D ans le paysage très se-coué des énergies re-nouvelables en Wallo-

nie, les choses commencent len-tement à se décanter. Mais beau-coup de questions demeurent,notamment sur le poids respectifde chaque source. C’est pour yvoir plus clair que le gouverne-ment a demandé au ministre del’énergie Jean-Marc Nollet (Eco-lo) une « note faîtière » clarifiantla trajectoire des filières renou-velables au sud du pays. Dèsl’instant où la part de l’éolien ter-restre va se réduire – après ledurcissement des critères d’im-plantation des éoliennes – un ré-équilibrage s’imposait. C’est l’ob-jet de la « vision cohérente de lapolitique énergétique wallonne »que propose Nollet dans un do-cument dont Le Soir a puprendre connaissance. Contacté,le cabinet du ministre s’est refu-sé à tout commentaire.

Point de départ : produirechaque année 8.000 GWhd’électricité renouvelable en2020. La Wallonie doit aussitendre à 20 % de renouvelabledans la consommation d’énergie

(électricité, carburants, cha-leur…) ; réduire ses émissions degaz à effet de serre de 30 % ; etdiminuer sa consommationd’énergie de 18 % en 2020 égale-ment. Autant d’objectifs décou-lant d’engagements pris par laBelgique au niveau européen.

Premier constat, dit le docu-ment : réduire la consommationénergétique permettra d’at-teindre plus facilement les ob-jectifs, puisque ces derniers sontgénéralement exprimés en pour-centage de la consommation fi-nale. Comment atteindre les8.000 GWh d’électricité ? Le

« petit » photovoltaïque (rési-dentiel) serait mis à contributionà hauteur de 10 à 15.000 nou-velles installations par an. La ca-pacité doublerait : passant de397 à 750 à 875 GWh. Mais lacroissance la plus importante estattendue du côté du « grand »photovoltaïque, (bâtiments in-dustriels ou agricoles) ; large-ment sous-développé en Wallo-nie, il passerait de 15 à 500GWh, soit au final 6.000 instal-lations de plus de 10 kW.

L’éolien ? Les éoliennes ter-restres se développeraient dansle cadre déjà établi : 3.800 GWh

en 2020. On passerait de 260 àun peu moins de 600 moulins.La filière, dit le document, pré-sente un « rapport coût-efficacitéintéressant et un intérêt en termede retombées économiques ». Lepetit éolien cher au ministre desTravaux publics Carlo Di Anto-nio (CDH) ? « Il présente un in-térêt particulier en termes de po-tentiel de développement écono-mique ». Des projets-pilotespourraient voir le jour afin d’en« démontrer la faisabilité tech-nique et l’opportunité écono-mique ». Si ces projets sont cou-ronnés de succès, le petit éolien

pourrait apporter entre 200 et700 GWh dans l’escarcelle. Unbond considérable, puisqu’onpart de presque rien actuelle-ment… Eolien toujours : la Wal-lonie revendiquera sa part dansla production d’électricité à par-tir des éoliennes offshore en facede la côte belge. « Il est supposéque 30 % de la production off-shore en Mer du Nord sera attri-buée à la Wallonie ».

La Région n’a en revanche pasgrand-chose à attendre de l’hy-droélectricité. Le potentiel est« déjà largement exploité. Seulesquelques unités complémen-taires pourront être installées ».La géothermie est sans douteune piste pour l’avenir, mais « uncertain degré d’incertitude per-siste en la matière ». A l’horizon2020, seule une contribution« modeste » peut être attendue.Le solde de l’effort (2.300 GWh)devra être assuré par la bio-masse, indique le rapport. ils’agira de biomasse solide (cen-trales à pellets, par exemple…)mais aussi du biogaz (fermenta-tion de matières végétales ouanimales) et du bioliquide, deuxsecteurs « dont le potentiel estencore largement inexploité » etqui pourraient connaître « unecroissance importante ». ■

MICHEL DE MUELENAERE

Energie renouvelable : le plan wallonENVIRONNEMENT Comment la Wallonie va-t-elle atteindre ses objectifs d’énergie verte ?

Comment la Wallonieva-t-elle atteindre sesobjectifs d’énergies renouvelables ?

Le ministre respon-sable propose une trajectoire.

Le photovoltaïque sur les bâtiments industriels ou agricoles devrait fortement se développer. © BRENY.