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TENDANCES ACTUELLES DE L'EDUCATION EN SERVICE SOCIAL EN FRANCEAuthor(s): S. CrapuchetSource: Canadian Journal of Social Work Education / Revue canadienne d'éducation en servicesocial, Vol. 6, No. 2/3 (1980), pp. 115-122Published by: Canadian Association for Social Work Education (CASWE)Stable URL: http://www.jstor.org/stable/41668968 .

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TENDANCES ACTUELLES DE L'EDUCATION EN SERVICE SOCIAL EN FRANCE

S. Crapuchet Membre, Conseil Supérieur de service social, Paris.

To write about social service education in France poses a problem. Indeed, the licenced professionals in the social work services or the social services all have different titles and receive widely diverse training, according to whether the institutions they work for are public or private, governement-subsidized or not. Training is generally sanctioned by a diploma but can encompass studies of various kinds and occasionally on-the-job training, resulting in the preparation of an examination. The paper focuses on social service eduation pertaining to social workers whose qualification is guaranteed b v law and whose practice is limited by having a diploma or official certification given by the French Government.

There are presently 54 schools of social work in France. More than 90% ore private schools, licenced by the Ministry of Health and the Family, and subsidized on the basis of enrolment ever since education has been free (one of the demands of 1968). The situation is leading the ministry to control admissions in order to relate the number of graduates to available positions on the labor market. Currently, most social work educational programs in France are separate from the universities. However, there are pressures to change the arrangement and to create a master's degree.

Introduction Ecrire à propos de l'éducation en service social en France pose un

problème. En effet, les professionnels diplômés qui travaillent dans les services d'action sociale ou les services sociaux, institutions publiques ou non, subventionnées ou non par le gouvernement, portent des titres divers et reçoivent des formations fort différentes.

Nous nous en tiendrons donc à l'éducation en service social pour la branche des assistantes sociales dont le titre est garanti par la loi et l'exercice limité à ceux ou celles qui sont porteurs d'un diplôme ou brevet de capacité délivré par l'Etat Français. Les écoles de service social en France sont actuellement au nombre de 54. Ce sont à plus de 90% des établissements privés, agréés par le Ministère de la Santé et de la Famille et subventionnés en fonction du nombre d'élèves depuis que les études sont gratuites (élément de revendication en 1968). Cette situation conduit le Ministère à exercer un contrôle quant au nombre d'étudiants admis.

Evolution des Milieux de Formation Depuis Octobre 1973 une vingtaine d'Universités ont ouvert des

Unités d'Enseignement et de Recherche préparant à la maîtrise "Administration Economique et Sociale" dont cinq offrent des options "travail social." Elles ne préparent pas directement au diplôme d'Etat de Service Social mais, par conre, aux divers examens administratifs de

CJSWE/RCESS 115 Volume 6 U2 & 3

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différents niveaux, donnant accès entre autres aux postes d'inspection de Taction sanitaire et sociale.

Dans la même période et parallèlement, des Institutions diverses et quelques rares écoles de service social traditionnelles ont passé des conventions avec les universités. Plusieurs arrangements ont été négociés avec ces dernières: • ou bien les études préparant à un diplôme professionnel sont

complétées à l'université en ce qui concerne les enseignements en sciences humaines. Ces étudiants poursuivent un cursus normal avec les étudiants d'autres disciplines, ils peuvent obtenir une licence en même temps que leur diplôme professionel.

• ou bien l'école de service social s'est transformée et organisée au sein de l'université. Elle est devenue un Institut Universitaire de technologie tel que celui de Grenoble. Les études conduisent dans un premier temps à un diplôme de technologie (deux ans) qui ne permet pas l'exercice d'une activité dans le service social, puis à un diplôme professionnel d'Etat de Service Social (1 an) avec la possibilité de préparer une maîtrise option "travail social" durant la quatrième et cinquième année. On doit également mentionner les Instituts qui préparent aux

diplômes conduisant aux carrières sociales dans les entreprises (conseillers du travail). On en compte au moins trois, dans le même temps que l'école des Surintendantes d'usines et des services sociaux, créée en 1917, délivra un diplôme d'enseignement technique supérieur jusqu'à ces dernières années. Elle négocie actuellement une nouvelle formule d'enseignement, cette fois universitaire, conduisant à un diplôme universitaire post-maitrise.

Durant la même période (1974) un réseau dit "inter-universitaire a été créé par des enseignants (assistants et maîtres assistants). Il fut financé par le Ministère de la Santé et de la Famille au titre de la formation continue. Il est ouvert aux professionnels titulaires d'un diplôme d'Etat et a conduit à une autre maitrise que celles précédemment citées.

Enfin, il faut mentionner les "formations continues" diverses, post- diplôme d'Etat, délivrées soit par des associations, soit par les écoles elles-mêmes, soit par des universités mais qui ne conduisent, à ce jour, à aucun diplôme admis en équivalence avec un diplôme national universitaire.

Par un texte récent (Novembre 1978) un diplôme supérieur de service social a été créé par le Ministère de la Santé et de la Famille. On cherche par là à faire entériner les formations postérieures au diplôme d'Etat dispensées à titre payant par les Ecoles de Service Social, et créer une superstructure qui jusqu'à maintenant, ne possède aucune équivalence universitaire. La critique majeure formulée par les milieux

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professionnels, autres que les écoles traditionnelles, exprime une crainte fondée quant au niveau d'assimilation proposé pour ce nouveau diplôme. En effet, si le niveau est çelui d'une maitrise il dévalorise considérablement le diplôme d'Etat actuel, le situant de facto au niveau d'un certificat d'aptitude professionnelle et au dessous d'un D.E.U.G. (diplôme d'études universitaires générales.)

Evolution des Theories a) enseignement des méthodes Un état de fait: les théories ou mieux, les enseignements connus et

désignés comme case-work, group work, service social communautaire, ou administration sociale ne sont pas enseignées dans les écoles de service social en France. Ces formations donnent lieu à un enseignement post-diplôme ďEtat et non à une formation sanctionnée par le diplôme d'Etat. La tendance actuelle marque une évolution. On parle beaucoup plus, actuellement, de méthodologie du service social et d'approche globale.

En ce qui concerne la recherche il est difficile d'apprécier tous les lieux d'enseignement mais ils sont fort peu nombreux. La recherche est conduite sporadiquement par des sociologues ou des psychologues, généralement en dehors des professionnels des services sociaux, quoique parfois en association avec eux, pour fournir des données ou participer à leur récolte. Il n'y a pratiquement pas de professionnels du service social qui se livrent à des recherches scientifiques à titre permanent, au niveau de recherches ponctuelles ou opérationnelles correspondant à l'analyse systématique et permanente des activitiés quotidiennes. De même il n'existe pas de laboratoire particulier de recherche en service social qui soit attaché au Conseil National de la Recherche Scientifique (CNRS) ou autre organisme qui effectue de la recherche fondamentale sur les instruments de travail, la méthodologie, le diagonostic, l'établissement de syndromes s'appuyant sur un ensemble de signes stables, comme il en est fait en introduisant l'informatique dans les sciences humaines et médicales.

b) propositions ou observations concernant une éventuelle réforme du programme d'enseignement de service social Une éventuelle réforme des études de service social est envisagée par

le Ministère de la Santé et de la Famille. Elle a donné lieu à une enquête directe auprès de quelques professionnels, à l'élaboration de documents de la part de l'ensemble des syndicats, des associations diverses et du Comité d'entente des écoles françaises de service social, de services régionaux et même d'un centre d'examen régional.

La réforme des études de service social est une manifestation périodique, pérenne même, tant ce motif est permanent. Ce phénomène

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a une signification qui n'est que symbolique: il traduit parfaitement un malaise profond et la persistance d'aspirations diverses et souvent contradictoires des professionnels. Ce développement met en relief diverses demandes • de changement des lieux d'enseignement. L'enseignement à

l'université est pratiquement réclamé par tous et partout avec des réserves concernant les modalités de négociations, évoquées et soulignées par les écoles traditionnelles de service social.

• de changement de niveau des études portant celui-ci à une maîtrise nationale de service social. "Nationale" du fait qu'un document réclame une négotiation entre le Ministère de la Santé et de la Famille et celui de l'Enseignement Supérieur (Universités);

• d'un allongement des études, celles-ci étant alors portées à quatre ans. Ce souhait n'est pas unanime puisque un syndicat estime "que tout est bien dans le meilleur des mondes" ou presque, et que les écoles françaises de Service Social, une réserve relevant beaucoup plus de la stratégie que d'une conviction. En effet, si la réforme proposée n'aboutit pas, si une négociation avec l'université n'est pas satisfaisante, il est important de ne pas dévaloriser la formation actuelle et de risquer de créer deux niveaux.

• d'une modification de la formation pratique tant au niveau de l'organisation, de la durée, de la répartition des stages et de leur valeur, que de la qualité du personnel, de l'enseignement dans les écoles de service social et des techniques sur le terrain (institutions et services). Il faut noter que le personnel enseignant dans les écoles n'assure pas lui-même et directement un travail pratique sur le terrain, comme il en est fait avec un certain succès dans nombre de facultés ou écoles à travers la monde où le personnel enseignant des méthodes est également responsable d'un service et y reçoit des stagiaires.

• de la recherche empirique d'une définition du service social et de sa finalité, aux fins d'adapter les études aux besoins immédiats. L'absence de méthode est soulignée par les services employeurs en même temps que nombre de nouveaux programmes proposent un retour à une formation médicale de base.

• de la reconnaissance par l'université et l'ensemble des universités des diverses formations jusque là dispensées par différents organismes non universitaires et non contrôlées par elles. Ce désir est largement exprimé. Il faut ici mentionner que si l'université valide un diplôme d'une autre université nationale ou étrangère, elle ne peut raisonnable valider des formations poursuivies en dehors de son propre contrôle sur le territoire national.

Les Possibilites d'Emploi - Le marché du travail Le problème n'est pas exempt d'ambiguité et la politique de l'emploi

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comme dans beaucoup d'autres pays est liée à la politique générale, à l'employeur, à l'emploi (ou nombre de postes) et à l'employé lui-même (le demandeur).

Les employeurs: Nous distinguons trois types d'employeurs:

• l'Etat, les départements et les collectivités locales (communes). • les organismes semi-publics (caisses de Sécurité Sociale et

d'Allocations Familiales, Mutualité Sociale Agricole, entreprises nationalisées telles que le chemin de fer, le gaz et l'électricité (etc.).

• les entreprises, usines, complexes industriels et commerciaux et organismes privés, oeuvres privées diverses, isolées ou regroupées en associations qui deviennent services employeurs (spécialement dans l'industrie et services). On doit noter l'absence d'exercice libéral de la fonction de service

social, quoique ceci ne soit pas exclu et commence à se développer fort timidement pour des travaux d'enquête auprès des Tribunaux (familles dissociées, garde d'enfants, décisions à prendre pour des mesures de protections, etc.).

Les postes: Les services publics représentent environ la moitié des postes créés.

Les organismes semi-publics financent à peu près un quart des postes tandis que le reste, soit entre 20 et 25%, est essentiellement constitué de postes relevant d'employeurs privés ou d'associations diverses.

Cette situation est caractérisée par le poids de l'employeur public et semi-public par rapport au nombre et à l'importance réelle de l'employeur privé. Les dispositions et circulaires ministérielles de 1977 renforcent cette situation du fait que les organismes semi-publics doivent, en matière de salaires, s'aligner sur ceux de services publics (moins avantageux).

Le service social se trouve de fait, depuis 1976/1977, dans une situation de monopole d'Etat, ce dernier ayant en main, d'une part le contrôle des écoles de service social (subventions et numerus clausus) et des programmes de formation, d'autre part l'organisation et régulation de l'emploi pour les trois-quarts des postes occupés.

La population professionnelle Il fallait être de nationalité française pour exercer la profession

d'assistante sociale. Cette disposition a été modifiée parce que de nombreuses pressions ont été exercées au Conseil de l'Europe pour faire supprimer cette disposition. Pour autant les étrangers n'ont pas été admis à exercer en France, même nantis de diplômes professionnels et de surcroit universitaires. Cette interdiction a cessé, après de nombreuses réticences de la part des Ecoles de Service Social. Finalement, un décret a permis aux étrangers, d'une part de se recycler

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en matière de législation sociale, et d'enrichir leur connaissance du français s'ils ne sont pas francophones. Ils sont soumis à un examen spécial. L'arrivée en France de réfugiés chiliens nantis de diplômes universitaires de service social et de sciences humaines a précipité le mouvement. De plus, la Communauté Economique Européenne a repris enfin des travaux interrompus depuis presque 10 ans, pour examiner le problème des équivalences de diplômes entre pays de la Communauté. La libre circulation n'est pas encore réalisée, nous en sommes loin! Elle nécessitera vraisemblablement pour les Français d'avoir des diplômes universitaires pour qu'ils puissent aller travailler dans nombre d'autres pays de la Communauté.

Les dispositions anti-chômage et leurs conséquences Les mesures anti-chômage professionnel permettent l'apparition de

nombreuses applications ou dispositions pour limiter le nombre d'admissions. En effet les listes d'inscription dans les écoles sociales sont presque partout closes une année en avance (closes en Janvier 1 979 pour la rentrée scolaire d'Octobre 1980). L'âge d'admission qui n'a pas été officiellement modifié (18 ans minimum) est pratiquement reculé. On demande aux candidats sortant du baccalauréat d'avoir une année d'expérience de travail (n'importe où, dans n'importe quel genre d'activité) ou encore de s'inscrire dans une université, en faculté des sciences humaines par exemple. Pour éviter que cette année soit perdue, certaines écoles, recommandant l'inscription en faculté, mentionnent expressément aux futurs candidats qu'ils doivent passer avec succès les examens de sortie, sans quoi ils auront perdu toutes chances de se voir admettre à l'école sociale. D'autres écoles ne retiennent que des candidats plus âgés, d'autres recrutent des diplômés en sciences humaines (titulaires d'une maîtrise en sociologie, psychologie, etc.). Les places étant comptées, les critères de choix se multiplient. Ils sont laissés à la libre appréciation des écoles, en plus des tests ou examens de sélection propres à chaque établissement.

Il faut remarquer que les pourcentages d'éléments masculins qui se présentent et sont admis sont extrêmement faibles dans cette branche professionnelle, ce qui s'explique par le montant extrêmement modeste des salaires dans le secteur public et la classification de ce personnel dans les catégories de "personnel d'exécution."

Conclusion Cinquante ans après sa création et expérience faite, les pouvoirs

publics et le public tout autant jugent sommairement le service social (les stéréotypes sont nombreux et concordants). Deux tendances se font jour: d'un côté on prête trop au service social, à savoir "qu'il a empêché la révolution socialiste de se faire" et qu'il a collaboré avec le pouvoir, de

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l'autre qu'il n'a pas été efficace, qu'il n'a pas réussi sa mission! Actuellement et dans cette situation il est estimé par le gouvernement

que les professionnels des services sociaux "n'ont pas à penser mais à exécuter ce que d'autres pensent pour lui," que "d'autres sont là pour conceptualiser les solutions," ceci n'étant pas l'affaire des membres du service social.

Dans ce climat, la relation avec la politique est difficile. Cette situation n'est pás perçue par tous les intéressés d'une manière homogène ou égale. Les militants des syndicats, des associations professionnelles et autres groupements perçoivent ces difficultés, parce qu'ils y sont confrontés.

Ces difficultés se traduisent sur le plan professionnel par un perte de pouvoir, de statut et de considération qui s'accompagnent d'un classement indiciaire et des salaires relativement bas.

Il se cfée, à partir de là, une dynamique de désirs de changements auxquels il manque jusqu'à maintenant une étude approfondie de la situation dans ses dimensions historiques et prospectives alors que dans le même temps s'installe chez certains assistants sociaux une résistance au changement, une crainte d'être dépassés ou de devoir faire des efforts. On observe en contre-point un recours à l'idéologie, aux valeurs tous azimuts, pour mieux refuser le changement nécessaire et dans une certaine mesure freiner toute évolution.

Cette situation peut être considérée comme une involution par rapport aux décennies antérieures. Dans ce climat de malaise, d'une part entre les corps professionnels, les institutions et la politique, et d'autre part le renforcement des idéologies, on voit l'ensemble des acteurs des services sociaux se tourner vers les lieux de formation, "Les écoles," comme étant passablement responsable de la situation actuelle (voir ci-dessus la position des écoles et des lieux d'enseignement autres que les universités). En réalité, tout ne vient pas uniquement de la formation mais d'un ensemble non maîtrise de données organisées, ordonnancées autour de la formation, à travers le temps. Il est facile, à postériori, de juger de la situation; en effet, on peut dire que les vues prospectives ont été timides en même temps que les écoles liées à divers pouvoirs.

Dans l'ensemble, les écoles, les assistantes sociales ont largement manqué le train du développement des sciences humaines. Elles se sont peu interrogées et intéressées à ce phénomène, alors que dans le même temps on plaçait comme essentiels les contacts humains, préférant d'ailleurs à la limite la psychologie (qui laisse la porte ouverte à la philosophie), à la sociologie et à l'économie. Quant aux méthodes de Service Social leur enseignement était développé seulement après la formation.

Le hiatus est profond, le retard est important par rapport aux

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sciences humaines. Actuellement, c'est peut-être notre chance d'avoir identifié l'acte social (processus méthodologique stable utilisé dans le travail social avec la personne, le groupe ou la collectivité) de vouloir l'analyser, plus avant de recherche des outils nouveaux et d'imaginer de nouvelles perspectives de travail.

Somme toute, ces "finalités" du Service social dont on parle dans quelques rapport, qu'on essaie vainement de découvrir, recouvrent un manque profond d'analyse et d'expérience dans le domaine de la recherche de la part des professionnels et une certaine incapacité générale à savoir articuler leurs observations avec leurs acquis dans le domaine des sciences de l'homme.

Il est nécessaire de souligner que, parallèlement à ce manque de recours à l'étude systématique et massive d'analyse des signes, on poursuit des rêves philosophiques. Il faut souligner que si les valeurs ne sont pas exclues, elles restent cependant à l'arrière plan car elles ne nous fournissent pas de solutions réelles, on en mesure les résultats obtenus et leurs limites, après cinquante années de service social à travers le monde.

Quand les professionnels des services sociaux seront capables de construire dans l'état actuel de notre civilisation, leurs outils de travail et que les principes ainsi établis resteront valables à travers le temps, quelle que soit la situation, alors nous aurons prouvé notre utilité.

Le vitalisme n'a pas résisté et s'est effondré ou n'a plus d'adaptés, devant les résultats obtenus à partir des travaux de Claude Bernard et cependant la science n'a pas éliminé les valeurs de l'homme pour autant; au contraire nombre d'entre elles ont été développées. Alors on peut être en droit d'espérer des jours meilleurs et plus fructueux.

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