du transport de marchandises
sociaux / économiques / environnementaux26/02/14Hôtel SALAKO Gosier
Observatoire Régional des Transports
Séminaire
LES ACTES
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LES miSSionS dE L’obSErvAToirE régionAL dES TrAnSporTS (orT) En guAdELoupE
La Guadeloupe dispose depuis 2004 d’un observatoire régional des transports, né du partenariat entre l’agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (ADEME Guadeloupe) et la direction de l’environ-nement, de l’aménagement et du logement (DEAL Guadeloupe).
Cet outil s'est imposé au fil du temps pour faciliter l'animation des politiques publiques en matière de transport. Lieu d'échanges et de concertation, son champ d'activité s'enrichit et s’élargit avec l’arrivée d’un nouveau partenaire en 2014 : la Région Guadeloupe.
Chaque année l’ORT recueille auprès des acteurs du transport
de personnes et de marchandises (Conseil Général, Région
Guadeloupe, Port Autonome, aéroport Pôle Caraïbes etc.) des
données et statistiques dans le but d’apprécier l’évolution de
la mobilité en Guadeloupe sous l’angle du développement
durable. Ces données, accompagnées d’analyses objectives,
sont publiées annuellement dans le journal de l’observatoire
régional des transports. Ces informations sont destinées à un
public large, qui va du particulier au responsable politique en
passant par les professionnels du transport ou encore aux
bureaux d’études, et sont disponibles sur le site internet de
la DEAL : www.guadeloupe.developpement-durable.gouv.fr.
Affiner la connaissance du secteur des transports en guadeloupe
Dans une démarche d’analyse prospective et de recherche
permanente de l’intérêt collectif, la DEAL, l’ADEME et la Région
Guadeloupe co-pilotent et cofinancent un certain nombre
d’études destinées à fournir des matériaux de réflexion aux
acteurs économiques, afin de les aider dans leurs décisions.
Les sujets de ces études sont en rapport direct avec les pré-
occupations quotidiennes des Guadeloupéens.
Les journées techniques de l’observatoire régional des transports
de Guadeloupe sont l’occasion pour les différentes compo-
santes de la société d’échanger sur différentes thématiques
relatives au transport. Pour cette première rencontre de l’an-
née, c’est la problématique du transport de marchandises qui
réunira l’ADEME, la DEAL, la Région Guadeloupe mais aussi
les opérateurs privés autour de tables rondes. Il s’est agi de
faire le point sur les aspects réglementaires liés au transport
de marchandises dans l’archipel mais aussi de débattre des
enjeux tant environnementaux qu’économiques et sociaux de
cette activité. L’ORT a tenu à associer les acteurs du trans-
port de marchandises (transporteurs, chargeurs, associations,
syndicats,…), afin d’ouvrir le débat sur la réalité du terrain. Il
permet d'échanger sur les bonnes pratiques à adopter dans
le domaine du transport de marchandises en Guadeloupe en
tenant compte des contraintes environnementales mais aussi
des enjeux économiques et sociaux.
proposer des études prospectives
L’évocation des déplacements de personnes et / ou de mar-
chandises sur un espace géographique est indissociable de
celle des problématiques d’aménagement du territoire au sens
large. La thématique de la mobilité, par sa transversalité, fait
donc intervenir une palette d’acteurs d’origines diverses, qui
malgré une volonté commune d’un développement durable du
territoire, peuvent avoir des points de vue différents. L’ORT a
vocation à constituer un espace d’échange neutre où ces points
de vue peuvent se confronter, afin d’enrichir les réflexions sur
des thématiques prégnantes du territoire. Cet espace d’échange
se concrétise sous la forme de journées techniques ou de
séminaires.
Constituer un espace d’échanges pour les acteurs du transport
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progrAmmE dE LA dEmi-journéE TEChniquE dE L’orT
du 26 FévriEr 2014
Perspectives évoquées dans le SRIT et le SAR.
Patrice MATHEY, directeur adjoint des routes, Région Guadeloupe.
Anthony SIMON, Egis.
Conclusion
Présentation des actions menées en faveur de la maîtrise de l’énergie dans le transport de marchandises, retour d’expérience de la société CABOTRA.
Éric SANCHEZ, directeur, CABOTRA.
Témoignage des transporteurs.
Rosy AIMÉ, secrétaire générale du STMG (syndicat des transporteurs de marchandise de Guadeloupe) / UGTG.
Témoignage des transporteurs : « quel avenir pour un transport durable de
marchandises en guadeloupe ? »
Enjeux économiques en Guadeloupe.
Ludovic KANCEL, chef de département p.i. DPAT (département politique décentralisée et aménagement du territoire),CCI-IG.
Enjeux énergétiques et environnementaux des transports de marchandises en Guadeloupe, présentation de la démarche d’engagements volontaires CO2.
Marianna MARTEL, ingénieure, ADEME.
Information réglementaire quant à l’obligation pour les transporteurs de communiquer sur les émissions de CO2 de leurs prestations.
Christian PONT, responsable de la cellule « déplacements et observatoire régional des transports » (DORT), DEAL.
Le rôle essentiel du transport maritime pour le transport de marchandises en Guadeloupe.
Pierre-Luc LECOMPTE, administrateur des affaires maritimes, Direction de la mer.
Les enjeux du transport de marchandises en guadeloupe
5
iLS onT diT…
Pour la Région Guadeloupe, il est important de se doter d’un
outil d’observation dans le domaine du transport, c’est ce qu’ont
compris la DEAL et l’ADEME en créant cet observatoire.
La Région Guadeloupe est concernée à plus d’un titre par la problé-
matique des transports et aux travaux de l’observatoire au regard
de ses compétences en matière d’aménagement du territoire, de
développement économique, de protection de l’environnement
mais surtout du fait qu’elle ait à charge l’élaboration du SRIT et
du PRERURE. Je rappelle que le secteur du transport représente
59 % de notre consommation finale d’énergie et qu’il est donc un
enjeu majeur dans notre politique régionale visant à réduire les
émissions de gaz à effet de serre et dans l’atteinte de nos objectifs
d’autonomie énergétique. C’est pourquoi la Région Guadeloupe
souhaite rejoindre les deux premiers fondateurs de l’observatoire
en 2014. Je souhaite donc que cet observatoire continue de
répondre à nos interrogations et à alimenter nos réflexions afin
de nous permettre d’envisager la société guadeloupéenne de
demain sous l’angle d’une mobilité douce pour tous.
harry durimEL, vice président du conseil régional, président de la commission énergie
Après deux journées techniques consacrées au transport de
personnes, nous sommes réunis cette fois pour parler de trans-
port de marchandises. Des journées techniques qui ont montré
toute leur utilité comme agitateur d’idée, initiateur d’études, de
réflexions, d’expertise mais aussi comme un lieu d’alerte et un
forum d’échanges.
La région dispose récemment de nouvelles compétences en
matière d’aménagement de l’espace, de soutien à l’économie
et de gestion des programmes européens avec un volet trans-
port particulièrement intéressant. Par ailleurs, la loi MAPAM de
janvier 2014 (modernisation de l’action publique territoriale et
d’affirmation des métropoles) place la Région en chef de file
pour favoriser l’inter-modalité et la complémentarité entre les
modes de transports.
Nous sommes donc très heureux d'accueillir la Région Gua-
deloupe au sein de l'ORT.
vincent roYEr, directeur adjoint de la dEAL
L’ADEME est heureuse aujourd’hui de célébrer les 10 ans de
l’observatoire régional des transports. Nous sommes réunis
aujourd’hui pour :
• accueillir un nouveau membre de l’observatoire régional des
transports, un acteur incontournable des politiques de maîtrise
de l’énergie mais également d’aménagement durable de nos
territoires : la Région Guadeloupe ;
• travailler à la recherche du développement durable du transport
de marchandises en Guadeloupe. L’objectif de l’ADEME, à
travers cette demi-journée de l’observatoire régional des
transports est d’échanger entre professionnels et institutions
sur le transport de marchandises afin d’esquisser des pistes de
développement d’un transport respectueux de l’environnement
et maîtrisant les consommations d’énergie.
L’ORT a souhaité à nouveau aborder ce sujet en séminaire
car les enjeux sont particulièrement forts. En effet, s’agissant
uniquement des aspects environnementaux, le transport de
marchandises (essentiellement routier) représente plus de
10 % des consommations finales d’énergie de la Guadeloupe.
La mise en place d’engagements volontaires CO2 permettrait
probablement, et assez rapidement, de diminuer les consom-
mations de carburants dans les entreprises, sans efforts majeurs
(sans restructuration globale de la filière).
C’est pourquoi l’ADEME a souhaité développer en 2014 une
politique destinée aux entreprises de transport pour les accom-
pagner techniquement et financièrement dans leurs efforts de
maîtrise de l’énergie. Cette démarche va être présentée lors
de cette demi-journée.
Catherine LuCiAni, directrice régionale de l’AdEmE
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SYnThÈSE dES inTErvEnTionS
Caractéristiques principales du transport de marchandises en Guadeloupe
Un principe fondamental : « plus l’économie se développe,
plus les flux de matières augmentent, et donc plus le trans-
port de marchandises se développe ». Sur les 30 dernières
années l’économie guadeloupéenne a connu une croissance
économique, principalement dans les secteurs du commerce
(40 % du PIB) et des services (35 % du PIB). La localisation
de la grande distribution crée un trafic en étoile, autour de la
zone de Jarry où est installé le Port Autonome et les centres
de dégroupage. L’interland du port de Jarry jouxte donc le
port. En terme logistique et environnemental, cela constitue
un véritable atout.
Par ailleurs, la double insularité de certaines entreprises ins-
tallées dans les îles du Sud est cause de coût supplémentaire
et parfois de rupture de la chaîne de froid (exemple : le cas de
la Désirade où les marchandises réfrigérées sont déposées
au sol sur le quai).
Importance du transport de marchandises dans l’économie de la Guadeloupe
Le secteur du transport en Guadeloupe se caractérise par
la multiplicité des acteurs, souvent sous forme d’entreprises
individuelles ce qui peut poser des difficultés par rapport à la
lourdeur réglementaire du secteur. La majorité des entreprises
ne possèdent qu’une licence et il y a une forte propension à
utiliser des véhicules utilitaires légers.
Certaines filières sont cependant relativement bien structurées
(conteneurs, déchets, citerne, transport de cannes, BTP).
Avec le durcissement des règles, le nombre d’inscription au
registre des transports diminue après 2008 : durcissement des
conditions d’inscription au registre des transporteurs (surtout
concernant la capacité professionnelle).
Les enjeux économiques en guadeloupe
Ludovic KANCEL, chef de département par intérim aménagement du territoire, transport et pêche - CCI-IG
Répartition des transports inscrits au fichier selon le nombre
de licences détenues, source DDE
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Pour aider à la réalisation de ces objectifs ambitieux, l’ADEME
et le ministère en charge de l’environnement ont créé la charte
d’engagement volontaire qui ne concernait en 2008 que le secteur
de transport de marchandises et s’est étendue en 2011 aux entre-
prises du transport routier inter-urbain de voyageurs et en 2012 au
transport léger de marchandises, au transport routier de voyageurs
de moins de 10 places et au transport urbain de voyageurs.
Ces chartes volontaires permettent aux entreprises de maîtriser
leurs consommations d'énergie.
L’adhésion à la charte demande 4 étapes :
•préparation du projet par une auto-évaluation ;
•réalisation d’une étude CO2 ;
•signature de la charte volontaire pour 3 ans ;
•mise en œuvre du plan d’action et suivi des engagements.
L'ADEME peut accompagner les entreprises volontaires. Elle
propose une aide technique et éventuellement financière* à la
mise en place des engagements volontaires CO2.
Contact : Marianna MARTEL [email protected]
Tél : 0590 26 77 60
* Selon le système d'aides financières en vigueur et dans la limite des crédits disponibles
SYnThÈSE dES inTErvEnTionS
Marianna MARTEL détaille les objectifs en matière de réduction
des émissions de gaz à effet de serre à l’échelle internationale,
européenne et nationale :
Les objectifs de réduction à partir de 2020
Objectif européen
Réduction de 20 % des émissions de GES tous secteurs d'ici 2020 et par rapport à 1990.
Objectif national
Réduire les émissions de GES non industrielles (hors ETS) de 14 % par rapport à 2005 (déclinaison de l'objectif européen en France).
Réduire de 20 % les émissions de GES du secteur des transports d’ici 2020 et par rapport à 2007, pour revenir au niveau de 1990 (objectif Grenelle).
------------------
Les objectifs à 2050
Objectif international
Réduction de 50 % des émissions de GES par rapport à leur niveau de 1990.
Objectif européen
Diminution d'au moins 80 % des émissions de GES de l'ensemble des secteurs par rapport à 1990 (Livre blanc de mars 2011).
Objectif associé au minimum de - 60 % de GES pour le secteur des transports par rapport à 1990 (Livre blanc
de mars 2011).
Objectif national
Facteur 4 : - 75 % de GES pour l'ensemble des secteurs
par rapport à 1990.
Charte d’engagements volontaires
Objectifs
Cette démarche volontaire vise :
• à fournir des outils tendant à améliorer les performances environnementales des entreprises > réduction des émissions de C02 liées à la consommation de carburant ;
• à réduire le poste de coûts de carburant > amélioration de la compétitivité de l’entreprise ;
• à permettre la valorisation des engagements des
transporteurs > amélioration de l’image de l’entreprise.
Enjeux énergétiques et environnementaux des transports de marchandises en guadeloupe, présentation de la démarche d’engagement volontaire Co2
Marianna MARTEL, ingénieure - ADEME
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SYnThÈSE dES inTErvEnTionS
Le caractère archipélagique de la Guadeloupe rend le transport
maritime incontournable. Deux armements maritimes (5 navires)
sont en charge du transport de marchandises vers les îles du Sud.
Il souligne l’absence d’armement sur une redistribution domes-
tique des importations depuis Jarry pour réduire la conges-
tion de la zone. Le report modal vers le transport maritime de
marchandises est un objectif normatif européen et national
mais, afin d’atteindre cet objectif en Guadeloupe, plusieurs
obstacles doivent être franchis. La compétence de la Région
Guadeloupe en matière de transport pourrait lui permettre de
créer des SEM pour le transport maritime pour le report modal
sur Basse-Terre. Le Conseil Général qui a la compétence de la
liaison entre les îles ne soutient par concrètement les armateurs
de transport de passagers ou de marchandises. Le marché
des îles du Sud répond aux besoins des populations mais est
restreint (120 000 tonnes) et caractérisé par une surcapacité.
Un marché qui n’est pas optimal mais qui fonctionne du fait de
sa structure quasi-monopolistique.
Les possibilités de réussite du transport modal peuvent être
envisagées en se focalisant sur un marché dans le sens Basse-
Terre vers Jarry (transport des bananes du Sud Basse-Terre,
transport de produits de carrières depuis Rivière-Sens). Le
contexte européen et national n’est pas très applicable en
Guadeloupe sur le projet de report modal, d’où l’intérêt de
réfléchir à des solutions propres à l’archipel. Les dispositions
des codes des douanes permettent d’armer des navires sous
pavillon étranger et de les placer sur des transports internes à
la Guadeloupe par exemple.
Les objectifs de l’information sur les émissions de CO2 (article L 1431-3 du code des transports) sont de sensibiliser les usagers et les
clients sur l’importance des émissions de CO2 liées aux transports et de généraliser une information pratiquée par certaines entreprises.
Les acteurs concernés par cette obligation d’information sont les entreprises de transport et de déménagement, les commissionnaires,
les taxis, les collectivités territoriales dans la mesure où elles sont autorités organisatrices de transport (public et scolaire) et les agences
de voyage. Tous les transports, au départ ou à destination d’un point du territoire national, sont concernés par cette mesure.
Le rôle essentiel du transport maritime pour le transport de marchandises en guadeloupe
information réglementaire quant à l’obligation pour les transporteurs de communiquer sur les émissions de Co2 de leurs prestations
Pierre-Luc LECOMPTE, administrateur des affaires maritimes - Direction de la mer
Christian PONT, responsable de la cellule DORT - DEAL
Exemple d'application (TRM)
Le véhicule : consommation : 34 litres / 100 km
La quantification des unités transportées : la masse (tonne)
Le nombre d'unités transportées en moyenne dans le
véhicule : 15 tonnes (pour une capacité du véhicule de
25 tonnes)
La prestation : distance : 400 km
unités transportées : 5 tonnes
Le facteur de conversion : 3,07 kg CO2 / litre de gazole
(arrêté ministériel)
Exemple d'application (TRM)
Valeurs propres à l'entreprise ou données par arrêté
Valeur donnée par arrêté
Information délivrée au bénéficiaire
Valeurs propres à la prestation
0,34 l / km x 400 km x
5 t15 t
x 3,07 kg CO2 / l = 139 kg CO2
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SYnThÈSE dES inTErvEnTionS
Christian PONT intervient sur la fluctuation des courbes d’ins-
criptions au registre des transports (Ludovic KANCEL), la « métro-
polisation » de Jarry et l’absence de données sociales du secteur
des transports.
Hervé BONBON (Cie saintoise de transport) s’étonne d’entendre
que les îles du Sud sont mal desservies malgré les efforts des
compagnies et l’absence de soutien des collectivités.
Ludovic KANCEL se dit conscient du travail fait par les compagnies
maritimes mais que la double insularité des Îles du Sud entraîne une
double difficulté pour les entreprises qui y exercent. Il précise que
le cas évoqué concernait un témoignage des ressortissants de la
Désirade et non des Saintes comme l’avait compris M. BONBON.
Il se propose d’aller à la rencontre des compagnies de transport
de marchandises pour les aider à résoudre leurs difficultés à
l’occasion d’une des manifestations organisées par la CCI-IG du
type « opération proximité Îles du Sud ». Il abonde dans le sens
de Christian PONT concernant la « métropolisation de Jarry » et
annonce qu’une étude logistique sur le transport de marchandises
a été lancée par la CCI-IG.
Pierre-Luc LECOMPTE réagit à l’intervention de Hervé BONBON
pour rappeler le caractère sur-capacitaire du marché et une desserte
qui n’est pas optimale, notamment sur la Désirade. Il rappelle la
nécessité de l’investissement du Conseil Général, sachant que le
projet de DSP sur la Désirade est pris en charge par la commune.
Silvère ENODIG (communauté des communes du nord Grande-
Terre) s’interroge sur les dispositifs mis en place pour baisser le
coût du transport vers les îles du Sud.
Ludovic KANCEL annonce que la région a été sollicitée par la
CCI-IG et un dossier « aide au fret » est en cours et en bonne voie.
Jérôme DANCOISNE précise que concernant ce dossier la réflexion
est en cours pour le PO 2014-2020. Une aide FEDER au transport
de déchets dangereux entre les îles du Sud et la Guadeloupe
continentale existait d’ailleurs dans le PO 2007-2013.
Catherine LUCIANI pose la question de l’évolution du niveau
de dépendance de la Guadeloupe, l’impact de cette évolution sur
la valeur ajoutée et l’emploi local. Elle s'interroge également sur
les précautions à prendre en compte lors du développement des
infrastructures portuaires et les préconisations à faire afin de ne pas
déséquilibrer encore plus notre situation en matière d'économie
et d'emploi.
Pierre-Luc LECOMPTE prend l’exemple de bananes du Surinam
qui sont exportées en Europe par le biais du port de Guadeloupe,
au détriment des bananes du Sud Basse-Terre. Il estime le grand
port risque de renforcer ce type de situation.
Pauline COUVIN-ASDRUBAL (présidente de l’URAPEG - France
Nature Environnement) interroge Marianne MARTEL sur l’impact
des chartes d’engagements volontaires sur l’environnement en
Guadeloupe.
Marianna MARTEL précise que les chartes ne sont pas encore
signées et qu’en fonction des engagements des entreprises,
l’objectif à atteindre pourra être déterminé.
Jérôme DANCOISNE précise qu’une étude de 2010 de l’obser-
vatoire régional des transports estimait à 2 ou 3 % l’impact des
engagements volontaires des entreprises de Guadeloupe sur la
consommation d’énergie.
Christophe FOUCAULT (directeur général, président du directoire
CEI-BA Guadeloupe) partage son expérience de pilote de la charte
d’engagement volontaire de son ancien employeur et précise
l’intérêt - notamment financier - pour les entreprises de transport
de réduire leur émission de CO2.
éChAngES
Le prestataire peut utiliser 4 types de valeurs :
•niveau 1 : valeurs forfaitaires fixées par l’arrêté ministériel ;
•niveau 2 : le prestataire fait la moyenne de l’activité de sa flotte ;
•niveau 3 : une entreprise utilisant différents types de véhicules, pour des clients différents fera des calculs spécifiques ;
•niveau 4 : les valeurs sont mesurées spécifiquement par l’entre-
prise de transport pour chaque prestation.
Les informations fournies permettent de faire le bilan des émissions de
gaz à effet de serre des entreprises et des collectivités mais également
l’amélioration de la qualité des informations fournies sur les produits.
Bases méthodologiques de la méthode de calcul
Taux de consommation
kilométrique
Nombre de kilomètres de la prestation
Facteur d'émission
Nombre d'unités transportées
pour la prestation
Nombre d'unités transportées en moyenne
dans le véhicule
x x x
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TémoignAgES dES TrAnSporTEurS : « quEL AvEnir pour un TrAnSporT durAbLE
dE mArChAndiSES En guAdELoupE ? »
Le syndicat des transporteurs de marchandises de Guadeloupe
est prêt à appuyer la mise en place de cette démarche volontaire
dans la mesure où elle permet aux transporteurs de diminuer
leur charge de carburant, et par conséquent, améliorer les
niveaux de rémunération.
Le STMG souhaiterait également que l’ORT puisse publier des
données précises et actualisées sur la question des emplois
dans le domaine des transports mais également sur les flux de
marchandises et le parc de camions.
Le groupe auquel appartiennent les sociétés de transport CABO-
TRA et STPP a signé la charte d’engagement volontaire en 2008,
intégrant ses filiales dans la démarche. Les motivations du groupe
étaient tant liées à la problématique environnement qu’écono-
mique au regard du poids du poste carburant dans les sociétés
du groupe. Le plan d’action de la société est basé sur le matériel,
les conducteurs, la consommation de carburant et l’organisation :
•un parc de véhicule renouvelé et régulièrement vérifié ;
• des conducteurs formés à l’éco-conduite et sur le
comportement routier ;
• des primes d’objectif aux chauffeurs sur la consommation
de carburant ;
• la mise en place d’une informatique embarquée pour éviter
les voyages à vide.
L’objectif de la compagnie de diminuer ses rejets de CO2 a été
atteint avec l’adhésion des employés qui se sont sentis concer-
nés par cette démarche. Sur le plan économique, un gain de
3 litres / 100 permet une économie de 15 000 € à 20 000 € par
an sur le poste carburant.
Odile ESPAIGNET-BATTA, directrice environnement et déve-
loppement durable (Cap Excellence) propose, dans le cadre de
l’élaboration du PCET de Cap Excellence, la mise en place d’une
opération collective d’accompagnement des entreprises de transport
de marchandises et de personnes.
Marianna MARTEL, répond favorablement à cette proposition qui
peut être accompagnée financièrement par l’ADEME.
Un participant propose également que les petites entreprises
puissent se faire accompagner par les pouvoirs publics pour
engager leurs démarches d’engagement volontaire CO2.
Marianna MARTEL, précise que la mise en place d’un GIEC ou
d’un chargé de mission peut être financé par l’ADEME pour aider
les petites entreprises à diminuer leur émission de GES.
Ruddy FORESTAL (responsable sécurité dans le transport - LAFARGE
béton) invite les organismes partenaires de la démarche d’engagement
volontaire CO2 à aller à la rencontre des entrepreneurs de transport
qui ont du mal à « lâcher leur volant » pour aller chercher l’information.
présentation des actions menées en faveur de la maîtrise de l’énergie dans le transport de marchandises, retour d’expérience de la société CAboTrA
Éric SANCHEZ, directeur - CABOTRA
Témoignage des transporteurs
Rosy AIMÉ, secrétaire générale du STMG/UGTG (syndicat des transporteurs de marchandises de Guadeloupe)
éChAngES
Consommations-types (litres/100 km)
pour les tracteurs de l’entreprise
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ConCLuSion : pErSpECTivES évoquéES dAnS LE SriT ET LE SAr
Le diagnostic prospectif
sept. 2011 - mars 2012
Entretiens / Ateliers
Réunions avec les AOT (et futures AOT)
et dans les îles du Sud
Définition des enjeux et des objectifs du SRIT
Fiches action / Rapport environnemental
mars 2012 - juin 2012
Comités de Pilotage Comités techniques de suivi
Rencontres avec les maires de Guadeloupe
Réflexions et propositions en termes de projets et de politique des transports
juin 2012 - décembre 2013
Diffusion d’un plan d’action : plan régional de coordination
des transports
Suivi du SRIT
Objectif : fin 2014 - Approbation du SRIT
Diffusion d’un plan d’action : plan régional de coordination
des transports
La première phase de la démarche SRIT a consisté en un
diagnostic de la situation existante. Des ateliers thématiques
ont été organisés 2012 et ont permis de dégager les grands
enjeux des transports en Guadeloupe. Au premier semestre
2012 la concertation a abouti à une définition partagée de ces
enjeux pour savoir dans quelle direction porter les objectifs du
SRIT et les différentes actions à proposer. La réflexion sur les
objectifs et leur déclinaison en actions s’est poursuivie en 2013
sous forme de réunions de concertation avec les communes
pour aboutir, fin 2013 à un plan de coordination régionale des
transports de personnes et de marchandises.
À partir des enjeux généraux 6 objectifs ont été définis :
• adaptation du réseau routier aux besoins de déplacement en
cohérence avec les différents modes de transport ;
• rendre les transports en commun attractifs ;
• favoriser les nouveaux comportements de déplacement ;
• éviter le tout routier et développer d’autres modes de transport,
notamment le maritime ;
• favoriser le développement économique ;
• structurer la logistique et le transport des marchandises ;
• mettre en place les outils de gouvernance et de suivi du SRIT.
Une trentaine d’actions ont été définies en fonction de ces
objectifs, parmi elles :
• appuyer le développement des grands pôles et favoriser
l’accessibilité des grands hubs de transport (aéroport et
projet de grand port) ;
• analyser le report du transport des déchets et granulats sur
le mode maritime ;
• accompagner les effets sociaux de la réorganisation des
transports pour éviter que la démarche soit nuisible à l’emploi et
à l’économie locale. Rationaliser le transport de marchandises ;
• mettre en place des pôles d’équilibre entre Sainte-Rose et le
Moule et améliorer les livraisons en contexte urbain.
En termes d’avancement la rédaction du rapport sur l’évaluation
environnementale du SRIT avance et sera proposée à la DEAL
très prochainement pour juger de l’impact du schéma.
La prochaine étape est l’élaboration des
fiches actions dans le courant de l’année
2014 pour aboutir à la rédaction finale
du document à la fin de l’année.
Anthony Simon, Egis
La région élabore actuellement le schéma régional des infrastructures de transports (SRIT, dans la continuité du
SAR (schéma d’aménagement régional). Une longue démarche de concertation dont l’élaboration a été confiée
au cabinet EGIS et qui doit aboutir à un document qui doit être adopté en plénière du conseil régional fin 2014.
patrice mAThEY, directeur adjoint des routes, région guadeloupe
Communication autour du SRIT
Prochaines phases
Démarche et concertation initiées par la région
À SAvoir Sur L'orT
Elle traduit la volonté de l’État à travers l’ADEME et la DEAL
de travailler en synergie avec la région, dont les attributions
recouvrent notamment les champs de l’aménagement et
de l’économie. Il s’agit de pérenniser et d’amplifier l’action
d’un instrument spécifique de suivi et d’évaluation des
actions menées en Guadeloupe, dont les compétences
s’exercent en matière :
• d’économie des transports ;
• de mobilité terrestre, maritime et aérienne ;
• de sécurité des transports ;
• de maîtrise de l’énergie et de développement des énergies
renouvelables dans le domaine des transports.
Ces compétences favorisent l’atténuation et l’adaptation aux
changements climatiques, en incitant à modifier certaines
pratiques de mobilité. Par ailleurs, cette collaboration s’inscrit
également dans le cadre du contrat de projet État-Région
en gestation pour la période 2015-2017 et du programme
opérationnel du FEDER 2014-2020.
L’adhésion de la région guadeloupe à la démarche de l’orT
Elle s’organise autour des actions suivantes :
• des travaux visant à asseoir un constat commun, sous forme
de donnée d’observation ou d’analyses monographiques ;
• des démarches d’investissement méthodologique
(méthodes d’analyse, modélisation de comportements...) ;
• une évaluation des politiques publiques, notamment au
cours de l’élaboration et de la révision des documents
de planification régionaux et les contractualisations
territoriales ;
• une valorisation de la recherche et de l’innovation, ainsi que
les démarches visant à faciliter la diffusion de l’information
vers les milieux professionnels.
L’ORT sert également de base à des publications destinées
à informer les acteurs du territoire et le grand public.
L’activité de l’orT
22/06/11 Le transport dans les îles du Sud La continuité territoriale en question
09/11/11 Le transport de marchandises en Guadeloupe Présentation des études menées par l’ORT
05/12/12 Mobilité de personnes en Guadeloupe Journée d’échanges et de prospectives sur les réseaux de transports collectifs
10/10/13 Écomobilité en Guadeloupe (en partenariat avec le CAUE)
Quelles sont les alternatives au tout-voiture en Guadeloupe ?
Les précédentes journées techniques de l’orT
Crédit photo : © Daniel DABRIOU