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Page 1: Rapport d'activités 2009

BILAN 2009

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ÉDITO SOMMAIRE

2009aura été une année pleine de promesses

et de souvenirs. Promesses d’abord, parce

que l’arrivée d’un nouveau président aux États-Unis a pu faire

croire aux optimistes que le monde allait changer du jour au

lendemain : fermeture annoncée de Guantanamo et des

centres de détention secrets de la CIA, poursuite des respon-

sables de la torture, influence sur la situation en Israël et dans

les Territoires occupés,... Un an plus tard, on est encore loin

du compte et très discrètement, le Président Obama va renou-

veler trois dispositions du Patriot Act, dont l’une d’elles permet

la surveillance électronique de tout citoyen américain. Il faut

dire qu’il avait voté précédemment le Patriot Act, quand il était

encore sénateur.

Souvenirs aussi, bien entendu, puisque 1989 a été l’année de

tous les bouleversements pour les droits humains, avec la

chute du rideau de fer, la disparition de Ceausescu, la quasi-

libération de Nelson Mandela, mais aussi les massacres de

Tien an Men en Chine.

Au vu de ces bouleversements, certains avaient même prédit

la «fin de l’histoire», et la disparition des mouvements de

défense des droits humains. Ils avaient malheureusement

(pour le deuxième point) tort : les murs se sont multipliés dans

le monde aujourd’hui, et les associations comme la nôtre n’ar-

rêtent pas de produire des rapports sur les violations des

droits humains partout dans le monde. Des rapports qui por-

tent leurs fruits très souvent, comme nos bonnes nouvelles en

attestent. Pour une bonne raison : ils sont accompagnés de

vos actions, de votre soutien aux victimes. C’est par là que

nous pouvons faire la différence. Merci encore.

Philippe Hensmans

Directeur

PROMESSES ET SOUVENIRS

3 | Les droits humains sur tous les fronts : bilan d’une année contrastée

CAMPAGNES INTERNATIONALES ET NATIONALES

6 | Sauver des vies avec une souris !

7 | «Exigeons la Dignité» Une campagne pour résoudre l'équation de la pauvreté

10 | La mort au bout du couloir

11 | Asile : des droits toujours bafoués

12 | Combattre la violence à l’égard des femmes, encore et toujours

AIBF EN ACTION13 | Citoyens du monde et dans la dignité

14 | Élargir le cercle

15 | La dignité par la formation

15 | Les bougies en haut de l’affiche

15 | De nouveaux membres à l’appel

16 | Contrôlez les armes :

Évolutions internationales, désillusions belges

16 | Qui contacter à AIBF ?

17 | Bonnes nouvelles

19 | COMPTES 2008

20 | LES LIBERTÉS S’ÉCRIVENT AUSSI

Le Bilan 2009 est le rapport d’activités d’Amnesty International BelgiqueFrancophone (AIBF) réalisé par le programme Collecte de Fonds (avecl’appui logistique du mensuel Libertés!) • Rue Berckmans 9 – 1060Bruxelles • Tél : 02 538 81 77 Fax : 02 537 37 29 • Éditrice respon-

sable : Christine Bika • Supervision : Jean-Marie Pierlot • Rédaction :

Cédric Vallet • Graphisme : Vincent Rifflart • Impression : Unijep, ave-nue Georges Truffaut 42, 4020 Liège • Couverture : Bruxelles, un 10décembre. © Bruno Brioni

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Répression en Iran, régressions enRussie, Obama président, l’année2009 a été marquée par des évène-ments majeurs qui ont nécessité unevigilance de tous les instants de lapart d’Amnesty International. Petitretour en arrière, avec PhilippeHensmans, sur cette année en demi-teinte où la violence n’a pasempêché à l’espoir de se faire uneplace.

Pour Amnesty International, 2009 n’a pasété une année anodine. La vie du mouve-ment a été marquée par le lancement dela campagne «Exigeons la Dignité». Cettecampagne, qui rappelle avec force que lesdroits humains sont indivisibles, sera aucœur du dispositif d’Amnesty au moinsjusqu’en 2015. Comme chaque année, les motifs demobilisation ont été nombreux, mais lesraisons d’espérer existent, donnant dusens à notre action. Justice internationale,Campagne «Exigeons la Dignité», sontquelques exemples du rapide tour d’hori-zon, forcément non exhaustif, que nousoffre Philippe Hensmans - Directeur de lasection belge francophone d’AmnestyInternational - sur ces moments clés où lesdroits humains ont toujours été au cœurdes préoccupations du mouvement.

OBAMA, GARE AUX ESPOIRS DÉÇUSAprès la torture et les violations des droitshumains massives perpétrées pendant lesannées Bush, le monde soufflait un peuen apprenant l’élection de Barack Obama,même si Philippe Hensmans tient à relati-viser cet engouement : «une organisationcomme Amnesty existe depuis assez long-temps pour éviter de croire qu’avec unhomme tout va soudainement changer». Sicette attitude évite bien des désillusions,Amnesty International a tout de mêmesuivi de près et encouragé les change-ments d’orientation menés par l’adminis-tration Obama : des actions ont étémenées dès janvier 2009 pour la fermetu-re de Guantanamo. Le directeur d’AIBFdresse pour nous l’inventaire des mesuresannoncées ou prises au cours de l’année,insistant sur la distinction entre l’effet d’an-nonce et la réalité : «certes, nous avonsaccueilli avec enthousiasme le fait qu’unedes premières annonces du PrésidentObama concernait la fermeture deGuantanamo, mais dans les faits, cette fer-meture prend beaucoup de temps. Nousavons aussi apprécié le fait que la nouvelleadministration fasse des efforts pourreconnaître les actes de torture, mais nouspensons qu’il faut aller plus loin, pour l’ins-tant, seuls des “sous-fifres” sont accusés.»Autre point négatif, Bagram, prison améri-caine en Afghanistan : «nous essayonsd’agir pour que ce lieu de détention ne

devienne pas un nouveau Guantanamo. Leproblème de Bagram cache par ailleurs unenjeu plus vaste, celui des centres dedétention secrets des États-Unis. On esti-me qu’il y en aurait 150 à travers lemonde, mais le silence règne sur cettequestion. Enfin, le fameux Patriot Actqu’avait fait adopter la précédente admi-nistration et qui empiète largement sur leslibertés individuelles, a été reconduit dis-crètement, sans discussion par le nouveauprésident.» Certes, le directeur d’AIBFl’admet, Obama a hérité d’une situationdifficile et, même armé de la meilleurevolonté du monde, changer de cap seralong et complexe, car la «guerre contre leterrorisme» a laissé des traces vives dansde nombreuses régions du monde.

LES PROGRÈS HÉSITANTS DE LA JUSTICEINTERNATIONALELes États-Unis ne sont pas signataires duTraité de Rome qui a institué la Courpénale internationale (CPI). Mais malgréce lourd handicap, l’année 2009 a vu pro-gresser, bon gré mal gré, la justice interna-tionale. Pour Philippe Hensmans, lors-qu’on décide de prendre un peu de recul,on réalise l’étendue des progrès en lamatière «Il y a seulement vingt ans onaurait eu du mal à imaginer qu’une courcomme la CPI existerait ou qu’un criminelde guerre comme Radovan Karadzic pour-rait être jugé par un tribunal international.La justice internationale a donc fait un

LES DROITS HUMAINS SUR TOUS LES FRONTS :

BILAN D’UNE ANNÉE CONTRASTÉE

À la Maison-Blanche, BarackObama signe le décret ordon-nant la fermeture de la prisonde Guantánamo. Washington,22 janvier 2009. © AP/Charles Dharapak

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bout de chemin». La perspective d’être unjour rattrapé par la justice n’est plus fantai-siste pour des dirigeants d’États qui violentle droit international humanitaire ou lesdroits humains. Ce sont ainsi 110 États quiont signé le Traité et la lutte contre l’impu-nité avance sur tous les continents. «Il y ades procès contre d’anciens dirigeants desdictatures militaires en Argentine ou auChili». D’autres progrès sont plus mitigés.Hissène Habré, ancien dictateur tchadien,est assigné à résidence au Sénégal. Sicette assignation à résidence est en soiune évolution positive, «on se demande s’ilsera jugé un jour».

Ce type d’avancée mi-figue mi-raisin de lajustice internationale peut aussi définir lasituation au Cambodge où les Chambresextraordinaires des tribunaux duCambodge chargées de juger les génoci-daires ont un statut hybride, national etinternational. Pour que l’on parle de justi-ce, deux conditions doivent être réunies :la condamnation et la réparation pour lesvictimes. Pour Philippe Hensmans, les tri-bunaux cambodgiens ne remplissentaucune de ces deux conditions. «Il y a euau moins un million de victimes auCambodge et on ne pense pas beaucoup àelles dans ces tribunaux. Malgré tout, lescondamnations ne sont pas à négliger :chacune de celles-ci est un avertissementaux dirigeants du monde entier».

Malheureusement, le conflit israélo-palesti-nien met à rude épreuve ces avancées.Lorsqu’on pense à la bande de Gaza, «onréalise l’absence de légitimité d’une com-munauté internationale incapable d’impo-ser un minimum de justice sur un si petitterritoire». Autre point noir dans cette luttepour la justice internationale, la Russie,«un pays imperméable où s’installe unsentiment d’impunité encouragé par le dis-cours des autorités russes, avec les pas-sages à tabac, la situation des défenseursdes droits humains, les journalistes muse-lés, etc.»

EXIGEONS LA DIGNITÉ !Pour Amnesty, défendre les droitshumains c’est aussi défendre leur indivisi-bilité. La campagne «Exigeons la Dignité»1

prend toute son importance dans l’am-biance sociale moribonde générée par lacrise économique car ceux qui paient lespots cassés des mesures prises par lesgouvernements sont souvent ceux qui

vivent dans la pauvreté. C’est notammentle sens de The Unheard Truth, le livred’Irene Khan, la secrétaire généraled’Amnesty International, qui vient appuyerla campagne «Exigeons la Dignité». PourPhilippe Hensmans, «pendant longtemps,nous nous sommes demandé quelle pour-rait être notre plus-value dans la bataillepour les droits économiques et sociaux,dans la lutte contre la pauvreté. La cam-pagne «Exigeons la Dignité», par lesangles originaux qu’elle adopte, est uneréponse».

Les trois grandes orientations de la cam-pagne concernent l’accès aux droits, l’obli-gation de rendre des comptes et la partici-pation active des personnes démunies. Enseptembre, Philippe Hensmans a participéavec Irene Khan à une mission d’AmnestyInternational en Sierra Leone. À cetteoccasion, une caravane contre la mortalitématernelle a été lancée dans le pays afinde sensibiliser la population2. Il faut direqu’en Sierra Leone, une femme sur huitmeurt en couche ou au cours de la gros-sesse, un chiffre édifiant qui justifie lamobilisation du mouvement. La mortalitématernelle est symptomatique des erreursqui sont parfois faites quand on évoque lapauvreté. De l’argent a été investi par lespays riches pour essayer de remplir unepartie de leurs engagements, notammenten investissant dans le domaine de lasanté, sans pour autant atteindre les butsénoncés. «L’analyse de départ est mauvai-se. Pour s’attaquer à ce type de problème,il est essentiel de s’appuyer sur les droitshumains et de prendre en compte les troisaxes de la campagne «Exigeons laDignité». Certes, c’est un problème d’ac-cès aux soins, mais qui doit s’assortird’une obligation de rendre des compteslorsque les pouvoirs publics ne s’acquittentpas correctement de leur mission et, biensûr, de l’obligation d’associer les femmes àla prise de décision, de faire entendre leurvoix».

DÉNONCER LES VIOLATIONS DES DROITS HUMAINS

Si la campagne «Exigeons la Dignité» amobilisé beaucoup d’énergie cette année,Amnesty International a poursuivi son mar-quage à la culotte des responsables deviolations des droits humains dans lemonde, souvent en alertant l’opinion surdes cas individuels représentatifs dedérives généralisées dans ces pays.

Pour aller remplir d’eauson jerrycan, un enfantmarche sur l’énormeaqueduc qui traverseDharavi, le plus grandbidonville d’Inde (600000 habitants sur 1,75km2). Mumbai (Bombay),novembre 2008. ©PANOS/Mark Henley

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Malheureusement, les «clients habituels»d’Amnesty n’ont pas beaucoup changé. EnIran, la situation s’est aggravée avec laréélection contestée de MahmoudAhmadinejad à la présidence de laRépublique islamique et le débat sur lenucléaire. Philippe Hensmans estime queles Iraniens avaient le choix entre «la pesteet le choléra, mais à la suite de ces élec-tions on a vu le régime se refermer sur lui-même et utiliser une politique répressivedigne de l’époque du Shah». PourAmnesty International, la mobilisation pourle respect des droits humains en Iran portedifficilement ses fruits car le régime esttrès difficile à faire évoluer. Cette année,Amnesty a manifesté à deux reprisesdevant l’ambassade d’Iran. «Il y a bien euquelques succès sur des cas individuels,des exécutions annulées ou l’obtentiond’une protection pour certaines personnes,voire une légère diminution du nombred’exécutions de mineurs, mais les progrèsrestent maigres».

Autre pays dont les dirigeants sont diffi-ciles à sensibiliser : le Myanmar(Birmanie)3. Les différentes sectionsd’Amnesty, dont le Secrétariat nationald’AIBF, essayent de faire pression pour

qu’on n’oublie pas leMyanmar. Il règnebeaucoup d’incerti-tudes sur l’avenirdans ce pays, sur lasuccession du chefde la junte lorsquecelui-ci partira, sur lastructuration de l’op-position. L’autre pro-blème d’envergure estcelui de la minoritéKaren dont la situa-tion est très difficile etdont les membresfuient souvent vers laThaïlande, un État quin’a pas signé laConvention deGenève et les refouleen masse. Malgrétout, ces derniersmois, 15 prisonnierspolitiques de la Liguenationale pour laDémocratie (NLD, leparti d’Aung San SuuKyi) ont été libérésdes prisons birmanes.

Enfin, parmi les pays qui ont défrayé lachronique, le Zimbabwe occupe une placede choix. «Dans ce pays où les moyens des’alimenter existent, c’est une action poli-tique qui a créé des famines». La situationa tout de même un peu évolué, notam-ment grâce à la pression internationale etmalgré le «rôle détestable qu’a jouél’Afrique du Sud dans ce dossier en soute-nant le régime».

Certains pays, suivis de près par AmnestyInternational sont traversés par des ventscontraires. C’est le cas de la Chine.Amnesty a poursuivi son action suite auxnombreuses campagnes de l’année précé-dente liées aux Jeux olympiques. C’est en2009 qu’a eu lieu la toute première mis-sion d’Amnesty International en Chine. Cequi est intéressant, pour PhilippeHensmans, «c’est que le régime n’est pasmonolithique, il y a des tendances quicohabitent, le parti est agité par des mou-vements internes et le pays est traversé enpermanence par des pics de mécontente-ment, voire de colère.». S’il ne faut pasoublier les 500 à 600 000 personnes quicroupissent encore dans les camps de tra-vail forcé, il faut garder en tête que ce

pays immense est plus complexe qu’on nele croit et qu’il faut y soutenir les forces dechangement. C’est dans cette dynamiquequ’une manifestation a été organisée parAmnesty en Belgique pour se souvenir dumassacre de Tian’anmen. Enfin, l’évolutionde la situation en Colombie interpelle car,suite à la libération d’Ingrid Betancourt,l’attention internationale est retombée«alors que des communautés de paix oudes syndicalistes sont en danger».

UNE ASSEMBLÉE GÉNÉRALEREVIGORANTE Face à ces raisons nombreuses de semobiliser pour les droits humains et face àune actualité qui impose son agenda,l’Assemblée générale d’AIBF fut l’occasionde prendre un peu de recul et de réfléchiraux orientations des prochaines années.C’est lors de cette Assemblée généralequ’Irene Khan et Olivier De Schutter,Rapporteur spécial des Nations unies surle Droit à l’alimentation, ont animé undébat ayant pour thème «AmnestyInternational va-t-elle mettre un terme à lafaim dans le monde?» La journée, trèsancrée dans les perspectives d’action liéesà la campagne «Exigeons la Dignité», a étél’occasion d’interpeller les militants surl’action d’Amnesty. Philippe Hensmansavoue qu’il a été impressionné par cetteAssemblée générale : «avec le thème de ladignité, on est loin de ce qui se faisait il ya trente ans et la présence d’Irene Khan etd’Olivier De Schutter a permis de recadrerl’action d’Amnesty, de donner envie et derequinquer de vieux militants dont certainss’avouaient un peu blasés». La voix desmilitants étant essentielle, la section belgefrancophone a décidé depuis deux ansd’aller à leur rencontre. Cette Assembléegénérale a été précédée des «rencontresde printemps» entre les membres duSecrétariat national et les militants degroupes locaux afin de discuter desgrandes orientations du mouvement. Desorientations qui font la part belle à la digni-té, une campagne qui occupera les espritsde militants requinqués pour, au moins,les 6 prochaines années.

Cédric Vallet

1. Voir le dossier «La misère est moderne» dansLibertés! n°455 de juin 2009.2. Voir le dossier «Exigeons la Dignité – Parties decampagne» dans Libertés! n°458 de novembre2009.3. Voir le dossier «L’impasse birmane» dansLibertés! n°457 d’octobre 2009.

Manifestation devant l’ambassade d’Iran,dans le cadre de l’Iran Global Day ofAction. Bruxelles, 25 juillet 2009. © AI

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CAMPAGNES INTERNATIONALES ET NATIONALES

SAUVER DES VIES AVEC UNE SOURIS !

Isavelives.be est un site Internet qui centralise toutes lesactions d’Amnesty International. Après deux ans d’exis-

tence, son succès ne s’est pas démenti.L’année 2009 a été en outre l’occasiond’une restructuration du site et dechangements dans les modalités d’ac-tion.

Le site Internet Isavelives.be (pour «I SaveLives» ou «Je sauve des vies») s’est imposé

comme une évidence. Cette plate-forme au ser-vice des droitshumains n’existeque depuis deuxans et pourtant

elle est déjà incon-tournable. Son but est tou-

jours de favoriser l’activisme encentralisant les différents moyens

d’action d’Amnesty surun site Web. À l’image

de la toile,Isavelives.be est

en perpétuelleévolution. Cette

année a étémarquéepar deschange-ments

de

forme et d’approche du mili-tantisme en ligne, afin derendre cet outil plus perfor-mant et plus souple, dans lebut de sauver des individusdont les droits fondamen-taux sont menacés.

La structure du site a été repensée pour le rendre plus clair, lesdifférentes modalités d’action sont désormais classées en sous-rubriques accessibles en un clic. Les Actions urgentes, outil de

prédilection dans la défense des droits humains, sont mises enévidence. Deux à trois nouvelles actions urgentes sont proposéeschaque jour sur le site et sont transférées immédiatement par e-mail à 3 800 militants du réseau. Le site Isavelives.be tient à jourle suivi des actions. Ces mobilisations essentielles de court termesont complétées sur le site par les dossiers «Individus en danger»qui proposent une approche davantage dans le long terme. Cesindividus ou groupes d’individus sont suivis par les chercheurslondoniens d’Amnesty. Si le Secrétariat national (SN) «adopte» unindividu en danger, le suivi peut perdurer tant que le Secrétariatinternational (SI) se mobilise sur la question, ce qui peut conduireà des mobilisations variées (manifestations, lettres, pétitions) pen-dant plusieurs années.

Les «Actions Courage» qui consistent à envoyer un courrier desoutien directement à la personne concernée, détenue ou soumi-se à une violation flagrante de ses droits, existent toujours maissont désormais connues sous le nom d’«Actions de Solidarité».Les Lettres du Mois, proposées dans le mensuel Libertés ! sontaussi mises en évidence sur le site Internet ainsi que lesannonces de futures manifestations. Enfin, les gestionnaires dusite ont décidé de mettre en avant certaines actions, qui répon-dent au nom d’«Actions Focus». Il peut s’agir d’une Action urgen-te ou d’un Individu en danger qu’on décide de mettre en évidencepour attirer l’attention d’un plus grand public.

L’année 2009 a aussi été l’occasion d’une réflexion sur les modali-tés d’action : comment mieux encourager les militants et sympa-thisants à agir ? La réponse se nomme «Annonce NouvellesActions» qui accompagne désormais les Actions Focus et vise unpublic large. Il s’agit d’une démarche proactive du SN qui décidede contacter, via e-mail, des personnes qui, dans le passé, ontdéjà agi pour Amnesty, afin de leur annoncer de nouvelles actionsen fonction de leurs centres d’intérêt. Si un sympathisant occa-sionnel d’Amnesty a participé à l’une ou l’autre action sur la peinede mort, il sera informé directement de toute action sur le sujet.Cette nouvelle démarche, en place depuis le mois d’août, portedéjà ses fruits avec un triplement du nombre de participants auxactions.

Enfin, les militants et sympathisants d’Amnesty peuvent toujourss’abonner au Service d’Action par SMS. Différentes actions sontproposées par SMS aux 819 membres du réseau, moyennantpaiement. L’atout des actions SMS est qu’elles permettent unemobilisation rapide, mais il s’agit aussi d’un moyen novateur derécolter des fonds. En 2010, une plus grande importance seradonnée à ce mode d'action, la priorité étant les individus en dan-ger.

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«EXIGEONS LA DIGNITÉ»

UNE CAMPAGNE POUR RÉSOUDREL'ÉQUATION DE LA PAUVRETÉ

La campagne «Exigeons la dignité»sera au centre des préoccupationsd’Amnesty pour les 6 prochainesannées. Combattre la pauvreté endéfendant les droits humains soustoutes leurs formes est désormais leleitmotiv de nos actions. Lutte contrela pollution dans le Delta du Niger,actions au niveau local, etc. L’année2009 fut plus qu’un tour de chauffe.Lorsqu’en décembre, les militantsd’Amnesty International manifestent àBruxelles pour dénoncer l’injustice engen-drée par la catastrophe de Bhopal, c’estbien la dignité des victimes qu’ils exigent.

Annoncée en 2008, la campagne«Exigeons la Dignité» a officiellementdébuté cette année et elle tiendra le hautdu pavé jusqu’en 2015. En inscrivant sonaction sur le long terme, Amnesty veut sedonner les chances d’obtenir des avan-cées concrètes en matière de lutte contrela pauvreté, en adoptant une approche ori-ginale qui insiste sur le lien entre la pau-vreté et les droits humains. Ce lien sembleévident avec, d’un côté, la misère qui esttoujours accompagnée d’une multituded’atteintes aux droits fondamentaux et, del’autre, des violations des droits humainsqui touchent majoritairement les per-sonnes les plus démunies.

Pour tenter de briser ce cercle vicieux, il est

nécessaire de graver dans le marbre l’indivi-sibilité des droits humains, de tous lesdroits, qu’ils soient politiques, économiques,sociaux ou culturels, sans quoi, aucun pro-grès tangible ne pourra être obtenu1.Discriminations, exclusion, insécurité, mor-talité, l’étendue des problèmes liés à lamisère est immense. La bataille prometd’être longue, mais le jeu en vaut la chan-delle, car, en matière de pauvreté, beau-coup de choses ont été essayées, maissans vraiment prendre en compte les droitshumains dans leur totalité. L’objectif denotre association est donc d’apporter sespropres modes d’action à un combat quicompte déjà de nombreux acteurs expéri-mentés : enquêtes, recherches, dénoncia-tions, actions urgentes, actions symboliques

Un jeune Kényan devant unruisseau d’eau polluée quitraverse le quartier«Soweto» du bidonville deKibera, le 9 mars 2009. © AI

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CAMPAGNES INTERNATIONALES ET NATIONALES

et sensibilisation seront, comme toujours,les rouages de notre travail.

La campagne dignité prend corps à traverstrois axes transversaux :� L’accès de tous à tous les droits, qu’ils

soient civils et politiques tout autantqu’économiques, sociaux ou culturels.

� L’obligation de rendre des comptes.Chaque instance décisionnelle ou exé-cutive est concernée par cette obliga-tion, les entreprises tout autant que lesgouvernements ou les administrations.

� La participation active. Les personnesles plus démunies doivent être enten-dues lorsqu’une mesure les concernantest adoptée.

De ces trois axes, cinq thèmes de cam-pagne ont été définis :�Donner aux droits force de loi.� Exiger la responsabilité des entreprises.� Combattre la mortalité maternelle.� Travailler autour de la violation des

droits humains dans les bidonvilles.� Combattre les discriminations, en parti-

culier à l’égard des Roms.

UNE PARTICIPATION ACTIVE DES MILITANTSLes militants et sympathisants d’AI se sontlancés dans l’action dès le mois de mai2009 en envoyant une carte postale auPremier ministre belge Herman VanRompuy, assortie de la signature d’unepétition. L’objet de ces deux actions étaitde demander que la Belgique signe et rati-fie le tout nouveau Protocole facultatif auPacte international relatif aux Droits écono-miques, sociaux et culturels(PIDESC). Adopté en1966, le

PIDESC fut une victime collatérale de laguerre froide car il n’a jamais été complétépar un protocole créant un mécanisme deplaintes individuelles, contrairement à sonproche cousin, le Pacte international relatifaux Droits civils et politiques (PIDCP). Il afallu attendre décembre 2008 pour quel’Assemblée générale des Nations uniesadopte un tel protocole additionnel. Suite àl’action d’Amnesty International, HermanVan Rompuy a assuré que la Belgiqueferait partie de la première vague d’Étatssignataires dudit protocole, promesseconcrétisée le 24 septembre. Au vu de lacomplexité administrative de notre pays, lechemin de la ratification est encore longcar toutes les entités fédérées devront àleur tour voter ce texte. Il n’en reste pasmoins que l’adoption de ce protocole et laprogression du nombre d’États signatairesou désireux de le ratifier (29 à ce jour) estun pas important dans la direction d’unaccès à tous les droits.

Cette défense de l’indivisibilité des droitshumains se fera aussi au niveau local,grâce à la participation active des groupesd’Amnesty à deux projets de la campagne«Exigeons la Dignité». Le premier, intitulé«Ma commune peut changer le monde»est porté par 5 groupes pilotes. Ce projetlocal - inspiré de la Charte-Agenda mon-diale des Droits de l’Homme dans la Citédes Nations unies - s’inscrit dans le longterme et est destiné à se généraliser dèsl’année prochaine. La première étape estassez simple, il s’agitd’aller à la

rencontre des associations impliquéeslocalement auprès des personnes précari-sées. Le projet prendra son envol autourd’une question : comment faire en sorteque ma commune inclue les droitshumains de façon transversale dans toutesles décisions qu’elle prend ? Amnesty feradonc campagne, au niveau local, avec desassociations de terrain pour que les com-munes inscrivent dans leur travail unedynamique «droits humains». Dans lesfaits, cela pourrait se traduire, parexemple, par des critères de non-discrimi-nation dans la politique de recrutement del’administration communale ou par uneprise en compte de l’avis des populationsprécarisées dans toute décision lesconcernant.

Le second projet, la «collecte de voix», estun projet mondial qui nécessite une forteimplication locale. Cette opération existesur Internet depuis déjà plusieurs mois etprend une dimension plus concrète avecdes membres de groupes locaux qui récol-tent des avis sur ce que leur inspire leterme «dignité». Ces voix seront collectéesgrâce à divers médias, le papier bien sûr,mais aussi des vidéos ou des enregistre-ments sonores. Cette pétition multimédia-tique et interactive concerne en premierlieu les personnes précarisées mais estouverte à tous. Pour l’instant, 10 groupeslocaux participent à ce projet lancé le 17octobre, date de la Journée internationalepour l’Élimination de la pauvreté. La veille,

AIBF a distribué, en compagnie d’ATDQuart Monde et de

Lutte

Lancement de la Caravane contre la Mortalité maternelle dans lacapitale sierra-léonaise. Freetown, 22 septembre 2009. © AI

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CAMPAGNES INTERNATIONALES ET NATIONALES

Solidarité Travail – deux ONG partenairessur le terrain communal - 45 000 dazibaos(affiches murales) dans les principalesgares du pays. Enfin, chacun peut mani-fester son soutien en signant la pétition enligne «Un million de clics contre la misère»(http://1milliondeclicscontrelamisere.org).

RESPONSABILITÉ DES ENTREPRISESEn cette première année de campagne,Amnesty a aussi mis l’accent sur la res-ponsabilité des entreprises. En dénonçantl’impact dramatique de l’industrie pétroliè-re dans le Delta du Niger et en participantaux commémorations de la catastrophe deBhopal, Amnesty International s’est mon-trée déterminée dans ce combat face àdes entreprises qui, bien souvent, profitentde carences réglementaires pour extrairedes matières premières sans avoir à sesoucier de l’impact négatif de leurs activi-tés, notamment en termes de respect desdroits humains. Dans ces deux casqu’Amnesty suit de très près, les agisse-ments et les décisions de grands groupesindustriels occidentaux ont eu des consé-quences dramatiques sur les populationslocales, en particulier sur les plus pauvres.

Dans le sud du Nigeria2, les habitants sontfrappés de plein fouet par la pollution liéeà l’activité pétrolière et les informations surl’étendue de cette pollution ne sont pasaccessibles. Dans ce contexte délétère, legouvernement du Nigeria laisse une gran-de marge de manœuvre aux entreprises,qui, de leur côté, ne rendent aucun comp-te des dégâts qu’elles ont causés. Cetexposé des faits, qui visait en particulierShell, a fait l’objet d’un rapportqu’Amnesty International a publié en juindernier, Nigeria. Petroleum, pollution andpoverty in the Niger Delta (Index AI : AFR44/017/2009). Lors de la sortie du rapport,Amnesty avait donné 100 jours au nou-veau directeur de Shell pour commencer àagir en rendant publiques les informationssur l’impact des activités de son entreprisedans le Delta du Niger et en s’engageant àen assainir les activités. À dix jours de l’ex-piration du délai, des militants d’AmnestyInternational ont alors mené une actionsymbolique devant le siège bruxellois deShell. Le 30 septembre, à Ixelles, ilsétaient armés de balais et de brosses pourdénoncer symboliquement la pollution duDelta du Niger tout en insistant sur sonimpact négatif sur les droits humains. Lesmilitants d’AIBF et d’AI Vlaanderen se sont

heurtés à une fin de non-rece-voir de la part des dirigeantsbelges de l’entreprise qui ontpréféré renvoyer la patatechaude à la direction londo-nienne du groupe.

Obtenir des entreprisesqu’elles rendent des comptesest essentiel en cette année oùl’on commémore le drame deBhopal, encore dans tous lesesprits3. Dans la nuit du 2 au 3décembre 1984, le site indiende la société de pesticidesUnion Carbide avait explosé,causant la mort d’environ25 000 personnes, alors quedes dizaines de milliersd’autres souffrent encore desconséquences socio-écono-miques de la catastrophe oude problèmes de santé liés auxémanations de tonnes de pro-duits chimiques, sans parlerde la contamination du sol etde l’eau. Union Carbide adepuis été rachetée par l’entre-prise Dow Chemical. Depuis 25 ans, le siten’a toujours pas été assaini, les victimesn’ont pas été indemnisées, aucune enquê-te indépendante n’a été menée. Les res-ponsables ne sont pas inquiétés alors queles actions en justice n’ont toujours pasavancé. Amnesty International, face à cescandale sans fin, s’associe à des associa-tions indiennes qui réclament une indem-nisation correcte des victimes, ainsi que lareconnaissance de la responsabilitéd’Union Carbide. Ces associations deman-dent aussi au gouvernement indien defaire tout son possible pour que les vic-times aient accès à des soins adéquats.Cette volonté de lutter pour la dignité deshabitants de Bhopal s’est traduite par l’en-voi de cartes postales au gouvernementindien et aux dirigeants de Dow Chemicalpour que l’entreprise publie des donnéessur la toxicité des gaz et, surtout, pour queles responsables soient traduits en justice.Le 2 décembre, une manifestation a eulieu devant les bureaux de Dow Chemicalà Bruxelles visant à attirer l’attention surles violations des droits humains engen-drés, encore à ce jour, par cette catas-trophe.

Inscrire l’action d’Amnesty dans un parte-nariat avec des organisations de luttecontre la pauvreté, aller à la rencontre des

personnes démunies, relayer leur parole,mobiliser les militants pour promouvoirtous les droits humains, sans exception,sera la méthode de travail d’Amnesty pourexiger la dignité. La campagne ne fait quecommencer, elle sera longue et se pour-suivra en 2010 à travers d’autres combats.La mortalité maternelle sera certainementune priorité, tout comme la lutte contre ladiscrimination à l’égard des Roms. L’annéeprochaine sera une année importante quinécessitera une mobilisation de tous lesinstants. Il s’agira en effet des 10 ans desObjectifs du Millénaire pour leDéveloppement (OMD) qui feront l’objetd’une évaluation intermédiaire, à cinq ansde leur terme. C’est aussi l’an prochainque la Belgique prendra les rênes duConseil de l’Union européenne pour sixmois. Des rendez-vous importants dans lalutte contre la pauvreté et le respect desdroits humains, des rendez-vousqu’Amnesty International de manquerapas.

1. Voir le dossier «La misère est moderne» dansLibertés! n°455 de juin 2009.2. Voir le dossier «Nigeria – Splendeurs etmisères» dans Libertés! n°456 de septembre2009.3. Voir le dossier «Exigeons la Dignité – Partiesde campagne» dans Libertés! n°458 denovembre 2009.

Une habitante deMakoko transporteles maigres effetspersonnels qu’elle

est parvenue àarracher de sonlogement détruitpar les autorités

de l’État. Lagos, 6mai 2005. ©

George Osodi

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L’idée abolitionniste progresse pas à pas. Mais les chiffresne sauraient occulter la dure réalité : la peine de mortreste un châtiment en vigueur dans plusieurs États, et pasdes moindres. Si la Chine ou les États-unis exécutent tou-jours, l’Irak a rejoint cette année le clan des exécuteursen chaîne.

Khristian Oliver a été exécuté au Texas le 5 novembre 2009. Il s’agis-sait de la 43e exécution aux États-Unis cette année et de la 20e auTexas. Certes, le nombre d’exécutions est en baisse, mais elles sepoursuivent inexorablement dans plusieurs États du géant nord-amé-ricain. À l'heure actuelle, l'Irak est un des pays où le taux d'exécu-tions est le plus élevé au monde. En juillet 2009, au moins 1 000prisonniers se trouvaient apparemment dans le quartier descondamnés à mort, parmi lesquels 150 environ avaient épuisé toutesles voies de recours juridiques ou de recours en grâce.

Pourtant, la tendance générale est au progrès de l’abolition. Endécembre 2008, comme l’année précédente, une résolution appe-lant à un moratoire sur la peine de mort a été votée à l’Assembléegénérale des Nations unies. En 2007, 104 pays avaient voté enfaveur d’un tel moratoire, alors qu’en 2008, ils étaient 106 à désirermettre un terme, au moins temporairement, aux exécutions. Lenombre d’États qui ont voté contre ce projet de résolution est peut-être plus significatif : en 2007, 54 États étaient catégoriquementopposés à un tel moratoire alors qu’en 2008 ils n’étaient plus que46. Bien que ce type de résolution ne soit pas contraignant, il s’agittout de même d’un bon indicateur du poids des abolitionnistes ausein de l’ONU. Preuve de cette progression, le Burundi et le Togoont rejoint le club des abolitionnistes en 2009.

Signe des temps, alors que la situation semblait figée pour long-

temps avec près des trois quarts de la population nipponne atta-chés au châtiment suprême, le Japon est peut-être au seuil d’uneévolution majeure. La nouvelle ministre de la Justice, sympathisanted’Amnesty International, a l’intention de susciter un débat politiquesur la peine capitale. Il est donc dans le domaine du possible qu’el-le décide de ne pas signer les ordres d’exécution afin d’instaurer unmoratoire de fait, le temps que l’idée abolitionniste progresse et quele débat avance.

S’il y a eu de bonnes nouvelles en 2009, les 2 390 personnes exé-cutées en 2008 n’autorisent nullement à baisser la garde. Les rai-sons de se mobiliser contre la peine de mort sont toujours évi-dentes, c’est ce qu’ont fait savoir nos deux sections belges AIBF etAIVL le 10 octobre, journée mondiale contre la peine de mort, parun rassemblement devant la cathédrale Saints-Michel-et-Gudule. Enexhibant cinq drapeaux, ce sont cinq États qui étaient particulière-ment montrés du doigt ce jour-là : le Bélarus (Biélorussie), l’Iran,l’Irak, les États-Unis et la Chine.

Ces cinq États sont très mobilisés dans les cénacles internationauxpour affirmer qu’ils ne se sentent nullement liés par les résolutionsonusiennes contre la peine de mort. Parmi eux, certains exécutenten masse. L’Irak et les États-Unis, on l’a dit, mais aussi l’Iran, paysqui a connu cette année une recrudescence du nombre de per-sonnes ayant subi la peine capitale tandis que des mineurs y sonttoujours exécutés. La gravité de la situation en Iran a suscité uneforte mobilisation de notre organisation par le vecteur des Actionsurgentes (voir p.6). Le Bélarus, quant à lui, fait l’objet d’une atten-tion toute spéciale car il s’agit du dernier État européen à pratiquerce châtiment. L’Arabie Saoudite exécute principalement les tra-vailleurs migrants asiatiques. Enfin, la Chine est toujours en tête dece sinistre classement des pays exécuteurs : en 2008, au moins1 718 personnes y ont été exécutées, soit 72 % du chiffre mondial.

LA MORT AU BOUT DU COULOIR

À l’occasion de la Journée mondiale contre lapeine de mort, des membres d’Amnesty

International forment le slogan «No» au bas de lacathédrale Saints-Michel-et-Gudule et d’autres

brandissent les drapeaux du Belarus, des États-Unis, de l’Iran, de l’Irak et de l’Arabie saoudite.

Bruxelles, 10 octobre 2009. © Clinckemaille Michel

CAMPAGNES INTERNATIONALES ET NATIONALES

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CAMPAGNES INTERNATIONALES ET NATIONALES

ASILE : DES DROITS TOUJOURS BAFOUÉSEn Europe comme en Belgique, lesdroits des migrants sont souventbafoués. Réinstallation des réfugiés etdétentions en centres fermés ont figuréparmi les priorités d’AIBF cette année.

De nombreux migrants traversent les conti-nents, avec parmi eux, des personnes enquête d’asile, particulièrement vulnérables auvu de leur parcours et pour qui l’arrivée sur lesol européen est synonyme de nouvelles diffi-cultés1. Amnesty International défend corps etâme le droit d’asile, mais aussi, plus large-ment, les droits des migrants au regard dudroit international. Les refoulements massifsde migrants vers l’Italie, les arrestationsd’étrangers en Mauritanie, les expulsionsd’Afghans ou encore le démantèlement média-tique de la «Jungle» de Calais sont autant dedrames que de droits foulés aux pieds. Surtous ces sujets, Amnesty agit et réagit. EnLibye par exemple, Amnesty a mené une mis-sion en mai 2009 suivie de nombreuses inter-pellations à propos de centaines voire de mil-liers de migrants qui subissent toutes formesde mauvais traitements sur le chemin versl’Europe.

Ces exemples internationaux sont générale-ment répercutés en Belgique par leProgramme Réfugiés à travers sa Newsletter.Celle-ci est un important support de mobilisa-tion par rapport à des cas ou des probléma-tiques partout dans le monde. La Belgique estévidemment une terre de destination pour lesmigrants et les demandeurs d’asile. Et, icicomme ailleurs en Europe, ils peuvent voirleurs droits ignorés, ce qui nécessite un enga-gement local d’Amnesty. Parmi les sujetsayant requis toute l’attention d’AIBF, on noterala réinstallation de 47 réfugiés irakiens enBelgique. La réinstallation est un principevieux comme la Convention de Genève (1951)qui vise à répartir les réfugiés entre États, dansune dynamique de solidarité. Amnesty deman-de donc que la Belgique fasse un pas supplé-mentaire dans cette direction en accueillantdavantage de réfugiés irakiens en provenancedes camps de réfugiés de Syrie et de Jordanie,tout en faisant très attention à ce que ces pro-

jets de réinstallation ne finissent parservir de prétextes pour empêcherl’accès à la protection à d’autres réfu-giés, ceux qui viennent en Europedirectement et par leurs propresmoyens.

Autre point important pour AmnestyInternational : la détention des étrangers.Depuis des années, Amnesty œuvre pourla mise en place d’alternatives, mais lecombat contre la détention systématiquedes migrants s’est intensifié et devient peuà peu une priorité pour notre mouvement.Ainsi, en 2009, AIBF s’est associée auréseau belge des ONG de visiteurs encentres fermés, en co-signant un rapportrendu public au mois de juin : «Douzemois en centres fermés, douze vies boule-versées». Bien d’autres actions ont étémenées cette année, à l’image d’interpella-tions écrites sur des sujets variés : alterna-tives à la détention des familles avecenfants, accord de réadmission concluentre la Belgique et le Kosovo (autoprocla-mé indépendant en février 2008), renvoisde demandeurs d’asile vers la Grèce, etc.

Enfin, l’année 2009 a été marquée enBelgique par la décision du gouvernementfédéral de mettre en place une opération derégularisation des sans-papiers en fonctionde critères clairs. Le mandat d’Amnestyne concernant plus uniquement les réfu-giés, mais aussi les migrants, le thèmede la régularisation des étrangers enséjour irrégulier est progressivementabordé par l'organisation. En l'occur-rence, la section belge d'Amnestyn'a cessé de suivre au plus prèsl’évolution du mouvement enfaveur de la régularisation,relayant les informations sur lesdifférents évènements ou mani-festations et réclamant, malgrétout, que des critères clairssoient mis en place, parsouci de transparence.

1. Voir le dossier «Asiles»,dans Libertés! n°450 de jan-vier 2009.

Des sans-papiersalgériens qui occupentune grue négocient avecdes policiers. Bruxelles,24 avril 2008. ©AFP/Dominique Faget

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CAMPAGNES INTERNATIONALES ET NATIONALES

La campagne d’Amnesty Internationalcontre les violences à l’égard desfemmes se termine officiellement en2010. Les actions autour de ce thèmene cesseront pas pour autant.

«Secouer les puces de la société pour êtreà nouveau à l’avant-plan», c’est le sens del’action menée ce 25 novembre 2009, àl’occasion de la Journée internatio-nale de Lutte contre les violencesfaites aux femmes. Amnesty étaitvenu se rappeler aux bons souve-nirs des responsables politiques, encompagnie d’associations, de syndi-cats, de victimes de violences, maisaussi de députés sensibles à lacause, en manifestant sur la Placede la Monnaie. Ce grand rassemble-ment a permis de mettre à nouveauen lumière l’enjeu des violences àl’égard des femmes, essentiel auregard des droits humains. Amnestya mené une campagne prioritairesur ce thème de 2004 à 2010 et lesavancées n’ont pas été négli-geables. En 2004, un Plan d’Actionnational de lutte contre les violencesfaites aux femmes avait été adoptépar le gouvernement belge, dont lefil conducteur était la «tolérancezéro». Cinq ans après, qu’en est-il ?Comment ce plan a-t-il étéappliqué ? Et qu'en est-il réellementde la politique belge de lutte contrela violence conjugale en particulier ?

Le simple fait que ce plan a été adoptétémoigne d’une volonté politique d’avancersur la question. Néanmoins, les défautsd’application ne manquent pas : les vic-times de violences restent trop nom-breuses, l’aide qui leur est octroyée n’estpas uniforme et les différents niveaux depouvoir ne se concertent pas suffisammentdans leur action. Enfin, le point essentielsur lequel insiste Amnesty : des effortsimportants doivent être fournis afin d'obte-

nir un véritable changement des mentali-tés, des comportements et des réactionspar rapport à ce phénomène.

Les jeunes et la violence faites auxfemmes, voilà deux enjeux croisés abordéspar Amnesty, laquelle s’interroge sur le rôlejoué par l’école. Les écoles seraient-elles levivier d’un renouveau d’attitudesmachistes ? Derrière cette assertion a priori

à l’emporte-pièce, c’est une multitude decomportements qui se cachent et quetente d’analyser AIBF en menant uneenquête qualitative dans plusieurs écolesde Wallonie. Tout est parti de la campagneSafe Schools que mène AmnestyInternational et dont l’enjeu est que l’écolene devienne pas le terreau de violencesfaites aux femmes. Les conclusions del’étude ne sont pas encore disponibles,mais AIBF constate d’ores et déjà que,

dans nos écoles, des problèmes latents deviolences ou d’attitudes archaïques existentbel et bien et qu’ils ne sont pas clairementproscrits. Bien souvent, il n’existe pas demention dans les règlements d’ordre inté-rieur interdisant les comportements discri-minatoires, notamment à l’égard des filleset des femmes, ni de préparation spéci-fique du corps enseignant pour faire face àce phénomène.

Bien sûr, le travail d’Amnesty sepoursuit au niveauinternational1, avec, parexemple, l’interpellation d’Étatspour qu’ils ratifient laConvention contre lesDisparitions forcées dont sontdirectement ou indirectementvictimes de nombreusesfemmes. Cette tentative de pres-sion va se poursuivre en compa-gnie du Réseau mondial desmères et proches de disparues.En République démocratique duCongo (RDC), les violences àl’égard des femmes n’ont certai-nement pas décru et le problè-me reste entier. Nous gardonsnotre vigilance afin de ne pasfaire oublier le triste sort denombreuses Congolaises et delutter contre l'impunité.

Abolition des mutilationssexuelles, combat contre les vio-lences domestiques, lutte contrela violence à l’école, les motifs

de mobilisation ne manquent donc pas. Sila campagne contre la violence faite auxfemmes se termine, le sujet restera cepen-dant un pilier de l’action d’Amnesty, unthème transversal qui sera, encore et tou-jours intégré dans toutes les dimensions dutravail d’AIBF.

1. Voir le dossier «Les femmes changent» dansLibertés! n°452 de mars 2009.

COMBATTRE LA VIOLENCE À L’ÉGARD DES FEMMES,

ENCORE ET TOUJOURS

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CITOYENSDU MONDE ET DANS LA DIGNITÉ

Alors que le projet «Citoyens du monde» entame uneseconde vie, l’année 2009 a été l’occasion d’impliquer lesjeunes dans le combat pour la «dignité».

Éduquer les jeunes aux droits humains, leur offrir des clés de com-préhension du monde et des pistes d’action, sont des missions pri-mordiales pour Amnesty International. Cette mission passe en partiepar les «Groupes Écoles» constitués dans l’enseignement secondai-re. Ils étaient 95 cette année dans les établissements du secondai-re. Parmi ces groupes, une partie sommeille ou n’agit pas beau-coup. L’objectif de cette année était de consolider cette base enpoussant les groupes existants à l’action plutôt que de chercher uneaugmentation spectaculaire du nombre de groupes dans les écoles.Dans l’enseignement primaire, Amnesty travaille par ailleurs en par-ticipant à des animations, en proposant des actions urgentes ou endistribuant des outils pédagogiques.

«Exigeons la Dignité» est une campagne de long terme qui a débu-té cette année et qui nécessite une implication des jeunes membresd’Amnesty International. Un gros travail de pédagogie a été effectuéen ce sens par la production d’outils mettant à la portée des jeunesles tenants et aboutissants de la campagne. Un cahier pédagogiquea été rédigé spécialement pour les élèves du secondaire en mettantl’accent sur la problématique des bidonvilles. Ce cahier a étéenvoyé, via la cellule pédagogique «Démocratie ou Barbarie»(Communauté française) à environ 1 900 professeurs pour qu’ils sesaisissent de la matière. Grâce à ce lien avec la Communauté fran-çaise, le travail d’Amnesty International prend une autre dimensionen touchant un public plus vaste que celui des «Groupes Écoles».

Ces derniers ne sont évidemment pas en reste et font l’objet d’uneattention toute particulière. Dès le début de l’année 2009, ils ont été

informés du lancement de la campagne. L’information qu’ils ontreçue était composée du cahier pédagogique, mais aussi d’un dazi-bao à afficher dans leur établissement et d’une invitation à partici-per à la semaine du Papier libre, du 16 au 20 novembre, quiconsiste à envoyer des lettres groupées pour soutenir certainesactions mises en évidence.

Les élèves membres des Groupes Écoles ont tous été invités à lajournée Jeunes d’octobre 2009 qui, elle aussi, avait pour but d’in-former sur la campagne «Exigeons la dignité». Cette journée s’estdéroulée en deux temps ludiques et formateurs : jeux de pistesavec rencontre d'experts, discours et one woman show.

L’heure est donc à l’engagement pour la dignité chez les jeunesamnestiens. Pendant ce temps, le projet «Citoyens du Monde»poursuit son bonhomme de chemin. Ce projet avait permis de créerdes liens entre jeunes et ONG de terrain. Les meilleurs projets pro-posés (film, expo, pièce de théâtre) avaient été récompensés par unvoyage auprès d’une des ONG partenaires afin de réaliser desreportages sur les défenseurs des droits humains. Ces reportagesont été diffusés sur Plug-RTL en décembre 2008. Le reportage et lematériel pédagogique qui avaient été produits dans ce cadre neprennent pas la poussière dans une cave quelconque. Grâce ausoutien de la Communauté française, mentionné plus haut, ils sontdésormais disponibles à tous les professeurs désireux de les utiliserdans leurs cours.

En septembre et janvier de chaque année, tous les jeunesmembres d’Amnesty reçoivent un journal qui les informe des activi-tés de notre organisation et des campagnes en cours. Au mois dejanvier 2010, ils apprendront que la campagne «Exigeons laDignité» sera encore au cœur de notre action. On sait déjà quedeux concours leur seront proposés autour de cette campagne.

Enfant vendant de l’huile sur un marché de l’Ouzbékistan © Christopher Herwig

AIBF EN ACTION

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AIBF EN ACTION

ÉLARGIRLE CERCLE

Les modules de formation d’Amnesty International offrent un panel trèsvarié de thèmes. Depuis 2009, chaque module est ouvert à toutes et àtous. Les membres, les donateurs ainsi que les sympathisants, peuvent yparticiper en vue de développer leurs connaissances et compétences enmatière de défense des droits humains.

Étant donné la complexité du monde qui nousentoure et la multiplicité des enjeux abordéspar Amnesty International, la formation desmilitants, mais aussi des simples sympathi-sants, est essentielle. Les modules de forma-tion proposés par AIBF existent depuis 2002et regroupent, en moyenne, chaque année,environ 180 participants.

Pour permettre à ces personnes de trou-ver leur place au sein du mouvement,savoir ce qu’Amnesty fait aujourd’hui etcomment agir à leur niveau, cette hui-tième édition du programme faisait lapart belle aux formations «clas-siques» : peine de mort, protectiondes réfugiés, violence à l’égard desfemmes, torture, homosexualités etdroits humains, mission et fonction-

nement d’Amnesty, etc.

Hormis ces valeurs sûres, trois nouveaux modules étaient au menu :«Terrorisme, sécurité et droits humains», «Union européenne et droits humains» et,enfin «Responsabilité sociale des entreprises». Ce dernier thème introduisait un desaxes de la campagne «Exigeons la Dignité» qui fut présentée dans son ensemble lorsde la formation intitulée « Dignité humaine et droits fondamentaux ». Rappelons quecette campagne reposera en grande partie sur le travail des groupes locaux et decitoyens engagés. Il est donc important de bien former les militants à ce sujet.

En suivant une formation, les participants ont également eu l’opportunité de rencon-trer, de discuter, de débattre, d’échanger avec d’autres militants. Autant d’ingré-dients qui ont permis, nous l’espérons, de renforcer la motivation de chacun et cha-cune à poursuivre la lutte contre les violations des droits humains.

Cette année encore, le Cercle PeterBenenson a proposé quelques nourri-tures spirituelles pour alimenter laréflexion sur des thèmes chers àAmnesty International. Recul et connais-

sance, deux condi-tions préalables àl’action.

Le 5 février, le Palaisdes Congrès de Liègefut le théâtre d’unmoment fort. Quelquesjours seulement aprèsqu’Israël ait mis unterme à son offensivedans la bande de

Gaza, les Grandes confé-rences liégeoises, en partenariat avec le Cercle

Peter Benenson, recevaient Leila Shahid, déléguéegénérale palestinienne auprès de l’Union européenneet de la Belgique pour une conférence sur le thème«Palestine : Moment de vérité», en présence de2 000 personnes.

Le Cercle Peter Benenson, en proposant de telsmoments citoyens, offre un programme alléchant quipermet de prendre le temps de la réflexion et dudébat sur des thèmes trop souvent abordés sousl’angle de l’actualité immédiate. Des conférences,mais aussi des évènements artistiques permettentd’attirer un public large. Cette année, quinze évène-ments très variés ont été organisés : projections defilms, concerts de musique classique ou pièces dethéâtre. Amnesty International s’est aussi installée àla Foire du Livre de Bruxelles, où, chaque jour, unécrivain ou un artiste venait proposer une lecture àla «Tribune d’Amnesty». Sam Touzani, XavierDeutsch ou Pierre Mertens ont répondu présent et ontcontribué à transmettre leur flamme au public. Enfin,en octobre, c’est Françoise Tulkens qui a alimenténotre réflexion lors d’une conférence en partenariatavec ATD Quart Monde sur le thème des droitshumains comme outil pour combattre la pauvreté.

LA DIGNITÉ PAR LA FORMATION

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AIBF EN ACTION

LES BOUGIES EN HAUT DE L’AFFICHE

DE NOUVEAUX MEMBRES À L’APPEL

Plus qu’un symbole, la vente de bou-gies est le signe et la garantie del’indépendance d’AmnestyInternational. En 2009, l’aspect«récolte de fonds» de cette opérationa été réaffirmé à travers un slogan :«Les droits humains n’ontpas de prix».

Comme chaque année, au mois denovembre, c’est l’effervescence dans leslocaux d’AIBF. Les cartons vont et viennent,et les bougies qu’ils contiennent terminerontleur course chez des dizaines de milliers departiculiers. Cette période est essentiellecar, en un seul mois, du 16 novembre au10 décembre, 90 % des bougies vendues

au total chaque année seront écoulées. Ilest vrai que le succès de la vente de

bougies par la section belge fran-cophone n’est toujours pasdémenti : en 2009, on espèreque 110 000 bougies serontvendues.

La bougie est non seulement lesymbole d’Amnesty mais aussi le

gage d’une rentrée de revenus impor-tante pour notre association. Cet objectif derécolte de fonds est réaffirmé cette annéeavec l’augmentation du prix de la bougiequi passe de 5 à 6 euros et ce slogan enguise d’avertissement : «Les droits humainsn’ont pas de prix». Entendez par là : «Enachetant une bougie, vous contribuez àasseoir notre indépendance».

La volonté d’Amnesty est de remettre labougie en haut de l’affiche car, trop souventdans le passé, le message de la campagnede fin d’année était brouillé par une volontéde sensibiliser à tire-larigot sur des thèmes

de campagne, tandis que les bougies s’effa-çaient lentement derrière de trop nombreuxautres produits. En 2009, on épure et onclarifie, les bougies et la récolte de fondssont mises en avant. Ensuite, pour ceux quile souhaitent, il sera toujours possible designer une carte postale Isavelives.be ou des’informer sur l’action d’Amnesty.

Les mêmes ingrédients que les années pré-cédentes expliquent cet engouement autourdes bougies d’Amnesty. En premier lieu, ilfaut souligner que la vente de bougies parles groupes locaux représente environ 50 %du total des ventes. Il faut ensuite rappelerque la réussite des «Bénébous» (bénévolesbougies) n’a de cesse de se consolider. En2009, 3 500 «Bénébous» devraient vendre30 000 bougies. Le principe reste inchangé,des membres ou donateurs d’Amnesty sontcontactés pour vendre des bougies à leurentourage, ils sont livrés par Amnesty etpeuvent rendre les invendus à leur commu-ne. Parmi les bénévoles de cette année,environ 600 seront pris en charge par desgroupes locaux qui, lors de la livraison desbougies, n’hésiteront pas à leur expliquerles autres possibilités de s’investir, notam-ment au sein de groupes locaux. Créer desliens entre «Bénébous» et groupes, encou-rager d’autres formes de militantisme chezles bénévoles, sont des pistes à explorer àl’avenir.

Amnesty tire sa force dunombre de ses militants,membres et donateurs quisoutiennent son actiondans le monde et enBelgique francophone enparticulier.

Recruter de nouveauxmembres est important pournotre mouvement car ils élar-gissent l’audience et garantis-sent un impact toujours plusgrand du travail d’Amnesty.Depuis quelques années,Amnesty International va cher-cher activement ses membresen allant à leur rencontre, dansdivers lieux publics. En 2009,les recrutements de membresont été réalisés grâce à deux

programmes de récolte defonds. Au revoir les «Kysés»qui allaient trouver de nou-veaux supporters en faisant duporte-à-porte et bienvenue auxdémarcheurs des «Rallyes-Cafés». Le «Rallye-Café» a étéexpérimenté en 2008 avec uncertain succès et reconduitcette année. Pendant cinqmois, ce sont plus de 700 per-sonnes qui ont été recrutéesdans leurs bistrots favoris. Bien

sûr, les désormais célèbres«Yékés» ont aussi été trèsactifs. À eux seuls, ils ont attiréquelque 3 600 nouveauxmembres, ce qui porte lenombre total à 4 300 membresfrais émoulus qui, dès le pre-mier jour, ont reçu des infor-mations sur le fond de l’actiond’Amnesty avec un éclairageplus particulier sur la violencedomestique.

LES DROITS HUMAINS N’ONT PAS DE PRIX.SOUTENEZ AMNESTY INTERNATIONAL. ACHETEZ UNE BOUGIE.

Pas en

promo

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Page 16: Rapport d'activités 2009

16 | BILAN 2009

AIBF EN ACTION

QUI CONTACTER À AIBF ?Téléphone général : 02 538 81 77E-mail général : [email protected]

ACCUEILElisabeth [email protected]

COLLECTE DEFONDSJean-Marie [email protected]

E-ACTIVISME ETACTIONSURGENTESBenoît [email protected]

FORMATIONSSophie [email protected]

JEUNESSELaura [email protected]

LIBERTÉS! – LE MENSUELPascal [email protected]

LOBBY ET RELA-TIONSEXTÉRIEURESMontserrat [email protected]

MATÉRIEL PROMOTIONNELET CAMPAGNEBOUGIESFrançois [email protected]

PRESSE ETFEMMESFrançoise [email protected]

RECRUTEMENTDounia [email protected]

RÉFUGIÉSEstelle [email protected]

SITE INTERNETBrian [email protected]

SOUTIEN AUXGROUPESAntoine [email protected]

Alors que de nombreux États progressent vers un

meilleur contrôle du commerce des armes en

s’engageant à adopter un traité international en

2012, la Région wallonne s’obstine à vouloir

accorder une licence d’exportation à la FN

Herstal pour la livraison d’armes à la Libye.

Le combat international pour le contrôle du commerce des armes aenregistré de nouveaux succès en 2009. Un calendrier a été fixépar les Nations unies pour la rédaction d’un traité sur le commercedes armes : c’est en 2012 que ce traité devrait voir le jour. AmnestyInternational, au sein du Réseau d’Action international sur les Armeslégères (RAIAL) a joué un rôle important en faisant pression sur lesgouvernements pour défendre fermement ses positions : transpa-rence, conditionnement de la vente d’armes au respect des droitshumains et contrôle de la destination finale des armes. Le calendrierétant fixé, le travail d’Amnesty va se poursuivre d’ici 2012 pour quece traité soit un outil réellement contraignant pour les États. Mêmesi la route est encore longue, le principe même de l’adoption d’untraité en 2012 indique que l’on entre dans une èrenouvelle où la liberté absolue enmatière de vente d’armes etl’opacité de ce commerce neseront plus vraiment acceptées.

Néanmoins, la bataille est loin d’être gagnée car le contrôle sur lecommerce des armes implique de rogner sur les profits des entre-prises qui les exportent. Ces enjeux économiques et les tensions quien découlent trouvent une parfaite illustration en Belgique avec lavente d’armes à la Libye autorisée par la Région wallonne. Cefeuilleton de l’année 2009, aux multiples rebondissements, a seméle trouble parmi les militants du contrôle du commerce des armes.Amnesty a adressé des lettres à Rudy Demotte, Ministre-Présidentdu gouvernement wallon, en sensibilisant les syndicats et les partispolitiques et, lors des élections régionales de juin 2009, en publiantun mémorandum sur le contrôle des exportations d’armes dans lecadre du RAIAL.

Malgré tous ces efforts, Rudy Demotte avait tout de même décidéd’octroyer la licence de vente d’armes à la Libye, pays notoirementconnu pour les violations généralisées des droits humains qui y sontperpétrées, sans même évoquer l’absence de contrôle sur la desti-nation finale de ces armes. L’octroi de cette licence a été suspendupar un arrêt du Conseil d’État le 29 octobre. Mais le 12 novembre,M. Demotte, confirmant sa décision du 8 juin, octroyait deux nou-velles licences en contournant l'arrêt. Grâce au travail du RAIAL, le

gouvernement wallon avait inscrit dans sa déclaration gouverne-mentale qu’il fallait «ne pas faire fi, dans le commerce des

armes, des exigences éthiques et des droits fondamen-taux». Amnesty et ses alliés poursuivront cet âpre combatpour que le gouvernement wallon ne se retrouve pas enporte-à-faux avec ses propres engagements.

CONTRÔLEZ LES ARMES

ÉVOLUTIONS INTERNATIONALES,DÉSILLUSIONS BELGES

Une maison détruite par la police,en guise de punition collective. BeniWalid, Libye. 2004. © AmnestyInternational

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BONNES NOUVELLES

BONNES NOUVELLES

BRÉSIL

DÉFENSEURS PROTÉGÉSMarcelo Freixo est député de l’État de Riode Janeiro. Commissaire de police,Vinícius George est son conseiller pour laSécurité publique. En mai 2009, la policede Rio a découvert que plusieurs milicesprivées les avaient «condamnés à mort» etAmnesty International a lancé une cam-pagne pour que ces deux défenseursbénéficient d’une protection spéciale. Suiteà cette campagne, Marcelo Freixo etVinícius George se sont enfin vus fournirune protection satisfaisante par les autori-tés de l’État de Rio de Janeiro. Le secrétai-re à la Sécurité publique de l’État de Riode Janeiro a indiqué que cette protectionserait maintenue aussi longtemps quenécessaire. Le 25 septembre 2009, cesdeux défenseurs brésiliens étaientaccueillis au siège d’AIBF, dans le cadred’une tournée européenne de sensibilisa-tion au danger des milices privées sur leprocessus de démocratisation et la situa-tion des droits humains au Brésil.

GAMBIE

JOURNALISTES LIBÉRÉSLe 3 septembre 2009, 6 journalistes gam-biens incarcérés pour diffamation et sédi-tion ont été relâchés suite à une grâce pré-sidentielle. Le 6 août, Emil Touray (secrétai-re général du Syndicat de la Presse gam-bienne – GPU), Sarata Jabbi Dibba (vice-présidente du GPU), Pa Modou Faal (tréso-rier du GPU), Pap Saine et Ebou Sawaneh

(respectivement éditeur et rédacteur enchef du journal The Point) et Sam Sarr

(rédacteur en chef du journal Foroyaa)avaient été condamnés à une peine statu-taire de deux ans d’emprisonnement et àune amende de 250 000 dalasi (± 6 600€). Ils avaient été arrêtés le 15 juin 2009après avoir publié une déclaration repro-chant au président Yahya Jammeh des pro-pos «déplacés» au sujet de l’assassinat nonrésolu du rédacteur en chef du Point,Deyda Hydara, commis en 2004. Les consi-dérant comme des prisonniers d’opinion,

Amnesty International avait demandé leurlibération immédiate et inconditionnelle.

INDONÉSIE

DÉFENSEUR DISCULPÉ

Le 29 janvier 2009, en Indonésie, un émi-nent avocat défenseur des droits humainsa été reconnu non coupable des faits quilui étaient reprochés, en lien avec un SMSqu’il était accusé d’avoir envoyé à desamis et à des membres de sa famille.Iwanggin Sabar Olif est membre del’Institut pour la Protection des Droitshumains (ELSHAM), une organisationpapoue. Il risquait jusqu’à 6 ans d’empri-sonnement. Le SMS annonçait que le pré-sident indonésien Susilo Bambang

Yudhoyono avait ordonné la mise enœuvre, avec l’armée, d’un programmemeurtrier visant à «éradiquer» la popula-tion papoue par le biais d’empoisonne-ments et d’autres actions violentes.Iwanggin Sabar Olif a toujours nié avoirécrit, envoyé et même reçu ce message.

© Elsham/Survival

Vinícius George (g) et Marcelo Freixo (d) lors de leur passage à Amnesty International Belgique francophone. Bruxelles, 25 septembre 2009. © Bruno Brioni

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BONNES NOUVELLES

NOUVEAU-MEXIQUE(USA)

PEINE DE MORT ABOLIELe 18 mars 2009, le gouverneur duNouveau-Mexique (États-Unis) a promul-gué une loi abolissant la peine de mortdans son État. Le Nouveau-Mexiquedevient ainsi le 15e État à ne plus appli-quer la peine capitale dans le pays. Legouverneur Richardson a déclaré qu’il enétait venu à la conclusion que la natureirréversible de la peine capitale en faisaitun châtiment indéfendable dans le cadred’un système de justice imparfait. «Laréalité du système n’est pas parfaite –loin s’en faut. C’est un système compor-tant des failles […] Dans une société pla-çant la vie et la liberté individuelles au-dessus de toute autre valeur, au sein delaquelle la justice, et non pas la vengean-ce, est l’unique principe guidant le systè-me pénal, la possibilité d’une condamna-tion injuste et, que Dieu nous en préser-ve, de l’exécution d’un innocent est inac-ceptable d’un point de vue humain.»

AZERBAÏDJAN

JOURNALISTE GRACIÉLe 9 avril 2009, les autorités azerbaïdja-naises ont relâché le journaliste d’opposi-tion Sakit Zahidov après que celui-ci eutpassé près de trois ans en prison auterme d’un procès entaché d’irrégularités.Journaliste satirique écrivant pour le jour-nal Azadlıq (Liberté), Zahidov a été libéré

JUSTICE INTERNATIONALE

PRÉSIDENT SOUDANAIS INCULPÉLe 4 mars 2009, la Cour pénale internatio-nale (CPI) a décerné un mandat d’arrêtcontre le président soudanais Omar el-Béchir1. Le mandat énumère plusieurschefs de crimes contre l’humanité et decrimes de guerre commis pendant leconflit au Darfour. Ce mandat d’arrêt estune initiative sans précédent dans l’histoirede ce conflit ayant débuté en 2003, aucours duquel plus de 300 000 personnesont été tuées, des milliers violées et desmillions déplacées de force. C’est le procu-reur de la CPI, Luis Moreno-Ocampo, quiavait soumis le 14 juillet 2008 une requêteen vue de faire délivrer un mandat d’arrêtcontre le chef de l’État soudanais, requêtequi faisait suite à l’enquête ouverte par leprocureur le 1er juin 2005 sur la situationau Darfour. Cependant, la Constitution du

Soudan exonère de poursuites pénales lechef de l’État tant qu’il est en fonction. Or,aucun instrument international n’a jamaisprévu une quelconque immunité pour desaccusations de génocide, de crimes contrel’humanité ou de crimes de guerre. Si leprésident el-Béchir quitte le Soudan, legouvernement du pays où il se rend estcensé lui refuser l’abri, l’arrêter immédiate-ment (puisqu’il tente d’échapper à la justi-ce) et le remettre à la CPI.1. Voir le dossier «Le Soudan impossible»dans Libertés! n°453 d’avril 2009.

à la faveur d’une loi d’amnistie adoptéeen mars par le Milli Mejlis, le Parlementnational. Amnesty International le consi-dérait comme un prisonnier d’opinion.Cette libération ne doit pas faire oublier lefait que les journalistes indépendants oufavorables à l’opposition continuent àfaire l’objet d’actes de harcèlement,d’agressions physiques, de manœuvresd’intimidation et d’emprisonnement enraison de leurs activités journalistiques.

Le journaliste azéri Sakit Zahidov à sa sortie deprison, le 9 avril 2009. © Institute for ReporterFreedom and Safety

© APGraphicsBank

COMMENT APPUYER FINANCIÈREMENTLE TRAVAIL D'AMNESTY ?� Faire un don ponctuel : à partir de 30 € vous béné-

ficiez d'une attestation fiscale - n° de compte 001-2000070-06

� Investir durablement : souscrivez un ordre permanent - demandez-nous le formuiaire par téléphone au 02/543 79 80 ou par e-mail :[email protected] ou téléchargez-le surwww.amnesty.be/shopping/page_801.php

� Acheter (et offrir) une bougie Amnesty : visitez notreboutique en ligne www.amnesty.be/boutique/

� Devenir membre : vous recevez chaque mois notrepublication «Libertés !» et vous faites partie del'Assemblée Générale. Montant de la cotisation :

14,87 € (non déductible fiscalement). Tout doncomplémentaire donne droit à une attestation fis-cale lorsqu'il atteint 30 €.

� Inclure Amnesty dans votre testament : le legs enduo évite à vos proches de payer d'importants droitsde succession et offre à Amnesty des moyens sup-plémentaires pour protéger les droits des généra-tions futures. Demandez-nous la brochure par télé-phone au 02/543 79 80 ou par e-mail : [email protected]

N° de compte : 001-2000070-06

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CAMPAGNES INTERNATIONALES ET NATIONALES

COMPTES 2008 D’AMNESTY INTERNATIONAL BELGIQUE FRANCOPHONE

MERCI !Amnesty International Belgique francophonefonctionne grâce aux dons de ses sympathisants,aux cotisations de ses membres, à la vente debougies et d’articles de merchandising et auxsubsides liés à l’emploi et à son rôle dans l’édu-cation permanente. Dans un souci de transpa-rence mais avant tout pour répondre à notreobligation de VOUS rendre des comptes, voustrouverez la présentation de nos finances pourl’exercice 2008.

Toutes questions relatives aux documents présen-tés ci-après ou aux finances d’AIBF peuvent êtredemandées par mail : [email protected] ou parcourrier : Amnesty International Belgique franco-phone 9, rue Berckmans - 1060 Bruxelles.

AMNESTY OFFRE DES GARANTIES DE TRANSPARENCE SUR SES COMPTES ANNUELS

Dépenses 4 349 974 €

Produits 3 992 526 €

Recherche et soutien international 27% 1 168 232 €

Les fonds sont alloués au Secrétariat International à Londres quipoursuit un travail de recherche et de lobbying actif. 400 per-sonnes s’y investissent au quotidien et constituent le centre ner-veux du travail d’Amnesty.

Actions 46,0 % 2 038 403 €

Aides directes (4,2%) 182 413€

Il s’agit essentiellement de soutien aux défenseurs locaux desdroits humains partout dans le monde.

Campagnes et sensibilisation (24,0 %) 1 043 994 €

C’est vraiment le cœur du travail d’Amnesty : la sensibilisationdu public et des pouvoirs publics aux problématiques des droitshumains via l’information, la formation et l’action. Campagnes«Halte à la violence contre les femmes», «Stop torture», «Controlarms», «Peine de mort», «Individus en danger», etc.

Communication (9,0 %) 391 498 €

Ce poste comprend diverses revues et outils audio-visuels à des-tination du grand public, des médias et de nos membres: notremagazine Libertés!, les communiqués et conférences de presse,Amnesty interne,...

Actions locales (5,0 %) 217 499 €

Les groupes locaux d’Amnesty promeuvent des actions localesd’information et de sensibilisation aux droits humains dans lecadre des différentes campagnes.

Provisions (4,7%) 202 999 €

Cet argent a été réservé pour des actions futures dans le cadredes nouvelles campagnes «Exigeons la dignité» (mortalité mater-nelle, responsabilité sociétale des entreprises, discriminations,pauvreté,…).

Récolte de fonds 20,0 % 857 963 €

Trois modes de collecte de fonds contribuent à assurer les ren-trées financières de sorte d’assurer à Amnesty son indépendanced’actions. Récolte de dons (5,8 %) 251 812 €

Un trimestriel vous informe régulièrement de nos campagnes encours, des actions et des thématiques dont nous nous occupons. Matériel promotionnel (8,7%) 380 077 €

Ces dépenses financent nos publications (rapport annuel et pays)ainsi que l’achat et la promotion des bougies et des objets ven-dus au profit d’Amnesty International.Recrutement (5,2 %) 226 704€

Il s’agit ici de nos équipes de sensibilisation qui sillonnentBruxelles et la Wallonie afin de recruter de nouveaux membres.En 2008, 5 800 nouvelles personnes ont ainsi adhéré aux valeurset au travail d’Amnesty.

Administration 7,0 % 285 376 €

Frais liés à la bonne gestion administrative de notre section.

Administration: 7%

Rechercheet soutien international: 27%

Actions: 46%

Collecte de fonds: 27%

Subsides: 15,2%

Collecte de fonds: 81%

Divers : 3,8%

Récolte de fonds 81,0 % 3 231 950 €

• Dons (63,6 %) 2 539 287 €• Vente bougies et

matériel promotionnel (17,4 %) 692 663 €

Subsides 15,2 % 606 373 €

Divers 3,8 % 154 203 €

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� En conformité avec la nouvelle loi sur lesASBL, les comptes, bilan et budgetd’Amnesty sont présentés selon les nou-veaux critères de la comptabilité norma-lisée des sociétés.

�Un contrôle du Ministère des Finances alieu dans le but d’établir et de suivre ledossier d’agrément fiscal (renouvelé en2007 pour une durée de 6 ans).

� Ceux-ci sont examinés par un Commis-saire aux Comptes indépendant, le Cabi-net Christophe Remon, avant d’être sou-

mis à l’Assemblée Générale pour appro-bation. Les comptes ont été approuvésen avril 2008.

� En tant que membre de l’associationpour une éthique dans la collecte defonds, AIBF s’engage à respecter lecode déontologique de cette organisa-tion. Notre association est par ailleurssoumise chaque année à un contrôle degestion. En 2007, AIBF a reçu la note laplus élevée : 4 sur 4 = excellent. Pour ensavoir d’avantage sur cet organisme :www.vef-aerf.be

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LES LIBERTÉS S’ÉCRIVENT AUSSIChaque mois, Libertés! fait le tour de l’actualitédes droits humains et propose des actionsconcrètes. Au-delà des articles d’actualité, lemensuel d’Amnesty International propose undossier de fond et invite les membres et leslecteurs occasionnels à réfléchir et à prendreun recul raisonnable et lucide par rapport à ladéferlante d’informations à laquelle nous sou-mettent les médias écrits, audiovisuels et élec-troniques.

La version imprimée de Libertés! est envoyéeautomatiquement à tous les membres d’AIBFen ordre de cotisation. Le mensuel d’AmnestyInternational est également accessible en ligne

à l’adresse www.libertes.be. De même, chaquenuméro est intégralement et gratuitement télé-chargeable au format PDF.

En 2009, Libertés! a proposé les dossiers suivants :

Janvier : Asiles

Février : Tourments italiens

Mars : Les femmes changent

Avril : Le Soudan impossible

Mai : Polices –

Le côté obscur de la force

Juin : La misère est moderne

Septembre : Nigeria – Splendeurs et misères

Octobre : L’impasse birmane

Novembre : Exigeons la Dignité –

Parties de campagne

20 | BILAN 2009

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