RAPPORT D’ETUDE :
Etat des lieux des déchets et sous-produits
organiques issus de l’industrie agro-alimentaire
bas-normande
Objet : Ce rapport, réalisé par le bureau d’étude IVAMER sous la tutelle de l’ANEA, fait un état des lieux des déchets et sous-produits organiques générés par l’industrie agroalimentaire du territoire bas-normand. Cette étude analyse le gisement des déchets et sous-produits, les gestions mises en place et les contraintes rencontrées par les entreprises.
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Table des matières I. Le cadre de l’étude .......................................................................................................................... 4
A. Démarche de l’étude ................................................................................................................... 4
B. Rappels règlementaires ............................................................................................................... 5
1. Définition règlementaire du terme « déchet » : ..................................................................... 5
2. Définition règlementaire du terme « sous-produit » : ............................................................ 5
II. Etats de lieux des déchets générés dans les entreprises de l’IAA bas-normande. ......................... 7
A. Secteur « Fruits, légumes et dérivés » : ...................................................................................... 9
1. Généralités .............................................................................................................................. 9
2. Sous-produits et déchets générés : approche qualitative et quantitative ............................ 10
3. Gestion et voies de valorisation actuelles du secteur « fruits, légumes et dérivés » ........... 15
4. Contraintes – risques : ........................................................................................................... 19
B. Secteur « Viandes » : ................................................................................................................. 20
1. Généralités ............................................................................................................................ 20
2. Sous-produits et déchets générés : approche qualitative et quantitative ........................... 21
3. Gestion et voies de valorisation actuelles du secteur « Viandes » ....................................... 25
4. Contraintes – risques : ........................................................................................................... 27
C. Secteur « Viennoiserie, pâtisserie, confiserie, additifs alimentaires » : ................................... 31
1. Généralités ............................................................................................................................ 31
2. Sous-produits et déchets générés : approche qualitative et quantitative ............................ 31
3. Gestion et voies de valorisation actuelles du secteur « Viennoiserie, pâtisserie, confiserie et
additifs alimentaires » ................................................................................................................... 34
4. Contraintes – risques : ........................................................................................................... 35
D. Secteur « Ovo-produits »: ......................................................................................................... 39
1. Généralités ............................................................................................................................ 39
2. Sous-produits et déchets générés : approche qualitative et quantitative ............................ 39
3. Gestion et voies de valorisation actuelles du secteur « Ovo-produits » ............................... 40
4. Contraintes - risques: ............................................................................................................ 42
E. Secteur « Traiteur » : ................................................................................................................. 44
1. Généralités ............................................................................................................................ 44
2. Sous-produits et déchets générés : approche qualitative et quantitative ............................ 44
3. Gestion et voies de valorisation actuelles du secteur « Traiteur » ....................................... 46
4. Contraintes- risques : ............................................................................................................ 48
F. Secteur « Produits laitiers » : .................................................................................................... 50
3
1. Généralités ............................................................................................................................ 50
2. Sous-produits et déchets générés : approche qualitative et quantitative ............................ 50
3. Gestion et voies de valorisation actuelles du secteur « Produits laitiers » ........................... 53
4. Contraintes – risques : ........................................................................................................... 55
G. Boues et graisses issues du traitement des effluents : ............................................................. 57
1. Boues de traitement des eaux résiduaires ............................................................................ 58
2. Déchets graisseux de traitement des effluents ..................................................................... 61
III. Etats de lieux des déchets inorganiques générés dans les entreprises de l’IAA bas-normande.
63
A. Les cartons ................................................................................................................................. 63
B. Les plastiques valorisables ........................................................................................................ 64
C. Les autres matières valorisées .................................................................................................. 65
D. Les Déchets Industriels Banals (DIB) ......................................................................................... 66
ANNEXE I : Focus sur les voies de valorisation – Prestataires identifiés ............................................... 67
ANNEXE II : Autorisation et restriction d'utilisation des sous-produits animaux en alimentation
animale (source: SIFCO) ........................................................................................................................ 73
ANNEXE III : Schématisation de la filière d’élimination des sous-produits animaux de catégorie 1 (+2)
(source: SIFCO) ...................................................................................................................................... 74
ANNEXE IV : Schématisation des filières de valorisation des sous-produits de porc et volaille vers
l’alimentation animale et le petfood (Source : SIFCO) .......................................................................... 75
ANNEXE V : Schématisation des filières de valorisation des sous-produits animaux graisseux multi-
espèces vers l’oléochimie(Source : SIFCO) ............................................................................................ 76
ANNEXE VI : Collecte et traitement de coproduits animaux d’origine alimentaire pour la production
de graisse alimentaire (Source : SIFCO)................................................................................................. 77
4
I. Le cadre de l’étude
A. Démarche de l’étude
L’étude a été réalisée à partir d’un échantillon d’entreprises représentatif de l’industrie agro-
alimentaire bas-normande. Cet échantillon a été construit en se basant sur les entreprises ayant
répondu favorablement à une sollicitation par questionnaire en 2010, auxquelles ont été ajoutées de
nouvelles entreprises de manière à augmenter la représentativité du pool d’entreprises et des
filières.
Au total ce sont 40 entreprises qui ont été sollicitées, 34 ont répondu favorablement, permettant
ainsi la prise en compte de 39 sites de production dans cette étude.
Les entreprises sont regroupées en 6 secteurs d’activités :
- Fruits, légumes et dérivés (11 entreprises)
- Viandes (7 entreprises)
- Traiteur (4 entreprises)
- Produits laitiers (4 entreprises)
- Viennoiserie, pâtisserie, confiserie et additifs alimentaires (6 entreprises)
- Ovo-produits (2 entreprises)
Remarque : Les entreprises des produits de la mer ne sont pas intégrées
dans cette étude. Des études antérieures ayant été réalisées sur une
thématique similaire (Etude Normandie Fraicheur Mer, Journal Hors-Bord
spécial « valorisation des coproduits »).
Les visites d’entreprises se sont déroulées sur une période de 10
mois. Ces rencontres avaient pour objectif d’échanger sur la base d’un
questionnaire envoyé au préalable permettant aux entreprises d’anticiper les besoins sur les
informations souhaitées. Ce questionnaire avait une trame identique que celui envoyé en 2010, déjà
complet, afin de conserver des données comparatives. Le questionnaire portait donc sur l’exercice
2010. Lorsque cela était possible, ces rencontres ont été complétées par des visites des sites de
production.
Ce rapport peut reprendre comme illustrations des valorisations en alimentation humaine. Il est
important de préciser que dans ces cas, on ne parle aucunement de déchet mais bien de produit.
Les différentes voies de valorisation peuvent être mises en parallèle pour plus de lisibilité au
travers de tableaux de synthèse, mais il est essentiel d’en différencier les logiques de gestion.
5
B. Rappels règlementaires
Etant donné la thématique de l’étude, il convient de faire un point règlementaire concernant les
différentes terminologies pouvant être employées, notamment les termes de déchet, sous-produits
et coproduit.
1. Définition règlementaire du terme « déchet » :
Selon l’article L. 541-1 du code de l’environnement est considéré comme un déchet « tout résidu
d’un processus de production, de transformation ou d’utilisation, toute substance, matériau ou
produit, ou plus généralement tout bien meuble abandonné ou que son détenteur destine à
l’abandon ».
La notion de déchet répond aussi à la règlementation communautaire au sens de l’article 3, point 1),
de la directive 2008/98/CE, selon lequel un déchet correspond à toute substance ou tout objet dont le
détenteur se défait ou dont il a l’intention ou l’obligation de se défaire.
Selon ce même règlement, les biodéchets sont des déchets biodégradables de jardin ou de parc, les
déchets alimentaires ou de cuisine issus des ménages, des restaurants, des traiteurs ou des magasins
de vente au détail, ainsi que les déchets comparables provenant des usines de transformation des
denrées alimentaires.
Selon la règlementation, un déchet ultime est un « déchet, résultant ou non du traitement d’un
déchet, qui n’est plus susceptible d’être traité dans les conditions techniques et économiques du
moment, notamment par extraction de la part valorisable ou par réduction de son caractère polluant
ou dangereux. » (Code de l'Environnement Titre IV 1-1, Art. L. 541-2-1).
2. Définition règlementaire du terme « sous-produit » :
Nuance coproduit/sous-produits
Le terme "coproduit" n’est pas défini dans la réglementation française, de même que le terme "sous-
produit". Le coproduit est inévitable dans un process et répond à des spécifications définies. Il peut,
dans certaines filières, être considéré comme un produit à part entière, disposant d’un marché et
d’une cotation (exemple : lactosérum). Par opposition, le sous-produit est inévitable mais il a des
qualités nutritionnelles variables. Une préparation ou un traitement sont parfois nécessaires avant
valorisation. La définition et l’utilisation du terme "coproduit" relève plutôt d’un consensus entre les
professionnels et l’on considère généralement que dès lors que le produit est valorisé, il est nommé
"coproduit". Le présent rapport ne prendra pas en compte la distinction coproduits/sous-produits.
Les sous-produits animaux répondent à une réglementation spécifique stricte en réponse aux
épisodes d’encéphalopathie spongiforme bovine des années 1990. Une approche de cette
règlementation sera réalisée dans le paragraphe dédié au secteur « Viandes ».
6
Figure 1: Répartition par secteur d'activité des entreprises échantillonnées (nombre d’entreprises ; Pourcentage équivalent)
6; 18%
10; 29%
4; 12%
5; 15%
7; 20%
2; 6% Biscuiterie - Viennoiserie - Confiserie / Additifs
Fruit - Légumes / dérivés (cidrerie, sucrerie,…)
Traiteur
Produits laitiers
Viandes
Ovoproduits
7
II. Etats de lieux des déchets générés dans les entreprises de l’IAA bas-
normande.
Tableau 1: Données du gisement de déchets organiques issus de l'échantillon d'entreprises de l'IAA bas-normande
Filières Tonnage
déchets et sous-produits
Mobilisable Dont Matières
organiques
Dont boues de traitement
des effluents
Dont Graisses de traitement des effluents
Fruits, légumes et dérivés
45 315 t 28 255 t 21 745 t 6 510 t 0 t
100 % 62,3 % 77 % 23 % 0 %
Viandes 138 895 t 56 840 t 8 410 t 43 745 t 4 120 t
100 % 40,9 % 15 % 77 % 7 %
Viennoiserie, pâtisserie, confiserie, additifs alimentaires
2 142 t 1 255 t 720 t 324 t 213 t
100 % 58,6 % 57 % 26 % 17 %
Ovo-produits 3675 t 2215 t 915 t 1 300 t 0 t
100 % 60,3 % 41 % 59 % 0 %
Traiteur 4 150 t 4 150 t 2 310 t 1 800 t 40 t
100 % 100,0 % 56 % 43 % 1 %
Produits laitiers 211 600 t 39 700 t 8 395 t 30 800 t 500 t
100 % 18,8 % 21 % 78 % 1 %
TOTAL
405 775 t 132 415 t 42 495 t 84 480 t 4 875 t
100 % 32,6 % 32 % 64 % 4 %
Nb : Les déchets mobilisables sont décomposés pour chaque filière en déchets organiques, boues et
graisses de traitement des effluents.
Remarque :
Pour les déchets liquides, boues et graisses différentes unités de mesures ont été fournies par les
entreprises rencontrées. Il était préférentiellement demandé de fournir des données pondérales.
Cependant, certains suivis étant réalisés en volume, des conversions ont été nécessaires.
8
Pour ce qui est du sang, les unités de volumes ont été converties en volume pondéral selon la
correspondance suivante : 1m3= 1tonne.
Pour les graisses, la densité moyenne de la graisse a été utilisée, à savoir 0,92. Ainsi, 1m3 de graisse=
920Kg. Cependant, les graisses étant issues du traitement des effluents, leur teneur en eau peut
fortement varier.
En ce qui concerne les boues, Il est très difficile de définir une conversion de volume en poids. Le
système de traitement des effluents pouvant jouer fortement sur la siccité (pourcentage massique
de matière sèche). Il a été convenu de prendre pour référence 1m3= 1 tonne.
Figure 2: Typologie des déchets organiques mobilisables par secteur de l'IAA bas-normande - Echantillon
d'entreprise)
Sur les 405 800 t de déchets et sous-produits organiques identifiées, environ 1/3 seulement est
mobilisable. Certains secteurs génèrent des sous-produits pour lesquels il existe déjà des filières
commerciales, comme par exemple le lactosérum dans les produits laitiers. Ces sous-produits, bien
que résidus d’activité de production, ne sont pas assimilables à des déchets et ne sont pas
mobilisables.
Ce rapport reprendra ultérieurement une analyse secteur d’activité par secteur d’activité.
Cependant, il est possible de constater que les trois filières majeures dans la production de déchets
sont par ordre d’importance : « Viandes », « produits laitiers » et « fruits, légumes et dérivés ».
Un peu moins des 2 tiers des tonnages mobilisables sont constitués par les boues issues du
traitement des effluents avec près de 84 500 tonnes. Les différents déchets organiques
0
10000
20000
30000
40000
50000
60000
Fruits, légumes et
dérivés
Patisserie, viennoiserie et additifs
Viandes Ovoproduits Traiteur Produits laitiers
Graisses
Boues
Déchets organiques
9
représentent environ 1 tiers de tonnages avec 42 500 tonnes. Les déchets graisseux de traitement
des effluents constituent environ 4 900 tonnes.
Pour plus de lisibilité, les boues et graisses issues du traitement des effluents seront traitées dans
un chapitre spécifique étant donné qu’ils constituent une problématique transversale et ne seront
donc pas intégrés dans les analyses d’orientation des sous-produits et déchets des différents
secteurs d’activité.
A. Secteur « Fruits, légumes et dérivés » :
1. Généralités
L’étude de ce secteur a été réalisée au travers de 11 entreprises questionnées, représentant 15 sites
de production.
Cette filière regroupe les activités de transformation et conditionnement des légumes, de production
de soupe, de cidrerie et de sucrerie. La particularité de cette filière est de travailler des produits
végétaux bruts, ces derniers devront être apprêtés avant utilisation en interne ou commercialisation,
dans le cadre des activités de conditionnement.
Ce secteur est caractérisé par une forte saisonnalité de son activité qui va indubitablement se
refléter sur les déchets générés, tant qualitativement que quantitativement.
- La production cidricole se limite à la période entre les mois de Septembre/Octobre à
Décembre/Janvier. Le reste de l’année présente une activité plus réduite à l’exception
des sites assurant la production de jus de fruits, qui auront une seconde campagne au
printemps.
- La campagne de production sucrière s’effectue entre la mi-septembre et fin décembre/
début janvier ainsi qu’un mois de production au printemps. Le reste de l’année est
consacrée à la maintenance et à l’expédition des produits.
- Les activités de conditionnement des produits maraichers sont calquées sur la
saisonnalité de ces derniers. Approximativement, on peut considérer que près de la
moitié de l’activité de conditionnement des produits maraichers se concentre sur la
période septembre-décembre, un tiers sur la période avril-août et le reste, soit environ
20%, de janvier à mars.
- L’activité de production de soupe présente elle aussi un pic d’activité sur les mois d’hiver.
Alors que la saisonnalité des activités de conditionnement et transformation des produits maraichers
se traduit plus par une variation qualitative, les activités cidricoles et sucrières vont présenter une
variation quantitative associée à un pic de production court et intense.
Localisation :
- Activités maraichères : Créance, Val de Saire
- Activités cidricoles : répartition hétérogène
10
34%
17% 15%
15%
10%
3%
3% 2%
1% 0%
Salade
Divers déchets végétaux
Poireaux
Pulpe de betterave
Marc de pomme humide Navets
Terres de filtration
Pulpe végétaux
rétentat
refus de dégrillage
2. Sous-produits et déchets générés : approche qualitative
et quantitative
Typologie des déchets et sous-produits organiques générés :
- Légumes déclassés : carotte,
poireau, navet, salade
- Epluchures et pulpes de légume
- Marc de pomme
- Pulpe de betterave
- Mélange de déchets végétaux
(dégrillage)
- Terres de filtration
- Rétentats
L’ensemble des sous-produits et déchets de cette filière représente un tonnage global de
45 315tonnes, dont environ 62% sont mobilisables soit 28 250 tonnes.
Ces 28 250 tonnes se décomposent en 21 740 tonnes de matières organiques (intégrant aussi les
terres de filtration) et 6 510 tonnes de boues issues du traitement des effluents.
11
Tableau 2: Synthèse des déchets et sous-produits du secteur Fruits, légumes et dérivés. Modalités de gestion et valorisation
Volumes
Origine génération
déchets
Voies de valorisation
actuelles Avantages Contraintes Limites - Danger Opportunité
Légumes déclassés
5 700 t
Non correspondance
avec le cahier des charges
Alimentation humaine
Alimentation animale Cracking
Valorisés dans une grande
partie
Saisonnalité Faiblement valorisé (€) : ces
produits pourraient être destinés à l’alimentation
humaine Cracking : nécessite des
volumes importants sur un laps de temps court
Un débouché majoritaire :
alimentation animale Peu de formalisation avec les
prestataires Cracking : prestataire unique
Epluchures de légumes
17 824 t Apprêtement des
légumes
Alimentation animale
Epandage
Volumes disponibles importants : Feuilles de poireaux
Saisonnalité
Faiblement valorisé (€) : épandage ou alimentation
animaux de rente (non rémunéré/couteux)
Contrainte de ne détenir qu’un seul agriculteur « client »
Absence de formalisation des relations
Projet Individuel (accompagnement)
Gisement mobilisable des agriculteurs
Pulpes de légumes
350 t Process Compostage Valorisé dans une grande
partie
Coût de traitement
Teneur en eau limite pour l’orientation en alimentation
animale
Maitrise de la qualité compliquée pour une orientation en
alimentation animale
Mix avec sous-produits d’autres structures ?
Marc de pomme
7 370 t Sous-produit de
process Cracking
Très bien valorisé
Marché spécifique
Saisonnier Nécessite un séchage pour le
cracking (couteux) Client unique
Marc de pomme humide
2 445 t Sous-produit de
process
Alimentation animale
Méthanisation
Volumes partiellement mobilisables
Saisonnalité, Produit instable, pH acide
Problèmes gastrique engendrés chez les bovins
Alimentation animale : mix pour limiter les
problèmes d’acidité ?
Méthanisation : se reposer sur une structure
agricole
Pulpes de betteraves
150 000t Sous-produit de
process Alimentation
animale
Très bien valorisé
Marché spécifique
Volumes importants : Nécessité d’un débouché
permettant d’assimiler ces volumes
Etape de séchage
12
Marché alimentation animale variable
Problématiques des pulpes humides
Mélange déchets
végétaux
730 t Lavage, dégrillage Epandage
Compostage
Volumes mobilisables
Valorisation adaptée
Variabilité de la qualité du contenu.
Boues 6 675 t (sous-
évalué)
Traitement effluents
Epandage Méthanisation
Volumes mobilisables
Cf chapitre spécifique
Terres de filtration et
rétentats
840 t Process Compostage
Volumes mobilisables
Valorisation adaptée
Saisonnalité Déchets acides
13
Légumes déclassés
Les activités de conditionnement des produits maraichers sont génératrices de quantités
importantes de produits déclassés car ne répondant pas aux calibres (problème de taille, de forme)
et d’écarts de tri (produits abimés). Les produits déclassés concernent essentiellement les carottes,
navets, poireaux et choux.
Les carottes sont presque intégralement valorisées de différentes manières, la part mobilisable est
donc quasi-nulle.
Epluchures de légume
Le conditionnement des légumes induit bien souvent un parage, une découpe de ceux-ci.
L’effeuillage des poireaux en est un exemple.
A ces chutes de légumes, viennent s’ajouter les découpes de feuilles de poireau au niveau des
agriculteurs. Ces feuilles sont mobilisables en vue d’une valorisation ultérieure.
Ces épluchures sont essentiellement orientées en alimentation animale ainsi qu’en épandage pour
une plus faible proportion.
Marc de pomme
Le marc de pomme est un sous-produit de l’activité cidricole. Il en existe 2 types :
Marcs issus de la production de cidre : Marc de pommes à cidre
- Saisonnier (octobre/janvier)
- Séché (coût de séchage)
- Valorisé en cracking (extraction de pectine), valorisation économiquement intéressante
Marcs humides issus de la production de jus de fruits : Marc de pomme à couteau
- Saisonnier (printemps)
- Non séché
- Alimentation animale / méthanisation
Les marcs de pomme sont des produits très instables : leur altération rapide induit une diminution du
pH du produit (pH=3.25 environ).
Pulpe de légumes / pulpe de betterave
La pulpe de betterave est un résidu de la ligne de production du sucre. La quasi-totalité de la
pulpe de betterave générée est séchée puis valorisée en alimentation animale.
Les pulpes de légumes, en mélange, résultent du pelage des légumes lors de la fabrication de
soupe et purées. Ces pulpes présentent un taux d’humidité important ce qui limite les possibilités de
valorisation.
14
Mélange de déchets végétaux
Cette catégorie regroupe principalement les refus de dégrillage constitués de résidus de process
ou de lavage des produits entrants : fragments de fruits et légumes, feuilles, herbes,…
Les boues :
Le secteur d’activité « fruits, légumes et dérivés » est générateur de quantités conséquentes de
boues issues du traitement des effluents. Ceci est d’autant plus vrai que le conditionnement et la
transformation des fruits et légumes font souvent intervenir une étape de lavage des produits
entrants.
L’étude fournie une estimation sous-évaluée des boues issues de ce secteur, ceci pour plusieurs
raisons :
- Des structures traitent les effluents via du lagunage associé quelques fois à une
production de bois de chauffage, il n’y a donc pas de suivi des tonnages de boues
générées. Cependant, les boues ne sont pas mobilisables dans ce cas.
- Certaines entreprises détiennent une convention avec d’autres entreprises pour le
traitement de leurs effluents. Cette convention définit le volume d’effluent que
l’entreprise est autorisée à envoyer vers la station d’épuration et la valeur plafond
concernant la Demande Chimique en Oxygène (DCO). La gestion des boues est donc
déléguée à l’entreprise gestionnaire de la station de traitement.
Il est à noter que le travail des produits maraichers génère des sédiments (sables, limons,…) qui sont
séparés des effluents de lavage pour être remis à disposition des maraichers.
Les terres de filtration et rétentats :
La clarification est une étape dans le processus de fabrication des produits cidricoles. Son objectif
est d’assurer la purification des jus par retrait des différentes impuretés indésirables de toute nature
(débris, moisissures, bactéries, levures mortes,…).
Elle implique notamment l’utilisation de filtres qui peuvent se présenter sous différentes forme :
perlite, diatomée, filtre cellulosique,… Ces différents filtres minéraux (perlite, diatomées) ou
végétaux (cellulosiques) se retrouvent dans les déchets de production.
Ces déchets de production sont envoyés principalement en compostage ou en épandage. Une plus
faible partie est orientée en méthanisation.
Les boues issues des eaux résiduaires :
Cf chapitre II - G – 1 spécifique aux boues issues des eaux résiduaires.
15
3. Gestion et voies de valorisation actuelles du secteur
« fruits, légumes et dérivés »
La figure 3, ci-dessous, illustre les voies de valorisation des déchets et sous-produits issus du secteur
d’activité « fruits, légumes et dérivés ». Afin d’améliorer la lisibilité des voies d’orientations, les
boues sont exclues de la schématisation graphique, celles-ci étant toujours envoyées en épandage.
Figure 3 : Orientation des sous-produits et déchets du secteur "Fruits, légumes et dérivés" (les boues ne sont pas intégrées)
Particularités de ce secteur :
- Facilité d’obtention de matière mono-spécifique, de ce fait il est plus simple d’orienter
vers du cracking
- Grande diversité d’orientations
- Fort potentiel de valorisation
- Secteurs maraichers : densité d’industries
- Peu de contrainte réglementaire en comparaison des autres filières
La part mobilisable est variable selon l’intérêt économique. Assez peu de contraintes se posent quant
à la gestion des déchets végétaux. De nombreux débouchés existent, même si pour un certain
nombre d’entre eux, le bilan économique est nul voir désavantageux pour l’entreprise qui les génère.
Ainsi, la mobilisation de tel ou tel gisement dépendra de l’intérêt économique que les entreprises
pourront y trouver par rapport à leur situation actuelle.
Alimentation animale :
Cette voie de valorisation est majoritaire dans ce secteur puisque 51% des sous-produits y sont
orientés dans l’enquête réalisée, soit près de 20 050 tonnes.
Sont orientés en alimentation animale les mélanges de déchets végétaux issus de l’activité de
conditionnement des produits maraichers, une certaine partie du marc de pomme humide, ainsi
que des écarts de carotte, poireau, navet et salade.
51%
21%
12%
8% 5%
3% 0% Alimentation animale
Cracking
Epandage
Alimentation humaine
méthanisation
Compostage
16
Plusieurs schémas ont été identifiés concernant les modalités factuelles de valorisation :
- Valorisation par vente des sous-produits. Ce cas concerne principalement les produits
déclassés (navets, carottes, poireaux). Ex : Carottes en sacs pour l’alimentation équine.
- Pour les sous-produits moins nobles (marcs de pommes, déchets végétaux), ceux-ci sont
mis à disposition gratuitement par les industriels. Dans ce cas, les sous-produits sont
stockés en vrac. Généralement, ce sont des éleveurs situés à proximité qui reprennent
ces sous-produits pour l’alimentation des animaux de rente. Le transport des sous-
produits est à la charge des entreprises dans la quasi-totalité des cas rencontrés.
Remarque :
Le cas de l’activité sucrière est spécifique étant donné les volumes générés. En effet, le volume de
pulpe de betterave généré en région est d’environ 150 000 tonnes. Ce résidu de fabrication du sucre
ne constitue pas un déchet en soit puisqu’il est retravaillé (séchage) et orienté vers un débouché
commercial, l’alimentation bovine. Seul ce marché est à même d’assurer l’écoulement de ces
volumes importants. Le prix de revente fluctue selon le marché de l’alimentation animale.
La pulpe de betterave n’a pas été intégrée dans l’étude étant donné que ce sous-produit détient un
marché établit et que les volumes conséquents viendraient écraser les données d’ensemble du
secteur (ce dernier point nuirait à la lisibilité des données de gisement).
Alimentation humaine :
Une certaine partie des produits ne rentrant pas dans les standards de commercialisation trouve
cependant des débouchés en alimentation humaine. Ceci concerne les produits déclassés (écarts de
tri) pour le poireau et la carotte essentiellement. Ces produits ne répondant pas aux calibres
commerciaux, sont revendus à des industries pour la fabrication de soupes, potages ou Produits
Alimentaires Intermédiaires surgelés.
Naturellement dans ce cas, le produit reste dans une logique de gestion type denrée alimentaire.
Bien que n’étant pas des déchets, ces produits sont intégrés dans l’étude puisqu’ils permettent
d’offrir une visibilité sur les solutions de valorisation en alimentation humaine.
Ceci concerne environ 8% des sous-produits de ce secteur soit environ 3 200 tonnes. D’un point de
vue économique, ces produits sont revendus entre 120 et 180€ la tonne.
Cracking :
Ce type de valorisation concerne à l’heure actuelle uniquement 2 types de sous-produits : le
marc de pomme déshydraté et les carottes avec 20% des tonnages de la filière (boues non
comprises) soit 7670 tonnes.
Le marc de pomme déshydraté est utilisé pour l’extraction de pectine (polymère de polysaccharides)
qui est utilisé dans l’industrie en tant que gélifiant. Cargill, au travers de son site de Redon (Ille-et-
17
Vilaine) assure l’extraction des pectines. Pour de nombreuses entreprises du secteur cidricole, Cargill
reste l’unique client, les contrats étant établis sur une période de plusieurs années.
Les marcs de pommes à couteau, utilisés pour la production de jus de fruit, ne peuvent être orientés
vers l’extraction de pectine du fait de leur forte teneur en sucre. L’étape de séchage entrainerait la
production de caramel néfaste pour le process de séchage.
Cette voie de valorisation concerne 87% des marcs de pommes produits. Les autres, non séchés,
sont orientés vers d’autres voies telles que l’alimentation animale ou la méthanisation. Le marc de
pommes séché étant considéré par les entreprises comme un produit, il n’a pas été possible
d’obtenir directement les tarifs de revente. Cependant, les différents échanges avec les
professionnels du secteur et les coûts importants de séchage permettent de supposer avec assez de
certitude que les tarifs de revente se situent entre 180 et 300€/tonne de marc séché.
Les refus de carottes sont utilisés pour la production de carotènes, pigments naturels. Cette voie de
valorisation reste cependant minime puisque seulement 6% des tonnages d’écarts de carotte
identifiés sont orientés vers cette voie de valorisation.
Epandage :
Outre le fait que l’épandage soit un exutoire pour les boues, il est aussi utilisé pour les sous-
produits de légumes. Ceci est en particulier valable pour les feuilles de poireaux découpées
directement chez les agriculteurs, qui représentent 4 653 tonnes, ainsi que les déchets de lavage des
fruits et légumes (feuilles, herbes,…).
Méthanisation :
La méthanisation concerne à l’heure actuelle un pourcentage réduit des déchets issus de ce
secteur puisque seule une structure oriente ses déchets vers cette voie. Cela concerne
essentiellement le marc de pommes humide, le rétentat et les déchets végétaux en mélange de
l’activité cidricole.
L’entreprise travaille avec une structure de méthanisation de type agricole et localisée à environ
30km de distance. Le marc envoyé correspond à celui issu des pommes à couteau, ne pouvant être
utilisé pour l’extraction de pectine. D’après les retours de l’entreprise, l’acidité du marc n’entraine
aucune contrainte vis-à-vis du procédé de méthanisation.
Compostage :
Sont essentiellement envoyés en compostage les terres de filtration, déchets végétaux
(feuilles, herbes issues du lavage des fruits et légumes) et les pulpes de légumes (le taux d’humidité
de ces dernières pouvant causer des troubles gastriques chez les animaux).
Ces déchets sont orientés vers les plateformes de compostage de Formigny, Ryes et Billy, toutes
localisées dans le Calvados. Celles-ci constituent 3 des 4 plateformes de compostage présentes en
Basse-Normandie.
18
Enfouissement :
Cet exutoire concerne des tonnages faibles puisqu’il concerne moins de 10 tonnes de déchets
et une seule typologie de déchets : les produits non conformes issus de la fabrication de purée de
légumes.
Tableau 3: Synthèse des déchets et sous-produits, et de leur gestion dans le secteur "Fruits, légumes et dérivés"
Voie de valorisation
Part du gisement
concernée Typologie de déchet
Volume associé / Part mobilisable
Modalités factuelles
Alimentation Animale
51 % soit 20 050 tonnes
Déchets végétaux 3300 tonnes /
100% Mise à disposition gratuite.
- Les éleveurs assurent le retrait. OU
- L’entreprise assure les frais de transport
Epluchures de légume 2000 tonnes /
100%
Légumes déclassés 2450 tonnes /
20% Revente
Ecarts de salade 8000 tonnes
/100%
Mise à disposition gratuite, l’entreprise prend le coût de
transport à sa charge
Marc de pomme humide 944 tonnes /
100% Mise à disposition gratuite
Pulpe de Betterave humide
3500 tonnes / 100%
Revente
Alimentation humaine
8% soit 3200 tonnes
Produits déclassés (ne constituent pas des
déchets) 3200 tonnes / 0% Revente
Cracking 21 %, soit
7970 tonnes
Marc de pommes séché (extraction pectine)
7670 tonnes / 0% Revente du marc séché à la
tonne. Une entreprise : Cargill à Redon
Carotte (extraction carotène, arôme)
300 tonnes / 0% Revente des carottes en vrac +
coûts de transport
Epandage 12%, soit
4655 tonnes
Déchets végétaux (feuilles, herbes,…)
299 tonnes / 100%
Intégrés dans l’épandage des boues issues des effluents Déchets végétaux issus
du parage (feuilles poireaux)
2815 tonnes / 100%
Méthanisation 5 %, soit
1970 tonnes Marcs de pomme
humides 1970 tonnes / 0%
Les déchets sont repris gratuitement par le prestataire. Le transport est à la charge de
l’entreprise
Compostage 3%, soit
1245 tonnes
Terres de filtration 495 tonnes /
100% Intervention d’un prestataire :
facturation du traitement et des frais de transport
Déchets végétaux (herbes, feuilles)
300 tonnes / 100%
Pulpe de légume 350 tonnes /
100%
Enfouissement <1%,
inférieur à 10 tonnes
Produits non conformes, impuretés
<10 tonnes / 100%
Intervention d’un prestataire, frais de transport et de
traitement
Epandage 6 460
tonnes Boues de traitement des
effluents Cf. chapitre spécifique
19
4. Contraintes – risques :
Contraintes liées à la saisonnalité des activités du secteur « Fruits, légumes et dérivés ».
Comme précisé ci-dessus, le secteur d’activité est caractérisé par une forte saisonnalité d’activité liée
à celle des produits de culture utilisés. Cette saisonnalité se répercute sur les sous-produits et
déchets générés. Bien que ces variations soient bien gérées dans la plupart des cas, elle devient plus
contraignante dans le cas du traitement des eaux résiduaires. Ceci en particulier dans le secteur
cidricole où la campagne de production, par son intensité, rend difficile le traitement des eaux
résiduaires.
Valorisation vers l’extraction de molécules (cracking) – Approvisionnement – Dépendance vis-à-vis
d’un client unique.
L’extraction de molécules (ou cracking) est une filière permettant d’offrir une valorisation à certaines
typologies de sous-produits de ce secteur, en particulier au marc de pommes. Cette filière, bien
qu’intéressante d’un point de vue économique, présente certaines contraintes, la principale étant
liée à la fourniture de la matière première : le cracking nécessite un approvisionnement en matière
première important sur des périodes courtes pour un travail en batch. Cette contrainte, aisément
contournable en cidrerie du fait de la saisonnalité de l’activité, est plus prononcée pour les
entreprises de transformation et conditionnement des produits maraichers. C’est pourquoi peu de
ces dernières peuvent répondre aux demandes des industries de cracking.
L’autre contrainte de la filière cracking relève du peu d’industries présentent sur ce domaine. Ainsi,
pour le secteur cidricole, seule l’entreprise Cargill assure l’extraction de pectines à partir du marc de
pommes. Cette dépendance vis-à-vis d’un unique prestataire est une menace, d’autant plus
renforcée que des matières premières alternatives au marc de pommes sont recherchées.
Cependant, les derniers échanges avec les industriels ont laissé apparaitre que de nouvelles
structures sont en cours de positionnement sur ce créneau d’activité.
Contraintes liées à la non formalisation des échanges.
L’essentiel des entreprises générant des épluchures de légumes les oriente vers l’alimentation
animale. Ces démarches se font généralement via un éleveur localisé à proximité du site. Cependant,
elles ne sont pas formalisées entre les intervenants, ce qui induit aussi un manque de suivi des
déchets. Ce manque de cadre constitue un risque pour l’entreprise.
Certaines entreprises sont dépendantes d’un éleveur majoritaire voir même unique pour
l’écoulement de leurs sous-produits. A l’image de la contrainte identifiée pour le cracking, cette
situation représente une menace pour l’entreprise en cas de perte de cet intervenant unique.
Contraintes liées à la qualité des sous-produits et leur évolution
Les sous-produits de légumes peuvent présenter des caractéristiques intrinsèques qui réduisent les
possibilités de valorisation. Ainsi, les sous-produits issus de la fabrication de soupe présente une
humidité trop importante pouvant entrainer des problèmes gastriques chez les ruminants. Il en est
20
de même pour le marc de pomme du fait de son pH acide apparaissant rapidement après la
production du marc.
Concernant le marc de pommes, alors que certains industriels font face à des problématiques pour
l’orienter en alimentation animale, d’autres y parviennent sans contraintes particulières. Sans
connaître les raisons de ces différences, il semble donc que des solutions existent afin d’orienter le
marc de pommes en alimentation animale.
Contraintes de saisonnalité de l’activité
Ce secteur est caractérisé par une forte saisonnalité, ce qui est particulièrement le cas de l’activité
cidricole. Ce point complique la gestion des boues issues du traitement des eaux résiduaires. En effet,
les volumes générés sont conséquents sur une période limitée, correspondant souvent aux périodes
de restriction d’épandage.
B. Secteur « Viandes » :
1. Généralités
La filière viande regroupe principalement d’importantes structures générant des volumes
conséquents. Il est judicieux de souligner que nombre de ces entreprises appartiennent à des grands
groupes détenant des filiales spécialisées dans le traitement des sous-produits (ex : tanneries).
Du fait des différentes crises épizootiques, en particulier l’Encéphalopathie Spongiforme Bovine, la
filière viande est très encadrée règlementairement sur les aspects sanitaires, en particulier sur la
gestion des sous-produits animaux, objets d’une règlementation spécifique : (CE) n°1069/2009, (CE)
n°142/2011. Cette règlementation induit une séparation nette de la gestion des produits d’un côté,
destinés à l’alimentation humaine, des sous-produits dont les orientations possibles sont définies
dans ce même règlement. Cette règlementation a plusieurs incidences :
- Elle impose l’intervention de prestataires agréés pour la prise en charge et la gestion des
sous-produits animaux. Le nombre de prestataires réduit les possibilités de négociation
des entreprises.
- Elle pose des limites en termes de possibilités de valorisation en définissant les
conditions techniques de traitement des sous-produits et les valorisations autorisées.
L’appréciation des volumes est compliquée dans cette filière, les écarts et sous-produits ayant des
débouchés commerciaux, les entreprises communiquent peu sur les données correspondantes.
Dans certains cas, pour une catégorie de matière, seul un pourcentage va être valorisé en
alimentation humaine, le reste passe sous le statut de sous-produits de catégorie 3 et est orienté
vers d’autres voies, ce qui complique le suivi. Ainsi, le changement de statut d’un produit à un
sous-produit est fonction des débouchés commerciaux.
21
2. Sous-produits et déchets générés : approche qualitative
et quantitative
Modalités de définition du gisement de déchets et sous-produits issus du secteur d’activité viande :
L’évaluation du gisement de sous-produits et déchet de ce secteur doit prendre en compte le cadre
réglementaire, très imprégné dans ce secteur, ainsi que les données de marché.
Comme précisé précédemment, la gestion des sous-produits issus de la filière de transformation des
produits d’origine animale est encadrée par une réglementation stricte mise en place à la suite de la
crise de l’Encéphalopathie Spongiforme Bovine. Cette réglementation repose sur le règlement (CE)
n°1069/2009, complété par son règlement d’application, (CE) n°142/2011. Il établit les règles
sanitaires applicables aux sous-produits animaux non destinés à l’alimentation humaine. L’outil
d’aide à la valorisation des coproduits en alimentation animale élaboré par l’Association Nationale
des Industrie Alimentaires (ANIA) est un bon outil permettant d’avoir une approche précise de ce
cadre et des impératifs inhérents. (Mai 2011)
Le règlement définit 3 catégories de sous-produits animaux reflétant leur niveau de risque pour la
santé publique :
Catégorie 1 : Risque sanitaire élevé, intégralement dédiée à la destruction.
Sous-produits animaux présentant des risques d’E.S.B., résidus de substances
interdites (hormones de croissance …), contamination pour l’environnement
(dioxine, PCB,…).
Catégorie 2 : Interdite en alimentation animale
Sous-produits animaux présentant un risque de contamination par d’autres maladies,
résidus de produits vétérinaires, sous-produits non classés en catégorie 1, ni en
catégorie 3.
Catégorie 3 : Seule catégorie valorisable sous conditions en alimentation animale
Sous-produits animaux issus d’animaux sains, mis à mort en abattoir, destinés à
l’alimentation humaine.
Seuls certains sous-produits animaux de la catégorie 3 sont valorisables en alimentation animale,
sous réserve de l’application d’un traitement approprié en installation agréée.
De manière synthétique :
- Farines de poissons : utilisées dans l’alimentation des animaux de rente (hors ruminants)
- Farines de plumes hydrolysées : alimentation des porcs, des volailles, aquaculture
- Graisse de porc et de volaille : peuvent être utilisées dans l’alimentation de tous les
animaux de rente. En France, seules les graisses de bovin utilisées avant la fente de la
carcasse peuvent être utilisées en alimentation des animaux de rente. Cette autorisation
est valable pour toutes les graisses de découpe en Union Européenne.
Les sous-produits animaux de catégorie 1 et une majeure partie de la catégorie C2 sont exclus du
circuit alimentaire et voués à la destruction. Ils relèvent depuis le 17 juillet 2009 d’un service privé
de l’équarrissage. Leur orientation principale est la valorisation énergétique après prétraitement en
22
centre agréé, selon des procédés de transformation autorisés. Pour une faible partie des sous-
produits de catégories 2, il existe des valorisations en fertilisation, compostage ou oléochimie.
Ainsi, l’ensemble des sous-produits relevant de la prestation d’équarrissage ne peut être considéré
comme mobilisable du fait d’obligation réglementaire de destruction.
Les figures 4 et 5, ci-dessous, permettent d’apprécier les sous-produits et déchets totaux générés par
l’échantillon d’entreprise du secteur viande et la part réellement mobilisable.
Figure 4 : Déchets et sous-produits organiques totaux issus du secteur « Viandes » (échantillon
d'entreprises), Boues et déchets graisseux issus du traitement des effluents exceptés.
La typologie des sous-produits générés dans cette filière présente une diversité importante puisque
14 catégories ont été identifiées. Le gisement global est estimé à environ 139 000 tonnes.
Figure 5 : Déchets et sous-produits organiques mobilisables issus du secteur « Viandes » (Echantillon
d’entreprises), hors boues et graisses (traitement effluents).
28%
16%
12%
12%
10%
7%
6%
3%
2% 2% 1%
1% Déchets abattage (Cat. 3)
Suif, gras
Matières à risque (cat 1 et 2)
Os
Sang
Fumier de bouverie, matières stercoraires
Os et plumes de volailles
Os de colonne
Carcasses de volailles
refus de dégrillage
Cous de volailles
Soies
52% 42%
6%
Fumier de bouverie, matières stercoraires
Os et plumes de volailles
Déchets abattage (Cat. 3)
23
La part de sous-produits et déchets organiques mobilisables est limitée puisqu’elle ne représente,
proportionnellement, qu’environ 41% des sous-produits et déchets identifiés. Comme précisé ci-
dessus cela résulte des limites règlementaires mais aussi des nombreux débouchés commerciaux
existants pour les sous-produits de catégorie 3.
Figure 6 : Bennes de réception des sous-produits d'un abattoir
Les sous-produits de catégorie 1 et 2 (dont os de colonne et refus de dégrillage) :
Sur l’échantillon d’entreprises considéré, le tonnage de sous-produits de catégorie 1 et de catégorie
2 est évalué à 11 864 tonnes.
Comme imposé par le règlement CE n°1069/2009, l’ensemble de ces matières est considéré comme à
risque d’un point de vue sanitaire. Leur gestion doit faire l’objet d’un circuit spécifique dissocié des
sous-produits de catégorie 3. Leur prise en charge et leur gestion doivent être assurées par un
prestataire agréé.
A ces tonnages sont associés les refus de dégrillage (1 635 tonnes) et les os de colonne vertébrale
(3 400 tonnes).
Les matières de catégorie 1 ne concernent que la filière de transformation des produits bovins. Ils
sont transformés en farines puis incinérés en cimenterie. Etant voués à la destruction, l’ensemble de
ces déchets ne sont pas mobilisables.
Les sous-produits de catégorie 3 :
Cette catégorie regroupe des sous-produits issus de la transformation d’animaux sains
destinés à l’alimentation humaine. On y retrouve des sous-produits non consommés en
alimentation humaine ou des produits pouvant y être destinés mais détournés du circuit de
commercialisation faute de débouché. Ainsi un même produit peut devenir une denrée alimentaire
ou un sous-produit selon les valorisations commerciales. Ce changement de statut entraine un mode
de gestion différent, selon une logique denrée alimentaire ou sous-produit.
Aucun sous-produit de catégorie 3 ne peut être orienté vers l’alimentation animale (animaux
d’élevage), hormis les graisses de porcs et volailles, les farines de plumes hydrolysées et les farines
de poissons.
24
Les voies de valorisation des sous-produits de catégorie 3 sont :
Le petfood
L’oléochimie
Combustibles
Fertilisants
Alimentation humaine
Alimentation animale
Ces valorisations se faisant via des prestataires agréés, il n’est pas possible d’identifier les
pourcentages d’orientation des sous-produits.
De nombreuses typologies de sous-produits appartiennent à cette catégorie mais sont considérées
comme étant à part entière étant donné leur tri au sein des entreprises et les valorisations
existantes :
- Suif et gras
- Sang (de catégorie C3)
- Cous et carcasses de volailles
- Plumes et os de volaille
- Os de bovin et de porcs
- Soies de porcs
Sur l’ensemble de sous-produits de catégorie 3 identifiés, une très faible proportion est valorisable
puisqu’elle représente seulement 860 tonnes soit environ 6% des tonnages mobilisables totaux pour
la filière (hors boues et graisses issues du traitement des effluents).
Parmi les sous-produits on retrouve les matières suivantes :
- Les matières moins nobles tels que les abats, les pieds,… qui sont envoyés en sous-produits
de catégorie 3 du fait d’une perte de marché en alimentation humaine. A défaut, ceux-ci
sont envoyés en petfood.
- Le suif et gras présentent une valeur marchande importante. Ils sont repris par des
structures spécialisées dans leur traitement et orientés après transformation vers
l’oléochimie (savons, détergents, lubrifiants,…), l’alimentation humaine (en respectant le
règlement CE n°852/2004), l’alimentation animale (graisses de porcs et volailles) et petfood
(aliment pour animaux de compagnie).
Attention, pour le suif (ou graisse bovine), sont distinguées les graisses d’avant fente et
celles d’après fente, ces dernières ne pouvant être utilisées en alimentation humaine ou
animale.
- Le sang. Celui de porc est majoritairement orienté vers l’alimentation humaine, le reste
vers le petfood. Les sangs de volaille et de bovin sont orientés vers la production de farine
de sang. Le sang de catégorie 2 est envoyé en destruction.
- Les os de porc (et couennes) et bovins sont utilisés pour la production de gélatine en
alimentation humaine principalement et de façon plus minoritaire vers d’autres usages
(pharmaceutiques, photographiques)
25
Matières stercoraires et fumiers de bouverie :
Les matières stercoraires correspondent au contenu des panses, les fumiers de bouverie aux
déjections des animaux dans les parcs d’attente mélangées à du paillage.
La gestion de ces déchets est commune avec les boues issues du traitement des effluents. Ils
représentent 13% des tonnages mobilisables du secteur avec environ 7 300 tonnes (hors boues et
graisses d’effluents).
Les déchets graisseux issus des eaux résiduaires :
Le secteur « Viandes» génère des déchets graisseux issus des graisses animales drainées par
les eaux de nettoyage. Il constitue le secteur le plus important avec près de 4 120 tonnes de déchets,
ce tonnage étant sous-évalué. Ces déchets graisseux se caractérisent par une teneur importante en
graisses saturées d’origine animale.
Cf. chapitre II - G – 2 spécifique aux déchets graisseux.
Les boues issues des eaux résiduaires :
Les boues représentent le principal gisement de déchets mobilisables dans la filière viandes
puisqu’elles constituent 77% des tonnages mobilisables des entreprises consultées, ce qui équivaut à
environ 43 750 tonnes.
Cf. chapitre II - G – 1 spécifique aux boues issues des eaux résiduaires.
3. Gestion et voies de valorisation actuelles du secteur
« Viandes »
Les contraintes réglementaires évoquées précédemment restreignent les possibilités de
valorisation pour une certaine part des sous-produits issus de la filière viande.
« L’outil d’aide à la valorisation des coproduits en alimentation animale » rédigé par l’Association
Nationale des Industries Alimentaires est un recueil d’informations quant aux solutions de
valorisations offertes aux sous-produits animaux en fonction de la réglementation inhérente. Le
tableau ci-dessous, extrait de ce document, synthétise les autorisations et restrictions d’utilisation
des sous-produits animaux en alimentation animale.
Comme cela a été évoqué précédemment, des structures agréées interviennent dans la prise en
charge, le traitement et la valorisation des sous-produits animaux, quelque-soit la catégorie des sous-
produits. Ces activités sont encadrées par la règlementation CE n° n°1069/2009. L’intervention de
prestataires pour la prise en charge des sous-produits induit un manque de lisibilité sur le devenir
exact des sous-produits, ces informations n’étant pas à disposition des entreprises rencontrées.
Cependant, le devenir de certaines catégories spécifiques de sous-produits est connu (ex : gras,
suifs,…).
Ainsi, dans l’évaluation du devenir des sous-produits (figure 7 ci-dessous), une catégorie
« Entreprises transformation des sous-produits animaux » lorsqu’il n’est pas possible de connaître
leur devenir exact.
26
Figure 7 : Orientation des déchets et sous-produits totaux organiques de l'échantillon d'entreprises du
secteur viandes (Boues et graisses issues du traitement des effluents exceptées)
Le cadre règlementaire de la gestion des sous-produits animaux et de leur valorisation est
clairement défini, il impose les orientations possibles par catégorie de sous-produits, les process de
traitement et les transformations. Le SIFCO a réalisé des fiches synthétiques pour chaque typologie
de sous-produit et par espèce. Certaines d’entre elles sont reportées en annexe, l’ensemble pouvant
être consulté sur le site internet du SIFCO (http://www.sifco.fr/).
L’annexe II est un tableau synthétique des autorisations et restrictions concernant
l’utilisation des sous-produits animaux en alimentation animale. Il est reprit dans « l’outil
d’aide à la valorisation des coproduits en alimentation animale » rédigé par l'ANIA.
L’annexe III illustre la filière d’élimination des sous-produits animaux de catégorie 1 et 2.
L’annexe IV reprend les filières de valorisation des sous-produits (catégories 3) de porc et
volaille vers l’alimentation animale et le petfood.
La filière de valorisation des sous-produits graisseux vers l’oléochimie est schématisée dans
l’annexe V.
38%
24%
16%
10%
7%
4%
1% 0% Entreprises de transformation des sous-produits animaux
Incinération ( C1 et C2)
Oléochimie
Os- Gélatine
Epandage
Petfood
Méthanisation
Autres
27
Tableau 4: Synthèse des déchets et sous-produits organiques, et de leur gestion dans le secteur "Viandes"
Voie de valorisation
Part du gisement
concernée Typologie de déchet
Volume associé / Part mobilisable
Modalités factuelles
Alimentation animale
Non identifiée en totalité*
Sous-produits de catégorie 3
Non identifiée
Vente ou facturation du retrait. Intervention de
filiales, ou de prestataires agréés.
Destruction 24%, soit
16 865 tonnes
Sous-produit de catégorie 1
11 865 tonnes / 0%
Prise en charge par un prestataire agréé. Coût
de traitement. Refus de dégrillage 1635 tonnes / 0 %
Os de colonne vertébrale
3 400 tonnes / 0%
Oléochimie 16%, soit
16 050 tonnes Suif, gras 16 050 tonnes / 0%
Revente à un prestataire spécialisé et
agréé
Production de gélatine
10%, soit 11 250 tonnes
os 11250 tonnes / 0% Revente à un
prestataire spécialisé et agréé
Epandage 7 %, soit 7 300
tonnes
Fumier de bouverie et matières stercoraires
7 300 tonnes / 100% Cf. chapitre spécifique
Petfood 4%, soit 3 650
tonnes* Abats divers 3650 tonnes / 0%
Revente ou facturation de la prise en charge
selon la nature du produit
Méthanisation 1%, soit 1 450
tonnes Graisses (traitement
effluent) 1 450 tonnes / 0%
Coûts de transport et traitement par un
prestataire
Incinération Graisses (traitement effluents) Cf. chapitre spécifique
Epandage 37 000 tonnes Boues (traitement effluents) Cf. chapitre spécifique
* : Données non représentatives (manques de données fournies par les entreprises)
4. Contraintes – risques :
Une règlementation restrictive
La filière viande, du fait du cadre règlementaire existant, est déjà bien structurée concernant la
gestion, le traitement et la valorisation des sous-produits animaux. La règlementation sous-produits
animaux restreint les alternatives de valorisation. Cette filière est donc déjà bien organisée et en
conformité avec la règlementation.
28
Défauts de marchés de certaines matières
Une des problématiques de cette filière porte sur les défauts de marché de certains produits
(produits moins nobles tels que les abats par exemple) qui de ce fait sont orientés en sous-produits
pour l’alimentation animale et le petfood. Ces manques de débouchés commerciaux entrainent une
perte financière puisqu’ils sont orientés vers des marchés moins rentables.
Les coûts élevés des prestataires agréés
La contrainte majeure soulevée par cette filière réside dans les coûts des prestataires assurant la
prise en charge des sous-produits animaux. Dans certains cas, ces coûts ont été évalués à environ
30% des charges de fonctionnement de l’entreprise. Cette remarque est d’autant plus valable pour
les sous-produits de catégorie 3 du fait des valorisations en aval de leur transformation. Certaines
entreprises ont précisé cependant que cette situation tend à évoluée en leur faveur.
Les autres contraintes portent sur la gestion des boues et déchets graisseux issus du traitement des
eaux résiduaires. Comme précisé précédemment, ce secteur d’activité est le premier producteur
pour ces typologies de déchets. L’élimination des déchets graisseux représentent un coût
conséquent pour cette filière dont la quasi-totalité est envoyée en incinération.
29
Tableau 5: Synthèse des déchets et sous-produits organiques du secteur Viandes. Modalités de gestion et valorisation.
volumes Origine
génération déchets
Voies de valorisation
actuelles Avantages Contraintes Limites - Danger Opportunités
Matières à risques
spécifiques (cat 1 et 2, os de colonne et
refus de dégrillage)
16 870 t Sous-produit
de transformation
Incinération : obligation
règlementaire Réglementation Incinération
Cat 3 26 900 t Sous-produit
de transformation
Farines animales
(non destinées à
l’alimentation animale)
Petfood
Possibilité réglementaire de les orienter vers l’alimentation humaine avant passage statut sous-produit
En partie mobilisable
Consommateurs se détournent des
abats, parties moins nobles
Coûts des
prestataires
Manque de prestataires (séparation du marché entre les prestataires)
Evolution sur la réglementation des Protéines Animales
Transformées
Suifs et gras 15 930 t Sous-produit
de transformation
Alimentation humaine, animale
Oléochimie
Forte valeur marchande
Sang 10 000t Sous-produit
de transformation
Alimentation humaine
Farine
Existence de filières de
valorisation
Faiblement valorisé Coût énergétique pour le séchage
(prestataire : répercussion sur tarifs prestation)
Evolution sur la réglementation des Protéines Animales
Transformées
30
Os et plumes de volailles
5 900 t Sous-produit
de transformation
Farine Existence de
filières de valorisation
Faiblement valorisé
Os (hors os de colonne)
11 240 t Sous-produit
de transformation
Production de gélatine
Bien valorisé
Fumier de bouverie et
matières stercoraires
7 310 t Sous-produit
de transformation
Epandage
Boues de STEP
37 000 t Traitement
effluents Epandage Cf. chapitre spécifique
Graisses de STEP
4 115 t Traitement
effluents Incinération épandage
Volumes importants Epandage des graisses
31
C. Secteur « Viennoiserie, pâtisserie, confiserie, additifs
alimentaires » :
1. Généralités
L’étude de ce secteur d’activité s’est fait au travers de la prise en compte de 6 entreprises
échantillonnées.
Ce secteur d’activité assure une transformation secondaire des produits, c’est-à-dire que les
matières premières utilisées sont déjà semi-élaborées. Ainsi, comparativement aux quantités
produites, ce secteur d’activité génère assez peu de déchets.
Une diversité importante de matières premières est utilisée pour la formulation des recettes. Les
déchets générés, à l’image des produits finis, sont souvent complexes, riches en amidon, sucres,
dérivés d’œufs, fruits et lait majoritairement.
La production fait souvent intervenir des lignes de production mécanisées responsables de la
génération de déchets (mauvais calibrage de la machine, dérèglement,…).
Les entreprises spécialisées dans la production d’additifs alimentaires ont été intégrées dans ce
secteur, ce rapprochement étant le plus pertinent vis-à-vis des autres secteurs du point de vue de la
nature des déchets générés.
2. Sous-produits et déchets générés : approche qualitative
et quantitative
Les déchets et sous-produits organiques générés par les entreprises échantillonnées du secteur
correspondent à un gisement total d’environ 2140 tonnes environ, ce qui en proportion des autres
filières reste un tonnage assez restreint. Leur typologie et proportions respectives sont schématisées
dans la figure 8 ci-dessous.
Environ 10 typologies de déchets et sous-produits ont été identifiées dans ce secteur d’activité.
Figure 8 : Déchets et sous-produits organiques totaux issus du secteur "Viennoiserie, pâtisserie, confiserie,
additifs alimentaires » (Echantillon d’entreprises), hors boues et déchets graisseux (traitement des effluents).
34%
17% 17%
13%
10%
8%
1% 0% Sous-produits viennoiserie
Jus et sirop de fruits
Sous-produits confiserie
Sous-produits de pâtisserie
Epluchures de Fruits
Déchets organiques divers
huiles
Refus de dégrillage
32
Remarque : Les boues sont sous-estimées dans ce secteur d’activité car beaucoup d’entreprises de
l’échantillon détiennent une convention avec une municipalité ou une autre structure pour le
traitement de leurs effluents.
La répartition des entreprises échantillonnées montre une atomisation de celles-ci et l’absence de
concentration sur certains secteurs géographiques.
Sous-produits de viennoiserie :
Les sous-produits de viennoiserie se composent essentiellement de produits à base de farine,
huile, levure, poudre de lait.
Ils correspondent à des bases de préparation écartées du fait de non-conformité dans la recette, de
pertes sur la ligne de process ou de produits finis déclassés. Ces sous-produits peuvent donc être
cuits ou crus.
Les non-conformités peuvent avoir plusieurs origines : erreur de recette, mauvais calibrage
machine,… mais aussi correspondre aux têtes et queues de lots. Ce type de sous-produits n’est pas
mobilisable car très recherchés en alimentation animale. De ce fait, il existe déjà des débouchés
économiques intéressants.
Remarque : Les causes de ces non-conformités concerne de nombreux secteur à partir du moment
où ceux-ci intègrent des lignes de process automatisées et fabriquent des produits complexes. Les
erreurs humaines (erreur dans la conception de la recette par exemple) ou machine (mauvais
calibrage des doseuses par exemple) ont des répercussions immédiates sur le produit en sortie, les
contrôles qualité se faisant par lot, les non-conformités concernent généralement un lot complet.
Ce genre de déchets concerne donc tant l’activité viennoiserie, que pâtisserie, confiserie, traiteur
et les produits laitiers complexes.
Jus et sirop de fruit :
Certaines entreprises utilisent des fruits dans leur préparation. Ceux-ci peuvent se présenter
sous 2 formes :
- Fruits frais : leur utilisation génère des épluchures ainsi qu’un jus instable
qualitativement.
- Fruits au sirop : les fruits sont conditionnés dans des conserves, baignant dans un sirop.
Celui-ci, qui est éliminé, est composé d’eau, d’acide citrique et de jus de fruit.
Ces jus qui ne sont pas utilisés dans la conception des produits doivent être éliminés par les
entreprises.
33
Sous-produits de confiserie :
Ces sous-produits se caractérisent par leur richesse en glucides et peuvent se présenter sous
plusieurs formes : fonds de cuve, résidus de process, non conformités et produits finis déclassés. Ces
sous-produits peuvent donc être liquides/visqueux d’une part, et solide d’autre part.
Mélange de sous-produits de pâtisserie :
Les sous-produits de pâtisserie identifiés sont en mélange. Il regroupe de nombreuses
typologies de sous-produits tels que des pâtes cuites (fond de tarte, coques d’éclairs,…), des crèmes
pâtissières, gelées de fruits,…
Ces sous-produits sont issus de pertes sur la ligne de process ou de produits finis déclassés.
Epluchures de fruits :
Le secteur de la pâtisserie incorpore des fruits dans ses recettes. La transformation de ces
derniers génère des épluchures qui constituent des sous-produits.
Déchets organiques divers :
Cette catégorie regroupe les déchets issus de l’activité des additifs alimentaires. Ceux-ci étant
de nature très variés, ils sont rassemblés au sein d’un groupe large. Ces déchets se présentent
essentiellement sous forme sèche. Ils correspondent aux résidus de cuves et aux tête et queues de
lots.
Huiles :
La viennoiserie utilise des volumes d’huiles pour la fabrication et la cuisson des produits. Celle
utilisée pour la cuisson doit être renouvelée régulièrement, et donc ensuite éliminée.
Graisses (traitement des effluents) :
Les recettes de fabrication intègrent bien souvent des sources lipidiques d’origine végétale.
Celles-ci se retrouvent au niveau des graisses issues du traitement des effluents.
Cf chapitre II - G – 2 spécifique aux déchets graisseux.
Boues :
Cf chapitre II - G – 1 spécifique aux boues issues des eaux résiduaires.
34
Refus de dégrillage
Les refus de dégrillage de ce secteur sont limités, ils représentent moins de 10 tonnes.
3. Gestion et voies de valorisation actuelles du secteur
« Viennoiserie, pâtisserie, confiserie et additifs
alimentaires »
Figure 9 : Voies d'orientation des sous-produits et déchets totaux générés par le secteur « Viennoiserie, pâtisserie, confiserie, additifs alimentaires » (échantillon d’entreprises ; hors boues et déchets graisseux
issus du traitement des effluents)
Alimentation animale :
Cette voie de valorisation est majoritaire dans ce secteur puisque 78% des sous-produits totaux y
sont destinés, soit environ 1 255 tonnes.
Les sous-produits de ce secteur sont très recherchés étant donné leur valeur nutritive, en particulier
ceux issus de la viennoiserie et de la pâtisserie, mais aussi de la confiserie. Ceci leur confère une
valeur marchande permettant généralement aux industriels de les revendre à des prestataires
spécialisés.
Plusieurs entreprises ont été identifiées comme prestataires spécialisées vers ce type de valorisation.
En général, ces sous-produits sont réintégrés dans des mixtes destinés aux animaux de rente,
principalement à destination de porcs.
Compostage :
Le compostage est la 2nde voie de valorisation des déchets organiques de ce secteur avec 10% des
déchets, soit 155 tonnes. Les déchets issus de la production des additifs alimentaires sont
intégralement compostés, leur nature ne permettant pas d’envisager des valorisations en
alimentation animale. Certains déchets organiques de confiserie sont aussi compostés.
77%
10%
7% 6%
Alimentation animale
Compostage
Traitement STEP
Destruction
35
Traitement en station d’épuration :
Cet exutoire, puisqu’il ne s’agit pas de valorisation dans ce cas, concerne les sirops et jus de fruits. A
défaut de valorisation pour ceux-ci, la plupart des entreprises envoient ces jus dans les eaux usées.
Les tonnages sont d’environ 110 tonnes, ce qui représente 7% des volumes de déchets et sous-
produits de ce secteur.
Destruction, enfouissement :
Sont destinés à ces voies certaines typologies de déchets organiques de confiserie ainsi que les refus
de dégrillage des entreprises.
Les huiles usagées sont aussi orientées vers cet exutoire. Cependant, cette situation vise à évoluer
étant donné que les entreprises ont été approchées par des prestataires offrant des propositions de
valorisation.
Cette orientation concerne 6% des déchets et sous-produits du secteur soit environ 105 tonnes.
4. Contraintes – risques :
Valorisation en alimentation animale : ingrédients et additifs autorisés
Ce secteur d’activité assure la fabrication de produits complexes qui nécessitent l’utilisation de
nombreux ingrédients. La valorisation des sous-produits qui en sont issue doit prendre en compte les
contraintes règlementaires notamment les ingrédients autorisés dans l’alimentation animale. Cette
règlementation de plus en plus restrictive pose des limites en termes d’opportunité de valorisation
en alimentation animale.
Face à cela, de nombreux industriels redoutent l’apparition de nouvelles interdictions qui
signeraient l’impossibilité de valoriser leurs sous-produits en alimentation animale. Ce risque
règlementaire est donc important pour ces industriels, principalement dans le cas où la valorisation
de la totalité des sous-produits se fait via un prestataire unique.
Manques de débouchés pour les sirops et jus de fruits
Les industriels générant des sirops et jus de fruits n’ont jusqu’à présent aucune solution de
valorisation pour ces sous-produits. Des solutions d’appoint existent mais ne satisfont pas les
industriels.
Les problèmes liés aux standards : erreur de recette, de manipulation,…
Les rencontres d’entreprises mettent en évidence une proportion conséquente de déchets
organiques générés suite à des problèmes liés à des erreurs dans les standards : erreur de recette,
mauvais réglage machine, non-conformité…
Ces erreurs au-delà des déchets générés et des coûts associés, sont une perte de matière première et
de bénéfices associés.
36
Tableau 6: Synthèse des déchets et sous-produits organiques, et de leur gestion dans le secteur "Viennoiserie, pâtisserie, confiserie"
Voie de valorisation, élimination
Part du gisement
concernée Typologie de déchet
Volumes associés / Part mobilisable Modalités factuelles
Alimentation Animale
78 % soit 1 255 tonnes
Sous-produits viennoiserie
535 tonnes / 0% Revente à la tonne à des entreprises spécialisée
dans fabrication d’aliments pour
l’alimentation animale (rente)
Sous-produits confiserie
145 tonnes / 0%
Sous-produits de pâtisserie
205 tonnes / 100%
Epluchure de fruit 150 tonnes / 100% Cession gratuite
(agriculteur)
Sirop et jus de fruits 220 tonnes / 100% Reprise par un prestataire.
Facturation du service
Compostage 10% soit 155
tonnes
Déchets « additifs alimentaires »
125 tonnes / 100% Prise en charge par une structure spécialisée. Coût
de transport/prise en charge et traitement. Déchets de confiserie
30 tonnes / 100%
Traitement en STEP
7% soit 108 tonnes
Sirop et jus de fruits 108 tonnes / 100% Coûts associés au
fonctionnement de la STEP
Destruction, enfouissement
6% soit 105 tonnes
Sous-produits de confiserie
85 tonnes / 100% Frais liés à la prestation :
transport, traitement huiles 10 tonnes / 100%
Refus de dégrillage 10 tonnes / 100%
Incinération 205 tonnes Graisses (traitement
effluent) Cf. chapitre spécifique
Epandage 325 tonnes Boues (traitement
effluent) Cf. chapitre spécifique boues
37
Tableau 7: Synthèse des déchets et sous-produits du secteur Viennoiserie, pâtisserie, confiserie et additifs alimentaires. Modalités de gestion et valorisation
volumes Origine génération
déchets
Voies de valorisation
actuelles
Avantages Contraintes Limites - Danger Opportunités
Sous-produits de viennoiserie
355 t
Têtes et queue de lot
Produits déclassés
Erreur de standards
Alimentation animale
Non-conformité génère beaucoup de
déchet : possibilité de réduire à la source
Forte demande en
alimentation animale
Difficile de garantir des volumes car
beaucoup lié à des non conformités
Produit complexe
Responsabilité qualité des déchets
Réglementation
alimentation animale : restriction sur les
ingrédients autorisés
Jus et sirop de fruit
270 t
Sous-produits de fabrication
Compostage, STEP
Mobilisable
Très « humide », problème
récurrent difficulté pour trouver un
débouché
Stabilité limitée
Sous-produits de confiserie
260 t
Pertes liées au process
Produits déclassés
Erreur de standards
Alimentation animale
DIB
Non-conformité génère beaucoup de
déchets : possibilité de réduire à la source
En partie mobilisable
Parfois emballés
Produit complexe
Responsabilité déchets
Réglementation alimentation animale :
restriction sur les ingrédients autorisés
Magasin d’usine
Sous-produits de pâtisserie
210 t
Têtes et queues de
lot
Produits déclassés Erreurs de standards
Alimentation animale
Non-conformité génère beaucoup de
déchet : possibilité de réduire à la source
En partie mobilisable
Nécessité de tri
Produit complexe
Responsabilité déchets
Réglementation alimentation animale :
restriction sur les ingrédients autorisés
38
Epluchures de fruits 150 t
Sous-produits de fabrication
Alimentation animale
Valorisation existante
Mobilisable
Un agriculteur comme seul débouché
Responsabilité déchet Peu de formalisation
Déchets organiques
divers 125 t
Têtes et queues de
lot Compostage
Produits secs
Mobilisable
Produits complexes
Volumes non prévisibles
Huiles 10 t Process Incinération Mobilisable Coûts Volumes limités
Positionnement d’entreprises pour le
rachat et la valorisation des huiles
Refus de dégrillage 10 t
Traitement effluents
Enfouissement Mobilisable en totalité coûts Faible stabilité, tonnages
réduits, possibilités de valorisation restreintes
Boues de STEP 325 t
Traitement effluents
Epandage Cf. chapitre spécifique
Graisses de STEP 205 t
Traitement effluents
Incinération Cf. chapitre spécifique
39
D. Secteur « Ovo-produits »:
1. Généralités
L’approche de ce secteur s’est faite au travers de l’étude de 2 entreprises. Deux métiers composent
ce secteur : l’activité de casserie et l’activité de conditionnement des œufs. Cette seconde est très
peu génératrice de déchets.
Ce secteur d’activité reposant sur une unique matière première, l’œuf, les diversités des déchets et
des sous-produits sont limitées. Seulement 5 types différents de déchets ont été identifiés.
2. Sous-produits et déchets générés : approche qualitative
et quantitative
Ce secteur d’activité génère un gisement total de déchets et sous-produits organiques
évalué à environ 3 650 tonnes. La fraction mobilisable est évaluée à 1 070 tonnes, l’essentiel étant
focalisé sur les activités de casserie. A ces tonnages viennent s’additionner 1 300 tonnes de boues
issues du traitement des effluents. Cette activité est constante dans l’année.
Figure 10 : Déchets et sous-produits organiques mobilisables du secteur "Ovo-produits" (Echantillon
d'entreprises), hors boues et graisses issues du traitement des effluents
Jus de coquille et coquilles :
L’activité de casserie assure l’extraction et le conditionnement de blanc et de jaune d’œufs,
séparément ou en mélange. La séparation des différents constituants de l’œuf se fait par une
centrifugeuse. Il en ressort les produits commercialisés, le blanc et le jaune, et un résidu qualifié dans
la profession de « jus de coquille », ainsi que la coquille. Le jus de coquille représente environ 1% du
produit.
84%
15%
1%
Coquilles
Jus de coquille
Œufs cassés
40
D’un point de vue technique, ce produit pourrait être pasteurisé afin d’en assurer sa stabilité
temporairement, sachant qu’il s’agit d’un produit qui évolue vite. Cependant, il existe une
interdiction règlementaire empêchant la commercialisation de ce produit. Ces sous-produits
représentent 155 tonnes.
Le tonnage de coquilles vide est quant à lui évalué à environ 900 tonnes.
Fientes :
Elles sont issues des batteries d’élevage des poules pondeuses, en hors-sol. L’élevage étant
continuel sur l’année, il n’y a pas de saisonnalité. Il est estimé qu’une poule pondeuse génère 9kg de
fientes par an. Environ 1 300 tonnes de fientes ont été identifiées.
Œufs cassés :
Les œufs cassés proviennent de l’activité de conditionnement des œufs (œufs fragilisés, chutes
sur la ligne de conditionnement,…). Les œufs réformés quant à eux sont réorientés vers les casseries.
Boues issues des eaux résiduaires :
Cf. chapitre II - G – 1 spécifique aux boues issues des eaux résiduaires.
Déchets graisseux :
Cf. chapitre II - G – 2 spécifique aux déchets graisseux.
3. Gestion et voies de valorisation actuelles du secteur
« Ovo-produits »
Figure 1 : Voies d'orientation des sous-produits et déchets totaux du secteur "ovo-produits" (échantillon d’entreprises), hors boues et déchets graisseux (traitement des eaux résiduaires)
55% 38%
7%
Amendement
Compostage
Alimentation animale
41
Amendement :
Les fientes de volailles sont un intrant couramment utilisé pour la production d’engrais. Sur
l’échantillon d’entreprise considéré, 2 schémas ont été constatés :
- Utilisation en interne, ces fientes sont intégrées dans la production de fumier épandu sur
les cultures.
- Les fientes de volailles sont commercialisées pour la production d’engrais organique
(NFU 44 001).
Ce découché apporte une forte valeur ajoutée aux fientes de volailles. De ce fait, la totalité des
fientes est orientée vers cette voie de valorisation.
Compostage :
Les coquilles d’œufs sont compostées, ce qui permet d’en assurer une hygiénisation et limiter
les risques biologiques potentiels tels que la salmonelle.
Dans d’autres départements français, il existe des autorisations sanitaires pour une utilisation en
épandage directe ce qui limite les coûts associés. Cependant, aucune autorisation concernant cette
pratique sur le territoire du département n’a été émise par la Directions des Services Vétérinaires du
Calvados.
Une alternative est de passer par un traitement thermique des coquilles afin de les sécher. Il serait
ainsi possible de les orienter en épandage. Cependant, le traitement thermique est un processus
couteux. Certaines structures situées hors région, passent par ce procédé et assurent une revente de
leurs coquilles séchées à hauteur de 50€/tonne.
Alimentation animale :
Cette voie de valorisation concerne les jus de coquille. Ces derniers sont repris par la société
Valorœuf localisée à Lamballes (Côtes d’Armor). Cette entreprise en assure la pasteurisation et le
séchage. Les produits sont ensuite commercialisés vers l’alimentation animale : animaux
domestiques, pisciculture, élevages porcin, bovin, volaille.
Du point de vue des modalités de fonctionnement, cette société rachète le jus de coquille à hauteur
de 10€/tonne. Cependant, la logistique est à la charge des entreprises. Le bilan global de cette
valorisation est peu avantageux économiquement pour les entreprises.
Epandage :
Cette valorisation concerne les boues issues du traitement des eaux résiduaires.
42
Tableau 8 : Synthèse des déchets et sous-produits organiques, et de leur gestion dans le secteur "Ovoproduits"
Voie de valorisation
Part du gisement concernée
Part mobilisable
Typologie de déchet
Modalités factuelles
Amendement 55 % soit 1305
tonnes 0% Fientes
Revente à la tonne à des entreprises spécialisée dans la
fabrication d’amendements organiques.
Compostage 25% soit 900
tonnes 100%
Coquilles d’œufs, œufs
cassés
Prise en charge par une structure spécialisée. Coût de
transport/prise en charge et traitement.
Alimentation animale
4% soit 155 tonnes
100%, sous condition d’intérêt
économique
Jus de coquilles
Revente à une entreprise spécialisée dans la valorisation
des sous-produits d’œufs en alimentation animale. Couts
logistiques à la charge de l’entreprise, revente du jus de
coquille à la tonne.
Epandage 35% soit 1300
tonnes 100% Boues de STEP Cf. chapitre spécifique boues
4. Contraintes - risques:
Les restrictions d’épandage des coquilles d’œufs
Contrairement à des structures concurrentes localisées en dehors de la Basse-Normandie, les
entreprises régionales ne disposent pas d’autorisation de la part de la DSV (Calvados), pour un
épandage direct des coquilles d’œufs. Elles sont contraintes de passer par un traitement
intermédiaire via un prestataire, ce qui induit un surcoût de traitement comparativement aux autres
entreprises et donc une inégalité concurrentielle.
Les entreprises concernées par cette problématique sont cependant bien conscientes des risques
potentiels inhérents à un épandage direct, tels que la salmonelle par exemple et des conséquences
potentielles.
Sous-valorisation des jus de coquilles
Des interdictions règlementaires empêchent la commercialisation de ces sous-produits qui
présentent des caractéristiques équivalentes aux blancs d’œufs en termes de composition. Les coûts
logistiques et la faible valeur de revente aux entreprises de valorisation sont responsables d’un
important manque à gagner en comparaison du prix de revente du litre d’œuf (entre 1€ et
1,5€/litre). Les entreprises de ce secteur souhaitent trouver des solutions alternatives afin de mieux
valoriser ces jus de coquilles.
43
Tableau 9 : Synthèse des déchets et sous-produits organiques du secteur ovoproduits. Modalités de gestion et valorisation
volumes
Origine génération
déchets
Voies de valorisation
actuelles Avantages Contraintes Limites - Danger Opportunités
Jus de coquille
155 t Sous-
produit de production
Alimentation animale
Pas de saisonnalité Voie de valorisation
spécifique
Mobilisable
Interdiction réglementaire pour la réutilisation de ce
produit (alimentation
humaine)
Coût
Caractéristiques similaires
au blanc d’œuf
Fientes de
volailles 1 305 t Elevage Amendement
Pas de saisonnalité Orientation vers
l’agriculture : engrais
Valeur économique intéressante
Œufs cassés
13,5 t Pertes
liées au process
Compostage Réutilisation en interne
(compost utilisé sur site)
Imprévisibilité des apports
Volumes très limités
Coquilles 900 t Sous-
produit de production
Compostage Pas de saisonnalité
Mobilisable
Absence d’autorisation de la
DSV du Calvados pour une utilisation
en épandage
Les risques microbiologiques
(Salmonelles) potentiels
Accompagnement de la chambre d’agriculture du Calvados pour avancer sur
ce dossier
Boues 1300 t Traitement
des effluents
Epandage Cf. chapitre spécifique
44
E. Secteur « Traiteur » :
1. Généralités
4 entreprises ont été prises en compte pour l’étude du secteur traiteur.
A l’image du secteur « Viennoiserie, confiserie, pâtisserie, additifs », ce secteur assure une
transformation secondaire des produits : les matières utilisées sont semi-élaborées. Les étapes de
transformation correspondent principalement à des assemblages, formulations, cuisson,
conditionnement. L’ensemble de ces étapes génère peu de déchets et sous-produits. Cela explique
les faibles tonnages de ce secteur d’activité comparativement à l’importance de la production.
Cependant, l’intervention de lignes mécanisées et automatisées peut conduire à des pertes en
cours de cycle de production (mauvais calibrage de la machine par exemple).
Ce secteur se caractérise aussi par la diversité des matières premières utilisées et des produits
complexes: les déchets et sous-produits organiques qui en résultent sont bien souvent en mélange.
2. Sous-produits et déchets générés : approche qualitative
et quantitative
Tonnage global de déchets issus du secteur traiteur : 4 150 tonnes environ avec des sous-estimations
de volumes, en particulier en ce qui concerne les graisses issues du traitement des effluents.
Figure 12 : Déchets et sous-produits organiques mobilisables du secteur "Traiteur" (échantillon
d’entreprises), hors boues et graisses (traitement effluents)
35%
29%
22%
9%
5%
0%
Mélange produits alimentaires
Déchets de pâtes
Déchets organiques non triés
Déchets de produits laitiers
Refus degrillage
Déchets de viande
45
Mélanges produits alimentaires :
Le secteur « traiteur », à l’image du secteur « Viennoiserie, pâtisserie, confiserie », fait intervenir des
lignes de production automatisées. La mise en route et l’arrêt de production de ces lignes entrainent
l’apparition de tête et queue de lot, production pour lesquelles les compositions ne répondent pas
au cahier des charges des produits finis. Ces têtes et queues de lots, constituant un mélange de
matières organiques, sont donc écartées et envoyées avec les déchets organiques
Déchets organiques non triés :
22 % des déchets et sous-produits identifiés correspondent à des déchets organiques issus de
produits conditionnés : produits finis déclassés, ingrédients périmés,… Les difficultés de séparation
des fractions organiques et inorganiques font que les déchets sont envoyés en DIB sans
déconditionnement et tri préalable.
Les préparations liquides, les sauces,…
Certaines catégories de déchets organiques sont triées et aisément identifiables. Certaines catégories
de produits peuvent être regroupées par nature, on retrouve ainsi des déchets à base de produits
laitiers (9%, 205 tonnes), de viande (<1%, 10 tonnes), de pâtes (29% soit 680 tonnes).
Refus de dégrillage
Les refus de dégrillage représentent environ 105 tonnes.
Boues issues des eaux résiduaires :
Cf. chapitre II - G – 1 spécifique aux boues issues des eaux résiduaires.
Déchets graisseux :
Remarque : plusieurs entreprises étaient en cours d’installation de nouveaux équipements de
traitement ou de prise en charge d’une STEP initialement sous-traitée. Les données sont donc
parcellaires pour cette typologie de déchets.
Cf. chapitre II - G – 2 spécifique aux déchets graisseux.
46
3. Gestion et voies de valorisation actuelles du secteur
« Traiteur »
Figure 13 : Voies d'orientation des déchets et sous-produits organiques de la filière "Traiteur" (échantillon d’entreprises), hors boues et graisses (traitement effluents)
Alimentation animale :
Sont orientés en alimentation animale les sous-produits laitiers et de pâtes, déchets organiques
clairement identifiés et séparés, dont la composition est connue. Ces dernières sont constituées de
semoule, lait et blanc d’œuf, l’ensemble présentant un intérêt nutritif. Leur pré-cuisson empêche
une réintégration dans la chaine de production. Ces sous-produits sont repris par une entreprise
spécialisée dans la valorisation en alimentation animale. Cette voie concerne 39% des sous-produits
et déchets totaux de ce secteur soit près de 885 tonnes.
Compostage :
Cette voie concerne les déchets organiques en mélange (tête et queue de lot de fabrication) ne
pouvant être réorientés en alimentation animale du fait de leur hétérogénéité de composition. Etant
fermentescibles, ces déchets sont compostés. 35% des sous-produits et déchets totaux, soit environ
805 tonnes.
Enfouissement :
Sont enfouis les produits finis déclassés et les ingrédients périmés non déconditionnés. Ces
pratiques proviennent de contraintes de déconditionnement des produits finis non conformes. Bien
que les quantités envoyées en enfouissement soient estimées à environ 515 tonnes, soit 23% des
déchets totaux, ces chiffres doivent être modérés par le fait qu’ils intègrent aussi la part inorganique
39%
35%
23%
3%
Alimentation animale
Compostage
Enfouissement
incinération
47
que constituent les emballages (les entreprises ne faisant pas la distinction des fractions organiques
et inorganiques envoyées en DIB).
Ce point n’est pas en accord avec la règlementation actuelle imposant une valorisation des déchets
qui peuvent l’être. Dans ce cas, ce sont des contraintes techniques qui posent des limites.
Cependant, des démarches ont été enclenchées généralement entre le prestataire assurant la
collecte des DIB et les entreprises pour la mise en place d’une séparation des fractions
organique/inorganique.
Incinération :
Les refus de dégrillage sont incinérés, tout comme les graisses issues du traitement des effluents. Cet
exutoire concerne 3% des déchets de ce secteur soit environ 60 tonnes, les graisses n’étant pas
comptabilisées.
Tableau 10 : Synthèse des déchets et sous-produits organiques, et de leur gestion dans le secteur "Traiteur"
Voie de valorisation, élimination
Part du gisement concernée
Part mobilisable
Typologie de déchet Modalités factuelles
Alimentation animale
39% soit 884 tonnes
100% (si intérêt
économique)
Déchets de pâtes Repris par une entreprise spécialisée
dans la valorisation vers l’alimentation animale. Stockage en benne fermée dédiée. Facturation de la prise en charge à la tonne par
le prestataire
Déchets de produits laitiers
Compostage 35% soit 805
tonnes
100% (si intérêt
économique)
Déchets organiques en mélange
Stockage en benne dédiée, fermée. Frais de prise en charge et de
traitement.
Enfouissement 23% soit 515
tonnes 100%
Produits conditionnés périmés
ou déclassés
Facturation des coûts logistiques et de traitement
Incinération 3% soit 60 tonnes 100% Refus de dégrillage Facturation des coûts logistiques et
de traitement
Epandage 1 800 tonnes (sous-évalué)
100% Boues (traitement
effluents) Cf. chapitre spécifique
Incinération 35 tonnes (sous-
évalué) 100%
Graisses (traitement effluents)
Cf. chapitre spécifique
48
4. Contraintes- risques :
Les problèmes liés aux standards : erreur de recette, de manipulation,…
Les rencontres d’entreprises mettent en évidence une proportion conséquente de déchets
organiques générés suite à des problèmes liés à des erreurs dans les standards : erreur de recette,
mauvais réglage machine, non-conformité…
Ces erreurs au-delà des déchets générés et des coûts associés, sont une perte de matière première et
de bénéfices associés.
Les produits non déconditionnés envoyés en DIB
Des problématiques ont été soulevées concernant les produits conditionnés périmé ou déclassés. En
général, ces produits ne sont pas déconditionnés étant donné les contraintes techniques : besoin de
main d’œuvre, temps, ... Ces refus envoyés en DIB contiennent une proportion de matière organique
non négligeable, pouvant dans certains cas, représenter 70% des tonnages.
Valorisation en alimentation animale : ingrédients et additifs autorisés
A l’instar du secteur « Viennoiserie, pâtisserie, confiserie », ce secteur d’activité doit faire face aux
restrictions règlementaires concernant la composition des aliments destinés aux animaux et les
additifs alimentaires autorisés.
49
Tableau 11: Synthèse des déchets et sous-produits organique du secteur Traiteur. Modalités de gestion et valorisation
Volumes
Origine génération déchets
Voies de valorisation
Avantages Contraintes Limites - Dangers Opportunités
Produits déclassés
conditionnés 515 t
Produits déclassés (périmés, produits
finis présentant une anomalie)
DIB
Non-conformité génère beaucoup de déchet : possibilité
de réduire à la source
Mobilisable
Difficile de garantir des volumes car lié à des non conformités
Nécessite un déconditionnement
Réglementation alimentation animale :
restriction sur les ingrédients autorisés
DIB (≠exigence réglementaire)
Positionnement de prestataires avec offre de déconditionnement,
séparation organique/inorganique
Déchets de pâtes
680 t
Têtes et queues de lot
Erreurs de standards
Alimentation animale
Non-conformité génère beaucoup de déchet : possibilité
de réduire à la source
Intérêt nutritionnel
En partie mobilisable
Difficile de garantir des volumes car lié à des non conformités
Coût
Réglementation alimentation animale :
restriction sur les ingrédients autorisés
Déchets de produits laitiers
204 t
Têtes et queues de lot
Erreurs de standards
Alimentation animale
Non-conformité génère beaucoup de déchet : possibilité
de réduire à la source
En partie mobilisable
Difficile de garantir des volumes car lié à des non conformités
Coût
Réglementation alimentation animale :
restriction sur les ingrédients autorisés
Mélange de matières
organiques 810 t
Erreur de standard (recette)
tête ou queue de lot
Ecart sanitaire
Compostage
Non-conformité génère beaucoup de déchet : possibilité
de réduire à la source En partie mobilisable
Difficile de garantir des volumes car
beaucoup lié à des non conformités
Coût
Produits en mélange
Réglementation alimentation animale :
restriction sur les ingrédients autorisés
Refus de dégrillage
105 t Traitement
effluents Incinération Non mobilisable Problème de qualité
Stabilité limitée
Restriction au niveau des voies de valorisation
Boues de STEP
1 800t * Traitement
effluents Epandage Cf. Chapitre spécifique
Graisses de STEP
36 t * Traitement
effluents Incinération Cf. Chapitre spécifique
50
F. Secteur « Produits laitiers » :
1. Généralités
L’approche de ce secteur d’activité s’est fait au travers de 4 entreprises et 5 sites de production.
Le secteur des produits laitiers est un secteur d’activité générant très peu de sous-produits, ceux-ci
sont réintégrés en interne ou orientés vers des marchés spécifiques très demandeurs et
rémunérateurs. Ceci est d’autant plus valable pour les structures produisant des produits non
complexes, à partir de produits laitiers uniquement. La fabrication de produits composés (sauces
sucrées, salées, crème anglaise,…) limite l’orientation vers ces possibilités.
Ainsi, à l’image de ce qui est observable avec le marc de pomme séché dans la filière « Fruits,
légumes et dérivés », il existe une organisation structurée de la gestion et revente des sous-
produits. Le lactosérum par exemple est séché pour être orienté vers l’alimentation humaine ou
animale.
Ainsi, l’essentiel des déchets issus de cette filière se compose de boues issues du traitement des
effluents puisque celles-ci représentent 78% des tonnages de déchets et sous-produits générés
mobilisables.
2. Sous-produits et déchets générés : approche qualitative
et quantitative
Tenant compte de la réintégration de la majeure partie des sous-produits dans les cycles de
production et des marchés spécifiques, la part des sous-produits mobilisables est comparativement
très réduite. Cette différence notable est illustrée au travers des figures 14 et 15 qui représentent
respectivement les déchets et sous-produits organiques totaux et ceux mobilisables pour ce secteur.
Certains sous-produits ayant des marchés spécifiques (par exemple le lactosérum ou les rebus de
fromages), les entreprises n’ont pas communiqué d’informations correspondantes. De ce fait, les
données sont parcellaires pour les sous-produits non mobilisables.
51
Figure 14 : Déchets et sous-produits organiques totaux issus du secteur produits laitiers (Echantillon
d'entreprises), hors boues et graisses (traitement effluents)
Figure 15 : Déchets et sous-produits organiques mobilisables issus du secteur produits laitiers (Echantillon
d'entreprises), hors boues et graisses (traitement effluents)
Babeurre, lactosérum, perméat, sérum :
Ces différentes matières sont des coproduits issus de la transformation des produits laitiers : beurre,
crème, lait,...
Certaines sont commercialisées en l’état vers des spécialistes de leur transformation. Quelques
entreprises en assurent le séchage en interne. Les poudres sont ensuite vendues pour l’alimentation
infantile, l’alimentation animale, les boissons protéinées.
Des entreprises appartiennent à des groupes détenant aussi des filiales spécialisées dans la
production de poudre pour l’alimentation animale (ex : ELVOR, filiale du groupe Bongrain, est
spécialisée dans la production de poudre de lait pour les veaux)
Ces matières détiennent des marchés spécifiques et ne sont donc pas mobilisables.
81%
6%
6%
3%
2% 2% 0% Sérum
Babeurre
Lactosérum
Produits déclassés
Perméat
Boues d'écrémeuses
Poudre de lait
63%
35%
2%
Produits déclassés
Boues d'écrémeuses
Poudre de lait
52
Poudres de lait déclassées :
Ces poudres déclassées correspondent aux têtes et queues de lot des cycles de production ainsi
qu’aux poudres récupérées lors des étapes de nettoyage de la ligne de process. Elles sont orientées
vers l’alimentation animale, marché majeur offrant une assurance de débouché et de revenu.
Ces poudres déclassées ne sont pas mobilisables.
Produits déclassés, rebuts de fromage :
Les rebuts de fromages :
Ce sont des fromages écartés de la commercialisation classique du fait de problèmes de calibre,
poids, qualité (composition).
Ces rebuts étant conservés dans la chaine de commercialisation, les données obtenues concernant
cette catégorie sont incomplètes et sous-évaluées.
Ces rebuts sont généralement revendus à des filiales dans le cas de grands groupes ou à des courtiers
spécialisés. Ils servent de matière première pour la production de fromage fondu en PAI, utilisé dans
les plats cuisinés (pizza, lasagnes,…). Ces rebuts sont utilisés en mélange avec les sels de fonte.
Les rebuts de fromage ne sont pas mobilisables
Les produits complexes : produits d’assemblage tels que les crèmes dessert ou lactées, les sauces
salées, sucrées.
Certains produits sont déclassés pour des problèmes de conception, péremption,… On retrouve aussi
les têtes et queues de production.
L’ensemble de ces sous-produits sont actuellement orientés vers l’alimentation animale. La balance
économique de leur valorisation, évoluant d’un coût à un faible bénéfice, associée aux restrictions
règlementaires évolutives font que ces sous-produits sont potentiellement mobilisables pour
d’autres valorisation.
Ces produits complexes déclassés sont mobilisables, ils représentent 63% des déchets et sous-
produits organiques mobilisables de ce secteur, soit 5 450 tonnes environ.
Boues d’écrémeuse :
La fabrication de crème entraine la production d’un sous-produit appelé boues d’écrémeuses qui
sont constituées des impuretés du lait lors de son écrémage.
La totalité de ces boues sont réorientées en alimentation animale, en particulier l’alimentation
porcine.
Il est important de noter que les boues d’écrémeuses sont considérées selon l’article 10,
paragraphe e) du règlement (CE) n°1069/2009 comme des sous-produits animaux de catégorie 3 et
de ce fait doivent répondre à des modes de gestion spécifiques selon l’article 14. Ce règlement
53
intègre dans les sous-produits animaux de catégorie 3 « les sous-produits animaux issus de la
fabrication de produits destinés à la consommation humaine, y compris les os dégraissés, les cretons
et les boues de centrifugeuses ou de séparateurs issues de la transformation du lait ».
Boues issues des eaux résiduaires :
Cf. chapitre II - G – 1 spécifique aux boues issues des eaux résiduaires.
Déchets graisseux :
Cf. chapitre II - G – 2 spécifique aux déchets graisseux.
3. Gestion et voies de valorisation actuelles du secteur
« Produits laitiers »
Comme cela a été précisé précédemment, une importante fraction des sous-produits générés par ce
secteur est valorisée (81%) par réintégration en interne, vers des marchés alimentaires spécifiques
(production de fromages fondus à partir des rebus de fromages), ou d’autres solutions
économiquement rentables et stables. Cela concerne des matières telles que le babeurre, le
lactosérum, les rébus de fromage, les poudres de lait déclassées,… Les informations obtenues
concernant ces matières et leurs marchés sont parcellaires.
Ainsi, l’analyse de la gestion et des voies de valorisation actuelles va se concentrer uniquement sur la
fraction mobilisable des déchets et sous-produits de ce secteur, soit 19% des volumes identifiés.
Figure 16 : Orientation des sous-produits et déchets organiques mobilisables issus du secteur "Produits
laitiers" (échantillon d’entreprises), hors boues et déchets graisseux (traitement eaux résiduaires)
95%
5%
0%
Alimentation animale
Méthanisation
Compostage
54
Alimentation animale :
L’alimentation animale est le premier débouché pour les sous-produits laitiers mobilisables,
puisque la quasi-totalité des sous-produits mobilisables est orientée vers cette voie, 8 200 tonnes
soit 95% des sous-produits mobilisables. Sont concernés les produits déclassés, les poudres de lait
déclassées, têtes et queues de production ainsi que les boues d’écrémeuse.
A l’instar des sous-produits de viennoiserie, les sous-produits laitiers présentent un intérêt nutritif.
De nombreux prestataires sont positionnés sur ce secteur d’activité dont certaines sont des filiales
des acteurs de la transformation du lait (ex : SOFIVO, EUROVO, NEOLAIT).
Méthanisation :
Concerne les produits déclassés non conditionnés avec près de 4% des volumes concernés. Cette
valorisation n’est cependant pas effectuée en région mais en Vendée. L’entreprise travaille
actuellement avec son prestataire afin de trouver un débouché identique mais sur le secteur bas-
normand afin de limiter les coûts logistiques.
Compostage :
Une très faible proportion des sous-produits déclassés sont orientés vers le compostage puisque cela
ne concerne qu’à peine 5 tonnes des sous-produits et déchets évalués, soit moins de 1%. Sont
compostés des produits déclassés complexes qu’il n’est pas possible d’orienter en alimentation
animale pour des raisons sanitaires ou de composition.
Voie de valorisation, élimination
Part du gisement
concernée Part mobilisable
Typologie de déchet
Modalités factuelles
Alimentation animale
95 % soit 8 200 tonnes*
36,5% Produits déclassés
Revente ou cession gratuite des sous-produits. Possibilité de
participation aux frais de transport
Méthanisation 4% soit 390
tonnes* 100%
Produits déclassés non conditionnés
Compostage <1%, 5 tonnes*
100% si intérêt économique par
rapport à la situation actuelle
Produits déclassés
Coût global évalué à environ 45€/tonne
Epandage 30 800 tonnes
100%
Boues (traitement effluent)
Cf. chapitre spécifique Graisses
(traitement effluents), 73%
des graisses
Graisses (traitement effluents)
135 tonnes 100% Graisses
(traitement effluents)
Cf. chapitre spécifique
55
* : des sous-produits organiques mobilisables (ne tient pas compte des boues et déchets graisseux
issus du traitement des effluents)
4. Contraintes – risques :
Valorisation en alimentation animale : ingrédients et additifs autorisés
A l’image des secteurs « traiteur » et « Viennoiserie, pâtisserie, confiserie », la valorisation des sous-
produits laitiers complexes en alimentation animale doit répondre à la règlementation sur les
ingrédients et additifs autorisés.
Certains industriels valorisant leurs sous-produits en alimentation animale via un unique prestataire
ont émis des appréhensions sur l’évolution future de cette réglementation et la remise en cause de
leur schéma de gestion.
Les problèmes liés aux standards : erreur de recette, de manipulation,…
Des quantités non négligeables de déchets organiques sont générées suite à des problèmes liés à des
erreurs dans les standards : erreur de recette, mauvais réglage machine, non-conformité…
Ces erreurs au-delà des déchets générés et des coûts associés, sont une perte de matière première et
de bénéfices associés.
Remarque : Les contraintes et risques des secteurs « Viennoiserie, pâtisserie, confiserie »,
« traiteur » et « produits laitiers » sont proches du fait des similitudes d’activités dans leur mode de
fonctionnement : ces activités assurent la fabrication de produits complexes et font intervenir des
lignes automatisées.
56
Tableau 12: Synthèse des déchets et sous-produits organiques du secteur « Produits laitiers ». Modalités de gestion et valorisation
Volumes
Origine génération
déchets
Voies de valorisation
actuelles Avantages Contraintes Limites - Danger Opportunités
Poudres de lait
déclassées 200 t
Têtes et queues de
lot
Alimentation animale
Voies de valorisation existantes
Produits déclassés
5 455 t*
Erreurs de standards (recette)
Ecart sanitaire
Alimentation animale
principalement
Méthanisation
Produits laitiers : revente pour
production de PAI à base de lait
Produits complexes : alimentation animale
En partie mobilisable
Réglementaires : restriction
concernant les ingrédients autorisés en alimentation
animale
Boues d’écrémeuse
3 000 t Process Alimentation
animale Filière de valorisation
existante
Graisses de STEP
503 t Traitement
effluents Epandage
incinération Cf. Chapitre spécifique
Boues de STEP
30 800 t Traitement
effluents Epandage Cf. Chapitre spécifique
* : non représentatif car les données concernant les produits laitiers revendus pour la production de PAI ne sont pas intégrées dans ces chiffres.
57
G. Boues et graisses issues du traitement des effluents :
L’eau constitue une utilité de première importance dans l’industrie agroalimentaire. Cette
dernière va produire des eaux résiduaires : liquides de composition hétérogène, chargés de matières
minérales et / ou organiques, pouvant être en suspension ou en solution. La composition des eaux
résiduaires étant directement liée au type d’industrie considéré, celles issues de l’IAA se
caractérisent par une forte composition en matières organiques.
L’épuration des eaux est un ensemble de technique visant à recycler les eaux usées dans le milieu
naturel. Elle comprend différentes étapes afin d’en assurer la purification.
Les principaux déchets issus de l’épuration des eaux résiduaires sont les boues et déchets graisseux.
Les premières résultent de la séparation des matières organiques et minérales en suspension,
séparation possible selon différentes méthodes (décantation, flottation,…). Les secondes résultent de
l’extraction des matières lipidiques via l’utilisation d’un bac à graisse ou d’un flottateur.
A l’exception des secteurs légumes et ovo-produits ne générant pas de graisses, ces 2 déchets
représentent une problématique à l’ensemble des secteurs d’activité considérés. Ils feront l’objet de
ce chapitre.
Il faut noter que cette étude a pour objectif de dresser un état des lieux des sous-produits et déchets
issus de la filière IAA bas-normande, de leur gestion et des problématiques rencontrées. Cette
approche ne tiendra pas compte des systèmes de traitement des eaux résiduaires, ce qui
nécessiterait une analyse trop spécifique par rapport au cadre de l’étude. Seules seront réalisées une
quantification des déchets de traitement ainsi qu’une analyse de leur orientation et des contraintes
induites.
Approche règlementaire des boues et déchets graisseux résultant de l’épuration des eaux
résiduaires industrielles:
Du fait de leur caractère valorisable, les déchets graisseux et les boues issues de l’épuration des eaux
résiduaires ne peuvent être considérés comme des déchets ultimes. Ils sont soumis à la
réglementation sur les déchets assimilés à des ordures ménagères, qui n’autorise le stockage en
centre d’enfouissement technique de classe II que des déchets ultimes depuis le 1er juillet 2002 (Loi
92-646 du 09 juillet 1992). Ces déchets doivent donc être valorisés et non envoyés vers des centres
d’enfouissement.
Remarque :
Pour le suivi des boues et graisses différentes unités de mesures ont été utilisées par les entreprises
rencontrées. Préférentiellement, il était demandé de fournir des données pondérales. Cependant,
certains suivis étant réalisés en volume, des conversions ont été nécessaires.
58
Il est nécessaire de préciser que le gisement des boues et graisses issus du traitement des effluents
industriels est sous-évalué. Ceci pour plusieurs raisons :
- Certaines structures étaient en cours de mise en place d’un système de traitement des
eaux usées. De ce fait, il n’y avait encore aucun historique existant concernant les boues
et graisses générées.
- Dans certains cas, les entreprises n’ont pas fourni les données correspondantes
- D’autres entreprises ont des conventions établies avec d’autres entreprises ou des
communes pour le traitement de leurs effluents.
Focus sur les équipements de traitement des effluents au sein des entreprises échantillonnées :
36 entreprises nous ont fourni des informations concernant les équipements dont elles disposent
pour le traitement des effluents qu’elles génèrent.
13 structures sont équipées d’un système de prétraitement (dégrillage, débourbeur,
dégraisseur, lagunage,…) soit 36% des entreprises. Il est à noter que 7 de ces entreprises
appartiennent au secteur de la transformation des fruits et légumes.
19 structures sont équipées d’une station d’épuration (traitement physico-chimique ou
biologique aérobie/anaérobie) soit 53% des entreprises.
4 structures détiennent des conventions permettant d’écouler leurs eaux usées dans le
réseau collectif pour un traitement par via les structures communales, soit 11% des
entreprises.
Concernant les entreprises détenant une STEP (sur une base de 17 entreprises, une n’ayant
pas fourni d’informations complémentaires), 56% d’entre elles assurent la gestion de celle-ci en
interne (10 entreprises) et 28% passent par une sous-traitance (5 entreprises). 17% des entreprises
(3 entreprises) traitent leurs effluents sur des structures collectives : ces entreprises détiennent une
convention avec une autre structure (bien souvent une entreprise agroalimentaire proche) qui assure
le traitement des eaux usées des premières.
1. Boues de traitement des eaux résiduaires
En ce qui concerne les boues, Il est très difficile de définir une conversion de volume en
poids. Le système de traitement des effluents impacte la nature des boues constituées et les teneurs
en eau de celles-ci. La siccité des boues sera donc variable d’une structure à l’autre. Il a été convenu
de prendre pour référence 1m3= 1 tonne.
59
a) Gisement
Le gisement total, tous secteurs confondus, est évalué à environ 84 500 tonnes. La figure 17
ci-dessous illustre la contribution de chaque secteur d’activité dans le gisement total de boues issues
du traitement des effluents. Sous réserve des données manquantes, le principal producteur de
boues est le secteur viande avec 52% des boues totales générées par l’ensemble des secteurs, soit
43 750 tonnes. Viennent ensuite les produits laitiers avec 30 800 tonnes (36%) et le secteur fruits et
légumes avec 6 500 tonnes. Les autres secteurs restent minoritaires même si leurs tonnages sont
sous-évalués. Par ailleurs, les boues issues du secteur « fruits, légumes et dérivés » présentent une
fraction minérale importante comparativement aux autres secteurs.
Figure 17 : Gisement global de boues issues de l’épuration des eaux résiduaires : proportion relative de
chaque secteur
b) Gestion et contraintes
Pour l’échantillon d’entreprises étudié, l’ensemble des boues issues du traitement des eaux
usées est orienté vers l’épandage, principalement sur sols agricoles et de manière plus minime vers
des sols sylvicoles (production de bois de chauffage). Une fraction non significative (<50 tonnes) est
méthanisée.
L’épandage de boues suit une logique « déchet », il est réglementé dans le cadre général de la
législation déchets qui en fixe les grands principes, celle relative aux installations classées, à l’eau et à
la santé publique.
52%
36%
8%
2% 2% 0%
Viandes
Produits laitiers
Fruits, légumes et dérivés
Traiteur
Ovoproduits
Patisserie, viennoiserie et additifs
60
Le cadre règlementaire de l’épandage des boues est définit par les textes suivants :
o Europe
- Directive 2008/98/CE du 19 novembre 2008 relative aux déchets et abrogeant certaines
directives.
- La directive 86/278/CEE relative à la protection de l’environnement et notamment des
sols, lors de l’utilisation des boues d’épuration en agriculture (PDF - 58 Ko) définit au
niveau communautaire les standards minimaux de qualité pour les boues et les sols
récepteurs et édicte les principes de traçabilité permettant la valorisation de ces
matières.
o France
- Législation "santé publique" qui prévoit des interdictions d’épandage dans certaines
zones et à certaines périodes de l’année ;
- Législation "eau", à travers le régime d’autorisation et de déclaration (Code de
l’Environnement – Livre II – Titre 1er et notamment les articles R. 211-25 à R. 211-47
relatif à l’épandage des boues) et de l’article R. 241-1 du code de l’environnement.
- Législation « installations classées » (Code de l’Environnement – Livre V – Titre 1er), et
l’arrêté du 02 février 1998 (relatif aux prélèvements et à la consommation d'eau ainsi
qu'aux émissions de toute nature des installations classées pour la protection de
l'environnement soumises à autorisation).
- Législation « déchets » (Code de l’Environnement – Livre V – Titre IV).
- L’épandage doit prendre en compte le règlement sanitaire départemental.
Contraintes relatives à l’épandage des boues :
Lors des échanges avec les industriels, ceux-ci ont soulignés les contraintes auxquelles ils sont
confrontés quant à l’épandage des boues issues de l’épuration des eaux résiduaires.
- Dans le cadre de gestion de matières organiques ayant conservé le statut de déchet
(épandage direct, sans transformation par méthanisation ou compostage), la
responsabilité du producteur de déchet organique est engagée jusqu’à l’épandage et
aussi sur les atteintes éventuelles à la qualité du sol récepteur et à l’environnement.
Les articles R. 211-25 à R. 211-47 du code de l’environnement définissent toutes les
obligations qui s’imposent au producteur de boues en sa qualité de propriétaire du
déchet.
- L’épandage des boues est interdit à certaines périodes (fortes pluviométries,
enneigement,…). Ces interdictions peuvent être contraignantes pour des activités
saisonnières. Par exemple, la saison de production de cidre s’étale de septembre à
janvier. Pendant cette période, la quantité d’effluents générée est importante, alors
qu’elle est peu propice à l’épandage. (Article 35 de l’arrêté du 02 Février 1998 relatif aux
prélèvements et à la consommation d'eau ainsi qu'aux émissions de toute nature des
installations classées pour la protection de l'environnement soumises à autorisation).
61
- Certaines entreprises sont localisées sur des territoires intégrés à des Schémas Directeurs
d’Aménagement et de Gestion des Eaux (SAGE) ou des Schémas Directeurs
d’Aménagement et de gestion des Eaux (SDAGE) qui augmentent les contraintes relative
à l’activité d’épandage.
2. Déchets graisseux de traitement des effluents
a) Gisement
Remarque : pour les graisses, la densité moyenne de la graisse a été utilisée, à savoir 0,92. Ainsi, 1m3
de graisse= 920Kg. Cependant, les déchets graisseux peuvent présenter des teneurs en eau très
variables.
Les graisses de bac à graisses et de flottation sont cumulées.
Figure 18 : Gisement global des déchets graisseux issus de l'épuration des eaux résiduaires. Proportion
relative de chaque secteur.
Le gisement global est évalué à environ 4 870 tonnes pour l’ensemble des entreprises considérées,
tous secteurs confondus. Cette approche est cependant sous-évaluée étant donné le manque
d’informations disponibles auprès des entreprises.
La nature des graisses résiduelles collectées au niveau des systèmes d’assainissement est le reflet des
matières premières utilisées en amont. Ainsi, pour les secteurs « Viandes » et « Produits laitiers », les
85%
10%
4%
1% 0% 0%
Viandes
Produits laitiers
Patisserie, viennoiserie et additifs
Traiteur
Fruits, légumes et dérivés
Ovoproduits
62
graisses collectées vont être essentiellement des graisses saturées d’origine animale sous la forme
d’acides gras saturés.
Les autres secteurs quant à eux utilisent des matières lipidiques plus variées (animales et végétales),
les graisses présenteront des profils mixtes.
b) Gestion
Les graisses sont principalement orientées vers l’incinération avec 53% des entreprises.
L’incinération permet une valorisation énergétique des déchets graisseux.
12% des entreprises n’intègrent pas d’équipement de séparation des graisses dans leur
système de prétraitement et/ou traitement des eaux usées. Ceci concerne cependant des structures
ne travaillant pas de matières premières grasses, les teneurs en résidus graisseux sont donc infimes
dans les eaux résiduaires.
La méthanisation apparait comme une solution alternative adaptée pour le traitement des
déchets graisseux, d’autant plus que leur pouvoir méthanogène est important. Cependant,
uniquement 12% des entreprises, soit 2 structures, orientent leurs déchets graisseux en
méthanisation. Ce faible pourcentage résulte du peu de sites de méthanisation implantés et à même
de recevoir des déchets de ce type. En effet, l’intégration de ce type de sous-produits induit de
passer sous un régime d’autorisation, nettement plus complexe dans sa mise en place, d’un point de
vue administratif, et son fonctionnement (contraintes d’implantation, règlementation restrictive,…).
De ce fait, peu de projets se tournent vers un régime d’autorisation.
Une entreprise envoie ses déchets graisseux vers une structure d’épuration adaptée à ce
type de matières. Cette démarche n’est cependant pas satisfaisante d’un point de vue praticité et
économique. L’entreprise est en recherche d’une solution alternative plus adaptée. Une seconde
entreprise y recourt de manière ponctuelle, l’orientation privilégiée étant l’incinération.
La contrainte majeure exprimée par les entreprises concerne le coût d’élimination des
déchets graisseux. Les tarifs relevés auprès de celle-ci oscillent entre 110€ et 235€ par tonne pour de
l’incinération, les volumes générés et l’implantation des entreprises influant les coûts associés. La
moyenne étant évaluée à 160€ par tonne incinérée.
Les coûts associés à un traitement en méthanisation sont quant à eux moins élevés, puisque les tarifs
recueillis sont de l’ordre de 65€/tonne.
Certaines structures se sont équipées de digesteur de graisses de manière à réduire les contraintes
de gestion des déchets graisseux en aval. Seul le système Carbofil a été identifié.
63
III. Etats de lieux des déchets inorganiques générés dans les entreprises de
l’IAA bas-normande.
Remarque : les déchets inorganiques ne faisaient initialement pas partie intégrante de l’étude,
essentiellement focalisée sur la fraction organique.
Il a été cependant possible de profiter des rencontres avec les entreprises pour échanger sur cette
problématique, obtenir des bases de réflexions et établir des axes de travail.
Cette approche va se focaliser sur les principaux déchets rencontrés à savoir : cartons, plastiques,
DIB. Les autres déchets seront abordés rapidement au travers d’un chapitre commun.
A. Les cartons
Le gisement de carton, tous secteurs
confondus, a été évalué à environ 2 800
tonnes, sachant que 87% des entreprises ont
donné des informations quantitatives. Les
cartons constituent le 1er déchet inorganique
pour lequel des démarches sont mises en
places au sein des entreprises. A ce jour, 91%
des entreprises rencontrées valorisent leurs
cartons (sur l’échantillon d’entreprises ayant
donné des informations sur ce point, à savoir
34 entreprises). Celles n’ayant pas mis en
place de valorisation étaient en cours de
réflexion lors de leur rencontre.
Le tri, la gestion et la valorisation peuvent se faire selon plusieurs modalités :
- L’entreprise assure elle-même le tri du carton qui est ensuite stocké en benne dédiée
- Le carton est trié et stocké dans une benne commune avec les plastiques (et
éventuellement les papiers). Un prestataire assure un second tri ultérieurement.
- Dépôt en centre de tri par l’entreprise (exceptionnel, concerne principalement des
petites structures)
- Intervention d’une association qui assure la récupération et la valorisation du carton
2 schémas contractuels ont été identifiés entre les entreprises et leur prestataire de valorisation :
Schéma 1 : l’entreprise assure les frais de stockage (achat ou location de benne/compacteur), les
coûts de transport. Le carton est alors revendu au prestataire selon le prix du cours des matières.
Ce schéma est le plus commun dans les entreprises
64
Schéma 2 : les frais de stockage et de transport sont à la charge du prestataire, en contrepartie
l’entreprise met à sa disposition les cartons de manière gratuite.
Remarque :
L’utilisation d’un compacteur permet de conditionner le carton et le plastique en balle. Bien
qu’induisant un coût lié au compacteur (location, achat), ce conditionnement permet d’améliorer la
valorisation des matières et de diminuer les frais logistiques (le remplissage des camions est
optimisé).
Plusieurs industriels ont soulignés qu’en modifiant le format de leurs balles (passage sur un calibre de
balle plus important), le prix de rachat par le prestataire avait été amélioré.
B. Les plastiques valorisables
Il existe une diversité importante de plastiques utilisés dans les industries agroalimentaires.
On distingue 2 familles : les thermoplastiques et les thermodurcissables.
Les premiers sous l’action de la chaleur fondent et reprennent leur forme en refroidissant. Cette
propriété permet de les recycler sous forme de matière. Dans cette famille on retrouve le
polychlorure de vinyle (PVC), le polyéthylène (PEHD et PEBD), le propylène (PP), le polystyrène (PS) et
le polyéthylène téréphtalate (PET) qui sont particulièrement utilisés dans la fabrication des
emballages.
Les thermodurcissables sont quant à eux infusibles et ne peuvent donc être recyclés. On y retrouve
les polyuréthanes (PUR), les polyesthers insaturés, les phénoplastes (PF) et les aminoplastes (MF).
Le gisement de plastiques valorisé a été évalué à
environ 565 tonnes, 82% des entreprises consultées ayant
fourni des informations quantitatives. Sur ces mêmes
entreprises, seules 65,6% ont mis en place une valorisation
de leurs déchets plastiques.
Les contraintes de la valorisation des déchets plastiques :
La première contrainte à la valorisation des déchets plastiques est liée à la diversité des
plastiques utilisés dans l’industrie agroalimentaire. Pour les entreprises, et principalement
les opérateurs, cette diversité complique le tri des typologies de plastique.
65
Les entreprises doivent faire face à la gestion de produits conditionnés déclassés. Ceci
suppose la séparation de la fraction organique, le contenu, de la fraction inorganique, le
conditionnement. Etant donné la complexité de cette pratique (chronophage, nécessité de
main d’œuvre), celle-ci n’était pas automatiquement réalisée par les entreprises. L’évolution
de la règlementation imposant la valorisation des biodéchets, incite les entreprises à se
pencher sur ce problème.
Associé au besoin de séparation des fractions organiques et inorganiques, intervient aussi la
problématique de valorisation des plastiques valorisables souillés.
Les schémas de gestion, tri est valorisation des déchets plastiques sont identiques à ceux décrits pour
le carton.
C. Les autres matières valorisées
Selon leur activité respective, les entreprises parviennent à valoriser d’autres matières dont une
approche synthétique est réalisée ci-dessous.
Les palettes :
Les palettes ne posent pas de contraintes de valorisation outre
le fait qu’elles nécessitent un espace de stockage conséquent.
Lorsqu’elles ne sont pas reprises, les palettes en bois sont
revendues à des entreprises spécialisées (REI, Palette Bretagne
Service,…) qui les réintègrent dans le circuit, ou vers d’autres
voies de valorisation (bois de chauffage,…).
Les palettes en bon état son rachetées à l’unité par les prestataires. Celles étant abimées sont
reprises à un prix inférieur ou gratuitement.
Les métaux :
Les métaux sont très facilement valorisables par les entreprises. Ils proviennent de l’activité de
production (exemple : boites de conserve, capsules) ou de l’entretien régulier des outils de
production (machine, pièces usagées).
Ces métaux sont stockés et revendus une ou plusieurs fois dans l’année à des entreprises spécialisées
selon le cours des matières (inox, aluminium, acier,…).
66
Le verre
Le verre concerne essentiellement les entreprises de l’activité cidricole. Environ 200 tonnes ont été
identifiées. Actuellement, le verre est trié et envoyé vers des circuits de valorisation. A l’inverse des
autres déchets précédemment cités, le verre n’est pas racheté. Les prestataires facturent la prise en
charge et le traitement, ces prestations étant facturées aux entreprises.
D’autres déchets plus énigmatiques tels que les sacs kraft, le papier sont triés et valorisés.
D. Les Déchets Industriels Banals (DIB)
Le gisement de DIB est évalué à 6 350 tonnes, sur une base de 75% d’entreprises ayant
donné des indications chiffrées par rapport à l’ensemble des entreprises sollicitées.
Les DIB se constituent de l’ensemble des déchets non valorisables. Des déchets inorganiques
normalement valorisables sont envoyés dans les DIB car dans un état ne permettant pas leur
recyclage (exemple : cartons et plastiques souillés).
La Taxe Générale sur les Activités Polluantes traduit l’application du principe « pollueur-payeur » et
vise à rendre le traitement des déchets par enfouissement plus couteux que le recyclage. Cette
démarche vise donc à limiter la démarche d’enfouissement aux seuls déchets ultimes et favoriser le
recyclage des déchets non ultimes. La TGAP sur l’enfouissement des déchets non dangereux a subi de
profondes modifications en 2009, prévoyant notamment une augmentation régulière de 15€ en
2009 à 40€/tonne prévue en 2015. Cette évolution pousse les acteurs de l’IAA et leurs prestataires à
développer des solutions de tri et de valorisation pour augmenter le taux de recyclage sur les DIB.
Ainsi la quasi-totalité des industriels rencontrés précise avoir engagé ou souhaite engager des
démarches d’optimisation du tri des DIB. Ces démarches se faisant ou non avec la participation d’un
prestataire.
Ces démarches visent notamment à répondre aux contraintes d’envoi de matière organique en DIB
que peuvent rencontrer certaines entreprises, principalement dans le secteur traiteur.
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ANNEXE I :
Focus sur les voies de valorisation – Prestataires identifiés
Cette annexe vise à lister l’ensemble des prestataires intervenant dans la gestion et valorisation des
sous-produits et déchets organiques. Prestataires cités par les entreprises rencontrées.
Les prestataires sont groupés selon les matières sur lesquels ils interviennent. Cependant, certains
d’entre eux sont les filiales d’un même groupe. De façon à éclairer les interconnexions des
entreprises, celles-ci feront l’objet d’une description spécifique au sein d’un chapitre « Entreprises
multi-activités ».
Alimentation animale :
Entreprise : Biosilait
Activité : Fabrication d’aliments pour animaux de rente
Localisation : Chemin du Haut Beau Chêne – 35 500 Vitré
Produits collectés : Sous-produits de viennoiserie
Informations complémentaires : Assure le déconditionnement des produits finis
Entreprise : Ecoconcept
Activité : Fabrication d’aliments pour animaux de rente
Localisation : 7 rue Eléonor Daubrée – BP 335. 50203 Coutances cedex
Produits collectés : Reprise de coproduits secs, pâteux, liquides. Emballés ou non. Sous-produits de
viennoiserie, pâtisserie, produits laitiers
Informations complémentaires :
http://www.eco-concept.fr/
Entreprise : Recup’food
Activité : Fabrication d’aliments pour animaux de rente
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Localisation : 7 rue Eléonor Daubrée – BP 335. 50203 Coutances cedex
Produits collectés : Reprise de coproduits secs, pâteux, liquides. Emballés ou non. Sous-produits de
viennoiserie, pâtisserie, produits laitiers, sirops de fruits.
Informations complémentaires :
http://www.eco-concept.fr/
Coûts : Facturation de 8€ par tonne de sous-produits pris en charge.
Dans certains cas, l’entreprise
Entreprise : SARIA
(Cf. fiche détaillée SARIA)
Compostage :
Plusieurs plateformes de compostage sont implantées en Basse-Normandie. En avril 2010, Biomasse
Normandie a recensé 28 sites dédiés au compostage des déchets organiques. Sur l’ensemble de ces
sites, seuls 4 sont à même de recevoir des déchets issus de l’Industrie Agroalimentaire. (Source
Biomasse-Normandie, Avril 2010).
- Site de Formigny :
Exploitant : Bio Bessin Energie
Déchets traités : Déchets verts, algues, coquillages, déchets agroindustriels
- Site de Ryes :
Exploitant : Bio Bessin Energie
Déchets traités : Déchets verts, algues, coquillages, déchets agroindustriels
- Site de Billy :
Exploitant : VALNOR
Déchets traités : déchets verts, boues de STEP, déchets industries agroalimentaires
- Site de Valognes :
Exploitant : VALNOR
Déchets traités : Déchets verts et déchets agroindustriels
Informations complémentaires :
Les frais de traitement varient de 22€ à 52€ par tonne selon les informations fournies par les
entreprises. A ces tarifs viennent s'ajouter de prise en charge et de location de benne (en moyenne
120€/mois).
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Traitement des déchets graisseux issus des eaux résiduaires:
Entreprise : Société Yves Madeline S.A.
Activité : Prise en charge et gestion des déchets liquides : assainissement pour les
industries/collectivités/particuliers, gestion des déchets d’assainissement, nettoyage de sites pollués,
Nettoyage et maintenance industriel.
Localisation : Z.I. route de Domfront – 61000 Flers
Produits collectés : liquides pollués, vidange d’équipement,
Informations complémentaires :
http://vidange-curage-dechet-industriel-manche-calvados-orne.madeline-sa.com/presentation.html
Plusieurs filiales :
- LEHOUX. Adresse : La Maison Bertrand – 50470 La Glacerie
- LA CARENTANAISE. Adresse : Rue de l’ancien canal – 50500 Carentan
- HYGIENE IMMOBILIERE. Adresse : ZI Caen canal, rue de la mer – 14550 Blainville sur
Orne
- NORMADEC. Adresse : ZI Caen canal, rue de la mer – 14550 Blainville sur Orne
- BOUILLET. Adresse : ZI Nord Est, Rue Edouard Branly-14100 Hermival Les Vaux
Entreprise : ISS environnement
Activité : Divers services proposés : Espaces verts, Facility management, Hygiène & prévention,
Logistique & Production, Propreté
Localisation : 12 rue Fructidor – 75839 Paris Cedex 17 (siège)
Antenne régionale : Zone artisanale allée des deux pierres – 14112 BIEVILLE BEUVILLE
Produits collectés : liquides pollués, vidange d’équipement,…
Informations complémentaires :
Groupe international détenant une filiale France avec diverses implantations sur le territoire.
http://www.fr.issworld.com/Pages/Frontpage.aspx
Entreprise : Akiolis – France Ester
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(Cf. Fiche détaillée Akiolis)
Entreprise : Véolia – Sede environnement
Sede environnement est une filiale de Véolia. Cette société agit auprès des industries et des
collectivités productrices de boues d'épuration ou de déchets organiques et minéraux pour assurer
leur évacuation, leur traitement et leur valorisation.
Site Internet : http://www.sede-environnement.com/fr/
Traitement des boues issues des eaux résiduaires
Entreprise : Véolia – Sede environnement
Site Internet : http://www.sede-environnement.com/fr/
Entreprises multi-activités
Entreprise : AKIOLIS (ex Caillaud)
Activité : Collecte et valorisation de déchets et coproduits organiques diverses.
L’entreprise détient plusieurs pôles spécialisés :
ATEMAX : regroupe les activités d’équarrissage, c’est-à-dire la collecte et la valorisation
énergétique (en cimenterie) des animaux ou déchets présentant un risque pour la santé
publique, la santé animale ou l’environnement (Sous-produits de catégorie 1 et 2).
La filiale est divisée en 4 régions :
ATEMAX Nord-Est (centres de Progilor-Bouvart),
ATEMAX Ouest (site des ets Charvet et Caillaud),
ATEMAX Sud-Est (sites des Ets. Point)
ATEMAX Sud-Ouest (Sites des Ets. Ferso Bio).
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AKIOLIS VALORISATIONS : Assure la valorisation des coproduits vers l’alimentation
animale. Ce pôle regroupe les entreprise de SOLEVAL, SR Collecte et Recup’Food.
o SOLEVAL regroupe les activités dédiées à la production d’ingrédients d’origine
animale, c’est-à-dire la collecte et la valorisation des sous-produits sains issus
d’animaux propres à la consommation humaine (Sous-produits de catégorie 3).
Cette filiale est elle aussi divisées en 4 régions :
SOLEVAL Ouest (Sites des Ets. Caillaud, France Gras, Charvet), spécialisé dans
l’activité Os-gélatine/volaille/plumes),
SOLEVAL Sud-Ouest (sites des Ets. Solagra, Ferso Bio, France Gras),
SOLEVAL Sud-Est (sites des Ets. UBL, Point), SOLEVAL
SOLEVAL Nord-Est (sites des Ets. Progilor-Bouvart)
o SR Collecte : Collecte de coproduits issus l’industrie de la viennoiserie,
panification, chocolaterie
o Recup food : Collecte et traitement de coproduits céréaliers à destination de
l’alimentation animale.
Akiolis Bioénergies : Développe les activités autour des biocarburants à partir de graisses
animales et huiles alimentaires.
Ce pôle regroupe les entreprises France Ester et Oléovia.
o France Ester : Production de bio-carburants à partir de graisses animales.
o Oléovia : Collecte et traitement des huiles alimentaires.
Entreprise : SARIA Industries
Activité : Groupe assurant la collecte et la valorisation de déchets et coproduits organiques diverses
vers l’alimentation humaine et animale, l’agriculture, l’aquaculture et l’industrie. C’est aussi un
prestataire de services pour l’agriculture et l’industrie agroalimentaire, ainsi qu’un fournisseur
d’énergies nouvelles.
Le groupe est divisé en quatre pôles :
- Le pôle équarrissage assure la destruction des matières présentant un risque pour la
sécurité sanitaire et environnementale (animaux morts et matériels à risques
spécifiques)
Ce pôle est constitué de l’entreprise SIFDDA.
- Le pôle agroalimentaire valorise les produits issus d’animaux dont nous consommons la
chair, sous forme de composants nutritionnels ou agronomiques pour l’industrie
agroalimentaire et l’agriculture.
Ce pôle est constitué des entreprises suivantes :
o KERVALIS : production de composants nutritionnels pour le petfood
o BIOCEVAL : Production de composants nutritionnels pour l’aquaculture
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o ALVA : Production de matières grasses alimentaires
o SARVAL : Production de fertilisants
- Le pôle Oléochimie valorise les graisses d’origine animale en matière première pour
l’industrie chimique.
Ce pôle se compose des entreprises suivantes :
o ALVA : Production de matières grasses pour l’oléochimie
o SARVAL : spécialisée dans l’élaboration de substrats protéiques à base de
matières d’origine animale, destinés à être utilisés en fertilisants, en alimentation
pour l’aquaculture ou en application technique pour l’industrie chimique.
SARVAL dispose de quatre sites industriels en France, basés à Issé, Bayet, Illzach
et Carnoules.
- Le pôle Energie développe 2 modes de valorisation énergétique de la biomasse, sous
forme de combustible ou d’électricité.
o BIONERVAL : Collecte et méthanisation des déchets organiques
o ALLO à L’HUILE : Collecte et traitement des huiles alimentaires usagées
o ECOMOTION France : Projet industriel de production d’agrocarburant
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ANNEXE II :
Autorisation et restriction d'utilisation des sous-produits animaux en
alimentation animale (source: SIFCO)
74
ANNEXE III :
Schématisation de la filière d’élimination des sous-produits animaux de
catégorie 1 (+2) (source: SIFCO)
75
ANNEXE IV :
Schématisation des filières de valorisation des sous-produits de porc et
volaille vers l’alimentation animale et le petfood (Source : SIFCO)
76
ANNEXE V :
Schématisation des filières de valorisation des sous-produits animaux
graisseux multi-espèces vers l’oléochimie(Source : SIFCO)
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ANNEXE VI :
Collecte et traitement de coproduits animaux d’origine alimentaire pour la
production de graisse alimentaire (Source : SIFCO)