Livre blanc - juin 2012 - Finance Participative : Plaidoyer et Propositions pour un Nouveau Cadre...
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2012 FinPart– Ver- 2012-06-25 - Document sous licence CC-BY-NC-ND Livre Blanc Finance Participative Plaidoyer et propositions pour un nouveau cadre réglementaire
Livre blanc - juin 2012 - Finance Participative : Plaidoyer et Propositions pour un Nouveau Cadre Réglementaire
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1. Livre Blanc Finance ParticipativePlaidoyer et propositions
pour un nouveau cadre rglementaire 2012 FinPart Ver- 2012-06-25 -
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2. ContenuIntroduction
.....................................................................................................................
1Partie I : Plaidoyer pour lintrt du financement participatif
............................................ 2 Un mode de
financement o la France est bien prsente
..................................................................
2 Un phnomne de porte mondiale
...................................................................................................
2 Lessor du financement participatif en France rsulte
:......................................................................
2 Cet essor est relay par une proposition danimation rgionale
........................................................ 3 Mais de
nombreux freins au dveloppement du financement participatif en
France existent ......... 4 Notre initiative sinscrit dans une
volont de trouver des rponses adaptes en France et en Europe
.................................................................................................................................................
5Partie II : Vers des rgles prudentielles et des pratiques de march
plus favorables ........... 6 Pour une pratique adapte aux nouveaux
enjeux
..............................................................................
6 Ncessit dinterprter les textes en vigueur au regard des volutions
technologiques ............... 6 Ncessit de guider les pratiques
pour garantir la confiance sur le march
.................................. 6 Les diffrents contextes
......................................................................................................................
6 Le
Don..............................................................................................................................................
6 Le
Prt..............................................................................................................................................
7 Les Fonds
Propres............................................................................................................................
8 Vers la mise en place dun code de
dontologie...............................................................................
10 Pourquoi un code de dontologie ?
..............................................................................................
10 Quels seront les points abords dans ce code de dontologie ?
.................................................. 10Partie III :
Vers un cadre lgislatif plus favorable
............................................................. 11
Pour la dfinition dun nouveau mtier de courtier en financement
participatif ............................ 11
Problmes......................................................................................................................................
11
Demandes......................................................................................................................................
14 Pour des amendements facilitant lessor du financement
participatif ............................................. 16Livre
Blanc Finance Participative, Plaidoyer et propositions pour un
nouveau cadre rglementaire 2012 FinPart Ver- 2012-06-25 - Document
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3. Ncessit de modifier le cadre lgislatif
actuel.............................................................................
16 Favoriser le financement participatif par le
Don...........................................................................
16 Favoriser le financement participatif par le prt
..........................................................................
18 Favoriser le financement participatif en Fonds Propres
...............................................................
21Livre Blanc Finance Participative, Plaidoyer et propositions pour
un nouveau cadre rglementaire 2012 FinPart Ver- 2012-06-25 -
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4. IntroductionIntroductionCe livre blanc est la premire
version de synthse des ides gnres au sein de groupes travail
delassociation FinPart. Cette premire version est publie en juin
2012 pour se synchroniser avec lecalendrier politique franais et a
pour but doffrir une vision haut niveau des pistes qui ont
tcirconscrites jusqu maintenant. Le travail des diffrents groupes
continue et une version contenantles lments juridiques dtaills est
aujourdhui prvue pour la rentre 2012.Lapproche FinPart est une
approche ouverte. Nous esprons que cette synthse permettragalement
de commencer nouer le dialogue avec les reprsentants politiques,
les rgulateurs, lespartenaires sociaux et tous les acteurs qui
uvrent pour le dveloppement de la France. Nouspensons que la
finance participative offre une formidable opportunit pour
permettre de financer nouveau des projets qui ont t dlaisss par les
circuits de financement traditionnels, et pourpermettre galement de
financer des nouvelles formes de projets qui apparaissent suite
auxvolutions majeures que connat notre socit depuis le dbut de ce
nouveau millnaire.Le collectif FinPartParis, le 24 juin 2012Livre
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5. Partie I : Plaidoyer pour lintrt du financement
participatifPartie I : Plaidoyer pour lintrt du financement
participatifLe financement participatif (appel crowdfunding dans le
monde anglo-saxon, cest dire financement par la foule ) est un
mcanisme de financement, via internet, de projets dinnovationet de
cration permettant de collecter les apports financiers dun grand
nombre dpargnants. Cemodle, qui se caractrise fondamentalement par
la possibilit pour lpargnant de choisir ladestination finale de son
pargne, finance tous les domaines de la cration : la musique,
ldition delivres et de BD, les films, les jeux vido, les logiciels,
mais aussi la cration dentreprises de toutessortes : les
entreprises lucratives comme les entreprises solidaires.Un mode de
financement o la France est bien prsenteDepuis 5 ans, des
plateformes internet ont t cres par des startups franaises afin de
permettreaux pargnants dinvestir de petites sommes dans des projets
en leur permettant de choisir ladestination finale de leur argent
(entreprise, projet cratif ou social). Cet apport dpargne
intervientselon les plateformes soit sous forme de dons, de dons
contre une rtribution non montaire (une rcompense ), de fonds
propres ou encore de prts (rmunrs par des intrts ou gracieux).En
France, les acteurs du secteur (regroups au sein de lAssociation
Finpart - P2PVenture)estiment que la finance participative a permis
de collecter depuis 2010 plus de 6 millions deuros etde financer
prs de 15.000 projets. Plusieurs confrences regroupant les acteurs
du financementparticipatif ont obtenu un fort succs (180
participants la Bourse de Paris en mars 2012). Lemanifeste
(http://finpart.org/petition) publi par lAssociation Finpart,
regroupant toutes lesoprateurs du secteur, a reu 400 signatures
dentrepreneurs du web et dacteurs du financementaux TPE-PME. Le
soutien de lOrdre des Experts Comptables a t obtenu, ce qui montre
lintrt deces nouvelles opportunits de financement en matire de
cration de valeur et demploi. En mai2012, Laurence Parisot (MEDEF)
sest exprime en faveur du financement participatif en vido sur
leJournal du Net. De nombreux articles de la presse financire
(Reuters, Euromoney, La Tribune, LesEchos,) ont dcrit lessor du
mouvement franais du financement participatif.Un phnomne de porte
mondialeDaprs une tude amricaine publie dbut mai par le cabinet de
recherche amricain Massolution,le crowdfunding a permis de lever
prs de 1,15 milliards deuros aux Etats-Unis en 2011, quasimentle
double des montants collects en 2010.De plus, le JOBS Act sign par
le Prsident Obama le 5 Avril 2012, va permettre aux
petitesentreprises amricaines de pouvoir lever des fonds auprs des
particuliers en tant exemptes deslourdes contraintes et des cots
levs lis aux mcanismes dappel public lpargne. Limpact decette
mesure sur la cration demploi est le principal moteur de cette
dcision. Le JOBS Act a permisgalement aux amricains de crer un
nouvel acteur financier, le portail de financement (fundingportal),
une nouvelle forme de courtier financier, compltement inscrit dans
les nouvelles possibilitsquoffre internet.Lessor du financement
participatif en France rsulte : - du dveloppement que lui assure
ladoption massive dinternet dans notre pays et lapparition de
plusieurs plateformes spcialises. Ces volutions rduisent fortement
lesLivre Blanc Finance Participative, Plaidoyer et propositions
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6. Partie I : Plaidoyer pour lintrt du financement participatif
cots dintermdiation des acteurs traditionnels du financement, ce
qui bouleverse les changes financiers, - de laspiration
incontestable des pargnants disposer de cette latitude de choix.
Cest une tendance socitale et le dveloppement rapide de rseaux de
business angels en France depuis une quinzaine danne a prfigur
cette tendance de fond. Le financement participatif est un moyen
pour redonner des marges de manuvre individuelles et collectives
aux citoyens, et pour leur permettre de se rapproprier la
comprhension de lconomie et de lentrepreneuriat. - du dveloppement
de lentrepreneuriat dans un contexte de crise o les acteurs
traditionnels du financement ne rpondent plus certains besoins :
projets innovants, cration dentreprise, premiers dveloppements,
projets situs sur des territoires en difficult, projets de lconomie
sociale et solidaire.Cet essor est relay par une proposition
danimation rgionaleAux objectifs gnraux de la finance
participative, la proximit ajoute : un levier de mobilisation
supplmentaire pour les pargnants. Elle est un ressort pour
lengagement, un cadre favorable au choix et au suivi du projet et
une aire propice la formation et au lien social. Elle permet
galement ces pargnants de bnficier dinformations concrtes et
vraiment directes, dtre parties prenantes des projets ; pour les
porteurs de projets, elle offre des chances supplmentaires daccder
des ressources financires, relationnelles et dexpertise, elle
facilite les contacts et interactions positives avec ces ressources
; pour les institutions, elle est un cadre favorable la
valorisation des ressources locales, patrimoine bien souvent peu ou
mal employ, distrait vers des finalits extrieures quand le
dveloppement territorial et lemploi local manquent cruellement de
moyens ! Elle permet de soutenir la cration et le dveloppement
dentreprises, et notamment les projets innovants et de lconomie
sociale et solidaire, ainsi que ceux des univers artistiques et
associatifs. Elle favorise lenracinement des projets, des
entreprises et des emplois, car ils sont avec les financements
participatifs inscrits dans des cercles relationnels puissants et
positifs. Elle est galement un moyen de favoriser une utilisation
scurise de lpargne (en proximit il est plus facile de former les
pargnants et de suivre les projets). Elle encourage une utilisation
conforme aux principes de transparence et au respect durable des
objectifs initiaux des projets. Elle est donc un cadre propice
lapprentissage souhaitable de lengagement des pargnants dans
lentrepreneuriat sous ses diverses formes ; pour lensemble des
oprateurs, associatifs ou commerciaux, vous au dveloppement de
lactivit de financement direct, elle peut tre un espace de
dveloppement efficace. Ces oprateurs sont nombreux dans notre pays,
et il est essentiel quils puissent crotre rapidement, sauf risquer
de disparatre ou dtre absorbs par ceux qui russissent sur dautres
continents ;Livre Blanc Finance Participative, Plaidoyer et
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7. Partie I : Plaidoyer pour lintrt du financement participatif
pour les oprateurs du net, elle est un moyen de tester une
prometteuse -et probablement fertile- combinaison de liens
physiques et de liens lectroniques, il sagit d aller du digital au
rel .Base sur des valeurs et des objectifs communs, cette
proposition a vocation tre approprie parchaque territoire. A lui de
composer son propre programme, en mobilisant les acteurs et
lesresponsables de projets locaux. La coordination nationale,
compose de reprsentants des diversterritoires joue un rle de
capitalisation, dimpulsion et danimation. Ses liens avec des
organisationsnationales, comme les ministres, lAPCE, le CNER, etc.
et les grands rseaux nationaux dappui lentrepreneuriat (Ordre des
experts-comptables, ADIE, France Initiative ou France Angels,
etc.)crent un cadre plus favorable laction locale.Mais de nombreux
freins au dveloppement du financement participatif enFrance
existentLe financement participatif est assujetti de par la nature
de ses oprations la rglementationfinancire mais celle-ci a t tablie
une poque o internet, les rseaux sociaux et le
financementparticipatif nexistaient pas. La rglementation (bancaire
et fiscale) fait peser sur le financementparticipatif des
contraintes disproportionnes par rapport lactivit quelle exerce.Les
freins au dveloppement du financement participatif en France sont
les suivants : - Les rgles de collecte et de conservation dargent
auprs des particuliers sont disproportionnes par rapport au faible
montant unitaire collect par pargnant (de 10 1.000 euros en gnral).
Or, les oprateurs du financement participatif doivent suivre les
mmes rgles prudentielles que les tablissements bancaires :
identification dtaille de lpargnant (justificatifs didentit et de
domicile), contrles anti-blanchiment, contrles anti- terrorisme, -
Les rgles de contrle de la qualification des investisseurs sont
inadaptes. Les financements participatifs sont considrs, tort,
comme des investissements risqus devant tre rservs des
investisseurs avertis. Il nest nullement tenu compte des faibles
montants unitaires investis. Il nest pas non plus tenu compte de la
relle volont des pargnants de prendre un risque unitaire limit pour
un montant bien infrieur ce quil miseraient -par exemple- des jeux
dargent ou de hasard. On peut sinterroger sur lavenir des pargnants
au sein dune socit qui vite ou dconsidre linitiative personnelle,
noffrant aux citoyens que le jeu de hasard comme perspective de
prise de risque (rappelons que la moiti de nos compatriotes
pratique rgulirement le jeu dargent, hauteur en moyenne de 1.000
euros par personne et par an, soit 86 millions deuros par jour ou
32 milliards deuros par an). Leur protection y est trs limite. - La
difficult de grer les fonds de multiples contributeurs sur de
multiples projets individualiss ( syndication des particuliers sur
les projets) sans verser dans la lourdeur des structures juridiques
traditionnelles (cration dune socit, dune association, dun fonds
commun,) en conservant une certaine flexibilit (versement,
versement tag,Livre Blanc Finance Participative, Plaidoyer et
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8. Partie I : Plaidoyer pour lintrt du financement participatif
reversement de fonds en provenance des projets, utilisation de
multiples possibilit de financement : prt, capital, avance
remboursable,)Le risque de requalification des oprations effectues
en oprations de Banque. Cette contrainteoblige les oprateurs du
financement participatif demander des agrments de banque
oudtablissement financier.Notre initiative sinscrit dans une volont
de trouver des rponses adaptesen France et en EuropeAlors que les
Etats Unis connaissent un dveloppement rapide de ce nouveau secteur
financier lasuite de la promulgation du JOBS Act, en Europe, un
certain nombre dinitiatives nationales etsupranationales cherchent
crer des conditions permettant de rpondre aux dfis de nos pays.
Cesinitiatives ont galement pour but dviter un dtournement massif
des pargnants de notrecontinent vers les solutions amricaines qui
connaissent des effets dchelle extraordinaires.Nous esprons que nos
propositions permettront aux acteurs franais de rapidement mettre
enplace un cadre favorable pour notre pays, et de porter au niveau
europen les volutions ncessairespour rpondre aux enjeux auxquels
nous sommes confronts.Livre Blanc Finance Participative, Plaidoyer
et propositions pour un nouveau cadre rglementaire Page 5 2012
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9. Partie II : Vers des rgles prudentielles et des pratiques de
march plusfavorablesPartie II : Vers des rgles prudentielles et des
pratiques de marchplus favorablesPour une pratique adapte aux
nouveaux enjeuxNcessit dinterprter les textes en vigueur au regard
des volutions technologiquesComme souvent, les possibilits offertes
par les nouvelles technologies viennent dborder lescontours dessins
par les textes lgislatifs. En crant des nouveaux cas dusages,
impossiblesauparavant, lvolution technologique demande donner de
nouvelles interprtations aux notionsqui ont t consignes dans les
textes de loi.Internet constitue une volution technologique
majeure, et les cas dusages qui apparaissent chaquejour viennent
poser de nouvelles questions quil faut pouvoir interprter avec les
textes en vigueur.Nous proposons dans cette partie un certain
nombre dinterprtations, conformes aux codes dansleur forme
actuelle, qui devraient aider le rgulateur dans son travail
ncessaire de contrle de lapratique industrielle.Ncessit de guider
les pratiques pour garantir la confiance sur le marchLes priodes
dintense volution sont galement des priodes propices de
nombreusesexprimentations par de nouveaux entrants. Si certaines de
ces exprimentations sont saines dans larecherche des bons modles
conomiques, certaines peuvent tre le fait dindividus peu
scrupuleux,qui cherchent un profit de court terme au dtriment de
lensemble de la communaut. Les chartes,crites progressivement par
les acteurs du march, sont un moyen souple et efficace
didentifierrapidement des comportements dviants, prjudiciables pour
tous.Les diffrents contextesLe DonProblmesLabsence de jurisprudence
correspondant au don collectif par InternetLe droit actuel reconnat
la notion de don modique, auquel aucune disposition juridique, ou
fiscale,nest applique, ou le prsent dusage, caractris par
lassimilation faite un cadeau conformment un usage.Internet est
venu ouvrir le cercle des personnes pouvant pratiquer de conserve
un don unepersonne, principalement motiv par lutilisation que
celle-ci propose den faire. Aujourdhui, cettepratique explore des
configurations o aucune jurisprudence ne peut tre facilement
applique depar la nature radicalement nouvelle quoffre
Internet.Interprtations retenuesPour avancer sur linterprtation de
cas concrets, survenant de plus en plus rgulirement, nousproposons
les rgles suivantes pour fournir un cadre la pratique qui se
dveloppe.Livre Blanc Finance Participative, Plaidoyer et
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10. Partie II : Vers des rgles prudentielles et des pratiques
de march plusfavorablesUn ensemble de dons modiques dun montant
total infrieur 10.000 euros doit tre considrcomme une somme de dons
modiques indpendants et leurs traitements doivent tre assimils
celui des prsents dusageAujourdhui, la jurisprudence dfinit bien la
fiscalit applique au prsent dusage (don fait loccasion dun vnement
particulier comme un anniversaire, mariage,..) et accepte la
possibilit dedon modique, sans dfinir prcisment les conditions
exactes de celui-ci. Avec Internet et la financeparticipative, les
internautes peuvent se coordonner pour effectuer chacun un don qui
permettra un individu de raliser un projet. Nous soutenons que,
en-dessous dune limite totale de 10.000euros, lensemble de ces dons
peuvent tre raisonnablement considrs comme une srie de
donsmodiques, et que la fiscalit du don dusage devrait sappliquer
chacun sparment, ne rendant paslindividu recevant ces dons
redevable dune fiscalit sur les sommes donnes.Un internaute
recevant un ensemble de dons modiques dun montant total suprieur
10.000euros peut crer une association ex-post pour recevoir tout ou
partie de ces donsLes principes de dons au travers dInternet amnent
parfois de nombreux individus dcouvrir leurenvie commune de
soutenir un projet, et la somme de leurs contributions dpasse
parfois largementla demande initiale (e.g. la socit Pebble Watch
qui a reu plus de 100 fois le montant demandinitialement). Dans ces
conditions, nous considrons que la cration dune association type
loi 1901aprs que la somme des contributions a t connue par le
porteur de projet, recevant tout ou partiede la somme totale
collecte et o les contributeurs sont considrs comme membres
bienfaiteurs,est tout fait licite.Le PrtProblmesApplication des
rgles danti-blanchimentAujourdhui, la pratique prudentielle des
textes sur lanti-blanchiment va bien au-del des exigencesinscrites
dans les textes dorigine. Cet tat de fait est particulirement
prjudiciable la financeparticipative qui se fonde sur la capacit
grce Internet de runir des montants consquents parlaccumulation de
petites sommes auprs de trs nombreux intervenants. Les rgles
anti-blanchiment imposent un cot important et ont eu pour
consquence dliminer virtuellement ungrand nombre de transactions.
Leur but est en ralit dviter le mouvement de grosses sommesdargent
de secteurs gris vers des secteurs officiels. Le paradoxe est quil
serait extrmement coteuxdun point de vue pratique aux contrevenants
dutiliser des modes de fragmentation typique de lafinance
participative. Une interprtation exagre des rgles anti-blanchiment
a donc commersultat dempcher, pour des acteurs lgitimes, des
transactions qui seraient quasiment impossibles oprer pour les
individus viss initialement par cette rgle.Interprtations
retenuesRgles anti-blanchimentsUn service recevant lectroniquement
des fonds via des moyens de paiement bancaires traables(virement,
carte bancaire, chque, prlvement) provenant dune banque de la zone
euro na pas Livre Blanc Finance Participative, Plaidoyer et
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11. Partie II : Vers des rgles prudentielles et des pratiques
de march plusfavorablesassurer une obligation de contrle des flux
(anti-blanchiment, antifraude) sur des transactions dontle contrle
est dj effectu par les tablissements teneurs de compte. Lobligation
de dnonciationdes transactions suspectes identifies continue
nanmoins de sappliquer sans que cela soit uneobligation de
rsultat.Les Fonds PropresProblmesLintermdiation lors de la
souscription daction de socit non cotesNous avons vu se dvelopper
depuis maintenant plus dune dcennie linvestissement en
capitaldirect par des particuliers dans des socits non cotes.
Lapparition des rseaux de business angels,o la France est
particulirement active, et plus rcemment lapparition de plateformes
permettantde mettre en relation entreprises et particuliers grce
internet ont permis dexplorer des modesdinvestissements trs
diffrents de ceux traditionnellement concerns par les rglements et
lesrgles prudentielles sur les actions dentreprises cotes sur des
marchs rguls.La notion de cercle restreint guidant la frontire
entre loffre prive et loffre publique dappel lpargne retient un
maximum de 99 personnes, et doit tre porte 150. Cette limite
restenanmoins trop basse si on applique une interprtation
conservative de la sollicitation. Les rseauxde business angels ont
besoin dans leur fonctionnement de dpasser trs souvent ces limites
pourpouvoir mobiliser lpargne de leurs adhrents sur certains
projets. Les plateformes internet, quiportent plus loin la
possibilit dtre partie prenante, tout en limitant ses engagements
personnels,montrent que la notion de cercle restreint, conue dans
un monde o linformation tait coteuse distribuer, ne doit pas tre
interprte de manire conservative au vu des nouvelles
possibilitsoffertes.Interprtations retenuesPour une interprtation
favorable de la notion de cercle restreintNous soutenons que les
personnes qui sinscrivent sur une plateforme, ou sinscrivent dans
un club,pour connatre les dtails doprations de souscription en
capital proposes par des entreprises noncotes font partie dun
cercle restreint et que cette assimilation un cercle restreint
exonrelopration de lobligation dappel public lpargne.Pour une
application mesure des exigences concernant le placement
non-garantiLAutorit de Contrle Prudentiel a fait connatre rcemment
son interprtation du nouveau mtierde plateforme de financement
participatif en fonds propres comme relevant du mtier de
prestataireen service dinvestissement, comme courtier en placement
non-garanti. Nous pensons que cetteinterprtation est trs
dommageable au dveloppement du financement participatif en France,
etque lapplication des plateformes naissantes des rgles adaptes des
socits traitant desvolumes trs importants dactions dentreprises (de
tailles consquentes) ne peut qutreprjudiciable, voire fatal. Nous
demandons une application mesure des rgles en vigueur,
pourpermettre aux nouveaux oprateurs datteindre des tailles
critiques avant de se conformercompltement aux rgles en
vigueur.Livre Blanc Finance Participative, Plaidoyer et
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12. Partie II : Vers des rgles prudentielles et des pratiques
de march plusfavorablesLivre Blanc Finance Participative, Plaidoyer
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13. Partie II : Vers des rgles prudentielles et des pratiques
de march plusfavorablesVers la mise en place dun code de
dontologiePourquoi un code de dontologie ?A lheure o les
plateformes de finance participative se multiplient en France pour
rpondre auxproblmatiques de financement de projets
entrepreneuriaux, artistiques ou autres, les acteurs sesont
mobiliss pour interpeler conjointement les autorits et les inviter
mettre en place desrgulations qui favorisent leur essor. Conscients
des enjeux de vulgarisation du financementparticipatif et de la
ncessit de rassurer le gouvernement et la socit civile sur ces
nouveauxmtiers, les acteurs ont dcid de sengager rdiger
conjointement une charte des bonnespratiques dici fin septembre
2012.Quels seront les points abords dans ce code de dontologie ?Les
points abords par cette charte seront les suivants :
Professionnalisme : comptence, thique et bonne gouvernance de la
plateforme ; Scurit : scurit des internautes financeurs (scurit des
modes de paiement en ligne et des informations financeurs),
confidentialit et procdure de lutte anti-blanchiment ; Assistance :
gestion des rclamations ( la fois des internautes financeurs et des
porteurs de projet) et ractivit de la plateforme; Transparence :
Toutes les informations ncessaires, que ce soit sur le projet et le
porteur de projet, ou sur la mcanique de financement, doivent tre
facilement accessibles. Lorganisme de collecte sengagera galement
fournir toutes les informations concernant sa structure juridique,
sa solidit financire, les outils quelle utilise, etc.Livre Blanc
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cadre rglementaire Page 10 2012 FinPart Ver- 2012-06-25 - Document
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14. Partie III : Vers un cadre lgislatif plus favorablePartie
III : Vers un cadre lgislatif plus favorableDans la partie
prcdente, nous avons recens les interprtations qui devraient tre
faites des textesactuels pour rpondre au nouveau cas de figure que
reprsente lapparition du financementparticipatif.Nanmoins, les
textes en vigueur ncessitent galement une volution pour offrir un
cadre cohrentet efficace cette nouvelle activit. Dans cette partie,
nous allons exposer les problmes et lesvolutions lgislatives
ncessaires qui permettraient la France de profiter de ce nouveau
mode definancement.Pour la dfinition dun nouveau mtier de courtier
en financementparticipatifAu cur du financement participatif se
trouve un nouveau mtier que nous avons appel courtier enfinancement
participatif. Inversant la relation entre intermdiaire et pargnant,
le courtier enfinancement participatif nest pas en charge de
pousser des produits vers les investisseurs, mais depermettre
lmergence dune coordination entre pargnants pour soutenir les
projets qui leurparaissent les plus pertinents.ProblmesCollecte et
gestion des fondsLes activits de financement participatif sont
constitues de trois parties : - La collecte qui est commune
lensemble des contextes - La gestion des fonds qui distingue les
modles affectation non gre de ceux affectation gre - Laffectation
du financement au projet qui peut se faire selon diffrentes
modalits (don, prt, capital ou autre). Aujourdhui, ce dernier point
est le plus structurant dans lactivit de financement participatif.
Les diffrents modles sont construits par rapport un mode de
financement et ils adaptent leur dispositif de collecte en
consquence. Il nexiste pas de modle multiple ou composite. Le
financement participatif introduit en fait une inversion du modle
en permettant de trs nombreux pargnants de se coordonner pour
Figure : prsentation synthtique des oprations communes et
spcifiques atteindre des montants importants tout en apportant
chacun des montants trs limits. LeLivre Blanc Finance
Participative, Plaidoyer et propositions pour un nouveau cadre
rglementaire Page 11 2012 FinPart Ver- 2012-06-25 - Document sous
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15. Partie III : Vers un cadre lgislatif plus favorablerisque
de chaque pargnant est ainsi diminu par la rpartition de ses
contributions sur plusieursprojets, alors que leur pouvoir
collectif dagir est grandement augment.Lactivit de financement
participatif nest pas identifie en tant que telle par la loi du
fait de sanouveaut. Les oprations ralises, de nature bancaire, sont
exposes un risque de requalificationet ce titre peuvent se voir
appliquer les obligations correspondantes qui sont trs
contraignantes : - Lappel public contribution ou pargne qui entrane
des obligations lies lopration effectue (notice dinformation) et la
distribution des produits (agrment des oprateurs de distribution)
mais qui admet des exceptions (placement priv ou opration de gr gr
avec des seuils dexemption pour linvestissement en capital) - La
collecte des fonds qui peut ncessiter lutilisation dun oprateur de
paiement - La conservation et la gestion des fonds qui peut
ncessiter lutilisation dun oprateur de monnaie lectronique ou dun
tablissement de crdit.Appel public contribution ou pargneLe
financement participatif est fondamentalement un financement direct
qui permet un particulierde financer directement un projet ou un
ensemble de projets. En cela, il est proche dune activit degr gr
qui met en contact des acteurs individuels qui contractent
directement entre eux. A ce titreil profiterait des rgles rgissant
les activits de gr gr et notamment une grande libert
decontractualisation entre les parties pour organiser leurs changes
et une exemption des rgles deprotection vis--vis de la
contractualisation du fait du contact direct et de la connaissance
dechacune des parties entre elles.Le financement participatif, fond
sur une vaste mobilisation de contributeurs individuels sur la
basedun projet bien dfini, pour des montants unitaires relativement
faibles, nentrane pasncessairement une implication initiale des
contributeurs importante et suivie dans la dure. Il necorrespond
donc pas au schma classique comme celui dune indivision. Cela rend
ncessaire lactiondun service (plateforme) de financement
participatif pour raliser les oprations et organiser lagouvernance
de la communaut des contributeurs.Les services de financement
participatif reposent souvent sur lutilisation dinternet. Cette
conditionnest cependant pas exclusive car des rseaux de business
angels ou des rseaux de financementlocaux relevant du financement
participatif oprent au sein de communauts qui nont pas tformes -et
ne sont pas animes- sur internet. Internet a nanmoins permis le
dveloppement dungrand nombre de nouveaux modles et de nouveaux
acteurs dont les capacits de mobilisation ontt dmultiplies par son
extension. Lutilisation dinternet pour toucher une vaste communaut
decontributeurs et interagir avec eux constitue donc un point
spcifique du financement participatif.Le financement participatif
ne devrait pas tre assimil la distribution de produits
financierstraditionnels et les plateformes devraient faire lobjet
dun traitement part : - Avec des contraintes de limitation des
montants par projet et par montant unitaire des contributions.Livre
Blanc Finance Participative, Plaidoyer et propositions pour un
nouveau cadre rglementaire Page 12 2012 FinPart Ver- 2012-06-25 -
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16. Partie III : Vers un cadre lgislatif plus favorable - Avec
des contraintes de transparence et dinformation sur les projets
proposs ainsi que de traabilit des contributions effectues. - Avec,
en contrepartie de ces contraintes, des obligations allges, dans un
cadre prdfini, en termes de contrle anti-blanchiment, de
qualification des investisseurs et dinformation sur les projets
(exemption dobtention dune notice par exemple)Collecte des fondsLa
collecte est compose : - De la rception des fonds - De la
conservation et du transfert des fonds - Des obligations affrentes
la rception des fonds. Ces obligations sont : o Lidentification des
contributeurs o Les rgles de contrle de la qualification des
investisseurs o Le contrle anti-blanchimentLes rgles de contrle de
la qualification des investisseurs demandes aujourdhui aux
plateformesde financement participatif sont inadaptes au cas de
collecte de petits montants. Les financementsparticipatifs sont
considrs, tort, comme des investissements risqus devant tre rservs
desinvestisseurs avertis. Il nest nullement tenu compte des faibles
montants unitaires investis. Il nestpas non plus tenu compte de la
relle volont des pargnants de prendre un risque unitaire limitpour
un montant bien infrieur aux sommes quils miseraient -par exemple-
dans des jeux dargentou de hasard.Conservation et gestion
collective des fondsLa conservation et la gestion des fonds
recouvrent deux options : - Laffectation non gre o laffectation des
fonds et les modalits daffectation sont fixes et non modifiables ds
linitiation de la transaction de paiement. Juridiquement la
transaction de paiement libre son contributeur de tout lien avec le
montant affect. De manire pratique, cela ne concerne que les modles
de don et les modles assimils de don sans conditionnalit. -
Laffectation gre o certaines modalits ne sont pas fixes linitiation
de la transaction et ncessitent une prise de dcision par la
suite.Dans laffectation gre, la gestion des fonds recouvre
lensemble des oprations de suivi descontributions vis--vis des
contributeurs individuels qui conservent, de par la nature
juridique delaffectation, un lien juridique avec les fonds affects
(avance remboursable, prt, capital). Cettegestion de fonds recouvre
aussi les oprations ventuelles de reversement ou de raffectation
desfonds.Livre Blanc Finance Participative, Plaidoyer et
propositions pour un nouveau cadre rglementaire Page 13 2012
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17. Partie III : Vers un cadre lgislatif plus favorableDans le
cas de laffectation gre, les fonds ont besoin dtre conservs, dtre
affects en totalit oupar squence, de pouvoir tre modifis en termes
dinstrument daffectation (cas des financementshybrides mlant
plusieurs types de financements), de pouvoir tre rendus en cas de
non atteinte desbesoins de financement ou de pouvoir recueillir des
fonds ventuellement reverss par un projet sicelui-ci est
effectivement financ.Il nexiste pas actuellement de solution
permettant de satisfaire lensemble de ces besoins. Lessolutions
utilises sont trs diverses et souvent lies un mode de financement
particulier : - Compte individuel de monnaie lectronique souscrit
auprs dun tablissement de monnaie lectronique (pour des plateformes
de don) - Compte individuel bancaire de dpt vue souscrit auprs dune
banque partenaire (pour des plateformes de prts) - Compte
individuel dans un porte-monnaie lectronique gr en interne (pour
des plateformes de micro-finance) - Compte commun de transfert vers
les supports dinvestissement (pour des plateformes en fonds
propres).La multiplicit de ces solutions ad-hoc cre la fois des
cots, des rigidits et des contraintesadministratives trs
pnalisantes.DemandesCration dun Statut de courtier en financement
participatifNous demandons quun statut spcifique soit accord aux
services de financement participatif quipermettrait la ralisation
de lensemble des oprations ncessaires lactivit et serait limit
aucadre exclusif du financement participatif.Le statut de courtier
semble le plus adapt pour dcrire lensemble des oprations effectues.
Ilsagit donc de la cration dun statut de courtier en financement
participatif .Les oprations suivraient les principes ci-dessous : -
La collecte des montants affects aux projets ou un ensemble de
projets se ferait sur un compte spar et ddi (sgrgation). - Le
courtier aurait la charge de maintenir tout moment la rpartition
individuelle et la traabilit de lensemble des contributions et den
maintenir la cohrence avec le compte commun (tenue de comptes
individuels des contributeurs) - Les fonds et les flux seraient
cantonns au compte sgrg - Les fonds pourraient transiter vers les
supports de financement en totalit en une seule fois, selon les
modalits (versement par tape, conditionnel,)Livre Blanc Finance
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18. Partie III : Vers un cadre lgislatif plus favorable - Les
fonds retourns par les projets, seraient conservs sur le compte
sgrg et reverss aux contributeurs leur demande.En raison de
limitation donne sur les montants mis en jeu, le statut de courtier
oprerait avec unallgement des contrles didentit, de qualification
des investisseurs et danti-blanchimentCration dun vhicule juridique
adapt pour la syndication des contributeurs et la gestiondes fonds
mutualissAfin de faciliter la gestion des fonds des plateformes de
financement participatif, nous proposons lacration dun support
juridique simplifi permettant la syndication et la gouvernance
descontributeurs et la remise dun titre reprsentatif de
linvestissement effectu.Ce titre serait unifi entre les diffrents
types dinvestissements de telle manire permettrelutilisation de
diffrents instruments (capital, prt, avance) par une mme plateforme
ainsi que desfinancements mixtes ou volutifs pour un mme projet.Les
diffrents types de financements conservant leurs caractristiques
propres et lesrglementations affrentes.Nous proposons la cration
dun fond commun participatif (FCPart) similaire dans sa nature
unFond Commun de Placement ou Titrisation (cest--dire une
indivision) mais pouvant uniquementtre cr et opr par un courtier en
financement participatif pour ses oprations exclusives. CeFCPart
serait gr par dlgation par le courtier qui en raliserait en outre
la tenue des comptesindividuels ainsi que la traabilit entre les
FCPart dtenus et les projets correspondants financs. LeFCPart
reprsenterait la matrialisation des droits acquis par les
contributeurs en contrepartie de soninvestissement. Le FCPart est
un titre priv non ngociable uniquement remboursable ou cessible
parle biais du courtier et selon des rgles dicte.Livre Blanc
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cadre rglementaire Page 15 2012 FinPart Ver- 2012-06-25 - Document
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19. Partie III : Vers un cadre lgislatif plus favorablePour des
amendements facilitant lessor du financement participatifNcessit de
modifier le cadre lgislatif actuelNous venons de voir que le
financement participatif reposait sur un nouveau mtier, auquel il
fautsavoir offrir un statut adapt. Ce courtier offre la possibilit
aux pargnants de coordonner unepetite partie de leur pargne pour
raliser en commun de grandes choses. Ceci est au cur dufinancement
participatif.Nanmoins, les transactions entre les porteurs de
projets et les pargnants reposent sur desspcifications des grandes
catgories dinstruments (don, prt, fonds propres) qui
datentmajoritairement dune poque prcdant Internet. Un certain
nombre des ces rglements sontinadquats pour les transactions
envisages et il est alors ncessaire de faire voluer le
cadrejuridique pour permettre de contrler et de profiter les
nouvelles possibilits offertes.Favoriser le financement
participatif par le DonProblmesLexistence de projets dintrt commun
contributifs sur des cycles de temps courtsLe financement
participatif a montr que des projets dintrt commun pouvaient tre
financs pardes donateurs en dehors de structures associatives aux
missions larges. Les porteurs de projetspeuvent dsormais proposer
des initiatives culturelles, sociales ou de recherche fondamentale
dontles livrables peuvent tre obtenus en quelques mois, et qui
servent concrtiser le support que lesdonateurs entendent apporter
ces projets. Nous avons besoin de nouvelles formes dorganisationet
de gestion pour rpondre ces initiatives nes de la rapidit et la
souplesse des modesopratoires via Internet.Une fiscalit parfois
incohrente dans sa discrimination des oprations rendues possibles
grce InternetAujourdhui, plusieurs mesures fiscales existent pour
inciter les Franais donner leur argent descauses sociales,
environnementales ou de rinsertion. Les modalits dobtention de ces
mesuresreposent sur des apports particuliers ou des intermdiaires
spcifiques. Les circuits courts quoffre lafinance participative
permettent des apports plus directs, plus efficaces et plus cibls.
Ds lors queles projets soutenus sont conformes aux initiatives que
la fiscalit entend promouvoir, il faudrait queles mesures appliques
des actions plus directes bnficient du mme traitement pour ne pas
trepnalises par rapport des mcanismes
intermdis.DemandesAssouplissement des rgles de gestion et de
dissolution des fonds en dotation lorsque ceux-ci ontune dure de
vie infrieure un anLes fonds en dotation offrent un outil trs
intressant pour la mise en commun de ressources par despersonnes
dsirant soutenir des projets faisant avancer la cause commune. En
revanche, lesmodalits ont t conues pour des actions de longues
dures se droulant sur plusieurs annes.Internet permet aujourdhui
une mise en commun trs rapide pour des projets dune dure bienLivre
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20. Partie III : Vers un cadre lgislatif plus
favorableinfrieure lanne, qui conservent nanmoins tous leur intrt
pour la communaut. Noussouhaitons voir apparatre la possibilit de
crer des formes allges du fonds en dotation, dont ladure dexistence
ne correspond pas au formalisme exig dans la dfinition
actuelle.Suppression de lobligation de dclaration en prfecture dune
campagne de collecte nationaleDans la jurisprudence, tout appel la
collecte fait via internet a t interprt comme un appelnational. En
fait, internet a fait voler en clats cette distinction qui menait
permettre des collecteslocales sans dclaration, et exiger une
dclaration pour une collecte au niveau national. Nousdemandons
labrogation de cette obligation de dclaration qui correspond une
distinction nayantplus de raison dtre dans un monde o la collecte
se fera bientt majoritairement par les canauxofferts par
Internet.Elargissement du bnfice fiscal au mcnat entrepreneurial
des publics en situation prcaireAujourdhui, il est possible pour un
particulier dapporter ses comptences au soutien du projet
dunentrepreneur/crateur dentreprise en situation prcaire et de
bnficier ce titre dune rductiondimpt. Nous proposons dtendre le
bnfice de cette mesure au soutien financier apport par
desparticuliers ces mmes crateurs.Donner une dfinition juridique du
bnfice en ajoutant un alina larticle 1832 du Code Civil
pouraffirmer que le bnfice que recherchent les associs dune socit
peut tre entendu largementet couvrir notamment des bnfices sociaux,
socitaux ou environnementauxMme si juridiquement, rien ne soppose
en ltat des textes une telle conception, ceci permettraitde
reconnatre au moins symboliquement et daffirmer fortement que des
personnes qui sassocientau sein dune socit peuvent poursuivre un
but dintrt gnral, et que le bnfice attendu nestpas ncessairement
rductible sa seule acception comptable ou financire.Ceci mettrait
galement fin au clivage artificiel entre les associations et les
socits, les unes vivantexclusivement de subventions, les autres
exclusivement de revenus commerciaux.Ceci viterait enfin la cration
dun nime nouveau statut spcial dentreprise sociale et
permettraitsimplement dutiliser ceux dont on dispose.Cration dun
statut dauto-entrepreneur socialNous proposons que les personnes
physiques dveloppant titre individuel une activit permettantde
rendre des services dintrt gnral une communaut puissent bnficier de
financements parle don ou le mcnat, au mme titre quune association.
Ces dons seraient dductibles fiscalementdans les mmes conditions
que ceux qui sont faits une association. Cest dire, des
donsdductibles lorsque le projet financ est dintrt gnral, non
dductibles dans les autres cas, maisen tous cas valables et non
pnaliss fiscalement.Livre Blanc Finance Participative, Plaidoyer et
propositions pour un nouveau cadre rglementaire Page 17 2012
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21. Partie III : Vers un cadre lgislatif plus
favorableFavoriser le financement participatif par le prtProblmes3
types de prts peuvent tre aujourdhui distingus : - Prt intrt - Prt
sans intrt (prt solidaire ou prt dhonneur) - Prt participatifPrt
intrtLa distribution du prt intrt au public (particuliers et
entreprises) est un monopole destablissements de crdit agrs par la
Banque de France. Des prts peuvent nanmoins tre ralissentre des
acteurs en gr gr (par exemple entre entreprises). Ces prts sont
nanmoins trsencadrs de manire ce que le monopole bancaire ne soit
pas contourn.La collecte de fonds auprs de particuliers pour
raliser des oprations de prt est assimile uneopration de banque et
donc interdite aux particuliers et entreprises.Le financement
participatif sous forme de prt intrt ncessite donc une opration
intermdiaire : - Les projets personnels ou professionnels sont
financs par une banque - Le financement de ces projets est transfr
vers un support dinvestissement (de manire similaire une opration
de refinancement ou de titrisation ) - Ce support dinvestissement
est financ par des particuliersPrt sans intrt (prt solidaire ou prt
dhonneur)La Banque de France a exclu, du champ de la rglementation
des prts, les prts sans intrt en lesassimilant des avances
remboursables qui nentrent pas dans le champ de la rgulation
bancaire.Cela concerne notamment les prts solidaires accords des
projets dans les pays en voie dedveloppement via des institutions
de micro-finance. Les prts dhonneur accords des jeunesentreprises
sont aussi dans cette catgorie mais ils ne sappuient pas sur des
financements departiculiers.La collecte des fonds pour raliser des
prts sans intrt est limite aux particuliers lexclusion
desentreprises et autres organisations.Les plateformes de prts
solidaires permettent dune part au prteur philanthrope de
choisirlentrepreneur quil souhaite soutenir sans en attendre de
retour sur investissement ; et dautre part,elles favorisent le
dveloppement de la micro-finance en apportant une ressource
solidaire collecteauprs du grand public.Cette interprtation du prt
solidaire est une spcificit franaise qui nest pas applicable dans
lesautres pays de la communaut europenne.Livre Blanc Finance
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22. Partie III : Vers un cadre lgislatif plus favorablePrt
participatifLe prt participatif est un prt non bancaire qui nentre
pas dans le champ de la rgulation bancaireCes prts sont rservs aux
entreprises et ne peuvent tre accords que par des
entreprises,associations et autres organisations.Les particuliers
ne sont pas autoriss recevoir ou raliser des prts
participatifs.Cette rglementation du prt participatif est une
spcificit franaise qui nest pas applicable dans lesautres pays de
la communaut europenne.DemandesPossibilit pour les entreprises de
faire des prts solidairesLes plateformes de prts solidaires
souhaitent que les pouvoirs publics prennent en compte lesmesures
ncessaires pour favoriser leur essor. A cette fin, voici une srie
de propositions pour unemeilleure reconnaissance de lutilit du prt
solidaire en ligne : - Donner aux personnes morales la possibilit
de prter en FranceBabyloan et lAdie ont obtenu en 2010 la
modification de larticle L511-6 du code montaire etfinancier afin
de permettre aux particuliers de faire des prts solidaires des
entrepreneurs franaisvia des associations sans but lucratif et des
fondations reconnues dutilit publique accordant desmicrocrdits. Les
entreprises constituent galement un potentiel de ressources
financiresconsidrable pour les associations de microcrdit ; nous
souhaiterions donc tendre la possibilit duprt solidaire en France
aux personnes morales pour quelles puissent galement tre actrices
duchangement.Instauration dune rduction dimpt pour le prt solidaire
de longue dureLe prt solidaire est un outil philanthropique
innovant. Il dcuple lutilit de largent mobilis grce son effet de
levier : une fois la somme rembourse au bienfaiteur, elle peut tre
re-prte unnouvel entrepreneur. Afin dinciter davantage le grand
public contribuer au financement et audveloppement du microcrdit en
France et dans le monde, nous proposons une rduction dimptpour les
particuliers et entreprises qui sengageraient prter une somme
durant au moins 5 ans.Cette compensation viendrait sajouter la loi
relative au mcnat, aux associations et auxfondations du code gnral
des impts et pourrait tre gale la moiti de celle accorde lors
dundon classique (avec ventuellement la mise en place dun
plafond).Lunification des rglementations europennes pour le
financement participatif solidaire, horschamps des rgulations
bancaires nationales.Des plateformes de financement participatif
mergent partout en Europe, cependant, elles font facedans certains
pays au refus des autorits bancaires. Une unification des
rglementations au niveaueuropen faciliterait la diffusion de ces
plateformes innovantes.Cela passerait notamment par ladoption de
directives europennes considrant ces plateformes lamarge des textes
relatifs lactivit bancaire et lappel public lpargne.Livre Blanc
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23. Partie III : Vers un cadre lgislatif plus favorableCes
propositions sont des pistes pour valoriser le potentiel du prt
solidaire. Elles nengagent pas denouvelles dpenses de lEtat. Elles
visent librer des rglementations inadaptes un outil innovantet
porteur de sens. Car lenjeu de la sortie de crise sera aussi celui
de lthique et de laresponsabilisation.Possibilit pour les
particuliers de raliser des prts participatifs et aux plateformes
de financementparticipatif de collecter largent de particuliers
pour raliser des prtsIl est propos que cette possibilit de raliser
des prts participatifs soit tendue aux particuliers.Il est propos
que les plateformes de financement participatif puissent collecter
des fonds desparticuliers dans des vhicules juridiques de
syndication des contributeurs et des fonds(proposition de crer des
Fonds Communs Participatif ) et que ces vhicules puissent raliser
desprts participatifs dans les limites fixes pour le financement
participatif.Possibilit de transfrer des titres de prts effectus
par une banque une plateforme definancement participatifIl est
propos de faciliter la collaboration entre les plateformes de
financement participatif et lesbanques de manire ce que la banque
puisse accorder les prts suivant les financements apportssur le
service et transfrer ensuite ses droits au service il faut
notamment que ces droits (titres)puissent tre rattachs aux vhicules
juridiques de syndication des contributeurs et des
fonds(proposition de crer des Fonds Communs Participatif ) .Livre
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24. Partie III : Vers un cadre lgislatif plus
favorableFavoriser le financement participatif en Fonds
PropresProblmesLa dfinition dpasse lheure dInternet de cercle
restreintNous avons vu dans la partie prcdente que la notion de
cercle restreint est issue duneconfiguration prcdant internet, o
les relations physiques imposaient un dficit potentieldinformation
pour les pargnants et imposaient donc de ne conduire des oprations
sur desentreprises non cotes quauprs dun nombre limit dindividus, a
priori suffisamment inform de lanature de lopration. Nous avons
dfendu dans la partie prcdente que la notion de cerclerestreint
devait tre rinterprte dans le contexte actuel pour ne pas faire
peser des contraintesdisproportionnes aux porteurs de projets
cherchant des financements.Dans cette partie, nous soulignons quun
changement de conception devrait mme tre opr.Linformation circule
aujourdhui rapidement et pratiquement sans cot. Envoyer un email
nest pasquivalent faire parvenir un dossier par voie physique. La
protection des pargnants ne peut plus sefonder sur une restriction
de linformation accessible aux pargnants, mais doit tre fonde
surlimpact des risques encourus.Un seuil de 100.000 euros pour tre
exclu de lappel public lpargne trop bas pour la ralit desbesoins en
financementLa directive prospectus a permis de dfinir un seuil de
100.000 euros en-dessous duquel lesentreprises ntaient pas tenues
de rdiger un prospectus et sortaient des contraintes lies
lappelpublic lpargne. En revanche, ce seuil savre, dans la
pratique, infrieur aux besoins desentreprises de croissances en
phase damorage. Il existe un dficit de financement bien connu
pourdes montants situs entre 500.000 et 1 million deuros.Une
fiscalit dfavorisant les syndications souples de fondsAujourdhui,
de nombreuses mesures fiscales incitent juste titre linvestissement
en fonds propresdans des entreprises non cotes, gnratrices de
croissance du tissu conomique et cratricesdemplois. En revanche,
les mesures sappliquent des formes directes, ou des formes
intermdiescomme les FIP. Des formes plus souples, comme la socit en
participation, nont pas t intgresdans le champ des outils galement
considrer.DemandesEvolution du rglement gnral de lAMF pour
permettre linvestissement limit de nombreuxinvestisseurs hors du
cadre dappel public lpargneA lheure dInternet, la notion de cercle
restreint doit tre abandonne. Tout le monde doit pouvoiraccder aux
informations quune socit est prte divulguer, et tenter de contrler
la distributionde celles-ci aurait un cout prohibitif. La
protection des investisseurs ne doit plus se construire
parlexclusion linformation, mais suivant dautre schma. Dans cette
optique, nous demandons uneabrogation complte de la notion de
cercle restreint comme facteur dterminant ou non lappelpublic
lpargne.Livre Blanc Finance Participative, Plaidoyer et
propositions pour un nouveau cadre rglementaire Page 21 2012
FinPart Ver- 2012-06-25 - Document sous licence CC-BY-NC-ND
25. Partie III : Vers un cadre lgislatif plus favorableRelve du
seuil de 100.000 1 million deuros permettant aux entreprises dtre
exonres descontraintes de rdaction dun prospectusLa commission a
dcid de relever fin juin 2012, le seuil de 2,5 millions deuros 5
millions deuros partir duquel la rdaction dun prospectus est
obligatoire. Les Etats conservent la libert de dciderde la
rglementation appliquer entre 100.000 et 5 millions deuros. En
dessous de 100.000 euros,les Etats continuent dappliquer
ncessairement lexemption de rdaction dun prospectus.Nous demandons
que la France applique un seuil de 1 million deuros en dessous
duquel lexemptionde production dun prospectus est
applique.Evolution de la fiscalit applique aux socits regroupant
des investisseursIl est ncessaire de favoriser le regroupement des
investisseurs pour leur permettre de suivre leursinvestissements de
faons coordonnes, sans imposer de cot de gestion aux
entreprisescapitalises. Pour cela, il faut : Permettre aux socits
en participation /conventions de croupier dtre ligibles aux
rductions dimpts comme investissements directs Favoriser la cration
de SCR ddies qui sengagent investir > 60% de leur actif net en
titres ligibles, avec le bnfice des avantages lentre , ou la sortie
au choix de chaque actionnaire. Dplafonner le nombre dactionnaires
dans les HoldingsLivre Blanc Finance Participative, Plaidoyer et
propositions pour un nouveau cadre rglementaire Page 22 2012
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