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En arménieKAREN ET SONYAEnsemble, au service des enfants

ENFANTS PLACÉS

GRANDIR, AVEC QUELLES RACINES ?

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Je m’appelle Adeline. Je suis arrivée au villagede Carros il y a 3 ans.Je prépare un diplôme d’Aide Médico-Psychologique. J’aime beaucoup aider despersonnes plus faibles ou accompagnerdes personnes âgées.Je me souviens très bien de mon arrivéeau village d’enfants. J’étais d’abord venueun week-end pour découvrir la maison où

j’habiterais. Je venais de passer 7 mois dans un foyer. Je n’y étaispas malheureuse mais c’était différent. Ce qui m’a tout de suiteplu au village et dans la maison, c’était l’ambiance familiale. Onpartageait des tas de moments de vie quotidienne avec lesautres enfants. J’ai trouvé que ça ressemblait à une vraie maisonà vivre, surtout que j’ai pu choisir ma chambre et que mes deuxpetits frères, dont j’étais séparée parce qu’ils avaient été placésdans un autre foyer, m’ont rejointe. Je suis très proche de mes frères : ce qu’on a vécu nous a soudéscomme les doigts de la main. On dit même qu’on est commeun œuf… C’est pour cela que je n’aime pas quand qui que cesoit s’interpose entre nous.Je sais quelle chance j’ai d’être au village d’enfants parce queje n’oublie pas comment était ma vie avant : pas de repas réguliers,pas d’argent, pas de vêtements, jamais de vacances, …Aujourd’hui, j’ai 18 ans et j’ai quitté la maison où j’ai vécu avecmes frères pour vivre dans un appartement du village. J’apprendsà être autonome. Je peux appeler mes frères et ma grande sœurquand je veux pour leur parler. Avec la nouvelle éducatrice qui me suit, cela a été un coup decœur immédiat : elle m’aide, pour mon budget par exemple ;elle ne me juge pas, elle m’écoute et m’accepte comme je suis.Elle est exceptionnelle. Mon plus beau souvenir au village c’estpeut-être ma rencontre avec elle … et il y a eu aussi mes premièresvacances !

Chaque trimestre, un jeune d’un village SOS s’exprime

Dans les rues du village, les cris et les rires fusentparmi les enfants. Tous semblent égaux dans lejeu et la camaraderie et pourtant l'un deux nepartage pas cette insouciance. Quand il regardesa peau dorée par le soleil, il se demande par quelmystère elle bronze plus vite que celle de ses cama-rades ? Et puis, pourquoi est-il le seul dans la bandeà ne pas porter le même nom que ses parents ?Les autres lui ont fait remarquer plusieurs fois,sans détours. Nous sommes dans la France desannées 50, dans un petit village lorrain. On estencore peu accoutumé au brassage des populationset aux recompositions familiales. “Cette questiondes racines s'est posée pour moi de manière difficileautour de dix ans”, confie Jean-Marie Muller, pupillede l'État et président de la Fédération nationaledes Associations d'entraide des personnes accueilliesen protection de l'enfance (Adepape). Happé parla question de ses racines, celles héritées d'un pèrekabyle mais presque méconnu, il s'est débattu aveccette interrogation au point d'en oublier le reste,délaissant l'école pour faire les quatre cents coups,avant de devenir finalement un élève exemplaire.En Auvergne, Monique Ferreira a elle aussi étéplacée, loin de chez elle, très jeune, en tant quepupille de l’État. “Je me suis très bien adaptée àma nouvelle vie mais je n'ai pas eu d'explicationme permettant de savoir d'où je venais”. Jusqu'aujour où ses racines refont surface à l’occasion d’uneremarque des camarades sur son nom. Puis, lemanque se fait ressentir “d'un coup, sans prévenir”dans des moments importants, comme celui desa communion solennelle.

Retrouver d'autres racinesDepuis, les pratiques en protection de l'enfanceont évolué pour faire une place - dès que c’est

Publication trimestrielle éditée parSOS Villages d’Enfants6, cité Monthiers - 75 009 ParisTél. : 01 55 07 25 25

PRÉSIDENT : Pierre Pascal

VICE-PRÉSIDENTS : Jean-Pierre Rousselot, DanielBarroy, Marie-Claude Hamon.

DIRECTEUR GÉNÉRAL ET DIRECTEURDE LA PUBLICATION : Gilles Paillard

RÉDACTEUR EN CHEF : François-Xavier Deler

CONCEPTION, RÉDACTION ET MAQUETTE :Le Jas - 01 53 10 24 10 - www.lejas.com

PHOTOS : Le Jas, Phovoir, SOS Villages d’Enfants,Tom Hart, Katerina Ilievska, Zishaan Akbar Latif,Gwenael Piaser.

IMPRESSION : Fabrègue

ABONNEMENT ANNUEL : 8 eurosPRIX AU NUMÉRO : 2 euros

COMMISSION PARITAIRE : 0117H81095ISSN : 0243.6949Dépôt légal à la parution/ Cette revue est accompagnéed’un encart d’appel à dons (enveloppe, lettre et bulletinsd’abonnement/don).

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GRANDIR AVECQUELLES RACINES ?Nés quelque part et élevés ailleurs, par d'autres que leurs parentsbiologiques : les enfants placés dans le cadre de la protection de l'enfancegrandissent avec des racines forcément multiples. Que conservent-ils deleur milieu familial d'origine ? Effacent-ils ces attaches originelles pourles remplacer par d'autres ? Comment grandir avec ces racines entremêlées ?Jeunes et moins jeunes “passés par là” nous racontent.

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possible - à la famille d'origine, dans la constructiondes enfants placés. Néanmoins, la question durapport à leurs racines continue de se poser. Naïmaest aujourd’hui une maman épanouie dans sa familleet son métier après avoir été, elle aussi, placée durantson enfance. Son parcours l'a conduite du Marocau centre de la France en passant par la région pari-sienne. Du Maroc, elle n'a gardé ni la religion deses parents ni même leur langue, bien qu'elle aitconservé des liens réguliers. En grandissant àdistance de son milieu et de sa culture d'origine,Naïma considère que ce placement a été synonymede liberté, celle de pouvoir faire abstraction de sonpassé pour choisir sa vie, entreprendre ses études.“Je me suis construite avec ma famille d’accueil caril y avait cette coupure”. Elle reconnaît cependantque l'attachement aux racines est resté présentmême en filigrane. “Je rêverais d'avoir un grenierparce que je n'ai pas de photos ni d'objets”, confie-t-elle aujourd'hui. Et ce n'est sans doute pas unhasard si à l'université, elle a choisi d'apprendre leslangues, forte de se sentir un peu d’ici et un peud’ailleurs.

Reconnaître une double appartenance“Il existe une ambivalence par rapport au lien avecla famille d'origine et à sa mise à distance”, observeLéo. Lui-même placé très tôt dans une famille d’ac-cueil, il a participé à une recherche avec d'autresjeunes qui ont connu cette situation. “La questiondes racines se pose forcément un jour ou l'autre,souligne-t-il, que ce soit pendant le placement del'enfant, en cas de changement de la relation avecsa famille d'accueil, ou lors de la sortie de la famille

à l'âge adulte”. Même si des liens parfois très fortset durables se tissent avec les parents d'accueil, ilsn'éclipsent pas ceux qui existaient précédemment.“Il faut soit choisir son univers, soit faire une sortede synthèse et de métissage entre deux racines. Laconstruction de soi est assez clivée entre les deux”,reconnaît-il. Lui-même en a fait l'expérience, devantse familiariser avec des codes aussi différents queceux du quartier parisien de Barbès puis une vieà la campagne. Pour avoir toutes les chances des'épanouir, les enfants placés ont besoin que cedouble enracinement soit encouragé par l'institution.Sinon, le risque qu'ils courent est celui d'une “doublepeine” à brève échéance. Comme l'analyse Léo :“Faire le choix trop rapidement d'une mise à distancede la famille d'origine expose au risque, si le lienavec la famille d’accueil se désagrège, de ne pluspouvoir réactiver le lien d'origine”. D'où l'importanced'un discours des éducateurs qui n'écarte pas lesracines familiales, au moins symboliquement enles évoquant et de préférence sous un jour positif.Ces liens préservés sont autant de points d'appuidevenus précieux au moment où ces jeunes adultessont livrés à eux-mêmes à l'âge de 18 ou de 21 ans.

Partir de la situation de l'enfantDirecteur de l'association RETIS en Haute-Savoie,qui prend en charge le placement des enfants sousplusieurs formes, Mohamed L'Houssni met engarde contre la tentation de l'“ethnocentrisme”,consistant à proposer aux enfants un modèle quiserait en rupture avec leurs racines. “Dès lors qu'ily a un écart entre le mode de vie de la familled'origine et celui de la famille d'accueil, il y a un

Difficile de répon-dre à cette questioncar les données disponibles restentpeu nombreuses.Pour avoir une pho-tographie exacte de la situation, ilfaudrait pouvoirrecenser tous lesenfants ayant faitl'objet d'unemesure de place-ment sur plusieursgénérations. Enrevanche, onconnaît un peumieux le nombred'enfants nouvelle-ment concernés. En 2011, l’Observa -toire national del'enfance en danger(Oned), recensait296 000 jeunesayant fait l'objetd'une mesure deprotection de l'en-fance dont 275 000mineurs. Parmi eux,48 % ont été placéset ont dû s'adapterà un nouvel envi-ronnement enfoyers ou dans unefamille d'accueil (lesautres bénéficiantd’un accompagne-ment éducatif àdomicile).

REPÈRESCOMBIEN D'ENFANTSCONCERNÉS ?

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conflit de loyauté pour l'enfant, met-il en garde.S'il se conforme au modèle de sa nouvelle famille,l'enfant dénigre ses parents. À l'inverse, il risquede se sentir comme un étranger dans son milieud'accueil parce qu'il n'a pas la même manière dese tenir ou de parler”. Comme un migrant fraîche-ment débarqué, l'enfant qui est placé doit pouvoirprendre racine dans son nouveau monde et conserverce qu'il souhaite de celui d'où il vient. “Il peut yavoir des objets, de la musique ou des visites delieux qui évoquent ses racines, poursuit-il. Commedans les cas d'adoption, il ne faut pas que la familled'accueil redoute cet attachement de l'enfant à safamille biologique. Elle doit au contraire l'aider àse construire une histoire acceptable par lui”.Consciente de cet enjeu SOS Villages d’Enfantsapporte beaucoup de soin à ce que les fratries quilui sont confiées soient élevées dans le respect deleur culture d’origine et de leur religion. Quandc’est possible, les équipes des villages d’enfants SOSorganisent des entretiens de co-parentalité avecles parents des enfants confiés pour évoquer aveceux des choix qui concernent l’enfant, dont certainspourraient heurter leur culture d’origine. De même,lorsqu’une mère SOS s’occupe de fratries de culturesdifférentes, elle sera particulièrement vigilante surl’apprentissage du respect et de la tolérance mutuels.Enfin, les maux identitaires dont peuvent souffrirles enfants placés se soignent aussi par la transmission.C’est pourquoi, chez SOS Villages d’Enfants commechez RETIS, on leur apprend à donner, à transmettreà d'autres. Une manière de retisser des racinesavant et après soi. ■

Pourquoi nos racines familiales sont-elles si impor-tantes ?Parce qu'on ne se construit qu'au travers de liens.Les premiers liens d'un enfant avec ses parents luipermettent de se sentir exister et bien sûr de satisfaireses besoins primaires. Les deux ou trois premièresannées, ce lien s'avère indispensable pour permettreà l'enfant de se structurer psychiquement. Durantcette période, la capacité des parents à s'accorderavec leur enfant, à créer un sentiment de partage,une “mutualité”, est cruciale. S'ils ne sont pas enmesure d'assurer une parentalité suffisante, ce lienpeut être étayé par d'autres adultes.

Quand l'enfant se pose-t-il la question de sesracines et de sa filiation ?Plus tard, vers l'âge de quatre ou cinq ans, quand ilcommence à se structurer par rapport à un réseaud'appartenances. Pour les enfants placés, c'est unmoment délicat car ils doivent se construire à distanced'un partage au quotidien avec leurs parents biolo-giques. C'est pourquoi il est important qu'ils puissentgarder un lien avec leurs racines lorsqu'ils grandissentau contact d'autres adultes qui devront les aider às'humaniser pour grandir.

Est-on prisonnier de ses racines ?On ne peut pas renoncer à ses racines mais l'enfantne doit pas en être dépendant car elles peuvent,étant donné les troubles de la parentalité, présenterun aspect aliénant. Il faut que l'enfant comprennepourquoi il a été placé afin de pouvoir faire la différenceentre la partie saine et la partie malade de ses parents.Tout le travail consiste à lui permettre de reconnaîtreleur valeur et leurs limites pour ne pas rester dansune idéalisation du parent absent. De ce point devue, la séparation ne répare rien mais elle créé lesconditions du soin. C'est un travail collectif de l’ac-cueillante au quotidien, de l'éducateur, du psychologueet des autres intervenants, que d'apprendre à l'enfantà gérer cette distance avec ses parents tout en conser-vant un sentiment d'appartenance. C'est toujoursun processus qui demande du temps.

MATHIEU RAVOUSPsychologue clinicien,ayant exercé 15 ans auprès de l’Aide sociale à l’enfance

INTERVIEW

Selon l'Oned, 2 363enfants bénéficiaientdu statut de pupillede l’État en 2013.Cette reconnaissanceintervient majoritai-rement en raison del'absence de filiationou suite à une décla-ration judiciaired'abandon. Un quart d'entre eux est reconnupupille avant l'âged'un an, et bénéficiedonc d’une orienta-tion précoce pour un nouveau départ. Pour les autres, l’âge est variable, et le délai peut sem-bler long lorsque l’enfant est placédurablement avecune quasi-absence de liens avec sesparents biologiquesmais suffisante pourempêcher la déclara-tion d’abandon per-mettant l’adoption.

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PUPILLE DEL’ÉTAT :de nouvellesracines très tôt

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DANS LES VILLAGES D’ENFANTS SOS

POUR LA FIGURE MASCULINE

UNE NOUVELLE PLACE

ine de rien, c’est une étape importantequi vient d’être franchie dans la poli-tique de recrutement de l’associationSOS Villages d’Enfants. En effet, pour

la première fois en France deux aides familiaux- donc de sexe masculin - ont été recrutés dansdes villages d’enfants SOS. L’un à Marseille endécembre dernier, l’autre à Jarville, en janvier. Pourl’association, dont l’un des principes fondateursest la mère SOS, l’arrivée de ces aides familiauxmasculins dans le quotidien des enfants marqueune évolution significative de la place de la figuremasculine dans ses villages.

Est-ce à dire que la figure masculine était jusque-là absente ? Bien évidemment non. À l’originecertes, les villages d’enfants sont nés de l’idée devenir en aide aux enfants en détresse du fait de laguerre en s’appuyant sur les veuves de guerre.Autrement dit : de réunir des femmes seules etdes enfants ayant besoin d’une mère. Cela setraduira dans les premiers villages par une empreinteféminine forte, au demeurant assez conforme auschéma familial traditionnel de l’époque : la mèreau foyer en charge de l’éducation des enfants ; lepère investi à l’extérieur dans son activité profes-sionnelle. Pour autant, dès l’origine la figuremasculine était déjà bien présente à travers, faut-il le rappeler, les deux fondateurs de l’association :

en Autriche, Hermann Gmeiner ; en France, GilbertCotteau, surnommé “Tonton Gilbert” par lesenfants. Avec la multiplication des villages d’enfantsSOS, des directeurs ont pris le relais pour garantirla qualité de la prise en charge des enfants confiésà l’association. Puis, peu à peu, les équipes se sontétoffées avec l’arrivée des chefs de service, des édu-cateurs, des psychologues, mais aussi des personnelsadministratifs ou d’entretien qui, tous, jouent unrôle important pour les enfants. Les mères SOSne sont alors plus seules et les enfants ont d’autresrepères. Comme l’explique Françoise Peille, psy-chologue clinicienne, “vivre auprès d’une mèreSOS ne les condamne pas à grandir sans modèlemasculin : les enfants puisent chez tous les adultesqui s’occupent d’eux au quotidien”.

Une constellation de référencesUn écho concret à la théorie du célèbre éthologueBoris Cyrulnik sur la “Constellation de références”,selon laquelle, lorque l’un des parents (ou les deux)vient à disparaître ou à s’éloigner, l’enfant peutcontinuer à se développer en s’appuyant sur d’autresfigures de “référence” ou “tuteurs d’attachement”qui sauront prendre le relais. Dans le cas de l’absencedu père, il peut tout aussi bien s’agir d’un autreparent masculin, d’un professeur ou d’un éducateur,de toute personne auprès de qui l’enfant trouverace sentiment de sécurité.

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Une autre étape sera franchie, en 1974, lorsqu’unemère SOS en poste décide de se marier. Cettesituation nouvelle, qui n’a cependant rien d’incongru,initie alors, au sein de l’association, une réflexionsur un nouveau modèle d’accueil : celui des mèresSOS en couple. Quels sont les atouts, quels sont lesrisques de ce modèle ? SOS Villages d’Enfants enmesure rapidement les aspects positifs : pour lesenfants confiés, le renforcement d’un mode de viede type familial, la revalorisation du modèle de lavie de couple, la modification de la représentationde la figure masculine qui a pu être violente ouabusive ; pour les mères SOS, un soutien permanent,une possibilité d’échange immédiat ; un facteurd’épanouissement sur le plan plus personnel. Enmiroir, le modèle comporte des risques plus difficilesà anticiper. Il requiert une bonne stabilité du couple,pour éviter que les enfants ne revivent une séparationqui pourrait être traumatisante. Il requiert aussiune grande vigilance des acteurs qui entourent lesenfants quand leurs traumatismes sont liés à deshommes. D’où la nécessité pour le mari, s’il intègrele village SOS, de bien cerner la complexité de saplace auprès des enfants et dans le village SOS. Cequi pose aussi la question de son statut aujourd’huiclarifié avec la mise en place d’un contrat et d’unecharte qui lui sont spécifiquement destinés. Parailleurs, un couple a besoin d’intimité, ce qui n’estpas toujours facile à combiner avec les spécificitésde ce mode d’accueil. Il faudra attendre 1988 pourvoir un mari intégrer un village d’enfants SOS enFrance. Aujourd’hui on compte, à l’international,89 couples SOS et 12 pères SOS.

Le recrutement récent des aides familiaux masculinsvient conforter cette évolution vers une présenceplus fréquente d’hommes dans l’univers quotidiendes enfants confiés à SOS Villages d’Enfants. Outreles atouts qu’elle comporte pour reconstruire lesrepères de ces enfants, cette évolution correspondaussi tout simplement à celle de la société et de lafamille contemporaine (divorces, familles mono-parentales, recomposées, femmes actives, pèresplus impliqués…). Elle s’inscrit aussi dans uncontexte, où il est plus difficile de recruter des mèresSOS et où, par ailleurs, la grande majorité des enfantsconfiés ne sont plus des orphelins, mais des enfantsdisposant souvent encore de figures parentales dansleur environnement. Autant de facteurs qui autorisentune diversification des profils des adultes qui vontaider les enfants à grandir. ■

QUAND LES PROFESSIONNELS DE L’ENFANCE EN DANGER SE REMETTENT EN CAUSE

es derniers temps les profes-sionnels en charge de la protectionde l’enfance n’ont pas étéépargnés par les médias.

Plusieurs reportages télévisés, notamment,ont gravement mis en cause la qualitédes pratiques de foyers accueillant desenfants placés. Un traitement médiatiquequi fait suite le plus souvent à des affaireseffectivement dramatiques, mais qui,en privilégiant systématiquement“l’émotionnel” et un regard exclusivement“à charge” sur les professionnels, laisseplaner dans l’opinion publique de sérieux doutes sur notre systèmede protection de l’enfance. Pourtant, même si des dysfonctionnements,voire des dérapages, existent bel et bien, c’est oublier que la trèsgrande majorité des professionnels qui s’occupent des enfantsen danger ou maltraités, sont soucieux d’accomplir au mieux leurmission et que notre système est envié dans de nombreux pays.

Bien conscients de la nécessité de mieux faire connaître leurspratiques mais aussi de continuer à les améliorer, ces professionnels,dans leur diversité – juges des enfants, éducateurs, professionnelsde l’aide sociale à l’enfance, assistantes sociales…– se sont donnérendez-vous à Rennes les 15 et 16 juin à l’occasion des 8e Assisesnationales de la protection de l’enfance. Objectif : interrogerensemble, et sans faux fuyants, leurs pratiques, leurs modes decollaboration, leur capacité à prendre des risques dans l’intérêtde l’enfant. Des personnes ayant été accompagnées par cesprofessionnels, notamment des anciens enfants placés, viendrontaussi directement les interpeller en témoignant des forces etfaiblesses de leurs parcours. La manifestation portée par le Journalde l’Action Sociale est organisée en étroite collaboration avec lesprincipales institutions en charge de ces questions dans notrepays (ministères de la Justice et des Affaires sociales), ainsi qu’avecles plus importantes associations dont SOS Villages d’Enfants.Celle-ci est particulièrement impliquée dans l’élaboration duprogramme mais aussi dans l’animation des débats puisquecertains responsables de l’association seront présents à la tribunepour expliquer l’originalité et les atouts des placements en villagesd’enfants SOS.

En savoir plus, programme détaillé de la manifestation sur : www.lejas.com

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DE MOINS EN MOINS D’ENFANTS ADOPTABLESSelon une récenteétude de l’Ined, dansles dix pays qui adop-tent le plus demineurs à l’interna-tional (dont laFrance), le nombreannuel de mineursadoptés à l’étranger achuté de près de 64%depuis 2004 : il estpassé de 42 194 à 15 188 en 2013. Il faut savoir qu’enFrance, en raisond’un dispositif légalcomplexe, les enfantsplacés dans le cadrede l’Aide sociale àl’enfance sont peu

susceptibles d’êtreadoptés, même quandles liens avec leursparents sont quasi-inexistants. C’estpourquoi, des asso-ciations comme SOS Villages d’Enfantsœuvrent pouraccueillir des enfantsen leur offrant desrepères sur le longterme.Infos : www.ined.fr

PROJET POUR L’ENFANT :UN OUTIL À CONSTRUIRELe Projet Pour l’Enfant(PPE) est depuis 2007un document obliga-toire devant être rédigépar les autorités dépar-

tementales dès lorsqu’un enfant bénéficied’une me sure éduca-tive ou de placement.Cet outil doit permet-tre une meilleure lisi-bilité des actions misesen œuvre dans l’intérêt de l’enfant, et favoriserl’articulation entre lesdifférents profession-nels qui s’en occupent.Pourtant, selon uneenquête du Défenseurdes droits, 32% desDépartements n’élabo-rent toujours pas dePPE et les autres ne leferaient que partielle-ment, en raison dupoids des autres tâchesadministratives.

Le Défenseur desdroits préconise doncde supprimer de nom-breux autres écritsadmi nistratifs au profitdu PPE : “Outil pri-mordial pour l’amélio-ration des réponses etle dialogue avec l’en-fant et sa famille”.www.defenseurdesdroits.fr

JOURNÉE DES FAMILLES :LA MOBILISATION CONTINUELe 15 mai dernier étaitcélébrée sous l’égide del’Orga nisation desNations Unies, commechaque année depuis1993, la “Journéeinterna tionale desfamilles”. Objectif :

promouvoir l’égalitédes sexes et les droitsdes enfants au sein desfamilles. L’édition2015 s’est particulière-ment attachée à mettreen lumière l’impor-tance de la préventionde la violence fami-liale, qui reste un fléaudans la plupart despays quel que soit leurniveau de développe-ment. L’occasion derappeler que qui-conque serait victimeou témoin de tellesviolences peut appelerpour en parler lenuméro de téléphonevert : 119. www.allo119.gouv.fr

FAITES VOS DONS SUR www.sosve.org

EN BREF…

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MOBILISATION MASSIVE POUR

LES ENFANTS VICTIMES D’EBOLA

uelles racines pour les enfants placés ?Le sujet me touche particulièrement.J’ai moi-même grandi sans connaître

mes parents. Enfant "trouvé" à la naissance,j'ai eu la chance d’être accueilli et accompagnépar des femmes et des hommes de cœur toutau long de mon parcours. À commencer parla femme qui m'a élevé. Elle n’avait rien etn’était jamais allée à l’école mais elle m’a toutdonné. Et mon maître d’école aussi. Ayantconnu au cours de mes jeunes années un envi-ronnement très démuni, j'ai eu à cœur de metourner vers les autres dans le souvenir de ceque j'avais été afin de donner à mon tour ceque j'avais reçu. Car j'ai beaucoup reçu.

Le destin a voulu que mon histoire d’enfancerencontre, très longtemps après, la démarchede SOS Villages d’Enfants, initiée par GilbertCotteau. C'est ainsi que je suis devenu présidentde SOS Villages d'Enfants en 1993. J’ai eu soucide montrer aux jeunes que nous accueillonsdans nos villages qu’il est toujours possiblede dépasser la détresse ou le malheur. Quandon a été aimé et aidé, on a des chances degagner. L’important étant de devenir unhomme ou une femme responsable.

Je tiens à exprimer, dans ce numéro du Villagede Joie, ma gratitude envers les donateursde l’association. Ils constituent cette grandefamille nécessaire au bonheur des enfantsque nous accueillons.

De tout cœur, mille mercis…

e précédent numéro deVillages de joie le rappelaitdans son dossier consacréau drame d’Ebola : si la

propagation du virus est désormaismaîtrisée, les conséquences de lapandémie qui a touché l’Afriquede l’Ouest ces derniers mois sontdramatiques, en particulier pourles enfants. Pour mémoire plusde 25 000 personnes infectées ontété répertoriées à ce jour enGuinée, au Libéria et en Sierra Leone, et parmi elles 10 000 ont perdu la vie.Et ce sont ainsi près de 4 000 enfants qui ont perdu un de leurs parents ou lesdeux. Or au traumatisme affectif s’ajoute désormais, pour nombre d’entre eux,un phénomène de rejet de la part des autres membres de la famille par peurde la maladie. Le risque est donc grand de voir augmenter sensiblement lenombre d’enfants livrés à eux-mêmes, particulièrement vulnérables sur leplan affectif, éducatif, sanitaire et psychosocial, et de surcroît exposés à desrisques d’exploitation ou d’abus divers. C’est pour venir en aide à ces enfants isolés ou en risque de l’être qu’en octobredernier SOS Villages d’Enfants International a lancé un programme d’urgence,auquel SOS Villages d’Enfants France contribue, grâce à vos dons, à hauteurde 100 000 euros. Objectifs du programme : soutenir le travail de repérage,d’identification et de suivi des enfants isolés ; apporter un soutien concret surle plan financier, alimentaire et social aux enfants mis à l’abri ou restés au seinde familles qui ont été infectées ; contribuer à la continuité éducative malgréles fermetures d’écoles en soutenant divers programmes (radiophoniquesnotamment) ainsi que les efforts des enseignants et travailleurs sociaux locaux ;engager les survivants d’Ebola dans une mobilisation sociale permettant delutter contre les phénomènes de stigmatisation des enfants des victimes dece fléau. Ce programme doit aussi permettre aux villages d’enfants SOS decontinuer à accueillir tous les enfants qui en ont besoin.

Le samedi 11 avril, le village d’enfants SOS de Carros fêtait son 30e anniversaire.Durant ces trente ans, l’accompagnement des enfants à Carros n’aurait pas puêtre ce qu’il a été sans le soutien des donateurs pour financer de nombreux pro-grammes - notamment éducatifs tel que Pygmalion - qui contribuent tout autantau bonheur des enfants. En chiffres, 30 ans, cela représente plus de 170 enfantsaccueillis et accompagnés sur le long terme, âgés de 0 à 18 ans, et répartis dans10 maisons et appartements. ■

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UN BEL ANNIVERSAIRE

POUR LE VILLAGE DE CARROS

PIERRE PASCALPrésident de SOS Villages d’Enfants

“Donner à mon tour ce que j’ai reçu”

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KAREN ET SONYAENSEMBLE, AU SERVICE DES ENFANTS

EN ARMÉNIE

Sur les rives du fleuve Aghstev, à environ 140kilomètres de Erevan, se trouve Idjevan, la capitalede la province du Tavush en Arménie. Réputéepour ses vignobles et ses fabriques de tapis, larégion n’est pas épargnée par la pauvreté et, dansson sillage, l’augmentation croissante des enfantssans soutien parental. Sans compter les stigmatesdu tremblement de terre dévastateur qu’a connul’Arménie en 1988 et qui a marqué le début dela mise en place par SOS Villages d’Enfants denombreuses initiatives. Parmi elles, l’ouvertureen 2008 d’un village d’enfants SOS à Idjevan. C’est là que, dès sa création, travaille Karen, 41ans. Il est d’abord le chauffeur du village SOS,et c’est en les conduisant ici ou là que les premiersliens se tissent avec les enfants. Il vit tout près,avec sa femme Sonya qui vient souvent au villagepartager des moments avec les enfants. Elle aussi,progressivement, s’attache à eux. Rapidement,les conversations au sein du couple tournentautour de ces enfants qu’ils croisent quotidien-nement. Et c’est ainsi que germe l’idée de s’investirpour devenir père et mère SOS.

Un nouveau modèle“Le modèle d’une familleSOS avec un couple mariéest nouveau, souligne Karen.À SOS Villages d’EnfantsArménie, il y a surtout desmères et des tantes SOS

(aides familiales). Le nombrede pères SOS reste faible”.Karen et Sonya partagenttout d’abord cette nouvelleavec leur famille et leurs amis,

qui se réjouissent. Karen sesouvient : “Quand j’étais chauffeur

et que je parlais en voiture avec les enfants duvillage SOS, mes amis me disaient toujours : C’estcomme si tu amenais les enfants en cours commele font les autres pères”.Il y a un an environ, le couple emménageait dansle village SOS et le jour de l’arrivée des enfantsreste à jamais gravé dans la mémoire du père :“Ma femme préparait la maison et je venais derécupérer nos enfants au centre dans lequel ilsvivaient. Je suis rentré avec nos sept enfants. Ilsont rencontré leur mère SOS, Sonya, et nous noussommes serrés dans les bras. La fille la plus âgée,Shogher, a dit à ses frères et sœurs : Ce n’est pascool ? Maintenant nous avons aussi un père pourvivre avec nous !”.Depuis, Karen est devenu un exemple pour lesenfants, en particulier pour les garçons : “Ilsveulent me ressembler en tout. Parfois, quand jeme tiens juste avec les mains sur les hanches, jevois Khachik et Armen se tenir de la même façonque moi. Ils répètent mes mouvements, essayentde ressembler à leur père SOS autant que possible”.Il se souvient d’un autre moment qui l’a marqué.Alors qu’il réparait sa voiture dans le garage,Khachik l’a aperçu d’une fenêtre de la maison.

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AMÉLIORER LE QUOTIDIEN DES ENFANTS

Cette année encore et depuis2007, NEOPOST renouvelleson engagement aux côtésde SOS Villages d’Enfantspour améliorer le quotidien

des enfants. Grâce aux placements de machinesà affranchir, NEOPOST apporte son soutien à larénovation du village d’enfants SOS de Busigny.http://www.neopost.fr

DES DESSINS SOLIDAIRES POURSOS VILLAGES D’ENFANTS

Depuis 8 ans, STAEDTLER initiela journée mondiale du coloriageen soutien à SOS Villages d’Enfantsle 6 Mai. Les enfants du mondeentier sont invités à créer et àoffrir des dessins et coloriages

à leur entourage qui, en signe de solidarité, peuteffectuer un don au profit de SOS Villages d’Enfants.Le thème de cette année est “RÊVES EN COULEURS”.L’opération prendra fin le 4 Juillet 2015.

Auchan et Bic ont aussi souhaité soutenir La JournéeMondiale du Coloriage et SOS Villages d’Enfantslors de cette journée en organisant une opérationde produit-partage sur la gamme “Box coloriage”de Bic dans tous les magasins Auchan de France.A chaque produit acheté, 50% du prix a été reverséà SOS Village d’Enfants.

RENOUVELLEMENT DU PARTENARIAT

Engagé aux côtés deSOS Villages d’Enfantsdepuis 2010, BPD Mari-

gnan, promoteur immobilier, renouvelle son soutienen faveur des programmes en France et dans leMonde mis en place par l’association. Depuis quatreans, au moment de Noël, BPD Marignan offre unsapin à chaque village d’enfants SOS de France. http://www.marignan-immobilier.com/

11WWW.SOSVE.ORG/JUIN 2015/N° 233/VILLAGES DE JOIE

“Il a pris sa voiture miniature, est entré dans legarage et a commencé à réparer les roues de sonjouet avec mes outils”. Mais ces belles tranches de vie n’occultent pas lesdifficultés auxquelles il a dû faire face dans l’édu-cation des enfants.

Des blessures cicatrisées“Le premier et peut-être le plus dur défi en tantque père SOS, c’est quand j’ai découvert que deuxde nos filles avaient pris l’habitude de voler,raconte-t-il. Alors, un soir, j’ai réuni tous lesenfants pour avoir une longue discussion aveceux. Je leur ai parlé des mauvaises actions, commementir et voler. Ensemble, nous avons regardéun dessin animé où la maison du chat, qui avaittoujours menti et volé, est en train de brûler. Ildemande de l’aide à tout le monde mais personnene veut le croire et la maison est réduite en cendres”. Mais le lendemain matin, le professeur d’Hasmiket Lilit l’appelle pour lui annoncer qu’elles ont àla fois volé de l’argent et menti. Il évoque sonressenti cuisant : “Je ne pourrais pas mettre demots sur mes sentiments, j’étais désespéré et jeme sentais impuissant. Plus tard, avec l’aide depsychologues, elles ont admis ce qu’elles avaientfait et se sont excusées. Les filles ont promis dene jamais faire en sorte que leur père et leur mèreSOS se sentent honteux à cause de leurs actes”.Karen prend son rôle très à cœur : “C’est unerécompense de voir qu’en tant que père SOS, tules aides à se sentir en sécurité et à avoir confiance.Dans les familles traditionnelles arméniennes,le rôle du père est très important et il est toujoursune épaule solide sur laquelle s’appuyer pour safemme et ses enfants”. ■

INFO PARTENAIRES

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DEMANDE D’INFORMATION Coupon à retourner dûment rempli, sous enveloppe affranchie à : SOS Villages d’EnfantsService Legs, assurances-vie et donations - 6, cité Monthiers - 75009 Paris

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❏ OUI, je souhaite recevoir la brochure legs, assu-rances-vie et donations.

❏ OUI, je souhaite que le responsable des legs, assurances-vie et donations me contacte par téléphone.

Ces informations resteront confidentielles et ne vous engagent en aucuncas de façon définitive.

avais deux assurances-vie. L’une a été partagée entre messix petits-enfants. Donc ils ont largement ce qu’il leurfaut pour démarrer dans la vie. Mes filles sont bien dotées

également. L’autre avait été souscrite pour moi, au décès denotre père dans les années 80, par mon frère aîné (ndlr :aujourd’hui disparu). Je n’y ai jamais touché, et donc ça a faitdes petits. Je considère que ce patrimoine ne m’appartientpas : j’ai donc choisi de faire bénéficier SOS Villages d’Enfantsde cette assurance-vie. Comment ai-je connu SOS Villages d’Enfants ? J’ai dû recevoirdes demandes de don, puis la revue. J’aurais aimé me dévouerauprès d’enfants qui n’ont pas eu de chance, leur donner dela joie et un peu d’équilibre : j’aurais rêvé d’être mère SOS...Je voudrais que des jeunes qui n’ont pas eu de chance au départpuissent avoir une enfance heureuse, plus que moi, lorsquej’ai été enfant. Je voudrais qu’ils s’épanouissent davantage quenous.Je n’ai pas connu la guerre car j’étais trop petite mais mesparents avaient gardé une idée de l’éducation très stricte. Dansnotre enfance, on nous disait heureux parce qu’on avait maté-riellement ce qu’il fallait - rien de plus - mais nous n’étionspas heureux. C’était : Obéis et tais-toi. Cette jeunesse nous abeaucoup marqués. C’était une autre époque : on voulait queles jeunes soient responsables plus tard. J’ai connu Mai 68 et,avec Françoise Dolto dans les années 70, ça a été un revirement.

Aujourd’hui on cherche d’abord à faire plaisir aux enfants.Ce n’est plus du tout pareil. C’est un peu l’enfant roi. On estpassé d’un extrême à l’autre. Je pense qu’il faut un équilibre.C’est pour cela que je choisis SOS Villages d’Enfants : je connaisla qualité du travail réalisé de longue date par l’association etje fais confiance aux équipes de SOS Villages d’Enfants quidonnent à la fois de l’affection et un encadrement aux enfantset jeunes qu’elles accompagnent, ici et dans le monde.

Je voudrais que les enfantsconnaissent l’amour, l’affec-tion, l’attention et la tendresse.Je sais qu’avec l’associationSOS Villages d’Enfants ilstrouveront un point d’appuipour se reconstruire. Je vou-drais que les frères et sœursse retrouvent entre eux : c’est

important. Moi, j’ai trois frères et trois sœurs, mais je n’aiaucune relation avec eux, sauf avec une jeune sœur, ma filleule.Je trouve ça très dommage. Je voudrais aussi que les jeunespuissent être valorisés car chacun a ses capacités.Je dédie le montant de mon assurance-vie à l’ensemble desmissions de SOS Villages d’Enfants et laisse à l’associationle choix de l’affectation, pour répondre au mieux aux besoinsdes enfants.

“Je voudrais queles enfantsconnaissentl’amour, l’affection,l’attention et latendresse”.

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“Admirant votre mission et prenant de l’âge, j’aimerais anticiper ma successionen faisant bénéficier votre association d’une assurance-vie”

Voici le début du courrier que Geneviève, une donatrice de 77 ans,a adressé à notre association. Avec son accord,nous partageons ci-dessous son témoignage.

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