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universitaire universitaire l’Action LE JOURNAL DE L’UNION NATIONALE INTER-UNIVERSITAIRE N°254 décembre 2005 2 Euros l’Action L’action universitaire - page 1 UNI - LA DROITE UNIVERSITAIRE - 8, rue de Musset - 75016 Paris - 01.45.25.34.65 - fax. : 01.45.25.51.33 Directeur de la publication : J. Rougeot - CPPAP 0507 G 79428 - dépôt légal quatrième trimestre 2005 - Mensuel Abandon de la méthode globale, enfin ! Par le Professeur Lucien ISRAEL, membre de l’Institut ommage et remerciements à Gilles de Robien pour le courage et le discernement dont il vient de faire preuve en interdisant l’usage de la méthode globale dans l’apprentissage de la lecture. L’adoption de cette méthode au début des années 1970 est respon- sable du fait que la France occupe actuellement le 13 ème rang dans l’OCDE en ce qui concerne les capacités de lecture dans l’ensei- gnement primaire. Mais en dépit de ces piètres résultats les syndicats d’enseignants, les cabinets des ministres successifs de l’éducation, les maîtres et les élèves des IUFM, se sont toujours pleinement oppo- sés à toute réforme. Ils ont sanc- tionné dans les établissements les maîtres qui voulaient revenir à la méthode syllabique (le b-a, ba qui avait fait ses preuves depuis deux millénaires !) et ont nié systémati- quement la montée de l’illettrisme, dont j’indiquerai brièvement les causes physiologiques, les consé- quences et les raisons cachées. En ce qui concerne les causes physiologiques, elles sont éviden- tes. C’est l’hémisphère cérébral gauche qui chez les droitiers est impliqué dans toutes les fonctions analytiques ainsi que dans la com- préhension et la mémoire des mots, des divers sens, ainsi que dans la connaissance et l’utilisation de la grammaire. En ce qui concer- ne la lecture, il opère par l’analyse successive des différentes syllabes. L’hémisphère droit lui perçoit la H Depuis plusieurs semaines, le Président de la République et l’en- semble du gouvernement sont mobi- lisés afin de promouvoir le principe républicain d’égalité des chances. L’UNI, qui depuis 2001 a multiplié les campagnes et les propositions dans ce sens, ne peut qu’être satisfai- te d’une telle prise de conscience. L’année universitaire 2006 sera mar- quée par les élections des représen- tants étudiants aux conseils d’admi- nistration des CROUS. L’UNI défen- dra, à cette occasion, ce principe auprès des étudiants. L’échec des politiques actuelles Trop longtemps, la réforme de l’éduca- tion n’a consisté qu’à injecter toujours plus de crédits et de postes dans un système semblable à une outre percée. Malgré un effort financier très impor- tant, le résultat de ces politiques vou- lues et soutenues par les syndicats enseignants se révèle être un échec aussi bien en terme scolaire qu’en matière de promotion du mérite des élèves où qu’ils habitent. L’échec de la politique actuelle des ZEP, comme l’a souligné à juste titre le ministre de l’in- térieur qui a pu récemment en consta- ter les effets pervers dans les banlieues, illustre parfaitement cette situation. Il est urgent de sortir de cette impasse afin de mieux personnaliser l’aide que l’on apporte aux élèves en difficultés. -> suite page 3 2006 sera l’année de l’égalité des chances Depuis plus de trente ans, l’apprentissage de la lecture en France repose essentiellement sur les méthodes globale ou semi-globale. Le bilan est sans appel : multiplication des troubles de la lecture, chute du niveau en orthogra- phe… Les parents d’élèves, certains enseignants et de nombreuses associa- tions, dont l’UNI, se sont mobilisés, dès le début des années 70, contre ces méthodes désastreuses. Il aura, cependant, fallu attendre le cri d’alarme de nombreux orthophonistes dénonçant les risques, liés à ces méthodes, de déve- lopper des symptômes proches de la dyslexie pour faire reculer les âyatollâhs du pédagogisme. En effet, Gilles de Robien a décidé de proscrire dès la rentrée 2006, la méthode globale d’apprentissage de la lecture et toutes celles qui s’en rapprochent. Depuis, mauvaise foi et protestations syndicales sont à l’œuvre pour tenter de sauver un des symboles du pédagogiquement correct. Pour lut- ter contre cette tentative de désinformation, voici quelques élements sur ce sujet. Un retrait salutaire

Action universitaire - décembre 2005

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Page 1: Action universitaire - décembre 2005

universitaireuniversitairel’Action

❚ LE JOURNAL DE L’UNION NATIONALE INTER-UNIVERSITAIRE ❚ N°254 ❚ décembre 2005 ❚ 2 Euros ❚

l’Action

L’action universitaire - page 1

UNI - LA DROITE UNIVERSITAIRE - 8, rue de Musset - 75016 Paris - ✆ 01.45.25.34.65 - fax. : 01.45.25.51.33Directeur de la publication : J. Rougeot - CPPAP 0507 G 79428 - dépôt légal quatrième trimestre 2005 - Mensuel

❚ Abandon de la méthode globale, enfin !

Par le Professeur Lucien ISRAEL, membre de l’Institut

ommage et remerciementsà Gilles de Robien pour le

courage et le discernement dont ilvient de faire preuve en interdisantl’usage de la méthode globale dansl’apprentissage de la lecture.L’adoption de cette méthode audébut des années 1970 est respon-sable du fait que la France occupeactuellement le 13 ème rang dansl’OCDE en ce qui concerne lescapacités de lecture dans l’ensei-gnement primaire. Mais en dépit deces piètres résultats les syndicatsd’enseignants, les cabinets desministres successifs de l’éducation,les maîtres et les élèves des IUFM,se sont toujours pleinement oppo-sés à toute réforme. Ils ont sanc-tionné dans les établissements lesmaîtres qui voulaient revenir à la

méthode syllabique (le b-a, ba quiavait fait ses preuves depuis deuxmillénaires !) et ont nié systémati-quement la montée de l’illettrisme,dont j’indiquerai brièvement lescauses physiologiques, les consé-quences et les raisons cachées.

En ce qui concerne les causesphysiologiques, elles sont éviden-tes. C’est l’hémisphère cérébralgauche qui chez les droitiers estimpliqué dans toutes les fonctionsanalytiques ainsi que dans la com-préhension et la mémoire desmots, des divers sens, ainsi quedans la connaissance et l’utilisationde la grammaire. En ce qui concer-ne la lecture, il opère par l’analysesuccessive des différentes syllabes.L’hémisphère droit lui perçoit la

H

Depuis plusieurs semaines, lePrésident de la République et l’en-semble du gouvernement sont mobi-lisés afin de promouvoir le principerépublicain d’égalité des chances.L’UNI, qui depuis 2001 a multipliéles campagnes et les propositionsdans ce sens, ne peut qu’être satisfai-te d’une telle prise de conscience.

L’année universitaire 2006 sera mar-quée par les élections des représen-tants étudiants aux conseils d’admi-nistration des CROUS. L’UNI défen-dra, à cette occasion, ce principeauprès des étudiants.

L’échec des politiquesactuelles

Trop longtemps, la réforme de l’éduca-tion n’a consisté qu’à injecter toujoursplus de crédits et de postes dans unsystème semblable à une outre percée.Malgré un effort financier très impor-tant, le résultat de ces politiques vou-lues et soutenues par les syndicatsenseignants se révèle être un échecaussi bien en terme scolaire qu’enmatière de promotion du mérite desélèves où qu’ils habitent. L’échec de lapolitique actuelle des ZEP, comme l’asouligné à juste titre le ministre de l’in-térieur qui a pu récemment en consta-ter les effets pervers dans les banlieues,illustre parfaitement cette situation. Ilest urgent de sortir de cette impasseafin de mieux personnaliser l’aide quel’on apporte aux élèves en difficultés.

-> suite page 3

2006 sera l’année de l’égalité des chances

Depuis plus de trente ans, l’apprentissage de la lecture en France reposeessentiellement sur les méthodes globale ou semi-globale. Le bilan est sansappel : multiplication des troubles de la lecture, chute du niveau en orthogra-phe… Les parents d’élèves, certains enseignants et de nombreuses associa-tions, dont l’UNI, se sont mobilisés, dès le début des années 70, contre cesméthodes désastreuses. Il aura, cependant, fallu attendre le cri d’alarme denombreux orthophonistes dénonçant les risques, liés à ces méthodes, de déve-lopper des symptômes proches de la dyslexie pour faire reculer les âyatollâhsdu pédagogisme. En effet, Gilles de Robien a décidé de proscrire dès la rentrée2006, la méthode globale d’apprentissage de la lecture et toutes celles qui s’enrapprochent. Depuis, mauvaise foi et protestations syndicales sont à l’œuvrepour tenter de sauver un des symboles du pédagogiquement correct. Pour lut-ter contre cette tentative de désinformation, voici quelques élements sur cesujet.

❚ Un retrait salutaire

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page 2 - L’action universitaire

beauté ou la laideur d’un tableau,d’un pay-s a g e ,d ’ u n emu s i q u esans pas-ser parune ana-l y s es é m a n -tique. Orla métho-de globaler e f u s eune ana-lyse dess y l l a b e set prétendf a i r ereconnaît-re un motpar saforme, etnon parl ’ ana l ysedes sylla-bes qui leconstrui-sent, une donnée à deviner plutôtqu’à analyser, décomposer etreconstruire. Ceci a été confirmépar tous les examens d’imageriecérébrale, mais avait déjà été par-faitement compris par les anciens.Il est aussi absurde de prétendreenseigner la lecture par uneméthode non analytique que d’i-maginer que l’on pourrait « expli-quer » un air de musique par desmots. D’où le terrible échec actuelet les taux considérables d’illet-trisme.

J’ai décris ci-dessous quelquesunes des conséquences avant d’envenir à l’examen des causes de cechoix absurde.

Les conséquences sont hélas évi-dentes : les difficultés de lectureconduisent à une pauvreté lexicaleet sémantique définitive, d’où l’ab-sence de lecture et de connaissancede la culture et de l’histoire maisaussi de la pauvreté de communi-cation avec autrui et par tant de laméconnaissance d’une subjectivité

chez autrui, l’enfant qui n’accèdepas à une lectu-re aisée nedeviendra pasun HomoSapiens, à partentière, ce quiest un immensedrame pour lesindividus et lasociété.Mais commentalors se fait-ilque les tenantsde la méthodeglobale aientopposé depuisdes décennies

un véto absolu, en dépit des effortsde nombreuses associations, et endépit de leur connaissance desrésultats à tout retour en arrière ?

Avant de donner mon sentiment surce point, je veux faire part d’uneanecdote : il y a plus de 2 ans,l’Académie des Sciences Morales et

Politiques avait demandé à lafameuse commission Thélot derecevoir trois de ses membres lorsd’une de ses sessions sur l’éduca-tion et la lecture : Jean Marie Zerul,professeur de linguistique auCollège de France, Bertrand SavintDerrini, ancien recteur et l’auteurde ces lignes. Il fut répondu qu’hé-las la liste des personnes autoriséesà poser des questions était close…Compte tenu de mes démarchesauprès de divers cabinets ministé-riels, toujours sans résultats, maisaussi de discussions avec diversespersonnes impliquées j’en suisvenu depuis longtemps à partagerl’opinion exposée par un auteur

s i g n a n tP a s c a lB e r n a rd i n( u npseudony-me) dansun livredéjà ancienintitulé «Ma ch i ave lpédagogue» à savoirqu’il s’agitd’un vérita-ble complotde la gau-che et del ’ ex t r ême-gauche, quis ’ exp l iquefort bienl o r s q u ’ o nmesure lesconséquen-ces del’illettrisme: unhumain quin’a pasaccès à la

compréhension de lui-même nid’autrui, ni aux idées générales, auxconnaissances, au savoir, à laconfrontation, au débat d’idées estévidemment totalement manipula-ble. CQFD.

9, 5 % des jeunes de 17 ansmenacés d’illétrisme

D’après les résultats des tests d’évaluation delecture réalisés par l’éducation nationale lorsde la journée JAPD (journée d’appel de prépa-ration à la défense) en 2004, huit profils delecteurs ont été définis en fonction des diffi-cultés rencontrées dans la lecture. 79.5% des jeunes sont des lecteurs efficaces,mais 63.9 % seulement possèdent les atoutspour maîtriser la diversité des écrits.9.5% des jeunes ont des acquis très limités et11% ont des difficultés à l’écrit. Les premierssont susceptibles d’oublier leur acquis lors-qu’ils auront quitté le système scolaire si leurpratique de la lecturen’est pas suffisante.Cesrésultats alarmantssont de plus largementsous-évalués puisqueles jeunes les plus endifficultés ne se ren-dent pas à la JAPD.

L’avis d’une orthophoniste

Dans la «lettre de la fondation pour l’innovation politique » d’oc-tobre 2005, Brigitte Etienne, orthophoniste depuis 1971 et char-gée de cours à l’école d’orthophonie de Tours revient sur les dan-gers de la méthode de lecture semi-globale.

“Leur utilisation entraîne de graves conséquences pour les enfantsdyslexiques, mais elles créent aussi de faux dyslexiques chez desenfants qui utilisent leur mémoire.L’effort de décodage est très grand et perturbe les enfants quin‘arrivent pas à apprendre ce qu ils ne comprennent pas. Certainsfinissent par détester la lecture et l’expression écrite devient depiètre qualité.

Les chiffres officiels admettent que 30 % des enfants ne maîtrisentpas la lecture en 6 éme, mais dans la pratique on constate qu’ils’agit plutôt d’un enfant sur deux !

Les chiffres officiels ne font pas non plus de lien avec l’échec sco-laire ni avec l’orientation en fin de 3 ème, ni même avec les enfantsqui à force d’échec tombent dans la déprime ou la violence. Lescopies du brevet et du bac sont là pour prouver que même lesélèves réussissant dans les filières classiques ne maîtrisent pascorrectement la langue française.”

Pour plus d’informations : http://www.fondapol.org

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1. Monsieur le député quelles sont lesraisons qui vous ont motivé à rédigercet amendement relatif à l’Histoire deFrance ?

L’enseignement de l’histoire n’est pasneutre. Elle ne fait qu’interpréter lesfaits comme l’a montré Paul Ricœurdans “Histoire et Vérité”. Mais, cetarticle 4 qui a fait débat, n’est pas dutout l’apologie du colonialisme que lesdistraits, ou les malhonnêtes, ontdénoncé comme tel. Il est très équili-bré puisqu’il précise que les manuelsscolaires doivent reconnaître, en par-ticulier, le rôle positif de la présencefrançaise Outre-Mer. En particulier nesignifie pas exclusivement ! Il est per-mis de parler des aspects négatifs decette présence mais à condition desouligner aussi les aspects positifs. Cequi n’est pas le cas aujourd’hui dansla plupart des ouvrages de collèges etde lycées où l’Histoire est présentéede manière partielle, voire partiale.Lionel Luca, député UMP et profes-seur d’histoire, l’a démontré dans sonintervention : il est des silences insul-tants pour notre Histoire. Aujourd’hui: pas un mot sur les harkis, sur lasouffrance des rapatriés d’Algérie, surle rôle des supplétifs et des tirailleurssénégalais ou autres dans les combatsen métropole, sur les camps enIndochine...

2. Comment expliquez-vous les réac-tions passionnées d’une partie de l’in-telligentsia historienne, politique etsyndicale contre votre amendement ?

Je dirais que comme d’habitude, la

gauche, toujours prompte à donnerdes leçons de morale, a préféré leréflexe à la réflexion. Elle dénonce «l’apologie coloniale d’une droite nos-talgique » alors que l’idée du groupeUMP était bien évidemment différente: souligner le rôle positif de notre paysen matière sanitaire et médicalenotamment (éradication de la malariaen Algérie, construction de centainesd’hôpitaux et de dispensaires, InstitutsPasteur...). Comme le disait récem-ment Alain Finkielkraut, commentvoulez-vous faire aimer un pays quevous haïssez vous-même ? Les réac-tions que vous évoquez s’inscriventdans un large mouvement de dénigre-ment de notre pays...

3. L’Histoire de France n’est pas laseule matière qui fasse l’objet d’unenseignement partisan. L’économie,l’instruction civique et la philosophiesont souvent enseignées de manièrepeu objective. Pensez-vous qu’il soitpossible de remédier à ces pratiques ?

Cela tient beaucoup au fait que l’ob-jectivité et la scientificité des sciencessociales sont plus difficiles à cernerque pour les sciences dites dures. Lepolitique n’a pas à dicter les pro-grammes et le contenu des manuels.Mais, lorsque ces derniers présententdes visions partiales, toujours lesmêmes d’ailleurs, il est du devoir dela Représentation Nationale d’interve-nir et de consacrer une certaineforme d’honnêteté intellectuelle.L’école est celle de toute laRépublique. Elle doit enseigner aussila fierté d’être français !

-> suite de la page 1

Permettre à chacun de réussir

Alors qu’au lycée et à l’université, unesélection impitoyable par l’échec metde côté tous ceux qui connaissentmoins bien le système et ne maîtri-sent pas les « savoirs fondamentaux», l’UNI constate que le Premierministre a repris certaines de ses pro-positions pour lutter contre ce phé-nomène : le développement massifdu tutorat sur le modèle de ce qui sepratique à l’ESSEC et dans certainesautres grandes écoles, le renforce-ment du système d’orientation, lamise en place d’un portail internetafin de mieux connaître les débou-chés de chaque diplôme (FrançoisGoulard a annoncé que ce portailserait lancé dans les toutes prochai-nes semaines), l’extension du nomb-re de bourses de mérite (100 000).

Faciliter l’entrée des jeunes sur lemarché du travail

L’application, à partir de la rentrée2006, de l’apprentissage dès l’âge de14 ans, le développement des diplô-mes professionnalisants, tels que lesBTS et les licences professionnelles,ainsi que la création d’un service del’emploi et des stages dans toutes lesuniversités sont autant de mesuresqui permettront une meilleure réussi-te scolaire et professionnelle.

Responsabiliser et associer lesparents à l’éducation de leurs

enfants

Enfin, la mise en place d’un « contratde responsabilité parentale » permet-tra de responsabiliser davantage lesparents d’élèves dans leur missionéducative tout en faisant de ceux-ciun partenaire essentiel et indispensa-ble, aux côtés des équipes d’ensei-gnants, dans la réussite scolaire deleurs enfants. L’égalité des chancesdoit être l’affaire de tous. C’est pour-quoi, l’UNI salue le fait que l’année2006 soit placée sous le signe de l’é-galité des chances qui sera grandecause nationale.

Entretien avec Christian VannesteLa présence française Outre-mer et l’enseignement del’Histoire

La gauche syndicale et politique tentedepuis plusieurs semaines de revenir sur l’arti-cle 4 de la loi du 23 février 2005. Cet article sti-pule que l’histoire de la présence françaiseoutre-mer doit être enseignée de manière équi-librée, en en présentant aussi les aspects positifs. Depuis les associations commu-nautaristes crient au néo-colonialisme. Christian Vanneste député du Nord etauteur de l’amendement qui suscite ce débat répond à nos questions.

Page 4: Action universitaire - décembre 2005

page 4 - L’action universitaire

Nom : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Prénom : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Adresse : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Code Postal : . . . . . . . . . . Ville : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Tél. : . . . . . . . . . .

Profession : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Etablissement : . . . . . . . . . . . . . . . . . .

❏ désire s’abonner à l’Action universitaire 38 euros (un an)❏ désire souscrire un abonnement de soutien à partir de 230 euros : . . . .

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✆ 01.45.25.34.65fax : 01.45.25.51.33

Imprimé par nos soinsCCP 30 075 33 Y Orléans La Source

universitaireLE JOURNAL DE L’UNION NATIONALE INTER-UNIVERSITAIRE

l’Action

Le Comité National d’Evalution desétablissements d’enseignement supé-rieur (CNE) a rendu public le 17novembre 2005 son rapport d’évalua-tion de l’Institut d’Études Politiques deParis, rapport rédigé en septembre2005. La lecture de cerapport est accablantepour les conventionsZEP initiées parRichard DESCOING, ledirecteur de Sciences-Po. En effet, pour lapremière fois, un orga-nisme indépendantd’évaluation publie lesdonnées officielles derépartition des étu-diants par originesociale à l’IEP de Paris,en prenant en comptela globalité des effectifs.

Les chiffres donnéspour l’année 2003(dernière année étudiée) sont élo-quents. Pour mémoire, ils prennent encompte trois promotions de conven-tions ZEP sur les cinq. Ils sont doncparfaitement représentatifs de la réali-té statistique.

A cette date, sur un effectif global de5172 étudiants, 10,0% avaient une ori-gine sociale « moyenne » selon les cri-tères ministériels (employés et assimi-lés) et 5% une origine «défavorisée»selon les mêmes critères (ouvriers,chômeurs…), soit un total de 776 étu-diants. A la même date, les conven-tions ZEP avaient intégré, selon les

bilans publiés par Sciences-Po, 87 étu-diants dont 60% étaient issus des clas-ses défavorisées au sens de l’IEP, quirecouvrent en fait les classes moyen-nes et défavorisées au sens du minis-tère et du CNE (source bilan des

conventions édu-cation prioritairede l’IEP de Parisde septembre2005 et rapportdu CNE du 17novembre 2005),soit un effectif de52 étudiants.

Le bilan final del’impact desconventions ZEPde Sciences-Po surla démocratisationde l’accès à l’en-seignement supé-rieur est doncenfin disponible :

Sur une année donnée, le concourscommun ouvert à tous les jeunes,hors dispositif discriminatoire desconventions ZEP, a permis à l’IEP derecruter 722 étudiants issus des CSPdéfavorisées au sens de Sciences-Po,contre seulement 52 grâce à troisannées de fonctionnement desconventions ZEP à plein régime.

Le rapport du Comité National d’Éva-luation permet de constater de maniè-re irréfutable que le concours d’entréeunique recrute 14 fois plus d’étudiantsissus des classes sociales les plus défa-

vorisées que les conventions ZEP,dispositif de discrimination positive,dont c’était pourtant l’objectif.

On peut y voir le résultat de l’accrois-sement de la capacité d’accueil et sur-tout de la très forte médiatisationayant entouré le contentieux juridiqueentre l’UNI et Sciences-Po, qui aincontestablement accru la notoriétéde l’établissement dans les milieux lesplus défavorisés et provoqué un affluxde candidats issus de ces catégoriessociales.

Près de 5 ans après le début du débatvirulent qui a opposé les tenants de ladiscrimination positive façonSciences-Po aux défenseurs du volon-tarisme républicain soucieux d’ouvrirà tous l’enseignement supérieur, lapreuve est ainsi faite que ces conven-tions discriminatoires sont inefficacesen terme d’égalité des chances, com-parativement à un processus de recru-tement ouvert à tous, allié à un effortimportant d’information, de prépara-tion et de promotion de la notoriétéd’un établissement donné.

Sources :

- « L’Institut d’études politiques deParis, rapport d’évaluation », Comité national d’évaluation des établissements publics àcaractère scientifique, culturel et profes-sionnel, septembre 2005, pages 6 et 51- « Conventions éducation prioritaire2005-2006, cinq ans de mise en œuvre :untriple effet de levier », Institut d’étu-des politiques de Paris, septembre 2005

Les conventions ZEP de Sciences-Po :la lecture du rapport d’évaluation du CNE apporte le constat d’un échec annoncé…