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Action universitaire - septembre 2004

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Page 1: Action universitaire - septembre 2004

universitaireuniversitairel’Action

❚ LE JOURNAL DE L’UNION NATIONALE INTER-UNIVERSITAIRE ❚ N°240 ❚ Août-septembre 2004 ❚ 2 Euros ❚

l’Action

L’action universitaire - page 1

UNI - LA DROITE UNIVERSITAIRE - 8, rue de Musset - 75016 Paris - + 01.45.25.34.65 - fax. : 01.45.25.51.33Directeur de la publication : J. Rougeot - CPPAP 51358 - dépôt légal troisième trimestre 2004

Échéances 2007

Le temps pressePar Jacques Rougeot

a vie politique n’est décidé-ment pas un long fleuve tran-quille. Pour ceux qui en dou-teraient, les deux élections

du printemps 2004 sont venues appor-ter un rappel spectaculaire aux duresréalités. Mais, au lieu de nous complai-re dans la morosité, nous pouvonsnous dire qu’il n’est pas mauvais que legouvernement et la droite en généralaient reçu cet avertissement après deuxans d’exercice du pouvoir, c’est-à-direalors qu’il reste trois ans pour redres-ser la barre avant les échéances décisi-ves de 2007.

LES LEÇONS D’UN SCRUTIN

Encore faut-il tirer les véritables leçonsdes événements en mettant provisoire-ment de côté nos sentiments et enabordant l’examen des faits comme unesorte de problème de physique poli-tique.La première constatation qui s’impose,c’est l’importance de l’abstention, mas-sive aux élections régionales, écrasanteaux européennes. On a tout dit sur lesmille et une raisons qui détournent lescitoyens des urnes, on s’est longuementlamenté sur les atteintes que subit ainsila démocratie dans notre pays. Reste àen tirer les conséquences très pratiquespour l’avenir. La première conséquence, aussi simpleque l’œuf de Christophe Colomb maisfort peu prise en compte, semble-t-il,dans les choix stratégiques, c’est que,pour les scrutins à venir, le vaste réser-

voir d’électeurs dans lequel la droitedoit s’efforcer de puiser est celui desabstentionnistes et non celui desvotants qui se sont prononcés contreelle. L’habitude que nous avons de rai-sonner presque exclusivement en ter-mes de pourcentages et non en nomb-res réels d’électeurs nous fait perdre devue les réalités humaines concrètes etnous mouvoir dans l’abstraction arith-métique des chiffres.Cette évidence première est renforcéesi nous affinons un peu l’analyse. Eneffet, on feint souvent de croire que ladésaffection à l’égard de la chose poli-tique touche de façon à peu près égaletoutes les catégories de citoyens fran-çais. En fait, il n’en est rien. Les victoi-res actuelles de la gauche sont desrépliques au séisme du 21 avril 2002.Les électeurs de gauche ont été à la foistraumatisés et culpabilisés par l’élimi-nation de leur candidat au premier tourde l’élection présidentielle. Le choc aété si fort et si profond qu’il a entraînéla naissance d’un véritable réflexe, celuide la mobilisation et du rassemblementau profit du parti socialiste, puisquec’était la démobilisation et la dispersionqui avaient provoqué la catastrophe de2002. Ce réflexe jouera sans doute defaçon durable, au moins tant que lagauche sera dans l’opposition. Pourqu’il s’émousse, il faudrait une nouvel-le expérience décevante de la gauche aupouvoir qui pourrait de nouveau pro-voquer le désenchantement, c’est-à-direl’abstention, et la naissance d’autresillusions, c’est-à-dire le vote en faveur

des diverses utopies d’extrême-gauche.Mais nous n’en sommes pas là. Le votedes électeurs de gauche relève aujour-d’hui d’un automatisme psychologiqueet quasi organique. C’est ce quiexplique que le vide sidéral de la pen-sée socialiste et la transparence blafar-de d’un François Hollande, chef officieldu PS, n’entament à peu près pas lavolonté du « peuple de gauche » deserrer les rangs.A l’évidence, les gros bataillons de l’ab-stention sont constitués par les élec-teurs de droite ou, en tout cas, noninféodés à la gauche. Le problème poli-tique qui se pose pratiquement pour ladroite est donc : comment remobiliserà notre profit ces électeurs désenchan-tés qui sont nombreux et, dans l’en-semble, assez accessibles à nos idées ?La stratégie inverse, qui consiste àessayer de débaucher, par des manœu-vres de séduction, quelques électeursappartenant à un bloc systématique-ment hostile et solidement soudé est undéfi au bon sens élémentaire, d’autantplus inexcusable que cette illusion,maintes fois cultivée, a toujours été àl’origine de cuisants échecs.

L’UMP : DES GRAINS DE SABLEDANS LA MECANIQUE

L’UMP est une pièce essentielle dans ledispositif de la droite et elle ne sauraitévidemment être exemptée de touteresponsabilité dans les échecs du prin-temps. On ne peut pas dire que les médias fas-

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sent le silence sur l’UMP.Malheureusement, chaque fois qu’ils enparlent, c’est pour monter en épingleles rivalités de personnes qui s’y exer-cent. Certes, leur malignité se déploieavec gourmandise, mais elle est ample-ment alimentée par le spectacle quedonnent les protagonistes sans grandediscrétion. Les voies du Seigneur étantimpénétrables, proposons aux combat-tants de réfléchir sur un exemple inat-tendu fourni par un court métrage deLaurel et Hardy. Nos deux compèresessaient de gagner quelque argent ens’efforçant de vendre et en livrant àdomicile des sapins de Noël.Malheureusement, ils tombent sur unclient irascible et aussitôt, sous un pré-texte futile, la querelle s’enflamme etune mécanique implacable se met enbranle. Les uns arrachent la sonnette dela maison, l’autre réplique en enlevantun phare de la voiture et dès lors,méthodiquement, inéluctablement, lesreprésailles succèdent aux représaillesjusqu’à la fin de l’épisode, c’est-à-direjusqu’à la destruction intégrale de lamaison et de la voiture. Chacun triom-phe, puisque l’autre est écrasé. Fin del’exemple, début de la méditation. Aucinéma, les spectateurs éclatent de rire.Dans la réalité, nous devons nouscontenter de ne rien faire qui puisseenvenimer la situation et de tout fairepour faciliter les nécessaires réconcilia-tions.La création de l’UMP était une entrepri-se délicate : il n’est pas facile d’amalga-mer des familles politiques diverses,chacune ayant son histoire, ses pra-tiques, ses traditions. Il n’est donc pasétonnant que l’opération se fasse avecquelques grincements. Pour parvenir àcet amalgame, les considérations théo-riques et lénifiantes sont de peu d’inté-rêt. Ce qui est beaucoup plus efficace,comme l’expérience l’a maintes foisdémontré, c’est de faire travailler lesgens ensemble, en tout cas ceux quiont besoin d’activité, et d’abord dansdes tâches simples et concrètes : rédac-tion de textes, distribution de tracts,collage d’affiches, animation de réuni-ons. Cela porte un nom, cela s’appellele militantisme. C’est ainsi qu’un mou-vement vit. Le militantisme a toujoursété l’une des forces du gaullisme et ilaurait fallu le diffuser dans l’ensemblede l’UMP. Il faut avouer que cet aspectdes choses a été souvent négligé, voire

discrédité comme suspect de « ringar-dise ». On est obligé de vérifier une foisde plus une sorte de loi de l’actionpolitique : les basses eaux électoralescoïncident toujours avec la mise enveilleuse du militantisme.Ajoutons à cela certaines maladresses,génératrices de malaise, dans le choixdes candidats aux élections, qu’il s’agis-se de la composition des listes euro-péennes et régionales ou, par exemple,du refus d’accorder l’investiture àBernard Debré (en envoyant au massa-cre un candidat estimable qu’il auraitmieux valu réserver pour de meilleuresoccasions) : autant de graviers ou degrains de sable qui ont sensiblementréduit le rendement de la mécaniqueélectorale que devrait être l’UMP.

L’UDF : CACTUS OU ADVERSAIRE ?

Dans les rangs de l’UMP, il suffit sou-vent de prononcer le nom de l’UDFpour entendre les dents grincer. Lesjugements les moins flatteurs se fontentendre et l’accusation de trahisonn’est pas la moins répandue. Ces réac-tions épidermiques peuvent soulagerceux qui les expriment mais, politique-ment, elles ne mènent pas loin. Surcette question comme sur beaucoupd’autres, avant d’arrêter quelque attitu-de que ce soit, il faut examiner lestenants et les aboutissants avec objecti-vité et pragmatisme (n’allons pas jus-qu’à parler de cynisme).Il faut d’abord prendre acte de l’exis-tence et de la consistance de l’UDF. En2002, l’UMP aurait pu l’étouffer politi-quement en l’isolant complètement auxélections législatives. Elle aurait perduquelques plumes (pas beaucoup), maisl’UDF aurait sans doute perdu la viepar asphyxie. Dès l’instant où l’on refu-sait cette solution assez radicale, on nepouvait que se résigner à l’existence del’UDF et il ne sert à rien aujourd’hui demaugréer.Les résultats honorables enregistrés parl’UDF donnent à réfléchir. Ils condui-sent d’abord à penser que désormais,en termes électoraux, les voix et lesélus de l’UDF seront indispensables àla droite pour constituer une majorité.Plus profondément, on peut se deman-der si cette présence autonome del’UDF est conjoncturelle, accidentelleou si elle repose sur des bases solides

et permanentes. Il est certain que,depuis deux siècles, il existe à droite etau centre deux familles politiques dis-tinctes que l’on assimile très schémati-quement au bonapartisme et à l’orléa-nisme. Dans la deuxième moitié duXXième siècle, ces deux familles ont étéreprésentées, sous des étiquettes diver-ses, par le gaullisme et par le centrisme.Faut-il qu’elles s’amalgament dans unmême ensemble ou qu’elles restentséparées tout en étant alliées ? La pre-mière formule (solution UMP) prendacte du fait que, sur bien des problè-mes politiques précis, la frontière nepasse pas entre ces deux familles : dèslors, pourquoi ne pas se réunir ? Al’appui de la seconde formule, on doitconstater que, si les programmes poli-tiques ne sont pas très différents, lesfacteurs plus irrationnels, c’est-à-direles ressorts sentimentaux et passion-nels, continuent à caractériser deuxtempéraments politiques très différentset très peu miscibles. Les faire cohabi-ter de force dans une même structurerisque d’exacerber les réactions épider-miques au lieu de les apaiser. Unealliance entre deux entités distinctes,fondée sur la raison et sur l’intérêt, estpeut-être plus saine et électoralementplus efficace qu’une fusion conflictuelle.La question mérite en tout cas d’êtreposée.Quoi qu’il en soit dans le domaine dusouhaitable, c’est bien dans cette der-nière configuration que nous noustrouvons de fait aujourd’hui. Il fautdonc, entre les deux familles, UMP etUDF, organiser une coexistence paci-fique. On peut voir à cela deux avan-tages : d’une part, si l’UDF a l’impres-sion qu’on remet en cause son existen-ce, elle ne pourra que se crisper afin dese poser en s’opposant. D’autre part, endonnant l’impression de cultiver l’ani-mosité à l’égard de l’UDF, on resserre-rait immanquablement les liens entreles troupes et leur chef, FrançoisBayrou.Il y a en effet un « cas Bayrou », sansdoute plus difficile à résoudre que leproblème posé par l’existence de l’UDF.François Bayrou ne correspond nulle-ment à l’image assez molle que l’on sefait généralement d’un centriste. C’estun homme animé d’une volonté forte ethabité par un orgueil et une ambitionimplacables. Pour parvenir à son butsuprême, il se garde bien d’élaborer un

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programme précis : il sait qu’il estbeaucoup plus efficace de mettre enœuvre une stratégie très mûrie à laquel-le tout doit se plier. L’application decette stratégie pourra varier selon lescirconstances, mais elle ne peut leconduire à accepter provisoirementune solution de conciliation que sicelle-ci doit se tourner à son avantage.Il n’envisage nullement de se contenterdurablement d’un rang que d’autresjugeraient enviable, mais qui ne seraitpas le premier. Voilà un facteur humainqui fait partie du jeu politique et qu’ilserait imprudent de négliger ou de malapprécier.

L’ETAT : FIXER ET TENIR LE CAP

Dans un pays comme la France, unemajorité politique est jugée, certes, enfonction des partis qui la composent,mais, plus encore, d’après l’action dugouvernement et le rôle de l’Etat. Onpense plus ou moins ouvertement queles partis peuvent bavarder, mais que lepouvoir doit agir. C’est donc lui qui esten première ligne, lui qui porte le poidsle plus lourd de la responsabilité. Ducap qu’il fixera et de l’action qu’ilaccomplira dépendra en grande partiele résultat des élections de 2007.Après celles du printemps 2004, on aparlé de vote-sanction et on a dit quele président et le gouvernementdevaient tenir compte du « message »envoyé par les Français. Certains onttraduit le message en question commeune injonction à donner un coup debarre à gauche. Bien entendu, la ques-tion n’est pas aussi simple.D’abord, Jacques Chirac et Jean-PierreRaffarin ont eu bien raison de faireremarquer qu’il ne fallait pas toutmélanger : l’action gouvernementale sejuge sur la durée. Cinq ans est un mini-mum. Bien entendu, les trois ans quirestent à courir jusqu’à 2007 ne doi-vent pas être considérés comme unsursis retardant la chute inéluctable ducouperet, comme une application nou-velle de la supplique : « Encore uninstant, Monsieur le Bourreau ! ». Ilsdoivent être mis à profit avec unevigueur redoublée pour que l’action dugouvernement produise des fruits visi-bles et soit en mesure de convaincre lesFrançais de son efficacité.Cette conviction, il est évident que les

électeurs ne l’ont pas eue au printempsdernier. Pourtant, après les élections de2002, la confiance, l’espoir, l’impatien-ce de faire éclater l’étouffoir socialisteétaient très perceptibles dans le pays.Comment en est-on arrivé à cettemorosité qui continue à alourdir l’at-mosphère politique de la France ?Comme nous l’avons précédemmentremarqué, le vent a tourné à partir del’été 2003. Le printemps avait été mar-qué par l’épreuve de force, à propos durégime des retraites, entre la rue et lepouvoir politique légal. Ce dernier n’a-vait pas cédé et, quoique la réformevotée ne fût qu’un premier pas dans labonne direction, le gouvernement étaitapparu comme le vainqueur. Bien loind’être affaibli par l’affrontement, il sor-tait de l’épreuve avec une autorité ren-forcée.L’atmosphère s’est dégradée à la suitedes conséquences dramatiques de lacanicule. En vérité, la responsabilitén’en incombait pas principalement augouvernement Raffarin. Outre l’effet desurprise naturellement produit par descirconstances exceptionnelles, la désor-ganisation qui a pu se manifester dansles hôpitaux ne datait pas de 2002 etavait été fortement aggravée par l’appli-cation des 35 heures hebdomadaires,comme cela avait été maintes foisdénoncé au cours des mois précédents.Pourtant, impressionné sans doute parle caractère fortement émotionnel dudrame, le gouvernement s’est laissé cul-pabiliser avec humilité, comme s’il avaitcommis une faute morale. Toujours surla défensive, presque désemparé, il estdevenu la cible d’un harcèlementmédiatique permanent, beaucoup pluspernicieux qu’une opposition frontalesur le terrain politique ou social. Plusgrave encore, il a ensuite donné l’im-pression, justifiée ou non, que son zèleréformateur s’était sensiblement tempé-ré, comme englué dans une mauvaiseconscience diffuse. Or, à l’égard desdétenteurs du pouvoir, l’opinionpublique peut être indulgente pourbien des fautes, sauf une : que le gou-vernement paraisse hésiter à gouverner,que l’Etat semble ne pas assumer plei-nement sa fonction d’autorité, commes’il doutait du bien-fondé de sonaction, et presque de sa légitimité.La méthode qui consiste à faire desréformes en les faisant passer pouraussi douces et insensibles que possible

a, c’est le moins qu’on puisse dire,montré ses limites. Inspirée par lesmeilleures intentions du monde, elle apour résultat de faire apparaître ceuxqui les pratiquent comme des exécu-teurs de basses œuvres qui ne peuventque plaider les circonstances atténuan-tes pour se faire pardonner de deman-der aux Français de consentir àquelques efforts. Résultat très injuste,mais dont il faut tirer les conclusionspratiques en partant sur des basesrésolument différentes. Peut-être mêmefaut-il aller jusqu’à l’électrochoc pourdissiper le brouillard anesthésique quienveloppe notre pays et pour rappeleraux Français les exigences de la réalité.Pour cela, il faut remplir plusieursconditions : affirmer des principesnets, opposés à ceux de la gauche, êtrevisiblement animé par la conscienced’appliquer des mesures foncièrementbonnes pour le bien du pays, agir avecconstance, sans se laisser détourner parles oppositions ou par les premièresdifficultés.Mais peut-être faut-il d’abord situer àleur juste niveau les enjeux d’une poli-tique nationale digne de ce nom. Ondit toujours que les hommes politiquesdoivent être proches des préoccupa-tions des Français. Mais qu’est-ce quise cache derrière cette lapalissade ?Tout se passe comme si les Françaisétaient considérés comme incapablesde lever le nez des conditions les plusterre-à-terre de leur vie quotidienne.C’est faire bien peu de cas des capaci-tés de nos compatriotes, et même de ladémocratie, qu’on invoque à tout pro-pos et qu’on met à toutes les sauces.C’est très bien d’organiser la sécuritésur les routes et de limiter les accidentsdomestiques. Mais, après tout, c’est leservice minimum d’entretien de lamécanique sociale. C’est loin d’être l’al-pha et l’oméga d’une politique nationa-le.Ce qui est en cause aujourd’hui, pro-fondément, c’est la vitalité de la France.Il ne s’agit pas d’un petit supplémentfacultatif que nous pourrions, selonl’humeur du moment, décider ou nousdispenser d’ajouter à notre traintrainquotidien : c’est une nécessité pournotre survie. En effet, même si nous enéprouvions la lâche tentation, nous nepourrions pas nous retirer de la scènedu monde. Nous sommes pris dans unréseau mondial de plus en plus serré et

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de plus en plus mobile. De nombreuxpays veulent se faire leur place au soleilet ils emploieront pour cela tous lesmoyens sans s’arrêter à nos petitesdélicatesses de privilégiés douillets quise croient à l’abri dans une bulle feu-trée et confortable. N’en déplaise àMadame Aubry, il y a déjà longtempsqu’ils sont au régime des trente-cinqheures de travail, à effectuer, bienentendu, en deux ou trois jours. Sinous ne suivons pas le train, nous nepourrons même pas rester en place,nous serons poussés hors des rails parles convois rapides, indifférents à nospetits «bobos» dans les deux sens duterme.Or, c’est cette vitalité française qui esten péril, et notre premier travail est d’i-dentifier les menaces qui pèsent surelle. Serait-ce en priorité la prétenduediscrimination dont souffriraientquelques homosexuels (ceux qui récri-minent sont loin d’être la majorité) quis’avisent tout d’un coup qu’ils ne peu-vent plus supporter une situation quidure depuis des millénaires et quiéprouvent le besoin irrépressible de semarier et d’élever des enfants ?En fait, chacun sait bien que le vérita-ble danger que court notre société estcelui d’une sorte de désagrégation favo-risée par toutes les formes du relâche-ment : discrédit du travail et de l’effort,communautarisme (en particulier celuiqui est lié à l’immigration et spéciale-ment à l’islamisme), laisser-aller moral,le tout étant paradoxalement aggravépar des rigidités structurelles étouffan-tes.Passer en revue les remèdes souhaita-bles serait dresser un véritable pro-gramme de gouvernement qui iraitd’une véritable politique familiale à l’af-firmation de l’identité nationale. Ceserait ici hors de propos. Contentons-

nous d’attirer l’attention sur quelquespoints qui découlent à l’évidence detout ce qui précède, mais qui semblentrelégués à l’arrière-plan des préoccupa-tions politiques.D’une façon générale, l’action publiquedevrait favoriser, ou pour le moins nepas brider les ressorts de l’effort per-sonnel et de l’esprit d’entreprise. Elledevrait se défier des tentations de l’an-gélisme, surtout quand cet angélismeest peint en vert, la couleur de l’écolo-gie, c’est-à-dire de l’idéologie à lamode, dont les préceptes sembleraientdevoir se substituer aux commande-ments du Décalogue et faire oublier l’ef-fet psychologique fâcheux produit parl’accumulation de certaines mesures.C’est ainsi qu’on finit par avoir l’im-pression que l’automobiliste, dès qu’ilprend le volant de sa voiture, est soup-çonné d’être une sorte de malfaiteurqui participe à l’empoisonnement de laplanète, autant dire à un véritablecrime contre l’humanité. A l’inverse, lesintermittents du spectacle et lesemployés d’EDF, qui appartiennent àdeux catégories privilégiées et qui seconduisent comme des voyous et desdélinquants de droit commun, accumu-lant de façon provocante les violencesles plus illégales, semblent bénéficierd’une indulgence à la fois verbale et defait, comme si, dans le fond, ils n’é-taient coupables que des excès pardon-nables nés d’une saine colère. On setrouve devant ce paradoxe que lecitoyen moyen se sent culpabilisé enpermanence et de façon diffuse, alorsque le délinquant avéré se sent sacrali-sé, intouchable, pourvu qu’il agisse aunom de la préservation des acquissociaux. Cette situation, qui porte gra-vement atteinte à l’autorité de l’Etat, està la fois injuste et malsaine. A terme,elle ne manquera pas d’être explosive,

et pas seulement sur le plan électoral :il est dangereux de faire monter lapression dans la cocote minute tout enbloquant le sifflet.Un pouvoir politique, même légalementélu, est toujours fragile. Pour acquérirune légitimité ancrée dans la durée, ildoit respecter les lois élémentaires de lavie. En matière économique, le dyna-misme, la capacité d’adaptation et d’in-novation sont les conditions nécessai-res du développement de la prospérité.En revanche, une société a besoin d’unsocle assez stable de tradition morale.La question du mariage des homo-sexuels est, parmi d’autres, illustrative àcet égard. Elle permet de voir claire-ment l’opposition de deux principes :d’un côté, celui qui fait appel à une loinaturelle qui n’est pas démontrableintellectuellement mais qui s’imposepar son évidence et par son ancienne-té multi-millénaire, comme une condi-tion inhérente à la vie, de l’autre celuiqui procède d’une idée abstraite, celled’égalité, qui doit être d’applicationuniverselle. Malheureusement, les idéespoussées aveuglément dans leurs der-nières conséquences ont une propen-sion irrépressible à devenir folles etmalfaisantes.Peut-être pourrait-on tirer de là unejudicieuse application du principe deprécaution. Souvent inopportun, voireparalysant et pervers dans les domainesde l’innovation, il pourrait être valable-ment invoqué pour préserver les fon-dements moraux d’une société et l’i-dentité historique d’une nation.