilisation à la
question de la scolarisation. Les deux exemples qui suivent illustrent que l’espace de
convivialité créé par une action de loisir permet d’échanger plus facilement avec les
parents, les enfants et d’amener progressivement les plus réticents à l’idée d’intégrer une
école sur la commune :
Parole de Voyageuse en octobre 2011, sur l’aire d’accueil de la CCVG à Brignais : « Vous
vous souvenez quand vous êtes venus à St Genis Laval avec le camion pour les jeux, ma fille
était venue plusieurs fois, et bien avant elle ne voulait pas aller à l’école, elle avait 5 ans et
n’était jamais allée à l’école et bien depuis elle y va et elle aime ça ! C’est grâce à vous… ».
Sur l’aire de Craponne le support de l’animation a permis la scolarisation de trois enfants :
deux en maternelle et un en primaire, alors qu’ils n’avaient jamais fréquenté d’école
auparavant.
Les objectifs pour 2011 se sont articulés autour de quatre axes :
• Favoriser l’accès aux loisirs et le lien social pour les enfants et leur famille
• Prendre en compte la dimension « famille » en développant des animations où
parents et enfants sont présents avec une attention forte à la place des parents
• Construire, développer les partenariats avec les structures en mettant en place
des actions communes sur et en dehors des lieux de vie des Gens du Voyage.
• Accompagner l'inscription des familles dans des structures implantées sur les
communes concernées.
Nos moyens :
- Un camion aménagé en salle d’activité. Il nous permet d’intervenir sur l’ensemble
du département du Rhône.
- Deux animateurs salariés en Contrat d’Engagement Educatif. Ils assurent la mise
en place de temps d’animation et des sorties de proximité.
- Un coordinateur des actions « animation ». Il fait le lien avec les agents de
développement, les familles et les animateurs pour concevoir et développer une
programmation adaptée à la demande des familles. Il encadre les deux
animateurs.
- Des subventions dans le cadre des CUCS, en fonction des territoires
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Acteurs et partenaires :
Selon la méthodologie expliquée ci-dessus, nous avons rencontré plusieurs acteurs
locaux. Certains sont devenus de réels partenaires avec lesquels nous avons co-construit
des actions d’animation pour les Gens du Voyage. (cf. tableau 6. ci-contre « L’ARTAG une
passerelle vers les structures locales d’animation ».)
Résultat :
Dans le cadre du centre social itinérant, nous avons mené de manière ponctuelle des
animations enfants/familles sur 17 territoires différents. Celles-ci ont rassemblé 562
personnes différentes. (cf. Diag. 7 et Tableau 8)
Diag. 7- Répartition des 562 personnes ayant participé aux Animations, en amont de l’inscription des voyageurs dans les structures locales.
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Tableau- 8- « Répartition du nombre de voyageurs (différents) ayant participé aux actions
d’animations de l’ARTAG en 2011 ».
LIEUX D'ACTION
PRESENCES AUX ANIMATIONS
ENFANTS JEUNES ADULTES
0-6 ans 6-12 ans 12-16 ans 16-18 ans H F
RILLIEUX 12 9 2 3 4 11
ST PRIEST 28 27 5 1 15 25
ST GENIS LAVAL 7 12 6 6 3 17
BRIGNAIS 18 49 6 3 20 10
VAULX EN VELIN 7 14 9 2 1 4
CALUIRE 6 5 3 0 0 3
CRAPONNE 9 6 1 0 2 4
DARDILLY 8 3 3 0 0 2
ECULLY 2 0 1 0 0 2
FRANCHEVILLE 6 1 0 0 3 3
GRIGNY 3 3 0 0 1 3
LYON FEYZIN 3 11 0 0 0 3
MEYZIEU 7 1 1 0 0 3
St LAURENT DE MURE 4 9 9 2 0 2
BELLEVILLE -ST JEAN
D'ARDIERE 5 7 3 2 4 3
TARARE 3 8 2 1 2 6
VENISSIEUX 12 15 7 1 3 4
TOTAL ANIMATION 140 180 58 21 58 105
562
Sur nos séances d’animation, la tranche
d’âge la plus représentée est celle des 6-12
ans, mais les plus petits (-6ans),
accompagnés de leurs parents, sont de plus
en plus présents (cf. diagramme 8 ci-
dessous). En général, le premier contact
avec les familles en termes d’animation se
réalise sur leurs lieux de vie. Cette première
étape est importante car elle permet de
mettre en confiance les familles et propose
la découverte d’une offre de loisirs avec
laquelle ils ne sont pas habitués et qu’ils peuvent retrouver à l’extérieur dans les centres
Animation aire d’accueil de Rillieux-la-Pape
Page 112
sociaux ou autres structures. Cette première étape est l’un de nos outils les plus
prégnants pour réaliser la passerelle vers les structures locales et les écoles. Pour ce faire,
nous observons très clairement à travers le tableau 6, que si les acteurs locaux viennent à
la rencontre des familles et que nous co-construisons l’action d’animation sur site puis
dans la structure, il s’en suivra une réelle intégration des voyageurs dans la structure
locale. (cf. diagramme 7).
Les tranches d’âge que nous avons plus de mal à sensibiliser sont les adolescents et les
jeunes adultes. Toutefois, en ciblant des sorties de loisirs de proximité, nous avons réussi
à construire avec eux des sorties auxquelles ils ont pleinement adhérées : patinoire,
bowling, boxe éducative…Les 13-18 ans représentent 14% des effectifs.
Avec le même état esprit, nous co-organisons avec les parents des sorties de proximité
avec une visée plus familiale : ferme pédagogique, parcours accro-branche, centre
équestre…
Les accompagnements vers les structures locales, ainsi que les sorties de proximité sont
privilégiés pour favoriser l’inclusion des voyageurs dans le tissu local.
Diagramme 7. Répartition des 180 voyageurs, accompagnés par l’ARTAG, ayant intégrées les structures locales en 2011.
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Le contrat Urbain de Cohésion Sociale (CUCS) :
Le contrat urbain de cohésion sociale est un
contrat passé entre l’Etat et les collectivités
territoriales qui engage chacun des
partenaires à mettre en œuvre des actions
concertées pour améliorer la vie
quotidienne des habitants dans les quartiers
connaissant des difficultés (chômage,
violence, logement..).
Sur l’année 2011, nous sommes intervenus
sur les aires d’accueil de : St Priest, Rillieux-
la-Pape, Saint-Genis-Laval et Vaulx-en-Velin.
Ces animations se font en partenariat avec
les structures locales telles que : les
médiathèques, les centres sociaux, les espaces culturels.
L’objectif est d’intégrer les voyageurs dans le tissu local et de les sortir de leur quotidien.
Pour illustrer l’une de ces actions, nous exposerons celle de Rillieux-la-Pape où un réel
partenariat a été construit. Durant toute l’année, nous avons mené des actions
d’animations en collaboration étroite avec le centre social de Rillieux. Les actions ont été
co-construites sur l’aire d’accueil et au centre
social. Les enfants et les parents ont investi la
ludothèque gérée par le Centre social. Des adultes
ont réalisé « le jeu du Niglo » sur la base d’un jeu
de l’oie qui retrace la vie des voyageurs et suscite
l’échange avec le « l’autre ». Ensuite ce jeu a été
exposé et utilisé dans le cadre de la fête de
quartier Semailles où l’ARTAG et le centre Social
présentaient leur action partenariale.
Trois voyageurs sont venus pour jouer et
rencontrer les autres familles du quartier.
Animation sur l’aire d’accueil de Rillieux-la-Pape
Avec la ludothèque
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L’ACCOMPAGNEMENT A LA SCOLARITE
Les enfants et les jeunes sont accueillis à partir de 14H dans le camion de l’ARTAG. Un
premier temps est proposé pour le travail scolaire. Nous aidons les enfants à s’organiser
dans les devoirs, à comprendre un exercice ou une leçon. Le deuxième temps est
consacré à des ateliers Ludo éducatifs.
Les objectifs :
•••• Favoriser l’acquisition des méthodes de travail
•••• Susciter et développer la curiosité des jeunes
•••• Offrir un espace de travail
•••• Valoriser les savoirs et savoir-faire des enfants
•••• Développer des liens avec les familles des enfants
Il s’agit d’actions d’aide aux devoirs, d’apports méthodologiques, d’activités culturelles.
Les familles trouvent un accueil, des conseils, un accompagnement dans les différentes
étapes de la scolarité et, si elles le souhaitent, peuvent s’impliquer dans les actions. Les
actions développées dans le cadre de l’accompagnement à la scolarité s’adressent aux
enfants et aux jeunes scolarisés, de l’école élémentaire au lycée.
Nous intervenons sur trois territoires différents : l’Aire d’Accueil de St Jean d’Ardière-
Belleville, le terrain communal de St Laurent de Mûre et l’Aire d’accueil de Lyon Feyzin
(Lyon7). Sur les deux premières l’accompagnement s’est déroulé sur toute l’année 2011
(année scolaire 2010-2011 et 2011-2012), alors que sur la dernière l’expérimentation n’a
débuté qu’en Novembre 2011.
TERRITOIRE ACCOMPAGNEMENT A LA SCOLARITE
Maternelle Primaire Collège
CLAS Belleville/St Jean
d'Ardière 7 11 5
CLAS St Laurent de Mûre 3 12 4
CLAS Lyon 7 2 6 2
TOTAL élèves différents /type enseignements 29 11
TOTAL d'élèves accompagnés 40
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Suite à notre réflexion dans le groupe de travail scolarisation Lyon7, nous avons déposé
un nouveau projet d’accompagnement à la scolarité en partenariat avec le Centre Social
de Gerland pour les enfants résidant sur l’aire d’accueil de « Lyon7-Feyzin ». L’Aire
d’accueil étant exceptionnellement peu occupée, seule deux séances ont eu lieu. Le bilan
de cette expérimentation sera établit en Juin 2012.
Sur l’Aire d’accueil de St Jean d’Ardière, dans le cadre de l’accompagnement à la scolarité,
deux conseillères pédagogiques de l’Inspection Académique sont venues rencontrées les
familles, afin d’échanger sur la scolarisation au collège. Malgré une scolarité continue au
premier degré, certaines familles préfèrent opter pour une scolarisation au Cned. Les
parents expriment leurs craintes liées à l’insécurité et au fait que le collège ne permette
pas « d’apprendre un métier ».
Parole de voyageur « quasi-sédentaire » recueillie sur l’aire d’accueil de St Jean d’Ardière
Belleville en Mai 2011 : « Avec le Cned, je n’aurais plus besoin d’aller le chercher à l’école, il
pourra me suivre et je pourrai lui apprendre le métier » « Si l’Académie refuse, je le mettrai
à l’école, mais j’essaye, c’est plus simple pour moi ». Son fils sera scolarisé au Cned
l’année suivante après validation de l’Académie de l’Ain.
En conclusion, il importe de souligner le réel investissement de l’ARTAG pour amener les
acteurs locaux, les « gadgé » et les voyageurs à se rencontrer pour organiser le « Mieux
Vivre Ensemble ». C’est un thème qui nous est cher. Son développement a été facilité par
un agrément de l’ARTAG « centre social Itinérant » car celui-ci a favorisé la création de
nouveaux partenariats tels que les centres sociaux locaux, mais aussi avec les autres
structures comme les Médiathèques, les services animation Ville, les MJC ou les espaces
culturels. Fort de cette diversité de partenariats, plusieurs familles ont découvert leur
territoire à travers le prisme de l’animation socio-éducative.
La fréquentation au sein des structures locales reste encore faible, mais elle est en
constante augmentation. Plus les acteurs locaux s’impliquent tôt dans une dynamique
partenariale avec l’ARTAG, plus il y a des chances pour que les voyageurs investissent le
tissu local.
Le support de la rencontre sur le thème de l’animation est un réel outil pour tisser ou
renforcer des liens entre voyageurs et non voyageurs. Cela permet de lutter contre les
discriminations qui reposent sur des préjugés infondés, des peurs stériles, de
l’incompréhension ou de la méconnaissance mutuelle.
Pour 2012, nous souhaitons réfléchir à un projet éducatif global pour les animations que
nous développons et envisageons une déclaration d’un accueil de loisirs itinérant.
Page 116
Pôle Développement social
// LES ANIMATIONS DE
PROXIMITE
SANTE ET GENS DU VOYAGE
La question de la santé publique est aujourd’hui au centre de nombreuses réflexions.
Pour autant, certains groupes de population rencontrent des difficultés d’une part, à faire
reconnaître leur droit aux soins de santé, et d’autre part à utiliser le système de santé.
Les Gens du Voyage se posent de nombreuses questions mais nous constatons qu’ils ont
une approche et une représentation différente de la santé, de la maladie et de la
guérison. Ils identifient souvent la santé à l’absence de maladie. Ainsi, ils se retrouvent
davantage dans des demandes de services immédiats et ponctuels que dans une
continuité de soins et d’actions de prévention. De plus, la méconnaissance du
fonctionnement des institutions entraine souvent un recours inadéquat aux services
sanitaires. Au-delà de cela, nous pouvons remarquer certaines problématiques
spécifiques liées aux conditions de vie qui leur sont propres et aux conditions de travail et
d’activité.
Consciente que la santé et l’accès aux droits sanitaires sont directement liés aux
conditions de vie pour les familles du voyage, le thème de la Santé est une des
thématiques prépondérantes que l’ARTAG a inscrite dans son projet social 2010/2014 et
qu’elle a souhaité développer dès 2011.
⇒⇒⇒⇒ La première orientation de notre projet est l’amélioration du cadre de vie et des
conditions de vie. De cette orientation ont découlées des priorités et des objectifs
d’actions.
� Une des priorités pour l’ARTAG était de « favoriser la prévention de la santé
en impliquant les Voyageurs ». Pour cela, de premières actions ont été
pensées telles que la création de groupes de santé de proximité et la mise en
place de rencontres thématiques avec des professionnels de santé et des
Voyageurs.
Page 117
Dans un premier temps, nous présenterons l’action Bus Info Santé, qui s’est déroulée
tout au long de l’année 2011 sur les aires d’accueil. Nous évoquerons ensuite la journée de
formation organisée par l’ARTAG sur le thème « Santé et Gens du voyage, Quelles
représentations ? ». Dans un troisième temps, nous parlerons des vaccinations qui ont eu
lieu à Vénissieux, où l’ARTAG est intervenue en partenariat avec le CDHS (centre
départemental d’Hygiène et de santé) et le SCHS (service communal d’Hygiène et de la
santé). Enfin, et pour finir, nous évoquerons les perspectives d’actions santé pour
l’année 2012.
L’ACTION BUS INFO SANTE
Temps d’échanges pour les familles séjournant sur les
aires d’accueil du Rhône
Descriptif de l’action du Bus Info Santé : Le point de départ de ce projet émane d’une volonté de l’ARTAG de mieux cerner les demandes et les besoins des familles concernant la thématique santé et du constat des professionnels le recours aux soins est un recours au niveau des services d’urgence hospitaliers. Les enfants sont généralement suivis par des pédiatres plutôt que par la PMI A partir de ce repérage d’un besoin d’information et de sensibilisation, il nous a semblé intéressant de mobiliser les Voyageurs sur le thème de la santé mais aussi de travailler cette thématique pour d’une part aller au-delà des constats que nous faisons sur le terrain et d’autre part et surtout construire avec le public concerné le contenu des animations en fonction de leurs demandes et besoins. Le « public cible » sont les familles séjournant sur les aires d’accueil du Rhône. Pour cela, trois territoires (soit 4 aires d’accueil) ont été retenus, pour la période de Janvier à Juillet 2011 : Saint-Priest / Chassieu ; Rillieux-la-Pape ; Saint Jean d’Ardières. Et 2 territoires pour la période de septembre à décembre 2011 : Brindas ; Saint Priest (terrain sédentaires).
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Finalités – objectifs : Pour l’année 2011, il s’agira de favoriser l’expression des voyageurs, de les impliquer afin d’identifier leurs demandes et leurs besoins en terme de santé.
• Objectif général - Mieux cerner les demandes et les besoins en matière de santé des familles utilisant
les aires d’accueil pour une prise en compte efficiente des problèmes spécifiques
liés au mode de vie.
• Objectifs opérationnels - Etablir une relation de confiance, un climat rassurant avec les familles
- Favoriser les échanges sur les questions de santé en proposant un espace de
parole et d’écoute
- Valoriser les personnes dans leurs savoirs et leurs savoir faire
- Sensibiliser et donner accès à l’information liée à la santé
Ce projet a été centré autour d’objectifs à court terme, notamment « sensibiliser et
donner accès à l’information liée à la santé » et faire un état des lieux des connaissances
des familles sur ce thème de la santé ; et d’objectifs à plus ou moins long terme comme
l’inscription dans des démarches préventives de santé. Pour mener à bien ce projet et
dans le respect de nos constats et objectifs de départ, il a donc été nécessaire de
mobiliser à la fois des partenaires mais aussi des outils et supports adaptés au public.
Partenariat :
• La mobilisation des ressources partenariales
Une première rencontre avec le Conseil Général a eu lieu en décembre 2010 afin de parfaire le projet en définissant les objectifs, acteurs, modalités d’intervention et d’animation des séances. Dès le départ, il nous a semblé intéressant de mener un travail de coordination entre les institutions. C’est pourquoi, avant d’intervenir, nous avons décidé de présenter la démarche au directeur et au Médecin des Maisons du Rhône (MDR) des territoires choisis afin qu’ils puissent intervenir en fonction des demandes et/ou des besoins des familles. Toutes les MDR concernées ont été rencontrées en présence des professionnels du Bus Info Santé, de l’ARTAG et de Madame RIGAL (chargée de mission « Gens du Voyage », Rhône).
• La mobilisation en interne C’est en interne que le projet a été discuté en amont, et notamment sur le choix des territoires d’intervention de l’action Bus Info Santé. Les agents de développement responsable de la mission de médiation sur les aires d’accueil retenues, ont été présents lors des rencontres partenaires. Par la suite, il a été décidé de nommer un agent comme étant la personne référente de l’action Bus Info Santé.
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• La mobilisation d’outils
Pour ce projet, le Bus Info Santé (B.I.S) nous semble être un outil pertinent à utiliser. Le
bus info santé est un « outil d’information, d’animation et d’éducation pour la santé à
destination des adultes et des jeunes à partir du collège ». Il est financé par le
Département du Rhône, la Caisse Primaire d’Assurance Maladie de Lyon et la Direction
Départementale de la Cohésion Sociale. Cet espace de parole, qui rassemble différents
outils d’animation, permet d’enclencher les échanges avec les familles. De plus, sa
mobilité est un atout qui lui permet d’aller directement sur les aires d’accueil.
Concernant la communication, les professionnelles du B.I.S ont créé un support que les
agents de développement ont diffusé aux familles et affiché à l’accueil de chaque aire.
Les gestionnaires concernés ont été sollicités pour le branchement du bus à l’électricité.
Eléments quantitatifs : Il s’agit de proposer de 3 à 4 interventions par aire d’accueil, soit une par mois. Les jours et heures d’intervention du Bus Info santé ont été pensé en fonction des horaires scolaires mais aussi en fonction de l’organisation familiale des personnes. C’est pourquoi, les après-midi ont été privilégiés ; les matinées étant davantage consacrées aux taches ménagères et à l’activité professionnelle. Nombre d’interventions
Nombre de participants
Aire d’accueil de St jean d’Ardières
Trois interventions 4 adultes dont un homme
(jeune père) ,4 adolescentes
et des enfants
Aire d’accueil de Saint Priest
et aire d’accueil de Chassieu
Cinq interventions 13 adultes femmes (+ 40 ans)
5 ados
Aire d’accueil de Rillieux
Cinq interventions 8 personnes dont deux jeunes couples et des enfants
Aire d’accueil de Brindas
Trois interventions 10 adultes dont 3 hommes, 4 adolescents, et des
enfants
Saint Priest Sédentaires Une intervention (interventions suivantes en
2012)
4 adultes et des enfants
De février à décembre, 17 interventions se sont tenues sur les aires d’accueil/terrains choisis. Elles ont réunies 39 adultes dont 6 hommes ; 13 jeunes entre 12 et 15 ans, dont 9 garçons et 4 filles et des enfants.
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L’animation est menée conjointement par l’agent de développement de l’ARTAG qui intervient sur l’aire d’accueil (dans le cadre de la mission de médiation et de coordination sociale) et de fait, possède une connaissance du public et de l’environnement social et une infirmière du Bus info santé en tant que généraliste des questions de santé.
Analyse qualitative :
���� Le public
Concernant les adultes, ce sont plus particulièrement des femmes âgées de plus de 40
ans et des jeunes couples. La participation des hommes reste très faible. Il semblerait que
la question de la santé soit une question abordée davantage par les femmes et au sein du
couple. Ces temps collectifs n’ont donc quasiment pas permis d’accueillir les hommes. Les
adolescents ont été très présents, intéressés et en forte demande. Leur présence a
permis de constater qu’ils ont de nombreux questionnements et qu’il est important de
considérer cette demande et ce besoin d’échange. Avec eux, le support du jeu a très bien
fonctionné.
Concernant le public spécifique
des Gens du voyage, nous ne
notons pas de questionnements
particuliers. Après échange avec
l’infirmière du Bus Info Santé, il
semblerait que les thématiques
abordées soient les mêmes qu’un
autre public.
���� Les thèmes et les questions abordées
• Alimentation : l’équilibre alimentaire, le lien alimentation/affectif, alimentation du
nourrisson et enfant, régimes alimentaires.
• Suivi médical, suivi de grossesse et suivi gynécologique pour les femmes à toutes les
étapes de la vie.
• L’existence et le fonctionnement de la Maison Médicale de Garde
• Le fonctionnement des urgences pédiatrique
• Consommation de médicaments
• Masturbation chez l’enfant
• Digestion chez les nourrissons, constipation des enfants
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• Les accidents domestiques
• Le sommeil des enfants
• Les dents (soins, prévention…)
• Les dangers du soleil
• Les maux de ventre
• Le diabète
• La chirurgie plastique
• Vaccinations
• Tabac, Cannabis, Alcool
• Les moyens de contraceptions
• Mal de Dos
• Rhumatismes
• Ménopause …
���� Le message perçu
Globalement, les familles sont satisfaites de ces interventions. Les voyageurs disent avoir été intéressés par cette thématique et ont apprécié ce temps d’échange et de discussion avec les professionnelles (ARTAG et Bus). Ils ont pu poser des questions sur des problématiques santé qui les touchent, récupérer de la documentation et des adresses de lieux de soins. Toutefois, nous ne notons pas de demandes exprimées pour les personnes stationnant sur Saint-Priest, Chassieu, Saint Jean d’Ardières et Brindas, hormis de la part des adolescents. Contrairement aux autres lieux, les participants de Rillieux ont posé davantage de questions et ont été très en demande. Nous pouvons dire qu’il ne ressort pas de questionnements spécifiques liés à ce public mais des préoccupations liées à l’âge.
���� L’animation
Concernant les animations, il a été nécessaire d’instaurer un cadre souple d’accueil qui soit adapté au public accueilli. Compte tenu de la présence des adolescents, des temps distincts ont été établis (sur certains terrains) afin que chacun puisse participer pleinement et que l’animation réponde aux différentes demandes. De plus, l’infirmière et l’agent de développement ont pris le temps à chaque début de séance de faire le tour des caravanes pour sensibiliser les familles. Ce temps informel a été souvent l’occasion d’échanger avec les personnes ne souhaitant pas se joindre au temps d’échange collectif. Cet aspect montre ainsi les limites du collectif et l’importance de la prise en compte des individualités. En effet, cette notion d’individuel et de collectif reste une question centrale. Comment mobiliser collectivement les familles sur des questions de santé qui leur semblent individuelles et/ou personnelles ? Enfin, la tente a été utilisée aux beaux jours, et cela a permis de créer un espace ouvert avec peut être moins de contraintes. Ce qui est certainement plus adapté aux voyageurs. Cela a, en effet, facilité la venue des personnes ne souhaitant pas s’installer pour poser
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des questions mais souhaitant être dans l’observation et dans l’écoute des sujets abordés.
���� Les difficultés et les limites
Il semble difficile d’évaluer, à ce jour et de manière sûre, ce qui a été perçu comme message. Il reste très certainement encore de nombreux questionnements pouvant émerger plus tard. Cette action Bus Info Santé n’avait pas vocation à traiter l’ensemble des sujets liés à la santé mais d’amener les familles à échanger et discuter. Une difficulté qui a été rencontrée sur certaines séances est le nombre important d’aller et venue et ainsi des difficultés de concentration, exceptés pour les adolescents.
Conclusion :
Cette action auprès des familles stationnant sur les aires d’accueil a permis de mettre en avant des questions qui jusqu’à présent n’avaient pas été travaillées de manière approfondie au sein de l’ARTAG. C’est pourquoi, nous envisageons de poursuivre l’action Bus Info Santé en 2012. Notre constat de départ sur le peu d’actions de prévention et d’utilisation des structures de santé a été vérifié. Cela peut s’expliquer par l’isolement géographique et social des familles présentes sur les aires d’accueil ; aires d’accueils situées dans des zones industrielles et éloignées du centre-ville. Néanmoins une forte attache au médecin traitant est a souligné. Reste à ce jour à définir en interne d’autres aires d’accueil pour mener cette action et à identifier les thèmes fédérateurs afin de mettre en œuvre des actions coordonnées utilisant une pédagogie adaptée.
LA JOURNEE DE FORMATION
« Santé et Gens du voyage
Quelles représentations ? »
[Voir partie formation]
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ACTION VACCINATIONS VENISSIEUX
Descriptif de l’action : Suite à l’interpellation de Karen FINTFERLE, infirmière au Service Communal d’Hygiène et de Santé, l’ARTAG a rencontré le SCHS, le 09.03.2011, pour évoquer ensemble les besoins en termes de vaccination auprès des gens du voyage sur la commune. En effet, un cas de rougeole est survenu sur l’aire d’accueil de Vénissieux en novembre 2010. Le SCHS et le CDHS (centre départemental d’hygiène et de santé) sont intervenus pour proposer une vaccination sur site et une deuxième dans leurs locaux. Si l’accueil fut bon pour la 1ère injection sur site, aucune famille n’est venue au CDHS pour réaliser la deuxième injection. Le SCHS interroge l’ARTAG sur les besoins en termes de vaccination auprès de cette population sur Vénissieux et souhaite une collaboration afin d’envisager des actions communes. Cette action commune pourrait se formaliser dans le cadre de la semaine de la vaccination.
⇒⇒⇒⇒ LE CDHS met à disposition, 1 médecin, 1 assistante sociale.
⇒⇒⇒⇒ Le SCHS met à disposition 1 Infirmière et 1 secrétaire 1 véhicule aménagé avec chauffeur.
⇒⇒⇒⇒ L’ARTAG met à disposition un agent de développement. Aussi, il a été convenu de solliciter les familles du voyage de l’aire d’accueil et les résidents du terrain de sédentaires (la Glunière) sur la pertinence d’une vaccination sur site.
Finalités – objectifs : Un traitement différent est réfléchi en fonction de la nature des sites :
• L’aire d’accueil
Située chemin de Feyzin, elle est occupée par des ménages itinérants. Leur séjour ne
dépasse pas 9 mois sur 12. Néanmoins on peut retrouver certains groupes d’une année
sur l’autre.
Dans le cadre de la médiatisation de la semaine de la vaccination, France 3 a souhaité faire
un sujet sur l’aire d’accueil. Cette intervention de France 3 a nécessité une préparation de
l’ARTAG.
Typologie d’Interventions
Date Objet
3 Mai
a.midi
Intervention conjointe SCHS et ARTAG pour sonder les ménages et obtenir
leur accord sur la pertinence de la vaccination
11 Mai
matin
Présentation des journalistes de France 3« sans caméra » aux des familles
afin de leur demander leur accord de filmer l’après midi
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11 Mai
a.midi
une action vaccination SCHS –CDHS avec ARTAG
8 Juin
a.midi
deuxième action de vaccination sur site afin de proposer deuxième injection
En Juin accompagnement d’une jeune adolescente au CDHS pour réaliser sa
deuxième injection.
• Le site dit de « la Glunière »
Situé au 5 chemin de la Glunière, le site est occupé par des ménages « sédentaires » qui
sont bien intégrés sur la ville depuis de nombreuses années.
Typologie d’interventions
Date Objet
02 Mai
a.midi
l’Artag a sondé seule les ménages qui ont validé l’intervention du SCHS /
CDHS
10 Mai au
matin
Action vaccination SCHS –CDHS avec Artag
Partenariats :
Le CDHS Rencontre ARTAG/CDHS, le 27 septembre 2011 : Echange sur nos missions respectives. 2 thèmes du CDHS pourraient intéresser les gens du voyage :
• Action Prévention Tabac : comment en parler ?
• Action vaccination
Cet échange a permis aux professionnels de l’ARTAG de découvrir l’existence d’un atelier santé ville sur la commune et de se positionner pour participer à deux groupes de travail sur les thématiques « famille précarité » et « accès aux droits ».
Le Centre de santé communautaire Rencontre ARTAG/Séverine ORIOL (médecin généraliste sur Vénissieux), le 23 mai 2011. Suite à la journée santé du 12 Mai 2011, Mme ORIOL souhaitait évoquer avec l’ARTAG son projet de centre de santé communautaire. Elle hésitait entre deux communes pour mener son projet : Lyon Guillotière et Vénissieux. Restait à rencontrer Bioforce pour leur demander de faire un diagnostic.
���� L’ARTAG explique son travail récent avec les partenaires CDHS et SCHS et invite
Mme ORIOL a rencontré ces partenaires et lui transmet leurs coordonnées.
���� L’ARTAG reste disponible pour évoquer de nouveau le projet de Mme ORIOL, une
fois que celui-ci sera plus avancé.
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Eléments quantitatifs et analyse qualitative de l’action vaccination :
Bilan global vaccination
Site Nombre de
personnes
Commentaires
Aire
d’accueil
17 Les personnes vaccinées sont composées pour grande majorité d’enfants, adolescents et jeunes adultes. Des rappels Coqueluche ont été administrés en plus de la Diphtérie Tétanos Polio et mise à jour de la vaccination Rougeole Oreillons Rubéole.
La deuxième action a été réalisée à la demande des familles qui trouvaient trop compliquées d’aller dans les locaux du CDHS.
Les adultes ont découvert qu’ils étaient aussi soumis à des vaccinations
Le groupe familial qui stationnait est celui des Roms (majoritairement ceux de l’agglo et quelques familles espagnoles et italiennes)
La
Glunière
6 Les personnes vaccinées sont composées pour grande majorité d’adultes qui ont reçu un rappel Coqueluche en plus de la Diphtérie Tétanos Polio.
Les adultes ont découvert qu’ils étaient aussi soumis à des vaccinations.
• Suite à cette collaboration, Karen FINTFERLE a participé à la journée Santé organisée par
l’ARTAG le 12 Mai 2011.
• L’action pourra être reconduite selon les besoins sur l’aire d’accueil et à la demande de
l’ARTAG.
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Objectifs 2012 :
Orientation Amélioration du cadre de vie et des conditions de vie
Objectif Général Favoriser la prévention de la santé en impliquant les Voyageurs
Objectif Spécifique
Favoriser l’expression des voyageurs et l’approfondissement de leurs
connaissances sur cette thématique
Contexte
- Peu d’action de prévention en direction des voyageurs
- Forte utilisation des services d’urgence
- Les voyageurs connaissent peu le système de santé
- On constate des problèmes de surpoids, des problèmes cardio-vasculaires...
- Peu d’utilisation de la PMI malgré un bon suivi des vaccins des enfants
- Des cas de rougeole, de coqueluche
Les conditions de vie particulières parfois difficiles compliquent un chemin vers l’autonomie
et l’utilisation du système de santé. Les problèmes de santé des GDV sont mal connus.
Propositions
- Poursuivre des rencontres d’information et de prévention auprès des voyageurs avec le
support du Bus Info Santé sur des AA
- Mise en place de séances de vaccinations
- Répertorier les demandes, les besoins, les questionnements des voyageurs
- Associer des professionnels de santé des territoires notamment des MDR à cette
démarche (de l’information, accompagnement sur le terrain…)
- Participer aux Ateliers Santé Ville des territoires concernés par cette action quand ils
existent
- Mettre en place des actions liées à la santé (petit déjeuner, pause-café, formation aux
1ers secours…)
- Apporter aux professionnels de l’ARTAG, des connaissances plus spécifiques sur les
dispositifs et actions de prévention ; ce qui permettra ensuite de mobiliser les familles et
pourquoi pas d’initier des rencontres thématiques, en fonction des demandes.
(partenariat CPAM)
- Accompagner une étude sur la thématique « AA et santé menée par une stagiaire en
anthropologie
- Informer et sensibiliser sur la vaccination et la nécessité d’effectuer des rappels de
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vaccination. Mener des séances de vaccinations en partenariat
- Création d’un « groupe pilote » sur le thème de la santé composé de voyageurs,
d’administrateurs et de professionnels .
Résultats attendus
- Une meilleure accessibilité des gens du Voyage à l’information liée à la santé
- Une meilleure connaissance des demandes et des besoins des Voyageurs
- Identification des problématiques
- Présence des acteurs de santé sur les AA ciblées
Indicateurs objectivement vérifiables
- Nombre d’interventions du Bus Info santé
- Nombre d’AA concernées
- Nombre de personnes présentes
- Mixité d’âge et de genre
- Implication des professionnels des MDR, déplacement sur le terrain
- Retour des voyageurs, satisfaction (questionnaire, bilans)
- Nombre d’utilisation des services de santé suite aux informations, de contacts pris
-Nombre d’actions d’éducation à la santé mises en place
-Nombre de participants
-Nombre de vaccinations-âge-genre
-Bilans rédigés des actions
- Ecrit sur l’étude menée par étudiante en anthropologie
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Pôle Développement social
// LES ANIMATIONS DE
PROXIMITE
CULTURE ET SORTIES FAMILIALES
LA MEDIATHEQUE VIENT CHEZ VOUS !
Descriptif de l’action : Dans le cadre de notre mission de médiation et de coordination sociale sur l’aire d’accueil de Chassieu, une rencontre avec la directrice de la médiathèque et du Pôle culture de Chassieu, a eu lieu le 27 septembre 2011. Cette rencontre avait pour but de présenter les actions de l’ARTAG mais aussi et surtout de voir comment nous pouvions intervenir ensemble sur l’aire d’accueil et proposer des interventions adaptées au public et à leurs demandes. Restait à voir, pour la médiathèque, la personne qui serait intéressé pour intervenir sur l’aire d’accueil. Suite à cette rencontre, la médiathèque de Chassieu a confirmé sa volonté d’intervenir, les mercredis de 14h30 à 16h, une semaine sur deux, et à compter du 9 novembre 2011.
Finalité – objectifs :
- Favoriser et développer l’accès à la culture pour les familles du voyage
Objectifs :
- Faire connaitre la médiathèque aux familles - Rendre accessible les services proposés par la médiathèque
Pour cela nous avons construit et mener avec la médiathèque des interventions en lien et
en accord avec les demandes des familles.
Partenariat :
Pour mener à bien ces interventions, un partenariat privilégié avec la médiathèque de Chassieu a été mis en place. Avant la première séance, nous avons convenu d’un temps
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de présentation de la médiathèque et d’un premier échange avec les familles, le mardi 18 octobre.
Eléments quantitatifs : Nombre
d’inscriptions
Nombre de prêt
Public
Mercredi 9 novembre aire d’accueil de Chassieu
plein air
4 7
6 enfants de 4 et 8 ans
Mercredi 23 novembre aire d’accueil de Chassieu
plein air
1 11
10 enfants de 4 et 8 ans et 1 adulte
A la suite de ces deux interventions, nous avions prévu de faire un point avec les familles, pour savoir si elles souhaitaient que cette action se poursuive. Les familles de l’aire d’accueil ont fait des retours très positifs concernant la venue de la
médiathèque. C’est pourquoi, il a été décidé de poursuivre cette action.
Nombre d’inscriptions
Nombre de prêt
Public
mercredi 7 décembre Locaux de la médiathèque
0 5 3 enfants de 4 et 8 ans
mercredi 21 décembre aire d’accueil de Chassieu
caravane
1 17 8 enfants de 4 et 10 ans
Ayant remarqué lors de la séance du 7 décembre, le peu de participants, nous avons
réfléchi à comment organiser les prochaines séances d’hiver pour continuer les actions
proposées par la médiathèque. Avec l’accord d’une maman, les séances suivantes se sont
déroulées dans sa caravane, sur l’aire d’accueil.
⇒⇒⇒⇒ Au total, 6 enfants se sont inscrits pour emprunter des ouvrages et entre 6 et 10
enfants, de 4 à 10 ans, ont été présents lors des séances.
Analyse qualitative :
Déroulement des 4 premières séances :
• Retour des livres et des documents empruntés par les enfants • Présentation de nouveaux ouvrages • Lecture de plusieurs histoires
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• Si un enfant le souhaite, il peut lire une histoire aux autres enfants • Choix des livres par les enfants pour les emprunts • L’intervenant ramène les enfants à leurs caravanes
La plupart des enfants sont inscrits (carte d’adhésion gratuite). Certains enfants ne sont
pas inscrits car leurs parents ne veulent pas qu’ils abiment les livres. L’intervenant fait un
retour positif au sujet des enfants qu’il trouve respectueux et attentifs.
Conclusion et perspectives :
Au vue de l’intérêt porté par les familles, notamment les enfants, il est décidé de
poursuivre les interventions sur l’aire d’accueil. Ainsi, lors d’une rencontre avec la
médiathèque, le 12 janvier 2012, des dates sont fixées jusqu’au mois de juin 2012. Pour ces
prochaines séances, l’intervenant propose de réfléchir à de nouveaux contenus.
Nous pensons aussi qu’il serait important d’échanger d’une part, avec les adultes pour
savoir s’ils seraient intéressés par le prêt d’ouvrages et par des séances à la médiathèque,
et d’autre part avec les adolescents. C’est dans cette optique qu’une visite à la
médiathèque a été organisée le 10 février 2012 après-midi. Nous avons accompagné trois
femmes. Une employée de la médiathèque nous a accueillies pour nous faire visiter les
locaux et nous présenter le fond documentaire. Les dames présentes se sont inscrites à la
médiathèque et ont emprunté des ouvrages. D’autres séances, comme celle-ci, seront
organisées à la médiathèque.
LES SORTIES FAMILIALES
Nous avons souhaité mettre en place des sorties familiales avec et pour les familles qui
vivent sur les aires d’accueil et ou sur les terrains sédentaires.
L’idée est de faire découvrir l’outil « sortie familiale » aux Gens du Voyage afin qu’ils
s’inscrivent à terme auprès des structures qui en proposent.
Ce sera l’occasion aussi pour nous de construire des projets collectifs avec les familles.
Les sorties familiales sont des temps qui
permettent de favoriser le lien social entre
les usagers et entre les membres d’une
même famille. Elles se déroulent dans des
lieux de découvertes ou chacun peut y
trouver un intérêt. Le dispositif VFS
(Vacances Familles Solidarité) permet
d’organiser des sorties familiales avec
l’appui financier de la CAF et du Conseil Général.
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Objectifs :
• Permettre aux familles de découvrir des lieux de détente et de loisirs de proximité
susceptibles d’être réinvestis de manière individuelle et autonome par ces
dernières
• Donner la possibilité à des familles en difficultés sociales et financières d’accéder à
des activités auxquelles elles ne pourraient prétendre autrement, notamment en
raison du coût
• Favoriser les échanges entre les familles (améliorer les relations) et entre les
familles et les professionnels de l’ARTAG
• Favoriser les liens dans la famille en proposant une activité où tous les membres
peuvent être présents
���� L’implication des familles : un choix pédagogique
Chaque projet de sortie familiale doit être construit avec la participation des Voyageurs.
Cela est nécessaire si nous souhaitons que les personnes soient impliquées. En effet
l’objectif d’une sortie familiale est de partir de l’expression des Voyageurs. Nous pouvons
être force de propositions en expliquant l’outil « sortie familiale », mais nous ne devons
pas élaborer le projet sans la participation active des Voyageurs.
���� Les différents niveaux
L’implication des voyageurs peut se faire à différents niveaux :
• Le choix du lieu.
• Le jour (weekends, mercredi, vacances scolaires).
• Le nombre de participants.
Modalités :
���� Recenser la ou les demandes
La mission de médiation et de coordination sociale et celle du suivi des bénéficiaires du
RSA menés par les agents de développement missions, leur confère une place privilégiée
pour être à l’écoute des besoins et des demandes des voyageurs. Nous pouvons mettre
en lien les besoins des voyageurs et les faire remonter afin de pouvoir proposer une
réponse adaptée.
Une famille peut les solliciter, exprimer une demande lors de leur passage sur l’aire
d’accueil ou lors d’un rendez-vous. L’agent de développement qui intervient auprès des
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voyageurs recense les demandes des personnes. Il faut approfondir la demande de la
famille et constater si d’autres personnes peuvent être intéressées par une sortie
familiale.
���� Faire remonter l’information à l‘équipe
En réunion d’équipe et de manière régulière, un point sera fait sur les demandes de
sorties familiales pour étudier et valider les projets.
Nous pouvons envisager les sorties familiales de différentes façons. Nous ne sommes pas
figés et nous pouvons nous adapter aux demandes.
• sortie familiale destinée aux familles résidant sur une aire d’accueil
• sortie familiale pour plusieurs aires d’accueil regroupées sur un même territoire
(ex : Chassieu, St Priest ou Brignais, St Genis Laval,…)
• sortie familiale avec les partenaires locaux (usagers du centre social + usagers de
l’aire d’accueil)
• sortie familiale à l’échelle du département, à l’initiative des professionnels et ou
des familles.
���� Préparation avec les familles et l’agent de développement
Pour organiser la sortie familiale (choix du lieu, nombre de personnes…), l’association
des familles dans l’élaboration du projet est indispensable. Afin de préparer la sortie avec
les voyageurs plusieurs outils sont disponibles :
- Deux classeurs avec des fiches sur des lieux de sorties a été remis à jour
récemment, nous pouvons utiliser les classeurs avec les familles pour leur montrer les
nombreuses activités qui existent à proximité de Lyon.
-Le second outil est l’outil informatique avec internet. Nous pouvons organiser un
ou plusieurs temps de rencontre sur l’aire d’accueil dans le camion de l’ARTAG afin
d’utiliser les ordinateurs et l’imprimante.
Il est important de prendre en compte la parole des voyageurs et de restituer au mieux
leurs expressions. Il ne faut pas généraliser, une sortie familiale qui plaira à un groupe ne
plaira peut être pas au second groupe.
Ce temps de préparation peut être animé par l’agent de développement et co-animé avec
le référent sortie familiale.
���� Inscription et participation financière des familles
La participation financière des familles sera calculée en fonction du quotient familial dans
un souci d’équité. Aucune sortie n’est gratuite, il y a toujours des frais liés au transport et,
ou à l’entrée dans le lieu.
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���� Mise en place de la sortie familiale Lorsque les demandes ont été regroupées, que le lieu est choisi, que le nombre de
participants est arrêté, il faut rédiger le projet.
Ce projet est à soumettre à la CAF pour l’obtention d’une subvention. Le projet doit
reprendre, la description de la sortie, le public concerné, les objectifs ; le budget
prévisionnel. Ce projet est à rédiger par le référent sortie familiale avec l’aide de l’agent
concerné et validé par la directrice adjointe.
Encadrement :
Il y a automatiquement l’agent de développement en lien direct avec les familles. Les accompagnateurs ne sont pas forcément que les agents de développement, il peut aussi concerner les chargés de missions. Les sorties familiales permettent de côtoyer les familles dans un autre environnement.
���� Pendant la sortie : L’agent de développement ou le chargé de mission qui accompagne la sortie familiale est garant de la sécurité générale des participants, du bon déroulement de la journée, favorise les échanges entre les participants, veille à ce que chaque famille se sente bien. Il est important de souligner que les enfants restent sous la responsabilité de leurs parents.
���� Après la sortie : Un bilan doit être rédigé, il doit reprendre, le déroulement de la journée, les remarques des familles, les objectifs et une analyse de la sortie. Ce bilan doit être construit par le référent avec l’agent de développement. Sur 2011, nous avons mis en place 5 sorties familiales, elles ont pris différentes formes en fonction des territoires et des familles.
• 2 sorties au parc animalier de Touroparc : • une organisée dans le cadre du dispositif VFS qui a réuni 25
personnes (soit 10 adultes et 15 enfants). • La seconde sortie a compté 17 personnes ( soit 7 adultes et 10
enfants)
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• 1 sortie à Yzeron Aventure (Accrobranches + balades à dos d’ânes) qui a compté 15 personnes (soit 5 adultes et 10 enfants)
• 1 sortie dans une ferme pédagogique où 19 personnes ont participé (soit 12 enfants et 10 adultes)
• 1 sortie au parc de Miribel-Jonage qui comptait 25 personnes (dont 18 enfants et 7 adultes)
En 2011, les 5 sorties familiales on compter 101 personnes (différentes) et plus précisément 39 adultes et 62 enfants.
FRESQUE DE L’AIRE D’ACCUEIL DE FRANCHEVILLE
Une réalisation des familles Le local du gestionnaire situé à l’entrée de l’aire d’accueil a été très dégradé à tel point qu’il était inutilisable, cette situation a perdurée après les travaux intérieurs. En effet, les abimés, portes dégradées). Cette situation donnait une mauvaise image des voyageurs, ce constat était partagé par les partenaires et les familles qui y résidaient. Nous avons alors émis l’idée d’un projet fresque dans lequel les familles résidant sur l’aire d’accueil seront associées. Les familles ont été associées à toutes les étapes du projet : contenu, réalisation de la fresque, réalisation de l’invitation pour l’inauguration, à l’inauguration.
Objectifs :
• Favoriser l’implication des Voyageurs dans
une réalisation collective
• Contribuer à améliorer l’image de l’aire
d’accueil et des Voyageurs
• Valoriser les savoirs faire des Voyageurs
• Favoriser le lien social entre parents et
enfants, entre les familles
L’ensemble des rencontres se sont tenues sur l’aire d’accueil. Une première rencontre avec l’artiste de l’Association la Coulure ( www.lacoulure.com) a eu lieu le 26 Juillet 2011.
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Le 12 octobre, un temps de rencontres avec les voyageurs et l’artiste a eu lieu pour choisir le thème, le ou les dessins, les couleurs…L’artiste a expliqué aux participants les possibilités et les techniques. Les 24, 26 octobre et 2 novembre ont été consacrées à la réalisation de la fresque. L’inauguration en présence des familles et des partenaires locaux s’est tenue le 24 novembre.
Réalisation :
17 personnes différentes ont participées à cette action soit :
6 femmes 4 hommes, 3 adolescents et 8 enfants L’agent de développement de l’ARTAG a conduit ce projet, elle a impulsé une dynamique auprès des familles et fait le lien avec les autres acteurs, notamment avec le centre social Michel Pache qu’elle a associé aux temps d’animation. Les familles ont été très actives dans ce projet, elles sont très fières du résultat.
LA FETE DE NOËL
L’ARTAG a organisé son premier « arbre de Noël » ou « goûter de Noël » l’après-midi du 22
Décembre 2011, dans la salle communale de Chassieu.
Tous les Voyageurs du département, en contact avec
l’association, étaient invités.
Afin de préparer cette après-midi, nous avons
proposé aux enfants de l’Aire d’accueil de Chassieu
et du terrain sédentaire de Saint-Priest un atelier de
« Décoration de Noël », le matin.
⇒⇒⇒⇒ 2 parents accompagnés de 6 enfants, résidants
sur l’Aire d’accueil de Chassieu, ont participé aux ateliers du matin ainsi qu’à la
représentation de l’après-midi.
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⇒⇒⇒⇒ 5 enfants du terrain sédentaire de Saint-Priest étaient également présents sur
l’ensemble de la journée.
Le programme de l’après-midi était le suivant :
• le spectacle de magie d’Eric DOREY, pour
petits et grands,
• le partage d’un Goûter de Noël
• l’arrivée tant attendu du Père Noël avec ses
friandises.
⇒⇒⇒⇒ Ce premier « goûter de Noël » a rassemblé une
soixantaine de personnes : Voyageurs, non
Voyageurs et professionnels de l’ARTAG.
⇒⇒⇒⇒ Ce temps a été beaucoup apprécié par les
familles.
⇒⇒⇒⇒ Nous renouvellerons certainement cet
évènement associatif et festif l’an prochain avec
des artistes du Voyage…
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Pôle Expertise
// LE CABINET D’ETUDE CATHS
L’ARTAG est membre de ce bureau d’étude spécialisé dans l’habitat des gens du voyage depuis 2004. Créé en 1994 ce bureau d’étude a été un précurseur dans les approches spécifiques concernant l’habitat des gens du voyage. Originellement les acteurs coopératifs de cet outil visaient à des doter de compétences pour répondre à des besoins locaux. L’expérience acquise et la confrontation aux différentes réalités du terrain alliées à une collaboration avec les gens du voyage ont permis au bureau d’études de construire une expertise à travers une mutualisation des moyens et des compétences.
En 2011 le bureau d’étude a rempli trois types de missions :
• La conception et la création d’aires d’accueil dans la suite logique de ce travail le bureau d’étude a développé un accompagnement des collectivités pour l’a mise en place de la gestion de ce type d’équipement qui peut aller jusqu’à la mise en place de méthode d’accompagnement social.
• La conception et la réalisation d’habitat pour les familles sédentaires ou en voie de sédentarisation. Dans ce domaine le GIE CATHS pet agir en tant que maitrise d’œuvre ou bien encore en tant que maitrise d’œuvre urbaine et sociale. Cela nous a permis de construire des projets partenariaux originaux qui s’appuient ente autres sur les valeurs fondamentales de l’ARTAG que sont la participation des Voyageurs et la mise en valeur de leur expertise.
• L’évaluation de politiques publiques en faveurs des Gens du Voyage et plus particulièrement l’évaluation des schémas départementaux.
⇒⇒⇒⇒ A ce titre l’e bureau d’étude a évalué sept schémas sur le territoire français en 2011. Si cette activité reste marginale dans le fonctionnement global de l’ARTAG, elle n’en demeure pas moins un outil de capitalisation des connaissances sur les différents projets d’habitat qui peuvent se conduire aujourd’hui.
Par ailleurs, en termes d’accompagnement social les différentes pratique nous ont permis de construire des méthodologies particulières qui sont autant de moyens pour fédérer des acteurs parfois éloignés les uns des autres par leur champ de compétence. En outre ces projets de par leurs spécificités nous obligent à construire des collaborations avec des secteurs de la finance ou bien encore de la gestion de l’habitat social. Aujourd’hui le bureau d’étude nous a permis de construire une véritable expertise dans ce domaine et dont le territoire rhodanien peut profiter. Ce bureau d’étude nous parait encore plus nécessaire aujourd’hui dans la mesure où le problème de l’habitat des Gens du Voyage aiguise des appétits d’acteurs qui se découvrent assez opportunément un intérêt et une expertise pour les Gens du Voyage.
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Pôle Expertise
// LA FORMATION
Le centre de formations de l’ARTAG L’ARTAG est agréée centre de formation depuis de nombreuses années. Cela a permis la mise en place de différents cursus de formation en direction soit des partenaires, soit des Voyageurs.
• Avec notre premier partenaire SAFORE ce fut l’occasion de mettre en place un travail sur l’apprentissage de la lecture auprès des Voyageurs.
• Puis avec MIGRATION SANTE, nous avons pu diffuser la connaissance des Gens du Voyage auprès de personnels hospitaliers des Hospices Civils de Lyon.
• Des 2004 nous sommes intervenus auprès de certaines écoles de travail social et plus particulièrement les formations de CESF.
• La formation s’est ensuite développée autour du fonctionnement des aires d’accueil en lien avec les activités du bureau d’étude Caths et plus particulièrement sur la gestion des aires d’accueil et l’accompagnement social des Gens du Voyage.
Nos actions de formations en 2011 : Nos actions traditionnelles auprès des écoles de travailleurs sociaux avec une nouveauté : la demande des écoles éducateur spécialisé et assistant social professions que nous ne touchions pas ou peu jusqu’alors. La thématique santé par une journée de réflexion sur la santé des Gens du Voyage qui faisait suite à l’action de co-formation réalisée en 2010 avec nos partenaires Chambériens, REVIH-Santé. Cette journée a rassemblé plus de 100 personnes et a permis d’initier de nouveaux partenariats.
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JOURNEE DE FORMATION :
« Santé et Gens du voyage, Quelles représentations ? »
Descriptif de la journée
« Répondre aux besoins de santé des Gens
du Voyage, c’est nécessairement aborder la
question des représentations réciproques du
monde de la santé et de la communauté du
voyage. »
Cette journée de réflexion et de
présentation d’actions expérimentales a
été organisée, le 12 mai 2011 pour mettre en exergue la problématique Santé des Gens du
Voyage, problématique qui jusque-là était peu prise en compte malgré les besoins.
Finalité et Objectifs
La finalité de cette journée peut s’exprimer de la façon suivante : Comprendre, pour pouvoir les faire partager, les représentations et les pratiques des Gens du Voyage concernant la santé.
• Favoriser les échanges sur le thème de la
santé et sur les représentations que
peuvent ébaucher les acteurs en contact
avec les Gens du Voyage sur cette population.
• Etablir un lien entre les Gens du Voyage et les professionnels en contact avec des
Voyageurs dans l’exercice de leur fonction.
Partenariat
La journée a eu lieu au mois de mai 2011 dans les locaux de la mairie de Lyon en
partenariat avec l’ACSE, la ville de Lyon, et la FNASAT (Fédération Nationale des
Associations Solidaires d’Action avec les Tsiganes).
Eléments quantitatifs
Cette journée, ouverte au niveau national, a réuni 105 participants.
Analyse qualitative La participation des Gens du Voyage comme intervenants, a permis de questionner la
pratique des acteurs de la santé et du monde médico-social. Cette participation a pu
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mettre en valeur la capacité des Gens du Voyage
à participer à ce type d’action et valoriser
l’intérêt pour eux d’échanger avec les autres
acteurs. De plus, la présentation d’actions
expérimentales et les différents apports de
connaissances ont été très appréciés des
participants.
Formation des acteurs de terrains dans les communes :
Descriptif
Par ailleurs nous avons initié une formation en direction des acteurs de terrains qui sont responsabilisés sur l’accueil des Gens du Voyage sur leur territoire. Ce type de formation a été monté avec le soutien de l’ACSE et la participation d’acteurs de notre fédération, la FNASAT.
Eléments quantitatifs et qualitatifs
• La formation a concerné les communes de Brignais Chaponost, Saint Genis Laval et Irigny : ainsi, 17 Personnes ont suivi un cursus de trois demi-journées qui permirent d‘aborder la question du statut juridique de la culture des Gens du voyage. La troisième demi-journée était l’occasion d’une rencontre échange thématique avec des Gens du voyage.
• Cette action de formation a servi à la commune de Feyzin pour proposer une formation aux acteurs de sa commune que nous avons animés sur le même principe. 25 personnes ont suivi les 3 journées organisées.
Conclusions et perspectives 2012
⇒⇒⇒⇒ En 2011, nous avons pu développer et affiner la participation des Gens du Voyage à ces cycles de formations. Aujourd’hui nous pouvons proposer sur l’ensemble de nos interventions des temps d’échanges ou de formations avec la présence et la participation effective des Gens du Voyage.
⇒⇒⇒⇒ Mais comme en 2010 nous faisons encore le constat d’une faiblesse dans le domaine de la formation des Gens du Voyage. Nous faisons le même constat de la difficulté d’intégrer des Gens du Voyage dans les cursus de formations classique mais aussi notre manque de moyens pour construire en partenariat des cursus de formations adaptées. Le centre social A l’Unisson de par ses activités peut nous permettre de faire naitre le besoin et exprimer les demandes, mais il sera nécessaire en parallèle de construire des modules qui tiennent compte de certaines spécificités des Gens du Voyage.
⇒⇒⇒⇒ Ces modules de formation à destination des Gens du Voyage (prise de parole en public, positionnement du témoin…) sont actuellement en construction et vont être enclenchés sur le second semestre 2012.
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Annexes
// GLOSSAIRE
AAH : allocation adulte handicapé
ADPA : Allocation Départementale Personnalisée d'Autonomie
ALAP : Association Logement Accueil et Promotion Section Gens du Voyage
ALIS : Association Lyonnaise d'Ingénierie Sociale
ARIV : Association Régionale pour l'Information et la promotion des Tsiganes et Gens du
Voyage
CAF : Caisse d’Allocations Familiales
CCAS : Centre communal d’action sociale
CIAS : centre intercommunal d’action sociale
CMU : La couverture maladie universelle
CNED : Centre National d’Enseignement à Distance
DALO : droit au logement opposable
IEN : Inspecteur de l’Education Nationale
MDR : Maison du Département du Rhône
PCH : Prestation de compensation du handicap
RSA : Revenu de Solidarité Active
SIAL : service inter-administratif du logement
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Annexes
// LES AIRES D’ACCUEIL DU RHONE
AU 31-12-2011
Année
d’ouverture
Mois
d’ouverture Aires d’accueil
Nombre
places/
emplacements
Durée de
stationnement
maximum
Gestionnaire
2006
janvier Rillieux-la-Pape 20 / 10 6 mois Adoma octobre Saint-Priest 16 / 8 9 mois Adoma
avril Vénissieux 20 / 10 9 mois Adoma décembre Lyon/Feyzin 52 / 26 9 mois Adoma décembre Craponne 10 / 5 6 mois Adoma
2007
janvier Francheville/Ste 20 / 10 6 mois Adoma mars Genas 16 / 8 9 mois Adoma juillet Caluire 16 / 8 9 mois SG2A
novembre Dardilly 16 / 8 9 mois SG2A
2008
octobre Vaulx/Villleurbanne 46 / 23 6 mois SG2A
novembre St Jean d'Ardières / Belleville
26 / 13 6 mois SG2A
novembre Brignais/Chaponost 40 / 20 6 mois SG2A décembre Brindas 20 / 10 6 mois SG2A
2009
mai Meyzieu 16 / 8 9 mois SG2A août St-Bonnet-de-Mûre 36 / 18 6 mois Adoma
septembre Chassieu 26 / 13 6 mois SG2A décembre St Marcel l'Eclairé 20 / 10 6 mois SG2A
2010
janvier Saint-Genis-Laval 16 / 8 6 mois
SG2A
mars Grigny 10 / 5 9 mois
mars Bron 20 / 10 9 mois
juin Neuville-sur-Saône 16 / 8 6 mois
juillet Lyon 9 10 / 5 6 mois
2011 avril Ecully 16/8 6 mois
septembre Corbas 10/5 9 mois
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Annexes
// PARTENAIRES
Partenaires institutionnels : Conseil Général – Grand Lyon – CAF du Rhône – Communauté de Communes de l’Est
Lyonnais – Communauté de Communes des Vallons du Lyonnais - Communauté de
Communes de la Vallée du Garon - Communauté de Communes du Pays de Tarare -
Communauté de Communes Beaujolais Val de Saône – Communes du Rhône – État
(DDCS – DRAC – DDT) – Région Rhône-Alpes – Mairies du Rhône.
FNASAT-GDV (Fédération Nationale des Association Solidaires d’Action avec les Tsiganes
et Gens du Voyage) – Fédération des Centres Sociaux du Rhône –
Partenaires opérationnels : Maison des Passages
Centres Sociaux du Rhône (Brignais – Rillieux-la-Pape – Tarare – Francheville – Bron - – CS
Feyzin – Saint Priest - Vaulx-en-Velin – Gerland …)
Médiathèques (Francheville – Lyon 8 - Chassieu – Feyzin – Saint-Genis Laval – Bron –
Vaulx-en-Velin …) – Ludothèques (Chassieu - Rillieux – Brignais – Feyzin…) – Culture
Pour Tous – Association La Coulure – MJC St Just Lyon 5ème – Association Pavee Point
(Irlande) – AMAC – Association Flamenco y mas – La Chaufferie (38) – Europe et cies
Les Associations de Gens du Voyage (ADVOG – UFAT – Associations Régionales…) –
Etudes Tsiganes – CLRD – LDH – La Cimade – Collectif Rom…
Équipes CUCS - MDR – CCAS -PLIE UNI-EST
Bus Info Santé – LE CDHS et le SCHS de Vénissieux-Migrations Santé Rhône-Alpes – REVIH
Santé - Atelier Santé Ville de Vénissieux – Atelier Santé Ville de Bron
Les associations caritatives (Resto du cœur- Entraide Marjolaine – Secours Catholique…)
Les gestionnaires d’aires d’accueil (SERNED – ADOMA - HACIENDA SG2A)
Chambre du commerce et de l’Industrie - Maisons de l’Emploi du Rhône (Feyzin-
Décines…) – Pôle Emploi – Organic - Chambre de Métiers et de l’Artisanat – Pôles Emploi -
SIAE (Structures d’insertion par l’Activité Économique) – ICARE – Missions Locales…
SAFORE – SACORA – IFRA – CEPPRA – ASET- CNED – Inspection Académique – Écoles et
collèges du Rhône – AFEV - Écoles de Travailleurs Sociaux – CNFPT
ADIE - Fondation Abbé Pierre – Parcours Confiance – Caisse d’Épargne – ALPIL – Bailleurs
HLM – AVDL - Crédit Coopératif…
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Annexes
// REVUE DE PRESSE ARTAG Le Lien Social- N.1038 - 10 novembre 2011
Un centre social itinérant (Extrait de L’éternel retour des gens du voyage ) C’est la philosophie qu’a adoptée depuis les années quatre-vingt l’ARTAG, l’association régionale des Tsiganes et de leurs amis Gadjé. Son président et la moitié de son conseil d’administration sont des gens du voyage. Acteur incontournable dans la région Rhône-Alpes, l’ARTAG accompagne même les organismes sociaux (CAF, Département, collectivités locales) dans la mise en place d’un travail coordonné pour les gens du voyage.
Depuis 2010, l’ARTAG est agréée par la CAF de Lyon et de Villeurbanne comme centre social itinérant. De plus, une convention la lie au conseil général du Rhône pour l’accompagnement socioprofessionnel des personnes bénéficiant du revenu de solidarité active (RSA). Pour cela, elle salarie sept « agents de développement », ou « médiateurs », qui sont également mandatés pour assurer la médiation et la coordination sociale sur les vingt-deux aires d’accueil du département. Leur rôle : prévenir les conflits avec le bailleur locatif et rapprocher les gens du voyage des institutions : services médico-sociaux, centres communaux d’action sociale (CCAS), associations caritatives, écoles…
« Le partenariat n’est pas lié à une institution mais à des personnes », estime un médiateur de l’ARTAG. Sur certaines communes, ils rencontrent des difficultés. Ils doivent répondre à tous types de demandes disparates. Ils sont souvent amenés à dépasser le cadre de la mission de médiation. Ils ont ainsi accompagné plusieurs ménages qui, suite à des hospitalisations, devaient bénéficier de soins à domicile. Ils ont aussi remarqué que certaines personnes âgées se retrouvent sur les aires sans leurs enfants. Avec parfois une caravane vétuste, dans laquelle les déplacements sont peu commodes pour ceux qui ont des problèmes de mobilité. Enfin, il leur arrive souvent d’accompagner les retraités dans leurs démarches pour obtenir leur pension.
Leur dernière expérimentation : ils ont mis en place, sur les aires d’accueil, un « comité d’usagers » qui permet aux gens du voyage de s’exprimer sur les conditions de vie qui leur sont proposées, les dysfonctionnements et de proposer des améliorations. La parole est permise par la confiance qui s’est instaurée au fil du temps entre les gens du voyage et le travailleur social.
La domiciliation, premier pas
Dans le Rhône, les gens du voyage ont du mal à trouver un lieu de domiciliation qui leur soit adapté. Les CCAS sont souvent inadaptés au mode de vie des voyageurs, certains les obligeant même à récupérer leur courrier deux fois par mois, sans réexpédition possible. Du coup, les gens du voyage préfèrent être domiciliés à l’ARTAG, qui se retrouve engorgée de demandes. Il faut s’inscrire sur une longue liste d’attente avant d’y avoir droit. Les deux salariés dédiés à ce service ont déjà du mal à s’occuper des six cents familles adhérentes. « Cette domiciliation nous permet de suivre leur itinérance, de savoir où ils en sont, d’assurer un accompagnement administratif et social », explique Xavier Pousset, directeur de l’ARTAG.
En 2010, près de soixante mille courriers ont été réceptionnés, dont plus de cinq mille ont été réexpédiés. Les agents de domiciliation doivent souvent lire le courrier aux voyageurs et le leur expliquer, les orienter vers d’autres structures et prendre leurs rendez-vous avec les administrations, même celles d’autres départements. L’accueil téléphonique est aussi saturé. Les voyageurs ne viennent pas seulement chercher leur courrier, ils demandent des renseignements sur leur contrat d’insertion, le RSA, leurs difficultés liées à l’habitat, à la scolarisation, au registre de commerce… L’action sociale doit être sur tous les fronts.
Farid Sidi-Boumedine.
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LE PROGRES – 11 MAI 2011 (Extrait de la Revue de presse Itinérances 2011)
LE PROGRES – Novembre 2011