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Page 1: Six traitements prophylactiques des nausées et vomissements postopératoires passés au crible de l’évaluation !

Le praticien en anesthésie-réanimation, 2004, 8, 4 321

Plaintes en rapport avec les accidents de cathé-térisme veineux

Domino KB, Bowdle A, Pooner KL, Spitollic PH, Lee LA, Cheney FW.

Injuries and liability related to central vascular catheters. A closed

claims analgesics. Anesthesiology 2004:1411-8.

Les déclarations de plaintes inhérentes aux complicationsde l’anesthésie et des techniques qui lui sont associées sontrecueillies par l’American Society of Anesthesiologistsauprès des compagnies d’assurance dans une base de don-nées qui fait l’objet d’analyses régulières. Cette dernièreanalyse a pour objet de caractériser les accidents liés à lapose de cathéters veineux centraux et de les situer par rap-port aux autres plaintes. Entre 1970 et 2000, 6 449 plaintesont été enregistrées, 110 d’entre elles étaient en rapportavec un accident du cathétérisme veineux (1,7 %). Encomparaison avec les autres plaintes, les accidents de cathé-térismes veineux survenaient plus fréquemment chez despatients ASA III — V et la proportion de décès (47 %) étaitsupérieure ; 66 % ont donné lieu à indemnisation dont lemontant moyen était de 100 750 $ et les extrêmes de 650 à7 000 000 $. Les complications les plus fréquentes étaientl’embolisation du cathéter ou du guide (N = 20), la tampon-nade cardiaque (N = 16), la ponction de la carotide(N = 16), un hémothorax (N = 15) et un pneumothorax(N = 15).

À peu près la moitié des accidents pouvaient être préve-nus selon les experts par un examen échographique oupar le monitorage de la pression. Bien entendu l’évalua-tion de ces complications est biaisée par l’ignorance dunombre de cathéters mis en place durant la mêmepériode et par l’absence d’information sur les complica-tions qui n’ont pas donné lieu à une déclaration ou à uneplainte. Par ailleurs le fait que le nombre de plaintesenregistrées pour des problèmes de cathéter ne repré-sente qu’un faible pourcentage reflète plus la pratiqueanesthésique que celle de réanimation. De même, cettesérie n’incluait aucun cas d’infection nosocomiale surcathéter qui sont probablement enregistrés dans le cadrede l’activité de réanimation. Enfin, on peut remarquerque ce sont les accidents de cathétérisation, qui ontprovoqué une complication grave (dont atteste le tauxde décès), qui donnent lieu à une plainte. En conclusion,les auteurs ont analysé la possibilité de prévenir lasurvenues de telles complications et préconisent l’usagede l’échographie. Cette technique qui nécessite unapprentissage minime pourrait donc être amenée à serépandre.

Francis BONNET

Six traitements prophylactiques des nauséeset vomissements postopératoires passés aucrible de l’évaluation !

Apfel CC, Korttila K, Abdalla M, Kerger H, Turan A, Vedder I, Zer-

nack C, Danner K, Jokela R, Pocok J, Trenkler S, Kredel M, Biedler A,

Sessler DI, Roewer N for the IMPACT investigators. A factorial trial

of six interventions for the prevention of postoperatoive nausea and

vomiting. New Engl J Med 2004;350:2441-5.

Environ un patient sur trois qui subit une intervention chi-rurgicale fera l’expérience de nausées ou de vomisse-ments s’il n’est pas traité. Bien que ces complications nesoient pas considérées comme un risque vital (à l’excep-tion du risque d’inhalation), elles affectent cependant leconfort des patients et peuvent avoir un retentissementéconomique en retardant leur sortie des structures desoins. Aux États-Unis, ce surcoût est estimé à plusieurscentaines de millions de dollars ! Les facteurs de risque desnausées et des vomissements sont multiples et concernentla chirurgie elle-même mais aussi le patient et lestraitements auxquels il est soumis. Les NVPO ont donc faitl’objet de politique de traitement préventif ou curatif(plus de 1 000 études recensées !) qui elles-mêmes sontcontroversées. L’objectif de ce vaste essai multicentrique(28 centres) a donc été d’évaluer plusieurs de ces propo-sitions thérapeutiques à visée préventive sur une largepopulation de patients considérés comme à risque deNVPO (risque estimé > 40 %). Dans 81,5 % il s’agissait defemmes, dans 81, 2 % des cas de non-fumeurs, dans 54,5 %de sujets ayant des antécédents de NVPO et dans 78,1 %de patients destinés à recevoir des opiacés en postopéra-toire. Les interventions pratiquées étaient à titre d’exem-ple : cure de hernie inguinale, cholécystectomie,hystérectomie, chirurgie de la thyroïde etc. 5 199 patientsont été retenus dans l’étude, 4 123 ont été inclus partirage au sort dans l’une des 64 combinaisons possiblesdes 6 traitements préventifs suivants : administration ounon de 4 mg d’ondansetron — administration ou non de4 mg de dexamethasone — administration ou non de1,25 mg de droperidol — administration de propofol ouanesthésie par inhalation — administration d’un mélangeoxygène/protoxyde d’azote ou d’oxygène/azote — admi-nistration de remifentanil ou de fentanyl. 34 % despatients ont souffert de NVPO (31 % de nausées et 14 %de vomissements), la prévalence était maximale (59 %)chez les patients ayant une subit une anesthésie par inha-lation, qui recevaient du protoxyde d’azote et du fentanylet aucun traitement antiémétique tandis qu’elle était de17 % chez ceux qui appartenaient au groupe bénéficiantde toutes les alternatives thérapeutiques. Le risque de

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