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Page 1: Trois cas de pemphigoïde bulleuse chez des patients traités par gliptines

S522 JDP 2013

Discussion.— Nous soulignons le rôle du dermatologue dans cetype d’établissement dans de nombreuses situations, notammentle dépistage et la prise en charge des EIC attendus et nouveaux destraitements anticancéreux et des accidents immuno-allergiques.À partir d’une série de 18 patients suspects d’une hypersensibi-lité immédiate sous chimiothérapie, nous proposons de préciser laplace du bilan allergologique pour aider à la prise en charge deces patients, éviter des contre-indications radicales et trouver desalternatives thérapeutiques. Enfin RI ou IT peuvent permettre lapoursuite d’un traitement efficace sur le contrôle tumoral.Conclusion.— L’étude des motifs de demande de consultationdermato-allergologique en cancérologie permet de réfléchir à unemeilleure gestion de ces consultations.Déclaration d’intérêt.— Aucun.

http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2013.09.362

P194Trois cas de pemphigoïde bulleusechez des patients traités par gliptinesA. Jacobsoone a,∗, P. Coupe b, M. Vonarx c, A. Vermersch c,A.-F. Tronquoy c

a Dermatologie, CHRU de Lille, Lilleb Pharmacologie, CH de Valenciennes, Valenciennes, Francec Dermatologie, CH de Valenciennes, Valenciennes, France∗ Auteur correspondant.

Mots clés : Gliptin ; Pemphigoïde bulleuse ; ToxidermiemédicamenteuseIntroduction.— Les gliptines sont des inhibiteurs de la dipeptidyl-peptidase 4 (DPP-4) - enzyme inactivatrice du glucagon-like peptide(GLP-1) et du glucose-dependant insulinotropic peptide (GIP) — quientraînent une augmentation de la sécrétion d’insuline et une dimi-nution de la sécrétion de glucagon, améliorant ainsi l’équilibreglucidique. Les gliptines sont utilisées soit seules soit associées à lametformine ou au glicazide. Nous rapportons 3 cas de pemphigoïdesbulleuses chez des patients diabétiques traités par vildagliptines.Observations.—Cas 1.— Une femme de 86 ans, diabétique de type 2 est traitéedepuis le 28 décembre 2012 par vildagliptine et metformine. Elleest hospitalisée début mars 2013 pour éruption érythémato-bulleusedepuis 1 mois. La biopsie cutanée avec immunofluorescence directe(IFD) et indirecte (IFI) est en faveur d’une pemphigoïde bulleuse.L’évolution a été favorable après arrêt de la vildagliptine et soinslocaux par clobétasol propionate.Cas 2.— Un homme de 79 ans, diabétique de type 2, traité parglicazide, vildagliptine et metformine depuis novembre 2009 esthospitalisé en décembre 2012 pour éruption bulleuse généraliséeévoluant depuis 3 semaines évocatrice de pemphigoïde bulleuseconfirmée par la biopsie cutanée, l’IFD et IFI. Le traitement localpar clobétasol propionate permet un contrôle initial de la mala-die, puis les lésions récidivent à 3 mois malgré la diminution trèsprogressive du clobétasol propionate. La vildagliptine est arrêté etl’évolution est favorable.Cas 3.— Une femme de 77 ans, diabétique de type 2 traitée par glica-zide et vildagliptine depuis octobre 2010 est hospitalisée pour uneéruption bulleuse extensive depuis janvier 2013. La biopsie cuta-née, l’IFD et IFI confirment la pemphigoïde bulleuse. L’évolutionest favorable après arrêt de la vildagliptine, relais par insuline etsoins locaux par clobétasol propionate.Discussion.— Nous rapportons 3 cas de pemphigoïde bulleuse, hospi-talisés dans notre service de décembre 2012 à mars 2013, survenus1, 26 et 37 mois après l’introduction de la vildagliptine associée auglicazide ou à la metformine. Huit cas de pemphigoïde bulleuse chezdes patients traités par gliptine et metformine survenant entre 1 et13 mois après initiation du traitement ont été rapportés dans la lit-térature, et aucun cas traité par metformine en monothérapie. Lesinhibiteurs de la DDP-4 pourraient entraîner chez des patients pré-

sentant une sensibilité sous-jacente, la modification de la réponseimmunitaire et des propriétés antigéniques de la membrane basaledermo-épidermique, à l’origine d’une pemphigoïde bulleuse.Conclusion.— La survenue d’une pemphigoïde bulleuse chez unpatient diabétique incite donc la recherche de la prise de gliptines.Déclaration d’intérêt.— Aucun.

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P195Sclérose dermohypodermique desjambes sous pémétrexed : étudeanatomocliniqueA. Hassan a,∗, M.-C. Ferrier le Bouëdec a, H. Janicot b, E. Rigal a,M. D’Incan a

a Dermatologie, CHU Estaing, Franceb Pneumologie, CHU Gabriel Montpied, Clermont-Ferrand, France∗ Auteur correspondant.

Mots clés : Pémétrexed ; Sclérose des jambes ; ToxidermieIntroduction.— Le pémétrexed (Alimta®) anti-folate, est utilisé encancérologie pulmonaire. Il occasionne rarement des tableaux éry-sipelatoïdes d’évolution scléreuse, ayant fait l’objet d’une étudehistologique dans 3 cas. Nous rapportons 7 cas étudiés cliniquementet en anatomopathologie.Patients et méthodes.— Depuis janvier 2013, tous les patients souspémétrexed, avec des lésions de jambe, nous étaient adressés.Un historique, un examen dermatologique, des photos et biopsiesétaient réalisés ; l’état vasculaire, la gêne fonctionnelle, les dou-leurs colligés. Les biopsies étaient colorées par HES, PAS, Orcéine,Bleu alcian. Les patients étaient traités par dermocorticoide etcontention, revus à 1 mois puis 3 mois.Résultats.— Nous avons examiné 7 patients après 2, 4, 6, 15,16, 19 et 25 cures ; 1 seul avait une insuffisance veineuse et 1 uneartérite oblitérante des membres inférieurs. Les lésions appa-rues après 1 cure (2 cas), 2 cures (1 cas), entre la 6e et la 8e

cure (4 cas), étaient érythémato oedémateuses, bilatérales et sclé-reuses dans tous les cas, crouteuses ou desquamatives dans 2 casrécents, pigmentées dans 3 cas.Tous les patients se plaignaient dedouleurs, gêne à la marche et avaient recu une antibiothérapiesans succès. L’histologie retrouvait dans tous les cas : épidermenormal ou kératosique, jonction rectiligne, fibrose dermohypoder-mique, raréfaction des annexes, ascension des glandes sudorales,épaississement des septas, derme superficiel oedémateux avecnéovascularisation ± incontinence pigmentaire, absence d’infiltratcellulaire et de dépôts de mucine, disparition ou raréfaction desfibres élastiques dans le derme et dans 1 cas des images de pan-niculite membranokystique. L’amélioration était constante soustraitement local (malgré la poursuite du pémétrexed dans 2 cas)avec état scléreux persistant.Discussion.— Le tableau clinique est stéréotypé : oedème puissclérose des jambes, érythème puis pigmentation. Les lésionssont survenues entre la 1ère et la 8e cure. Notre étude soulignel’importance des douleurs, l’efficacité partielle d’une corticothé-rapie locale avec contention et la possibilité de poursuivre lepémétrexed dans certains cas. La sclérose et l’absence d’infiltratcellulaire quel que soit le stade évolutif sont frappants. Dans les3 cas publiés, 1 seul mentionne un infiltrat périvasculaire. Le méca-nisme de cette réaction est inconnu.Conclusion.— La sclérose des jambes sous pémétrexed est une toxi-dermie particulière. L’absence d’infiltrat cellulaire n’est pas enfaveur d’une cause immunologique. La coexistence d’une néovascu-larisation et d’une évolution scléreuse fait supposer l’interventionde facteurs angiogéniques, déjà impliqués dans la sclérodermie.L’acide folique étant antiangiogènique, l’activité antifolate dupémétrexed pourrait favoriser l’angiogénèse.Déclaration d’intérêt.— Aucun.

http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2013.09.364

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