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Risquez-vous de devenir violent? ENSEMBLE des femmes, des hommes... s’unissent contre la violence faite aux femmes par les hommes. Depuis un an, de nombreuses initiatives communautaires démontrent la volonté de mettre fin à la violence faite aux femmes. Des initiatives telles que Voisin-es, ami-es et familles (VAF), la Campagne du ruban blanc et « Marcher un mille dans ses chaussures » ont rassemblé des groupes de femmes et d’hommes pour dénoncer et pour lutter contre cette violence. Parce que 51 % des femmes qui vous entourent seront touchées par la violence au cours de leur vie, il est temps de vous rassembler à nouveau pour aider vos sœurs, vos mères, vos filles, vos familles. Cette campagne de sensibilisation provinciale informe le public des signes avertisseurs de la violence faite aux femmes et outille les proches de la victime à l’aider. www.voisinsamisetfamilles.on.ca Cette campagne est la plus grande initiative des hommes, à l’échelle mondiale, pour lutter contre la violence faite aux femmes. www.whiteribbon.ca/francais Cette campagne internationale masculine invite les hommes à se joindre à eux pour marcher un mille en portant des souliers à talons hauts. www.walkamiletoronto.org www.camcogroup.com/walk/walkf/ history.html Si vous avez répondu NON à une de ces questions, il se peut que vous soyez un conjoint violent. Obtenez de l’aide auprès d’un Centre de counselling de votre région. Adaptation d‘Action ontarienne contre la violence faite aux femmes et METRAC Êtes-vous capable d’exprimer d’autres sentiments que la colère ou la haine? Oui Non Respectez-vous le droit de votre partenaire à être différente, de prendre ses propres décisions? Oui Non Êtes-vous capable d’écouter et de respecter son opinion, même si vous n’êtes pas vraiment d’accord avec elle? Oui Non Êtes-vous capable de négocier avec elle sans essayer de l’accuser ou de la contrôler? Oui Non Êtes-vous capable de vous fâcher sans devenir violent verbalement, psychologiquement ou physiquement? Oui Non Votre conjointe peut-elle exprimer sa colère sans que vous ne l’attaquiez? Oui Non Marcher un mille dans ses chaussures La Campagne du ruban blanc Une relation saine 2 Formes de violence 3 Pourquoi reste-t-elle? 4 Quels sont les signes avertisseurs? 5 Groupes à risque 6 Conséquences de la violence 7 Planifier la sécurité 8 Comment s’organiser pour changer? 9 Soutien pour les victimes 10 Liste de ressources 11 DANS CE CAHIER :

Cahier Ensemble

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DESCRIPTION

« Ensemble » se veut autant un outil de sensibilisation qu’un outil de prévention et de référence. Le langage est simple et les concepts sont réduits à l’essentiel, facilitant la lecture et le rendant accessible à tous les francophones de l’Ontario de 16 ans et plus. La reproduction des textes du cahier est permise en indiquant la source. Vous pouvez distribuer cette publication sans autorisation préalable, soit en version pdf ou papier. « Ensemble » est une publication du Centre Victoria pour femmes et a été produit grâce à l’appui financier de l’Office des affaires francophones de l’Ontario.

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Page 1: Cahier Ensemble

Risquez-vous de devenir violent?

ENSEMBLE des femmes, des hommes...

s’unissent contre la violence faite aux femmes par les hommes. Depuis un an, de nombreuses initiatives communautaires démontrent la volonté de mettre fin à la violence faite aux femmes.

Des initiatives telles que Voisin-es, ami-es et familles (VAF), la Campagne du ruban blanc et « Marcher un mille dans ses chaussures » ont rassemblé des groupes de femmes et d’hommes pour dénoncer et pour lutter contre cette violence. Parce que 51 % des femmes qui vous entourent seront touchées par la violence au cours de leur vie, il est temps de vous rassembler à nouveau pour aider vos sœurs, vos mères, vos filles, vos familles.

Cette campagne de sensibilisation provinciale informe le public des signes avertisseurs de la violence faite aux femmes et outille les proches de la victime à l’aider.

www.voisinsamisetfamilles.on.ca

Cette campagne est la plus grande initiative des hommes, à l’échelle mondiale, pour lutter contre la violence faite aux femmes.

www.whiteribbon.ca/francais

Cette campagne internationale masculine invite les hommes à se joindre à eux pour marcher un mille en portant des souliers à talons hauts.

www.walkamiletoronto.org www.camcogroup.com/walk/walkf/

history.html

Si vous avez répondu NON à une de ces questions, il se peut que vous soyez un conjoint violent. Obtenez de l’aide auprès d’un Centre de counselling de votre région.

— Adaptation d‘Action ontarienne contre la violence faite aux femmes et METRAC

♦ Êtes-vous capable d’exprimer d’autres sentiments que la colère ou la haine?

Oui Non

♦ Respectez-vous le droit de votre partenaire à être différente, de prendre ses propres décisions?

Oui Non

♦ Êtes-vous capable d’écouter et de respecter son opinion, même si vous n’êtes pas vraiment d’accord avec elle?

Oui Non

♦ Êtes-vous capable de négocier avec elle sans essayer de l’accuser ou de la contrôler?

Oui Non

♦ Êtes-vous capable de vous fâcher sans devenir violent verbalement, psychologiquement ou physiquement?

Oui Non

♦ Votre conjointe peut-elle exprimer sa colère sans que vous ne l’attaquiez?

Oui Non

Marcher un mille dans ses chaussures

La Campagne du ruban blanc

Une relation saine 2

Formes de violence 3

Pourquoi reste-t-elle? 4

Quels sont les signes avertisseurs? 5

Groupes à risque 6

Conséquences de la violence 7

Planifier la sécurité 8

Comment s’organiser pour changer? 9

Soutien pour les victimes 10

Liste de ressources 11

DANS CE CAHIER :

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2 Ensemble www.centrevictoria.ca

Abus de pouvoir : L’abus de pouvoir se produit lorsque qu’une personne, en position d’autorité, profite de son pouvoir pour obtenir des faveurs, pour agresser, intimider ou harceler l’autre.

Une relation saine Il est important de comprendre ce qu’est une relation saine. Vous devez être en mesure d’identifier les éléments qui indiquent si votre relation amoureuse est saine ou pourrait être violente. En bref, dans un couple sain, aucun des partenaires ne contrôle l’autre. Dans la relation, il doit y avoir les éléments suivants :

Respect Soutien Plaisir Confiance

Empathie Entraide Écoute Acceptation

Patience Honnêteté Fiabilité Intérêts communs

Quelques définitions Violence conjugale ou violence domestique?

On parle de violence conjugale lorsqu’une personne

dans une relation blesse, par des mots ou des

actions, l’autre personne. La violence « domestique »

est un anglicisme du terme violence conjugale.

La violence conjugale se passe dans un couple. Ce

couple peut être composé de personnes amoureuses

qui habitent ensemble, qui sont mariées ou non, qui

sont séparées ou divorcées. Le couple peut être

composé d’un homme et d’une femme ou de

personnes du même sexe.

Agression sexuelle

Ce terme désigne tout acte à caractère sexuel commis

envers une personne, contre son désir ou sans son

consentement. La violence sexuelle, c’est insister,

intimider ou utiliser la force physique pour avoir un

contact sexuel. Le non-consentement est l’élément

principal de l’agression sexuelle.

Les actes d'agressions sexuelles peuvent être commis

par un groupe ou par une personne : un conjoint, une

connaissance, un collègue, un professionnel. Ces actes

peuvent aussi être accompagnés de violence

psychologique et physique.

Quiz : Dans votre relation, vous est-il déjà arrivé…

• d’avoir peur que votre partenaire quitte la relation si vous ne faites pas ce qu’il veut?

Oui Non

• de vous sentir obligée de choisir entre lui et votre famille ou vos ami-es?

Oui Non

• d’être obligée de justifier tout ce que vous dites à votre partenaire?

Oui Non

• de tout essayer pour lui plaire et qu’il ne soit jamais satisfait?

Oui Non

• de vous faire bouder par votre partenaire; qu’il ne vous parle plus parce qu’il est fâché?

Oui Non

• de vous faire critiquer au sujet de votre apparence physique et de sentir que vous devez changer quelque chose?

Oui Non

• d’avoir à participer à des actes sexuels auxquels vous ne voulez pas participer?

Oui Non

• d’avoir parfois, ou souvent, peur de votre partenaire?

Oui Non

• de vous faire bousculer ou frapper par votre partenaire?

Oui Non

Si vous avez répondu OUI à une de ces questions, il se peut que vous soyez dans une relation malsaine ou violente.

Communiquez avec la ligne d’écoute et de soutien Fem’aide au 1 877 336-2433 pour du soutien et plus information.

Page 3: Cahier Ensemble

www.centrevictoria.ca Ensemble 3

Formes de violence dans un couple Il existe plusieurs formes de violence. Voici les formes les plus courantes. Dans une relation, il peut exister une ou plusieurs de ces violences.

La violence psychologique et l’abus verbal

existe lorsqu’un conjoint nuit et cherche à détruire l’estime de soi de sa partenaire et à limiter sa liberté. C’est lorsqu’un conjoint se sert des mots pour humilier l’autre ou pour créer chez elle un sentiment d’insécurité et de peur. Cette forme de violence est beaucoup plus fréquente qu’on ne le pense.

La violence physique

existe lorsqu’un conjoint utilise la force physique pour imposer son pouvoir à sa partenaire.

La violence financière

existe lorsqu’un conjoint contrôle la femme au moyen de l’argent, le partenaire prend toutes les décisions financières et elle n’a pas d’autonomie financière; par exemple, elle doit justifier toutes les dépenses.

La violence sexuelle

existe lorsqu’un conjoint contrôle la vie sexuelle du couple. Cette violence s’exerce souvent dans un contexte d'intimidation, de manipulation, de chantage, de menace ou d'utilisation de la force.

La violence spirituelle et culturelle

existe lorsqu’un conjoint empêche sa conjointe d’exprimer ses croyances religieuses ou spirituelles, de fréquenter un lieu de culte, la critique ou la ridiculise pour ses croyances religieuses, ses traditions. C’est aussi lorsqu’il interdit à sa partenaire de parler sa langue maternelle sous prétexte qu’il ne comprend pas.

La négligence

existe lorsqu’une personne dépendante d’une autre est abandonnée ou n’obtient pas les soins de santé physique, psychologique requis.

— Adaptation de la Campagne Aimer sans violence et la Campagne VAF

Formes d’agression sexuelle Agression d’une jeune fille

Selon le Code criminel canadien, une personne de

moins de 14 ans ne peut pas consentir à aucune

relation sexuelle avec un adulte. Toute activité

sexuelle avec un adulte, désirée ou non, est une

agression.

Inceste

Il y a inceste lorsqu’il y a un acte sexuel entre deux

personnes ayant un lien de parenté.

Agression sexuelle par un conjoint

Il est illégal de forcer sa conjointe à participer ou à

subir des actes sexuels contre sa volonté.

Viol ou tentative de viol

Il y a viol lorsque la femme est forcée d'avoir une

relation sexuelle contre son gré (pénétration avec le

pénis ou un objet).

Harcèlement sexuel

La victime est soumise, de façon répétée, à des

propos visant à la réduire à un objet sexuel. Par

exemple, « Viens icitte bébé, j’te ferai pas mal! »

Attouchements

On parle d’attouchements lorsque la femme se fait

toucher, caresser, embrasser contre sa volonté.

Au Canada, 1 fille sur 3 vivra une forme de violence sexuelle avant d’avoir atteint l’âge de 18 ans

— Adaptation de National Advisory Council of Women

On estime que jusqu’à 75 % des filles autochtones ont été victimes d’agressions sexuelles.

— Centre national d’info. sur la violence dans la famille

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4 Ensemble www.centrevictoria.ca

Pourquoi reste-t-elle?

Avec le temps, la victime devient, malheureusement, habituée à la violence qu’elle subit et elle ne quitte pas, ou ne quitte plus, son conjoint violent. La victime reste dans cette relation pour des raisons psychologiques ou pratiques. De plus, la violence est cyclique — il y a des périodes de tension, de violence et d’affection.

Cycle de la violence

1re phase : Climat de tension Tension de l’homme : Par ses paroles et attitudes, il installe un climat de tension. Il dit à sa femme qu’elle n’est bonne à rien.

Peur de la femme : Elle doute

d’elle-même. Elle a peur de déplaire et de faire des erreurs. Elle est très anxieuse. 3e phase : Justification

Déresponsabilisation de l’homme: Il minimise son comportement. Il se déresponsabilise et accuse sa conjointe : « J’étais stressé.», « Si tu m’avais écouté!»

Responsabilisation de la

femme : Elle se sent responsable de la violence. Elle pense que si elle change, la violence arrêtera. Plus le cycle se répète, plus la femme se perçoit comme incompétente et se sent responsable de la violence.

2e phase : Crise Agression de l’homme : N’ayant pas obtenu les résultats qu’il voulait, il commet un acte de violence.

Colère et tristesse de la femme : Elle se sent humiliée, désespérée, démolie et sous le choc.

4e phase : Lune de miel Rémission de l’homme : Il exprime des regrets et promet de ne pas recommencer. Il devient affectueux et attentionné.

Espoir de la femme : Elle croit que l’homme changera, il est désormais gentil… jusqu’à ce que le climat de tension revienne.

Ce qui suit est un exemple qui explique comment la femme, qui est victime de violence dans son couple, devient de plus en plus tolérante envers la violence qui lui est faite.

La 1re fois, il lui dit qu’elle n’est bonne à rien, elle est blessée. Il fait des excuses pour qu’elle ne le quitte pas. Elle lui pardonne.

La 3e fois, il la traite d’un nom, mais elle n’en fait pas de cas, car ça aurait pu être pire. Il aurait pu la pousser.

La 6e fois, il la bat sévèrement. Elle le quitte. Il menace de se suicider. Elle revient.

La 8e fois, elle a besoin de soins médicaux. Il menace de la tuer alors elle ne le quitte plus.

Pourtant, il peut être si gentil

Ça doit être de ma faute.

Je n’ai pas de choix!

— Adaptation de Béchard-Fischer dans une publication de l’ADFO.

C’est vrai que je suis bonne

à rien.

Source :- Graphique : Service d'aide aux hommes agresseurs de la rive-sud

Définitions : SOS Violences Conjugales Brunehaut

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www.centrevictoria.ca Ensemble 5

Il existe plusieurs signes, certains subtils et d’autres plus évidents. Il est

essentiel de les reconnaître. Les recherches démontrent que

généralement les partenaires violents présentent ce genre de

comportements :

• Il rabaisse, dénigre et humilie sa partenaire. La colère est évidente dans ses mots et son ton. Ou encore, il le fera en riant « C’est juste une farce ».

• Il claque la porte ou s’emporte violemment pour des riens.

• Le partenaire violent isole sa partenaire en l’empêchant de voir sa famille, ses ami-es.

• Il l’accuse d’avoir des amants.

• Il la surveille tout le temps, même au travail.

• Il ment en rejetant le blâme sur elle.

• Il agit comme si elle était sa chose, son bien, son esclave.

La partenaire est bouleversée, l’homme qu’elle aime lui

fait mal. Elle cherche d’abord à l’excuser, à trouver des

justifications : « Il était fatigué. » Elle vit sous tension

et dans la peur :

• Elle a tellement peur de dire la mauvaise chose qui provoquerait sa colère qu’elle ne parle pas beaucoup quand il est là. Elle est mal à l’aise.

• Elle s’absente souvent du travail ou de l’école.

• Elle évite peut-être les réunions de famille ou

d’ami-es, de collègues.

• Elle semble triste, songeuse, repliée sur elle-

même.

• Elle consomme peut-être plus qu’à l’habitude.

• Et, si elle vit aussi de la violence physique,

elle cherche à masquer ses blessures.

Quels sont les signes avertisseurs?

MISE EN GARDE – C’est au moment où la relation prend fin

que le risque de violence mortelle est le plus élevé pour les

femmes victimes de violence.

« T’es ben niaiseuse. Tu ferais dur si je n’étais pas là. »

Que faire? Selon la campagne de sensibilisation « Voisin-es, ami-es et familles », les proches, qu’il s’agisse de membres de

la famille, d’ami-es intimes, de collègues de travail ou

de professionnel-les, doivent d’abord être en mesure

de reconnaître les signes avertisseurs.

Dès qu’ils remarquent un des signes, les proches

devraient, en tête à tête, vérifier auprès de la victime.

« J’ai remarqué que Marc a crié après toi hier soir.

Ça m’inquiète. »

Les proches de l’homme peuvent aussi, à un moment

propice à la discussion, signifier que le comportement

observé est inquiétant et inacceptable.

La victime a besoin de savoir que ses proches

l’appuient sans réserve.

Les proches peuvent fournir des renseignements à la

victime et lui aider à élaborer un plan de sécurité en

prévision d’un départ éventuel.

Pour obtenir plus de renseignements,

téléphonez à la ligne d’écoute et de

soutien Fem’aide au 1 877 336-2433.

Attention!

L’intervention ne doit pas vous mettre ou mettre en danger la victime.

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6 Ensemble www.centrevictoria.ca

Groupes à risque Toutes les femmes risquent de vivre une forme ou l’autre de violence. Pour certaines, le risque est plus élevé, les obstacles à surmonter encore plus grands. Elles sont généralement plus vulnérables, font face à de la discrimination et sont moins bien outillées pour s’affirmer.

La loi qui, en principe, protège les citoyen-nes peut créer une occasion d’opprimer, d’écraser des femmes.

La femme nouvellement arrivée au pays est à la merci de son « parrain » ou de son employeur. Ceci la rend souvent vulnérable à la violence. Abusée, elle hésite à demander de l’aide ou à quitter la relation pour plusieurs raisons. Elle a de la difficulté à communiquer dans l’une ou l’autre des langues officielles pour accéder aux services. Elle craint d’être rejetée par sa communauté. Elle craint la police. Elle a peur d’être déportée.

La femme aînée ou la femme ayant un handicap physique ou intellectuel qui dépend d’un aidant dans son quotidien est à la merci de cette personne. La relation de pouvoir a le potentiel de devenir un abus de pouvoir. Elle est très à risque pour : la fraude, la négligence, l’abus physique et psychologique ainsi qu’aux attouchements sexuels. La prévention est essentielle.

La femme lesbienne, victime de violence dans son couple, souffre en silence. Le sujet est encore plus tabou chez un couple homosexuel que chez un couple hétérosexuel. Son entourage n’est peut-être pas au courant de son orientation sexuelle, réduisant son réseau de soutien. Les préjugés et la discrimination étant encore bien présents dans notre société, elle hésitera à accéder aux services, de peur d’en être victime.

L’adolescente est particulièrement à risque. Plusieurs facteurs la rendent plus vulnérable: son expérience limitée de vie et des relations de couple, une estime de soi moins développée, la pression de ses pairs, vouloir être « comme les autres ». Pour toutes ces raisons, elle éprouvera peut-être plus de difficulté à identifier les signes et à mettre fin à une relation malsaine.

Loi sur les Indiens est discriminatoire à l’égard de la femme autochtone de plusieurs façons. Par exemple, en cas de divorce ou de séparation, rien n’est prévu pour que la femme vivant sur une réserve obtienne sa part. Selon l’Enquête générale sociale 2004 de Statistique Canada, la femme autochtone est beaucoup plus exposée au risque de mort violente, à des actes graves de violence, de viol et de violence familiale, que les autres Canadiennes.

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www.centrevictoria.ca Ensemble 7

Conséquences de la violence chez la femme

Les enfants et les jeunes exposés à la violence conjugale

La violence a des conséquences physiques qui peuvent être graves : • problèmes de santé dûs aux blessures infligées

(bleus, fractures, coupures, brûlures, mort);

• cauchemars, insomnies, mauvaise digestion, maux de tête persistants, etc.;

• besoins d’hospitalisations ou de soins médicaux;

• interruption des activités quotidiennes ou du travail;

Les enfants sont exposés à la violence faite aux femmes lorsqu’ils :

• voient leur mère se faire maltraiter ou humilier; • entendent une dispute et de la violence

bruyantes; • voient les répercussions (p. ex., blessures); • apprennent ce qui est arrivé à leur mère; • font partie des méthodes de violence du parent

agresseur; • voient leur père maltraiter sa nouvelle partenaire

lorsqu’ils passent la fin de semaine chez lui; et • ils sont privés de la pension alimentaire à laquelle

ils ont droit.

— Adaptation de Baker & Cunningham

Ils peuvent apprendre des messages totalement faux, tels que...

• la violence et les menaces permettent d'obtenir ce que vous voulez;

• une personne a deux choix - être l'agresseur ou la victime;

• la victime est à blâmer; • quand les gens font mal à d'autres, il n’y a pas de

conséquences; • la colère ou l'alcool provoque la violence; • une personne peut vous aimer et vous faire mal

en même temps; • la colère est incontrôlable; • la violence est normale dans un couple; • les hommes sont supérieurs aux femmes; et • on a pas besoin de respecter les femmes.

Aider un enfant, quelques pistes

• permettre à l’enfant de s’exprimer au sujet de ce qu’il a vu et entendu;

• aider l’enfant à comprendre ses émotions et ses réactions face à la violence;

• démontrer et parler de modèles de comportements positifs, non-violents et non-sexistes; et

• soutenir la famille à se recréer un environnement sécuritaire, stable et chaleureux. — Adaptation d‘Action ontarienne C.V.F.

La violence entraîne plusieurs conséquences.

LE SOUTIEN EST LA CLÉ POUR GUÉRIR.

Elle peut aussi entraîner de graves conséquences d’ordre psychologique :

• dépression • anxiété

• manque d’estime de soi • crainte pour les enfants;

• peur du conjoint • peur de la solitude

• crainte pour sa vie • isolement

• abus d’alcool ou de drogues

• tentatives de suicide

Un enfant exposé à la violence risque d’être violent ou victime dans ses relations futures.

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8 Ensemble www.centrevictoria.ca

Planifier la sécurité

Qu’est-ce qu’un plan de sécurité? Un plan de sécurité est un plan qui vous aide à réduire les risques auxquels vous et vos enfants êtes exposés. Il n'y a pas de bonne ni de mauvaise façon de faire un plan de sécurité. Faites votre propre plan. Revoyez-le souvent. Faites des changements au besoin.

Un plan de sécurité vous aidera à être le plus en sécurité possible contre de futures agressions. Un tel plan est utilisé par les femmes qui veulent partir; celles qui ne sont pas certaines si elles doivent partir, mais qui ont besoin d'aide si l'agresseur devient violent; celles qui sont parties et pour qui la menace de violence est toujours présente.

Un plan de sécurité peut vous aider :

• à obtenir de l'aide en cas d'urgence;

• à planifier de le quitter de façon plus sécuritaire;

• à augmenter la sécurité des enfants;

• à diminuer le risque de confrontation sévère avec l’agresseur.

Choses à prendre quand vous planifierez de quitter

vos pièces d'identité et celles de vos enfants déclaration d’impôt

documents d'ordonnance de protection bail, hypothèque, assurances

carte d'assurance sociale clés de la maison, du véhicule, du bureau

dossiers scolaires et de vaccination argent

carnets et cartes bancaires cartes de crédit

permis de conduire et immatriculation passeport

dossiers médicaux médicaments

documents de divorce ou de la séparation carnet d'adresses

photographies de votre conjoint papiers d'immigration

couvertures et jouets favoris des enfants objets de valeur sentimentale

bijoux petits objets pouvant être vendus

Les numéros de téléphone que je dois savoir :

Police : Voisin-e Travailleuse sociale : Maison d'hébergement : Fem'aide : Avocat-e : Travail : Domicile du superviseur-e : Garderie / École Autre :

____________________ ____________________ ____________________ ____________________

1 877 336-2433 ____________________ ____________________ ____________________ ____________________ ____________________ ____________________ ____________________

— Adaptation du Territoires du Nord-Ouest — Santé et Services sociaux

Pour plus d’informations au sujet du plan de sécurité, consultez le site web de Peel Committee Against Woman Abuse. L’élaboration d’un plan de sécurité : http://www.pcawa.org/Files/French-Safety%20Plan-Revised%202005.pdf

Pour avoir du soutien ou des conseils concernant le plan de sécurité, contactez la ligne Fem’aide ou une maison d’hébergement près de chez-vous.

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www.centrevictoria.ca Ensemble 9

Comment s’organiser pour changer?

Vous voulez prévenir la violence. Par où commencer? La trousse d'action communautaire de prévention de la violence faite aux femmes décrit comment :

• mettre sur pied une activité de sensibilisation communautaire;

• organiser une campagne;

• préparer, structurer et animer des réunions;

• traiter des questions difficiles et surmonter les hésitations;

• mettre sur pied des activités éducatives; et

• communiquer avec les médias, adopter une entreprise, appuyer les programmes locaux de lutte à la violence.

www.voisinsamisetfamilles.on.ca/documents/trousse_communautaire_finale.pdf

À partir du site Web de Voisin-es, ami-es et familles (VAF), vous pouvez commander gratuitement des affiches, des dépliants, signets et cartes, obtenir une trousse d'action communautaire et un CD comprenant une vidéo et deux annonces d'intérêt public. Tout est gratuit. Tout est là. En plus, l'agente VAF de votre région se fera un plaisir de partager avec vous son expertise. Coordonnatrice provinciale (Toronto) : Tél : 416 849-1813 [email protected] Cochrane -Témiskamingue : Tél : 705 360-5657 [email protected] District de Sudbury, Algoma, Nipissing et Nord-Ouest de l'Ontario : Tél : 705 670-2517 [email protected] Barrie-Midland : Tél : 705 797-2060 [email protected] Prescott-Russell et les comtés de SDG : Tél : 613 764-5700 [email protected] London : Tél : 519 858-0954 [email protected]

Mythes ♦ Ça prend du financement pour faire ça. FAUX

♦ Ça prend des experts. FAUX

♦ C'est trop gros pour moi. FAUX

♦ Ça ne changera rien. FAUX

Alors, vous voulez prévenir la violence?

Que pouvez-vous faire? 1. Apprenez à reconnaître les signes de violence;

2. Sachez comment aider et où obtenir de l'aide;

3. Partagez vos connaissances avec vos proches;

4. Embarquez vos proches dans la lutte;

5. Ciblez l'action; et

6. Allez-y !

www.voisinsamisetfamilles.on.ca

Page 10: Cahier Ensemble

10 Ensemble www.centrevictoria.ca

Le courage de partir Je me sens chanceuse aujourd'hui d'avoir eu le courage de partir…. Une nuit, j'ai pris mes affaires et je suis partie. Pourquoi cette nuit-là? Je ne sais pas, une claque de trop sans doute. Plusieurs années d’abus physique et mental font que l'anormal pour les autres devient notre quotidien et normal pour nous. ~ Valérie

Différence de rôles au Canada Dans mon pays d’origine, les rôles sont bien définis dans le couple : le mari est le pourvoyeur et la femme s’occupe des tâches ménagères, prend soin des enfants et de son mari. Ici, les rapports entre les hommes et les femmes sont différents, la notion de couple aussi. La séparation a été difficile. Je ne connaissais personne et il fallait que je trouve un moyen de gagner ma vie. Aujourd’hui, je travaille dans une maison d’hébergement et je soutiens d’autres femmes. ~ Adèle

Témoignages

Soutien pour les victimes CALACS, maisons d’hébergement et ligne d’écoute

Qu’est-ce qu’une maison d’hébergement? Quels services offre-elle? Une maison d’hébergement est un endroit sécuritaire où une femme victime de violence, avec ou sans enfant, peut se rendre lorsqu’elle quitte une relation violente. Elle sera nourrie et logée, sans frais. Elle bénéficiera du soutien d’intervenantes pendant sa transition vers une vie sans violence.

Qu’est-ce qu’un Centre d’aide et de lutte contre les agressions à caractère sexuel (CALACS)? Quels services offre-t-il?

Un CALACS est un centre qui fournit des services aux femmes qui ont vécu une agression sexuelle. Les intervenantes les aident à identifier les formes de violences vécues, offrent du soutien et de l’information pour les aider à guérir et à s’épanouir.

Quels sont les services offerts par une ligne d’écoute? C’est un numéro où téléphoner si vous vivez, ou avez vécu de la violence, de l’abus, ou une agression sexuelle et vous sentez le besoin d’en parler. Les intervenantes formées pour écouter, pourront répondre à vos questions, offrir du soutien, de l’information et des références aux services disponibles dans votre région. Le service est gratuit, anonyme et confidentiel.

Une réponse J'ai été violée par mon ex-copain qui ne voulait pas admettre notre séparation. Pour lui, notre relation n'avait pas changé. Lorsqu'il m'a violée, il pensait qu’on faisait l’amour, que je le voulais, même si je lui disais « non ». Aujourd'hui, je suis mariée, j'ai 2 adorables garçons. Donc oui, revivre après un viol, c'est possible. ~ Annaïse

De secret à soutien J’ai passé deux ans avec mon chum. Y’était jaloux à planche et je pouvais pu voir mes ami-es. Je l’ai finalament dompé après avoir parlé à la travailleuse sociale de mon école. Asteure, j’ai recommencé à voir mes amies et ça va ben mieux. J’ai pris la bonne décision. ~ Karley, 17 ans

Page 11: Cahier Ensemble

www.centrevictoria.ca Ensemble 11

Liste de ressources, CALACS et de maisons d’hébergement francophones en Ontario

Ligne provinciale de soutien

Fem’aide Ligne de soutien pour femmes

touchées par la violence

Tél : 1 877 336-2433 ATS : 1 866 860-7082

24 heures par jour, 7 jours par semaine

Habitat Interlude Kapuskasing Tél : 705 337-1122

Centre de ressources familiales Sturgeon Falls Tél : 705 753-1154

Maisons d’hébergement francophones

Villa RenouvEllement Timmins Tél : 705 264-8452

Maison d’amitié Ottawa Tél : 613 747 0020 ATS : 613 747-9116

La Présence Ottawa Tél : 613 241 8297

Maison Interlude Hawkesbury Tél : 613 632-1591

Pour une liste complète de toutes les maisons d’hébergement en Ontario et au Canada, consultez le site www.shelternet.ca/fr

N’hésitez pas à téléphoner à Fem’aide au 1 877 336-2433 pour une référence.

CALACS francophones

Centre Victoria pour femmes Sudbury : 705 670-2517 Elliot Lake : 705 461-6120 Sault Ste-Marie : 705 253-0049 Wawa : 705 856-0065 Site Web : www.centrevictoria.ca

Centre Passerelle pour femmes Timmins : 705 360-5657 Site Web : www.centrepasserelle.ca

Centre des Femmes Francophones du Nord-Ouest de l’Ontario Thunder Bay : 807 684-1955 Geraldton : 807 854-9001 Site Web : www.cffnoo.com

Colibri - Centre des femmes Barrie : 705 797-2060 Site Web : www.centrecolibri.ca

CALACS francophone d’Ottawa Ottawa : 613 789-9117 Site Web : www.calacs.ca

Centre Novas Casselman : 613 764-5700 Site Web : www.centrenovas.ca

Oasis - Centre des femmes Toronto : 416 591-6565 Site Web : www.oasisfemmes.org

Carrefour des femmes du Sud-Ouest de l'Ontario London : 519 858-0954 Site Web : www.carrefourfemmes.on.ca

Page 12: Cahier Ensemble

Depuis 1995, Le Centre Victoria pour femmes développe et offre toute une gamme de services et de programmes.

La prévention, la sensibilisation et l’éducation sont au cœur de l’intervention et sont intégrées à l’ensemble des moyens entrepris pour prévenir et abolir la violence contre les femmes.

Ces services sont confidentiels et sans frais. Ils sont offerts à Sudbury, Elliot Lake, Sault Ste-Marie et Wawa.

C.P. 308 Sudbury ON P3E 4P2 Téléphone : 705 670-2517 Télécopieur : 705 670-2645

www.centrevictoria.ca Services offerts

L’intervention individuelle

Consultations et soutien pour les femmes en transition vers une situation de non violence.

L’intervention de groupe

Ateliers de développement personnel adaptés, offerts aux usagères. Démarches variées par le biais de groupes et adaptées aux besoins des femmes.

L’aiguillage (références)

Selon le besoin, référence à d’autres services spécialisés.

L’éducation et la sensibilisation

Présentations, ateliers, activités communautaires et interventions médiatiques.

L’accompagnement

Soutien confidentiel et personnalisé lors de rendez-vous auprès des services policiers, médicaux, judicaires et autres.

Programmes et ateliers thématiques

Groupe de soutien pour les femmes âgées de 50 ans et plus est un programme qui s'adresse à toutes les femmes âgées de 50 ans et plus, à mi-chemin entre l'activité de sensibilisation dans la communauté et le soutien pour les femmes victimes de violence.

Programme « INSTINCTS » est un programme qui enseigne des techniques d’auto-défense et des connaissances en matière de sécurité personnelle. Ce programme est offert aux filles et aux femmes.

Programme « Filles fantastiques » s’adresse aux filles âgées de 13 à 19 ans. Il met l’accent sur l’identité, la communication et l’affirmation, les relations saines, l’image corporelle et la santé, et le bien-être.

Pour en savoir plus au sujet des services et programmes offerts ou prendre un rendez-vous, contactez le Centre Victoria pour femmes.

Le texte a été féminisé pour alléger la lecture, les hommes comme les femmes peuvent être victimes de violence.

Les renseignements fournis s’appliquent aussi aux relations entre personnes de même sexe.

La reproduction des textes du cahier est permise en indiquant la source.

ENSEMBLE est une publication du Centre Victoria pour femmes destinée au public franco-ontarien

pour lutter contre la violence faite aux femmes.

2010 Rédaction, mise en page et conception graphique : Annie Brunet, Conception Libellule.

Cette publication a été rendue possible grâce à une subvention de l’Office des affaires francophones de l’Ontario.