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Physiologie de l’appareil reproducteur féminin : Le cycle menstruel Dr Blandine COURBIERE Pôle de Gynécologie-Obstétrique et Reproduction Hôpital de La Conception IFSI – 2012 Cycles de la vie et grandes fonctions

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Physiologie de l’appareil reproducteur féminin : Le cycle menstruel

Dr Blandine COURBIEREPôle de Gynécologie-Obstétrique et Reproduction

Hôpital de La Conception

IFSI – 2012Cycles de la vie et grandes fonctions

Définition du cycle menstruel

• Du latin menstrua, dérivé de mensis : mois• Ensemble des phénomènes temporels qui se

déroulent entre deux écoulements de sang des règles (28 jours + 4).

• Présence d’un cycle menstruel régulier = témoin direct de l’intégrité de l’axe reproductif féminin.

• La finalité du cycle est d’assurer les meilleures conditions de fécondation et d’implantation embryonnaire.

Un cycle menstruel normal nécessite : - Un axe gonadotrope fonctionnel (système nerveux

central, hypothalamus, hypophyse, ovaires). - L’intégrité du tractus génital (utérus, vagin).

9 10 11 12 13 14 15 ans

P1

Quiescence de l’axe gonadotrope pendant l’enfance

3ème trimestre 2 mois 4 mois 6 mois

Après 1 an

2 mois 4 mois 6 mois3ème trimestre

HCG

HCG

Foetus Nourrisson Enfant Adrénarche Puberté

LH LH

LH

LH

FSHFSH

FSHFSH

FSH et LH

P1 P1 P2 P3 P4 P5 Tanner

P1 P2 P3 P4 P5 Tanner

Après 1 an

P1

Testostérone

DHAS

DHAS

9 10 11 12 13 14 15 ans

Chez la fille

Testostérone

FSH et LH

Stéroïdes placentaires

Stéroïdes placentaires

Chez le garçon

EstrogènesEstrogènes

# 2 000 Neurones à GnRh au niveau du noyau arqué de

l’hypothalamus

Sécrétion pulsatile du GnRH indispensable (1 pulse / 90 min) Santen et Bardin 1974

Activation de l’axe gonadotrope à la puberté (Au départ, sécrétion nocturne de LH)

Sécrétion pulsatile de GNRH indispensable… Application clinique : agonistes de la LH-RH → mise au

repos axe gonadotrope

L’échelle de temps du cycle menstruel (28 jours) doit être réintégrée dans celle du cycle folliculaire (# 200

jours)

D’après McGee et al., Endoc Rev 2000

Déroulement du cycle menstruel

Déroulement du cycle menstruel (1) La phase folliculaire (14 jours)

• Période s’étendant du premier jour des règles jusqu’au pic de LH

• Phase folliculaire précoce (J1 → J5): processus de sélection du follicule dominant (sous contrôle de la FSH).

• Phase folliculaire tardive : phase de dominance avec

exponentielle de l’estradiol• Endomètre → phase

proliférative

Phénomène hypophysaire de rétrocontrôle positif: Pic de LH induit par l’estradiol

• L’estradiol exerce normalement un rétrocontrôle négatif sur la sécrétion de FSH

• Taux d’estradiol > 150 pg/mL pdt plus de 36 heures → pic de LH

• Pic de FSH synchrone (amplitude )

(2) Pic de LH

• L’ovocyte reprend et achève sa première division méiotique →

métaphase II• Maturation cytoplasmique• Granulosa : sécrétion progestérone,

enzymes et prostaglandines fragilisant la paroi du follicule ovarien→ expulsion de l’ovocyte →

ampoule tubaire

Ovulation

36 heures

(2) Phase lutéale (14 jours) Corps jaune = glande endocrine de durée de vie limitée

• Endomètre → Phase sécrétoire• Phase lutéale moyenne (J17):

sécrétion de progestérone (10- 20 ng/mL) > estradiol (100 – 200 pg/mL)→ Fenêtre d’implantation (3 jours)

• En l’absence de fécondation, le corps jaune régresse en 9 à 11 jours après l’ovulation

progestérone et estradiol→ (1)

FSH permettant le

recrutement puis la sélection du follicule qui deviendra ovulatoire lors du cycle suivant.

→ (2) Menstruations

CORPS JAUNE

« Cycle endométrial »

Phase folliculaire= phase proliférativeÉpithélium palissadique(+++ Rc oestrogènes et

Pg)

Phase lutéale= phase sécrétoire (Pg +++)→ Fenêtre d’implantation (J20 – J24) = phase de réceptivité endométriale pour le blastocyste

Modifications histologiques au cours du cycle menstruel

Mécanisme des menstruations ? Théorie « classique »

Arrêt du fonctionnement du corps jaune

Progestérone

Réaction inflammatoire : synthèse métalloprotéinases par matrice

Destruction tissulaire endométriale (couche fonctionnelle endomètre): vasoconstriction des artérioles spiralées suivie d’une vasodilatation (phénomène de nécrose tissulaire par anoxie)

Augmentation de cellules lympho-myéloïdes dans l’endomètre avant les menstruations (PE, PN,

macrophages)

Synthèse de cytokines et protéases → stimulation des MMP = enzymes dégradant la matrice extra-

cellulaire (collagénases, gélatinases, stromélysines, MMP spécifiques)

Mécanisme des menstruations ? Rôle des métalloprotéinases (MMP)

Dégénérescence de la lamina basa qui supporte les cellules déciduales de l’endomètre et les vaisseaux endométriaux

Destruction tissulaire → Menstruations

Ce qu’il faut bien comprendre…

La description classique du cycle menstruel ne recouvre que la période finale du développement du follicule dominant pour ce cycle.

Derrière la partie « visible » cyclique, il existe un fonctionnement ovarien continu acyclique en grande partie

indépendant des gonadotrophines (Cf. Cours folliculogenèse).

L’échelle de temps du cycle menstruel (28 jours) doit être réintégrée dans celle du cycle folliculaire (# 200 jours).