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PROGRAMME MAGHREB L’accompagnement personnalisé de projets professionnels de Personnes en Situation de Handicap Capitalisation d’une expérience Formation / emploi dans la région du Grand Casablanca, Maroc Document réalisé dans le cadre du projet « Accompagnement au projet de vie des personnes en situation de Handicap au Maroc" Capitalisation / Retour d’expériences Juin 2011

Capitalisation formation/emploi à l'adresse des personne en situation de handicap

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PROGRAMME MAGHREB

L’accompagnementpersonnalisé deprojetsprofessionnels dePersonnes enSituation deHandicap

Capitalisation d’uneexpérience Formation /emploi dans la régiondu Grand Casablanca,Maroc

Document réalisé dans le cadre duprojet « Accompagnement au projet devie des personnes en situation deHandicap au Maroc"

Capitalisation / Retour d’expériences

Juin 2011

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Auteur : Fouad Madec

Contributeurs : Equipe du Programme d’Accompagnement à la Participation Sociale (PAPS) ;Membre du bureau de l’Amicale Marocaine des Handicapés ; James Buchanan ; Louis Bourgois ;

Date de publication : Juin 2011

Edition : Handicap International – Programme Maghreb

Impression : Calligraphy

Cette publication a été réalisée dans le cadre du projet « Accompagnement au projet de vie desPersonnes en Situation de Handicap au Maroc » mis en œuvre d’avril 2008 à juin 2011 par HandicapInternational en partenariat avec l’Amicale Marocaine de Handicapés et financé par l’UnionEuropéenne.

Pour plus d’informations sur le Programme d’Accompagnement à la Participation Sociale (PAPS), misen œuvre dans le cadre du projet, suivez le lien :http://amh.ma/accompagner/le-paps/

Les résultats, interprétations et conclusions exprimés dans ce document sont de la seuleresponsabilité de leurs auteurs, et ne sauraient être attribués en aucune manière à l’UnionEuropéenne ou aux partenaires institutionnels et associatifs du projet.

Ce document peut être utilisé ou reproduit sous réserve de mentionner la source,et uniquement pour un usage non commercial

CONTACTS

Handicap International – Programme Maghreb66 Av. Omar Inb El Khattab10106 Agdal - Rabat, Maroc

Amicale Marocaine des Handicapés – Programmed’Accompagnement à la Participation Sociale

77 Bd du 9 avril – Quartier PalmierCasablanca 20101 BP 53 69 - Maroc

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PRESENTATION DU PROJET« Accompagnement au projet de vie des personnes en situation de

handicap au Maroc », Région du Grand Casablanca

Origines du projet.

L’Enquête Nationale sur le Handicap (ENH), réalisée au Maroc en 2004 par le Secrétariat d’Etat chargéde la Famille, de l’Enfance et des Personnes Handicapées (SEFEPH), démontrait clairement quel’insertion sociale, professionnelle, économique, des Personnes en Situation de Handicap (PSH) estfortement conditionnée par leur possibilités d’accès aux systèmes ordinaires de promotion sociale (école,université, formation professionnelle, marché ouvert du travail).

C’est dans ce sens, et pour développer un accompagnement inclusif, que l’Amicale Marocaine desHandicapés (AMH), l’une des principales organisations de personnes en situation de handicap du paysavec 23.000 membres, a engagé en 2008, avec l’appui de Handicap International, la restructuration etl’optimisation du service social de son centre d’accueil à Casablanca pour le transformer en un véritableProgramme d’Accompagnement à la Participation Sociale (PAPS) sur la région de Casablanca avec :

- Des moyens renforcés pour appuyer l’amélioration des conditions de vie des milliers depersonnes en situation de handicap qui s’adressent à elle,

- Un accompagnement pluridisciplinaire pour les PSH qui le souhaitent, pour leur insertion sociale,scolaire et professionnelle en milieu ordinaire ou spécialisé.

Le projet initial, intitulé « Accompagnement au projet de vie des Personnes en Situation deHandicap au Maroc » soutenu par la Commission Européenne, a été mis en œuvre d’Avril 2008 àJuin 2011, en étroite collaboration avec les autorités publiques, et notamment le Ministère duDéveloppement Social de la Famille et de la Solidarité, le Ministère de l'Éducation Nationale, del'enseignement supérieur, de la formation des cadres et de la recherche scientifique, et le Ministère del'emploi et de la formation professionnelle

Principaux objectifs et résultats attendus du projet

L'objectif principal vise à ce que l’AMH développe, quantitativement et qualitativement, un processusd'évaluation, d'information, d’orientation et d’accompagnement des personnes qui s'adressent à elle, etleur propose un soutien au montage et à la réalisation de leurs projet de vie.

Afin d’atteindre cet objectif, 3 principales composantes on été développées :

Mise en place du Programme d’Accompagnement à la Participation Sociale (PAPS), portépar une équipe pluridisciplinaire de 12 professionnels issus du secteurs social et médicosocial.

Renforcement des compétences des professionnels et soutien aux partenaires associatifs Mise en place d’un réseau régional d’acteurs publics, privés et associatifs, engagés dans

des actions concrètes visant à l’intégration scolaire, l’insertion professionnelle et sociale des PSHen milieu de vie ordinaire.

Enfin, le projet vise à ce que les institutions publiques soient en mesure, par le partage et la mise ensynergie des expériences de terrain dans ce domaine, d’élaborer un répertoire de recommandation desbonnes pratiques et d’envisager une duplication du PAPS sur le plan national.

Le présent document est l’une des publications réalisée dans le cadre de ce projet. Elle vise à endiffuser certains résultats et réflexions, et à alimenter les dynamiques en cours liée à un meilleuraccès aux services des Personnes en Situation de Handicap.

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Sommaire

I. LE PAPS, un dispositif d’action sociale de proximité au service des usagers et des partenaires .......71. Les missions principales du PAPS...................................................................................................72. Un fonctionnement en réseau ..........................................................................................................8

Au niveau des professionnels ................................................................................................................8Au niveau des usagers...........................................................................................................................8Répondre aux problématiques du handicap ..........................................................................................8

II. Les obstacles à la formation et à l’emploi que rencontrent les PSH sur la région du grandCasablanca....................................................................................................................................................9

1. Le Cadre National.............................................................................................................................92. Le cadre Local (Région de CASABLANCA).....................................................................................9

III. LE PARCOURS D’INSERTION : REFLECHIR GLOBALEMENT ET AGIR LOCALEMENT.........111. Les parcours d'insertion : « s’ancrer dans la personne »...............................................................112. Une méthodologie qui se veut alternative ......................................................................................113. Le rôle Fondamental de l’écoute à travers l’accueil, le suivi individuel et l’accompagnement ......12

L'accueil................................................................................................................................................12Le suivi individuel dans la recherche d’emploi .....................................................................................13

IV. LA DIMENSION SOCIALE DE L’INCLUSION ...............................................................................141. Accompagner à la création des activités génératrices de revenus pour favoriser l’autonomieéconomique .............................................................................................................................................14

Le premier accueil ...............................................................................................................................15Le deuxième accueil ...........................................................................................................................16La clarification du projet ......................................................................................................................16Les financements de l'activité .............................................................................................................17Le Suivi post-création d’entreprise....................................................................................................18

2. Promouvoir un développement solidaire : Agir sur le tissu local............................................................18Mobiliser les acteurs économiques ........................................................................................................18Mobiliser la société civile : L'engagement bénévole ........................................................................19

V. LE LONG TRAVAIL D’ELABORATION D’UN RÉSEAU SOCIAL..................................................191. La Naissance du réseau régional « Formation / emploi » et son historique : un nouveau mode defonctionnement de l’intervention régionale. .............................................................................................19

La convergence d’acteurs de terrain....................................................................................................19Aborder des situations complexes .......................................................................................................20Établir une logique d’intervention .........................................................................................................20Proposer une réponse pertinente.........................................................................................................20

2. « Il faut travailler ensemble » .........................................................................................................20Nécessité du collectif, incarné en réseau régional...............................................................................20Structurer les étapes ............................................................................................................................21Une lutte contre l’isolement professionnel : Partager les pratiques professionnelles..........................21Échanger les expériences professionnelles.........................................................................................22Le moteur de la pluridisciplinarité : La définition de la population cible ...............................................22

3. Le réseau régional aujourd’hui .......................................................................................................22Un réseau qui a renforcé une démarche de qualité.............................................................................22Perspectives et efficacité : le plan d’action ..........................................................................................22Une méthode reposant sur la recherche de l’efficacité........................................................................23Des missions régionales en appui à l’action des partenaires ..............................................................23Le plan d’action du réseau régional - Les actions réalisables à titre expérimental : ...........................23Information et mutualisation .................................................................................................................24

En guise de conclusion................................................................................................................................25ANNEXE......................................................................................................................................................26Retour sur la méthode d’accompagnement au projet de vie, et sur l’Accompagnement Personnalisé deProjet Professionnel (A3P) ..........................................................................................................................26

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Préambule

Rachida, Samira, Kamal et Farid sont tous des personnes en situation de handicap physique qui ontfréquenté le Programme d’Accompagnement à la Participation Sociale (PAPS) de l’Amicale Marocainedes Handicapés (AMH) pour une formation professionnelle, rechercher un emploi ou créer leur propreactivité. En tout cas, pour sortir de la difficulté dans laquelle une société excluante les a jetés. Et toussont animés d’une volonté farouche pour travailler et s’insérer socialement et physiquement dans lasociété.

Rachida a peut-être trouvé du travail, Samira est toujours à la recherche d'un emploi, elle vient à desentretiens individuel pour faire le point sur sa situation et demander conseil, Kamal, qui a monté sonActivité génératrice de revenus, passe de temps à autre au PAPS et Farid est en train de « reconstruireson avenir professionnel », lui qui vient de finir sa formation professionnelle. Autant d'itinéraires depersonnes qui se sont retrouvées sans emploi dans des histoires bien différentes ; elles affrontent lechômage, avec ses conséquences : difficultés financières quotidiennes, absence de rapports sociaux,manque de reconnaissance, etc. Elles ont trouvé au PAPS et, c'est leur témoignage, un lieu et un collectifd'accueil où leur parole semble compter.

Au PAPS, on rencontre aussi Mr LAHSSEN, Mr MAHFOUD, Melle ATIKA, Mr RABII, Mme NADIA, MrABDELOUAHED..., tous professionnels, engagés au sein de l’AMH, qui accompagnent des personnes ensituation de handicap (PSH) dans leurs projets de vie. Leur rôle : écouter, comprendre et à partir de cetteattention à l'autre, être mieux à même de les aider. Ces actes d'accompagnement sont une ouverture àd'autres réalités, ils témoignent d'un intérêt à d'autres mondes, mais aussi pour certainsaccompagnateurs, ces rencontres révèlent que « ceux que l'on accompagne, auraient pu être nous ». Il ya, affirment-ils, une sorte d'interchangeabilité entre les êtres. Il y a aussi, pour tous, le sentiment quel'exclusion n'est plus acceptable.

Au fil des mois, il y une équipe de permanents interprofessionnelle issue de tissu associatif et organismespublic qui s'est peu à peu constituée en réseau régional Formation/Emploi sur le grand Casablanca quipermet de jouer sur l'offre de la formation professionnelle et d'emploi en même temps que sur lapréparation de publics exclus du travail à un retour vers l'activité. Ceci en étant au plus près d'eux, par lebiais de leurs lieux d'accueil ouvert à tous, d'un accompagnement très souvent personnalisé et porté versla découverte des autres.

L’expérience menée par le PAPS a permis de décloisonner le personnel et le professionnel, l'économiqueet le social. Il s'agit de créer de nouveaux collectifs informels où se côtoient des personnes handicapéesou non handicapées, chômeurs et non chômeurs dans une autre hypothèse de développement et pourd'autres politiques d'insertion. Utopie ? Peut-être. En tout cas, c'est ce que tentent de faire avec créati-vité, tous les jours, les deux permanents de l’insertion professionnelle et les dix autres professionnelsengagés dans l'association auprès de 6000 personnes accueillies, en moyenne, tous les ans.

L'association AMH est partie de ce constat : la mise à l'écart du travail des PSH entraîne un sentimentd'exclusion sociale, d'inutilité, une crise d'identité et la perte d'un tissu relationnel. Et ce d'autant plusfortement que la société contraint de plus en plus à l'individualisation. Dans ce contexte, la lutte contrel'exclusion ne peut se satisfaire de mettre en œuvre des outils et des dispositifs d'insertion ; ils doivents'articuler avec un travail qui prenne en compte la personne dans sa globalité. Car l'enjeu est de taille :aujourd'hui, plus qu'à d'autres périodes est reconnu celui ou celle qui a un travail. Plus que jamais estdonc rendu nécessaire d’assurer un accompagnement personnalisé afin que celui qui est en marge dusystème puisse retrouver une identité qui passe par la réappropriation de ses expériences.

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Introduction

L’accompagnement des personnes en situation de handicap (PSH) vers la formation et/oul’emploi nécessite une expertise, et c’est pour prendre en compte ce besoin que l’AMH enpartenariat avec HI a développé dans le cadre de Programme d’Accompagnement à laParticipation Sociale (PAPS) depuis 2008 des prestations dites «Accompagnement au projet devie » ou encore l’Accompagnement Personnalisé de Projet Professionnel.

Cette offre de prestation vient en articulation avec celle des institutions marocaines, l’OFPPTet l’ANAPEC, et des structures médico-sociales spécialisées dans le champ du handicap quidoivent parfois faire appel à des compétences externes dans le cadre de l’accompagnement deparcours d’insertion des PSH de plus en plus complexes.

Un premier forum Handi – Formation/Emploi a organisé en mai 2009, ayant pour objectifd’aborder la problématique de la formation et de l’emploi des PSH ainsi que l’importance dupartenariat régional et sa complémentarité avec les moyens engagés dans le cadre desactions du PAPS. La démarche de travail partenarial menée à travers le PAPS s’est par lasuite consolidée à travers la mise en place du réseau régional Formation/Emploi qui s’est réuniune fois par mois durant huit mois en 2010 autour de plusieurs thématiques pour favoriserl’accès à la formation et l’emploi des personnes en situation d’exclusion et de handicap.

L’ensemble des travaux du réseau régional ont été synthétisé lors du forum régional de 25novembre 2010, qui réunissait représentants de patronat, des services publics de l’emploi,structures d’insertion et opérateurs. Cet évènement a également été l’occasion d’aborder lefonctionnement de l’accompagnement personnalisé de projet professionnel, leur apport dans leparcours, et les collaborations mises en œuvre sur la région du grand Casablanca.

Ce document retrace l’expérience de PAPS sur le grand Casablanca, présentant des témoignages et uneméthode qui ouvrent des brèches entre les sphères privée, professionnelle et publique. L'ensembleillustre une démarche possible qui devra évidemment s'adapter au contexte local, si on cherche à la «dupliquer » sur d'autres régions pour une société plus solidaire où la lutte contre l'exclusion n'oublie pasla personne.

Au-delà de la synthèse des interventions, débats et les recommandations issues des travauxdes ateliers des forums, ce document de capitalisation entend compléter les connaissances dechacun, donner quelques repères pour mieux identifier le processus par lequel cheminel’accompagnement personnalisé de projet professionnel des PSH et améliorer les conditionsde leur mobilisation.

Nous tenons à adresser nos vives et sincères remerciement à tous les acteurs et les partenaires,et plus largement ceux de réseau régional Formation/Emploi qui contribuent, par leur savoir-faireet leur dévouement, à l’inclusion des personnes en difficultés sociales dont les PSH.

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I. LE PAPS, UN DISPOSITIF D’ACTION SOCIALE DE PROXIMITÉ AU SERVICE DES

USAGERS ET DES PARTENAIRES

La mise en place et le développement du Programme d’Accompagnement à la ParticipationSociale (PAPS) est l’un des résultats majeurs du projet « Accompagnement au projet de vie despersonnes en situation de Handicap au Maroc », mis en œuvre par Handicap International etl’Amicale Marocaine des Handicapés (AMH) de 2008 à 2011.

Le PAPS a pour finalité la contribution à la réalisation des projets de vie des PSH dans lesdomaines de (scolarisation, formation, emploi, et accès aux activités sportives et culturelles…),et ce par divers moyens :

Développer des prestations diversifiées et de qualité sur tout le territoire régional etnational.

Garantir un accompagnement inclusif adapté favorisant le maintien ou la restaurationde leurs liens sociaux

Développer une politique régionale avec les différents partenaires pour apporter auxPSH une réponse adaptée à leurs attentes et besoins

Faciliter l’accès au PSH à l’ensemble des services offerts par la collectivité

1. Les missions principales du PAPS

L’accueil, l’information, l’orientation et le conseil des PSH, leur famille, au sujet desdispositifs, des aides en place avec le souci de répondre à leurs besoins, de faciliter lesdémarches et de fédérer les acteurs locaux.

L’évaluation des besoins, l’élaboration des projets de vie. Le PAPS mobilisel’ensemble des partenaires sur les problématiques de handicap par le biais de groupesde travail et de réflexion. Il participe aux politiques de développement local en directiondes PSH.

Il possède également un rôle d’animateur et de coordination dans les dispositifsexpérimentaux sur le volet de la scolarité, formation professionnelle, l’emploi…. Ilorganise des formations dans un cadre de renforcement des compétences desprofessionnels et peut intervenir dans la mise en place de groupes de parole oul’assurance d’un soutien psychologique.

L’accompagnement et le suivi des projets de vie des PSH dans divers domaines ainsique la coordination des intervenants extérieurs.

Rassembler questionnements, compétences et moyens. Le PAPS est conçu commeun dispositif d’action sociale de proximité dédié en priorité aux PSH et assure lesfonctions d’un « guichet unique ». À ce titre, le PAPS garantit donc un accueilpersonnalisé gratuit et confidentiel quelle que soit l’origine de la demande, que celle-ciémane de la personne en situation de handicap elle-même, de sa famille, des servicessociaux, d’une structure médico-sociale ou hospitalière.

Le PAPS se trouve dans les locaux du siège de l’AMH. Ses partenaires comprennent leMinistère du développement sociale de la famille et de la solidarité, les Divisions d’ActionSociales les Services Sanitaires et sociaux, la Caisse Nationale de la Sécurité Sociale (CNSS),l’Office de la Formation Professionnelle et de la Promotion du Travail (OFPPT), l’AgenceNationale de Promotion de l’Emploi et des Compétences (ANPEC), l’Agence de Développement

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Social (ADS), la Confédération Générale des Entreprises du Maroc (CGEM), l’AcadémieRégionale de l’Education et la Formation (ARE), le Centre de Formation des Instituteurs (CFI),les associations des PSH et associations de lute contre l’exclusion…

2. Un fonctionnement en réseau

Au niveau des professionnels

La concertation des acteurs constitue le maillon indispensable d’une politique globale dehandicap : le PAPS utilise les compétences de spécialistes (travailleurs sociaux, enseignants,formateurs, médecins, infirmiers, psychologues, ergothérapeutes, kinésithérapeutes,...) dansdivers domaines afin de mieux s’adapter aux demandes des usagers.

Par exemple, dans un contexte de type de scolarisation, l’agent chargé d’intégration scolaire duPAPS peut agir aussi bien dans un cadre informatif, d’évaluation, d’orientation quel’accompagnement de projet de vie de la personne en situation de handicap. Ainsi, des famillesconfrontées à l’handicap de leur enfant, peuvent obtenir d’un médecin spécialisé desinformations sur la pathologie, son évolution et sur les comportements à adopter lorsqu’il y adétresse psychologique.

Mais le chargé d’intégration scolaire peut également, avec la collaboration d’un enseignant outout autre intervenant de l’éducation nationale, organiser une inclusion progressive de l’enfant,afin de répondre spécifiquement aux difficultés pratiques liées à sa déficience. Enfin, le chargéd’intégration scolaire avec l’aide d’un médecin ou psychologue peut orienter les usagers versdes structures spécialisées, le PAPS se met au service de ses usagers dans un contexted’étayage.

Cette démarche est aussi pratiquée dans les domaines de la formation et l’emploi, et ce voletd’action du PAPS est l’objet ce document de capitalisation.

Au niveau des usagers

Le fonctionnement du PAPS est conçu pour apporter des réponses dans des domaines aussihétérogènes : scolarité, formation professionnelle, emploi, aides techniques, financières,médicales et juridiques...

Le PAPS a également pour vocation d’assurer une meilleure coordination des interventionsdans le cadre de l’accompagnement de projet de vie. Par son intermédiaire, il est possible demettre l’usager en relation avec un centre de formation, un employeur, une école, un médecin,un hôpital ou bien une autre association spécialisée dans la déficience de l’usager, afin decontribuer à une meilleure autonomie de la personne.

Répondre aux problématiques du handicap

Le PAPS est ouvert à l’ensemble des personnes concernées par le handicap. Son objet estpluriel : accueil, écoute, information, évaluation, orientation vers le(s) service(s) adéquat(s)selon les besoins d’aide ainsi que l’accompagnement et la participation à la réalisation deprojets de vie, le PAPS permet aux PSH d’accéder à l’ensemble de leurs droits, à obtenir desréponses concrètes et de proximité adaptées a leur situation. Sur le Grand Casablanca, lePAPS est au service de plus 18 000 PSH, dont la plupart ont des déficiences physiques.

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II. LES OBSTACLES À LA FORMATION ET À L ’EMPLOI QUE RENCONTRENT LES

PSH SUR LA RÉGION DU GRAND CASABLANCA.

1. Le Cadre National

Le Maroc compte 1.530.000 de PSH, soit 5,12 % de l'ensemble de la population, selonl’enquête nationale sur le handicap réalisée par le secrétariat d'État chargé de la Famille, del'Enfance et des Personnes handicapées avec l'assistance technique du consortium françaisCredes/Handicap international, dans le cadre d'un financement de l'Union européenne en2004.

Seuls 12 % des PSH sont affiliés à la Caisse nationale de Sécurité sociale, à une assurance ouà une mutuelle. C'est un constat alarmant. Seuls 11 % déclarent que leur assurance couvre latotalité de leurs frais.

S'agissant de la scolarisation, au moment de l'enquête, 32 % seulement des enfantshandicapés entre 4 et 15 ans vont à l'école, soit un taux de scolarisation trois fois inférieur àcelui des enfants non atteints par un handicap. 29 % des PSH de plus de 15 ans, ont pubénéficier d'une scolarité.

Dans le domaine de l'emploi, on constate que seulement 10,1 % des PSH sont des actifsoccupés. Dans les tranches d'âges de 15 à 60 ans, ce taux atteint 12,2 %. Les chômeursreprésentent 13 % de l'ensemble de la population en situation de handicap de la tranche 15-60ans. 32,7 % des handicapés ne peuvent pas travailler pour des raisons médicales.

L'enquête révèle aussi que nombreuses sont les régions du Maroc qui sont peu couvertes parle tissu associatif. Les résultats de l'enquête ont montré que la majorité des PSH interrogéessont à la recherche d'autonomie et d'intégration.

2. Le cadre Local (Région de CASABLANCA)

Une identification des obstacles à l’insertion des PSH a été menée par les professionnels duProgramme d’Accompagnement à la Participation Sociale (PAPS) de l’AMH, au travers unsondage auprès de 350 personnes adhérentes de l’AMH âgées de 17 à 30 ans. Ce travailconduit en juin 2008 a permis de mieux cerner les difficultés auxquelles les PSH sontconfrontées et d’apporter, étape par étape, des solutions plus adaptées de manière à amplifierl’accès à la formation et l’emploi de ce public.

Si le handicap lui-même accroît le risque d’éloignement du marché du travail et le dispositif de laformation, d’autres obstacles, parfois liés aux handicaps augmente les difficultés pour retrouverune formation ou un emploi.

Les nombreux obstacles à surmonter pour que les PSH accèdent à la formation oul’emploi

L’enquête menée livre une analyse qui permet d’identifier divers obstacles majeurs à l’insertion.Les obstacles répondent à la typologie suivante :

Les obstacles d’ordre physique ou physiologique : aptitudes physiques réduites,âge, médicalisation lourde ou autre dépendance,

Les obstacles liés à la qualification : illettrisme, niveau de formation insuffisant,expérience professionnelle insuffisante. Par exemple, 88% des personnesinterrogées ont un niveau inférieur au baccalauréat,

Les obstacles d’ordre psychologique ou psychosocial : problèmes d’ordrepsychologique, difficulté à entreprendre des démarches, manque de confiance en soi,

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manque d’autonomie, difficulté d’expression ou de communication, problèmesd’apparence, méconnaissance de ses limites et aptitudes physiques, manque dereconnaissance sociale/défaut d’appartenance à un groupe, défaut de repères dansle temps ou dans l’espace,

Les obstacles d’ordre social ou économique : mobilité géographique faible ounulle, ressources financières insuffisantes, absence de moyens de transport,problèmes familiaux, de logement, isolement géographique, environnementpathogène, problème de garde d’enfants,

Les obstacles liés à l’orientation ou au projet professionnel : pas de stratégieprofessionnelle stable, projet professionnel irréaliste, absence de projetprofessionnel, faible valeur accordée à la formation et au travail, projet de vieexcluant un projet de formation ou une activité salariée.

L’obstacle le plus fréquent est l’aptitude physique réduite suivie par la faiblesse du niveau deformation. Les obstacles d’ordre psychologique sont fréquemment cités, certains devant êtretraités en priorité pour ne pas « bloquer » l’insertion.

Dans certains cas, les obstacles sont repérés comme « majeurs ». C’est surtout le cas defausses représentations qui constituent des obstacles d’ordre social :

S’agissant de l’entreprise : Le but premier étant, selon son secteur d’activité, soit d’offrirdes services de qualité, soit de faire de l’argent afin d’assurer sa continuité, l’employeurn’embaucherait pas une personne qui selon lui pourrait l’empêcher de réaliser cesobjectifs.

Les personnes en situation de handicap : Sommairement, la personne voit le marché dutravail comme étant limité et fermé aux PSH. Au travail, elle croit qu’elle devra fournirplus d’effort pour démontrer ses compétences et devra se contenter d’un salaireminimum.

Les employeurs : En quelques mots, l’employeur perçoit la PSH comme moinsproductive, demandant plus de supervisions et d’assistance.

Les PSH cumulent donc les handicaps face à l’emploi et de ce fait ils constituent un public fragilisé.Leur handicap peut constituer, en fonction de sa gravité et selon le métier recherché, un réelobstacle vers l’insertion professionnelle. Nous avons constaté également qu’ils mettent, enmoyenne, plus de temps à trouver une formation ou un emploi que le tout public.

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III. LE PARCOURS D’INSERTION : REFLECHIR GLOBALEMENT ETAGIR LOCALEMENT

1. Les parcours d'insertion : « s’ancrer dans la personne »

Le PAPS ne désemplit guère. Tous les jours, des PSH à la recherche d’une formationprofessionnelle ou un emploi passent, viennent s'inscrire, participent à des ateliers, ont unrendez-vous avec tel ou tel permanent de PAPS pour un entretien individuel. On peut aussi yvenir, après une inscription gratuite, qui reste obligatoire pour la constitution du dossieradministratif, pour parler avec des amis, reprendre son CV, faire une recherche d'emploi sur leNet, sans crier gare. Le PAPS est avant tout un lieu d'accueil et de contact.

C'est aussi un espace où cinq cents personnes en moyenne sont suivies tous les ans pour leurrecherche d'emploi. C'est dans cette atmosphère, volontairement chaleureuse et noncontraignante, que le travail d'accompagnement des PSH vers l'emploi se déroule. Un alliagesubtil entre la nécessaire spontanéité de l'accueil et une rigueur méthodologique qui ne s'affichepas d'emblée.

2. Une méthodologie qui se veut alternative

Pour qu'un demandeur d'emploi « devienne acteur de son retour vers l’activité », le PAPS aélaboré, peu à peu, des parcours d'insertion qui prennent en compte la personne dans sonenvironnement personnel, économique, social dans une démarche progressive structuréeautour de l'écoute.

Cette dernière se traduit par un accueil, un suivi et un accompagnement, fondés tour à tour surune écoute individuelle qui valorise la personne dans sa globalité, des allers-retours entre untravail personnel et collectif pour permettre d'aller à la découverte de soi, en insérant mieuxainsi le projet professionnel dans un projet de vie. Tout en intégrant constamment ce travail deréinsertion dans sa dimension sociale.

Pourtant, les responsables de PAPS le savent, la tâche est gigantesque et leur travail, s'il estoriginal, demeure nécessairement partiel. Mais il peut faire tache d'huile. « Nous ne pouvonsrépondre que très partiellement à la question de la formation et l'emploi, témoigne MrMAHFOUD, un des permanents de PAPS. Ce problème auquel nous nous confrontons tous lesjours relève d'une situation économique plus générale et les réponses sont aussi d'ordregénéral ».

Mais sur un plan très concret, comment permettre à ceux qui n'ont plus confiance en eux-mêmes de retrouver un emploi, comment les soutenir et comment mettre en œuvre desdémarches innovantes sur un plan local pour approcher d'une autre manière la recherched'emploi, par choix éthique et presque politique, mais aussi pour être plus efficaces ? « Ici,poursuit Mohamed LAAZRI secrétaire général de l’AMH, une des alternatives que nousproposons aux demandeurs d'emploi se trouve dans le projet de vie que chacun peut bâtir ».

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3. Le rôle Fondamental de l’écoute à travers l’accueil, le suivi individuel et l’accompagnement

L'accueil

Aujourd'hui, Melle ATIKA, responsable de l’insertion professionnelle au PAPS, raconte quedemain, elle recevra Rachida, une jeune femme qui vient régulièrement au PAPS pour sesrecherches d'emploi. Inscrite depuis quelque mois, Rachida doit venir rediscuter desorientations qu'elle doit prendre pour trouver un emploi et faire un point sur son bilansocioprofessionnel. Elle connaît bien la situation de cette jeune femme. Elle l'a rencontréplusieurs fois.

C'est ainsi que travaille Melle ATIKA. Tous les jours, elle reçoit, souvent, entre quatre et sixpersonnes et consacre à chacune d'entre elles entre une heure et une heure trente. Au départ,la plupart des PSH au chômage, sont envoyés par des assistantes sociales, l’ANAPEC ouencore informés par les plaquettes de PAPS ou le bouche à oreille... Les personnes qui seprésentent ici viennent parce qu'elles recherchent une formation qualifiante ou un travail.

Pourtant, « il n’est pas rare, souligne le responsable de l'accueil, que durant ce premier contact,l'on parle peu d'emploi. C'est bien souvent la totalité de la personne qui s'exprime. On découvredes problèmes de santé, de logement ou des problèmes alimentaires. Parmi les PSH auchômage que je vois, certains ne mangent pas à leur faim et ne peuvent pas se soigner ».

Une démarche progressive

Dans la plupart des cas, les personnes accueillies ont été longtemps éloignées du marché dutravail, bon nombre d'entre elles ne sont pas «employables» immédiatement, «elles n'ont plusconfiance dans leur qualification», commente la responsable de l’insertion professionnelle. Pourrépondre à cette situation, le PAPS propose une démarche progressive de retour vers le travail,qui passe d'abord par une période de «préparation à l'emploi ». Un temps conçu comme uneécoute et un accompagnement.

Le PAPS propose cette modalité pour que les personnes puissent sortir de leur isolement : «nous essayons de les aider à passer un cap difficile, précise un professionnel. Cela passe parl'écoute ; les personnes en situation de handicap à la recherche d’emploi n'ont pas souventl'occasion de parler. Avec nous, ils peuvent le faire».

A l'issue de la première rencontre avec Melle ATIKA ou Mr MAHFOUD, un autre RDV est doncfixé pour que la personne ne se retrouve pas dans une situation d’attente : « nous ne laissonsjamais partir quelqu’un sans objectifs », explique t-ils. C'est une règle de base. Généralement,un mois après, le professionnel rencontrera pour le deuxième rendez-vous le demandeurd'emploi. Entre temps, ce dernier aura été orienté soit vers une formation ou la créationd'activité, si tel est son projet, soit vers un suivi individuel, soit autre solution, vers unaccompagnement personnalisé que les responsables de PAPS conseillent aux personnes lesplus en difficulté.

Pour les demandeurs d'emploi et pour l'organisation générale de leur accompagnement, leresponsable de l’insertion professionnelle va constituer le « réfèrent » ; Melle ATIKA sera aussil'interlocuteur privilégié auprès des partenaires de la région. « Ensuite, nous faisons le pointrégulièrement, bien souvent à la demande des personnes elles-mêmes », dit-elle. C'est un pro-cessus de longue haleine qui commence entre le PAPS et les personnes à la recherche d'unemploi.

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Une approche globale de la personne : des solutions multiples

L'écoute signifie aussi entendre l'ensemble des difficultés auxquelles est confronté unepersonne handicapée au chômage, tant dans sa dimension sociale qu'économique. Lesréponses que fournit le PAPS peuvent revêtir de multiples formes : « entre autres, témoignentles responsables de l’insertion professionnelle, nous faisons souvent appel aux servicesd'autres structures de la région du grand Casablanca, spécialisées, par exemple dans la formation,la réinsertion sociale, le soutien psychologique et psychiatrique ».

Le partenariat est de règle pour aborder les parcours de réinsertion des PSH et des chômeursen générale. « Là encore, disent les responsables, nous essayons d'avoir une approcheglobale de la personne, en essayant de répondre le plus possible à la réalité de la situation de ceschômeurs en mobilisant les dispositifs et les acteurs ».

Le suivi individuel dans la recherche d’emploi

Proposer des méthodes de recherche d'emploi et de recrutement innovantes

Entre les deux rendez-vous avec le responsable de l'accueil, le suivi individuel va prendre laforme de rencontres hebdomadaires avec un permanent de PAPS et un bénévole, la personneaccueillie devra faire un bilan de compétences et définir des objectifs pour s'orienter vers un «parcours d'insertion ». Son contour aura pu être précisé avec les assistantes sociales ou toutautre partenaire local avec lequel le PAPS est en contact permanent.

Techniquement, le bilan de compétences dure un mois, il est classiquement organisé autourd'entretiens individuels de bilan et d'objectifs en partenariat avec l’OFPPT et l’ANAPEC selon lademande.

Toutefois, pour mener à bien ce suivi, le PAPS fait en sorte de connaître l'ensemble descompétences des personnes, celles qui n'apparaissent souvent pas dans leur curriculumvitae. « II faut fouiller avec eux dans leur mémoire et faire preuve d'imagination, explique unprofessionnel du PAPS. Par exemple, même si ce n'était pas son métier auparavant, unefemme qui a élevé des enfants pourra très bien postuler à un emploi d'assistante maternelle. Unepersonne qui a vécu à la campagne pourra s'occuper des espaces verts. Ou encore, quelqu'un quia fait des tas de petits boulots pourra très bien s'adapter à un travail de gardien ».

Dans cette perspective, le PAPS peut envoyer les demandeurs d'emploi dans une entreprise faireune session pratique où des qualités de polyvalence professionnelle du demandeur d'emploiseront sollicitées. Ces entretiens de bilan de compétences, demandent que l'on « sache tirerla substantifique moelle de personnes qui souvent pensent qu'elles ne savent rien et qu'elles nesont rien», conclue le secrétaire générale de l’AMH.

Une fois cette étape passée, la personne demandeur d'emploi rejoind ra des ateliers de groupe,elle continuera cependant à avoir des rendez-vous hebdomadaires avec un accompagnateurpermanent, à pouvoir demander des aides concrètes pour écrire une lettre de motivation, enapprenant à écrire des projets en termes professionnels, etc. Le travail de suivi individuel se poursuit,s'adaptant aux demandes multiformes des demandeurs d'emploi.

Concrètement, tous les quinze jours, en moyenne, le demandeur d'emploi rencontre undes deux accompagnateurs chargés de l’insertion professionnelle. Le rythme peuts'accélérer, si une nécessité impérieuse s'en fait sentir, « en cas d'extrême détresse ou dedémarche matérielle à faire rapidement ». Le temps passé, lors de ces rencontres, ne se comptepas, « le rendez-vous se prolonge souvent au-delà d'une heure ».

Bien souvent le trimestre ne suffit pas et les rencontres se poursuivent pendant un an. « C'est

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généralement par une relation dans la durée que les problèmes profonds, et non pas ceuxaffichés, se laissent découvrir », confie le permanent. La règle étant, toutefois, quel'accompagnement individuel ne dure pas plus d'une année.

Des bilans de compétences qui allient démarche de groupe et individuelle

Le suivi individuel s'est enrichi, à la fin de mois de mai 2011, d’un outil d’évaluation et de bilande compétence informatisé confectionné par les professionnels de réseau régional, lors desséminaires animés par le chef de projet HI. Cet outil est adapté à tous publics en situationd’exclusion, c’est une démarche d’aide à la décision pour les professionnels.

Le rôle des accompagnateurs sociaux.

Pour l'accompagnateur, lors de ces rencontres, il faut savoir écouter, apprendre peu à peu àfaire attention à l'autre, être en mesure d'entendre ce qui se dit et se répète. Des mots, descomportements peuvent révéler des motifs enfouis et fournir, peut-être éclairer mieux les causesdes difficultés présentes ; cette démarche doit permettre d'aider la personne accompagnée àretrouver une cohérence personnelle et à affronter de manière plus structurée le retour àl'emploi et l'activité professionnelle.

Mais comment intervenir pour l'accompagnateur, sans pour autant diriger, trop assister etempêcher l'expression de l'autre, signe essentiel de l'acquisition de l'autonomie ? « à tropvouloir aider, témoigne un permanent, on peut faire à la place. Il faut éviter d'introduire ou delaisser venir trop de rapports de dépendance. »

Ce souci, on le retrouve dans les propos de Mohamed EL KHADIRI, président de l'associationAMH, membre fondateur de l’association et qui accueille aussi les usagers de PAPS : « s'ily a trop de dépendance, la relation qui s'instaure entre les accompagnateurs et la personneaccompagnée peut durer, s'éterniser ». Au risque de rendre caduque le travail entreprisd'autonomisation. « Il nous est arrivé, poursuit le président de l’AMH, de mettre fin à unerelation d'écoute, d'un commun accord avec les accompagnés en les orientant vers un autreaccompagnement plus circonscrit, plus technique, par exemple, autour d'un projet de créationd'activité. »

IV. LA DIMENSION SOCIALE DE L’INCLUSION

1. Accompagner à la création des activités génératrices de revenus pour favoriser l’autonomieéconomique

Que ce soit pour Farid, Kamal, Rachida, créateurs d'activité, qui ont fréquenté oufréquentent encore le service d’insertion professionnel de PAPS, tous tombent d'accord, «ici, pour créer son entreprise, l'on ne se sent vraiment pas seul ». Il y a, dans le service unequalité d’écoute, un soutien et un accompagnement, explique Mustapha LAGHAT, responsablede l’ANAPEC partenaire de PAPS dans la mise en place des activités génératrices de revenus(AGRs).

C'est sur cette toile de fond que se déroulent l'accueil et le suivi des créateurs d’auto emploi etd'entreprise. Consultations personnalisées, élaboration personnelle et formation en groupefondent l'accompagnement des porteurs de projet.

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Le secteur création d'activité est le deuxième volet important du travail d'accompagnementqu'effectué le PAPS depuis 2010. Mis en place un an après la structuration de service d’insertionprofessionnelle de PAPS, la démarche de soutien à la création des AGRs et d'entreprise s'estpeu à peu enrichie, modifiée et professionnalisée avec le soutien de l’ONG EspagnoleINCORPORA1 et l’implication de l’ANAPEC.

Elle n’est pas dissociable de la recherche d'emploi : les passerelles sont nombreuses entre les deuxapproches, un créateur d'entreprise peut être à la fois en groupe de recherche d'emploi et enparcours de création de sa propre activité. « Tout est possible, souligne la responsabled’insertion professionnelle, notamment l'abandon de projet pour faire autre chose ».

Le secteur création d'activité de PAPS a pris depuis deux ans une importance considérable,parce que de plus en plus des PSH et chômeurs de longue durée, se sachant mises à l'écartdu marché du travail, n'ont plus le choix et s'orientent vers la création de leur propre emploi. Enraison, également d'une crédibilité confirmée « d'expert » et de reconnaissance du travail globalaccompli en direction des personnes en difficulté, auprès des partenaires locaux, quels qu'ilssoient (collectivités locales, associations de lutte contre l'exclusion, entreprises, etc.).

En 2009, 150 personnes ont déposé une demande de création d’auto emploi au près deservice d’insertion professionnelle de PAPS. Un afflux important, qui confirme lesaugmentations des années précédentes. Cette croissance des PSH chômeurs créateursd'activité survient dans un contexte de plus en plus difficile, un marché moins favorableencore qu'il y a quelques années avec la crise financière mondiale « sans compter, s'insurge lesresponsable de micro crédit, que les créateurs d'activité sont de plus en plus confrontés à desdifficultés extérieures qui les empêchent d'être dynamiques, par exemple, les banques imposentdes conditions inaccessibles pour les PSH démunis. »

Pour les responsables de PAPS, cette évolution est préoccupante : « il y a, commente lesecrétaire général de l’AMH, du côté des médias et de la presse, un bourrage de crâne sur lacréation d'entreprise ; bien souvent les journalistes et les responsable de la micro fiance ne mon-trent que l'aspect idyllique de cette démarche ; il n'est pas rare, poursuit le secrétaire général, quele jour suivant une émission de télévision consacrée à ce thème, nous ayons un afflux dedemandes de rendez-vous... En même temps, que la presse et les médias rendent compte deréussites dans ce domaine, il faudrait rappeler que tout le monde ne peut pas accéder à lacréation d'activité professionnelle. »

Le premier accueil

Le porteur de projet AGRs ou demandeurs d'emploi, le PAPS reçoit toutes les personnes de lamême manière. Lors du premier accueil, l’agent d’insertion professionnelle essaie de percevoirquelles sont les motivations de la personne, de sentir s'il y a opportunité ou non de s'atteler à unprojet de création d'activité. Mais, le but n'est pas de valider l'étude du projet. Le travail del'accueillant consiste à discerner ce qui est envisageable et ne l'est pas, particulièrement enprenant en compte l'entourage familial, le coût du logement, l'endettement et vérifier ainsi quela création d'activité ne pèsera pas trop lourd pour les proches...

Il s'agit de percevoir si ce projet est compatible avec la vie d'une personne et la nature de sadéficience, qui parfois, voire souvent, est aux limites d'elle-même parce qu'assaillie par lesdifficultés matérielles. « Il faut apprécier la situation familiale et sociale et médicale du créateur.Aucune activité ne doit démarrer avec un handicap humain et matériel trop lourd », commente lesresponsables de l’insertion professionnelles de PAPS.

1INCORPORA : une ONG Espagnole qui s’est spécialisée dans l’insertion professionnelle en contribuant au financement de 5

postes d’agents d’insertion socioprofessionnelle aux associations membre de réseau régional.

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Le deuxième accueil

Le porteur de projet va être reçu par les responsables de PAPS au service d’insertionprofessionnelle. Pour les responsables, « un des rôles essentiels que nous avons ici est depousser les porteurs de projets à bien se confronter à la réalité, tout en saisissant cette part de rêvequi les anime, parce qu'elle donne de l'énergie pour donner naissance à la création d'activité ».C'est dans cette optique que le service d’insertion professionnelle met en œuvrel'accompagnement. Pour le porteur de projet, l'itinéraire proposé par le PAPS de mise aujour de la création d'activité, peut prendre huit mois, voire plus.

La moyenne, en général est de six mois. Le porteur de projet est alors orienté vers des acteurscomme l’ANAPEC : les premiers rendez-vous sont consacrés à une meilleure définition duprojet. Cette étape peut durer un mois, les rencontres entre le porteur de projet et le conseillésont, alors, hebdomadaires. À ce moment-là, est de donner les moyens aux personnesaccueillies de comprendre si elles arriveront on non à créer leur activité.

« En fait précise, le conseillé de l’ANAPEC, dans ce cadre nous pouvons discerner grosso modoquatre types de créateurs d’activité ; il y a les rêveurs, ils veulent créer une entreprise pour uneentreprise; une deuxième catégorie, ceux qui, incités par les services sociaux et dispositifs à venircréer leur activité, retourneront rapidement vers une recherche d'emploi ; une troisième, desjeunes qui ont du mal à s'insérer, qui ont des idées, de l'emballement et une certaineinexpérience, mais pas de dettes, et pour finir des personnes qui ont une bonne expérienceprofessionnelle, et pas de gros endettement. Ces derniers, quelles que soient leurs capacitésfinancières, ont les moyens véritablement de parvenir à créer leur projet».

Au-delà de ces catégories, n'y a-t-il pas de bonnes surprises ? « On peut se tromper, estime leconseillé, parfois les compétences professionnelles ne sont pas, en apparence au rendez-vous, il ya des qualités humaines que l'on ne décèle pas nécessairement bien, comme un certain savoir-faire dû à l'âge, le bagout, etc. « Des choses qui m'ont surpris et que je n’avais pas bien estimées».

Toutefois, si l'on veut devenir un créateur d'entreprise (AGRs), il faut posséder trois grandescompétences : un savoir-faire technique dans le domaine choisi, savoir vendre et savoirgérer. « Par exemple, pour cette dernière disposition, poursuit le conseillé, il faut savoir cerner lesproblèmes financiers, etc. Même parmi les personnes les plus compétentes, il faut apprendre à sefixer des buts. On trouve rarement les trois qualités en même temps, mais on peut les acquérir.Et c'est notre travail de conseiller à l’ANAPEC que d'enseigner et faire entendre ces nécessairesapprentissages pour réussir ».

La clarification du projet

Après quelques rencontres avec le responsable insertion professionnelle de PAPS et le conseilléde l’ANAPEC lorsque le projet se clarifie et devient plus certain, un travail de soutienadministratif est engagé : les conseillers étudient avec le porteur de projet les financiers etadministratifs tout en l'incitant à constituer lui-même les dossiers. Autre aspect développé aucours de ces premiers rendez-vous : comment le créateur d'activité peut-il conjuguer sescapacités et incapacités liées aussi à sa déficience physique avec le démarrage de la créationd'activité.

Une manière pour le PAPS et l’ANAPEC d'articuler sans cesse la capacité à l'initiativeéconomique avec l'accès aux droits, la connaissance de l'environnement social et la capacité dese situer dans une perspective fondée sur un nécessaire croisement entre l'économique et lesocial et de bâtir ainsi une pédagogie.

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« Pourtant, dans ce cadre, nous sentons bien, raconte le responsable de PAPS, que lehandicap peut être à la fois un f re in et un moteur pour la créat ion d ’act iv i té ». Unfrein, lorsque, par exemple, une personne en charge de famille, a derrière elle plusieurs années depetits boulots ou une petite « prestation sociale », elle envisage, en général, difficilement deréellement créer son activité. Pour quelles raisons ?

Tout simplement parce qu'elle prendrait ainsi le risque, une fois son entreprise créée, de faireperdre à sa famille des revenus certes faibles, mais qui malgré tout aident à les maintenir, pourdes revenus beaucoup plus aléatoires. D'autant que certaines activités se pratiquantinformellement, il est plus facile de garder une activité non déclarée complémentaire auxprestations. En ce sens, les revenus précaires sont un frein à la création d'activité.

Inciter à construire pas à pas son activité

Les rendez-vous se font à un rythme mensuel ou bimensuel, mais il n'est pas rare que lesmembres du service d’insertion professionnelle de PAPS répondent aux sollicitationsinformelles des porteurs de projets. Plusieurs étapes structurent la démarched’accompagnement.

L’analyse commerciale qui va d'abord primer et une élude de marché est réalisée par leporteur du projet. « Nous l’orientons, conseillons et essayons d'être le plus proches de lui». Pour cette partie, l'étude de l'implantation de l’act ivité, le contexte commercial a toute sonimportance. « D'ailleurs, il arrive souvent que nous nous rendions dans les lieux avec le porteurde projet », poursuit l’agent d’insertion professionnelle de PAPS. « Autre aspect, nous étudions,la concurrence en général et dans l'environnement immédiat, les prix d'achat et les prix, devente... ». Cette première étape est suivie des trois autres phases : la partie comptable,organisationnelle et technique : comment créer son entreprise ? Quel statut juridique lui donner? etc. D'une manière générale, tout doit être analysé. « On n’a pas le droit d'occulter lesdifférents aspects du projet», conclut le conseillé de l’ANAPEC.

Les passerelles entre la création d'activité et l'accès à l'emploi

L'élan que donne le désir de création d'AGR à une personne en situation de handicap peut êtreutilisé à la recherche d'emploi. Le PAPS à travers son service d’insertion professionnelleencourage les porteurs de projet à continuer leur recherche d'emploi ; il n'est pas rare, qu'ilsparticipent aux groupes collectifs de recherche d'emploi, tout en travaillant leur projet.

Autre aspect positif de cette articulation entre la création d'activité et la recherche d'emploi :l'étude de faisabilité réalisée pour la création de l'AGR demande de la rigueur ; elle constitued'une certaine manière une formation pédagogique à travailler par étape, à acquérir de la régu-larité dans le travail et de la méthode. Cette démarche est accompagnée par les conseillés del’ANAPEC sous forme de modules en groupe et individuel.

Les financements de l'activité

Une fois toutes ces étapes passées et lorsque le porteur de projet a bouclé son projet d’AGR,qu'il connaît le montage juridique de son projet, qu'il a une bonne connaissance de ses droitsdans le cadre de la création d'entreprise, il reste à trouver les financements tant pour mettreen œuvre le projet.

Dans le cadre du projet mené par Handicap International en partenariat avec l’AMH et avecle soutien financier de l’Union Européenne, un fond d’appui a été mis en place qui passe parl’intermédiaire d’une association dans le cadre des appels à projets. Quand toutes lesconditions sont remplies et que les dossiers des porteurs de projet AGRs sont validés par

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l’ANAPEC, les fonds sont octroyés à l’association retenue par le comité de pilotage du projet etune convention est signée avec cette dernière.

C’est ainsi que les agents d’insertion professionnels de PAPS en collaboration avec l’ANAPECet le concours financier de l’Union Européenne ont pu soutenir la création de 30 AGRs endirection des PSH.

Le Suivi post-création d’entreprise

Le suivi des créateurs d’AGRs figure dans les missions que s'est donnée l'association signataire dela convention avec Handicap International dans le cadre des appels à projet; le PAPS parl’intermédiaire de la responsable de l’insertion professionnelle assure l’accompagnement del’association et en cas de difficultés. Dans plusieurs cas l’ANAPEC a proposé un suivi, que ce soitpour comptabilité, la gestion administrative et ou encore pour tous les aspects, commerciaux,juridiques, etc. Cet accompagnement prend la forme de rencontres régulières pour aider lecréateur d'activité à faire face à aux problèmes qu’il rencontre.

Le PAPS essaie de prendre régulièrement des nouvelles par l’intermédiaire de l’association quiaccompagne les bénéficiaires et la plupart du temps, les créateurs d’AGRs sont « contents qu'onles appelle, parce que l'on pense à eux ». En fait, ils sont souvent préoccupés par desproblèmes de marché, comptabilité, etc.

2. Promouvoir un développement solidaire : Agir sur le tissu local

Mobiliser les acteurs économiques

«Nous avons toujours eu deux perspectives, accompagner la personne et inscrire notre travail delutte contre l'exclusion dans une dynamique économique locale », explique le secrétaire généralde l’AMH.

De nombreux éléments dans l'histoire de PAPS témoignent de cette cohérence d'ensemble.D'abord à travers la volonté de mobilisation des entreprises par l’implication de l’AMH dans lacommission de proximité sociale de la CGEM, puis par le biais de réseau associatif et desrencontres sous formes d’ateliers est forum (Formation/Emploi).

C’est ainsi que deux fédérations de textile et de cuire mobilisées par la CGEM ont proposé enmars 2011 au réseau régional le recrutement de 40 personnes dont les PSH.

Autre point d'orgue de l'action de PAPS : l'engagement des services sociaux, comme le prouvele travail des professionnels qui accueillent et suivent des personnes en difficulté et l'implicationdu réseau associatif régional, comme force de proposition et d'action.

Autour de ces grands axes pour une société et une économie plus solidaire, il nous semblelégitime de se poser la question suivante ; les résultats ont-ils toujours été à la mesure desobjectifs ou des espoirs que pouvaient susciter les initiatives prises ? Le bilan est partagé, maisl'idée qui demeure centrale dans la problématique de l'AMH, se poursuit : il n'y pasd'accompagnement sans inciter la société à s'impliquer.

Les engagement de PAPS pourraient avoir valeur d’exemple : ce qui se joue, c’est une autrefaçon de concevoir la création d’emplois et d’activité génératrice de revenus dans undéveloppement plus respectueux des personnes où se côtoient les exigences du marche,l’insertion des PSH depuis longtemps sans travail, grâce à l'exploitation des nouveaux gisements

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d'emplois, de nouveaux concepts d'entreprises et des financements innovants à l'échelle d'unerégion, d'une ville, ou d'un quartier. Dans sa volonté de faire coexister au cœur de son travailtoutes les dimensions d'une économie solidaire, le marché, l'engagement de l'État, le bénévolatet le professionnalisme, le PAPS est un acteur de ce mouvement.

Mobiliser la société civile : L'engagement bénévole

Une des premières préoccupations de l’AMH, dès sa création fut de mobiliser des bénévolespour favoriser l’inclusion des PSH : « c'était un projet un peu utopique, mais c'est ce qui nousintéressait », confie Mohamed LAAZRI, le secrétaire général de l’AMH. Utopique ? Peut-être.Pour les responsables de l'association, dans l'accompagnement, se joue la participation decitoyens à leur ville, à leur quartier, « pour faire vivre la démocratie locale ». Il s'agit aussi d'une« démarche éducative pour tisser une société plus solidaire et c'est une manière de se remettreen cause, de véritablement engager sa personne ».

À l'épreuve du temps, l'accompagnement n'a pas toujours été simple : un certain nombred’accompagnateurs, s'ils ont eu de grandes satisfactions, ont tout de même renoncé àpoursuivre leur travail parce qu'il exige une grande attention à l'autre et beaucoup dedévouement et un professionnalisme.

Il aura fallu dix années pour que le groupe d'accompagnateurs se stabilise, qu'un recrutementde professionnels soit organisé et que des formations à « l'écoute » soient mises en œuvre.L’AMH aurait-elle perdu, ainsi, selon son président « un peu de son utopie » ? N'y a-t-elle pasgagné en efficacité, comme l'atteste l'organisation actuelle de PAPS ? En tous les cas,aujourd'hui, sans le travail de professionnels, l'association n'aurait pas pu mettre en œuvreson travail d'accompagnement et n'aurait pas les mêmes capacités d'accueil.

V. LE LONG TRAVAIL D’ELABORATION D’UN RÉSEAU SOCIAL

1. La Naissance du réseau régional « Formation / emploi » et son historique : un nouveau mode defonctionnement de l’intervention régionale.

La convergence d’acteurs de terrain

L’expérience de partenariat conduite entre le PAPS, l’OFPPT, l’Entraide Nationale et grandesécoles depuis juillet 2008 a permis à 286 jeunes en situation de handicap d’accéder à unparcours de formation qualifiante (centre d’appel, bijouterie, informatique et secrétariat,infographie…école de journalisme) dans une démarche inclusive. C’est en ce sens que lesprofessionnels ont été encouragés pour organiser le premier « Forum Handi Formation etEmploi » en mai 2009. Ce forum a été organisé à l’initiative de Handicap International et l’AMHen partenariat avec OFPPT, ANAPEC, MOUSTAQBALI, Heure Joyeuse, DELL, ATENTO,MOUKAWALATI et des artisans…

Le Réseau régional Formation/Emploi a été consolidé à l’initiative de Handicap International enavril 2010 sur un socle de plus de 10 associations, institutions et ONG internationale, dont lamission était déjà d’accompagner les PSH ou des personnes à besoin spécifique dans leurrecherche de formation professionnelle qualifiante et d’emploi, ressentant la nécessité demutualiser leurs forces et leurs compétences.

Ce réseau est aujourd’hui vivant et s’étend sur le territoire du Grand Casablanca. Notre objectifdans ce chapitre n’est pas de parler du fonctionnement de ce réseau mais d’évoquer lesincidences et répercussions qu’il a eues sur le travail des professionnels.

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Aborder des situations complexes

À l’origine de la démarche, plusieurs associations et institutions sur le Grand Casablanca sontparties du constat que leurs services ne pouvaient pas aborder certaines situationsparticulièrement complexes pour des populations à besoins « spécifiques »2, et travaillaientsans faire référence à de multiples acteurs. Cette réalité se doublait d’une problématiquespécifique, à savoir que ces acteurs ne se connaissaient pas les uns les autres, ou à défaut, neconnaissaient pas les pratiques professionnelles de leurs « partenaires ».

Établir une logique d’intervention

Ce fut là l’objet du premier sens du réseau : pouvoir « faire se rencontrer » des personnes quiintervenaient sur les mêmes « dossiers » sans toujours se le dire. Le second objet tenait au faitqu’il n’apparaissait pas toujours suffisant d’ouvrir son agenda pour mettre en contact despersonnes qui avaient l’habitude de collaborer pour être vraiment persuadé de traiter enprofondeur les problèmes de ces populations en difficulté.

Proposer une réponse pertinente

Ces deux finalités ont conduit à une demande forte de connaître les logiques professionnellesqui animaient les différentes institutions. Sur le fond apparaissait en filigrane la réalité d’unprofond désordre institutionnel qui ne favorisait pas l’apport de réponses pertinentes, voires’appuyait parfois sur une réglementation différemment comprise suivant ces institutions. Cesdifférents constats ont fait dire à la quinzaine de professionnels qui se sont réunis chaque mois,durant l’année 2010, qu’ils « faisaient du bricolage... ».

2. « Il faut travailler ensemble »

Nécessité du collectif, incarné en réseau régional

La longue maturation de l’émergence du réseau a d’emblée permis de déplacer la notiond’intérêt individuel vers celle d’une pratique collective conduisant à analyser les incidences deleurs relations pour comprendre la construction de nouveaux modèles. C’est dans ce contexteque s’est imposée la nécessité de « travailler ensemble », donnant une définition très concrèteà la notion de réseau.

Il s’agit pour le réseau d’adapter les outils et techniques d’insertion à l’évolution du marché dutravail. La recherche d’emploi doit être centrée sur les exigences de l’entreprise et sur uneétude attentive des aptitudes des demandeurs pour le poste considéré. C’est sur ce modèle defonctionnement, basé sur l’optimisation de l’adéquation « offre/demande » que s’est constituéela première équipe qui forme aujourd’hui le Réseau.

Chaque partenaire conserve son indépendance pour notamment la gestion des initiatives etactions particulières orientées vers l’insertion des PSH et des personnes à besoin spécifique enMilieu Ordinaire.

Au niveau du Réseau, des instances communes, des commissions et groupes de travail, sontconstitué et agissent dans le cadre d’une stratégie de développement et de positionnement surle champ politique et technique de la formation professionnelle et l’emploi.

2Bien que ce terme ne soit pas bien adapté, on entend par personnes à besoins spécifiques : les personnes

handicapées, les mères célibataires, les personnes ex-détenues…

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Le réseau régional s’est donné comm

De coordonner, mettre en De veiller à l’engagement

sociaux et Service Public De mobiliser les parten

déroulement des actions De faire procéder à une év

Structurer les étapes

«Travailler ensemble» nécessitait tro

1) La première demandades objectifs visés pcibles n’était pas que l

2) La seconde touchait àavec sa culture profepour certains acteurs.

3) Enfin, la troisième grapremières étaient rél’existence du réseauexister à très brève éc

Une lutte contre l’isolement professionn

Enfin, une autre étape finit par émconstruction du réseau : la révisiovocabulaire commun qui clarifie la redu travail de l’autre s’est progressivemadaptés.

Réseau Régional :HI, AMH, ANAPEC, OFPPT, MOUKAWALATIFundacio Pimec, Ast° CASAL DELS INFANTS,INSAF, L’Heure Joyeuse, Association RELAIS,ANAIS, Association IDMAJ AUTISTE

PartenairesEconomiques

SeOuOupr

EvaluationCapitalisation

PartenairesEtatiques etcollectivités locales

Les ateliers thématiques :nsibilisation,tils de bilan de compétencetil d’accompagnement des

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e mandat :

œuvre et suivre un plan d’action définide tous les partenaires locaux et régionaux (économiques,de l’Emploi)aires, les personnes en difficultés et les familles au

aluation permanente de l’action pour la capitaliser

is grandes étapes :

it de faire comprendre aux différents acteurs la pertinencear le réseau, à savoir que la définition des populations

a préoccupation d’une seule institution.la nécessité de s’adapter les uns aux autres, chacun

ssionnelle impliquant parfois des codifications abstraites

nde étape, qui ne pouvait être envisagée que si les deuxalisées, touchait à la nécessité de faire connaîtrepour se faire reconnaître, car inconnu il risque de ne pas

héance.

el : Partager les pratiques professionnelles

erger, inattendue, imprévisible à l’origine du travail den des pratiques professionnelles. Si la recherche d’unlation à l’autre fut un effort permanent, la compréhensionent enrichie au point de créer des réflexes professionnels

Les bénéficiaires

estataires emploi et AGR

PartenairesprestatairesFormation /Emploi

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Échanger les expériences professionnelles

II est clairement apparu que les personnes qui travaillent ensemble restent les maîtres de laqualité de la relation qu’elles veulent établir entre elles, mais que cette recherche de « travailensemble » débouchait ipso facto sur des rapprochements professionnels ancrés dans lechamp des pratiques des autres disciplines. C’est dans ce contexte que la notion de «l’isolement professionnel » est devenue une réalité, une réalité fondée sur une communicationopérante, en ayant le souci de décoder le message de l’autre.

Le moteur de la pluridisciplinarité : La définition de la population cible

Ayant mis au centre de leur problématique la personne concernée, il a été plus facile demobiliser les différents acteurs. C’est donc la définition de la population cible qui a été le moteurde la pluridisciplinarité, avant même d’avoir un désir de travailler ensemble. Cette approchenous montre donc que le réseau reste un outil de la rationalisation du travail pluridisciplinaire,c’est avant tout le repérage des acteurs qui justifie sa naissance.

3. Le réseau régional aujourd’hui

Un réseau qui a renforcé une démarche de qualité

L’isolement dans lequel travaillent bon nombre de travailleurs sociaux les conduits lentementmais sûrement à l’épuisement professionnel « Burn-Out ». L’échange de pratiques,d’expériences, les solutions apportées par les uns, les problèmes rencontrés par les autres...ont généré un débat qui a permis à chacun :

de se situer dans sa démarche de se réassurer (être mieux) dans son identité de travailleur social « agent

d’accompagnement » d’améliorer ses capacités de réflexion et de réaction d’envisager de nouvelles solutions aux difficultés rencontrées de proposer des projets mieux adaptés et plus ouverts à d’autres.

La dynamique insufflée par ces rencontres informelles entre professionnels valide la démarchede travail en réseau autant qu’elle apporte au professionnel une amélioration des compétences.

Perspectives et efficacité : le plan d’action

Les différentes rencontres ne pouvaient se limiter aux constats de ce que chacun vivait auquotidien dans le service où il travaillait. Se contenter de cet échange c’était vouer le réseaunaissant à sa disparition. Il fallait se structurer pour continuer à être un lieu où chacun puissevenir partager ses difficultés mais aussi trouver des moyens pratiques pour se former,s’informer, vaincre toutes les formes d’isolement, trouver des réponses et des solutions,apporter des solutions aux problèmes rencontrés sur les lieux de travail avec les usagers. Ainsis’est élaboré un programme d’action concret donnant aux différentes réunions une réelleefficacité.

Ce plan d’action a comme objectifs :

Conseiller chaque usager dans le choix d’un projet de formation professionnelle et/ou unemploi réaliste et l’accompagner sans se substituer à lui dans son parcours d’insertionprofessionnelle

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Promouvoir une ingénierie de l’insertion des usagers en collaborant avec tous lesorganismes pouvant apporter une contribution efficiente à tout parcours d’insertionprofessionnelle

Prendre en compte les impératifs économiques et sociaux des entreprises, desadministrations publiques et privées en instaurant un partenariat durable

Pratiquer le devoir de discrétion professionnel pour la préservation des intérêts del’entreprise et des personnes.

Une méthode reposant sur la recherche de l’efficacité

Les actions menées par le réseau incluent :

Recueil de possibilités d’emploi et initiation de projets d’inclusion en analysant lesbesoins de l’employeur en postes envisageables à pourvoir

Ajuster les qualifications et compétences professionnelles et sociales des, usagers parrapport aux besoins des entreprises ; et les préparer à l’emploi par une démarched’inclusion adaptée

Information et sensibilisation des entreprises à l’accueil des usagers Formation des tuteurs en entreprise pour faciliter et organiser l’intégration Accompagnement et suivi de la personne en entreprise Proposer à l’employeur les contrats les plus appropriés pour faciliter l’embauche d’une

personne en difficulté ou favoriser son maintien dans l’emploi par un suivi effectif.

Des missions régionales en appui à l’action des partenaires

Le fonctionnement en réseaux permet une véritable valeur ajoutée pour les partenaires, àtravers les missions suivantes :

Susciter des échanges avec les principaux acteurs de l’insertion Assurer le développement de la mutualisation des savoir-faire et compétences Garantir la cohérence des actions vis-à-vis des entreprises Concevoir et diffuser des programmes de formation exclusifs totalement adaptés aux «

praticiens et partenaires de la gestion des Ressources Humaines et de l’emploi desPersonnes Handicapées »

Le plan d’action du réseau régional - Les actions réalisables à titre expérimental :

Le plan d’action du réseau comprend des projets ambitieux visant à épauler efficacementl’accueil et l’accompagnement des usagers dans leur projet de formation professionnelle etdans le monde du travail. Ces actions seront dans la plupart des cas initiées dans le cadred’une association locale sur la région du grand Casablanca, puis expérimentée, analysée, avantd’être proposées et mises en œuvre sur l’ensemble du territoire régional et national :

Formation à destination des accompagnateurs sur la méthodologie de conduite desentretiens et maîtrise des outils de bilan de compétences.

Mise en place de plusieurs actions de formations spécifiques, tant pour les formateursdes OFPPT qui accueil des PSH et des personnes en difficulté sociale que le conseil àl’employeur en gestion des ressources humaines appliquées à l’emploi de ce public.

Expérimenté l’Emploi Intérim pour favoriser l’accès à l’emploi des personnes en difficulté

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au moyen du travail temporaire d’inclusion.

Soutenir les usagers porteurs de projets AGR à réaliser leur projets : formation, étude demarché montage de projet, recherche de financement…

Piloter des expériences d’inclusion des usagers au sein des entreprises volontaires,capitalisé et édité un guide d’accueil et d’inclusion des PSH à l’adresse des employeurs,

Mise en place des campagnes permanentes de sensibilisation et des outils en directiondes entreprises, des collectivités locales, des ministères…

Information et mutualisation

Lettres d’information, système Interne, journée de travail, rencontres thématiques, ont été miseen place pour améliorer la circulation et la mutualisation des savoir-faire de l’ensemble despartenaires et les faire connaître à tous les publics concernés.

C’est dans cette dynamique que les membres du réseau régional Formation/Emploi ontorganisée la seconde version du Forum Formation Emploi qui s’est déroulé le 24 et 25novembre 2010 à Casablanca en présence de plus de 150 personnes issues des institutions,(Wilaya, Préfectures, « DAS », OFPPT, ANAPEC), associations locales et nationale, CGEM,Entreprises, sociologue, et représentants d’ONG internationales…

Ce forum s’est déroulé en deux temps, la matinée a été consacrée aux témoignages autour dela démarche inclusive des personnes en situation d’exclusion et de handicap dans lesdomaines de la formation et l’emploi. Ensuite 3 ateliers se sont tenus dans l’après-midi traitantdes thématiques suivantes :

Ateliers 1 : Outils de plaidoyer et de sensibilisation

Ateliers 2 : L’accès à la formation professionnelle du droit commun pour tous et plusparticulièrement aux personnes ayant une déficience intellectuelle

Ateliers 3 : Harmonisation des outils d’évaluation et d’orientation des publics cibles

Ce forum a été clôturé par des recommandations issues des trois ateliers, ce qui a permis auxmembres de réseau ensuite de dégager un plan d’action qui s’est traduit par la mise en placed’une formation sous forme de 3 séminaires en direction des accompagnateurssocioprofessionnels afin d’élaborer des outils d’évaluation dans une démarche de bilan decompétence. Ce cycle de formation a été clôturé par la réalisation de logiciel d’évaluation et debilan de compétence, cet outil est disponible au siège de Handicap International à Rabat.

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EN GUISE DE CONCLUSION

La démarche de capitalisation autour de la mise en place et du développement du Programmed’Accompagnement à la Participation Sociale aura permis de mettre en valeur deux composantesprincipales de ce type d’initiative : l'ancrage dans la personne et dans son identité, d'une part, lamobilisation de la société civile, des acteurs locaux, des institutions, pour un développement localsolidaire en réseau, d'autre part.

Concernant ce volet « développement solidaire », s’il se situe clairement au cœur de projet de PAPS,il convient de noter que sa mise en œuvre est fragile car reposant sur des systèmes et des montagesfinanciers encore trop aléatoires, et dont la pérennité n’est pas assurée. Pour exemple, si lesinstitutions sont prêtes à financer des équipements et construire des structures, elles sont moinsenclines à assurer la rémunération de l'accompagnement et le suivi de la personne : de ce fait, ellestendent à confiner des associations comme l’AMH dans une situation précaire et dans la gestion del'exclusion et les PSH elles-mêmes dans cette « sphère d'insertion » où elles tournent en rondcomme nous l’avons souligné plus haut.Or, ce que le PAPS ne parviendra pas à accomplir totalement et seul, c'est bien l’articulationentre cette écoute de la personne, la relation humaine dans sa profondeur et sa complexité avecl'action sur le tissu économique et social local, en menant ces deux combats de front, avec autant deprofessionnalisme d'un côté comme de l'autre.

Deux combats, d'ailleurs, qui se pénètrent mutuellement : le travail avec les personnes en situationd’exclusion et de handicap doit se faire au maximum en relation avec l'économie et la société ; ledéveloppement local lui-même repose sur des relations humaines, que ce soit avec les chefsd'entreprise, les responsables politiques ou administratifs. À cet égard, il faut prendre en comptele contexte local, avec ses pesanteurs, et ne pas vouloir aller trop vite (nous avons failli en fairel'expérience à nos dépens, au PAPS), d'où la nécessité d'une action dans la durée, d'un véritableinvestissement dans le labourage du terrain local auquel les pouvoirs publics devraient enfinconsentir.

En ce qui concerne le sens, la signification profonde d'une telle démarche, l'expérience de PAPSmontre que des administrateurs décidés, une équipe compétente et soudée peuvent, moyennant unsoutien des institutions locales (pourtant mesuré pour certaines d'entre elles), et un réseau régional,réaliser... des merveilles (vous attendiez ce jeu de mots !).

On compte en effet, un peu partout, des citoyens, responsables associatif, des dirigeantsd'entreprises, des responsables publics qui sont capables d'un autre regard sur « des exclus dusystème », de se remettre en cause et de se mobiliser ; il y a surtout des personnes exclues dont desPSH, des jeunes «en galère» des mères célibataires, des sortants de prison, qui ont en eux unpotentiel de créativité et de solidarité qu'ils ne demandent qu'à exprimer, pour peu qu'on leur fasseconfiance.

Dans la région du grand Casablanca, « inclus » comme «exclus», nous avons compris lanécessité d'une action à la fois confiante et réaliste : on ne tue pas un éléphant avec un tuemouche et on ne change pas les mentalités, on ne renverse pas le cours de l'exclusion d'un coup debaguette magique, mais par un travail persévérant et une écoute attentive de chacun, qu'il faut essayerde rejoindre là où il est, dans son authenticité, dans sa profondeur.

C’est bien sûr une certaine conception de l'homme qui a inspiré tout ce travail et qui continue del'inspirer. L'homme n'est pas réductible à la matière et à tous ces conditionnements que luiimpose la société. Il y a en lui, en elle, des ressources insoupçonnées qui justifient de lui faireconfiance, qu'il ou elle soit chômeur, personne en situation de handicap, accompagnateur social,responsable d'entreprise, fonctionnaire, élu…

Bien sûr, la réalité est là, avec ses contraintes. Mais la réalité, c'est aussi l'Homme. Merci àl’ensemble des acteurs, engagés à différents titres dans le PAPS, partenaires de son action, d'avoirenraciné, en nous, l'espérance.

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ANNEXE

Retour sur la méthode d’accompagnement au projet de vie, et surl’Accompagnement Personnalisé de Projet Professionnel (A3P)

Nous entendons par « projet de vie » l’ensemble des paramètres qui concourt à l’inclusion despersonnes en situation d’exclusion dont les PSH. Il s’agit de micros projet déclinés en plansd’actions et concerne les domaines : sanitaires, sociaux, éducatifs, formation, emploi, sport,culture, et loisirs. En somme il est surtout question de favoriser l'inclusion des personnesvulnérables pour leur permettre d'exercer pleinement leurs droits et de jouer leur rôle dans lasociété entant que citoyens à part entière.

La méthode d’accompagnement personnalisé de projet professionnel (A3P) est inspirée desdifférentes expériences conduites sur le terrain dans le cadre de projet PAPS et mise en œuvreauprès de publics variés dans leurs parcours d’insertion professionnelle: personnes en situationd’exclusion et personnes handicapées.

Son objectif est de favoriser chez ceux qui la suivent se projeter vers l'avenir et de faire des choixdans l’élaboration de leurs projets socioprofessionnels. Il s'agit d'enclencher un mouvement àpartir d'une rencontre de son histoire de vie, dans le cadre d'un travail individuel et de groupe,sous la conduite d'un accompagnateur social chargé de l’insertion professionnelle. Savoir où l'onest pour savoir où l'on va, tel peut être énoncé le présupposé sur lequel repose le mouvementdans lequel les usagers vont être incités à s'engager.

C'est par une rencontre de son histoire de vie, dans une approche différente de celle qu'il a puvivre, que chacun va chercher à tirer les fils qui lui permettront d'esquisser des projets et detrouver sa réponse aux questions qu'il se pose ou que, désemparé, il pose autour de lui. Caril s'agit pour lui d'essayer de saisir ce qui peut lui permettre d'avancer, cette motivation au sensétymologique de ce «qui met en mouvement» ce qu'en une terminologie psychanalytique onappelle le désir.

Ce cheminement, chaque usager va le faire individuellement dans une démarche personnaliséeavec l’appui d’une équipe pluridisciplinaire, dans la confiance qu'il pourra se voir autrement ettrouver une reconnaissance qui lui permettra d'oser se projeter vers l'avenir.

Cette méthode repose sur une pédagogie d’accompagnement participatif; elle a étéconstruite de façon très structurée autour d'outils multidimensionnels qui encadrent et rassurent,favorisant ainsi un travail sur soi et une implication dans le parcours d’insertion.

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1. L’ENVIRONNEMENT DE L’ACCOMPAGNEMENT SOCIALPERSONALISE

Le terme générique A3P “Accompagnement Personnalisé de Projet Professionnel” que nousutiliserons tout le long de cette contribution, recouvre un ensemble de prestations dédiées à lacompensation du handicap dans certaines situations d’insertion, prestations qui viennent encomplémentarité des interventions des institutions de formation et d’emploi mandatées pouraccompagner et insérer les personnes en situation de handicap.

La mise en œuvre de ces prestations, qui constituent aujourd’hui un véritable dispositif, qui a étéinitiée par l’AMH et consolidé par le programme d’Accompagnement à la Participation Sociale enmatière de compensation du handicap et de “prise en charge des surcoûts” liées à celui-ci. Accès auxaides techniques, financières et médicales, sécurisation du parcours de l’usager, adaptationspédagogiques, ont progressivement conduit à une réflexion sur l’efficacité et la pertinenced’interventions au coup par coup.

Parallèlement, la complication de certaines situations socioéconomiques, conjuguée avec uneapproche de plus en plus exigeante des difficultés des usagers, a amplifié le rapprochement des structuresspécialisées de l’insertion avec des acteurs de la santé, de la réadaptation, de l’accompagnement social.De ce fait, des partenariats nouveaux se développent, et certaines actions expérimentales commencentà voir le jour.

Dans cette double logique d’efficience et de réponse à des besoins nouveaux, le réseau régional aprogressivement structuré ses interventions en matière d’approche inclusive du handicap. Soucieux desoutenir la qualité de l’offre de services des OFPPT, ANAPEC l’Entraide Nationale… et de permettreà des structures non spécialisées d’accueillir et d’aider les personnes en situation de handicap, lesmembres de réseau ont initié à travers leurs différentes rencontres un processus d’offres et organisé undispositif répondant aux critères suivants :

complémentarité de service avec les ANAPEC, OFPPT et Entraide Nationale prestations recouvrant le champ de l’insertion professionnelle, cadrage des prestations, avec une relative souplesse de mise en œuvre, couverture géographique la plus large possible sur la région du grand Casablanca, collaboration avec la commission sociale de proximité « CGEM »

Au-delà de l’offre de prestation, ce sont bel et bien des acteurs supplémentaires qui ont été“intégrés” dans cette démarche à travers le réseau régional formation/emploi – associations de lutecontre l’exclusion et structures spécialisées sur tel ou tel handicap ou compétences professionnelles(médecins, psychologues, pédopsychiatre…) .

La démarche de l’accompagnement personnalisé de projet professionnel (A3P) telle quedéveloppée au sein de PAPS se trouve aujourd’hui renforcé par d’autres prestations proposésdans le cadre d’autres dispositifs : ANAPEC, OFPPT, Entraide Nationale, CGEM et associationsœuvrant dans le cadre de l’insertion professionnelle.

S’il fallait définir l’Accompagnement Personnalisé de Projet Professionnel « A3P », on pourraitretenir la déclinaison suivante : “toute prestation impliquant plusieurs partenaires, proposée par unprofessionnel de l’insertion pour la résolution d’une problématique exclusion/handicap/emploi que lebénéficiaire ne peut gérer seul”.

Par ailleurs, la complémentarité entre les acteurs constitue une condition préalable del’accompagnement personnalisé de projet professionnel : les prestations ainsi définies ne sont passupposées se substituer aux acteurs en présence, mais leur permettre d’approfondir leurs proprescompétences.

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Comme toute méthode dédiée à l’insertion des personnes en situation d’exclusion et de handicap, celle

de l’accompagnement personnalisé de projet professionnel répond à un certain nombre de pré requis,

et s’inscrit dans une organisation donnée. Quels que soient ces supports et les situations dans

lesquelles ils peuvent être mobilisés, on retrouve pour chacun d’eux les éléments suivants :

Schéma 1 : Les principales composantes de l’accompagnement personnalisé de projetprofessionnel

2 . LES DIFFERENTES PHASES DE L’ ACCOMPAG

L’accompagnement personnalisé est mobilisable à tous momeprofessionnelle, il est généralement défini lors d’étapes sigd’information ou de soutien sont plus importants.

On distingue trois grands moments dans le parcours où ces appuis peuv

a. la phase d’orientation et/ou de préparation de p

Indépendamment de l’orientation au sens approprié du terme,personnalisé” ou la détermination de choix quant au devenir de la perinsertion demandent une bonne connaissance de la situation.

Dans cette phase, ce sont pour l’essentiel des prestations d’évaluatiocompétence, qui sont mobilisées. L’accompagnateur social peut ad’information ou d’un approfondissement des connaissances. Il fera apparce qu’il n’a pas en interne le savoir-faire requis eu égard des aspectsparce que ces aspects débordent son propre champ de compétencaspect médicaux, formation professionnelles, emploi….

Habituellement observée comme une première phase du parcours,se faire à n’importe quel moment, en fonction de changements survpersonne accompagnée. Le besoin d’évaluation peut alors seformation professionnelle, au moment de l’accès à l’emploi, ou àparcours personnel pour surmonter des difficultés d’ordre médicoso

Un périmètre géographiquerégional

Une prestation déterminéebilan, soutien, conseil...

Une étape de parcoen lien avec l’insertion

professionnelle.

Une conventionpréalable entreles partenaires

Un handicapNécessitant une approche

personnalisée

A3PAccompagnement

Personnalisé deProjet

Professionnel

Service EtatiqueOFPPT- ANAPEC-Entraide Nationale…

Services médicosociaux

NEMENT

nts du parcours d’insertionnificatives où les besoins

ent être nécessaires :

arcours

« l’élaboration du parcourssonne et aux conditions de son

n de la situation ou le bilan devoir besoin de complémentspel à un partenaire externe soitqu’il souhaite approfondir, soites comme par exemples les

l’orientation/préparation peutenus dans la situation de ladérouler avant l’entrée en

des moments particuliers duciaux.

Associatif

urs

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29

Evaluation,bilan de compétence

Soutienet/ou adaptations

pédagogiques et/outechniques

Bilan, pluridisciplinaire, adaptationstechniques ou ergonomiques

Evaluationorientation

Préparationde parcours

FormationRecherche

d’emploi

Intégration dansl’entreprise

Bilanformation

dansl’emploi

b. La phase de formation

Que celle-ci soit professionnelle ou de type préparatoire, qualifiante ou non, elle a cetteparticularité qu’elle recouvre un temps où s’ajoute à la concertation “référent/centre de formation oustructure d’accueil de remise à niveau.

Les réponses aux besoins dans ce type de situation vont prendre plusieurs formes, et vont intéresseraussi bien la personne (appui pédagogique, soutien psychologique, humaines ou techniques...) quel’organisme de formation lui-même (ajustements pédagogiques et/ou techniques, accessibilité,sensibilisation, etc).

c. La phase de recherche d’emploi/d’accès à l’entreprise

C’est bien souvent cette phase qui demande le plus d’investissement et d’organisation, dans lamesure où elle s’appuie sur des modalités et pratiques relevant de l’accompagnement au sens le plusstrict (“aller avec”, “guider”, comme cela a été rappelé lors des forums et ateliers de réflexion).

Hormis les besoins d’évaluation qui peuvent s’appuyer sur des prestations de bilan decompétence, ou ceux liés à l’adaptation technique et/ou ergonomique, cette phase se déroulera ensituation d’accompagnement pluridisciplinaire, avec une latitude d’organisation et de mise enœuvre qui peut déborder le cadre de la “prestation”.

Schéma 2 : Les phases d’accompagnement personnal isé durant leparcours

Les étapes de la démarche A3P telles que présentées ci-dessus n’entendent pas réduire leparcours d’accompagnement à un processus linéaire et figé. C’est pour cette raison que leprojet pourra être traversé par des moments de bilan, à chaque fois ou le besoin se fait sentiren phase ascendante ou descendante ou informations complémentaires le nécessitent.

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La mobilisation de la démarche A3P, lorsqu’elle est considérée sous l’angle global del’accompagnement, recouvre deux dimensions : ce qui relève de la prestation stricto sensu, à la foisdéterminée dans le temps et dans les modalités de mise en œuvre (il s’agit alors d’une interventionponctuelle même si celle-ci est répétée) et ce qui relève plutôt d’un soutien individualisé, parnature indéterminé a priori (il s’agit alors d’un accompagnement pluridisciplinaire).

La frontière entre ces deux types de “prestations” n’est pas toujours figée, car la plupart des étapesintervenant en cours de parcours, l’accompagnement prend une dimension partagée.

3. LES PRESTATION LIEES A L’ACCOMPAGNEMENT DES PSH

MOBILISER LA DEMARCHE A3P,

POUR

QUOI ?

La mobilisation de la démarche d’Accompagnement Personnalisé de Projet Professionnel diffèrede la recherche d’une prestation “au titre du statut de personne handicapée” ou de la seuleparticularité présumée du handicap. Elle doit répondre tous les critères environnant.

En tout état de cause il s’agit bien de faire appel à une expertise qui intègre au moins deux des trois

élévations suivantes : médico-sociale ou sanitaire, ergonomique, psychosociale.

Entretien avec lapersonne,

Recherche desolution,

Mise en relationréseau externe,

Rechercheorganisme deformation,

Interface PSH/OF,

Aide à larecherched’emploi,

Entretien avecl’entreprise

InterfacePSH/Entreprise

Prestation bilanet évaluation, Formation auhandicap auprèsde la structured’insertion etorganisme deformation Etudetechniqueergonomique Sensibilisationdes entreprises

Evaluationd’une situation

Résolution d’unproblème sanitaire

ou social

Intégration dansl’entreprise

Accès à la formation

Recherched’emploi accèsà l’entreprise

Interventionponctuelle

Accompagnementpluridisciplinaire

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L’évaluation d’une situation

L’évaluation d’une situation ou “bilan de compétence”, lorsque la prestation est mobilisée au

titre d’un accompagnement personnalisé, peut concerner plusieurs types d’évaluation :

l’évaluation fonctionnelle, elle concerne l’évaluation des capacités et incapacités physiques,motrices, sensorielles, de la PSH dans une situation professionnelle (formation ou emploi),

l’évaluation de l’adéquation capacité et incapacité/projet professionnel et desaménagements à prévoir tant sur le plan des aides techniques ou humaines que sur celuides rythmes selon le degré de la fatigabilité, de l’adaptation de l’environnement de travail,de l’accessibilité…, etc.

l’examen des éventuelles conséquences de la situation de handicap sur le plan de lamotivation, de la disponibilité, des capacités d’adaptation, d’intégration, d’apprentissages,ainsi que les aspects relationnels ou comportementaux, etc.

La résolution d’une problématique médico-sociale

L’accompagnateur de projet professionnel doit avoir la capacité à mobiliser les réseauxsanitaires et sociaux pertinents pour que le parcours d’insertion professionnelle ne soit pasinterrompu. Pour ce faire, cette mobilisation doit répondre aux mêmes exigences que lesprestations d’accompagnement plus classiques, afin d’éviter la personne la perte d’acquis sur levolet professionnel ou simplement d’bondonner son projet.

L’accès à la formation

Le processus d’accompagnement personnalisé lors de l’accès à la formation constitue un despoints forts des soutiens apportés à la personne en situation de handicap, dans la mesure où ildoit favoriser une intégration dans des formations de droit commun.

La phase de bilan de compétence, permet d’étudier et d’analyser les conditions nécessaires aubon déroulement de la formation, et doit prendre en compte :

le soutien à l’adaptation de la formation selon la nature du handicap et de sesconséquences,

la mise à disposition des aides humaines ainsi que des aides techniques,

l’accessibilité du centre de formation, des salles et ateliers,

l’aide à l’inclusion de la personne dans la vie sociale générale du centre de formation.

La recherche d’emploi et l’accès à l’entreprise

Cette phase du parcours mobilise dans la plupart des cas bien l’aide humaine et technique (transport

adapté, étude ergonomique...). Elle peut dans le cadre d’un accompagnement pluridisciplinaire et

pour certains types de handicaps, favoriser des entretiens de (re)mobilisation auprès de la

personne, du soutien mais aussi d’une aide à la sensibilisation de l’employeur potentiel.

L’intégration dans l’entreprise et le maintien dans l’emploi

Cette étape se rapproche de l’étape de formation dans ce qu’elle peut nécessiter comme type de

soutien :

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le soutien à l’adaptation de poste de travail selon la nature du handicap et de sesconséquences,

la mise à disposition des aides humaines ainsi que des aides techniques, l’accessibilité au sein de l’entreprise, les bureaux et ateliers, l’aide à l’inclusion de la personne dans la vie sociale générale l’entreprise.

Il s’agit dans ce dernier point de préparer l’environnement, mais également d’anticiper les

changements multiples d’interlocuteurs et encadrant.

Comme nous venons de le voir, l’accompagnement personnalisé nécessite la mise en œuvre

d’un plan d’action clairement identifié, tant pour la personne que pour le service

d’accompagnement les partenaires impliqués.

La démarche d’accompagnement personnalisé est, en tant que telle, un processus qui associetour à tour accompagnateur social, partenaire et personne concernée, dans des phases clefsdont le bon déroulement sera déterminant dans la suite de l’accompagnement.

Schéma 3 : Le processus d’accompagnement

Détermination du besoin

L’élaboration de projet professionnel démarre au moment de

savoir ce pour quoi l’usager estime avoir besoin d’une aide et u

pas une simple action de sous-traitance, encore moins une délég

La clarification des besoins permet souvent la délimitation de

d’action. D’autant plus si le dit plan d’action comprend une ce

ou si le partenaire impliqué a des compétences complémentai

Globalement, cette première étape du processus d’accompa

l’étape suivante, et donc d’évaluer les éléments manquants ou

soit franchie.

1.Détermination du besoin

2.Définition des objectifs

4Mla prestation

5.

Restitution/bilan

de fin d’action

l’identifica

n accompa

ation de se

s objectifs

rtaine sou

res.

gnement d

les freins

tion d

gne

rvice

et la

pless

oit p

pou

3. Formalisation du

plan d’action

.ise en œuvre de

u besoin à couvrir, à

ment. Un soutien n’est

.

déclinaison du plan

e de mise en œuvre

ermettre de passer à

r que l’étape en cours

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Capitalisation de l’expérience Formation - emploi HI / AMHRégion du Grand Casablanca – Maroc.

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Définition des objectifs

Plus les besoins et les objectifs sont précisés, plus la prestation et sa mise en œuvre sera

satisfaisante. C’est durant cette étape que les besoins peuvent s’ajuster, en fonction des

priorités et des capacités ou des compétences des accompagnateurs et usagers.

Formalisation du plan d’action

Les modalités de mise en œuvre du plan d’action doivent être déterminées en amont et ce quelles

que soient les attendus de la prestation de soutien. Il s’agit dans cette phase d’avoir un discours et

une position clairement compréhensibles pour la personne, mais de garantir un partenariat efficace

et des échanges opportuns durant la mise en œuvre du plan d’action.

La mise en œuvre de la prestation

La mise en œuvre de la prestation implique souvent d’autres partenaires, soit dans une relation

directe avec la personne, soit avec le service d’insertion social. Dans cette étape il ne faut pas

négliger les rencontres régulières entre accompagnateur référent de la personne et personne

concernée. Ces situations sont gérées, pour une cohérence d’ensemble, avec des régulations

continues avec le partenaire chargé de la dispense de la prestation.

La restitution ou le bilan de fin d’action

Toute prestation mobilisée dans la mise en œuvre de projet professionnel doit faire l’objet d’une

évaluation ou tout du moins d’un bilan de fin d’action avec la personne. Le processus

d’évaluation est un moment d’important, car le résultat qui en découle doit être partagé entre les

différents acteurs y compris la personne en situation de handicap, et accepté comme une fin

d’étape selon le cas.

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4 . REPÉRAGES ET MOBILISATION DE L’ A3P

Pour quoi ?

Approfondir la situation d’une personne ha

Etre aidé dans son accompagnement ou so

Etudier un environnement de travail/de form

Mieux connaître certains handicaps

Faciliter l’intégration en formation ou son su

Rp

h

Référents Handicapdes structures

d’insertions

spécialisées

Structures d’insertionnon spécialisée

(OFPPT, ANAPEC)Services

Médico-sociaux

Qui?

L

a

d

ensuite comme future référents des usagers.

ésoudre uneroblématique

identifiée

Structuresd’insertion

andicap/emploi

es accompagnateurs sociaux restent en général, les référents des usagers seuls habilités à

ccompagner et coordonner les projets personnalisés. Dans certains cas de figure cependant

’autres professionnels pourront les mobiliser, comme l’OFPPT et l’ANAPEC… et les identifiés

ndicapée

n insertion professionnelle

ation

ivi

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Capitalisation de l’expérience Formation - emploi HI / AMHRégion du Grand Casablanca – Maroc.

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5. Evaluation et bilan de compétence

Schéma 4 : Les étapes de l’évaluation

Les services d’insertion professionnelle sont amenés à mobiliser un certain nombre de

prestations dans le cadre de l’accompagnement des projets personnalisé des PSH, celles-ci

concernent divers domaines impliquent plusieurs partenaires.

Ces actions de soutien que dispensent les services d’accompagnement sont soit directes ou

indirectes et couvrent plusieurs besoins en fonction des publics concernés : bilans de compétences,

soutiens médicaux, évaluations fonctionnelles, évaluations approfondies avec mises en situation

professionnelle, sont autant d’exemples de l’offre en la matière.

Le schéma ci-dessus décline les étapes de l’évaluation par grandes thématiques, sachant que

certaines prestations sont transverses ou empruntent des chemins multiples susceptibles de couvrir

plusieurs besoins qui nécessitent une évaluation particulière.

L’orientation, et donc la détermination précise de ce que le service d’insertion cherche à évaluer et ce

sur quoi est attendu un approfondissement des connaissances. Les différents domaines couverts

et le niveau de précision de l’évaluation peuvent faire l’objet d’échanges préalables entre

accompagnateur et partenaire tiers pour que la restitution constitue un véritable outil, tant pour la

personne que pour l’accompagnateur.

Compétences,acquis

professionnelset scolaires

Environnementpersonnel,situation

individuelleprojet

professionnel

Conséquenceset

compensationdu handicap

Disponibilitépour l’insertion,

besoins enaccompagnement

Adéquationhandicap / projet

adaptationset appuis àenvisager

Mobiliserune

prestationde bilan ou

d’évaluation

Potentield’employabilité,besoins de mise

à niveau, deformation

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Capitalisation de l’expérience Formation - emploi HI / AMHRégion du Grand Casablanca – Maroc.

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Schéma 5 : La mise en œuvre d’un accompagnement pluridisciplinaire

Si les partenaires offrent souvent une palette de services dépassant le strict cadre de la prestation,

délimiter la demande, en définir les objectifs et donc anticiper ses attendus sont autant de garanties

d’une collaboration efficace.

La gestion d’une prestation qui dépasse le cadre d’une intervention ponctuelle et délimitée dans le

temps, et qui va nécessairement créer des liens privilégiés entre la structure d’appui et la personne

handicapée, nécessite également de clarifier les rôles de chacun et de les expliquer clairement à la

personne accompagnée. Il s’agit d’éviter les confusions, tant entre professionnels que vis-à-vis de

la personne. Ce “contrat moral” et ses attendus doivent alors prendre un Aspect formel, autant

pour la démarche que pour ses résultats (la restitution ou le bilan de fin d’action)... quitte à l’ajuster

en cours de prestation si cela s’avère nécessaire.

Formaliserl’engagement(de chacune des

parties)

Définirles rôles de chacun

(avec la personneconcernée)

Faireun bilan concerté(après chaque action

menée)

Analyserses besoins

(et les attendus d’uneprestation)

Identifierle partenaire

adapté(et son offre complète

de services)

Réunirles conditions d’unaccompagnementpluridisciplinaire

Délimiterla prestation(et les objectifs

à atteindre)

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Capitalisation de l’expérience Formation - emploi HI / AMHRégion du Grand Casablanca – Maroc.

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Ateliers d’élaboration de cv et lettres de motivation

Atelier de mobilisation sur le projet professionnel à l’ANAPEC

Ce document de capitalisation a été réalisé dans le cadre du projet « Accompagnement au projetde vie des Personnes en Situation de Handicap au Maroc » mis en œuvre d’avril 2008 à juin 2011par Handicap International en partenariat avec l’Amicale Marocaine de Handicapés et financé parl’Union Européenne.

Il vise à présenter les principales conclusions et analyses liées à l’une des composantes centralesdu projet : l’accompagnement au projet professionnel des personnes en situation de handicapdans la région du Grand Casablanca.

Ce document de capitalisation revient notamment sur 2 composantes fondamentales de ce volet« insertion professionnelle » : la mise place d’un service d’accompagnement professionnel ausein du « Programme d’Accompagnement à la Participation Sociale » (PAPS) et ledéveloppement d’un réseau régional Formation / emploi dans la région du grand Casablanca,intégrant l’ensemble des acteurs impliqués dans le parcours d’insertion des personnes ensituation de handicap.

Un accent particulier est également mis sur l’importance fondamentale de l’approchepluridisciplinaire dans l’accompagnement des projets professionnels, ainsi que sur l’analyseglobale des besoins individuels.

Ce document est destiné à l’ensemble des acteurs marocains –et d’autres pays - intervenantsdans le domaine du handicap en général, et de l’insertion professionnelle des Personnes ensituation de handicap en particulier ; Il entend offrir des pistes de réflexion ainsi que des exempleset outils concrets permettant un accompagnement de qualité des personnes en situation dans laréalisation de leur projet professionnel.