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Action universitaire - novembre 2006

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Page 1: Action universitaire - novembre 2006

universitaireuniversitairel’Action

❚ LE JOURNAL DE L’UNION NATIONALE INTER-UNIVERSITAIRE ❚ N°262 ❚ Novembre 2006 ❚ 2 Euros ❚

l’Action

L’action universitaire - page 1

UNI - LA DROITE UNIVERSITAIRE - 34, rue Emile Landrin - 92100 Boulogne Billancourt - ✆ 01.78.16.40.30 - fax. : 01.78.16.40.31Directeur de la publication : J. Rougeot - CPPAP 0507 G 79428 - dépôt légal deuxième trimestre 2006 - Mensuel

❚ Remise du rapport de la commission Hetzel au Premier ministre

Rapprochement Université-Entreprise : une nécessitéqui doit devenir une réalité

près six mois de débats aca-démiques et d’auditions, la

commission du débat nationalUniversité-Emploi, présidée par lerecteur Patrick Hetzel, a remisaujourd’hui, en Sorbonne, son rap-port final au Premier ministre. Aprèsavoir ouvert, lors de son bilan d’éta-pe du mois de juin, le chantier de lalutte contre l’échec universitaire, c’estdésormais à celui de l’insertion pro-fessionnelle, première préoccupationdes étudiants, auquel s’attaque lacommission Hetzel dans son rapportfinal, estimant que « les esprits sontmûrs pour rapprocher l’université dumonde du travail ».

L’UNI se félicite de voir tenus de telspropos qui correspondent à la fois àune nécessité dans la réussite futuredes étudiants ainsi qu’à une véritabledemande de leur part. L’UNI a pud’ailleurs une nouvelle fois le consta-ter lors de « la fête des entreprises »qu’elle a co-organisée la semaine der-nière sur un grand nombre de cam-pus, et qui a rencontré un grand suc-cès auprès de nombreux étudiantsdésireux de mieux connaître lemonde de l’entreprise.L’UNI se réjouit par ailleurs de voirreprises un certain nombre de sespropositions qu’elle avait formuléesaux membres de la commission lors

de son audition, et que le rapportHetzel a choisi de décliner autour detrois axes prioritaires : le développe-ment des formations professionnali-santes à l’université, la réforme dusystème d’orientation et la valorisa-tion de l’emploi étudiant.

Développer les filièresprofessionnalisantes

à l’université

En proposant de créer de nouvellesplaces dans les filières sélectives (40000 à 50 000 places de plus pour lesBTS et les IUT) la commission Hetzelchoisit de répondre à l’engouementcroissant qu’elles rencontrent depuisplusieurs années, à la fois auprès desétudiants que des recruteurs.L’apprentissage n’est pas en restepuisque 10 000 places supplémentai-res seront créées pour les étudiantsapprentis lors de la rentrée 2007.

Un système d’orientationplus efficace

En proposant de mieux orienter lesétudiants (orientation plus en amontdès le lycée, publication des taux deréussite dans les dossiers d’inscrip-tion de chaque filière) tout en per-mettant une meilleure orientation desmoyens, le rapport Hetzel franchit un

pas décisif qui favorisera davantageles filières qui offrent de réels débou-chés.

Valoriser l’emploi étudiant

Permettre aux étudiants qui le sou-haitent de concilier, dans les meilleu-res conditions, travail salarié et étu-des constituait un des sujets pour les-

quels l’UNImilitait delongue date,car il cons-titue uneexpériencel a r g emen tv a l o r i s é epar lesrecruteurs.C e r t a i n e s

pistes avancées par le rapport vontdans ce sens : aménagements desemplois du temps, développement due-learning...Alors que 11% seulement des étu-diants occupent en France un emploiparallèlement à leurs études (contre35% au Royaume-Uni et 56% auxPays-Bas), l’UNI annonce qu’elle lan-cera dans les semaines qui viennentune grande campagne nationale afinque l’emploi étudiant ne soit pluspénalisé mais au contraire valorisé etencouragé.

par Emilie RenardA

Page 2: Action universitaire - novembre 2006

page 2 - L’action universitaire

Véritable serpent de mer universitai-re, la question de la sélection fait unretour remarqué dans le débat actuelsur l’enseignement supérieur. Ainsi,61 % des français déclarent être favo-rables à la sélection à l’entrée de l’u-niversité selon un récent sondage dela SOFRES commandé par PèlerinMagazine.

44% des étudiants déjàdans les filières sélectives

Comme les français, les étudiants plé-biscitent depuis longtemps les filièressélectives. Ainsi, 7 bacheliers sur 10font au moment de leur inscriptiondans l’enseignement supérieur lechoix d’une filière sélective. Ils sont,aujourd’hui, plus de 44 % à êtreeffectivement inscrits dans une de cesfilières (CPGE, BTS, IUT, grandes éco-les, médecine...).L’UNI se félicite d’une telle prise deconscience des français qui ne sontpas dupes de l’hypocrisie du systèmeactuel. En effet, la sélection a toujoursexisté, mais elle prend des formes

diverses. Il faut donc se poser laquestion de savoir quelle sélection ilest souhaitable de défendre : unesélection sauvage et anarchiquecomme celle qui existe actuellement àl’université, basée sur l’échec, oùseuls 4 étudiants sur dix atteignent lalicence en 3 ans, ou, une sélectionorganisée, transparente comme c’estle cas dans les écoles, les IUT, ou lesBTS et qui assure des débouchés plussûrs à leurs diplômés ?L’UNI, a toujours défendu une sélec-tion organisée et transparente quipermette à chacun de réussir dans lesfilières qui correspondent le mieux àses aptitudes. Cette sélection doitnécessairement reposer sur quatrepiliers afin d’assurer la réussite detous et une meilleure insertion pro-fessionnelle des jeunes diplômés :

l’orientation doit être renforcée et préparée

le plus en amont possible

La proposition de François Goulardde réaliser des pré-inscriptions à l’u-

niversité dès le mois de février cons-titue un premier pas important dansce sens.

L’orientation des étudiants doitpouvoir se baser sur une connaissan-ce précise des débouchés de chaquediplôme. L’UNI regrette que les uni-versités n’aient jamais joué le jeu dela transparence en la matière. Eneffet, depuis 1986, un décret les obli-ge à publier des statistiques concer-nant l’insertion professionnelle deleurs diplômés, sans qu’aucune uni-versité jusqu’à présent n’ait pris lapeine de se conformer à la loi.

La transparence des critères desélection, doit être garantie, seule àmême d’assurer la réussite de toussans laisser accroire que tout lemonde peut réussir en fac de psycho-logie avec un bac professionnel.Enfin, de nouvelles filières sélectives

et professionnelles doivent êtrecréées. La création de 225 nouvelleslicences professionnelles et de 10nouveaux départements d’IUT pourcette rentrée va dans le bon sensmais l’effort doit être amplifié.

A l’initiative de l’UNI (droite universitaire), le CNESER (Conseil National de l’Enseignement Supérieur et de laRecherche) a adopté à l’unanimité lors de la séance du 16 octobre 2006 une motion visant à défendre la liber-té d’expression, sous toutes ses formes.Cette motion fait suite à la pétition lancée sur internet par l’UNI il y a près d’une semai-ne et qui a déjà recueilli plus de 1500 signatures d’enseignants de tous niveaux pour soutenirla liberté d’expression dont les enseignants - chercheurs ont la lourde charge de faire vivre à travers leurs tra-vaux, parfois à leurs dépens. L’affaire Redeker est le dernier avatar d’une série de condamnations et d’évène-ments intolérables sans fin.

Faute de liberté d’expression, c’est bien la liberté de pensée qui est étouffée.Très solennellement, le CNESER, qui est le premier Conseil National du ministère de l’Education Nationale à seprononcer sur la question, « rappelle son attachement à la liberté d’expression, quelque soit le contenu de cetteexpression si celui-ci respecte les limites de la légalité, et appelle à la vigilance dans la préservation de ce droitque garantit la Constitution ».

L’UNI obtient le soutien du CNESER pour défendre la liberté d’expression

La sélection : fin d’un tabou

SOFRES-Pélerin : 61% des français favorables à une sélection dès l’entrée à l’université

par Emma Dupré

Page 3: Action universitaire - novembre 2006

page 3 - L’action universitaire

La liberté d’expression est menacée enFrance. Elle l’est de façon si grave qu’ilest urgent de donner un coup d’arrêt.Cette menace s’est manifestée derniè-rement dans ce qu’on peut appelerl’affaire Redeker.

Un penseur en danger demort

Rappelons les faits, qui sont très sim-ples. Robert Redeker, professeur dansun lycée des environs de Toulouse, apublié, dans le Figaro du 19 septemb-re, une tribune libre intitulée : « Faceaux intimidations islamistes, que doitfaire le monde libre ? ». Il a aussitôtreçu des menaces de mort si sérieusesque, d’après un communiqué officieldu ministère de l’intérieur, « la DST etl’unité de coordination de la lutte anti-terroriste les ont analysées et ontconclu à leur dangerosité. Il a donc étédécidé de mettre en place une sur-veillance. » Depuis lors, RobertRedeker est absent de son lycée etchange régulièrement de résidence.Le fait en lui-même est déjà d’uneextrême gravité et devrait susciter lesréactions les plus vives des autoritéset de l’opinion publique. Mais ce quilui confère une tout autre dimension,c’est qu’il n’est pas isolé et qu’on voitse multiplier les intimidations tendantà interdire par la force de parler dusujet traité par Robert Redeker. On sesouvient des violences qui ont suivi lapublication des caricatures deMahomet. Récemment, ce sont lespropos, d’ailleurs déformés, du papeBenoît XVI qui ont servi de prétexte àde semblables manifestations. EnFrance, les représentations des piècesde théâtre abordant le même sujet fontl’objet de tentatives d’interdiction.C’est donc bien la liberté d’exprimerune opinion qui est en cause. Lesmenaces touchent plus particulière-ment certaines professions, comme lecorps enseignant, mais elles ne sontnullement limitées et elles peuvent

frapper n’importe qui à tout moment.Si la question n’était pas si grave, onpourrait lui trouver un caractèrecomique. Ceux-là mêmes qui affectentde se considérer comme injuriés sil’on met en cause leur violence répon-dent précisément par la violence,confirmant ainsi de façon caricaturaleles accusations verbales portées cont-re eux.

Pensée unique et languede bois

A vrai dire, on assiste aujourd’hui àl’exacerbation de certaines tendancesque l’on pouvait constater antérieure-ment. Si l’on se reporte aux débats quiétaient monnaie courante jusqu’auxannées trente, on s’aperçoit que ceuxd’aujourd’hui sont d’une tiédeursoporifique. La pensée unique et lalangue de bois affadissent et stérilisentla réflexion. Insidieusement, on s’ha-bitue à éviter certains sujets ou à neles traiter que selon une certaine ligne.Une dérive inquiétante, allant dans lemême sens, se manifeste égalementdans la législation ou la réglementa-tion qui s’appliquent à la justice péna-le. Alors que devraient tomber sous lecoup de la loi de façon égale les actesrépréhensibles en eux-mêmes, on voitse constituer de nouveaux délits, telsque l’homophobie ou l’islamophobie,qui reviennent en fait à accorder uneprotection, pour ne pas dire uneimmunité, particulière à certainescatégories de personnes. Comme onne sait pas très bien, en de tellesmatières, où passe la frontière entre cequi est encore permis et ce qui estcondamnable, on s’habitue à ne pasaborder ouvertement certains sujets.Combien de fois entend-on, dans lesconversations privées, des phrases tel-les que : « Je le dis entre nous, mais,bien entendu, je ne le dirais pas publi-quement, de peur de me retrouverdevant le tribunal ». On le dit peut-

être en forme de demi-plaisanterie,mais de fait, on s’impose bel et biendes interdits portant sur certainssujets. Plus grave encore que la censu-re officielle, l’autocensure sournoise,omniprésente, installe peu à peu lerègne de la peur et de la démission.Pendant un certain temps, on a pus’endormir dans ce climat délétère.Aujourd’hui, des individus ou desgroupes fanatiques nous croient assezveules, pour que nous acceptions denous voir imposer par la force et l’in-timidation les règles de ce qui est tolé-ré et de ce qui est interdit. Ce qui,hier encore, aurait été qualifié de fan-tasme s’impose maintenant commeune réalité brutale.Ce qui est en cause dans l’affaireRedeker, ce n’est évidemment pas

d’accorder à la corporation enseignan-te un privilège particulier. C’est la pos-sibilité pour chacun, en principe et enfait, d’exprimer publiquement ce qu’ilpense. Faute de liberté d’expression,c’est la pensée elle-même qui estétouffée. Au-delà, c’est la vitalité dupays qu’il faut préserver en donnantun coup d’arrêt contre les menacesactuelles.Si les enseignants ne revendiquent pasde privilège spécial, ils se reconnais-sent une responsabilité particulièredans la défense de la liberté d’expres-sion. Les signataires de cette déclara-tion entendent ainsi exercer cetteresponsabilité.

Menace contre la liberté d’expressionle coup d’arrêt nécessaire

par Cécil Tauvrit

Page 4: Action universitaire - novembre 2006

page 4 - L’action universitaire

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universitaireLE JOURNAL DE L’UNION NATIONALE INTER-UNIVERSITAIRE

l’Action

BUDAPEST, LE 23 OCTOBRE 2006 :"L’espoir ne meurt jamais quand il estépris de Liberté", Jacques Chirac.Déclaration historique ou avertisse-ment pour l’actuel le Premier Ministrehongrois, contesté depuis la mi-sep-tembre pour félonie ? C’est en tout casune bien triste commémoration de larévolution de 1956, à laquelle lemonde entier a pu assister, ce lundi 23octobre. 50 ans après le soulèvementpopulaire contre l’occupation sovié-tique qui avait vu périr plus de 2000hongrois combattant pour la liberté,ce sont les héritiers du parti commu-niste aujourd’hui au pouvoir, qui ontle privilège d’organiser les manifesta-tions du souvenir. Pourtant, ce sont lesimages d’autres manifestations quisont diffusées sur tous les écrans detélévision.

Apparatchiks hier, contre-révolutionnaires

aujourd’hui

Très tôt en ce lundi 23 octobre 2006,10 000 partisans du parti libéral -conservateur Fidesz avaient décidé dese retrouver dans les rues de Budapestpour une marche pacifique et un mee-ting, afin de demander une nouvellefois le départ du Premier Ministresocialiste Ferenc Gyursany suite à sesmensonges du mois d’avril dernier envue de gagner les élections législatives.

En guise de commémoration, le gou-vernement hongrois a alors offert auxtélévisions étrangères un mauvais «remake » de l’année 1956 et de sa

répression violente, à l’encontre desmanifestations organisées par l’oppo-sition.

Des balles en caoutchoucpour repousser

les manifestants

Goûtant peu ce genre d’oppositionalors que trois têtes couronnées, dix-huit chefs d’Etat et six chefs de gou-vernement étaient attendus pour lecinquantenaire de la révolution,le gouvernement post-soviétiquea donc décidé d’envoyer la poli-ce pour réprimer les partisansde Fidesz. En marge desdémonstrations de force de lapolice, un parlementaire duFidesz a été touché à la tête parune balle en caoutchouc avantd’être roué de coups. A la fin dela journée on pouvait dénombrer

une cinquantaine de blessés, qui vien-nent en point d’orgue d’un mois etdemi de contestations d’un gouverne-ment, devenutotalement illé-gitime et repre-nant à soncompte desprocédés totali-taires.Ces évène-ments dont onn’imagine pasencore l’issue, prouvent avec acuitéque le combat pour la liberté d’ex-pression et la liberté politique enEurope demeurent d’actualité. Dans lecadre de son engagement internationalau sein de l’EDS (European democratStudents), l’UNI a déjà soutenu descampagnes pour libérer la Biélorussiedu joug du dictateur Loukachenko.Aujourd’hui, on ne peut rester insen-sible face aux appels à la liberté enHongrie, et l’UNI continuera de soute-nir les initiatives en ce sens.

Héritier de l’URSS, le gouvernement hongrois réprimeles opposants au régime

par Cécil Tauvrit