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Action universitaire - décembre 2004

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AU 243

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Page 1: Action universitaire - décembre 2004

universitaireuniversitairel’Action

❚ LE JOURNAL DE L’UNION NATIONALE INTER-UNIVERSITAIRE ❚ N°243 ❚ décembre 2004 ❚ 2 Euros ❚

l’Action

L’action universitaire - page 1

UNI - LA DROITE UNIVERSITAIRE - 8, rue de Musset - 75016 Paris - ✆ 01.45.25.34.65 - fax. : 01.45.25.51.33Directeur de la publication : J. Rougeot - CPPAP 1204 G 79428 - dépôt légal quatrième trimestre 2004 - Mensuel

Relancer ou réformer la recherche !Par Guéric Jacquet

a France aime se com-plaire dans les débats

manichéens, opposant descamps aux contours fixes etidentifiés. Le conflit des cher-cheurs du printemps 2004, etl’ensemble des propositionsavancées aux Etats généraux deGrenoble, en fournissent unexemple supplémentaire. Ainsicaricaturé à destination de l’o-pinion publique, le débats’est présenté de la façonsuivante. D’un côté deschercheurs passionnés,enthousiastes, prêts à tra-vailler, à enrichir l’hexagonede leurs travaux. De l’autreun gouvernement, dont laseule ligne se résume à l’or-thodoxie budgétaire, pra-tique l’anti-intellectualismeet la guerre contre l’intelligen-ce. Rien n’est plus faux.

L’accumulation de rapports surla recherche (Jean-Paul Betbèzepour le Conseil d’AnalyseEconomique, l’opérationFuturis de Jacques Lesourne,Rapport de Jean-Louis Beffa) aun mérite : rappeler que larecherche-développement estune des sources les plusimportantes de la croissanceéconomique. L’étude de la

croissance américaine valideen partie ces conclusions théo-riques. Le niveau de vie desEtats-Unis est 20% plus élevéque le niveau de vie en France.La croissance y est proche de4%, en rythme annuel, sur les10 dernières années, contremoins de 3% en France.

Ce décalage ne trouve pas sa

source dans les différentielsd’inflation, de taux d’intérêt oude flexibilité du marché dutravail, mais dans l’accumula-tion de connaissances résultantde dépenses plus élevées enRecherche et Développement.En effet les dépenses de R&Daux Etats-Unis représentaienten 2000 le total des dépensesde l’Europe et du Japon. Enpourcentage du PIB, ellesreprésentent 2,6% aux Etats-Unis contre 1,9% en Europe et

2,2% en France.L’investissement en capital-risque était, sur les années1995-2000, de 0,21% du PIBpour les Etats-Unis, de 0,007%pour l’Europe et de 0,006%pour la France. Pour rattraperl’économie américaine et relan-cer la croissance, il faut quenous investissions plus dans larecherche.

Ce constat, désormais cer-tain, masque cependant uneréalité beaucoup plus fragi-le. Augmenter les dépensesde R&D en France, sansréformer notre système derecherche sera contre-pro-ductif. La recherche améri-caine est productive pourdeux raisons : elle s’appuie

sur des partenariats public-privé – entre les universités etles entreprises – et sur unmarché très concurrentiel quiabsorbe les nouvelles technolo-gies. Or, ces deux conditionssont désespérément absentesen France.

Accroître l’impact économiquede la recherche signifie definancer des projets viables, demettre en place des synergiesavec des objectifs précis et

L

le site des étudiants chercheurs :http://www.etudiants-chercheurs.com

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quantifiables à moyen terme, etd’évaluer les résultats. AuxEtats-Unis, les laboratoirespublics font preuve d’innova-tion pour obtenir des créditsde l’Agence Nationale de laRecherche. Des résultats insuf-fisants impliquent l’arrêt desactivités… Parallèlement, unedécouverte technologiqueentraîne la création d’uneentreprise, et son soutien parl’université d’origine. Chacunconnaît désor-mais l’histoire deLarry Page et deSerguei Brin, thé-sards àl’Université deStanford. Ilscommencent àtravailler en jan-vier 1996 sur unprojet d’algorith-me permettant detrouver uneinformation surle web et créentGoogle en sep-tembre 1998 avecune mise dedépart de 1million de dol-lars. Elle emploieaujourd’hui 2300personnes dont700 en recher-che–déve loppe -ment. Google estentré au NAS-DAQ en août2 0 0 4 .Représentant plusde 1,5 milliardsde dollars, cetteentreprise est devenue ladeuxième plus grosse intro-duction en bourse dans le sec-teur de l’internet. En France,un succès dans la recherchen’est pas toujours synonymede succès économique. A l’heure actuelle, les proposi-

tions de dépenses publiquessont abondantes : sortir lesdépenses de recherche dupacte de stabilité et de crois-sance, relancer les grands pro-jets industriels, créer des pôlesde compétitivité. On en oubliele principal. Pour relancer larecherche, il faut réformer larecherche.

Si le débat sur la recherchedonne parfois un sentiment

d’immobilisme, c’est parce quele gouvernement a pris desmesures efficaces, qui s’inscri-vent dans une logique de ren-tabilité économique et non pasde subventions à fonds perdus.L’équipe de Jean-PierreRaffarin a créé le statut de la

Jeune Entreprise Innovante,accordant des exonérations fis-cales aux PME qui investissentdans la R&D. Elle a instituédes Fondations de Recherchepermettant à des entreprisesde s’associer à des projets derecherche. L’Agenced’Innovation Industrielledispensera 2 milliards d’eurossur des projets prioritaires quiseront évalués. Que reproche-t-on alors au gouvernement :

de ne pas créerdes emplois defonctionnaires ?

La réforme de l’ad-ministration de larecherche japonai-se en 2004 est unexemple à suivre,même si les diffé-rences de structu-res entre la Franceet le Japon impli-quent de cernerl’esprit plus queles mesures enga-gées dans l’archi-pel. Le statut desprofesseurs d’uni-versités a été pro-fondément boule-versé. Ceux-ci nesont plus fonction-naires et peuventparticiper à desactivités derecherche dansdes laboratoiresprivés. Le renou-vellement de leurscontrats et lefinancement public

découle d’une obligation derésultat. Enfin la mobilité deschercheurs est obligatoire, à lafois entre le public et le privéet entre le Japon et des unitésétrangères. La croissance éco-nomique est à ce prix.

Plaidoyer pour un corps unique de la recherche

La recherche française est artificiellement coupée en deux avecd’un côté le corps des enseignants-chercheurs de l’université etde l’autre, le corps des chercheurs des établissements publicscientifiques et technologiques (EPST). Cette dichotomie, qui estaujourd’hui de plus en plus critiquée, nuit tout autant à notrerecherche qu’à notre système d’enseignement supérieur.

Les chercheurs des EPST (CNRS, INRA ..) sont totalementdéchargés de cours ce qui fait peser la totalité de la charge del’enseignement sur les universitaires et explique en partie lesmauvais résultats de la France en matière de diffusion de la cul-ture scientifique. En effet, dans toutes les plus grandes nationsscientifiques, c’est l’ensemble de la communauté de la recherchequi est chargé d’enseignement afin de favoriser la diffusion destravaux scientifiques vis à vis des pairs enseignants comme étu-diants.

La situation de la recherche française, le départ à la retraite pro-grammé dans les prochaines années de près de cinquante pourcent des enseignants-chercheurs militent pour que l’on répartis-se la charge d’enseignement et de recherche sur l’ensemble de lacommunauté scientifique française.

Le salut de la recherche Française passe par la création de cecorps unique. Pour cela, il faudra le courage de résister au retourdes pétitionnaires et dépasser le corporatisme forcené du per-sonnel des grands organismes.

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Député deS a i n t -M a n d é ,Vincennes,Fon t enay -sous-Bois .Maire deSaint-Mandéet membredu groupe

de travail sur l’apprentissage.

AU : Monsieur le député, vous venez deprésenter les conclusions du groupe detravail sur l’apprentissage qui avait étéinstallé en juin dernier par le ministre délé-gué aux PME, Christian Jacob. Pouvez-vousnous rappeler pourquoi ce groupe de tra-vail avait été créé ?

Ce groupe de travail sur l’apprentis-sage a été créé afin de compléter etd’approfondir les travaux menésdans le cadre du Livre Blanc surl’apprentissage, du plan de moderni-sation sociale, de la loi sur la décen-tralisation. Le but était d’examiner,en particulier, les moyens de déve-lopper ce mode de formation dansun nombre plus important d’entre-prises et de rappeler aux apprentisqu’ils peuvent devenir des patrons,en reprenant ou en créant uneentreprise. Il s’agit donc de faire del’apprentissage une voie d’excellenceet non plus une voie de repli malvalorisée, au rabais. Ce groupe d’é-tudes a confirmé qu’il faut tirer l’ap-prentissage vers le haut et fairedisparaître cette connotation négati-ve qu’il a, tant chez les jeunes etchez leurs parents qu’au sein del’Education nationale. Il s’agit demontrer que l’apprentissage est unvéritable volet de l’instructionpublique, où la formation et la qua-lification se font au plus près desbesoins de l’entreprise, et qu’il mèneégalement vers les niveaux supé-

rieurs. La loi sur la cohésion sociale,par son volet apprentissage, va jus-tement dans ce sens.

Pendant très longtemps, le mondede l’éducation et celui de l’entrepri-se se sont tournés le dos, ce qui n’apas facilité l’insertion professionnel-le des jeunes. Comment peut-onaméliorer la connaissance de l’entre-prise chez les jeunes mais aussi chezles enseignants ?Notre groupe d’études a dégagé despropositions visant à améliorer celien entre l’entreprise et le systèmescolaire : parrainage des collèges etdes lycées par des entreprises,meilleure connaissance du mondede l’entreprise par les enseignants(formation à développer à l’IUFM).La prochaine loi sur l’école devraaffirmer ce lien encore trop faible etle renforcer.

AU : L’apprentissage est encore souventprésenté comme une « filière au rabais ».Pourtant, les formations les plus prestigieu-ses ont-elles aussi recours à ce procédé(ENA, écoles de commerce...), commentredorer le blason de l’apprentissage et ledévelopper dans l’enseignement supérieur?

Le blason de l’apprentissage seraredoré si on fait comprendre qu’ilpermet de former des élèves parfai-tement qualifiés et adaptés à la viede l’entreprise et qui peuvent deve-nir de futurs repreneurs d’entrepri-ses voire de véritables entrepre-neurs. L’apprentissage contribue àmaintenir ou à revitaliser le tissuéconomique. Il constitue notammentune réponse adéquate aux besoinsdes métiers des PME-PMI de proxi-mité, qui renforcent justement lacohésion sociale.

AU :Quelle serait la forme et l’objectif de la« grande école de l’apprentissage » pour

laquelle vous militez ?

La forme de la « grande école del’apprentissage » prendra corpsnotamment grâce à l’amélioration ducadre tutoral et de la formation desmaîtres d’apprentissage prévue parle projet de loi sur la cohésion socia-le. Une prise en compte des acquisde l’expérience et la création demodules complémentaires de forma-tion pour une meilleure connaissan-ce des divers types d’entreprises,sont également prévues. Car la véri-table école de l’apprentissage, c’estbien l’entreprise, mais en lien étroitavec l’Education Nationale. L’objectifest véritablement de créer une HauteEcole de l’apprentissage offrant untroisième cycle de haut niveau etreconnu en matière d’apprentissage.

AU: Enfin, comment expliquez-vous queles grandes entreprises fassent aussi peuappel à l’apprentissage ?

L’apprentissage a trop longtemps étésoumis à des dispositions contrai-gnantes pour les entreprises. Levolet apprentissage de la loi decohésion sociale a pour but d’en-courager l’embauche d’apprentis etsimplifie les démarches en la matiè-re. Il prévoit par exemple un allège-ment des dispositions sur l’autorisa-tion d’allongement de la durée d’ap-prentissage. Il permet la prise encompte des besoins spécifiques decertains métiers (notammentconcernant les horaires de travail). Ilprévoit la création d’unité de forma-tion par apprentissage, simplifie lescontrats aidés en les unifiant et amé-liore le cadre tutoral. Enfin, il encou-rage l’embauche de jeunes handica-pés en apprentissage grâce à un cré-dit d’impôt.

ApprentissageEntretien avec M. Patrick BEAUDOIN

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