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ETUDE POUR LA MISE EN PLACE
D'UNE COORDINATION DU DISPOSITIF SEUIL
BAS
DESTINE AUX PERSONNES
TOXICODEPENDANTES A LAUSANNE
Etat de la question, propositions, perspectives etcalendrier
Février 2000
Rel'ierV. Dupertuis
A. DentanG. Ziegler
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Table des matières
1. INTRODUCTION 1
2. MANDAT DE L'ETUDE ET PROBLEMATIQUE 3
3. METHODE ET DEMARCHE 7
4. RECHERCHES PRELIMINAIRES SUR DES MODELES DECOORDINATION 11
5. STRUCTURE DU DISPOSITIF: ANALYSE DE LA FICHETECHNIQUE 15
5.1 Qui sont les personnes qui fréquentent les structures? 17
5.2 Traces écrites sur les personnes qui fréquentent la structure 23
5.3 Accès aux structures 25
5.4 Prestations proposées dans les structures 26
5.5 Aide à la survie et réduction des risques: position des structures 34
6. FONCTIONNEMENT DU DISPOSITIF: ANALYSE DESENTRETIENS 39
6.1 Contacts entre les structures 41
6.2 Perceptions que les équipes ont de la place de leur structure dans le dispositif seuilbas 43
6.3 Le respect de la confidentialité: entre théorie et pratiques 45
6.4 Difficultés, obstacles rencontrés par les équipes à l'occasion de contacts avec despartenaires 47
7. DEMARCHES PARTICIPATIVES 49
8. SYNTHESE 53
9. PROPOSITIONS 57
9.1 Organisation du dispositif seuil bas 58
9.2 Processus vers la mise en place de la coordination 61
9.3 Fonctionnement du di spositif de coordination 65
9.4 Ressources 66
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10. BIBLIOGRAPHIE 69
11. ANNEXES I A VI 71
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1
1. Introduction
Parvenir, au terme d'une année de recherche, à faire des propositions concrètes
de coordination du dispositif seuil bas lausannois tenait, en un sens, du défi,compte tenu du nombre et de la variété des structures dans ce secteur.
Pour remplir son mandat, l'équipe de Rel'ier a initié un processus de recherche quicomporte plusieurs types de démarches successives ou simultanées. La
présentation de ce rapport respecte la logique du processus et de ses étapes.
Dans cet esprit, la problématique et les termes de référence sont restitués dans lechapitre 2, la méthode et la démarche dans le chapitre 3. Le chapitre 4 fera un bref détour sur des modèles de coordination existant dans d'autres domaines ou
d'autres lieux. La structure actuelle du dispositif seuil bas est présentée dans lechapitre 5, son fonctionnement dans le chapitre 6. Le chapitre 7 met en lumière le
processus de la démarche et les étapes participatives qui l'ont constituées. Lechapitre 8 est une synthèse de la structure et du fonctionnement du dispositif
actuel.Finalement, au terme du processus, le chapitre 9 présente une proposition decoordination du dispositif seuil bas de la Ville de Lausanne.
Avant de commencer, nous tenons à remercier les équipes qui ont participé à cette
recherche de nous avoir consacré du temps, d'avoir participé aux entretiens defaçon active, ainsi que d'avoir montré de l'intérêt pour la démarche.
A l'occasion de ces rencontres, nous avons été frappées de constater la diversitédes formations des personnes qui travaillent dans les structures du dispositif seuilbas lausannois, travailleurs/euses sociaux/ales (assistant/es sociaux/ales,
éducateurs/trices), pasteur, diacre, animateurs/trices, sportifs, ostéopathes,médecins, infirmières ou encore art thérapeutes. De plus, de nombreux bénévoles
contribuent au fonctionnement de plusieurs structures.
Dans cette recherche, la parole n'a pas été donnée aux personnes toxicomanes,bien qu'elles aient été au cœur de nos préoccupations tout au long de nos
démarches.Ce rapport, les perspectives que nous discutons, les propositions de coordinationque nous formulons, tout est destiné à la mise en place d'un dispositif mieux à
même de suivre l'évolution de la demande et capable d'ajustements rapides etcohérents dans le but de répondre à l'extrême marginalisation qui touche cette
population.
Formellement, le mandat de recherche confié à Rel'ier a pris fin lors de laprésentation aux structures de nos propositions de coordination, le 1er février
2000. Le présent rapport constitue le socle pour la suite de la réflexion et la miseen place du processus de coordination, qui, quant à lui, ne fait que commencer.
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2. Mandat de l'étude et problématique
Suite à l'adoption du préavis 541 du 18 septembre 1998, la Direction de la Sécurité
Sociale et de l'Environnement (DSS+E) a confié à Rel'ier le mandat de réaliserl'étude d'un dispositif de coordination dans la prise en charge des personnes
toxicodépendantes à Lausanne.
En accordant ce crédit, les autorités lausannoises avaient plusieurs objectifs:
1. Améliorer la transparence du dispositif par une clarification des missionset des mandats,
2. Accroître l'efficacité du dispositif par une meilleure utilisation desressources,
3. Vérifier l’adéquation entre l’offre de prestations et l’évolution de la
demande, et donc…4. Se donner les moyens d’une vision prospective (assurer le lien entre
constats de terrain et planification)5. A terme: articuler le rôle de la ville (action sociale) et celle du Canton
(action médicale et sanitaire) dans une vision concertée de l'offre d'accueil,de prise en charge et de soins des toxicomanes à Lausanne.
Une première étape, antérieure au lancement de l'étude proprement dite, a consistéà élaborer les termes de référence (délimitation du champ de l'étude, identificationdes partenaires, élaboration d'une grille d'entretien) et à clarifier avec la ville le
rôle des collectivités publiques ainsi que leurs attentes. A la suite de quoi lesstructures concernées ont été invitées à une première rencontre d'information sur
le projet.
2.1 Délimitation du champ de l'étudeLe dispositif envisagé dans le cadre du mandat inclut uniquement les structures
actives dans le domaine de la réduction des risques et de l’aide à la survie. Nousavons pris ces notions dans l'acception large que propose l'OSEO 2, laquelleenglobe aussi bien les offres médicales (prévention du sida et d’autres infections,
programmes de substitution, centres d’accueil avec des lieux d’injection) que les
offres de prise en charge sociale (offres de travail, de logement, structures
d’accueil de jour, projets de loisirs). Dans cette optique, nous avons groupé lesstructures lausannoises en deux pôles:
ØUn pôle "Aide à la survie et Réduction des risques" qui comprend unensemble de prestations à seuil bas incluant l'hébergement d'urgence, la
remise de nourriture, la distribution de matériel d'injection stérile, l'accueilde jour, le travail de rue. A noter que la majorité des structures concernéessont subventionnées par la ville.
Ø Un pôle "Occupation et Insertion professionnelle" qui propose desactivités durant la journée, mais avec des seuils d’exigence assez variés.
1 Ce préavis portant sur la politique en matière de drogues de la Ville de Lausanne proposait un crédit spécial
destiné à soutenir financièrement plusieurs structures actives dans l'aide aux toxicomanes dont deux
nouvelles, le Passage et Point d'Eau.2 Du travail et un logement pour les personnes évoluant dans le monde des drogues illégales , Bureau depromotion de l’Oeuvre Suisse d’Entraide Ouvrière (OSEO) sur mandat de l’Office fédéral de la santé
publique (OFSP), p.23.
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Ces deux pôles constituent aujourd'hui un ensemble "flottant" (population-cible,objectifs, prestations) et qui manque de visibilité (notamment le pôle"occupation", morcelé en plusieurs petites structures).
Ce dispositif s’inscrit évidemment dans un cadre plus général d’aide et de soinsdont il est l'un des piliers. Reste à définir son articulation avec le secteur
ambulatoire et résidentiel, ainsi qu'avec les services sociaux généralistes (SPJ,
SPAS, Tuteur général, Patronage, ASEMO, centres sociaux régionaux): unedémarche qui ne s'inscrit pas dans le cadre précis de ce mandat mais qui devrait en
être le prolongement.
2.2 ObjectifsLe mandat de Rel’ier consiste à faire des propositions sur les objets suivants:
Ø Principes d’organisation du partenariat interinstitutionnel des structures
actives dans l'aide à la survie et la réduction des risques à Lausanne,Ø Estimation du budget temps requis pour ce partenariat,
Ø Choix des institutions appelées à participer à la coordination.
Les propositions de coordination interinstitutionnelle devront prévoir les
conditions de sa mise en œuvre. En d'autres termes, il faudra définir nonseulement le comment de cette coordination, mais encore les étapes pour yparvenir, les objectifs étant les suivants:
Ø Passer de l'addition de structures juxtaposées à leur articulation en un
dispositif d'ensemble,Ø Mettre en lumière puis renforcer les complémentarités des parties,Ø Instituer un espace permettant aux différents partenaires de préciser leurs
spécificités et de procéder à des ajustements selon les besoins du terrain.
2.3 Problèmes soulevésL'étude demandée devra tenir compte, dès le départ, des obstacles prévisibles à la
réalisation de ses objectifs.
La première difficulté réside certainement dans l'acceptabilité, par lesinterlocuteurs, de la démarche proposée. D'une part, les structures dont l'essentieldu subventionnement relève de la ville pourront percevoir les attentes de la ville
comme une menace. D'autre part, chaque structure se projetant comme un tout, etnon comme élément d’un ensemble plus vaste, la démarche de clarification (« qui
fait quoi et comment ») risque aussi d’être perçue comme "intrusive". Et celad’autant plus que personne ne l’a demandée et qu’une telle démarche est« imposée » par le préavis.
Le succès du projet dépendra donc en premier lieu de l’adhésion des acteursconcernés. D’où la nécessité d’une approche participative dans laquelle Rel’ier a
pour rôle de définir le cadre et la méthode de travail, de recueillir le matérield’information, de le restituer aux acteurs et de le discuter, étape par étape duranttoute la durée du processus.
L'étude aura par ailleurs à considérer une série de problèmes liés à la compositionmême du dispositif ainsi qu'au profil des usager/ères.
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Ø Le dénominateur commun des structures incluses dans notre démarche estd'abord l'exclusion sociale et la marginalisation au nom de quoi lespersonnes toxicodépendantes sont accueillies. Celles-ci ne sont donc pas
l'unique population-cible qui est pourtant l'objet du mandat.Ø Est-ce que les structures identifiées par Rel'ier comme s'inscrivant dans le
domaine de l'aide à la survie et de la réduction des risques se retrouveront
dans cette notion? Au nom de quels contenus et de quels objectifspartagés? La constitution d’une « identité forte » des structures regroupées
dans l’aide à la survie et la réduction des risques est-elle possible ? Est-ellepertinente ? La liste des structures impliquées dans l’étude pourra donc
être modifiée.Ø Les partenaires et les structures qu’ils représentent ne pèsent pas le même
poids (petites et grandes structures); d'autre part, il y a une hétérogénéité
entre bénévoles et salariés. Ces deux éléments peuvent être un obstacle àla collaboration: face aux professionnel/les formé/es se pose le problème
de la légitimité et de la reconnaissance de ceux/celles qui travaillent dansles interstices avec les personnes de la rue ; compte tenu de ces
« inégalités », comment se joue la collaboration avec et autour del’usager/ère ; qui oriente vers quoi?
Ø Les logiques d’action des différentes structures évoluent, s’adaptent,
proposent de nouvelles réponses. Pratiquement le dispositif est fluctuant,preuve en est le fait que le «Répertoire pour un réseau vaudois» est vitedevenu caduc. Au nom de quoi y a-t-il une nouvelle orientation?
(«besoins» des usager/ères? «Confort» de la structure?) ; qui décide deschangements? (la ville donne mandat? Prend acte des changements?) Quel
espace pour débattre de ces questions? Quels moyens pour vérifier lapertinence des changements ?
C'est à partir de ces questions que la démarche, tout comme la conception desgrilles d'entretien ont été définies, comme on le verra dans le chapitre suivant.
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3. Méthode et démarche
Une des difficultés de cette recherche réside dans le fait qu'il s'agit à la fois de
faire des propositions basées sur des connaissances objectives du dispositif actuel(aussi bien au niveau de sa structure que de son fonctionnement) et de tenir
compte des remarques et suggestions des personnes de terrain dans leur besoin de
travailler ensemble.
L'adhésion et le soutien des équipes sont essentiels pour que les propositions decoordination dont il sera question ne restent pas à un niveau théorique, mais soient
utilisées comme outil dans le cadre de leurs activités professionnelles. C'est laraison pour laquelle nous avons choisi une démarche participative qui a permisd'entendre, de tenir informées de l'avancée de la recherche, et finalement de
consulter les équipes sur nos propositions.
La conception et l'élaboration de propositions concrètes de coordination dudispositif seuil bas de la ville de Lausanne ont été possibles au terme d'un
processus comprenant plusieurs étapes:
1. Autres modèles de coordination existantDans la phase préparatoire de cette recherche, nous avons entrepris une démarched'information sur des modèles de coordination déjà existants. A cette occasion,nous avons été amenées à rencontrer les responsables de ces services:
Ø A Lausanne, Mme Gagnebin, responsable du secrétariat de la CIFEA,
(Communauté d'Intérêt pour la Formation Elémentaire des Adultes).Ø A Soleure, M. Leber, responsable de Perspektive , structure faîtière
groupant les institutions actives dans le domaine des dépendances de la
région urbaine de Soleure; et M. Rufer, responsable cantonal des questionsliées à la drogue.
Ø A Genève, Mme Dubath personne ressource de l’Hospice Général pourles questions de dépendances et qui assure le lien entre les assistantssociaux communaux et l'Hospice Général.
2. Récolte d'informations sur le dispositif actuelNous avons voulu faire un état des lieux en recueillant des données sur la structuredu dispositif et son fonctionnement en terme de contacts interinstitutionnels. Cette
étape est composée de deux parties distinctes et complémentaires:
Ø Pour mettre à jour la structure du dispositif nous avons élaboré une fichetechnique1 dont l'objectif est de recenser des données factuelles sur lesstructures. Celle-ci a été envoyée à toutes les structures2 du dispositif, sauf
à la police municipale, dans la mesure où celle-ci ne propose pas desprestations de prise en charge à des personnes. Nous avons demandé aux
personnes qui travaillent dans les structures de répondre en équipes et parécrit. Le délai de retour était également précisé et fixé de manière àprécéder l'entretien. Nous avons ainsi pu utiliser les informations de la
fiche technique pour affiner les questions lors des entretiens.
1 Annexe II.2 Annexe I.
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8
Ø Nous avons construit une grille d'entretien3 dans le but de mieuxcomprendre le fonctionnement du dispositif actuel. Cette grille estcomposée de trois parties distinctes. Les entretiens ont duré de une heure
et quart à deux heures. Ils ont toujours été menés à deux et enregistrés(avec des garanties sur l'usage exclusivement interne de ces informations).
Les entretiens se sont déroulés dans les locaux des structures, sauf pour la
Soupe Populaire, le groupe Vivre ensemble à St Laurent et le Rel’aids oùles personnes se sont rendues à Rel’ier.
Nous avons privilégié cette approche car elle laisse plus de liberté auxpersonnes rencontrées, même si elle demande une grande collaboration de
la part des équipes.
3. Démarches participativesL'analyse du matériel recueilli a permis de produire une photographie ponctuelle
du dispositif (la structure) et d'objectiver une série de problèmes liés aufonctionnement inter-institutionnel.
C'est sur la base de ce diagnostic que nous pourrions ensuite élaborer lespropositions de coordination.Il était donc indispensable de restituer au préalable les résultats de notre analyse et
de les soumettre à la critique de nos interlocuteur/trices de manière à ce que lespropositions soient conçues sur la base d'un constat admis par les parties. Raisonpour laquelle nous avons organisé trois rencontres:
Ø Restitution des résultats intermédiaires, 5 octobre 1999. Invitation des
21 structures interviewées pour présenter les résultats intermédiaires de larecherche et recueillir les réactions des personnes présentes;
Ø Consultation du Passage à propos des propositions de coordination, 16
décembre 1999. Présentation à l'équipe du Passage de la premièreesquisse du modèle de coordination et discussion sur la faisabilité d'un tel
système;Ø Présentation des propositions de coordination, 1ie r février 2000.
Invitation des 21 structures à une présentation et à une discussion du
modèle proposé. Cette dernière rencontre, qui s'est réalisée sous l'égide dela Direction de la Sécurité Sociale et de l'Environnement (DSS+E),
mandataire de Rel'ier, marque la fin de la présente recherche.
4. Consultation d'un groupe méthodeQue cela soit pendant la phase d'élaboration ou le déroulement de cette recherche,
il nous a paru important de nous entourer d'un groupe d'experts dans le domainede la toxicodépendance et de la recherche scientifique. Ce regard extérieur nous apermis d'avancer dans la réflexion tout au long de ce travail. Nous avons
également pu discuter de la démarche, ainsi que des outils de recherche (grilled'entretien et fiche technique).
Le groupe méthode est composé de Mme C. Roelli de COSTE (Centrale decoordination nationale de l'offre de thérapies résidentielles pour les problèmes dedrogues), de M. J-P. Gervasoni de l'IUMSP (Institut Universitaire de Médecine
Sociale et Préventive), de M. Ch. Eastus de l'OFSP (Office Fédéral de la Santé
Publique) et de M. Ch. Möckli de l'OSEO (Oeuvre Suisse d'Entraide Ouvrière).Nous remercions ces personnes pour leurs critiques, remarques et conseils.
3 Annexe III.
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5. Rencontres avec la Direction de la Sécurité Sociale et del'Environnement de la ville de Lausanne (DSS+E)
Durant tout le processus de la recherche, des échanges réguliers ont eu lieu entre
la DSS+E et Rel'ier pour discuter de l'avancement et du déroulement des étapes
successives.
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4. Recherches préliminaires sur des modèles decoordination
Nous avons commencé par effectuer des recherches préliminaires sur des modèlesde coordination déjà fonctionnels.
Même si certains objectifs de ces coordinations sont identiques à ceux que nous
poursuivons pour le dispositif lausannois (optimiser les ressources, améliorer lacohérence des prestations, etc.), il est cependant rapidement apparu que cesmodèles ne pouvaient pas s'appliquer à la situation lausannoise. Nous allonsbrièvement en expliquer les principales raisons.
1. CIFEA à Lausanne
La Communauté d'intérêt pour la formation élémentaire des adultes (CIFEA) estcomposée de cinq institutions: Appartenances - Centre Femmes, le CEFIL(Lausanne), Français en Jeu, Lire et Ecrire, Retravailler – CORREF, actives dans
la lutte contre l'exclusion.Une coordinatrice est responsable du fonctionnement du bureau qui réunit un/e
représentant/e par association. Outre la gestion des affaires courantes, le bureauest également le lieu où se gère, entre associations, la répartition des subventions(enveloppe budgétaire commune). Une autre tâche de la coordinatrice consiste à
créer des liens entre les diverses associations, notamment à travers l'élaborationd'un langage commun sur la formation des adultes. Dans le cas de la CIFEA, ilfaut relever qu'une importante autonomie est laissée aux associations.
Ce modèle nous intéresse à plusieurs titres. Premièrement, il est directement issud'une volonté de l'administration communale de coordonner des associations
privées, subventionnées par la ville, dans un dispositif à même de gérer un créditglobal au nom d'une action plus cohérente. Deuxièmement, ce modèle représentela mise en place d'une coordination de structures déjà existantes etfonctionnelles, situation analogue avec le dispositif seuil bas lausannois.Nos interrogations portaient d'une part sur la mise en place de la coordination et la
situation actuelle en terme de collaboration. D'autre part, nous étions intéresséespar le fonctionnement du secrétariat (organe de coordination), son rôle, sescompétences et ses limites.
Le modèle de la CIFEA semble envisageable pour un nombre restreint destructures, cinq dans le cas présent, alors que le dispositif seuil bas, tel que nousl'avons appréhendé, en compte près de quatre fois plus.D'autre part, la CIFEA, comprend des associations actives dans le domaine
relativement précis de la formation pour adultes. Le dispositif seuil bas tel quenous le pressentons, réunit des structures qui interviennent dans des domaines fort
différents (par exemple, certaines structures proposent de l'hébergement, d'autresde l'occupation, d'autres des repas gratuits, …) ce qui rend particulièrementdifficile, voire impossible, l'application d'un tel modèle. Par contre les modalités
de sa mise en place nous semblent intéressantes du point de vue de la démarche.Un temps de concertation et de négociation, soutenu méthodologiquement et
financièrement par la ville de Lausanne a permis à ces cinq structures de segrouper sur des bases communes. D'autant plus que ces associations avaient desobjectifs et une philosophie relativement proches. Ce travail préalable de
connaissance mutuelle a été une condition essentielle à la création d'un bureau
central représentant les cinq entités.
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2. Perspektive à SoleureSoutenu par 34 communes, Perspecktive est un projet récent (janvier 1999) quiréunit en une seule structure faîtière l'ensemble du dispositif régional pour les
toxicomanes. Plusieurs secteurs de prestations socio-éducatives se côtoient :prévention, domaine de l'occupationnel, local d'injection, appartements protégés,
traitement des dépendances (alcool, drogues, …). Auparavant, ces différentes
structures fonctionnaient sur le modèle associatif. Dans le modèle de Perspektive,elles ont perdu leur autonomie d'organisation et sont gérées par un coordinateur.
Perspektive ne s'adresse qu'à des personnes toxicomanes. Il faut relever que, auniveau cantonal, la mise en place de Perspektive a été possible grâce à un soutien
politique qui a, entre autres, permis un financement simplifié: une enveloppecommune, un budget par secteur. En contre-partie, le financement est lié à descritères de qualité comme par exemple, le fait que les projets doivent être
construits et supportés par des personnes formées.
Perspektive est un modèle de coordination construit autour des concepts de case
management et de care management . L'entretien a porté sur l'organigramme du
service et les liens entre les différentes parties qui le composent. Le concept decase management est mis en pratique pour optimiser le travail interinstitutionnel:en théorie, l’usager/ère est suivi/e dans son cheminement à travers les différents
lieux de Perspektive par un case manager (personne de référence). Avec M.Rufer, responsable cantonal des questions liées à la drogue, l'entretien a porté surles raisons et les modalité de mise en place de ce modèle. Il a aussi été question de
l'aspect financier de la mise en place et du maintien de ce service.
Le modèle de Soleure semble peu adapté à la situation lausannoise pour plusieursraisons. Premièrement, en terme de nombre d'habitant/es, ce modèle correspondà un petit canton, (dont les deux principales villes sont de la grandeur de Pully),
de sorte que le nombre de structures concernées est beaucoup plus réduit qu'àLausanne. Deuxièmement, le système de Perspektive ne s'adresse qu'à despersonnes toxicodépendantes. Or, dans le contexte lausannois, aucune desstructures sociales incluses dans le domaine seuil bas n'accueille cette populationuniquement. En effet, à Lausanne, les structures qui proposent des prestations
pouvant s'inscrire dans la définition du seuil bas accueillent une population dont lacaractéristique est une grande marginalisation sociale, économique et
professionnelle. Troisièmement, nous sommes d'avis que le modèle dePerspektive est trop vertical pour pouvoir s'appliquer au contexte historique duréseau lausannois. De plus, à la différence de la CIFEA, les associations n'ont pas
été impliquées dans un processus participatif leur permettant d'intégrerprogressivement le modèle proposé. Dans ce cas de figure, on peut imaginer que
ce travail reste à faire, au sein de la nouvelle entité.
3. Service de liaison de l'Hospice Général à GenèveEn tant que personne ressource pour les questions liées à la dépendance, Mme
Dubath a une fonction de liaison avec les assistant/es sociaux/ales des centresd'action sociale (l'équivalent de nos centres sociaux régionaux), confronté/es à desquestions touchant à la consommation abusive de substances. Dans ce cas, c'est
surtout le type de problèmes et de situations requérant l'appui d'une personne de
liaison qui nous intéressait.
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Il ne s'agit pas à proprement parler d'un modèle de coordination, mais d'unsystème souple de liaison entre les professionnel/les de différents domaines. Cemodèle ne correspond donc pas à un dispositif de coordination qui mettrait en
contact direct les différents protagonistes intervenant dans le domaine du seuilbas. Par contre, il pourrait inspirer la réflexion dans la question de l'articulation
avec les grands services sociaux généralistes (SPJ, Tuteur Général, Patronage)
question qui, rappelons-le, dépasse l'objet précis de notre mandat.
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5. Structure du dispositif: analyse de la fiche technique
Les 21 structures qui ont été associées à cette recherche ont répondu à la fichetechnique1. Les informations, dont il va être question, ont été récoltées entredébut mai et fin juillet 1999. Elles permettent de faire la photographie du
dispositif seuil bas, notamment en termes de profil des personnes qui fréquentent
les structures et de prestations proposées. Les thèmes abordés dans la fichetechnique sont les suivants:
1. Description du profil des personnes qui fréquentent lesstructures. Des questions sur l'âge, le sexe, le nombre de personnesqui fréquentent la structure, le nombre d’habitué/es, la proportion depersonnes toxicodépendantes, ou encore les principales
problématiques rencontrées par les personnes non toxicodépendantessont abordées;
2. Recensement des formes de traces écrites que les équipes ont surles usager/ères;
3. Description des conditions d'accès et des horaires d'accueil;4. Recensement des prestations matérielles, relationnelles,
sanitaires et d'insertion sociale et professionnelle proposées dans
le dispositif. Une question portait sur les prestations spécifiquementdestinées aux femmes;
5. Position de la structure par rapport aux définitions de l'OFSP du
seuil bas et de la réduction des risques.
Dans un premier temps, nous avons rassemblé ces données dans des tableauxselon le thème abordé. En procédant de la sorte, il a été possible de comprendre,de saisir le dispositif, non plus comme la somme des structures, mais comme un
éventail de prestations. Avant de procéder à l'analyse du matériel quelquesremarques sont nécessaires:
Ø Pour une meilleure compréhension, nous avons inséré dans ce chapitre destableaux synthétiques, subdivisés en deux parties: aide à la survie,
réduction des risques d'une part et occupationnel, insertion professionnelled'autre part. A ce propos, nous tenons à préciser que les termes qui y
apparaissent sont les mots utilisés par les équipes et que, dans cesconditions, nous ne sommes pas responsables des éventuelles incohérencesmentionnées.
ØCertaines questions de la fiche technique portent sur des points quinécessitent des estimations de la part des personnes qui travaillent dans
les structures. Par exemple, lorsqu'il s'agit d'estimer la fourchette d'âge despersonnes qui fréquentent la structure ou encore la moyenne d'âge desusager/ères. Dans ces conditions, il est compréhensible que nous ayons
rencontré certaines approximations dans les réponses fournies.Ø Au cours de cette recherche, des changements importants sont intervenus
dans le dispositif seuil bas, comme l'apparition de nouvelles structures oula réorientation de structures existantes. Il est donc possible qu'à l'heureactuelle, certaines de nos données soient, en partie, dépassées.
Ø Le groupe Vivre ensemble à St Laurent, animé par M. Chabloz, diacre à
la Paroisse de St Laurent n'apparaît pas dans la présentation des résultats
1 Annexe II.
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de la fiche technique , bien que nous l'ayons inclus dans notre liste departenaires, car il ne propose pas de prestations à des personnestoxicodépendantes, mais réunit différents acteurs (conseillers municipaux,
commerçants, police, travailleurs de rue) concernés par la vie de StLaurent. Lorsque cela s'est révélé pertinent, nous avons intégré à l'analyse
les données concernant les repas du mercredi dans les locaux de l'Eglise
de St Laurent, dont M. Chabloz est l'animateur.Ø Dans un autre registre, relevons que plus de la moitié des structures du
dispositif (13/21) seuil bas perçoivent des subventions de la ville deLausanne.
Tableau 5.0 :
Nom Subventions de la villeRel'aids oui
Soupe populaire oui
Marmotte oui
Sleep-In oui
Tandem ouiPastorale de la Rue non (oui en 1999)
Centre St Martin non2 (indirectement)
Le Passage oui
Fleur de Pavé oui
Point d'Eau oui
Parachute oui
Vivre ensemble à St-Laurent
non
Trampoline non
Atelier Caritas oui
Puissance L non (indirectement)
Pied à l'Etrier nonAtelier l'Eveil oui
Berceau Atemporel non (indirectement)
CEFIL oui
Ateliers du Relais non
Bethraïm oui
Avant de nous intéresser au profil des personnes qui fréquentent les structures, il
faut mentionner que les données présentées dans ce chapitre portent surl'ensemble des personnes qui fréquentent les structures.En effet, même si le mandat porte sur le dispositif seuil bas destiné auxpersonnes toxicodépendantes, il faut être conscient que la populationtoxicomane ne représente qu'une partie des personnes qui fréquentent le dispositif.
Dans d'autres villes, il existe dans le dispositif seuil bas des structuresexclusivement destinées à des personnes toxicodépendantes. A Lausanne, cela
n'est pas le cas, sauf le Centre St Martin, centre de traitement pour latoxicodépendance et Puissance L qui ne s'adresse qu'à des personnes ayant connucette problématique.
Pour toutes les autres structures, les personnes toxicodépendantes ne représententqu'une partie de l'ensemble des personnes marginalisées, confrontées à
d'importantes difficultés économiques et sociales.
2 La COREL subventionne un poste socio-éducatif au Centre St Martin.
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5.1 Qui sont les personnes qui fréquentent lesstructures?
Selon nos connaissances préalables du réseau, nous avons émis l'hypothèse queces personnes forment une population hétérogène , dont la problématique liée aux
dépendances ne constitue que l'un des aspects. Cette hypothèse nous a servi de fil
conducteur tout au long de cette partie.Par le biais de la description des usager/ères, il a également été possible de mettreen évidence les spécificités de certaines structures.
5.1.1 Nombre de personnes différentes par semaine
Tableau 5.1:
Nom Nombre de personnesdifférentes par semaine
Fourchette d'âge Moyenne d'âge
Rel'aids 21 15 à 40 27
Soupe populaire 150 18 à 80 30
Marmotte 25-35 18 à 75 25
Sleep-In 30 18 à 70 25-30
Tandem en 1998, 98 personnes 15 à 50 26-35
Pastorale de la Rue 70 / /
Centre St Martin 200-250 16 à 60 27-28
Le Passage 300 3 mois-70 30
Fleur de Pavé 12 personnes par soir depermanence
18 à 55 30
Point d'Eau 50 18 à 65 30
Parachute 80-100 16 à 65 25
Trampoline 3 à 4 18 à 40 22Atelier Caritas 158 / /
Puissance L 15 23 à 55 35
Pied à l'Etrier 24 6 à 40 27
Atelier l'Eveil 25 10 à 55 30
Berceau Atemporel 9 18 à 45 30
CEFIL 100 18 à 50 35
Ateliers du Relais / 18 à 60 25
Bethraïm 18 personnes en trois mois 12 à 35 28
a) Aide à la survie
Il existe de grandes différences entre les structures concernant le nombre de personnes différentes par semaine. De 21 personnes pour le Rel'aids à 200-250pour le Centre St Martin avec un pic au Passage qui accueille 300 personnes parsemaine.
L'ouverture de Point d'Eau étant récente, le nombre de 50 personnes différentes
par semaine est susceptible d'augmenter.
Nous constatons des pratiques très différentes dans la façon de compter les
usager/ères. Par exemple, Tandem comptabilise le nombre de personnesdifférentes pour l'année; Fleur de Pavé compte les usagères en terme de contacts
par soir de permanence. Cette différence dans la façon de compter les usager/èresest l'illustration des logiques différentes qui existent dans ces deux structures. Eneffet, Tandem, qui propose des prestations de prises en charge, tient le compte
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des personnes qui ont été suivies; alors qu'à Fleur de Pavé, la prise en chargen'étant pas une prestation proposée, les usagères sont comptées en terme decontact, c'est-à-dire le nombre de fois qu'une personne passe le seuil du bus.
En l'état actuel, il n'est pas possible d'estimer avec pertinence le nombre total de
personnes différentes par semaine accueillies par les structures du domaine de
l'aide à la survie et la réduction des risques.
b) Occupation, insertion professionnelle.
Dans ce domaine également, on constate une très grande disparité entre lesstructures. On distingue deux groupes, le premier comprend les structures avec
moins de 30 personnes différentes par semaine: Trampoline (3 à 4); BerceauAtemporel (9); Bethraïm (18 en trois mois); Puissance L (15); Pied à l'Etrier (24);Atelier de l'Eveil (25). Le second est composé de deux structures, le CEFIL et
l'Atelier Caritas avec respectivement 100 et 158 personnes différentes par
semaine.
Au total, nous comptons environ 300 personnes différentes par semaine dans le
domaine de l'occupation. Puissance L et Trampoline, qui ont un seuil d'accèsnettement plus élevé que les autres et qui sont avant tout actives dans le domainede l'insertion professionnelle, accueillent quant à elles environ 20 personnes
différentes par semaine (Trampoline 3-4; Puissance L 15). Nous reviendrons parla suite sur les spécificités de ces deux structures par rapport au reste du dispositif.
Par ailleurs, les données relatives au nombre de personnes différentes par semaine prennent tout leur sens en relation avec les horaires d'ouverture des structures, le
nombre de personnes qui composent l'équipe (professionnel/les et bénévoles), lesactivités proposées ainsi qu'avec la surface des locaux (sauf pour les équipes detravailleurs de rue). Cette question permet néanmoins de se faire une idée sur le
"volume" de personnes différentes qui fréquentent les structures du dispositif seuilbas lausannois.
5.1.2 Les "habitué/es"Nous nous sommes intéressées aux personnes habituées dans le but de mettre enévidence des éléments autour de la question de la rétention et/ou de lacirculation des usager/ères dans le dispositif. D'une part, cette question mériteun éclaircissement, car nous avons constaté que de nombreuses rumeurs circulentà ce propos (des on-dit concernant l'une ou l'autre des structures qui aurait
tendance à vouloir garder ses usager/ères). D'autre part, la question de lacirculation des usager/ères est au centre de nos préoccupations, au nom de la
cohérence du dispositif.
La fiche technique contient deux questions sur les "habitué/es". La première
demande aux équipes d'estimer la proportion d'"habitué/es", parmi l'ensemble despersonnes qui fréquentent la structure. La seconde question demande aux équipes
de définir ce qu'elles entendent par "habitué/es". Concernant la proportiond"habitué/es", il est difficile de traiter ces données, car certaines équipes parlenten pour-cent, d'autres en nombre absolu3. Par contre, les données relatives à la
définition des "habitué/es" mettent en lumière des définitions différentes qui
dépendent soit de critères liés à la fréquence des contacts (un/e "habitué/e" estune personne qui vient x fois par semaine, par mois), soit de critères liés à
3 Voir annexe IV.
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l'intensité du lien ou de la prise en charge (Tandem parle à ce propos d'uneprise en charge "suivie"; pour le Centre St Martin il s'agit de "personnes entraitement").
Ces deux types de définition éclairent indirectement le type de prestationsproposées. En effet, pour les structures qui proposent de l' accueil, les "habitué/es"
sont les personnes qui viennent avec une certaine régularité. Pour les structuresqui proposent un suivi plus structuré, la définition des "habitué/es" est
directement liée à la prise en charge et concerne donc toutes les personnes.
L'existence d'"habitué/es" dans les structures soulève une autre question, à savoirla limite entre l'accueil et la prise en charge. Cette question met le doigt surl'existence d'une zone de flou, à cheval entre l'accueil et le travail social plus
"traditionnel" (gestion de budget, recherche de logements).Selon les prestations proposées, pour certaines structures il apparaît que la limite
entre accueil et prise en charge est claire. Cependant, pour d'autres, la limite entreces deux types de prestations n'est pas facile à délimiter pour plusieurs raisons.
Premièrement, il est extrêmement difficile de déterminer où s'arrête l'accueil et oùcommence la prise en charge. Deuxièmement, si l'on considère que l'un desobjectifs des structures seuil bas est de créer le lien, de le maintenir et de le
renforcer, jusqu'où l'intervention peut-elle être considérée comme du domaine del'accueil et quand devient-elle de la prise en charge?
L'existence de cette zone de flou a pour conséquence d'introduire de la confusiondans le dispositif concernant le respect des mandats. C'est-à-dire qu'il est parfois
difficile pour les équipes qui proposent de l'accueil de limiter leurs interventions,car la tentation d'en faire plus est très grande.
5.1.3 Age des personnes: fourchette et moyenne de l'âge
a) Aide à la survieLa fourchette d'âges mentionné va de 3 mois à 80 ans . Cependant, le Passage qui
mentionne un bébé4 de trois mois est une exception. Pour les autres structuresl'âge minimum se situe entre 15 et 18 ans. L'âge maximum des usager/ères est
élevé. Le Rel'aids (40 ans), Tandem (50 ans), Fleur de Pavé (55 ans) et le CentreSt Martin (60 ans) accueillent des personnes qui ont au maximum 60 ans. Lesautres structures signalent des âges allant jusqu'à 65-80 ans. Relevons que le
Centre St Martin prend en charge des mineur/es dès16 ans.
Les écarts d'âge sont tels que cela soulève plusieurs interrogations. Par exemple,quel type de demandes ont ces différentes personnes? A quelles problématiquessont confrontées les plus jeunes? Les plus âgées? Il serait également intéressant de
connaître les réponses données par les équipes à ces situations, surtout si on émetl'hypothèse que l'on n'accueille pas de la même façon une personne qui a 25 ans et
une autre qui a 65 ans. La moyenne de l'âge des personnes qui fréquentent lesstructures est estimée entre 25 et 35 ans.
4 Le fait de signaler la présence d'un nourrisson soulève la question de l'accueil des mères avec enfant(s).
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b) Occupation, insertion professionnelleDans ce domaine également, la fourchette d'âge des personnes qui fréquentent cesstructures est relativement important, même si les écarts sont moins nets que
précédemment (de 6 à 60 ans).
Trois structures accueillent des enfants (Pied à l'Etrier, Atelier de l'Eveil,
Bethraïm), les autres des jeunes à partir de 18 ans.
La moyenne de l'âge est de 35 ans pour Puissance L et le CEFIL. Cette moyennerelativement élevée se comprend par le fait que ces structures s'adressent à des
personnes qui ont déjà parcouru un certain chemin et qui sont en mesured'envisager la reprise d'une formation ou d'une activité professionnelle.
Pour compléter cette rubrique, d'autres points devraient être abordés. On pourraitpar exemple se demander si l'âge de l'intervenant/e joue un rôle ou encore si, à
l'interne des structures, la dimension de l'âge des usager/ères a été discutée. Lesmodalités de la cohabitation de toutes ces personnes dans des lieux communs
seraient également intéressantes (solidarité, animosité, conflits, …).
5.1.4 Proportion de femmes qui fréquentent les structures
Tableau 5.2:
Nom Proportion de femmes (%)Rel'aids 30
Soupe populaire 25
Marmotte 13
Sleep-In 15
Pastorale de la Rue 40Centre St Martin 40
Le Passage 40
Point d'Eau 30
Parachute 10 à 25
Trampoline 50
Atelier Caritas /
Puissance L 30
Pied à l'Etrier 50
Atelier l'Eveil 60
Berceau Atemporel 50
CEFIL 50
Ateliers du Relais 22
Bethraïm 40
Fleur de Pavé 100
Tandem 92
a) Aide à la survie
On constate des proportions de femmes très différentes selon la structure. Sixstructures comptent entre 10 et 30% d'usagères (Marmotte, Sleep-In, Parachute,Rel'aids, Soupe populaire, Point d'Eau). Trois structures comptent 40% d'usagères
(Pastorale, Centre St Martin, Passage).
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Les trois structures d'hébergement comptent peu de femmes (Marmotte, 13%;Sleep-In, 15%; Parachute, 25%).
Fleur de Pavé et Tandem sont des associations qui ont pour population-cible lesfemmes; cela explique qu'elles accueillent presque exclusivement des usagères.
b) Occupation, insertion professionnelleBien qu'il existe des différences entre les structures, les écarts entre nombre de
femmes et d'hommes sont cependant moins importants que dans le domaine del'aide à la survie: de 22% de femmes aux Ateliers du Relais5 à 60% à l'Atelier de
l'Eveil. Quatre structures estiment à 50% la proportion de leurs usagères.Des études6 portant sur la présence des femmes dans les structures d'aide ont misen évidence les difficultés spécifiques auxquelles elles sont confrontées. Ces
études ont également établi une corrélation positive entre la fréquentation d'unestructure par des femmes et la présence de femmes dans les équipes
professionnelles. Dans le cas présent, nous ne disposons pas de donnéessuffisantes pour aller plus avant dans cette question. Néanmoins, nous constatons
que la proportion de femmes dans les structures d'hébergement est relativementfaible.
5.1.5 Proportion de personnes toxicodépendantes; autresproblématiques rencontrées
Ce chapitre est le seul à faire apparaître de façon spécifique la population
toxicomane.
Tableau 5.3:
Nom Proportion de personnestoxicodépendantes (%)
Problématiques non liées à la dépendance
Rel'aids 70 l'entourage d'une personne préoccupé par une consommation récréativeou abusive; manque de projet; inoccupation; solitude; sida
Soupe populaire 1 tiers marginalisation, isolement, précarité financière
Marmotte 25-40 marginalisation par choix pour les habitués, rupture familiale ou de
couple, réfugiés, moyens de transports absents ou "loupés", fugues,
logement à bon compte
Sleep-In 30 troubles psychiques; problèmes sociaux-économiques (emploi
logement); volonté de ne pas s'insérer dans un monde qui n'a que de la
poudre aux yeux à offrir
Tandem 30 rupture avec les services d'aide existant, désinsertion, problèmes
financiers, conjugaux
Pastorale de la Rue 50 pauvreté, alcool, logement fragile, prostitutionCentre St Martin 99 joueur pathologique, graves problèmes psychiatriques, personnes en
situation illégale
Le Passage 50 désinsertion, précarité, alcoolisme, problèmes psychiatriques
Fleur de Pavé 50 problèmes liés à l'exercice de la prostitution (problèmes de sécurité,financiers, stigmatisation, difficile accès aux droits)
Point d'Eau 10 majorité sans domicile fixe
Parachute 75 solitude, désinsertion sociale, pauvreté, problèmes psychiatriques,
alcoolisme
5 Ce qui peut s'expliquer par le fait que les activités professionnelles proposées par les ateliers du Relais sont
principalement socialement identifiées comme étant masculines.6 Femmes, dépendances, Perspectives, M.-L. Ernst, I. Rottenmanner, Ch. Spreyermann, sur mandat del’Office fédéral de la santé publique (OFSP), mars 1995. Point de vue sur les toxicodépendances des femmes
en Suisse romande, Groupe de travail Femmes, dépendances, juillet 1998.
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Nom Proportion de personnestoxicodépendantes (%)
Problématiques non liées à la dépendance
Trampoline / /
Atelier Caritas 10 précarisation, solitude
Puissance L 90 dépression; difficulté à trouver un emploi
Pied à l'Etrier 38 troubles psychiatriques, psycho-affectifs, abus sexuels, handicaps
mentaux, séropositivité
Atelier l'Eveil 50 solitude, dépression, problèmes psychiques, fin chômage
Berceau Atemporel 20 dépression, problèmes psychologiques, maladies, chômage
CEFIL 10 dépression, isolement, rupture professionnelle, sociale ou familiale
Ateliers du Relais 53 dépression; pas de travail, de formation; sortie de prison; alcoolisme
Bethraïm 80 dépression, rupture sociale, troubles psychiatriques
a) Aide à la survieOn remarque de grandes différences entre les structures: de 10% de personnes
toxicodépendantes (Point d'Eau) à 99% (Centre St Martin). Le Rel'aids et leParachute en comptent environ 70%. Les autres structures accueillent pour moitié
une population toxicodépendante, pour moitié des personnes ayant d'autres
problématiques.
En ce qui concerne les problématiques non liées à la dépendance, les personnesqui travaillent dans les structures mentionnent principalement la marginalisation,
la précarité socio-économique, le sida, les problèmes psychiatriques, la solitude,l'absence de domicile.Qu'elles soient toxicodépendantes ou non, ces populations se retrouvent dans les
mêmes lieux au nom de leurs difficulté sociales et économiques.
b) Occupation, insertion professionnelleLà également, nous constatons une grande disparité entre les structures. Bethraïm
et Puissance L accueillent presque exclusivement des personnes qui sont ou quiont été toxicodépendantes et qui constituent leur population-cible, ce qui n'est pasle cas des autres structures de ce domaine.
En ce qui concerne les problématiques non liées à la dépendance, nous retrouvonsles mêmes éléments que précédemment, mis à part le chômage et la dépression
qui ne sont mentionnés que par les équipes des structures de ce domaine.
Au terme de cette partie, l'hétérogénéité du profil de la population qui utilise lesstructures du dispositif seuil bas est tout à fait confirmée. Que cela soit au niveau
de l'âge ou des thématiques rencontrées, les personnes travaillant dans lesstructures sont confrontées à des situations qui peuvent se révéler très différentes.
A partir de cette constatation, plusieurs questions pourraient être abordées avec leséquipes:
Ø Dans quelle mesure cette hétérogénéité rend-elle plus complexe le
travail social?
Ø L'hétérogénéité de la population induit-elle des demandes
hétérogènes? Qu'en est-il des réponses?
Ø Comment discute-t-on de ce type de problématique dans les équipes?
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5.2 Traces écrites sur les personnes qui fréquentent lastructure
La question de l'existence ou non de traces écrites nous paraît très importante, carselon la définition de l'offre à seuil bas de l'OFSP, aucune enquête administrative
n’est effectuée7 sur les personnes qui fréquentent les structures. L'absence
d'enquête administrative est un critère qui caractérise clairement l'accueil à seuilbas: d'une part, l'accueil ou la prise en charge ne relèvent pas d'un financementindividuel admis par un service placeur ce qui autorise un accès immédiat auxprestations; d'autre part, l'anonymat est garanti pour ceux et celles qui lesouhaitent.
Tableau 5.4 :
Nom Traces écrites Sous quelles formesRel'aids non mais travail de recherche-
action
Soupe populaire non
Marmotte oui fiches et livre de bord
Sleep-In oui statistiques par mois, livre
de bord (pour les incidents)
Tandem oui dossiers, statistiques
Pastorale de la Rue oui notes personnelles
Centre St Martin oui dossiers "officiels", dossier
de situations médicales
pour ce qui concernel'activité du médecin de rue
Le Passage oui livre de bord, fiche codée
secteur médical
Fleur de Pavé oui monitoring, livre de bord
(transmission des infos).Pas de dossier personnel,
seul les prénoms sont notés
Point d'Eau oui - non oui, pour les soins; non
pour les douches et lessives
Parachute oui cahier de transmission, PVdes colloques
Trampoline oui dossier
Atelier Caritas non dossier pour les ateliers
(nom, prénom, date denaissance, origine)
Puissance L oui dossier
Pied à l'Etrier oui rapport après chaque séance
Atelier l'Eveil oui nombre de repas
Berceau Atemporel non
CEFIL oui fiches d'inscription et de
réalisation
Ateliers du Relais oui fiche d'admission, suivi
régulier (entretiens)
Bethraïm oui parcours du jour et dossierselon les cas
7 Politique de la Confédération en matière de drogue ; des chiffres et des faits, OFSP, 1997, p. 21.
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Toutes les structures comptabilisent au minimum les personnes qui fréquententleur structure. Dans ces conditions, il serait peut-être opportun de mettre en placeun monitoring lausannois commun.
Au-delà du comptage du nombre de contacts ou d'usagers/ères, plusieurs
structures du groupe aide à la survie disposent de traces écrites sous une forme ou
une autre, livre de bord, cahier de transmission, présentées par les équipes commele moyen de transmettre des informations.
Dans le secteur occupationnel, on remarque une distinction claire entre deux
groupes. Le premier (Atelier Caritas, Berceau Atemporel, Atelier de l'Eveil)n'utilise pas d'informations écrites concernant les usagers/ères. Le second groupe,par contre, mentionne des dossiers, fiches d'inscription ou d'admission ou encore
"parcours du jour" (Trampoline, CEFIL, Pied à l'Etrier, Ateliers du Relais,Bethraïm) qui témoignent d'une prise en charge autour d'un contrat si minimum
soit-il. Cette ligne de partage que nous verrons se confirmer plus loin permet dedistinguer un premier groupe ancré essentiellement sur l'occupationnel et le
maintien du lien social alors que le second propose une démarche plusindividualisée proposant un engagement dans la durée (si courte soit-elle).
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5.3 Accès aux structures
La question de l'accès aux structures est également un point fondamental de la
définition de l'offre seuil bas de l'OFSP. Selon cette définition, il doit être simple,
conforme à la culture des toxicomanes, l’abstinence n’est pas posée comme
condition8.
5.3.1 Accès aux structures: rendez-vous, procédures, délaid'attente et motifs de refus d'accès
Tableau 5.5:
Nom Accès sansrendez-vous
Procédured'admission
Délai dans la prise encharge
Remarques
Rel'aids oui non
Soupe populaire oui non
Marmotte oui non
Sleep-In oui non
Tandem oui nonPastorale de la Rue non rendez-vous,
rencontres dans la
rue
non
Centre St Martin oui oui et non,
dépend de l'urgence
urgences: femmes enceintes;
adolescents; graves co-morbidité
psychiatrique ou somatique;
sorties de prison ou d'hôpital
Le Passage oui non
Fleur de Pavé oui non pas de prise en charge
individuelle, mais information,
conseil, orientation dans le réseau
Point d'Eau oui et non sur rendez-vous:
ostéopathes,
coiffeur, dentiste,podologue
oui, pour soins
infirmiers et évent.
pour lessives (max.30 min.)
max. 30 minutes
Parachute oui non
Trampoline oui non
Atelier Caritas oui pour participer
aux ateliers, une
inscriptionpréalable est
nécessaire
oui, non en fonction de la place disponible
Puissance L non entretienpréalable dans le
cadre du
chômage (ETS)
oui délai cadre chômage
Pied à l'Étrier non contact
téléphonique,entretien
motivationnel,
visite du lieu
non
Atelier l'Éveil oui, non mardi sur rendez-
vous, art thérapie
non
Berceau Atemporel oui
CEFIL oui oui env. 1 mois (situation d'urgence,
pas de délai)
Ateliers du Relais oui pour les cas
spéciaux, surrendez-vous par
téléphone
non si ateliers sont pleins, une
semaine
Bethraïm oui non
8 Politique de la Confédération en matière de drogue ; des chiffres et des faits, OFSP, 1997, p. 21.
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a) Aide à la survie Rendez-vous: dans toutes les structures9, les usager/ères sont accueilli/es sans
rendez-vous, sauf la Pastorale qui va rencontrer les personnes dans la rue.
Délai d'attente: pour toutes les structures, sauf le Centre St Martin, il n'y a pas de
délai dans la prise en charge. Au Centre St Martin, il dépend de l'urgence de lasituation. Sont considérées comme des situations d'urgences: les femmes
enceintes; les adolescents; les cas graves de co-morbidité psychiatrique ousomatique; les sorties de prison ou d'hôpital. Pour les autres situations, il y a undélai ou une réorientation.
Globalement, on peut dire que l'accès aux structures est très souple et qu'il
correspond aux critères du seuil bas de l'OFSP.
b) Occupation, insertion professionnelle Rendez-vous: Puissance L et le Pied à l'Etrier accueillent des personnes sur
rendez-vous. L'Eveil a un double système: pour l'Atelier, pas de rendez-vous; pour
l'art thérapie, il faut prendre rendez-vous, car cette activité implique un suivi, unengagement sur plusieurs séances. Pour les autres structures, l'accès se fait sans rendez-vous.
Procédures d'admission: différentes formes sont mentionnées: contacts
téléphoniques, entretiens motivationnels et visites des lieux (Pied à l'Etrier); pourparticiper aux Ateliers inscription préalable (Atelier Caritas); entretiens préalablesdans le cadre du chômage (Puissance L).
Délai d'attente: Atelier Caritas, en fonction de la place disponible; CEFIL,
environ un mois de délai d'attente, mais si la situation est urgente, pas de délai;Ateliers du Relais, si les ateliers sont pleins, une semaine.
Le délai d'attente met en évidence deux cas de figure: dans le premier cas, la
structure est débordée et n'a plus de place pour accueillir une nouvelle personne.Dans le second cas, la nécessité d'un rendez-vous est liée à une future prise encharge. En ce sens, la mise en place d'une démarche individualisée avec
l'usager/ère s'inscrit en aval du champ précis de l'aide à la survie.
5.4 Prestations proposées dans les structures
Dans le cadre de cette recherche, nous avons fait l'inventaire des prestations proposées par les structures du dispositif. Cette démarche nous paraît d'autant plus
nécessaire que de nombreuses imprécisions existent à propos de l'éventail et du
contenu des prestations au sein même du réseau.
9 A Point d'Eau, des rendez-vous doivent être pris pour des prestations spécifiques: soins dentaires, soins
infirmiers, ostéopathie, podologue et coiffeur. L'accès aux douches et aux lessives est sans rendez-vous.
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Dans la fiche technique, nous avons distingué cinq types de prestations . Il estrelativement fréquent que plusieurs structures proposent les mêmes prestations.
Nous pensons qu'il n'est pas pertinent de parler de la répétition des mêmesprestations en terme de redondance; car la caractéristique de ces structures est,
entre autres, l'importance que revêt la création d'un lien avec les usager/ères. Or,
c'est souvent à l'occasion d'une discussion autour d'un café, d'un repas ou d'uneactivité que les conditions pour créer ce lien sont les plus favorables.
5.4.1 Prestations matérielles (café, matériel d'injection,préservatifs, repas, "fringuerie", douches, lessives,nuitées, dépannages financiers, autres)
Tableau 5.6:
Nom Café Mat.linject.
Préserv. Repas Frin-guerie
Douche Lessive Dépan-nage
financier
Autres
Rel'aids oui oui
Soupepopulaire
oui oui oui oui parfois gratuit
pour
petites
factures
Marmotte oui oui oui oui,
payant10
Sleep-In oui11 oui oui oui oui oui non brosse àdents,
rasoir,
lecture;
payant:
cigarettesTandem oui parfois
Pastorale dela rueCentre StMartin
oui oui oui oui oui rarement
Le Passage oui oui oui oui oui
Fleur dePavé
oui oui oui oui oui,
pour la
toilette
intime
matériel
infor-
mation,
lubrifiant
Point d'Eau oui,
sous-
vêtements
oui oui
Parachute oui oui oui oui oui oui
Repas dumercredi àSt Laurent
oui oui évtlment
10 Compris dans le prix dans de la nuitée, qui est de Fr. 5.-.11 Les prestations matérielles mentionnées sont comprises dans le prix de la nuitée, qui est de Fr. 5.-.
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Nom Café Mat.inject.
Préserv. Repas Frin-guerie
Douche Lessive Dépan-nage
financier
Autres
Trampoline oui
AtelierCaritas
oui oui oui
gratuit et
payant
oui,
pour les
usagers
des ani-mations
oui, idem oui, idem
Puissance LPied àl'Etrier
oui oui équipe-ment
pour faire
du cheval
oui payant,séjour,
randonnée
Atelierl'Eveil
oui oui matériel
pour créer
BerceauAtemporel
oui oui matériaux
pour
création
CEFIL oui oui oui
Ateliers du
Relais
oui,
payant
oui oui,
payant
oui
Bethraïm oui oui parfois oui oui
5.4.2 Prestations relationnellesLa question du type de relation dans le travail social à seuil bas est une question
de fond. A l'occasion de l'élaboration du "Répertoire pour un réseau vaudois",nous avions constaté que les structures se présentent avant tout par le biais deprestations relationnelles. Pour en savoir plus, nous avons demandé aux équipes
de choisir les trois prestations relationnelles qui qualifient le mieux leurstructure à partir d'un choix de huit prestations, reprises textuellement des termes
cités dans le Répertoire: accueil, écoute, suivi, soutien, orientation, appui,accompagnement, renforcement du réseau de l'usager. Dans un deuxième temps,il était demandé aux professionnel/les de décrire le contenu des termes qu'ils/elles
avaient choisis. Cette question a donné peu de résultats: beaucoup de non-réponses, définitions trop vagues pour être commentées, raison pour laquelle nous
n'en faisons pas état.
Tableau 5.7:
Nom Accueil Ecoute Suivi Soutien Orient. Appui Accomp. Réseau AutresRel'aids oui oui oui
Soupepopulaire
oui oui oui
Marmotte oui oui oui
Sleep-In oui oui oui
Tandem oui oui oui
Pastorale de laRue
oui oui oui
Centre StMartin
et
orientat.
oui trtment
Le Passage oui oui oui
Fleur de Pavé oui oui oui
Point d'Eau oui oui oui
Parachute oui oui oui
Repas du
mercredi à StLaurent
oui oui question
liée à lafoi, la
religion
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Nom Accue il Ecoute Suivi Soutien Orient. Appui Accomp. Réseau AutresTrampoline oui oui oui
Atelier Caritas oui oui oui oui
Puissance LPied à l'Etrier oui oui oui thérapie
aveccheval
Atelier l'Eveil oui oui oui
BerceauAtemporel
oui oui oui oui
CEFIL oui oui oui
Ateliers duRelais
oui oui oui
Bethraïm oui oui oui
5.4.3 Prestations sanitaires (soins somatiques de base etsoins dentaires)
Dans la fiche technique, nous n'avons pas été suffisamment claires, ayant omis de
demander aux équipes ce qu'elles entendaient pas soins somatiques de base. D'où
une certaine ambiguïté dans les réponses. Nous pensons que plusieurs équipes ontinclus dans cette catégorie ce que l'on pourrait considérer comme une "pharmaciede base".Sur l'ensemble des structures rencontrées, six proposent des soins somatiques de
base. Il s'agit du Sleep-In, du Centre St Martin, du Passage, de Fleur de Pavé, dePoint d'Eau et de Bethraïm. Seul Point d'Eau propose précisément des soins
dentaires.
5.4.4 Prestations sociales (recherche de logement,déménagement, gestion de budget, aide administrative,
accompagnement dans d'autres services)Nous avons cherché à préciser et à décomposer l'intervention sociale en actes"techniques" pour en préciser l'éventail.
Tableau 5.8:
Nom Rech.logmt
Gest. budg. Aideadminis.
"Alleravec"
Déménager Autres
Rel'aids oui oui oui oui oui
Soupe populaire oui exceptionnel
MarmotteSleep-In oui présence
accompagnatricesociale
Tandem oui oui oui oui
Pastorale de la Rue oui oui
Centre St Martin oui oui oui oui
Le Passage oui oui oui
Fleur de Pavé oui orientation vers
autres structures
Point d'EauParachute oui oui oui oui oui
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Nom Rech.logmt
Gest. budg. Aideadminis.
"Alleravec"
Déménager Autres
Trampoline oui
Atelier Caritas oui oui oui oui oui
Puissance LPied à l'Etrier oui orientation, stage pré-
professionnel
Atelier l'EveilBerceau AtemporelCEFIL parfois sur demande
Ateliers du Relais oui, non oui, non oui contacts avec d'autres
structures et contacts
professionnels
Bethraïm oui oui oui oui oui nettoyage
appartement
a) Aide à la survieLe Rel'aids et le Parachute proposent à leurs usager/ères toutes les prestations
que nous avons mentionnées.
Aller avec les usager/ères dans d'autres services est la prestation la plus choisie
(seuls Point d'Eau, la Marmotte et le Sleep-In ne l'ont pas mentionnée).
La recherche de logement est une prestation proposée par cinq structures: leRel'aids, Tandem, le Centre St Martin, le Passage, le Parachute.
Le déménagement, proposé par trois structures, est la prestation qui représente uncran supérieur dans l'accompagnement, dans le sens où il s'agit d'aider
concrètement une personne à "porter ses affaires".
L'aide administrative est proposée par six structures: le Rel'aids, Tandem, la
Pastorale, le Centre St Martin, le Passage, le Parachute.
Une part importante des personnes qui fréquentent les structures seuil bas sontdéjà suivies par des travailleurs sociaux (service social de la Commune, SPJ,Patronage, Tuteur général). Il serait utile de mieux identifier en quoi consiste
l'appui administratif dispensé par les structures du dispositif seuil bas de manière àmettre en évidence la somme de travail d'accompagnement qu'implique un
"simple" objectif administratif. C'est l'acquisition de compétences socialesélémentaires qui serait alors en jeu, la démarche d'accompagnement administratif
ayant fortement une visée socio-éducative. La recherche de logement, tout commela gestion de budget relève du reste des mêmes problèmes. Mieux clarifier en quoiconsiste le travail administratif permettrait éventuellement de dégager des
compétences, des spécialisations de certaines structures.
b) Occupation, insertion professionnelle
Bethraïm et l'Atelier Caritas proposent toutes les prestations que nous avonsmentionnées.
Pour les autres structures, les prestations proposées sont réparties comme suit: lesAteliers du Relais proposent de l'aide pour les déménagements et des contacts
avec d'autres professionnel/les. Le Pied à l'Etrier propose de l' accompagnement (aller avec) et de l'orientation vers des stages pré-professionnels. Trampoline
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propose de l'aide administrative. Le CEFIL propose parfois ces prestations, maisuniquement sur demande.
Puissance L, l'Atelier de l'Eveil et le Berceau Atemporel ne proposent aucune desprestations mentionnées.
5.4.5 Prestations dans le domaine de l'insertion sociale etprofessionnelle (ateliers de travail, activités manuellesou artistiques, activités sportives, activités culturelles,activités de groupe, bilans socio-professionnels,recherche d'emploi, cours)
Tableau 5.9:
Nom Ateliertravail
Activitésmanuelle
s
Sport Culturel Activitésgroupe
Bilansocio-profes.
Rech.emploi
Cours Autres
Rel'aids travail enréseau
Soupepopulaire
oui
Marmotte oui
Sleep-InTandemPastorale dela Rue
oui parfois céléb.
temps de
prièrechaque
dim.
Centre StMartin
oui oui oui oui
Le Passage oui oui oui oui oui
Fleur dePavé
tentative
sans
suite
(auto-
défense)
Point d'EauParachute via
Berceau
Atemp.
via Sport'
Ouverte
oui oui oui oui
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Nom Ateliertravail
Activitésmanuelle
s
Sport Culturel Activitésgroupe
Bilansocio-profes.
Rech.emploi
Cours Autres
Trampoline oui oui
AtelierCaritas
oui oui oui oui oui oui oui selon
besoin
indiv. :
français,infmtque
Puissance L oui oui non non oui oui oui tech.
rech.
d'emploi,
infmtque
Pied àl'Etrier
oui oui oui cons-
cience
corpor.
au sol, à
cheval
Atelierl'Eveil
oui oui oui oui apprent.
de techn
artistit.
BerceauAtemporeloui oui oui oui
CEFIL oui,
occasion.
oui oui oui oui oui infmtque
journal,
groupe
femmes
Ateliers duRelais
oui oui oui oui oui conn.génér.,
appui
techn.,
littérat.
Bethraïm oui oui oui oui oui
Mis à part Tandem, le Sleep-In, le Rel'aids et Point d'Eau, les autres structuresproposent à un titre ou à un autre une activité sportive, culturelle ou de groupe.
Ceci est particulièrement vrai pour le Passage et le Parachute où il s'agit utiliserl'espace-temps de l'accueil pour tisser le lien à travers des activités collectivesainsi que pour le Centre St Martin, dans le cadre des prises en charges.
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5.4.6 Prestations spécifiques pour les femmes ou répondant àune demande des usager/ères
Tableau 5.10:
Nom Prestations spécifiquespour les femmes
Prestationsspécifiques pour les
hommes
Prestations répondant àune demande des
usager/èresRel'aids groupes de parents,
réunions de communes
Soupepopulaire
MarmotteSleep-In chambre femmes cigarettes, consignes,
changement horaire
(horaire hiver)
TandemPastorale de laRueCentre St
Martin
groupe mère/enfants, liaison
avec la maternitéLe Passage
Fleur de Pavé équipe féminine
d'intervenantes. Usagères du
bus, de par sa localisation,
que des femmes
Mise en place du bus de
FDP, création d'une
commission juridique
Point d'Eau
Parachute orientation vers desstructures de post cure
Trampoline
Atelier Caritas atelier textile, atelier créatif atelier bois, chantier de
travail divers, atelier
créatif
animations culturelles,
sorties, atelier créatif
Puissance L
Pied à l'Etrier thérapie mère-enfant,orientation des femmes
victimes d'abus sexuels
continuité etperfectionnement dans le
domaine équestre et
canin
Atelier l'Eveil
BerceauAtemporel
au gré des demandes
réalisations de travaux
particuliers
CEFIL groupe femmes, atelier
d'écriture
atelier écriture
Ateliers du
RelaisBethraïm week-end mère-enfants week-end mère-enfants
Parmi les prestations destinées aux femmes, on distingue des lieux spécifiques
(chambre femmes), des groupes mère-enfants, des ateliers créatifs ou detravail pour les femmes.
On distingue également plusieurs types de prestations répondant à une demande
spécifique des usager/ères, comme la mise en place de groupes de paroles,l'aménagement de prestations pratiques (lecture, service de consigne pour les
affaires des usager/ères), l'organisation de prestations culturelles ou de loisirs .
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5.5 Aide à la survie et réduction des risques: positiondes structures
La notion d'aide à la survie et de réduction des risques définit une population-cible (usager/ères de drogues en situation sociale et sanitaire à haut risque) et un
objectif (diminuer les risques liés à la consommation abusive, augmenter leschances de se sortir de la drogue par la suite). Dans cette perspective, on peutconsidérer le concept d'offre à bas seuil comme l'un des moyens d'atteindre cetobjectif puisqu'il suppose un accès simple aux prestations. On peut donc imaginer
que si une structure s'inscrit dans le champ de l'aide à la survie et de la réductiondes risques, elle se positionnera également dans le bas seuil.
C'est pour cette raison que nous avons demandé aux équipes de se situer parrapport aux concepts de réduction des risques, aide à la survie et offre à bas seuil tels que définis par l'OFSP.
Une des questions de l'étude, en effet, était de clarifier si, et au nom de quels
critères, les structures identifiées par Rel'ier se reconnaissent une appartenance àce champ d'intervention et dans quelle mesure il fallait modifier notre liste.Comme nous allons le voir, les tableaux montrent une cohérence dans la façon
dont les structures se localisent ou non dans ce champ, confirmant en quelquesorte le sens des données récoltées précédemment.
5.5.1 Définition de la réduction des risques et aide à la survieselon l'OFSP
« La réduction des risques et l’aide à la survie concernent les personnes qui consomment actuellement des drogues. Il s’agit
d’assister ces personnes pendant la phase de dépendance, de les
suivre et de les soutenir, afin de leur permettre de traverser
cette phase à haut risque dans un état de santé aussi bon que
possible et la meilleure intégration sociale possible, et
d'augmenter ainsi leurs chances de se sortir de la drogue par la
suite ».12
Deux idées traversent cette définition: la notion d'assistance et celle de phase à
haut risque. Condensée à l'extrême, elle pourrait se résumer à "secours à
personne en danger".
12 Politique de la Confédération en matière de drogue ; des chiffres et des faits, OFSP, 1997, p. 21.
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Tableau 5.11:
Nom Votre structurecorrespond-elle àcette définition?
Pourquoi?
Rel'aids oui Absence d'exigences; on travaille sur les lieux de vie des
personnes
Soupe
populaire
oui Distribution de seringues et de nourriture, soutien psycho-social
et physiqueMarmotte oui Des seringues usagées sont trouvées; appel d'un médecin ou d'une
ambulance en cas de crise, overdose; distribution gratuite de
préservatifs
Sleep-In oui Pas de consommation à l'intérieur, mais tolérance par rapport à la
consommation, "nous ne la condamnons pas". Dialogue ouvert
sur les pratiques de consommation
Tandem oui Pour la population toxicomane qui consulte
Pastorale de laRue
oui Remise de seringues; orientation vers les soins
Centre StMartin
oui L'ensemble des activités participent à la réduction des risques et
aide à la survie
Le Passage oui Distribution de seringues
Fleur de Pavé oui Bus accueil et de prévention (informations et distribution de
matériel seringues et préservatifs); non-jugement; travail surl'estime de soi; orientation dans le réseau si demande
Point d'Eau oui Pas d'exigence à l'entrée
Parachute oui /
Trampoline non /
Atelier Caritas oui/non Essentiellement dans le domaine de la réinsertion professionnelle
Puissance L non /
Pied à l'Etrier oui Rétablir une continuité dans la trajectoire de vie et proposer une
maintenance sociale
Atelier l'Eveil oui Soutien individuel et par le groupe; possibilité de reprendre
confiance au travers d'une activité
Berceau
Atemporel
oui Permet d'être hors de la rue, de s'accrocher à un travail manuel ou
personnelCEFIL non /
Ateliers duRelais
oui Reprise de vie active
Bethraïm oui Présence dans la rue; soutien moral et activités adaptéesrenforçant la confiance en soi; prévention de la rechute;
permanence téléphonique les week-ends pour les habitués
Les 11 structures que nous avons identifiées comme faisant partie de l'aide à lasurvie et de la réduction des risques confirment leur appartenance à ce domaine
d'intervention.On distingue deux niveaux d'arguments: le premier concerne la remise de matériel
(seringues et préservatifs) et rejoint le critère de réduction des risques sanitaires;le second met en avant l'acceptation de la consommation (tolérance, pas de niveaud'exigence) indiquant par là clairement une attitude d'acceptation de la population
considérée, ici et maintenant.
Ce n'est pas un hasard si les réponses du groupe occupation, insertion
professionnelle sont moins homogènes: de l'offre d'accueil médiatisée par uneactivité, à une prestation d'insertion professionnelle, l'éventail des niveaux
d'exigence vis à vis des usager/ères est très différencié. Toutefois, si l'on compareles données de ce tableau avec celles des traces écrites (5.2.) et de l'accès (5.3), onconstate une cohérence dans les logiques d'action des structures prises
séparément. Nous relevions dans le point 5.2. une ligne de partage entre unpremier groupe ancré essentiellement sur l'occupationnel et le maintien du lien
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social alors que le second propose une démarche plus individualisée impliquantun engagement dans la durée (si court soit-il). On peut faire deux remarques:
Ø D'une part, cette ligne de partage se confirme avec trois structures sedéfinissant clairement en dehors de ce champ (CEFIL, Puissance L,
Trampoline);
Ø D'autre part, celles qui confirment leur appartenance à ce champ le font aunom d'une argumentation très différente du groupe précédent. En effet, des
termes comme reprendre la vie professionnelle, reprendre confiance,
prévenir la rechutes'inscrivent dans un autre cadre temporel qui se
projette dans l'avenir
5.5.2 Définition de l'offre à seuil bas de l'OFSP
« L’accès à ces offres est simple, conforme à la culture destoxicomanes, l’abstinence n’est pas posée comme condition,
aucune enquête administrative n’est effectuée et cette offre est à
bas prix ou gratuite».13
Tableau 5.12:
Nom Votre structurecorrespond-elleà cettedéfinition?
Pourquoi?
Rel'aids oui Accessibilité; "aller vers"; absence d'exigences
Soupepopulaireoui Présence dans la rue, on accepte la personne là où elle en est
Marmotte oui Abstinence non demandée, mais non-consommation; accès
aux services de la Marmotte (5.- bon marché) ou bons de laville de Lausanne
Sleep-In oui Pas de formalités d'admission; anonymat; gestion de
l'exclusion particulière (nous ne tenons pas compte desrécidives)
Tandem oui Pour la population toxicomane qui consulte
Pastorale de laRue
oui Pas de critères d'exclusion (sauf deal, consommation et
violence)
Centre StMartin
oui/non Non, parce que dossier. Oui, parce que certains patientspeuvent rester anonymes pour des soins somatiques de base;
l'abstinence n'est pas une condition de base à la poursuite d'une
prise en charge; le paiement des factures n'est pas unecondition à la poursuite du traitement
Le Passage oui Exigence minimale de base: pas de violence, pas de deal, pas
de consommation
Fleur de Pavé oui Ouvert à toute personne qui se prostitue; seules exigences (pasde trafic, de consommation dans le bus, aucun dossier,
anonymat, offre gratuite)
Point d'Eau oui Pas d'exigence à l'entrée
Parachute oui /
13 Politique de la Confédération en matière de drogue ; des chiffres et des faits, OFSP, 1997, p. 21.
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Trampoline non /
Atelier Caritas oui Ne pas exiger de dossier; définir des objectifs de cohabitation
ensemble
Puissance L non /
Pied à l'Etrier oui Transport depuis Lausanne; relation avec l'animal accessible;
seule condition: pas de violences physiques; prestation du
catalogue pour bénéficiaires du RMR
Atelier del'Eveil
oui Ouvert à tous
BerceauAtemporel
oui Accueil à tous; sans dossiers ni questions
CEFIL oui Tout le monde est admis
Ateliers duRelais
oui Possibilité de contacts minimum sans aucune formation
Bethraïm oui Activités gratuites; aucune enquête; abstinence pas exigée;activités adaptées à chacun
a) Aide à la survie
Les arguments mentionnés par les structures sont l' absence d'exigences, descritères minimaux d'accès, l'abstinence non demandée.Seul le Centre St Martin nuance sa réponse, car des dossiers sont tenus sur les
patients dans le cadre des traitements.
b) Occupation, insertion professionnelleComme précédemment, Puissance Let Trampoline disent ne pas correspondre àla définition du seuil bas de l'OFSP. Ce fait confirme les observations que nous
avons faites en ce qui concerne les prestations que ces deux structures proposent.Il apparaît en effet clairement que celles-ci sont d'un seuil d'accès plus élevé que
les autres structures de ce domaine.
Dans ces conditions, on peut affirmer que ces deux structures n'appartiennent pas
au dispositif seuil bas, car leur seuil d'accès peut être qualifié d'intermédiaire etqu'elles s'adressent à des personnes qui ne sont plus dans une logique desurvie mais de construction.Il faudra garder ce point à l'esprit lorsqu'il sera question des propositions decoordination.
L'écart de seuils très important entre les structures de l'occupationnel et celles de
l'insertion professionnelle montre que les structures de l'occupationnel ne peuventpas être considérées comme un "passage" vers l'insertion professionnelle.
5.5.3 Pour conclureLes indications que nous venons de commenter ne nous renseignent toutefois quesur la position dans ce secteur d'intervention. Elles sont du même ordre que lesdonnées factuelles récoltées dans les sous-chapitres précédents. Ainsi savons-nous
maintenant beaucoup plus précisément qui offre "quelles choses" (5.4) et dansquelles conditions (5.3). Mais nous avons aussi constaté à quel point il était
difficile de caractériser la catégorie de prestations que nous avons groupées dansle terme "relationnel" dont les contours, s'ils étaient clairs, nous renseigneraientmieux sur le comment des interventions.
Reste que les deux notions que nous venons de discuter (aide à la survie,
réduction des risques et seuil bas) ne sont qu'un premier cadre de référence, assez
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élémentaire: si l'objectif postulé (diminuer les risques liés à la consommationabusive, augmenter les chances de se sortir de la drogue par la suite), lapopulation concernée (usager/ères de drogues en situation sociale et sanitaire à
haut risque), le type de services proposés (hébergement, nourriture, distribution deseringues, accueil de jour, occupation), le cadre dans lequel ils s'inscrivent (accès
simple, gratuité) sont relativement clairs, les "façons de faire" pour atteindre cet
objectif sont, elles, plutôt opaques.
Ce déficit de définition n'est pas imputable aux structures, mais traduit une sortede "vide à combler" tout simplement parce que le champ de l'aide à la survie et de
la réduction des risques est encore relativement récent14. Le constat d'un manquede transparence du dispositif qui était un des motifs à l'origine de l'étude (chapitre2) tout comme la difficulté d'identifier les structures les unes par rapport aux
autres (6.2) en sont une illustration significative. Nous reprendrons ces questionsdans les chapitres 8 et 9.
14 On notera la différence très nette avec le secteur résidentiel qui s'inscrit dans une tradition de pratiques qui
remonte au début des années 1970. Les concepts de prise en charge que chaque institution se doit aujourd'huide communiquer à l'extérieur permettent de les identifier les unes par rapport aux autres et de mieux
distinguer qui fait comment, au nom de quels critères.
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6. Fonctionnement du dispositif: analyse des entretiens
Nous avons mené 21 entretiens auprès des structures du dispositif seuil bas actif
en ville de Lausanne, ainsi qu'un entretien avec un représentant de la Policemunicipale et un inspecteur de la Brigade des stupéfiants. Rappelons que l'objectif
des entretiens est de mettre en lumière les contacts qui existent actuellement entre
les structures du dispositif. Les entretiens se sont déroulés entre mi-mai et débutseptembre 1999.
Nous avons volontairement attendu la fin de l'été pour rencontrer l'équipe du
Passage (dernier entretien qui a eu lieu le 2 septembre), car l'inauguration de cettestructure datant de mai 1999, il était important de lui laisser le plus de tempspossible pour s'installer, mettre en place des activités et se faire connaître aussi
bien des usager/ères que des structures du dispositif.
La grille d'entretien est composée de trois parties:
Première partie1. Pour commencer l'entretien, nous avons demandé aux personnes1
travaillant dans les structures de nommer les structures, services ouinstitutions avec lesquelles elles ont été en contact dans un passéproche2. Cette énumération a permis d'avoir une vision générale despartenaires les plus sollicités, ainsi que le tableau des domaines où chaque
structure s'inscrit selon son orientation et son champ d'action;
2. Puis, nous nous sommes plus précisément intéressées aux rapports queles équipes entretiennent avec les structures actives dans le domainedes toxicodépendances. Nous leur avons présenté une liste écrite3
groupant des structures des domaines de l'aide à la survie-réduction desrisques, de l'occupation-insertion professionnelle, des traitements de la
dépendance (médical et thérapeutique), ainsi que des traitementsrésidentiels, sevrage et désintoxication.Pour chaque structure, nous avons cherché à déterminer la nature du
contact (autour de l’usager, réunion interprofessionnelle), la fréquence du
contact , ainsi que l'origine du contact (c'est-à-dire, qui a sollicité qui?).
Nous avons également souhaité mettre en évidence les difficultés (internesou externes aux institutions) rencontrées lors de ces contacts. Lorsqueparfois certaines équipes n'ont pas eu de contact avec l'une ou l'autre des
structures mentionnées (principalement car les domaines d'interventionsont trop différents), nous avons cherché à connaître le degré de
connaissance (prestations, horaires) que les équipes ont de ces structuresqui n'appartiennent pas à leur réseau de partenaires;
3. Par la suite, nous avons demandé aux équipes si elles ont le sentiment queleur structure était bien identifiée par les autres partenaires;
1 Nous avions précisé que, dans la mesure du possible, nous souhaitions rencontrer des personnes qui
travaillent en contact direct avec des usager/ères, et si possible, plusieurs membres de l’équipe. Cette
consigne a été suivie par toutes les structures.2 Initialement, nous avions fixé comme limite dans le temps les deux derniers mois ; or il s'est révélé que latemporalité a été difficile à cerner si bien que nous avons élargi ce critère à ces derniers temps .3 Voir Annexe III.
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4. Le dernier point concerne le GIR4. Vu que la plupart des structuresassociées à cette recherche en sont membres, nous avons abordé desquestions autour de son utilité, de son maintien, de son éventuel
réajustement, de ses objectifs et plus globalement, de son avenir.
Deuxième partie1. Nous avons demandé aux équipes de présenter une ou deux situations
d’accompagnement de personnes toxicodépendantes qui les ontamenées à travailler avec d'autres partenaires du réseau. Cette approche a
certainement favorisé la présentation de situations non ordinaires (cellesdont "on se souvient"), mais d'autre part, cela a permis d'illustrer la façonde procéder et les spécificités de chaque structure;
2. Sur la base des situations mentionnées, il a été possible d'aborder la
question de la gestion quotidienne de la confidentialité.
Troisième partie1. Nous avons demandé aux équipes quelle reconnaissance en temps et en
argent leur structure leur allouait pour des activitésinterprofessionnelles (par exemple, participation à des réunions,colloques ou encore temps de restitution des informations aux collègues);
2. Nous nous sommes ensuite intéressées aux pratiques de chaquestructure par rapport aux usager/ères qui parlent de façon critiquedes autres structures;
3. Finalement, l'entretien se terminait par une courte discussion autour de lacollaboration, de ses avantages, de ses inconvénients, de la satisfaction
par rapport à la situation actuelle, des améliorations qui pourraient êtreapportées au fonctionnement du dispositif actuel.
Traitement des donnéesLes entretiens se sont toujours déroulés en présence de deux collaboratrices deRel'ier, sauf une exception lors de l'entretien avec l'équipe de Fleur de Pavé. Eneffet, pour des raisons de proximité, cet entretien a été mené par Mme Th.
Huissoud, de l'IUMSP que nous remercions, et une collaboratrice de Rel'ier.Pendant qu'une personne menait l'entretien, l'autre relevait les points principaux
de la discussion. Les entretiens ont, dans la mesure du possible, toujours étéimmédiatement suivis par la rédaction des notes prises lors de la rencontre. Cescomptes–rendus ont toujours été corrigés et complétés par l'équipe de Rel'ier (en
cas de besoin à l'aide des cassettes).
Ce chapitre propose une analyse des entretiens. Il présente, par thèmes, lasynthèse des données réalisée par une analyse transversale des entretiens.
Avant de poursuivre, nous tenons à remercier les équipes qui, dans presque tous
les cas, nous ont rapidement accueilli, malgré un emploi du temps des plus chargé.
4 Il s'agit du Groupe des Intervenants de Rue.
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Nous avons également pu bénéficier d'un accueil le plus souvent positif, souventaccompagné d'un café et de biscuits.
6.1 Contacts entre les structures
En préambule, nous pouvons dire que les équipes entretiennent de nombreuxcontacts que cela soit à fin d'information, d'orientation, autour d'une situation oudans le cadre de réunions de réseau. Nous avons identifié dans le dispositif actuelplusieurs types de contacts. Il peut s'agir de contacts uniques (une rencontre à
l'occasion d'une inauguration), épisodiques (trois rencontres en cinq ans àl'occasion de colloques), ou encore suivis (autour de la prise en charge d'une
personne).
La possibilité d'établir des contacts avec d'autres équipes est directement liée aunombre de personnes qui travaillent dans une structure. En effet, dans lesstructures qui ne comptent qu'une ou deux personnes, entreprendre des contacts
réguliers et soutenus devient une charge qui peut être trop lourde dans un emploidu temps déjà chargé.
En ce qui concerne les contacts entre les structures, plusieurs éléments doivent
être soulignés:
1. En terme de partenariat, il apparaît clairement que les structures dudomaine de l'occupationnel, insertion professionnelle ont des réseauxde partenaires propres qui correspondent à la spécificité de leur domaine
d'interventions (ORP ou associations actives dans la formation pouradultes).De plus, ce domaine apparaît comme peu visible et fragmenté, les
connaissances autour des prestations occupationnelles proposées sontsouvent imprécises, voire lacunaires. Il n'est pas rare qu'une équipe du
domaine de l'aide à la survie ne connaisse qu'une partie des prestationsproposées dans une structure de cette catégorie; par exemple, le CEFIL estsurtout connu pour les cours d'informatiques, alors qu'il propose un choix
varié de prestations.Cette connaissance partielle limite les possibilités d'orientation vers les
structures proposant des prestations de l'ordre de l'occupationnel ou del'insertion professionnelle.
2. Aussi bien dans le domaine de la réduction des risques que dans celui del'occupationnel et de l'insertion professionnelle, la connaissance des autres
partenaires du dispositif se fait principalement à partir des contactsautour de l'usager/ère .Il est également apparu que les usager/ères représentent une sourceimportante d'informations (exactes ou inexactes) sur les prestations
proposées par les structures.
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3. Parmi les différents types de contacts que nous avons identifiés, nousavons constaté que des contacts plus réguliers existent entre structuresproposant des prestations matérielles dans le même domaine . C'est le
cas par exemple des trois structures qui proposent de l'hébergement: la Marmotte, le Sleep-In et le Parachute. On constate en effet que, au-delà
des conceptions philosophiques propres à chaque structure, les équipes se
connaissent, et connaissent avec précision les prestations proposées par lesautres structures. Ce qui représente une exception dans le dispositif actuel.
La même constatation peut être faite concernant le domaine créatif . A cepropos, il faut mentionner que depuis le début de cette recherche, l'Atelier
de l’Eveil et l'Atelier du Berceau Atemporel ont décidé de partager lemême local.Dans un autre registre, les structures qui appartiennent à la FondationMère Sofia (le Parachute, la Soupe populaire, le Berceau Atemporel)connaissent avec précision les prestations proposées par leurs partenaires
de la Fondation, et entretiennent des contacts suivis.4. Nous avons été frappées de constater le nombre de démarches (visites,
téléphones, stages) effectuées dans le dispositif à des fins d'information surles autres structures. Ces visites prennent du temps, temps qu'il estimportant de reconnaître institutionnellement. Parallèlement, nous
constatons que des changements interviennent rapidement dans le réseau(nouvelles structures, réorientation) ce qui a pour conséquence de rendrerapidement caduques les informations récoltées. En d'autres termes, les
démarches d'informations dans le réseau demandent beaucoup d'énergie etdoivent être périodiquement répétées.
Dans ces conditions, il est nécessaire de se demander comment optimiserles énergies individuelles? Comment envisager une mise à jourpériodique des connaissances du dispositif? Comment l'envisager
collectivement? (aussi bien au niveau des prestations proposées que desobjectifs des structures).
5. Nous avons à plusieurs reprises contribué à transmettre desinformations sur des structures, aussi bien au niveau de leurs objectifs
que des prestations qu'elles proposent.Cela illustre bien à quel point la question de la connaissance des
prestations et objectifs des partenaires est lacunaire; nous en reparleronsplus longuement lorsqu'il sera question de l'identification des structures.
6. Lors des entretiens, il est à plusieurs reprises apparu qu'une partimportante des contacts qui s'établissent dans le dispositif sont déterminés
par des connaissances personnelles (les intervenant/es se connaissent etentretiennent des liens d'amitié et de confiance). L'aspect positif est queces contacts facilitent les relations (qu'en est-il cependant de la
confidentialité?). On distingue cependant deux effets négatifs.Premièrement, ces contacts peuvent induire des niveaux de connaissances
différents au sein d'une même structure. Deuxièmement, le fait decollaborer toujours avec les mêmes personnes ressources conduit à ne pasélargir son réseau de partenaires et donc, à ne pas profiter des autres
acteurs dans le dispositif.
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6.2 Perceptions que les équipes ont de la place de leurstructure dans le dispositif seuil bas
Cette question permet de mettre en évidence les représentations des équipesconcernant leur place dans le réseau, leur visibilité, leur insertion. La
reconnaissance du travail des équipes par leurs partenaires du dispositif est
également au cœur de cette question.
Seules trois équipes estiment que leur structure est bien identifiée. Il s'agit dePoint d'Eau, du Parachute et de l'Atelier créatif de l'Eveil. A ce propos, il est
intéressant de relever que d'une part, Point d'Eau est une toute nouvelle structureet que sa création a été accompagnée d'un très important travail d'information
auprès des structures existantes et que d'autre part, en 1999, le Parachute s'estrestructuré et en a informé les autres membres du dispositif. Ces deux équipesayant récemment entrepris un travail d'informations, il est logique qu'elles aient le
sentiment que leur structure est bien identifiée.Le Sleep-In est la seule structure qui se perçoit comme étant peu reconnue par le
reste du réseau. Selon l'équipe, cela est dû au fait qu'elle revendique une volontéde non-professionnalisme.
Pour toutes les autres structures, nous avons des réponses plus nuancées. Mêmesi les équipes estiment que leur structure est grosso modo bien identifiée,plusieurs d'entre elles ont été confrontées à des "erreurs" d'orientation ou de
perception, dont les origines sont principalement:
1. Une connaissance erronée de la philosophie de la structure (Pastorale).
2. Une perception de la structure liée à des événements antérieurs qui
freinent les contacts interinstitutionnels (Bethraïm, Tandem). Ou encore,liée à des personnalités qui ont fortement marqué la structure à un moment
donné (Rel'aids).
3. Des attentes démesurées de la part des autres partenaires du réseau
(Centre St Martin, le Passage).
4. Une connaissance partielle des prestations proposées. Plus précisément,on peut distinguer plusieurs cas de figure:
Ø Une connaissance partielle des prestations matérielles proposées. Par
exemple, les Ateliers du Relais sont identifiés pour l’occupationnel maispas pour le formatif; la Marmotte est méconnue pour ses prestations
d'accueil et d'orientation;Ø Une bonne connaissance des prestations matérielles proposées, mais des
connaissances incomplètes des prestations de type relationnel. Cet
argument est de loin celui qui est le plus fréquemment mentionné par leséquipes. Par exemple, l'équipe de la Soupe populaire se sent mal connue
au niveau des prestations relationnelles qu’elle propose. Le Sleep-In estpeu identifié dans les prestations sociales qu'il propose;
Ø Une mauvaise connaissance des prestations matérielles proposées qui peut
amener à des orientations peu pertinentes. Par exemple, l'équipe de
l'Atelier Caritas a accueilli des personnes à qui il avait été dit qu'un type deprestations était proposé à l'Atelier, alors que ce n'était pas le cas.
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Plusieurs équipes du domaine de l'occupationnel et de l'insertionprofessionnelle estiment que leur structure est trop peu connue et qu'elle pourraitrecevoir plus de personnes (Berceau Atemporel, Atelier de l'Eveil, Bethraïm,
Marmotte, Puissance L, Pied à l'Etrier). Ce point soulève la question de lapertinence des démarches de promotion, ainsi que de la circulation des
informations, en tant que moyen de se faire connaître des partenaires du dispositif.
Le fait que cela soit justement les structures du domaine de l'occupationnel et del'insertion professionnelle qui se perçoivent comme mal identifiées pose la
question du lien à créer entre le centre du dispositif et sa périphérie.
Pour faire face à cette situation, les équipes ont développé des stratégies depromotion. Dans la plupart des structures5, les équipes insistent sur le fait qu'il estimportant de se faire connaître des autres partenaires. Les moyens le plus souvent
utilisés sont les visites, les contacts directs, les présentations de la structure, lesrelations personnelles. Dans la plupart des cas, ils ont favorisé les orientations
réciproques et permis de clarifier les mandats de chacun des partenaires.Cependant, les équipes s'accordent à dire que pour donner des résultats durables, il
est nécessaire de renouveler périodiquement ces contacts, ce qui nécessite uninvestissement considérable.
C'est unanimement que les équipes soulignent le rôle important du GIR en tantque lieu d’échange d’informations sur le dispositif et entre partenaires. Lespersonnes les plus intéressées par ces échanges d'informations sont les personnes
qui travaillent soit seules soit dans des petites équipes et qui trouvent dans le GIRune bonne source d'informations et le moyen d'être informées des changements
dans le dispositif sans multiplier les séances d'information.Plusieurs équipes ont exprimé des bilans plus critiques du GIR et souhaitent que, àl'avenir, le GIR redéfinisse ses objectifs (créer un groupe de travail pour y
réfléchir) et soit plus précis dans les thèmes abordés.
Remarques concernant les sous-chapitres 6.1 et 6.2
1. On constate une correspondance entre le manque de précision dans laconnaissance de ce que proposent les autres structures et le sentiment des
équipes d'être mal identifiées par les autres. Les représentations sontparfois imprécises et il arrive souvent qu'elles ne soient pas très actuelles.
2. Les missions, les frontières des mandats de chaque structure ne sont passuffisamment claires. Confusion encore renforcée par les changements
qui ont lieu dans le dispositif.
3. Les petites structures sont défavorisées par rapport aux structures plus
grandes, car elles ont moins de temps et de moyens pour se faire connaître.
4. Le travail d’orientation et d’accompagnement ne peut se faire sans qu’il yait au préalable une connaissance réciproque des prestations proposéesainsi qu'une reconnaissance réciproque .
5 Sauf le centre St Martin et le Passage qui n'en ressentent pas la nécessité.
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6.3 Le respect de la confidentialité: entre théorie etpratiques
Tout le travail social est traversé par la question du respect de la personne et lerespect de la confidentialité. Cette question intervient à plusieurs niveaux.
Premièrement, à l'interne des structures, lorsqu'il y a un échange d'informations
entre les personnes de l'équipe au nom d'une cohérence et d'un souci d'adéquationaux situations. Deuxièmement, le respect de la confidentialité intervient entrestructures différentes. C'est à ce niveau que la gestion de la confidentialité devientsouvent problématique, et c'est pour y remédier que les structures ont développé
des règles de conduite, des pratiques institutionnelles.
Toutes les équipes que nous avons rencontrées nous ont dit avoir des règles dedéontologie claires en matière de confidentialité:
Ø Le secret professionnel pour toutes les structures sociales.
Ø Le secret médical (le Centre St Martin).Ø Le secret de la confession (la Pastorale).Ø Le secret de fonction pour la police.
Dans la pratique, ces règles sont appliquées différemment selon les situations.Nous distinguons plusieurs cas de figure qui peuvent se présenter aux équipes:
Ø Confidentialité par rapport aux partenaires du domaine social.
Ø Confidentialité par rapport aux partenaires du domaine médical.Ø Confidentialité par rapport aux proches (amis, familles).Ø Confidentialité par rapport à la police.
Les pratiques institutionnelles qui nous ont le plus souvent été rapportées sont les
suivantes:
En règle générale, les équipes affirment ne rien faire sans l'usager/ère.
Par exemple, aucune démarche n'est entreprise sans l'accord de l'usager/ère ou
bien c'est l'usager/ère qui fait le lien entre les différentes structures ou encore, lesconversations téléphoniques entre professionnel/les sont faites en présence de lapersonne et, dans certaines équipes, avec haut-parleur.
Il faut que l'usager/ère donne formellement son accord à la transmissiond'informations; les réunions de réseau ont lieu en présence de la personne; on ne
donne pas de renseignement par téléphone sur une personne qui fréquente lastructure; aucun renseignement sur l'usager/ère n'est donné en son absence;l'utilisation des prénoms est privilégiée, etc.
Les pratiques institutionnelles de gestion de la confidentialité sont presquedifférentes pour chaque structure. Au sein d'une même équipe, nous avons aussiconstaté qu'il peut exister des sensibilités différentes qui influencent la gestion de
ces questions.
Dans un cas cependant les pratiques institutionnelles en matière de gestion de laconfidentialité semblent converger, c'est lorsqu'il s'agit des rapports avec lapolice. C'est à cette occasion que les pratiques institutionnelles les plus claires et
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strictes ont été mentionnées. Par exemple, "rien n'est donné sans mandat"; "sil'usager demande que l'on ne dise pas qu'il est là, on garde le secret sauf avec lapolice, c'est la loi"; cependant, "si la police demande à être informée quand X
vient dans la structure, on n'entre pas en matière".
Le respect de la confidentialité peut engendrer certaines complications dans le
travail quotidien des équipes. Confrontées à ce type de difficultés, plusieursd'entre elles nous ont dit avoir développé des stratégies pour y remédier. Par
exemple, dans une situation où il s'agit d'essayer de convaincre un usager/èred'entreprendre une démarche (de type administratif par exemple, pour clarifier une
situation), certaines équipes ont pour pratique de recueillir de façon anonyme lemaximum de renseignements auprès des services concernés, afin d'être le mieux àmême de convaincre la personne de l'utilité d'entreprendre cette démarche.
Ces pratiques, qui respectent l'anonymat de la personne, ne peuvent évidemmentêtre pratiquées que dans des cas précis, non représentatifs de la diversité des
situations qui peuvent se présenter.Les structures du domaine de l'occupation et de l'insertion professionnelle sont,
suivant lesquelles, moins concernées par le thème de la confidentialité, car leurprise en charge intervient dans des domaines où ce thème apparaît de façon moinsprégnante. Ces équipes sont en effet, moins, voire peu confrontées à la police, et
n'ont par ailleurs pas (peu) de contact avec le milieu médical.Cependant, pour les équipes de ce domaine, la gestion de la confidentialitéapparaît autour de la question de l'aptitude à travailler. Dans ce cas, les équipes
ont une politique de discrétion par rapport aux employeurs qui leur demanderaientdes renseignements trop personnels.
Le respect de la confidentialité:Obstacle au travail en réseau?
Pour la plupart des équipes, les questions liées à la gestion de la confidentialitésemblent réglées, peu problématiques et surtout, ne pas représenter un obstacle autravail en réseau. Cependant, dans les pratiques et les situations qui nous ont été
rapportées lors des entretiens, cela ne s'est pas confirmé. En effet, lors desrencontres, le thème de la confidentialité est celui qui a induit le plus de confusion
entre ce qui nous a été présenté comme règle institutionnelle et ce qui est décritlorsque l'on aborde les pratiques.
Les différentes gestions de la confidentialité sont particulièrement perceptibleslorsqu'il est question des réunions de réseau autour d'une personne . Plusieurs
cas de figures ont été décrits:
1. Soit les équipes refusent cette approche et ne se rendent pas à ces réunions
au nom de la confidentialité.
2. Soit les équipes se rendent dans ces réunions mais, "chacun vient avec sondossier et repart avec". Il n'y a échange d'informations que sur des pointsprécis préalablement définis.
3. Soit les équipes n'acceptent de se rendre à ces réunions que si la personneconcernée est présente. A ce propos, certaines personnes relèvent que ces
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réunions de réseau en présence de la personne concernée ne sont pastoujours faciles à gérer.
En conclusion, nous pensons que la question de la confidentialité devrait être(rapidement) discutée entre les équipes. Premièrement, cela permettrait à chaque
structure de présenter sa philosophie et ses pratiques institutionnelles;deuxièmement, il sera alors possible de discuter des écarts de pratiques;
troisièmement, cela permettrait d'éviter certaines tensions qui ont pour origine despratiques en la matière fort différentes.
6.4 Difficultés, obstacles rencontrés par les équipes àl'occasion de contacts avec des partenaires
Dans cette partie, nous avons rassemblé les éléments mentionnés par les équipescomme étant de l'ordre de difficultés. Nous y avons aussi adjoint des éléments
synthétisés de ce qui précède.Pour plus de clarté, nous avons distingué deux niveaux de difficultés. Le premier
est lié au fonctionnement du dispositif seuil bas. Le deuxième fait état desdifficultés dans les rapports avec d'autres secteurs (traitement médical, servicessociaux). Cette question n'entre pas dans le cadre de notre mandat, mais il nous
paraît important de la problématiser ici.Un troisième niveau de difficultés évoqué par nos interlocuteur/trices concerne la
précarité financière de leur association. Cette dernière a pour conséquence d'unepart de créer de l'insécurité au sein des équipes et d'autre part de créer unsentiment de compétition entre les structures.
6.4.1 Difficultés, obstacles dans le dispositif réduction desrisques face à l'extérieur
Plusieurs domaines ont été mentionnés:
1. Pour nos interlocuteur/trices, le dialogue est difficile avec les médecinsou psychiatres car ils ne prennent pas en compte les demandes qui leurs
sont expressément faites: "on appelle les médecins, ils ne viennent pas" ouencore, "ils (les psychiatres) disent qu'ils connaissent la personne, qu'on ne
peut rien faire, et ils ne viennent pas la chercher." Les structures dudomaine de l'aide à la survie se situant au plus bas niveau de l'offre sont
parfois confrontées à des situations qui les dépassent, mais qu'elles nepeuvent orienter ailleurs faute de services à même de pouvoir prendre encharge ces situations. Les équipes peuvent être amenées à "faire avec"
dans des situations plus que difficiles (violence extrême, graves troublespsychiatriques).
2. Certaines équipes ont mentionné des contacts difficiles avec la prison,
principalement autour de l'octroi de visites.
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3. Certaines équipes soulignent qu'elles sont parfois confrontées à desblocages institutionnels ainsi qu'à des logiques institutionnellesdifférentes selon la lecture qui est faite d'une même situation. Par
exemple, autour de la problématique mère-enfants, les mandats du SPJ(intérêt de l'enfant) et d'une structure seuil bas (valoriser la relation mère-
enfant) peuvent ne pas coïncider, du moins dans le court et moyen terme.
4. Lors des entretiens, il a également été question de contacts difficiles avec
différents services et partenaires privés comme les gérances, lesemployeurs et les commerçants.
5. Pour certaines équipes la chaîne thérapeutique est incomplète, enparticulier dans la prise en charge des mères avec enfants, des
adolescents, et des personnes en traitement de méthadone .
6.4.2 Difficultés, obstacles liés au fonctionnement du
dispositif
1. Certaines difficultés sont dues aux horaires différents. Par exemple, pour
les équipes qui travaillent de nuit, la plupart des partenaires ne sont pasaccessibles, ce qui complexifie grandement le travail d'orientation dans ledispositif. Il faut mettre en place des passerelles pour y remédier. Lasurcharge des professionnel/les ainsi que le manque de temps pour lescontacts ont aussi été évoqués.
2. Les imprécisions autour des objectifs et des prestations proposées par lesstructures ainsi que le manque de transparence des mandats peuvent
entraîner des malentendus contre-productifs.
3. La difficulté objective, propre à chaque structure, liée à la limite entrel'accueil et la prise en charge est au cœur de la problématique de l'offreseuil bas. En effet, quel degré d'intervention faut-il privilégier? Jusqu'où
faut-il aller dans la prise en charge?Les avis entre équipes et au sein des mêmes équipes sont souvent
divergents.
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7. Démarches participatives
Outre les entretiens, trois rencontres ont été organisées avec les équipes des
structures, cela dans la perspective d'intégrer les équipes au processus de larecherche. Voici les points principaux qui ont été abordés lors de ces rencontres.
1. Séance du 5 octobre 1999 :Restitution des résultats intermédiaires aux équipesIl ne faut pas sous-estimer le fait que la demande de la ville s'inscrit dans uncontexte difficile où les restrictions budgétaires dans le secteur public sont à
l'ordre du jour: à quel prix et dans quelles conditions se fera la coordination? Cettequestion bien légitime devait aussi être abordée de manière à pouvoir traiter plussereinement les constats relatifs au fonctionnement du dispositif ainsi que les
solutions à envisager. Dans cette optique, la réunion a été organisée comme suit:Dans une première partie informative, Rel'ier a présenté les résultats
intermédiaires issus de l'analyse transversale des entretiens (chapitre 6) ainsi queles éléments significatifs des modèles de coordination que nous avions étudiés
(chapitre 4);La deuxième partie s'est déroulée sous la forme d'un brain-storming sur lesformes que pourrait et devrait prendre une coordination plus active entre
partenaires du dispositif seuil bas lausannois.
Trente et une personnes représentant 21 structures ou services1 étaient présentes.
En synthèse, la discussion a fait apparaître les éléments suivants:
1. De manière générale, les résultats de l'analyse ont été bien accueillis, lespoints relevés admis. Plus significatif, le questionnement sur lefonctionnement du dispositif a provoqué différentes remarques assez pointues,
notamment le souhait de débattre ensemble objectifs et modes d'interventions.Cela nous paraît d'autant plus intéressant que ce type de remarques a été
singulièrement absent du GIR qui s'est régulièrement (auto)limité à unéchange d'informations factuelles.
2. La présentation des modèles de coordination a provoqué plusieurs réactions.
Plusieurs personnes ont répété l'importance de maintenir une offre diversifiée,insistant sur le fait qu'elles tiennent à ce que leur structure reste autonome;
elles ont exprimé leur soulagement de ne pas faire partie d'un système tel quePerspektive (chapitre 4).
3. Enfin, l'intérêt à mettre en place une meilleure collaboration
interinstitutionnelle a été confirmé. Les raisons de cet intérêt n'ont pas étédébattues. Il nous semble toutefois que la discussion (quoique sommaire) sur
les autres modèles de coordination a permis d'aborder le cadre général danslequel la coordination lausannoise serait conçue, ce qui, nous semble-t-il, a euun effet rassurant.
2. Séance du 16 décembre 1999Consultation du Passage à propos des propositions de coordination
Cette séance avait pour but de présenter nos propositions de coordination puis d'en
discuter la pertinence et l'efficience. Comme on le verra dans le chapitre 9 celles-
ci incluent à la fois un modèle d'organisation et les étapes pour sa mise en place.
1 Toutes les structures étaient présentes sauf Puissance L.
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C'est dire que l'adhésion des structures est nécessaire pour que cette mise enœuvre soit réellement fonctionnelle. En ce sens, cette séance "test" revêtait unecertaine importance puisqu'elle s'adressait à l'équipe du Passage, la plus
nombreuse dans le dispositif.Toute l'équipe du Passage était présente. Seules 2 ou 3 personnes se sont
exprimées. Elles n'ont pas émis d'opposition relative à la logique et à la structure
du modèle de coordination mais ont formulé quelques remarques touchant sa miseen œuvre, notamment l'investissement temps, le nombre de collaborateur/trices
impliqué/es et la nécessité d'une réflexion à l'interne pour mieux qualifier lesdifférents secteurs d'activités du Passage.
Globalement nous avons eu le sentiment d'une relative adhésion nous permettantde poursuivre sur la lancée en affinant simplement le modèle de base.
3. Séance du 1er février 2000Présentation des propositions de coordination
Cette dernière séance convoquée par la Direction de la Sécurité sociale et de
l'Environnement avait pour objectif d'entériner le travail d'enquête et lespropositions qui lui font suite. Ultime étape qui met fin au mandat de Rel'ierdéfini dans les termes de référence, elle devait aussi poser les prémisses de la suite
du processus. A l'ordre du jour, les points suivants:
Ø Présentation de la structure du dispositif (chapitre 5)
Ø Présentation du modèle de coordination et des étapes de sa mise en œuvre(chapitre 9).
Ø Calendrier de la suite du processus.
25 personnes représentant 18 des 21 structures interviewées2, ainsi que la police,
étaient présentes.Peut-être l'espace accordé à une discussion reprenant systématiquement les
différents points qui avaient été présentés3 n'a-t-il pas été suffisant. Toutefois, laprésentation de Rel'ier a suscité des réactions assez vives non pas à propos dumodèle de coordination en tant que tel, encore moins sur le processus pour y
parvenir: en gros, la démarche interne de clarification au sein de chaque structurea été saluée avec beaucoup d'intérêt, de même que le système de délégation ainsi
que les groupes de travail. Par contre, l'établissement de la liste nominale desstructures appelées à faire partie du dispositif a fait l'objet de nombreusesremarques. Signalons notamment le cas du Pied à l'Etrier que Rel'ier avait écarté
du pôle occupationnel, à l'instar des Ateliers du Relais, de Trampoline et dePuissance L4. La question, qui n'a pas été tranchée, a du moins fait ressortir les
difficultés à opérer un classement qui réponde de façon cohérente à une série decritères. Faut-il considérer le type d'usager/ères accueilli/es et l'effet positif ducheval, comme le suggéraient bon nombre d'assistant/es? Faut-il au contraire
considérer les critères d'accès ainsi que les objectifs déclarés du projet comme leproposait Rel'ier? Cas de figure significatif, la question du Pied à l'Etrier illustre
2 Les Ateliers du Relais, le CEFIL et Puissance L n'étaient pas présents. L'association Sport'ouvertes qui s'estformellement constituée après le début de notre recherche a été invitée à cette rencontre dans la mesure où
elle offre des prestations sportives relevant du secteur occupationnel, en lien avec plusieurs structures du
réseau.3 La lecture du chapitre 9 qui correspond exactement à la présentation faite durant cette rencontre est
nécessaire à la compréhension des points relevés dans la discussion dont nous faisons état dans les lignes quisuivent.4 Voir chapitre 9, point 9.1.1.
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bien le propos général au fondement de cette enquête: avec qui, au nom de quoi etdans quel but collaborons-nous avec telle ou telle structure? C'est à l'objectivationde ces questions que s'attacheront la démarche de clarification à l'interne puis les
groupes de travail tels qu'ils ont été présentés (cf. chapitre 9).
Convoquée par la Direction de la Sécurité sociale et de l'Environnement, la
rencontre revêtait une forme d'officialité. En d'autres termes, la ville a poséclairement les termes d'un contrat: la ville ne peut continuer à subventionner de
nouvelles structures dans le domaine de la prise en charge des toxicomanes; ledispositif existant doit donc fonctionner en l'état, anticiper les changements qui
pourraient survenir et se donner les moyens d'y répondre. A cette demande,conditionnée à la fois par les ressources budgétaires et une exigence de qualité desprestations, la ville propose un appui méthodologique et financier.
Le modèle présenté par Rel'ier a reçu la caution des pouvoirs publics. En retour,ceux-ci s'engagent à soutenir la démarche dans les termes où elle a été présentée.
Le présent rapport s'achève ici.
S'ouvre maintenant une nouvelle étape de mise en œuvre: les structures serontinvitées à se positionner sur la démarche proposée en donnant ou non leur accord;dans un second temps, une nouvelle rencontre, agendée au printemps, permettra
de présenter aux structures concernées un canevas de questions permettant destructurer la démarche de clarification interne prévue d'ici l'été. Mais ceci est uneautre et nouvelle histoire….
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8. Synthèse
En guise de synthèse, nous allons reprendre les principaux éléments de l'analyse.
Ce matériel constitue le socle sur lequel nous avons élaboré les propositions decoordination.
8.1 Constats relatifs à la structure du réseau
Au terme de cette recherche, la photographie du dispositif seuil bas que nous
sommes en mesure de restituer a pour caractéristiques principales les pointssuivants:
1. Le dispositif seuil bas est très morcelé, il est composé de structures trèsdifférentes par la taille, les moyens financiers à disposition, les ressources
humaines mobilisées, les horaires d'ouverture, les prestations proposées,etc. Actuellement, nous constatons que le Passage occupe une place centraledans le dispositif aussi bien en termes de volume de l'équipe que deressources financières. Pour que la centralité du Passage soit un élément
positif et non paralysant pour le dispositif, il faut veiller à lui donner lesmoyens de se développer en lien avec les autres. Il y a en effet un dangercertain à ce que le Passage fonctionne de façon "auto-suffisante"
produisant alors un effet centripète.
2. Les structures du dispositif seuil bas sont actuellement fréquentées par unepopulation très hétérogène : la fourchette d'âge est très large (elle s'étendde 3 mois à 80 ans!?); les problématiques sont diverses (problèmes
psychiatriques, marginalisation sociale, pauvreté, solitude, etc.); laproportion de personnes toxicodépendantes est très variable selon la
structure. Relevons que parmi les onze structures du domaine de laréduction des risques et de l'aide à la survie, huit comptent de 10 à 50% depersonnes toxicodépendantes. Cela illustre bien le fait que ces structures,
que nous avons intégrées à la recherche en tant qu'offre à seuil bas,accueillent d'autres types de populations très marginalisées. Cette
hétérogénéité complexifie le travail social.
3. Mais, relever l'hétérogénéité de la population accueillie dans les structures
lausannoises est aussi une vision partielle, car tous les usagers, quels quesoient les facteurs qui les y ont conduits (toxicodépendance, problèmes
psychiatriques, alcoolisme) se trouvent dans une situation de vie marquéepar la précarité économique et la désafiliation sociale. Les pauvres
n'entrent réellement dans un processus d'exclusion qu'à partir du moment
où le système normatif de la société les stigmatise comme étant incapables
de satisfaire les normes de l'excellence, et à partir du moment où eux-
mêmes considèrent leur situation défavorisée non plus avec un sentiment
de révolte mais avec de la honte1.Il faut se rappeler les interviews réalisés par la TVRL au Passage pour
mesurer à quel point les personnes se trouvent dans une situation d'impasse
1 La lutte des places, Vincent De Gaulejac, Isabel Taboada Leonetti, Desclée de Brouwer/Hommes et
Perspectives, Paris, Marseille, 1994, page 98.
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économique, rendant à la fois difficile et douloureuse toute projection dansl'avenir.Ce point qui nous paraît central ne doit pas être perdu de vue. La prise en
compte de la reconstruction du lien social et d'une identité digne sont desenjeux essentiels, qui s'inscrivent dans un autre espace que celui, sanitaire
et socio-médical de la toxicodépendance.
4. Le dispositif seuil bas lausannois propose de nombreuses prestations
dans des domaines variés et complémentaires:
Ø Des prestations matérielles qui regroupent des prestations élémentairescomme le boire, le manger, un toit pour la nuit, du matériel stérile;
Ø Des prestations relationnelles qui consistent à proposer de l'écoute, du
soutien, de l'orientation, etc.;Ø Des prestations sanitaires;
Ø Des prestations sociales. Il s'agit entre autres d'aide administrative, derecherche de logement, de gestion de budget, etc.;
Ø Des prestations d'insertion sociale et professionnelle qui rassemblent desprestations visant à l'occupation de la journée que cela soit en terme deloisirs, d'ateliers créatifs, de sport, de bilan socio-professionnel.
5. Le seuil d'accès aux prestations peut varier considérablement. Lesstructures qui proposent de l' insertion professionnelle sont celles qui ont le
seuil d'accès le plus élevé. Elles s'adressent à des personnes stabilisées quientrent dans le monde du travail. C'est pour cette raison que nous avons
décidé de ne plus considérer Puissance L et Trampoline comme desstructures du seuil bas. Cependant pour les autres structures du dispositif,on peut considérer que l'accès correspond à la définition de l'offre seuil bas
de l'OFSP.
6. L'offre à seuil bas vise à capter, à créer un lien avec des personnes qui setrouvent dans des situations difficiles. Une fois qu'un lien est créé, il estprimordial de le maintenir et de le consolider. La question est ensuite de
déterminer à partir de quand il est judicieux de déléguer la prise en chargevers une structure du dispositif qui pose un seuil d'exigence un peu plus
élevé. De plus, rappelons que les usager/ères ne souhaitent pas forcémentaller vers d'autres structures et mettre un terme à une relation qui leurconvient. De nombreux "aller et retour" peuvent se produire.
Dans ces conditions, on peut considérer que la limite de l'accompagnementest une difficulté objective qui se pose aux personnes qui travaillent dans
les structures.
7. Pour terminer, nous constatons que le dispositif est en perpétuellemutation. En une année, plusieurs changements sont intervenus parexemple, la création de Point d'Eau et la création du Groupe des Usagers.
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Constats relatifs au fonctionnement du réseau
Au terme de cette recherche nous avons pu mettre en évidence que, actuellement,
en terme de dispositif , les domaines de l'aide à la survie et la réduction des risquesainsi que celui de l'insertion sociale et professionnelle pourraient être plus
fonctionnels. On peut relever plusieurs éléments:
1. Le manque de connaissance des prestations existant dans le dispositif .Ce point peut prendre plusieurs formes:
Ø Des connaissances approximatives des prestations sociales ou culturelles proposées par les autres structures, voir des horaires des autres structures,ce qui ne facilite pas le travail d'orientation;
Ø Des connaissances non remises à jour , à cause des changements rapidesqui interviennent dans le dispositif;
Ø Une mauvaise circulation de l'information à l'interne des structures et dansle dispositif. Ce qui rend le travail d'orientation plus (que) difficile.
La diversité et le potentiel du dispositif pourraient être davantage mis envaleur. Ce sont surtout les petites structures, plus périphériques, qui pâtissent
du manque de (re)connaissance. Par ailleurs, ce manque de connaissancecontribue à perpétuer les images négatives (appelées par une équipe des"vieilles casseroles") associées à certaines structures, même si celles-ci ne sont
plus d'actualité.Finalement, le fait de méconnaître les autres prestations proposées dans le
dispositif peut induire, à l'intérieur même de la structure, la tentation d'élargirà l'infini la palette des prestations.
2. Nous avons constaté chez les professionnel/les que le sentimentd'appartenance au même dispositif était très variable. En d'autres termes,
une structure travaille en collaboration avec certains de ses partenaires etpas du tout avec d'autres. Dans le contexte actuel, il paraît difficiled'élargir le cercle des collaborations.
Les personnes qui travaillent dans les structures ont des formations trèsdifférentes, ce qui complexifie l'élaboration d'un langage commun, d'une
culture commune.
3. Le manque de temps et la surcharge des professionnel/les ne
permettent pas d'être à jour sur l'éventail des potentialités du dispositif. Deplus, les changements sont fréquents, une remise à jour des informations
relatives au dispositif est plus qu'utile. Il faut cependant éviter lamultiplicité des réunions car les professionnel/les sont déjà très chargé/es.
4. Le manque de cohésion entre les structures a été mentionné parplusieurs professionnel/les. Les structures du dispositif ont des valeurs et
des philosophies de travail différentes. Il peut arriver par exemple, qu'unedécision prise dans une structure soit ignorée dans une autre. Il existedifférentes stratégies autour de la prise en charge d'une personne qui
peuvent ne pas correspondre. La question n'est pas d'arriver à une
uniformité mais bien de mettre à plat les différences.
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8.3 Pistes de réflexionEn conclusion, ce qui précède nous a amené à développer principalement deuxpistes de réflexions:
La première consiste à renforcer le dispositif actuel en terme de rencontresinterinstitutionnelles. Il ne s'agit pas de multiplier les réunions mais de les rendre
plus opérationnelles.
La seconde porte sur la clarification des mandats des structures et laconstitution de cahiers des charges, et cela surtout dans le domaine de l'aide à lasurvie et la réduction des risques.
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9. Propositions
La mise en place effective d'un cadre pour la coordination nécessite un certain
nombre de conditions préalables:
1. Avoir conscience de l'utilité d'une collaboration interinstitutionnelle
Ce point était un des objectifs de notre mandat, à savoir "gagnerl'adhésion" des parties concernées. Il est en voie d'être acquis
(effets positifs de la rencontre de restitution des données du 5octobre 1999; discussion constructive avec le Passage, structure
centrale du dispositif seuil bas, autour de nos premièrespropositions d'organisation).
2. Avoir un appui des responsables des structures (reconnaissance de la
légitimité de la démarche; moyens pour le faire)Ce point est une donnée de départ puisque c'est l'administration
elle-même qui est à l'origine de la demande. Celle-ci propose unpartenariat sur une base claire: non remise en cause immédiate des
acquis existants (financements des structures), mais exigence d'unecoordination moyennant une aide appropriée (soutien auxstructures selon les propositions émises dans le rapport).
3. Avoir une identité claire de son action et des limites de son action face auxautres institutions
Ce point est encore à construire.
Les résultats de la recherche montrent une sous-utilisation desressources existantes, due à une connaissance approximative du
réseau, ainsi qu'une vision par trop autocentrée des structures. Apartir de là, une offre de prestations peu claire, liée à la perceptionde devoir "faire tout".
On a aussi relevé le temps pris pour connaître les autres, et lesentiment de surcharge (et donc d'insatisfaction) qui l'accompagne.
Méconnaissance et essoufflement sont des problèmes légitimes vu le contextedans lequel travaillent ces professionnels: ils ont à parer au plus pressé, et sont
acculés à l'"agir dans l'urgence". Mais c'est probablement aussi une descaractéristiques et des difficultés de l'action dans le secteur à seuil bas: l'objectif
étant d'accueillir, de mettre en confiance et d'instaurer un lien, où s'arrête cettefonction "maternante"? Comment et sur quelles bases, utiliser les compétences destructures partenaires?
Dans une perspective de partenariat interinstitutionnel, un travail de clarification
au sein de chaque structure est donc un préalable nécessaire si l'on souhaite queles personnes qu'elles délègueront dans la coordination soient en mesure de parlerau nom de leur institution. Raison pour laquelle nous proposons la mise en place
progressive d'un dispositif de coordination.Nos propositions portent sur trois plans:
1. L'organisation du dispositif seuil bas.2. Le processus vers la mise en place de la coordination.
3. Le fonctionnement.
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9.1 Organisation du dispositif seuil bas
Rappelons que notre proposition de partenariat interinstitutionnel se réfère
uniquement au dispositif seuil bas pour les personnes toxicodépendantes. Dansune seconde étape, le travail doit être poursuivi afin de compléter le modèle avec
les articulations au reste du réseau: traitement ambulatoire, traitement résidentiel,
services sociaux généralistes.
Vu globalement, le dispositif lausannois offre aujourd'hui trois ensembles deprestations ou trois "services". Dans chacun d'eux, des structures différentes
offrent des prestations qui ont des caractéristiques communes, à savoir:
1. Des prestations autour de l'accueil à seuil bas.
2. Des prestations autour de l'occupation et de l'insertion.3. Des prestations autour de la remise de matériel stérile.
Du point de vue de la coordination, le GIR est, pour l'instant, le seul lieu institué
où les intervenants actifs dans le champ de l'aide à la survie et la réduction desrisques ont la possibilité de se rencontrer et d'échanger au plan collectif desinformations relatives au réseau. Le GIR fonctionne sur un mode informel (Rel'ier
assumant la logistique des rencontres), à raison de 4 à 6 séances annuelles.
Suite à notre enquête, nous proposons d'instaurer une instance qui, à la différence
du GIR, aurait un mandat précis, et de regrouper les structures par champsthématiques.
Pratiquement, cela signifie:
Ø Dissolution du GIR en un nouvel organe, le DSB (dispositif seuil bas),
avec un mandat clair et un lien formalisé avec les services administratifs(Direction de la Sécurité sociale et de l'Environnement).
Ø Construction de deux groupes de travail.
Les structures incluses dans les groupes de travail relèvent directement du champ
de l'aide à seuil bas tel qu'il a été défini. A ce titre, les 21 structures que noussommes allées rencontrer n'y figurent pas toutes dans la mesure où, selon notre
analyse, certaines se situent en dehors de ce champ précis. Rappelons toutefoisqu'une ambiguïté subsiste puisque la grande majorité des structures groupées dansle champ "aide à la survie et réduction des risques" s'occupe d'une population
relativement hétérogène (âge, problématiques) dont le point commun est non pasla toxicodépendance mais une grave exclusion sociale.
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9.1.1 Formation des groupes de travail par champ thématiqueLe regroupement des structures en trois groupes correspondant à trois champsthématiques donne le tableau suivant:
Accueil à seuil bas Occupation, insertion Remise de matérielstérile
Réduction des risquessanitairesCaractéristiques communes
- accueillir des personnestoxicodépendantes etgravement marginalisées
(lieu d'accueil)- offrir un ou des premiers
contacts sans rendez-vous,et sans dossiers- faciliter une ouverture
vers le réseau- "capter" les personnes
marginalisées afind'entamer avec elles uneamorce
d'accompagnement(travail de rue)
- proposer des activités,rémunérées ou non à despersonnes
toxicodépendantes etgravement marginalisées
- mobiliser les ressourcesdes usagers- tisser des liens sociaux à
travers les activités
- remise de matérield'injection et depréservatifs
Liste des structuresPassage Passage PassageParachute Eveil Soupe Populaire
Soupe Populaire Atelier Atemporel Fleur de pavé
Marmotte Atelier Caritas Rel'aids
Sleep-in Bethraïm
Fleur de pavé CEFIL (Sévelin 32)
Rel'aids (présence dans larue)
Pastorale de rue (présencedans la rue)
Bethraïm (présence dansla rue)
Nouveau:SPort'ouverte (apparu aucours de l'étude)
Nouveau:Groupe des usagers(apparu au cours de
l'étude)travailleur de rue de Prilly
Ce tableau appelle 3 remarques:
1. Population accueillieSeule la remise de matériel d'injection vise une population homogène, les
personnes toxicodépendantes.Pour les deux autres groupes, le problème est différent: mis à part Bethraïm (90%
de personnes toxicodépendantes), toutes les autres structures ont des offres quiconcernent une population hétérogène (toxicodépendante et autres).
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2. Centralité du PassageLe Passage est présent dans les trois groupes parce qu'il propose l'ensemble desprestations que les autres structures offrent chacune en partie (à part le toit pour la
nuit).Comme il est ouvert toute la journée (9.00 - 19.00), 7 jours sur 7 et qu'il emploie
une équipe numériquement forte de professionnel/les et de bénévoles, il occupe
une place importante dans le dispositif seuil bas.
3. Identification des structuresComme on peut le constater, les 21 structures ayant fait l'objet de l'enquête ne sont
pas toutes dans le tableau ci-dessus.Le centre St Martin est clairement un lieu de traitement ambulatoire . Lapossibilité d'y venir sans rendez-vous ne signifie pas que c'est une structure
d'accueil: il est possible de faire une demande, laquelle sera traitée tout de suite etdébouchera sur un rendez-vous ultérieur.
Structure centrale dans le dispositif de soins lausannois et régional, le centreSaint-Martin doit être représenté dans le DSB.
Tandem n'est pas une structure d'accueil au sens où nous l'entendons (même sielle offre une permanence de 16.00 à 18.00). L'action de Tandem proposeclairement un accompagnement social individualisé en vue de clarifier toute
situation complexe sur les plans social et juridique. En ce sens, il y a toujoursproposition d'"action" à partir d'une demande. Par rapport au dispositif dans sonensemble c'est une structure "ressource".
A ce titre, Tandem doit être représenté dans le DSB.Point d'Eau n'est pas non plus une structure d'accueil, dans la mesure où les
personnes viennent y chercher un service précis (blanchissage, soins de beauté,soins sanitaires, etc.). Il y a une salle d'attente, accueillante, mais cette formed'accueil relève d'une attention à l'hôte; elle n'est pas un objectif en soi. Parce que
Point d'Eau offre un service à des personnes fortement marginalisées, il devraitaussi participer au DSB.
Le groupe Vivre ensemble à St Laurent ne propose pas de prestations à desusager/ères. Par son approche communautaire des problèmes dans le quartier de StLaurent, il devrait aussi être représenté au DSB.
Trampoline, Puissance L se situent clairement en aval des structures regroupées
dans le champ insertion occupation. Elles offrent une possibilité d'amorce dans lemonde du travail avec un seuil d'exigence plus élevé et s'adressent à une catégoriede personnes qui sont en voie de stabilisation, du point de vue de la
toxicodépendance. Du reste, comme les interviews l'ont fait apparaître, lescollaborations se nouent à un autre niveau (institutions résidentielles, ORP,
parfois Centre Saint Martin).Les Ateliers du Relais sont localisés à Morges, en dehors du territoire lausannoisdéfini dans le mandat.
Le Pied à l'Etrier est une association qui propose des "thérapies" par le chevaldans un manège situé à Essertines sur Rolle. Par ailleurs, cette association ne
correspond pas aux critères du seuil bas, dans la mesure où la prise en charge estpayante. Le Pied à l'Etrier sera pris en considération au même titre que d'autresstructures proposant de la thérapie au cours des étapes suivantes.
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9.1.2 Création du DSB (dispositif à seuil bas1)Nous proposons la dissolution2 du GIR en un nouvel organe, le DSB, avec unmandat clairement formalisé. Bien que, pour l'essentiel, les membres du GIR se
retrouveront dans le DSB, il s'agit là d'une reconversion. Nous y reviendrons dansle point 2 de ce chapitre.
Le DSB regroupe les délégués de toutes les structures présentes dans les 3
groupes de travail. A ce titre, il incarne le dispositif.Par ailleurs il inclut également d'autres structures, comme:
Ø Le Centre Saint Martin, lieu central du traitement,Ø Tandem et Point d'eau, ressources directement utilisables par le réseau
seuil bas.
S'agissant d'une problématique qui a aussi des implications au niveau de l'ordre
public, d'autres acteurs doivent être également présents, à savoir:Ø La police,
Ø Une personne du groupe Vivre ensemble à Saint-Laurent,Ø Le Groupe3.
A cet égard, le DSB ne représente pas seulement le réseau d'aide et de soins. Il aune visée plus large qui inclut aussi la réalité de rue liée au caractère illégal de la
consommation de produits stupéfiants.Même si, comme on l'a maintes fois souligné, la grande majorité des structuresaccueillent une population hétérogène, le DSB traitera donc exclusivement les
questions liées à la toxicodépendance.
9.2 Processus vers la mise en place de la coordination
Comme énoncé plus haut, un travail de clarification au sein de chaque structureest un préalable nécessaire. Les intervenants délégués dans les groupes de travailou dans le DSB doivent en effet être en mesure de parler au nom de leur
institution.Raison pour laquelle nous parlions de la mise en place progressive d'un dispositif
de coordination que nous proposons en 3 étapes, une fois que les propositions,avalisées par la Direction de la Sécurité sociale et de l'Environnement, serontacceptées par les structures concernées.
9.2.1 Etape 1Démarche interne à chaque structure Une clarification à l'interne dans toutes les structures est nécessaire afin que les
personnes qu'elles délègueront dans les groupes de travail puissent parler au nomde leur institution.
En particulier le Passage, en ouvrant ses portes, a provoqué un grand appel d'air. Ila dû répondre très vite à une demande importante. Et c'est au cours des premiersmois d'exercice, que la demande sociale s'est précisée concrètement.
1 Voir schéma annexe V.2 Le GIR dans sa version actuelle a été officiellement dissous lors de sa dernière rencontre du 18.01.20003 Il rassemble des consommateurs dépendants, des ex-consommateurs et des intervenants intéressés.
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Il est essentiel que le Passage, qui se trouve dans une position de centralité réalisece travail de façon à ce que les partenaires extérieurs aient une vision claire desdifférents "secteurs", ainsi que des professionnels responsables de ces secteurs.
Mais cela ne concerne pas seulement le Passage: cette démarche "interne" est unpréalable à l'instauration des groupes de travail et au bon fonctionnement du DSB.
Les structures réalisent cette démarche interne dans un délai de trois mois.
ObjectifsØ Mise au point à l'interne en vue de communiquer à l'extérieur les objectifs
et les valeurs au nom desquelles sont conçus les moyens d'intervention, sur
la base d'un canevas réalisé par Rel'ier (si possible, production d'undocument écrit).
Ø Désignation d'une personne déléguée pour le DSB ainsi que pour les
groupes de travail.
MoyensØ Estimation du temps nécessaire: 1 à 2 jours, selon le volume des équipes
(une seule personne à l'Eveil, par exemple!).Ø Appui sous forme de temps de travail rémunéré au prorata du nombre
d'intervenants concernés.
9.2.2 Etape 2Mise en place des groupes de travail Nous proposons la création de deux groupes de travail (accueil à seuil bas,
occupation insertion). L'axe "remise de seringues et réduction des risquessanitaires" est, de fait, assumé par le "Groupe de travail seringues" qui assure lesuivi de la remise de matériel d'injection à Lausanne depuis 1996. Par rapport aux
deux autres groupes, celui-ci a donc un statut particulier.
La création des groupes de travail accueil à seuil bas et occupation insertion devrait permettre de clarifier:
Ø Quelles sont les complémentarités, les similitudes, les différences au seinde ces deux domaines d'intervention?
Ø S'il est possible d'élaborer des références communes, et dans ce cas, enquoi elles consistent?
Ø Comment les partenaires s'organisent pour réagir rapidement en cas de
problème?
Il ne s'agit pas de gommer les différences au nom d'une "vision commune" maisde mieux comprendre comment chacune des structures habite ces champs et deprendre acte de la diversité.
Cette étape se réalise dans un délai de 4 à 6 mois.
ObjectifsØ Délimiter le champ d'action et la place de chacun sur la base d'un canevas
conçu par Rel'ier.Ø
Définir les compétences des groupes par rapport au DSB, et leurresponsabilité (information, propositions) au sein du dispositif lorsquecelui-ci sera opérationnel dans l'étape 3.
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Ø Produire un document de référence.
MoyensØ Les membres du groupe parlent au nom de l'institution qu'ils représentent
(une personne par structure).
Ø Ils rendent compte du travail accompli dans le groupe au sein de leur
propre structure et vice-versa.Ø L'animation et la conduite de ces groupes à la réalisation de leurs objectifs
est assuré par un/e professionnel/e extérieur/e au réseau (par exemple,appel d'offres à ARIA).
Ø Les séances sont rétribuées à chaque structure sous forme de jetons deprésence (ou de temps de travail).
Ø Pour les structures de moyenne à grande importance, un temps de colloque
entre les séances devrait aussi être envisagé de façon à permettre auxéquipes de statuer sur ce qui a été fait dans le groupe de travail.
Ø Estimation du temps nécessaire: 4 demi-journées de travail de groupe,réparties sur 4 à 6 mois.
Le "Groupe de travail seringues", dont l'animation relève de la Direction de la
Sécurité Sociale et de l'Environnement, assure le suivi et la gestion de la remise dematériel d'injection dans l'agglomération lausannoise. Outre les intervenantsresponsables de la remise de matériel aux usagers (cf. tableau 1), il inclut
également:
Ø Les pharmaciesØ La policeØ La voirie
Actuellement sa mission consiste à "assurer une certaine unité de doctrine et servirde lieu d'échange où discuter la totalité des problèmes susceptibles de survenir"4.Le leadership est assuré par la Direction de la Sécurité sociale et de
l'Environnement qui peut prendre des décisions dans son domaine.Le groupe aura à repréciser son cadre de travail ainsi que le champ de ses
compétences, notamment:
Ø Quelle est la fonction du groupe: lieu d'échanges permettant à
l'administration de prendre les mesures qui s'imposent? Instance en mesurede proposer un contrôle ou des directives?
Ø Quels seront les liens avec le Canton5 lorsque le concept cantonal deremise de seringues sera mis en place?
Comme dans les autres groupes de travail, les membres parlent au nom del'institution qu'ils représentent (une personne par structure). Ils rendent compte du
travail accompli dans le groupe au sein de leur propre structure et vice-versa. Lesséances sont rétribuées à chaque structure sous forme de jetons de présence (ou detemps de travail).
4 Document de travail, M. Meystre, novembre 19995 A partir de l'été 1999, une réflexion a été entreprise sous l'égide du Médecin cantonal pour proposer un
concept cantonal de remise de matériel stérile aux personnes toxicodépendantes. Un rapport comportant despropositions et un budget sera présenté à la Commission cantonale de prévention et de lutte contre les
toxicomanies qui le remettra au Chef du Département de la santé et de l'action sociale pour validation.
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A la différence des deux autres groupes, celui-ci procédera à cette clarificationdans le cadre des rencontres agendées normalement, mais avec le même délai de
l'été.
9.2.3 Etape 3Mise en place du dispositif de coordinationL'étape 3 marque le moment où le dispositif de coordination interinstitutionnellesera effectif.
Vu dans son ensemble le dispositif comprendra le DSB ainsi que les 3 groupes detravail (organigramme commenté dans le point 3) et se réalisera en deuxmoments:
Ø La mise en place du DSB sera possible dès la fin de l'étape 1, quand les
structures auront désigné la personne qui les représentera. La premièrerencontre devrait pouvoir se réaliser avant l'été 2000. Comme le GIR
n'existe plus, il est important que cette plate-forme puisse se réunir sur desbases claires le plus tôt possible.
Ø Lorsque les deux groupes de travail auront achevé leur travail de
clarification, ceux-ci poursuivront leurs rencontres à leur rythme.
Soulignons que ce modèle représente une phase transitoire puisque la démarche
commencée avec ces structures doit se prolonger en tenant compte des institutionsde traitements ambulatoire et résidentiel, ainsi que des services sociaux
généralistes. Le modèle sera donc modifié ou complété par la suite.
ObjectifsLe DSB a pour mandat:Ø De s'informer des changements au sein du dispositif (nouvelles structures,
changement des prestations). Ø De s'informer des problèmes sur le terrain (nouveaux problèmes, évolution
de la demande). Ø De prendre acte du résultat des débats au sein des groupes de travail. Ø De transmettre à la ville les problèmes qui surgissent sur le terrain et de lui
soumettre des propositions.
A ce titre, le DSB est l'interlocuteur de la ville pour les questions relatives au seuil
bas.
MoyensØ 4 à 6 rencontres annuelles, prolongées par un espace convivial informel
permettant de régler les affaires courantes.
Ø Un/e délégué/e par structure.Ø Rel'ier assure la logistique (animation et préparation des séances) ainsi que
le lien avec la Direction de la Sécurité sociale et de l'Environnement.Ø Les séances sont rétribuées à chaque structure sous forme de jetons de
présence (ou de temps de travail).
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9.3 Fonctionnement du dispositif de coordination
Dans ce point, nous soulevons quelques questions liées au fonctionnement de la
coordination: comment est-ce que le modèle fonctionne dans la pratique, lesmandats ayant été définis?
9.3.1 Rôle des déléguésQu'ils participent à un groupe de travail ou qu'ils soient membres du DSB, lesdélégués sont là au nom de leur institution et non à titre individuel, comme cela a
pu être le cas au GIR.Cela implique un nécessaire va-et-vient dont le délégué est l'instrument et legarant, entre ce qui se débat dans les différentes instances et l'institution qu'il
représente. Le délégué a une fonction de passerelle et assure, de part et d'autre, lacirculation de l'information. Lorsque des sujets sont débattus, il est en mesure de
donner une position.Cela implique deux choses:
Ø Le délégué a une fonction et des tâches bien précises.Ø Les réunions (groupes de travail, DSB) ont un ordre du jour que les
membres reçoivent à l'avance. Ceux-ci s'engagent à faire savoir en temps
voulu les sujets qu'ils estiment devoir être débattus en plénière.
9.3.2 Rôle de Rel'ierDans ce modèle Rel'ier intervient au moment où le dispositif est, théoriquement,
opérationnel.Ø Rel'ier assure la gestion du DSB: convocation, ordre du jour, préparation
des séances.
Ø Il est important que Rel'ier soit informé des débats en cours dans lesgroupes de travail afin qu'il ait une vue globale des problèmes (en relation
avec l'animation du DSB). La forme de ce lien est à déterminer.Ø Rel'ier est le porte-parole du DSB auprès de la Direction de la Sécurité
sociale et de l'Environnement.
9.3.3 Rôle de la VilleLa forme que prendra le partenariat Ville/DSB est en partie définie: la Villeaccorde aux structures un appui financier (temps pour la concertation) moyennant
quoi ces dernières s'engagent à participer loyalement à la démarche proposée.Restent toutefois quelques points à préciser. Le DSB, en effet, a deux fonctions:
Ø D'une part, il est l'instance garante de la cohésion interne du dispositif .A ce stade de la réflexion, le DSB contribue à la qualité des prestations du
dispositif global. Quel est son rôle dès lors que surviennent de nouveauxacteurs (associations nouvelles, par exemple)?
Ø D'autre part il a fonction d'"observatoire"; il doit informer la Ville, parle biais de la Direction de la Sécurité sociale et de l'Environnement desproblèmes qui surgissent sur le terrain; mieux, il est en mesure de lui
soumettre des propositions.
Ø Ce second point soulève différentes questions:
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1. Que se passe-t-il lorsque surgit un problème qui relève d'un autredicastère, la police judiciaire, ou les différents services chargés demaintenir la propreté dans l'espace urbain?
2. A qui référer, et au nom de quoi, lorsque surgit un problème relevantde compétences cantonales (justice; exécution des peines; secteur
résidentiel)?
3. En bref, au nom de quelle légitimité le DSB peut-il s'adresser à d'autresinstances que la Sécurité sociale?
Il serait très utile que cette démarche soit discutée et avalisée par les autres
services de la ville; qu'elle soit présentée et communiquée face à l'extérieur.
9.4 Ressources
Il appartient à la Ville de traduire en termes financiers sa contribution à la mise enplace du dispositif de coordination (étapes 1 et 2) ainsi qu'à son budget defonctionnement (étape 3).
Nous proposons, dans les lignes qui suivent, un "budget temps" correspondant àune estimation du temps de travail requis par la démarche.
9.4.1 Etape 1Démarche interne à chaque structure15 structures pour une durée de un à deux jours selon la grandeur de l'équipe.Estimation du temps de travail: jetons de présence pour environ 20 journées.
9.4.2 Etape 2Mise en place des groupes de travailDeux groupes de travail, quatre demi-journées avec un appui extérieur:
Ø Groupe accueil à seuil bas: 9 structures pour un volume global de18 jours de travail
Ø Groupe occupation insertion: 7 structures pour un volume global de14 jours de travail.
Estimation du temps de travail: jetons de présence pour environ 32 journées .Appui extérieur (ARIA, par exemple) pour l'animation et la conduite de ces deux
sous-groupes: Estimation du temps de travail: 4 journées d'expert.
9.4.3 Etape 3Les réunions du DSB ont lieu environ 4-5 fois par an, à raison de 2 heures/séance
pour 21 délégués (liste non exhaustive).Les groupes de travail continuent à se rencontrer à leur rythme, à raison de 2heures, quatre à cinq fois par année.
Estimation du temps de travail : jetons de présence pour environ 38 journées
Rel'ier assume l'animation du DSB dans le cadre de son mandat COREL.
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Estimation du coût de l'ensemble duprocessusMars-décembre 2000
Etapes 1, 2 et 3
"Maintenance" du dispositif
2001
90 journéesExpertise (appui extérieur): 4 journées
38 journées de travail
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10. Bibliographie
Ouvrages:
Baptiste René, Le social mérite mieux!, Comment améliorer la qualité des
prestations sociales, Editions des Deux Continents, Genève, 1996.
Bovay Claude, Tabin Jean-Pierre, Campiche Roland J, Bénévolat modes d'emploi,Réalités sociales, Lausanne, 1994.
Cunha Antonio, Leresche Jean-Philippe, Vez Isabel, Pauvreté urbaine, le lien et
les lieux, Réalités sociales, Lausanne, 1998.
De Gaulejac Vincent, Taboada Leonetti Isabel, La lutte des places, Desclée de
Brouwer/Hommes et Perspectives, Paris, Marseille, 1994.
Goffman Erwing, Stigmate, Les usages sociaux des handicaps, Editions deMinuit, 1975.
Rohrer Evelyne, Sommer Elisabeth, Trachsel Bertrand, Ziegler Geneviève,Crettaz Bernard, Juste l'ordinaire, Un rite de passage chez des travailleurs
sociaux, Editions d'En-Bas, 1994.
Tabin, Jean-Pierre, Sur les chemins de l'assistance, Usages et représentations de
l'aide sociale, Editions La Passerelle, Centre social protestant, Vaud, 1995.
Collectifs: Du travail et un logement pour les personnes évoluant dans le monde des drogues
illégales, Bureau de promotion de l’Oeuvre Suisse d’Entraide Ouvrière (OSEO)
sur mandat de l’Office fédéral de la santé publique (OFSP), Berne, 1997.
Points de vue sur les toxicodépendances des femmes en Suisse romande, Enquête
sur la demande et l'offre d'aide spécialement destinée aux femmes, Femmesdépendances, ISPA, 1998.
Revues et articles:
Dépendances, Réduction des risques: concepts, pratiques et éthique, ISPA,numéro 8, septembre 1999.
Gendron Sylvie, La recherche participative: un cas d'illustration et quelquesréflexions pour la santé publique, in Ruptures, revue transdisciplinaire en santé,
vol.5, numéro 2, 1998, pp. 180-191.
Joubert Michel, La mobilisation sélective des professionnels de santé au niveau
local, A propos de la prise en charge des usagers de drogues touchés par le sida,in Des professionnels face au SIDA, 1998, 83-98.
L'intervenant, le réseau, l'institution, Les cahiers des ARIA, numéro 11, Genève,1994.
Orgogozo Isabelle, Les réseaux, une nouvelle représentation de l'espace social, inThérapie familiale, Genève, vol. 18, 1997, pp. 329-347.
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Divers:Documentations, rapports et brochure sur la CIFEA et Perspektive.
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11. Annexes I à VI
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Annexe I
Structures ayant participé à la recherche
Aide à la survie et réduction des risques
SLEEP IN
LA MARMOTTE
SOUPE POPULAIRE
PASTORALE DE LA RUE
PASSAGE
FLEUR DE PAVE
REL’AIDS
TANDEM
POINT D’EAU
CENTRE ST MARTIN
LE PARACHUTE
VIVRE ENSEMBLE A ST-LAURENT
POLICE MUNICIPALE DE LAUSANNE
Occupation et insertion professionnelle
ATELIER DE CARITAS VAUD
ATELIER BERCEAU ATEMPOREL
ATELIERS DU RELAIS
ASSOCIATION TRAMPOLINE
BETHRAIM
CEFIL LAUSANNE
ATELIER DE CREATIVITE L'EVEIL
PUISSANCE L
LE PIED A L’ETRIER
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Annexe II
Recensement des prestations actuellementproposées dans le domaine de l’aide à la survie et
de la réduction des risques de la Ville de Lausanne.FICHE TECHNIQUE
1. Nom de la structure : ………………………………………………………..
2. Votre nom et votre fonction dans la structure :
si vous êtes plusieurs à répondre à ce questionnaire, merci de le préciser et
d’indiquer toutes les fonctions
………………………………………………………..
………………………………………………………..
3. Votre structure est-elle subventionnée par la Ville de Lausanne ?
OUI NON
A. Personnes qui fréquentent actuellement votre structure(estimation pour ces trois derniers mois)1. Nombre de personnes différentes par semaine :
…………………………………………………………
2. Nombre d’ « habituéEs » qui fréquentent votre structure :
…………………………………………….
3. Pouvez-vous préciser ce que vous entendez par « habituéEs » ?:
………………………………………………………………………………………
…………………….
4. Fourchette d’âge des personnes qui fréquentent votre structure: de …… à
…… ans
5. La moyenne se situe autour de …. ans
6. Proportion femmes/hommes parmi les personnes qui fréquentent votre
structure : …………………
7. Proportion de personnes toxicodépendantes par rapport à l’ensemble des
personnes qui fréquentent votre structure: …………………………
8. A quelles problématiques sont principalement confrontées les personnes non
toxicodépendantes que vous rencontrez?………………………………………………………………………………………
……………………….
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9. Comment comptez-vous les personnes qui fréquentent votre structure ?
………………………………………………………………………………………
……………………….
10. Avez-vous des traces écrites (fiches, livre de bord, etc.) sur les personnes qui
fréquentent votre structure?OUI NON
Si oui, sous quelle forme ?
………………………………………………
………………………………………………
B. Accès à la structure1. Les personnes peuvent-elles venir sans rendez-vous ?
OUI NON
Si oui, quand ? (horaires d’ouverture)
……………………………………………………
Si non, décrivez brièvement la procédure d’admission
………………………………………………………..
………………………………………………………..
2. Existe-t-il un délai d’attente avant la prise en charge ?OUI NON
Si oui, de combien de temps ? …………………………………………..
3. Y a-t-il des circonstances ou vous refusez l’accès à des personnes ? (urgence,trop de monde,
mineurE, comportement inadéquat précédent, etc.)OUI NON
Si oui, pouvez-vous préciser ?………………………………………………………..
………………………………………………………..
C. Prestations proposées dans le domaine de l’aide à la survie et laréduction des risquesLes questions suivantes doivent permettre de saisir avec précision l’éventail ainsi
que le contenu des prestations. Pour déterminer les différents types deprestations, nous nous sommes inspirées des termes utilisés par vos structurespour décrire vos activités.
Pour répondre aux points suivants, nous vous demandons de ne tenir compte que
des prestations que votre structure offre actuellement (en 1999). Merci de liretoutes les questions avant de répondre.
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1. Prestations « matérielles »Les prestations suivantes sont-elles proposées, payantes ?
oui non gratuit payant
café, boissons
matériel d’injection
préservatifsrepas, collation
« fringuerie »
douche
lessive
nuitée
dépannage financier
autre :
2. Prestations « relationnelles »
Cocher les 3 termes qui qualifient le mieux les prestations de votre institution,puis décrivez brièvement leur contenu.
Les prestations « relationnelles » proposées ci-dessous sont celles qui sont les
plus fréquemment énoncées par les intervenantEs.
Prestations relationnelles X Description du contenu des prestations
accueil
écoute
suivi
soutien
orientation
appui
accompagnement
renforcement du réseau del’usagerautre :
3. Prestations sanitaires1. Dans votre structure, proposez-vous des soins somatiques de base ?
OUI NON
2. Dans votre structure, proposez-vous des soins dentaires ?
OUI NON
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3. Prestations « sociales »Votre structure propose-t-elle les prestations sociales suivantes ?
oui non
recherche de logement
déménagement
gestion d’un budget
aide administrative (remplir des papiers, déclaration
d’impôts, dettes, …)
accompagnement (aller avec) dans d’autres services
autre :
4. Prestations de « réinsertion sociale et professionnelle »Votre structure propose-t-elle les prestations de réinsertion suivantes ?
oui non
ateliers de travailactivités manuelles ou artistiques
activités sportives
activités culturelles
activités de groupe
bilans socio-professionnels
recherche d’emploi
cours (précisez)
autre :
5. Prestations spécifiques pour les femmesProposez-vous actuellement des prestations spécifiques pour les femmes ?
OUI NON
Si oui, quel(s) type(s) de prestation(s) ?
………………………………………………………..
………………………………………………………..
6. Prestations spécifiques pour les hommesProposez-vous actuellement des prestations spécifiques pour les hommes ?
OUI NON
Si oui, quel(s) type(s) de prestation(s) ?
………………………………………………………..
7. Prestations répondant à une demande spécifiqueAvez-vous mis en place des prestations sur la demande des usagerEs ?
OUI NON Si oui, quel(s) type(s) de prestations?
………………………………………………………..
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………………………………………………………..
D. Position de votre institution dans le domaine de la réductiondes risques et de l’aide à la survie (voir définition en note)
1. Votre structure se situe-t-elle dans le domaine de la réduction des risques et de
l’aide à la survie
1
? OUI NON
Pourquoi ? ………………………………………………………..
………………………………………………………..
2. Votre structure peut-elle être qualifiée d'offre à bas seuil 2?OUI NON
Pourquoi ? ………………………………………………………..
………………………………………………………..
****Nous vous remercions d’avoir pris le temps de répondre
1 « La réduction des risques et l’aide à la survie concernent les personnes qui consomment actuellement desdrogues. Il s’agit d’assister ces personnes pendant la phase de dépendance, de les suivre et de les soutenir,
afin de leur permettre de traverser cette phase à haut risque dans un état de santé aussi bon que possible et la
meilleure intégration sociale possible, et d'augmenter ainsi leurs chances de se sortir de la drogue par la
suite », Politique de la Confédération en matière de drogue ; des chiffres et des faits, OFSP, 1997, p. 21.2 « L’accès à ces offres est simple, conforme à la culture des toxicomanes, l’abstinence n’est pas poséecomme condition, aucune enquête administrative n’est effectuée et cette offre est à bas prix ou gratuite»,
Politique de la Confédération en matière de drogue ; des chiffres et des faits, OFSP, 1997, p. 21.
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Annexe III
GRILLE D'ENTRETIEN
A. CONTACTS INTERINSTITUTIONNELS
I. Avec quelles structures ou institutions avez-vous eu des contacts ces deuxderniers mois ?Concerne toutes les structures et pas seulement les structures spécialisées dans laprise en charge de personnes toxicodépendantes.
II. En ce qui concerne plus précisément le domaine de la toxicomanie, avez-vous eu des contacts avec les institutions suivantes (la liste est distribuée) cesdeux derniers mois ? Par contacts, il faut entendre; téléphones, séances detravail, colloques, rencontres formelles et informelles, réunions (GIR, groupe
seringues, …).
III. Avez-vous rencontré des difficultés dans la réalisation de ces contacts ?Difficultés internes à votre institution, difficultés externes à votre institution.
IV. Avez-vous le sentiment que votre structure est clairement identifiée parles autres structures ?
V. Concernant le GIR : 1) Quelles sont vos attentes concernant ce groupe ?
2) Comment définiriez-vous la fonction de ce groupe (les “ objectifs ” du GIR)?3) Qu’est-ce qui vous paraît utile/inutile dans ce type de rencontre ?4) Est-ce que les sujets abordés (cf. essentiellement autour du réseau
toxicodépendances) correspondent aux problèmes/questions que vous rencontrezdans votre pratique professionnelle ?
5) Comment voyez-vous votre place dans ce groupe?6) Avenir du groupe GIR, propositions ?
B COLLABORATION A PROPOS D'UNE SITUATIONI. Dans l’accompagnement d’une personne, vous est-il déjà arrivé decollaborer avec d'autres structures ? Si c’est le cas, vous serait-il possible dechoisir 3 situations de ce type et de nous les décrire ?
II. Confidentialité :1) Quelles sont vos règles de confidentialité ? (personnelles/institutionnelles)2) Quel type d’informations donnez-vous aux autres concernant des personnesque vous suivez ?
3) Quel type d’informations que vous avez demandées vous sont refusées au nomdu secret professionnel ?
4) En quoi le respect de la confidentialité peut-il représenter pour vous un obstacleà la démarche avec l’usagerE ?5) Propositions ? Satisfaction par rapport à la situation actuelle ? Insatisfaction ?
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C. PERSPECTIVESI. Votre structure donne-t-elle du temps pour des activitésinterprofessionnelles, par exemple des réunions du type du GIR?
II. Avez-vous déjà été confrontéEs à des usagers qui parlaient de façon critique
d’autres structures ? Si oui, comment avez-vous réagi ?
III. D'après vous, pourquoi faut-il collaborer ? Quels seraient les avantageset les inconvénients d'une collaboration?
Aide à la survie et réduction des risques
Qui ? Info. Usager SLEEP IN
LA MARMOTTE (Armée du Salut)
SOUPE POPULAIRE
PASTORALE de la rue
LE PASSAGE
FLEUR DE PAVE
REL’AIDS
TANDEM
POINT D’EAU
DISPENSAIRE DE LA CROIX-ROUGE
CENTRE ST MARTIN
LE PARACHUTE
GROUPE DES ESCALIERS de St-Laurent POLICE MUNICIPALE DE LAUSANNE
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Occupation et réinsertion professionnelle
Qui ? Info. Usager ATELIER DE CARITAS VAUD
ATELIER BERCEAU ATEMPOREL(Fond. Mère Sofia) ATELIER RELAIS
ATELIER DES OLIVIERS
ASSOC. TRAMPOLINE
BETHRAIM
CEFIL LAUSANNE
ATELIER DE L’EVEIL
PUISSANCE L
LE PIED A L’ETRIER
Traitements de la dépendance : médical et thérapeutique
Qui ? Info. Usager MEDECINS PRIVES (AVMCT)
SMPP (Service de Médecine et dePsychiatrie Pénitent.) PMU
CAP (Centre d’Accueil et de Prévention)Fond. du Levant FAIRE LE PAS
FAMILLES SOLIDAIRES
Traitements résidentiels, sevrage, désintoxication
Qui ? Info. Usager FONDATION DU LEVANT
LA CALYPSO
FOYER LE RELAIS
FONDATION BARTIMEE
FONDATION LES OLIVIERS
NARCONON
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Annexe IV
Les habitué/es
Nom Nombre d'habitué/es Définition des habitué/es
Rel'aids 0 la démarche n'induit pas la notion
d'habitués; interventions ponctuelles
Soupe populaire env. 100 personnes personnes venant régulièrement depuis
plusieurs mois ou années
Marmotte 60% fréquentation de plus de 6 mois
Sleep-In 35% pas de définition. Où commence
l'habitude?
Tandem plus de la moitié despersonnes
personne qui s'engage dans un suivi"suivi"
Pastorale de la Rue 40 personnes au moins une fois par semaine
Centre St Martin / personne en traitement, en période
d'évaluation, en soins somatiques
Le Passage env. 100 personnes au moins 2-3 fois par semaine
Fleur de Pavé 3 quart des personnes au moins 2-3 fois par mois pendant au
moins 3 mois
Point d'Eau structure trop jeune personnes venant régulièrement
Parachute env. 100 personnes au moins 1 fois par semaine
Trampoline / /
Atelier Caritas 50 personnes 3 fois et plus par semaine
Puissance L / /
Pied à l'Etrier 16 personnes accompagnement régulier depuis plus
de 6 mois
Atelier l'Eveil 14 personnes qq. heures chaque semaine
Berceau Atemporel 6 personnes tous les jours ou une fois semaine
CEFIL 10 personnes personne qui fréquente ou participe à
plusieurs prestations
Atelier du Relais 60 personnes en hiver, 70- 75
en été
personne en poste occupationnel (6
mois) ou en formation jusqu'au CFC
Bethraïm 22 personnes 2 fois par semaine sur au moins 1 mois
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