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Dernière mise à jour : février 2014

Résistance tibétaine

La résistance pacifique est au cœur du mouvement tibétain. Elle se traduit par le rejet des pratiques violentes qui précipitent le reste du monde dans la guerre et les conflits. La capacité des Tibétains de ne pas s’écarter de cette voie émane de leur foi inébranlable dans le Dalaï Lama et de la position sans compromission de ce dernier sur la violence.

Envers et contre tout, la lutte pacifique a pris racine et fait boule de neige au Tibet. Elle est menée courageusement par des hommes et des femmes de tous les milieux, soutenue par la diaspora tibétaine et ses sympathisants qui donnent une voix et des ailes à leurs actions en les faisant connaître dans le monde.

Expression culturelle

Une nouvelle forme de résistance – l’expression culturelle – a vu le jour au Tibet à la suite des soulèvements de 2008. Souvent nommé Lhakar, qui signifie Mercredi Blanc, ce mouvement a pour but d’exprimer l’identité tibétaine par la célébration publique de traditions culturelles. Cela peut signifier porter des vêtements tibétains, parler tibétain, chanter des chansons tibétaines et danser sur leur musique, manger de la cuisine tibétaine ou promouvoir des entreprises tibétaines. Le Lhakar est généralement observé le mercredi, considéré comme un jour faste pour le Dalaï Lama. Ce mouvement a rencontré un grand succès à l’intérieur du Tibet même si les poètes, écrivains et chanteurs sont arrêtés lorsqu’ils expriment pacifiquement leur espoir et l’amour de leur pays. Ce mouvement s’est aussi étendu à la diaspora tibétaine dans le monde.

High Peaks, Pure Earth est un blog (en anglais) célébrant l’expression culturelle contemporaine au Tibet.

Lhakar Diaries est un blog (en anglais) géré par la diaspora et dédié au mouvement Lhakar à l’intérieur du Tibet.

Manifestations

Pour résister à l’oppression chinoise sans recourir à la violence, les Tibétains contestent par des rassemblements pacifiques incluant des pique-niques, des jeûnes, des cérémonies religieuses ou des manifestations de rue. Bien que ces contestations soient toujours pacifiques, les forces de sécurité chinoises répondent souvent par la violence. En voici trois exemples:

Le 6 juillet 2013, la police armée du peuple a ouvert le feu sur des Tibétains non armés qui célébraient le 78e anniversaire du Dalaï Lama par un pique-nique dans la région de Tawu, dans le

Dernière mise à jour : février 2014 Kham, au Tibet oriental. Au moins deux moines tibétains ont été tués et plusieurs autres sérieusement blessés. De nombreux Tibétains ont été incarcérés pour être interrogés après cet événement.

Le 24 mai 2013, plus de 4 500 Tibétains ont manifesté près de Naglha Zamba, colline sacrée riche en ressources minérales à Driru, au Tibet oriental. Ils exprimaient leur opposition à l’exploitation excessive et nuisible de ces ressources par des mineurs chinois. Les autorités locales ont dépêché plus de cinquante convois militaires vers le site où se tenaient les manifestants. La confrontation a duré plusieurs jours.

En 2010, des écoliers et collégiens tibétains se sont rassemblés à l’annonce de projets visant à restreindre l’utilisation de leur langue. Des centaines d’étudiants et certains moines ont marché dans les rues de Rebkong pour exprimer leur opposition à la nouvelle politique d’éducation prônée par les autorités et prévoyant la rétrogradation de la langue tibétaine comme moyen d’instruction dans les écoles. Les étudiants portaient une bannière avec le slogan : « Redonnez sa place à la langue tibétaine. » Une vidéo de cette manifestation est accessible ici. La police armée a suivi la manifestation mais n’est pas intervenue.

Immolations

En Décembre 2013, Tsultrim Gyatso, un moine du Tibet oriental s’est immolé dans le comté de Sangchu. Il a laissé une note expliquant que le but de son action était d’attirer l’attention sur l’oppression que subissent les Tibétains, l’exploitation des ressources naturelles dans les mines et l’urgence du retour souhaité du Dalaï Lama. Ses motivations font écho à celles de plusieurs autres Tibétains qui avaient exprimé avant lui les mêmes raisons au moment du sacrifice ultime. Depuis mars 2009, au moins 125 personnes se sont immolées pour

dénoncer la détérioration des droits de la personne au Tibet. Près de 70% avaient moins de 25 ans. Cette forme ultime de résistance n’a jamais causé de souffrance à un seul Chinois.

Dernière mise à jour : février 2014 La liste à jour des Tibétains qui se sont immolés peut être consultée ici.

Cyberactivisme

L’éloquence de la poétesse Woeser illustre le cyberactivisme tibétain. Même si la franchise des écrits publiés sur son blog (http://woeser.middle-way.net/) et la capacité de Woeser d’aborder des questions sensibles ont été sanctionnées par la censure et l’assignation à résidence, l’artiste n’a jamais baissé le ton pour défendre le Tibet. Toujours est-il que la transmission de nouvelles à l’étranger sur la situation des droits de la personne au Tibet, et surtout sur les immolations, s’est traduite par l’arrestation de plusieurs Tibétains dont au moins un a été condamné à mort.

De nouvelles restrictions sur les outils de communication ont été imposées par les autorités, dont la destruction d’antennes paraboliques et de récepteurs. En outre, la Chine a pratiquement finalisé la mise en place d’une nouvelle politique visant à faire taire les « rumeurs » en exigeant que tous les Tibétains s’inscrivent sous leur vrai nom pour pouvoir obtenir des services de téléphone et d’Internet.

Aujourd’hui, la police effectue des contrôles aléatoires des téléphones mobiles en possession de Tibétains. Si elle trouve un téléphone contenant des informations reçues de l’étranger, elle peut emprisonner son propriétaire. En janvier 2014, la police chinoise a ainsi détenu et torturé un jeune Tibétain après avoir trouvé dans son téléphone des photos et des enregistrements audio de discours du Dalaï Lama.

En dépit de tels risques, les Tibétains s’investissent fortement dans l’utilisation des technologies de communication modernes comme Internet et les téléphones cellulaires afin d’échanger de l’information avec des amis et collègues vivant hors du Tibet. L’échange d’information est un outil puissant dans leur lutte puisqu’il permet de fournir des informations factuelles sur les événements survenant au Tibet et d’entretenir la solidarité entre les Tibétains vivant au Tibet et ceux en vivant exil.

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