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Charles humann-la-nouvelle-jerusalem-d'apres-les-enseignements-d'emmanuel-swedenborg-paris-1889

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Swedenborg

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  • 1. ,11 NOUnUE JERU~nEMDAPRS Les Enseianements dEmmanuel SWDENBORG----::=-:..:;~---SES PROGRtS DANS LE MONDESES PRINCIPES DE DROIT DIVINETLEURS APPLICATIONSSOCIALES PARC.HUMANN Avocat au Bar1eatt de Paris, ~~ Vene:t et dbattons nos droits, dit Jhovah.Esae, l, 18, PARIS AU DPT DES LIVRES DE LA NOUVELLE JRUSALEMtl, lne Thouin (Panthon)1889

2. AVANT-PROPOS Ce travail est destin tous ceux qui nontni le temps, ni loccasion de lire les nombreux ouvrages de Swdenborg. Nous enavons condens la substance de manire prsenter lensemble des doctrines de laNouvelle Jrusalem en un trs petit volume.Nous esprons que sa lecture donnera quelques-uns le dsir de recourir aux crits originaux de lauteur; nous avons donc indiquavec soin les passages des ditions princep&J etde leurs traductions en franais, que nousavons cru devoir citer textuellement, afin quechacun puisse en contrler lexactitude. Nous avons continu cette tude par unepetite histoire abrge des progrs de la" Nouvelle Jrusalem dans le monde et qui formela seconde partie de notre livre. La troisime partie a pour objet lexamende quelques applications sociales des principes de ce nouveau droit divin au mondemoderne, et qui semblent devoir tre lesconsquences de leur adoption. 1 3. AVANT-PROPOSEnfin une quatrime partie complte louvrage, en donnant une ide de la transformation que ces doctrines produiraient dans lamanire denvisager les faits scientifiques,littraires et artistiques.A la fin se trouve une liste bibliographiquedes principaux ouvrages scien~ifiques etthologiques dE. Swdenborg} prsentsdans leur ordre chronologique.La table des matires ne fait que reproduire lordre des quatorze chapitres de louvrage avec leurs sommaires; les sujets ensont indiqus par une suite de numros quifaciliteront ltude: de,.,lensemble de ce travail._. ~- ...lW 4. INTRODUCTIONLa Nouvelle Jrusalem, qui a t prdite par Daniel et amplement dcrite dans lApocalypse, la t suivant le langage des symboles et des mythes, qui est trop peu intelligible pour concorder avec lesprit moderne actuel; mais elle se trouve explique par Emmanuel Swdenborg, sous une forme rationnelle, qui tend affranchir lide quon peut se faire de la sainte cit de Dieu, du caractre mystique sous lequel la voient tons ceux qui sont trop exclusivement impressionns par le sens littral des descriptions bibliques.Lensemble de sa thologie se trouve dgag, dans ses nombreux ouvrages religieux, de~ diff rents texte~ bibliques, de manire prsenter une religion aisment applicable tous les actes de la vie prive et de la vie sociale; cette religion estparfaitement adapte aux progrs de nos idesmodernes, qui sont trop souvent enrayes par destendances autoritaires et mystiques, lorsquellesne le sont point, par les tendances opposes duscepticisme. Les doctrines chrtiennes, prsentes dans ca tesprit nouveau, ne peuvent manquer, tt ou tard,davoir une influence trs-grande non-seulementsur lEglise de lavenir, mais aussi sur les murs;elles auront aussi pour rsultat dactiver, lasolution de la question sociale, dans le sens delquit et de la justice. 5. IIDlTRODUCTION Les principes de droit et de justice, proclamsen i 789 par la rvolution franaise, re!lterontlettre morte, dans leurs applications sociales,aURsi longtemps que le niveau de la moralitpublique ne sera pas plus lev. Or, ce nleau nedeviendra plus lev que lorsquon reconnatraque la morale et la justice, bien loin dtre indpendantes du sentiment religieux, en dcoulentncessairement ; lorsque ce sentiment, dgagde ses obscurits actuelles, cessera dtre ltatvague, et revtira une prcision quil ne peut acqurir qu la condition de se prsenter sous laforme dun ensemble rationnel de vrits pratiques.Celles-ci ne doivent donc laisser apercevoir aucune contradiction dans leurs principes essentiels,mais doivent donner satisfaction toutes lesaspirations du cur et toutes les exigences delesprit philosophique. Il est, par consquent,trs-important aussi, de dgager le sentimentreligieux de ses liens purement extrieurs avecdes glises particulires; il faut le sculariseret laccentuer dans ses formes utilitaires etsociales, car la religion et la justice sont surs, et elles ne soat fcondes, qU la condition dtre places en dehors des partis politiques et danslindpendance la plus absolue.La rvolution de 1789 reconnut en principe que la justice est dorigine sociale mais non pri ve; la justic~ vient de plus haut encore: elle est dorigine divine. Si tous les hommes sont gaux devant la loi humaine, cest parce quils sont gaux devant la loi divine. Le principe dominant est que nous sommes tous les enfants dun Pre 6. UI INTRODUCTIONcommun, qui doit tre accept comme Dieu unique : voil pourquoi nous sommes tous frres etvoii pourquoi aussi la morale dcoule de la religion; de plus elle se fonde sur la fraterBit :cest le mme lien qui nous unit tous au Dieuunique. Mais pour pratiquer la fraternit et la justice,il faut une morale sociale qui dOCTJ:U~ES ET SUN .1 U(MEYI lJERNlE [{ 21Les chiffres mentionns dans la Gense et clouton sost servi bien tort pour fixer les dates dela cration du monde, ou pour indiquer- les gesdes personnages mythiques, dits patriarches,sont figuratifs.(i)17. - En somme, les Trs-Anciens observrentque le bien et le vrai font impression sur lemental humain qui est la partie intellectuelle delme, de mme que la chaleur et la lumire physiques font Impression Sllr le corps, et les objetssur la vue de lil. Ils se confirmrent ainsi dansla pense que le bien et le vrai ne sont point destres do raison, ou de pures abstraetious, maisquils constituent des suhstances spil ilucllcs dont proviennent toutes les essences des choses, etquils sont des manations dire(~tos de Jhovah,qui est seuL le Bien mme, le Vrai mn1l, oulArnour mme, la Sagesse mme, en un mot, la Vie unique: quainsi ces substances spirituelRs Ile sont pas crables. Le Bien est rellement le feu spiri tuel do drive la chaleur spirituolle, olllamol[ qui rchauffe et vivifie nos corps physiques; et le Vrai claire nos penses, de mme que la lumire claire notre vue physique,18, Ces substances spi ri tllel1cs lion clablcs quon appelle le Bien et le Vrai, ont clonc pOlIT correspondances dans le monde terrestre la cha leu! et la lumire du soleil naturel. Or, ce Bien et ce Vrai manent de ]a sphre qui entoure le la Soiglleur, et ils orrt pour foyer [ln soleil spiri t!lci dont notre soleil natllre! ost la correspon dauce terrestre.Cest du Bien et dll Vrai que procdent la cha leur et la lumire spirituelles du moncle spirituel; celle chaleur et cstte lumire spirituelles ont pOUl rceptacles et contenants, les atmosphres du monde spirituel, de mme quo la chaleur ct la (2) VoirAlcanes clestes, no 48.2. 30. 22LGLISE DITEn:s ANCIENNElumire du soleil naf.mel, ont peur rceptacleset contenants nos atmosuhres terrestres, savoir, daprs Swclcn1Jorg, (1) laure, lther ctlair.Tout tre li lrx.emple du S()igneur notre soleil natureL co(]slitlle son principe actif (1 celui de touteslos crations de la n~lturo qui, pal elle-mnw estinerte. Ces ~rations de la nature ne sont que descorrespondances et cles signes des crations dumonde spirituel. Cest en ace"rd avec cottP. trsalltique croyance, quil est dit propo~, du dfc!iude lEglise cl1rtlenn8. dans Mathieu XXIV, 29. Aussitt aprs lanIiction de ces jours, lesoleil sera obscurci ct la lune n0 dOllllra plus (1) Vraze Rcli.r;ion chilitienne ; n" ~i2. 31. SES DOCTHINES ET SON .JUGEMENT DEH)lEH 2Hsa lueur, et les toiles tomberont des Crux, ctles puissances des cieux seront branles. ~ Lesoleil qui sera obscvrci sapplique au solpil spiri-tuel et sentend de lamour envers if; Seignelll ;la lll11e sentend de la foi en Lili; les toiles scn -te"dent des connaissances du bien ot du vrai.Le soleil du ciel spiritllel reprsente donc leSeigneur; sa lumire est Je divin vrai et sa cha-lem est le divin bien. Les amospMres spirituellesvoilent la face du divin so.pil, comme les nungescachent souvent le nOtre afin 1bles,mais il a t cr de" formes qui les reoivent. Or, nos mes sont cles formes qui les reoivent,et en cette qualit, elles sont des substances spi-(1) Vraie Religion chrtienne U" 40,364,471, 4i2. 32. 24LGLISE DITE THI~S ANCIRNNI:rituellas finies. Dans le sens de son tymologie,le mot substance (sub stm"e, tre ou se tenir dessous) ne signifie plus lin lment malriel, maisle principe actif et unique qui vivifie les tresayant un corps matriel. La matir8 nest que laforme externe et grossire, Jenveloppe de lasubstauce ou cie l(?.::;prit iui vivifie; et, par ellemme, la matire est passive ct inertc~. Cest el1 preuant le mot i3Ubstallce d:11s l:C sensque Swdenborg (1) nous dit q1l0 les GhOS0S substan tielles son t les com men ce 111 ents des chosesmatrielles et que la matire est une agglomration de substances; il dit aussi (2) que les chosesmatrielles tirent leur origine des choses spirituelles. Ainsi, la matire qui est faite originairement. de la substance manant de Dicu, a crss. une fois devenue matire, davoir qlloi que cc soitde divin en elle; elle peut nanmOinS recevoirue nouveau courant de vie manant de Dieu, dslors quelle sect constituer de nouvelles formesorgan iques. On voit que dans les trois rgnes dela nature les formes def; corps, de mme que lesgots, les couleurs et les "deurs qui impressionnent nos sens physiques, ne se produisentquen raison de ce que les biens el les vrais quiles expriment ainsi ext:ieurement, sont intrieurement des substances spirituelles vivantes;celles-ri exhalent clone leurs (Iualits au dehorsavec variations, SU1vant quclles sont modifiespar la nature originaire et la destination de~ matires ou des formes qui leur servent de vasesrcipients. La matire elle-mme reste, toutefois,morte comme prcdemment, et elle napparaitdoue de vie que pal linflux divin qui la fait croItre sous une forme animale, vgtale ou mme (1) Vraie Deligion ehlLienllc, n 280. (2) Deliti Sapienti cle .1 mo)c conjugiali. A mstelodam i 1768, N 207. 33. SES DOCTRINES ET SON JUGEMENT DERNIER 25minrale. Ltude des religions antiques, particulirement celle des Ariens, nous montre aussique dans les croyances primitives, ce nest quepar une manation de ~a propre substance queDieu engendre le monde.SwcJcnborg dit (1) que les choses finies aveclesquelles Dieu a crfl lesprit ,kW ura,a t .lg~ do r~Hlise :?-1,C,ie]llf;-"(!-(jlCf8(.putle)dUl~U t ptlH1Q de l]1ghl;c dJ~J:)cr,et on lm a la predomllJ:tnctnllfla race Jrblan~d:llairl~((.c(lui emlJl:tsse Ie~ temps cIe lEglise ISlatliiteet-dElleghse "chr61lOnne. On peut trouver des argumen Ls dansce sens, en consultant le livrc de M, Adhmal sur Les 1voltitions de la Me,- " ; Po",is 1860 i el, le livre de M. de Saint-Yves: la mission fles h0;,ts., 49. AVEC LGLISE PRCDENTE ET SA BIBLE41mire par le temps. parce que cest elle qui pntre pralablement sous forme de vrit dans lentendement; nanmoins, elle redevient dernire aupoint de vue do la fm, car aussitt quone a imprgn la volont ou le cur de lhomme, elle se transforme en bien spirituel, cest--dire en charit;alors, cest lentendement qui devient linstrumentde la volont, ou la foi, linstrument de la charit. 34. A la fin de la Trs-Ancionne Eglise, lamourexclusif des choses externos, manifeste par le dsirde se conchre par soi-mme ot non plus par le dictamen interne, boucha compltement les voies parlesquelles cet influx divin pntrait dans lme humaine. Pour rtablir la communication interrompue de la vrit, il fallait donc une nouvelle Rvlation sous une forme plus externe, cest--clire sousune forme mieux adapte au gnie nouveau dessocits humaines. Voici comment, il nous estenseign dans la Bible quelle se fit: il est dit dansla Gense (1) gue Chanoch ou Hnoch marcha avecDieu. et la mme chose est dite de Noe. Marcheravec Dieu, cest enseigner et vivre selon ln doctrinede la foi, suivre le droit chemin qui conduit il, lavrit et ida justice. Quelques hommes de la Trs-Ancienne Eglise,personnifis dans Hnoch, runirent en corps dedoctrine les traditions principales de leur Eglisepour lusage de cette postrit nouvelle qui devaitinaugurer lEglise de No, dite Eglise Ancienne. Cest ce qui ost appel dans le langage symbolique de la Gense btir une ville (2) Il est encoredit dans la Gense. (3) Et Hnoch ne fut plus parce que Dieu le prit. Cela signifie que cette doctrine fut prserve pour lusage de la postrit.Toute chose qui sert il. transmettre un fait donn de (1) Chap. V. 22. VI. 9: (2) Chap. IV. 17. (3) Ghap. V. 22-24. 4 50. 42 LGLISE ANCIENNE, SA LIGNE DE DMAHCATlONgnration en gnration est dite dans la Bible, nelaisser aucune traec de mort derri.re elle. Telle estaussi la raison des faits concernant la mort de Moseet dElie. On sait quo le corps de Mose qui reprsente la Parole historique, fut enterr par Jhovah, (J) et aucun homme ne connut son tombeau;de mme le corps dElie (2) qui represente la Paroleprophtique. Il en est de mme du corps du Seigneur qui ne put tre trouv au spulcre (3) On saitaussi quo dans la scne de ]a Transfiguration, onvit Mose et Elie sentretenant avec le Seigneur. La deuxime Eglise dite Ancienne, ou lEglise deNo, se trouve ainsi, par lintermdiaire de Hnoch,en possession dune Rvlation plus externe, carelle revt la forme du Livre, ct olle devient la premire Bible crite; ecllo-ci prcde la ntre, et lantre en contient des extraits.35.LaBibleprimitive des hommes delge dor oude la Trs-Ancienne Eglise, etait lue courammentpar eux sm les chos de]a naturo, qui servaientde signes hiroglyphiques des vrits spirituellesquelles reprsentaient, et elle consistait dans laconnaissance des correspondances des choses dumonde naturel avec les choses du monde spirituel;mais cette Bible de la nature cessant dtre lisible,fut perdue avec la connaissance des correspondances, pour les hommes de lge dargent ou delEglise Ancienne; elle ne fut mme pas pour euxune connaissance, car elle levint unc preoccupa tion de lesprit, en un mot, une science, la sciencedes correspondances. Cette science nouvelle cre une conscience chezles hommes de lglise de No, et elle remplacelantique pe1ception qui rvlait il leurs prdcesseurs, les vrits spirituelles. Ils curent ainsi la(1) Deut. chap. XXXIV, 5-7.(2) II Rois II. 11-17.(3):Jean XX. 57. 51. AVEC LGLISE PRCDENTE ET SA BiBLE 43foi, chose nouvelle et inconnue jusqualors; elle enveloppait la charit qui, antrieurement, suffisait a tout. En dautres termes, le bien suffisait de lui mme aux Trs-Anciens, parce que le vrai en d coulait de source, sans avoir t jusqualors lobjet dune proccupation de lesprit.Cette connaissance des correspondances ainsi transforme en science, fut non-seulement connuo(1) nous dit Swdenborg, mais cultive dans un grand nombre de royaumes ; elle tait la principale science des anciens, mais elle est perdue depuis les com mencements des temps historiques. Elle tait bien connue en Asie, dans la terre de Canaan, dans lEgypte, lAssyrie, la Chalde, la Syrie, lArabie, Tyr, iL Sidon; des ctes maritimes, elle fut transporte en Grec; mais l elle fnt change en rcits fabulelL:, ainsi quon peutie voir, par les rcits les plus anciens de cette contre.36. La Bible lusage de lEglise Ancienne con tenait une pa,rtie historique connue sons le nom de Guerres de Jhovah, et une partie prophtiqueappele le!ivre cie Ja::;char,)) ou du Juste. Ces livres sont cits dans notre Bible actuelle (2) quicontient aussi des extraits de cette Bible ancienne,notamment les onze premiers chapitres de la Gense jusqu lhistoire de No. Swdenborg affirme (3) que cette parole crite, mais antrieure il,la ntre, est encore conserve dans la Grande Tartarie, o les trangers, dit-il,nont point accs, saufles Chinois. 37.A cette Eglise Ancienne qualifiepar les pocHesdge dargent, succda une seconde Eglise, ou plutt une seconde phase de cette Eglise Ancienne, qualilie dge dairain. Cc nom lui fut donn i1 cause(1) Vraie Heligioll chrtienne n" 201, 202, 275.(2) Nombres, XXJ.. 14,15,27-30; Il Samuel 1,17,18; .Josu X.12, 13.(3) Vraie Religion chrtienne; n 279. 52. 44 LGLISE ANCIENNE, SA LIGNE DE DMARCATIONde la nature plus externe encore du culte, le gniehumain continuant devenir plus externe galement; de spirituels, les hommes taient devenusnaturels et leur lien social devenait aussi lamourdes effets externes du bien et du vrai. Lairain, demme que le cuivre ct le bronze, figure le bien naturel, et aussi le bien rationnel qui estle bien du vrainaturel.Dans sa premire phase, lEglise Ancienne avaitt change en idol-tries diverses, suivant les diverses nations et mme en ~ciences magiques; dansla. seconde phase de cette Eglise Ancienne, on ragit contre cette tendance, en fondant le culte dessacrifices, qui fut institu par Bber; il parait correspondre lge hroque. 53. CHAPITRE V LGLISE ISRALITE.SOMMAIRE38. Les Isralites nont plus dautre lien Rocial que lamour du bien-tre matrieL Leur espoir dun royaumetemporel pour dominer 8tH toute la terre est illusoire,et ne lepose en ralit que SUI la mission confie cepeuple de conserver et de transfrer aux. autres nationsle dpt intact de lAncien l8stament. - SI:I. Mysticisme de lglise Isralite et sa fin. 38. Lglise suivante, qui succda a lglisedHber prit son point de dp?-rt dans lhistoiredAbraham, et elle fut appele lEglise Isralite. Ici,lge de fer commena, car los Jtfs navaient pasdautre lien social que lamour du bien-tre matriel. Toute leur relig!on, bien que destine aservir de fondement a lEglise chrtienne, ne reposaitque sur lespoir dun royaume temporel par lequelils espraient dominer sur toute la terre. Cest ce dsir du peuple Juif qui perce encore dansson aptitude particulire senrichir dans les spculations financires, qui l~ rendit propre a remplirsa mission a lgard de lEglise chrtienne, et quilui fit conserver intact, le dpt de la Parole deDieu, cest--dire de lAncien Testament; ce dptfut envisag par les Juifs comme un instrument dedomination venir sur toutes les nations de la terre,et comme un trsor quil tait de leur intrt degarder avec la sollicitude et la tenacit de lavare.Ce dpt tait destin par le Seigneur a tre uninstrument de rgnration de lme humaine. LAlliance faite par Jhovah avec Abraham com 54. 46LGLIS>E I~RALITE prise dans sa lettre, ainsi judaquement, peut tre considre comme fallacieuse, car ses effets ont t pour ses descendants, une vritable dception. Il parait, en effet, impossible de concilier cette promesse avec la dispersion des Juifs qui attendent toujours lour Messie; mais cette conciliation est, au contraire, possiblo, pour tous c;cux qui voientlesprit il travers la lettre. On saperoit alors, quenralit ce sont les enfants dIsral qui ont manqu leurs promesses; car Ei la promesse faite Abraham est Lille alliance, le Dcalogue est galement une alliance entre Dieu et lhomme, la plus srieusecertainement. Or, les Isralites nont point remplila condition de lalliance faiteavecDieu,parcequilsrendirent la loi de Dieu, de nul effet, par leurstraditions. Ils ont substitu la tradition aveugle acette loi cles commandements; le Seigneur Luimme lafiirme dans le Chapitre XV, 6, de Mathieu. De plus, il faut observer, quen ralit, la promesse de la terre de Canaan, signifiait et reprsentait daprs la science des correspondances, la promesse du Royaume cleste. Abraham, bion quo le premier personnage rel,historiquoment parlant, cit dans la Bible, nen estpas moins un personnago reprsentatif. Il est lepre des croyants, car dans 10 sens le plus lev,Abraham reprsente le Seigneur. Ainsi, ltat de rgnration qui est la conqutedu royaume cleste, vers laquelle le Seigneur nousmne, a t leprsento par la conqute de la terredo Canaan, et los combats ainsi que les conditionsil. remplir, pour acqurir cette terre de Canaan, quifigure le roya.ume celeste, ont t reprsents parles preuves varies des Isralites da.ns le dsert.,39. Tous les cultes taient reprsentatifs depuislEglise Ancienne, et dans lEglise Juive, le cultetait devenu deplus, aveugle ct mystique ; en effet,on ignorait le sens significatif de ces correspondan 55. LGLISE ISRALITE47ces devenues simplement reprsentatives dans lesens mystique, et elles taient appliques aveuglment dans les rites et les crmonies. Lglise Isralite, de mme que lglise dHober, ne fut, en ralit, cp/une continuation du ct~xt:rne d,u cult? de lE~lise Ancienn~, car elleetmt representatlV0 d~ mme que celle-cl; ce fut lafin de la priode des Eglis,es anciennes. La consommation de lEglise Ancienne, proprement dite, est dcrite dans la Bible par lextirpation des nations de la terre de Canaan, et aussi parplusieurs extirpations et destructions dans les Prophtes., La dcadence de lEglise Isralite est dcrite tantdans les parties historiques de la Parole que dansses parties prophtiques; dans les parties historiques par les actions drgles des rois Isralites;dans les parties prophtiques, il sagit de la consommation ct de la dviation de cette Eglise et surtout du nouvel Avonement du Seigneur ou de Jhovah qL devait sincarner dans le Christ. La consommation de lEglise Isralite est prdite mais non dcrite dans la Bible. Ce fut la destruction de Jrusalem et la dispersion sur toute laterre de la nation Juive. 56. CHAPITRE VILGLISE CHRTIENNE, LE JUGEMENT DERNIER DES GLISES PRCDENTES, LA THORIE DES DEGRS, LA BIBLE ET LES MIRACLES.SOMMAIRE40. Lunit de Dien dans la Trinit. - 41. Le Jugemont dernier des Eglises Ancienne!;, excut pal le Seigneur durant sa vie dans le monde. - 42. Premiers fondements de ll!;~liso chr tienne. - 43. La thorie des degrs ltJpose sur les notions de fin, de cause et-alef. - 41. Applications de la thorie-()~, /rIes de~rs. - Il,j. Lo domaine de la libert spirituelle de lhOm 111e emhlusse trois plans ou trois rgions du mental:~~/~ .v(..~ J le clesJ. le sl.u.rHuel et le natur~01. - 46. Il Y a un qua I tlmUitan, ,lit s9!l8!0l,lnais il ne compte plus lorsquil ~agit de libert spirituelle. -- 47. Les de~ls discrets ou de hauteur; dits discontinus et les degrs de lurgeur dits conti nus, -- 4~. Les demeures dans le Ciel, et la division du Ciel en deux H oyannlos ou en trois Cieux.- 49. La thorie des degrs fiert ellcore prcifier la distance qui spare lhomme~ /de lanilllnl, et aussi montrer la progression de lhomme dans!Lo, _ t:i:F-.." la voie do sa ll!.gnra.i.on, ce qni llve bien au-dessus oe - lanimal. -- ~O, T~es dlfJrents sens de la Pa lole rvle. -,51. Rgle pour distingl1lJI les li Vles de la Parole ryle des ( livres aits p:u los hommes. Indication des livres reconnus comme inspirs de Dieu. -- 52. Les deux- sac[ements: la sainte Cime et le Baptme. --53, Les~altrations de la v,!,t lorsquelle d est sympathique aux doctrines de la Nouvelle Jrusalem: mal heureusement son dsir de fonder une religion universelle, laqutJ, galitaire et fraternelle, II le fait hsiter devant la crainte de paraltre sectaire en dfendant la Bible, quoi quil !;agisse de suivre pour les intrts de cette rlfense, les inter)rtations liblales du Livre sacr, qui ont t indiques dans fes crits dE. Swdenborg. Mais cette crainte du fanatisme du , Livre, ne repose sur rien de srieux, et M.. Verdad lui-mme, Irecollnal.ra quells est chimrique, il. mesure quil se remettra avec plL1S de courage : luvre de la dfense de cette religion laque, quil admire, tout en hsitant il la professer devant un puhlie indiffrent et incrdule; il sapereevra alors que cest 1ft Bible elle-mme qui, par ses salutaires enseignements, sl venergiqnementcontre le fanatisme de ces sectateurs chrtiens rests jusqu ce jour, tlOp exclusivement attachs au sens littral, pour en comprendre le sens sQ!.0uel et rel. (Voir le numro do la RelIgion laqi7ecr-23--mars 1888, dans lequel se trouve une courte apprciation lies Confrences sur linspira tion de la Bible par le Pasteur VV. A, Presland.)l2) Apocalypse rvle; no 802. 104. 96 PRINCIPES DORGANISATION DE LA NOUVELLE JRUSALEM mains; en effet, cette translation desprit saint, vient directement du Seigneur chez chacun de nous, suivant ltat de rception ou de disposition du mental.76. Lordination est lintroduction dans le saint ministre de celui qui doit remplir les fonctions de ministre, lesquelles consistent enseigner aux autres leurs devoirs envers Dieu et envers leurs semblables. Quelle que soit la formo plus ou moins solen ntllll, suivant les usages de chaque pays, que la nouvelle Eglise adopte en France, pour cette in vestiture officielle dun ministre du Seiggour, elledoit viter de suivre les errements de lEglise dupass,qui ont dvoy celle-ci de son principe originaire. Limposition des mains, si elle est introduite dans le crmonial de lordination dun ministre,signifie linvestiture dans les fonctions, mais ellene peut tre la cause originaire de la transmissiondu Saint-Esprit. De plus, nous sommes davis, quo cetto crmonie ne devrait pas tre accomplie par des ministres, mais par des laques dlgus dans ee but, parlassemble des fidles de chaque Eglise particulire. En effet, les mains dans la science des correspondances, reprsentent la puissance qui appartient la personne, et leur imposition signifiela communication ou linvestiture du droitdexercer les fonctions. Dans lordre politique, un Prsident de la Rpublique, un Roi ou un Empereur, no sadressentpoint des personnages trangers, de mme rangqueux, pour que le pouvoir leur soit transmis, carcest la nation elle-mme, cest le peuple qui doitlui confrer la puissance. Il doit en tre de mmedans lordre religieux: cest la congrgation oulAssemble entire des fidles runis de chaqueEglise particulire, qui seule est en droit de con 105. 1;;T SA MISSION DANS LE MONDE97frer ce pouvoir au ministre de son choix. Cettemthode tait dailleurs suivie chez les Isralites,car il est dit dans le livre cles Nombres (1) que lesfils dIsral imposeront leurs mains sur les lvites,ce qui signifiait la transmission de la puissancede remplir les fonctions de ministre pour eux. (2) Toute Eglise vise la popularit dans lintrtde la propagande de ses doctrines, et doit pourcela, avoir un caractre essentiellement national;on a connu dans un temps, malheureusement bienpass, depuis la chute de lEglise Gallicane, la vogue des curs patriotes. Cest ce qui fait que touteEglise sattachera toujours de prfrence, ades pasteurs de sa nationalit, dont le patriotisme nepuisse tre suspect. Le chrtien doit prfrer safamille a lui-mme, sa patrie a sa famille, et lhumanit a sa patrie; mais, la patrie ne cloit pas courirle risque detre exclue arbitrairement de sa placelgitime, dans le concert des nations. En effet,chaque nation remplit un usage ou une utilit particulire qui justifie son existence comme nation,( et qui caractrise son principe de nationalit;mais tous ces principes des nationalits diverses,forment dans leur ensemble, une harmonie quiembrasse lhumanit entire; or, celle-ci englobelJ:glis.e-tmiverselle qui est en prsence du Seigneurcomme un seul homme, ainsi qnil rsulte de ladfinition de lglise universelle prsente au n26 ci-dessus. 77. La nouvelle Eglise chrtienne doit rencontrer plus de difficults Clue la primitive Eglisechrtienne a sta,blir dans le monde; il faut queds ses commencements, partout o elle veut simplanter, elle lutte contre lesprit derreur, et elle (1) Nombres; VIII. 7 -14. (2) On trouvera tous les dveloppements que comporte cetle question, dans le pelit trait suivant: The New Chuvch its MinistiY. Lait y and o,dinances, by r.TOhn ElliS!. M, D, New York,1886. 106. .98 PRINCIPES DORGANISATION DE LA NOUVELLE JRUSALtlMne peut soutenir ce combat, que par les efforts de tous ses membres indistinctement. Dans la primitive gli.e chrtienne, il en taitllr; 1"differmment, parce que liCilnil suivre tait tout trac, grce la protection tutclaire du pou voir sacerdotal sur les laques, foule qui tait alors ignorante et entirement sous sa direction. Aussi,1" @S le troisime eL le quatriIRL~icles, lEglise chrtIenne a commenc tomber en dcadence ).par cette raison seule, quelle na pas su obtenir le droit lexistence sans sorganiser aristocratique 1 mentet autoritairement; et cela, contraire- 1ment iL son esprit mme, qui est chrtien et 1 vanglique, car il se base sur la fraternit hu maine ; par consquent, toutes ses tendances ont pour objet dagir sur les hommes individuellement, afin de los amener graduellement, par son influ ence morale seule. transformer leurs institutions sociales, politiques ct religieuses, dans dos formos essentiellement dmocratiques, librales et par suite fraternelles.78. En ralit, la nouvelle glise accepte dans lordre politique, toute forme de gouvernement tablie de fait, quelle soit monarchique ou rpu blicaine, aristocratique ou mme socialiste; elle accepte les hommes tels quils sont, afin de les amener progressivement h ce quils doivent tre; ellc enseigne cependant, que les questions de prin cipes doiycnt toujours lemporter sur les questions de personnes. --------- Qui ne voit dit Swclenborg, (1) quil ny a pas clompire, de royaume, de duch, de rpublique, de cit, de maison, qui ne soit tablie sur d~sJ)IJIA! jli~i constituent lordre, et ainsi la fqrme de toutgoliVGrncTiCi ! Dans chacun de ces Etats, les loisde la justice sont au premier rang, les lois politi (1) Vraw ReligiOn chrtienne; no 5il. 107. ET f:A ,MISSiON DANS tE. MONDE 99 ques au second et les lois conomiques au troi-1sime; si on les compare avec lhomme, les lois de la justice font sa tte, les lois politiques son corps,. et les lois conomiques ses vtements; cest,mme pour cela que celles-ci peuvont tre changes comme des vtements. )) (79. Emmanuel Swedenborg vise particulire- ment la nation fran(~aise dans quelques passages de ses crits oLI il fltrit lasservissement des cons-i, c~J1es au pouvoir sacerdotal Ainsi, il dit (1) quil ya p?-rmi les peuples sous la domination des chefB . de lEglise, une nation qui na point subi le joug dune telle domination et qui regarde illParole1 - comme sainte; cette noble nation est la nationr:.. . 1115 (( franc:aise. )) " Ctte ob~ervation est encore vraie, malgr la chute de lEglise Gallicflne, car la majorit des catholiques franais de lEglise de li.ome, ()st oppo- se au Syllabus, ot aux dogmes nouveaux du Con- cile du Vatican; elle croit que la religion est meil- leure que ses ministres, et elle ne parait nullement dispose il laccepter telle quils lont faite. La).P/M l France est catholique dans le sens profondment religieux du mot, cest--clire, cll1911e esuhr- tiergle et en mme temps anti.-sectaire; elle nac- cepte donc pas le catholicisme-romain en entier, avec ses tendances sectaires et antl-nationales..Il Y a cles catholiques-romains qui font des efforts doscsprs pour relever leur religion, en essayant de montrer quelle nest pas en contradiction avec la science. Une des tentatives les lJus honorables faite dans ce sens, est la fondation )ar un_de..nos ma,gistrats les plus distingus, . l austin Hlie, de la Revue de la Science NOllvel1e, publie pariI( l.ass.ociation scientifi9ue pour la dfense du chris,- halllsme. )) (2) Les redacteurs font donc appel a (1) La Sagesse Anglique Sllr la Divine Providence; no 257. (21 Paris, rue Duban, 18. 108. 100 PRINCIPES nORGANISATION DE LA NOUVELLE JERtJSAtEMtous les savants et tous les crivains catholiques;Mais pourrussir dans leur uvre , ils devrontreconnatre la ncessit dlargir le sens de cc mot catholique, en le ramenant son tymologie qui signifie universel, cest--dire, chrtien, et en renonantpuurtOujours a ce sens troit que lui donne l~ vulgaire, qui nentend par la que le membre de lEgliseRomaine. Autrement, ils se trouveraient sollicitsentre deux tendances inconciliables, car dfendre)) _ i Ile Ch. ristiani~me et en mme temps le catholicisme -~r-J J ) J~Ol~ain. est d?,,?nu une e~tr~pr~se imposs~ble. Leur.~ 1IfVitatlon generale aux eCrlvams cathohques rappellerait linvitation faite, lors de la prparationpour le Concile du Vatican, tous les protestants.En ralit, le Pape ninvitait nullement ces derniers, ainsi quo certains journaux ont feint de lecroire, prendre part aux dlibrations du Concile, mais il les invitait loccasion du Concile, rentrer: dans le sein de lglise romaine, et faireleur soumission au Saint-Sige. On devrait sabstenir en plein dix-neuvime sicle, de pareils trompelil,et savoirquelemot catholique,)) peutprendre un sens aussi large que le mot charit)), caralors il devient synonyme de fraternit, ou encoreun sens aussi large ,que le mot chrtien)) qui,embrasse tontes les Eglises chrtiennes et non pas les catholiques-romains((seuls. Les protestants, enleur qualit de chrtiens, appartiennent a lEgliseuniverselle, et en ce sens, ils sont tous egalement catholiques , sinon romains; en Angleterre les pro testants se dclarent mme officiellement catholi !ques. Quant la prtention des catholiques-ro mains, de"-"concilier l~siel1.ce avec leur r)jgion, cest l bien une entreprise qui 08t devenue absolument impraticable depuis larticle 80 du Sylla bus qui interdit mme de croire que le Pontife ro main puisse et doive se rconcilier avec le pro o-rs, le libralisme ct la civilisation moderne. Cet article est tL rai)procher de ceux qui ont t d 109. ET SA. MISSION DANS LE MONDE101crts au Concile du Vatican, particulirement dansla session du 24 avril 1870 sur la foi catholique/oil est dclar que si quelquun dit quil peut sefaire, quon doive quelquefois, selon le progrs de lascience, attribuer aux dogmes proposs par lglise, un au~ro sens que celui qua entendu etquentend lEglise,quil soit anathme. Nous pensons donc que la Revue de la Sciencenouvelle doit, si elle ne veut pas faire uvresectaire, mais uvre chrtienne et franaise,avoir toujours soin de faire appel, et de sadresserainsi que le dit son titre, tous ceux qui veulentdfendre le christianisme, et non pas seulementa ceux qui sous le masque de catholiques, nentendent dfendre que ce quon applle en Angllr14 IJ 5 _terre le romanis!Jle. Son uvre deviendra alors1 aussi large-et1tff8si honorable dans les applicationsque dans les intentions excellentes de son fonda teur. Swdenborg qui sut si bien souligner d~Ilsson apprciation du_gnie Jr~nais-, son caractre1 )l1re!i~Ji et en mme temps anti-clrical, observeallSSl, durant ses voyages en France, que lordreecclsiastique possde la cinquime partie du royaume. Si cet tat de choses persiste longtemps,ce royaume, dit-il, marchera vite sa ruine. Larvolution de 1789 lui donne raison.80. A l~:crcs des Hollandais qui taient en Rpublique, lorsquil crivit ses impressions de voyage., il dit (1) que la cause principale de la pros prit du peuple Hollandais, semble tenir a ce que ce pays est une Rpublique, forme de gouver- Cnement dans laquell guuverns, mais il tioittre fond ,;ur la proccupation ,le lallranehissen1enlgmdue1 des gouverns, de tout asservissement aux llgouvernants. ,- Re~pecl d au suHrage universel,"OllHno exprE:ssiorl externe de notro droit divin moderne. - 116. Le~Le Pouvoir des gouvernants doitabuutir proglessivcnnt lllre plu~ que le reflet dela reprsentation du triple Pouvoir des gcuverns. Le Corps lectoral doit safrranchir ,18 snn asservissemeut aux partis politiques. - 117. Les inslitutions re{ ligjQ].Li~s doivent rester toujours distinctes el spares11_ des institutlOns politiq~les, pour pouvoir librementprogresser, les unes-comme les autres, chacune dansleur spMre particulire. - De la dillrence entre le3uvres de la charit interne et le::< e; Ires de la t.:harit extell1e. -=-r:;ilriiTitac la lQiJlt de In,Joi, est le but vers lequel tend le monde moderne pourla ralisationdl~irer le bien daprs laffec-tion, parce que 10 pain clans le sens interne est lebien de lamour et de la charit, ct qlle la nourri-ture en gnral, est lc bien; par avoir soif, il estentendu dsirer Je vrai da,prs JafIection, parceque le vin et aLlssi lcau, figurent le Tai de la foi;par le voyageur, il est figur cc1ui qui YCUL treinstruit; pal cc1ui qui est nu, cclui qui reconnaitquen lui, il ny a rien du bien, ni du vrai; par lemalade, celui qui reconnat quil est dans le mal,et par le prisonnier celui qui reconnat quil estdans le faux. (1) On voit donc comment les uvres de cl1aritspirituelle, sc renferment dans lenseignement (1) Voir Arcanes clestes, n" 4302, 195j-49~)9, 9200 et lIndexmthodique qui renvoie il. hien dautres illllications, pOllr ex-pliquer la charit spirituelle. 198. ET LEURS APPLICATIONS SOCIALES191 des prceptes du droit divin, et leur pratique est du domaine du for intrieur qui chappe tout contrle dos pou voir;:,; dolEtat. Observons de plus, que la mission de lEglise, nest pas dtablir une moralit oxterne dans les actes sociaux, mais de doter ceux-ci, autant que son influence morale sera efficace, dune me spirituelle qui les rencle vivaces ot fconds: los actes do moralit exclusi vement e:-:.ternes, sont cn clebors de la comptence de lEglise, tout en devant sou vent leur existence son iniluence bienfaisante.Il est dangereux de grossir le nombre des fidles dans lEglise, (;11 les attirant par les sductions dune cllariL externe, et non par les attraits dela _)SritcUl1oe llour elle-mme et al)p1ique avecJ. ~lcsintress()mcnt. On risquerait ainsi dattirer de faux frres, et an lion davoir travaill pour une Eglise spiritLlell(~, on naboutirait qUt~ .ditier une Eglise naturelle, telle q Lle lancienne Eglise chr tienne; celle-ci reste encore aprs dix-huit sicles, attache exe1ul>ivement au rgne du sens littral de la Parole, ou au rgne du Christ en chair.Il est vrai que la charite BOUS impose lobliga tion bien clouce, daiclor nos fJores dans la mesure de nos moyens temporels, lorsque loccasion sen presente, ct qne nous croyons ainsi contribuer tt cl6vclopper le bien que nous reconnaissons en eux, ct par lequel Doire :lection est justifie;mais il y a un ubime, entre les aider ainsi, et crer dans lEglise des moyens artificiels de lesattirer nos doctrines. C(~st pour la mme raison, que le Chlist na jamais youlu accepter deroyaut, ou do pouvoir tem.poreJ, et il a toujoursdit que son rO~aumc ntait pas de ce monde. Il est clone ncessaire de raire cette sparationentre les .institutions religieuses qui doivent tre fondes dans un but exclusif clenseignement dela sagesse divine, ct les institutions politiqueset sociales qui comprennent aussi les uvres de 199. 192 LES PRINCIPES DU DROIT DIVIN MODERNEbienfaisance ou dassistance publique, pour rendre Dieu ce qui appartient Dien ci il Cesar cc quiappartient Csar. Linitiative popubire ponrrait aussi agir clanslc sens humanire, encore mieux quo lEtat,surtout mieux que lEglise, en ovitant do donneraux institutions de bienfaisance le caractre dQ:ratant daumne, ou de leur imprimer un caraet6repolicier. En effet, linitiative de lEtat nest utilepour stimuler le progrs de liodLlstrie ct clesmurs, que durant la phase dc rformation; maiscette initiatiYc devient plut6t nuisible cl[tns tphase de rognration, parce qualors, le progrsdos mUfj tant acquis, le bien sc Talise mieuxpar linitiaii"() populaire. Le peuple est gnralement compatissant auxsouHranccs des pauyrcs: cest dans cette penseque .M. Louis Bertrand ossaie de fonder en Belgique acc laide des Bouiets COol)()latin:)s ouvrires, le Rfecloirc populae. (1) Cette 03llTe inspire par le dsir de soutmlir tOl.lS celE qni ne)demandent qLl vivre OE tmyaillant, parait 6tresuprieure il co qui e,,-ic;te cla.ilaloglw cn fnln~e,comme la Bouche dt: pm)", ct le:3 Asiles du nuit,qui sont dus il la !2,cnrosit cles classe;; riches et iLla protection do lElt. II ne faut clone pas que le Pouvoir legisbtifabuse de ce stimula.nt des rformes patronnespar lEt-at, etfasse ainsi 10 ,ou cles socialistes autoritaires, qui veulent non pas proposer, mais quiprtendent imposer le culte do la fratcmit danssos applications purement externes. Il ost beaudadmettre la. verite nouel!e et de lappliqueravant mme quelle ait penetrlos curs, par elaseul quelle frappe les espts par son vidence; ilest mme ncessaire de passel par cette phase de(1) Voir le Journal Le Devoir, " publi Guise (Aisne)du 26 fvri~l 1888, p. 133, 200. EI LEURS APPLICA.TIONS SOCIA.LES193 rformation, pour pouvoir aboutir la phase de rgn6nltion, cest--dire au progrs rel destnurs; mais il ne faut pas que cette rsolutionckvienne, par son caractre stoque, synonyme desa6lZico, et quelle compromette lexistence duprogrGs clcjii acquis. En dIet, cest precisment iicause de ces excs du stocisme, que le christia-nisme a prevalu comme supriollI; celui-ci pr-fre avec raison, la misricorde au sacrifice. Dailleurs, on ne comprendrait plus lutilite derformes imposes trop despotiquement, et toutce quon ne comprend pas, passe ii bon droit pourm.ys(lue . Les tendances du socialisme dEtat sont enta-ches de mysticisme. car elles imitent les tendan-ces clricafs qui ces-mmcs, sinspirent beau-coup plus do ln, lcttre de la Parole rvleo, que deson esprit. Cest pourquoi aussi, ces tendnnccsautorituiros, furent en honneur chez les llremierschrtiens, qui pniqnrent la communaut desbicm, et (lui simnginrcnt que Je Seigneur ensei-gnait Je palta::::e des hiens et le commun ismc. Cette croyance promit son origine dans diflo-rents passages de lElangilc, notamment dansJhistoire de cejeLH18 homme, qui Ilyait de gmndespossesf:iom;, ct qui tait obsoIvateLH strict de la loiJuiyc. Il demancb Jsus, 811 lui manquait encorequelquo ChOiiC pOUl mriter la Yic Ctornelle. Larponse fut: Vends teut cc quo tu as, et distri-bue-Je aux ]XiLlTeS, et tu auras un tleSOl dans leCiel, ct viens, suis-moi. (1) Or, ce fut Iii precise-ment c.c que co jeune homme se sontait incapablode faire, di] fut chagrin de so sont en dfaut. Ilvalait clonc mieux pour co riche, se repentir onsacrifiant cc quil ocii.Jts angliquefl : celle:;-j danflleur ensemble, formont 10 macrocosmc dit Trs Grand Homme. Le Seigneur (pli est lme de ce macroc.osmoeu est aussi le soleil Rpi rituel. _.-- De co wleil rayon nent la chalenr et la lumil) spiritnelles, quon ap pelle le hi en et le vrui. Cest l la sourco originairode la correspondance du monde spllitucl et de SOIl soleil, avec les morales terrostres et leurs soleils natureIs; cest aussi h SOUlCO originaire do lattractionuniverselle. -131. La ph,ce de tout tre humain dans10 macrocosme ou en dehors du macrocosme, e~t di.Jtermine suivant les sentiments qui inspirent soncur. - De la C~IUSO des 1l1LllaJies du corps et do lourscOLTespondances avec lp,s maladies de lme. Des maladies mentales. - Des alJgos, des esprits et des gnies. - La doctrine des formes, ou de lvolution, ap plique la rgnration de lmc humaine, nousmontre quo la roligiofl chrtien ne a pOUl objet d~ nouslever au-dessus de lMat Je naturalisme d:.lns leq uelnOllS naissons, et doprer en nons, uno yritable m tamorpbcfle je noUS-mlllfs. - Le signe do la femmedans le Ci~l, etlcssignes des tempsen ce qui concernela Nouvelle Jru,salem actu~lle.127. Cest par linflux spirituel du bien et duvrai divins dans la natme matrielle, que chacune 232. LES PRINCIPES DU DROlr DIVIN MODERNE 225des crations du monde terrestre, revt une qualit particulire reprsente par lusage, ou par lutilit plus ou moins grande, it laquelle elle est destine servir; cette qualit se caractrise par undegr de beaut plus ou moins lev. Mais le divin nlve, du monde matriel dans le monde spirituel, que les tres faits son image, et qui ontdpouill la nature terrestre. En e11et, rien deterrestre ne peut pntrer dans le monde spirituelsi ce nest lme qui est destine devenir un organe de la vie de Dieu: celle-la seule peut slever au-dessus de la nature. Cela nempche pasque les animaux de mme que les hommes, viventpar un inllux du monde spilitucl, en mme tempsque par un afflnx du monde natnrel; mais lopration se produit diversement selon les formes deleurs mes q t sont prissables, h la diftrence clesmcs des hommes qui, tant lies au Divin parleur forme humaine, sont immortelles. (voir n 28ci-des us) .Le corps de tout homme est la ressemblance ctlefOgie de son me, dite aussi, corps spirituel; ilY a correspondance de ses gestes, du jeu de sa physionomie avec les af1ections et les penses de sonmontal. Laffection brille sur sa face et prsentele type ou lexpression de chacun; cest ainsi quily a correspondance entre toutes les choses dumontaI avec toutes celles de la face, et, comme toutes les choses du mental, sc rfrent laffec tion ct la ponse, ou ce qui revient au mme la volont et ft lentendement, et que toutes cellesdu corps se r,frent au cur ct au poumon, il y acorrespondance de la volont avec le cur et delentendement avec le pOUInon. (1)128. Il Y a diffrentes ides sur ce qL constituelhomme; au point de vue le plus infrieur ct sous son aspect sensuel, lhomme nexiste quen(1") Voir ci-dessus no 26. 233. 226DANS LEURS APPLICATIONSraison de sa forme seule, o.U bien en raison de saforce physique et de son courage. Mais dans lesens interne de la Bible, le terme homme, ne doitsentendre que dune surminence morale et spirituelle. Cest pourquoi, le Seigneur parlant delapostasie de lEglise, dans Jrmie (IV, 25), dclare par co prophte, quil serait pardonn laville c1eJrusalem,ct quelle serait dlivre, si unhomme) pouvai t y tre trou v. De mme dans Esae(LIX.1G), Jchovah regarde son peuple et voit quilny a pas un homme. )).Lhomme tant un rcipient de la vie de Dieu,le Seigneur seul est homme, et les hommes nesont hommes, quen tant quils reoivent du Seigneur et :;uivant quils sapproprient le bien et levrai, de manire il 6tre conjoints au Divin et il devenir organes de la vie de Dieu. Cest ainsi quelhomme est iL limage de Dieu, en ce sens quil estun rcipient de la sagesse de Dieu; de mme il estil sa ressemblance, lorsquil devient un rccipientde son divin amour. Plus son lvation est grandedans la sagesso et dans lamour, plus la forme humaine de son corps spixituel ou do son mo, prendun caractre de boaut lev. Lhomme a donc tcr pour que los di vins vrais doscendent et se corpori(ient j usquos clans les dernires choses de lanature, car il est form de telle sorte, que touteset chacune des choses qui 10 constituent, correspondent au Ciel et paY le Ciel au Seigneur: il nya pas dans lhomme, ]a moi.ndre chose qui ne corresponde une orit spirituelle et cest de lque lhomme eXiste et que continuellement il subsiste.Il en rsulte que les hommes sont hor.lmes parlintelligence et la sagesse, mais non par leur forme : leur corps spiri.tuel nest que lexpression etpar suite la forme de leur degr dintelligence etde sagesse; le corps physique nen est quune en veloppe grossire et l!l plus extrieure de toutes. 234. SCIENTIFIQUES, ARTISTIQUES ET LITTRAIRES 227 129. Toutes les choses qui sont dans le corps humain ont donc une correspondance avec les affections du bien et du vrai qui sont dans le Ciel, chaq.ue socit du Ciel etant caractrise pl us particulirement par Ulle affection prdominante. Ainsi chaque chose lans le corps humain, parlutilit laquelle elle sert, correspond non seulement une aoction particulire, mais aussi esten communication avec la socit chez laquellecette affection ou cette utilite particulire prdomine. Par exemple, nos einq sens ont ehaeun unecorrespondance avec les sens internes; car le sensdu toucher correspond laIIection du bien, le sensdu got lafrectioll de savoir, le sens de lodorat laffection de percevoir, le sens de loue laffection dapprendre, ct ]e sens de la vue laffection de comprendre et de devenir sage. (1) Lilmme est modifi par Ulle atmo~;phle plus subtileque celle de loreille; cest pOUl cela que la vuepntre dans le cerveau par un chemin plus courtet plus intrieur que celui du langage peru parloreille. (2) Nous avons vu ci-dessus n 119 quecette atmosphre plus subtile est lther. La vue natU1olle correspond iL la vue spirituellequi voit clans une lumire (lilIrcnte ct bien sup rieure iL la lumire du soleil natUlcl; car cest lalumire de lentendement qui donne non-seulement la faculte de penser, mais la facult de voirintrieurement dans les formes les plus prcises etles plus brillantes les objets de la pense. Cettolumire intrieure bien plus relle quo la lumirenaturelle, rayonne du soloil spirituel, ou de lasphre qui entoure le Seigneur. Cest pourquoi onvoit dans 10 monde spirituel, les crMions des troisrgnes de la. nature, qui liont duno beaut bien audessus de celle du monde terrestre, parce quil y a(1) Arcanes clestes, n 4404.(2)idemu 4A07. 235. 228 LES PRINCIPES DU DROIT DIVIN MODERNEen elles, quelque chose de lintelligence et de lasagesse spirituelles dont elles tirent un clat extraordinaire.Mais ces crations spirituelles, qui reproduisent les trois rgnes de la nature, ne sont que desimages reprsentatives cles tats intrieurs des habitants du cleste sjour; elles se modifient et disparaissent suivant les changements de ces tatsauxquels elles correspondent, et on y lit couramment les enseignements de la sagesse divinequelles ontpour objet de reprsenter. Comme toutle Ciel est compos de lensemble de toutes les affections correspondantes aux usages de toutes lesparties du corps humain, il parat rationnel dadmettre avec Swdenborg, que le ciel, dans son ensemble peut rellement prendre laspect dun homme, ainsi qlle nous lavons dj expos ci-dessusau nU 23.Ce Maximus Homo tait le j1aclocosmechez les Anciens. Il faut en conclure que lorsqueSwdenborg dit que le Ciel est dans la ressemblance dun homme, avec chacun de ses organes,de ses membres ct de ses viscres; quil en est demme dune socit grande ou petite dans le Ciel,cela signifie que le Ciel est dans lordre humain.Il est dans lordre humain, parce quil prsente larcssembmce du Seigneur, qui est tout clans toutes ses parties, et qui est en dehors des espaces etcles temps. En efIet, le Ciel clans Je sens propre,est le Divin bien et le Divin vrai, qL procdent cluSeigneur: toutes ses partie~: et toutes les innombrables socits dont il est form, sont arrangeset ajustes, de manire exprimer parfaitementdans leur harmonie, les vrais principes humainsqui constituent lesprit essentiel de la vic dans leCiel. En dautres termes, la solidarit et les rapports mutuels des socits composant tout le Cielanglique, ainsi que les usages quelles remplissentles unes lgard des autres, correspondent auxusages du corps humain: chacun cle ces usages ducorps humain est un type parfait ou une image 1e 236. LES PRINCIPES DU DROIT DIVIN MODERNE 229prsentative de lusage que remplit la socit anglique qui lui correspond. Cest dans ce sens queSwdenborg parle SOllvent de socits angliques,dont le gnie propre se dOtermine par la situationdes diffrents organes du corps humain, parallle celle des diiIrents organes du Trs GrandHomme, dont le Seigneur est lme et la vie. Quelque..,;-unes de ces socits sont dites, suivant leur gnie propre, tablies dans la tte, quelques-unes dans le cur et le ponmon, etc. Leursgnies diflrents correspondent donc il chacun desorganes du corps hlImain ; et, il entend ainsi direque de telles socits correspondent il lusage deces organes corporels dans lhomme mme. Ainsiles os. la peau et les cheveux de ce MaximusHomo, servent il faire admettre dans les socitsanglique des multitudes de personnes qui nontpoint atteint un ta.t spirituel lev, qui sont dungnie pluttexterne, ct qui possdent en consquence, peu de vitalit spirituelle. Ily a, en effet,peu de vie dans les organes durs et osseux comparativement aux organes de substance molle, danslesquels la circulation sopro facilement. (1) Lunion la plus pa.rfaite existe entre toutes cessocits, parce quelles visent toutes, par los diffrentes utilits quelles remplissent, raliser lamour de Dieu ct du proehnin dans leurs nombreuses applications sociales; or, cette union des socits du cleste sjour, est symbolise par luniontroite, la solidarit des diHrcnts organes ducorps humain, qui fonctionnent si admirablementdans un corps sain, et qui concourent tous, a unun seul et mme but: la vie. Ces usages danslbomme mme, sont infinimentvaris, car le corps humain est une coopration demuscles, de nerfs, dos, de vaisseaux, etc; chacun1) Voir Arcanes Clestes, IlOS 5560 ct s. 237. 230DANS LEURS APPLICATIONSayant son usage ~t remplit, ainsi sa fonction distincte: les uns donnent limpulsion. dautres, la chaleur au sang, dautres servent filtrer celui-ci,il sparer le bon du m~uvais, le bien du mal, lesuns ct les autres cooprant lensemble d8 luvre qui est de proclui re la vie. Et cette cooperationse multiplie pl us 111eryei l1eusement encore lorsquon songe Clue chacun de ces organes, scvantla doctrine de la srie (1) est une association decellules invisibles, bien (lnayant aussi chacuneune incliviclualito propre, cest--dire un usage distinct.Aussi, cc qui fait la perfection de la formehumaine, cest quelle est par son unit densemble,en cOIlesponclance parfaite avec Junit ou luniondes c1iHrontos socits clestos, et des diffrentesar-Ioctions que reprsentent ces innombrablessocits clestes. Celles-ci ont pour correspondances, les difTrentsorganes du corps hlunain, qui .5ont pal lem situation rospectivo, en harmonie parfaite les uns aveclos autres. Cest pourquoi ln, forme hmnaine ost laplu~ parfaite de tontes les [ormes. Lhomme qui est dans lamour dG Dien ct ,.ent russirent ft le faire rllettre eil cioix, en criant: crucifiez-le! Ces vne-ments de lhistoire sainte nous font comprendre le rle du ,dragon,;dans lEglise de lavenir; il repr- sente lattitrrcl dune Eglise en dcadence prte asopposer eta sefforcer de dtruire lanouvellemni-festation du divin Vrai. telle quelle nous est don-ne dans lEglise de la Nouvelle Jrusalem. Le ser-pent estle symbole de lamour de soi, et le dragonest un serpent qui a des ailes: les ailes figurent lepouvoir de sclaneer qua cet amour de soi, lorsquilprend les apparences du culte reli8ieux. Il avait)sept ttes, pour reprsenter lintelligence quilprtendait por~der pour les choses saintes; ilavait des diac mes sur ses ttes, comme autantdemblmcs cles di vins vrais, pour caractriserlextension de son pouyoir par les vrais daprs la)Parole, dont il doit fnire parade, tout en les falsi-fiant. Cela est reprQsent par sa queue qui ren-verse la troisime partie dos toiles du Ciel, cest- (1) Matthieu III. 7 et XXIII. 33.17 257. 250 DANS LEURS APPLIClTIONS-dire, les"connaissances du bien et du vrai dansleurs applications sociales. Mais le dragon luimme reprsente particulirement, ceux qui m jsent la religion de la vie et qui se fient ausa1utpar la foi seule, ou de la foi spare des uvres dela charit. Ceux-l jettent suivant le langage delAl)Qcalypse des fleuves de faussets, pourd.tr~li!e la dottiJle nouvelle, lempcher dintroduire la lumire dans les choses de foi, et lempche!,.-iL~mise en pratique.(Lenfant mle que le dragon voudrait dvorerestifi)attre toutes les nations avec une vergecl~ fer., (1) Il sagit ~ci ,dC(l~ clo~tri~e qui ~loi~ tredegagee du sens Iltteral- cre-ra 131ble, amS1 quelavons expliqu prcdemment au n 9. Le senslittral de la Parole est figur par le fer, parce quil suppose, lorsquil est trop exc1usivoment accept, le rgne de lge de fer tel que nous avons dja eu loccasion de le dcrire. ldais ce sens litt ral est le fondement do la Nouvelle Jrusalem, parce quil doit servir instruire les hommes, pour les lever progressivement au-dessus de son vrai, qui est externe, a la lumire de son intelligence rationnelle; celle-ci, ainsi que nous lavons vu pr cdemment, correspond lge dairain des soci ts antiques, et suppose ltablissement du nou veau rgne du Christ, ou tout au moins, les com mencements de la Nouvelle Jrusalem parmi les hommes. Patre . signifie, enseigner et ins truire dans la lumire rationnelle de la vrit; celle-ci est lalimentation spirituelle qui est figurepar lalimentation naturelle que suppose ce mot.Par les deux ailes donnes il la femme, (2) pourquelle puisse senvoler dans le dsert, sont entendus, les moyens employs par la Providencedivine, pour que la Nouvelle Jrusalem soit mise(1) Apocalypse; XII. 5(2) Apocalypse; XII, 14. 258. scmNrIFIQUES, A.RTISTIQUES ET LITTRAIRES25f il, labri des atteintes du dragon, tandis quelle nexiste encore que chez quelques-uns, et quainsi[ elle puisse se 12r~parer)t stendre chez un g!~and ! nO.!]J2.~e. NIais pouf f arriver, il faut mettre epJill appl~gation les10i8 ~l,QJ(~Tgnr~tion. Nous avons vu Cl-dessus, nOS 10f, et r08, que durant le cours de sa conversion, lhomme passe par deux phases, iL savoir la. phase de riormation et la phase de rgnration. Or, le premier tat de rformation est un tat de tentation, car la tentation persiste tant quil y a plus ou moins de combat entre la yolont ct lentendement; mais ds que lhomme veut de cur, fuir le mal et faire le bien. il ny a pas tentation, parce quil ny a plus combat. Dans ce cas, le cur veut ce que lentendement pense, et lentendement pense ce que le cur veut ; il ny a plus dsaccord, il y a harmonie entre les deux facults de Jtpourquoi,on lit que Jean vit u;~ Nouveau Giel, et la sainte.Jrusalent descendant de Dieu pm le Ciel. Apoe. XXI. 1,2. - Il est certain que la NouvelleJmsalem, doit exister, parce quelle a t prditedans lApocalypse, chap. XXI, XXII; et il est certain aussi que les faux de la prcdente Eglisedoi vent auparavant tre loigns, parce quil en a t trait dans lApocalypse jusquau ChapitreXX.) Il faut donc conclure avcclvI. Le Pasteur Seward~~}rI.Mt (>. que si le sens interne de la Bible, indique avec~1< prcision ct clart, ltat dan[~ lequel lancienne c4 :Eglise chrtienne doit venir avant que la Nouvelle Eglise puisse tre dite, sortir du dsert, )) et de ltat de tentation, ce sens ne prcise lion, en ce qui concerne les temps de cette pr.ophtie. Chacun comprend dailleurs, que le ,sens spirituel de la Parole rvle parle beaucoup moins au point de vue des temps, quau point de vue (les tats et de la vic ternelle. Il sentit donc oiseux decnercher prdire le jour et lheure de ltablisscmentse laN_onvelle Jrusalem dans 10 monde, non plus comme simple systme de doctrines, mais avec tout ~~_PUi.~~LaJ1O salvifique caractrise, dans un langage imag, par ses fondements de pierres prcieuses, ses murs de jaspe, ses portes de perles 262. SCIENTIPIQUES, ARTI~TIQUES ET LITTRAIRES255 et ses rues dor. )) (1) Cependant nous devons rap peler, ainsi que nous avons eu loccasion de lob server au n 82, que les Eglises autour de nous, scartent graduellement avec nos ides modernes, de leurs confessions de foi originaires, qui touf fent la religion dans un cadre trop troit; quelles ont toutes cette tendance heureuse de sunir pro gressivement dans un sentiment de fraternit g nrale, drivant du culte de lamour de Dieu et du prochain. Ces progrs sont lents, dans les com mencements, mais ils seront plus rapides etmme, prcipits mesure quils approcheront de la catas trophe finale, et il est possible, probable mme, . cause de certains signes des temps actuels, que !~ cOlmnenCemglnt le._lafip soit en tlain. Sil est vrai, ellffet,commenollslobservions au nO 73 ci-dessus, que la premire Eglise chrtienne bien quelle ait l t entirement dtruite comme Eglise invisilile et"6 I J 1 interne, depuis 1,9 (~ix-huitime sil,paruri juge If ment derTi:ier, ne puisse pas tre entilement dvaste comme Eglise visible et externe, aussi longtemps quelle peut encore aider quelques-uns . oprer leur salut, il est vrai galement que le monde sent le besoin le plus urgent de ne plus croire que ce quil peut comprendre rationnelle ment. Tel est le principal signe des temps actuels; il nous fait penser quil nest pas impossible que It!: gnration suivante, qui est dj. ne maintenant, sera tmoin du discrdit dfinitif de ces dogmes prdominants symboliss par le Dragon; tels sontpar exemple la trinit de trois personnes divines qui ne formeraient quune personelivlne~ 16 pr 2-- tendu, sac!i~~e expi~toire sur l,a cro,ix, pour apaise~ 1 la colere clIvme, et le salut ImmedIat par la fOl sans la charit. Il ny aura donc plus de motif pour que le monde reste attach . des dogmes1 quon nose mme plus proclamer ouvertement,(1) Apocalypso; XXI. 263. 256 LES PRINCIPES DU DROIT DIVIN MODERNEet quil ne prfre pas les doctrines clestes de laNouvelle Jrusalem, cause de leur caractre, rationnel! celles-ci apparatront alors comme laseule source do la lumire puisse jaiUir, et neplus rester cache sous le boisseau du mysticisme. 264. CHAPITRE XIII. LES CORRESPONDANCES DANS LEURSRAPPORTS AVEC LA For CHRTIENNESOMMAIRE 132. De la foi naturelle fonde sur les miracles. - 133. De la foi salvilique qui est dite remuer les monta gnes. - 134. De la foi mystique. - De lhumilit chrtienne. De la manire de comprendre et daimer Dieu. - 135 De la correspondance d?)a _vigne_ave_c le vrai...[l.irituel, dans la Bible crite etoans Ta 13T])le ilel-nature.-:- 136. Ce que cest que venir Dieu en dehors des espaces et des temps. - 137. La parabole de lintendant injuste qui nanmoins est lou par le Seigneur, et de sa signilication. - 138. De la repen tance; ce quelle est dans nos mes. - 13:l. Dans les combats du faux contre le vrai, le vrai est compar dans lEvangile, un ferment qui clarifie. -- 140. Ponr luvre de lu rgnration le systme prventif, lors quil est encore possible, doit tre prfr au systmo rpressif; celui-! est comparable la preuve directe, celui-ci la preuve par labsurde. - Pourquoi il est dit clans lOraison Dominicale; Ne nous induis pas en tentation -141. Des lois de permission. - Des mauvais rois et des mauvais prtres; comment ils re prsentent dans la sdence de", correspondances, et ce que signiLle la crmonie du sacre. - 142. Lignorance vaut encore mieux. que la pl~cfanatiQn. - La foi nexiste que chez ceux qui vivent de la vie de la charit; elle nest inbranlable que chez ceux qui ne crient que co quils com prennent. 132.Nous avoI)s vu prcdemment, (n 58),que les miracles dans lEglise Isralite taient ncessaires pour amener graduellement les hommes devenus entirement sensuels croire Jhovah, en leur inspirant dabord le sentiment de la crail1,te de Dieu, parce que ce sentiment est le premier seuil 265. 258DANS LEURS APPLICATIONSpar lequel on passe, pour entrer dans le temple dela sagesse. Il en tait de mme des miracles surlesquels se fonda la primitive Eglise chrtienne,bien que ces miracles ne fussent plus obtenus quecomme le rsultat de la foi a Jhovah incarn dansle Christ. Nous avons vu aussi (nos 8 et 50), que la foi qui repose sur le seul tmoignage du miracle ou mmesur la vue du mIracle, est une foi naturelle quinest utile qa la condition de servir de premierchelon, pour slever il la foi spirituelle ou lamour du vrai en lui-mme, amom qui seul peutnous donner la foi relle ct salvifique. Nous avonsexpliqu Clue pour croire rellement, il faut comprendfC, cest-a-dire voir que la chose est vraie. Tout ce chapitre a pour objet de confirmer cescaractres de la foi relle, caractres qui se rvlent manifestement, il mesure quon sc familiarisemieux dans les enseignements de la Parole, et surtout dans l connaissance des correspondances desvrits natLllelles avecles vrits spirituelles. Cestaussi p~tr l comparajson de cette foi nouvelle avecla foi mystique de lEglise du pass, que la distinction entre la foi spirituelle et la foi naturelle revtira une forme plus accentue. 133. La foi artificielle ou naturelle, Cl ui peut trequalifie aussi defoihistoriqlle,miraculeuse, ou defoi de la mmoire, est donc loin dtre la foi salviiique qui fuit un avec la charit. Par celle-ci seuletous les maux qui jaillissent des amours de soi ctdu monde, les cloux amours opposs il lamour deDieu et il lamour du prochain, sont daigns ducur de lhomme et sont rejets dans lenfer doils proviennent. Le Seigneur dit: Si vous aviezde la foi et que vous disiez il, cette montagne: Lvetoi, jette-toi clans la mer, cela se ferait. (1) Maisce langage qui puise son nergie dans le dsir de(1) Matthieu, XXI. 21. 266. SCIENTIFIQUES, ARTISTIQUES ET LITTRAIR1 259donner une ide naturelle de la puissance de la foi,ne doit certe1inement pas tre pris la lettre, cardans le sens littral seulement, il ne dcriraitquune foi mystique et aveugle.La science des conespondances puise dans laBible, enseigne effectivement, que la montagnelorsq uelle est prise en mauvaise part, signifie dansle sens spirituel, lamour de soi et du monde, ainsilamour du mal, et que la mer signifie lenfer. Ilsensuit que jeter la montagne dans la mer, signifie ici, jeter dans lenfer les amours qui en eux-mmes sont mauvais ct diaboliques.Il serait trop long de citer les textes qui confirment toutes les interprtations du sens spirituelde la Bible. Swdenborg les donne, mais ce sontces longueurs qui rendent difficile la lecture suivie de ses uvres. Cette lecture nest facile etmme attrayante, que pour celui qui aime la vrit en elle-mme, et qui ne se rebute point devant le hlbeur que peut coter sa conqute dfiniti ve. Celui-lit, en effet, ne peut tre satisfait quaprs avoir vrifi, si les deux et trois tmoins ncessaires, dont nous avons expliqu le rle au n102 ci-dessus, sont prsents et sils sont parfaitementdaccord dans leurs tflOloignages varis. Or nousvoyons quen ces matires, le premier tmoin estla vrit rvle, le second est lautorit de la raison, et le troisime est Swdenborg lui-mme, exposant ce quil a vu dans le monde spirituel. Unseul dentro eux pourrait nous paratre suspect,mais nous pouvons donner toute notre confiance leur accord simultan, lorsquil nest pas douteux.Lvangliste Jean qui, do plus que Swdenborga eu le privilge de contribuer tt crire la Bible,tmoigne aussi, avoir vu dans le monde spirituelque toute le senfuit et quo les monta.gnes nefurent poini trouv~es. (I) (1) Apocalypse; XVI, 20. 267. 260 LES PRINCIPES BU DROIT DIVIN MODERNE Le tmoignage de Swedenborg est plus explicite encore, car il nous dit que les amours mauvaisapparaissent dans le monde spirituel comme desmontagnes qui, par la fOl, peuvent tre dracinceset jetes dans la mer ou dans lenfe!, ce qui est absolument impossible dans le monde terrestre. Lles terres sont, en effet, matrielles et dune fixitplus grande que dans le monde spirituel, olt ellesne sont que lexpression et les correspondances destats intrieurs des mes de ceux qui y ha~itent. On rencontre souvent des personnes qUl donnent leur assentiment aux doctrines de la NouvelleJrusalem dans un sens gcneral, mais qui nacceptent point les visions de Swdenborg. Il est certain que les preuves tires des textes mmes de laBible, fut-ce avec laide de Swdenborg, sont seule;; destines porter lvidence dans nos mes,tandis que les simples tmoignages de ce que Swedenborg a pu voir dans le monde spirituel, touten tant dune tude aise, ne doivent pas noussuffire 11 eux seuls, pour nous convaincre de Jeuryoracit. Mais ce nest pas une raison pour soutenirquaucun homme na eu la permission de visiterle monde des esprits, puis de revenir pour nousentretenir de ce quil a vu. En effet, observons enpremier lieu, que cette ouverture de la vue spirituelle ne suppose pas un changement de lieu,parce que le monde spirituel est en dedans de nosmes et en dehors des espaces et des temps quisont les propres de la nature; et observons, en second lieu, que les mmes personnes qui repoussentles tmoignages de Swedenborg, sur ce quil a vudansle monde spirituel, reconnaissent linspirationde la Bible; or celle-ci contient des descriptions de visions pareilles. Par exemple, le prophte Elisee pria le Seigneur douvrir les yeux deson serviteur, et il dit ce sujet. Et Jhovah ouvrit les yeux de son serviteur, qui vit la montagnepleine de chevaux, de chars de feu autour dEli 268. LES PRINCIPES DU DROIT DIVIN MODERNE 261se. (1) Que ces personnes incrdules en ce quiconcerne Swdenborg tudient donc le sens interne de la Parole, et tous ses tmoignages se trouveront confirms comme vrais. La Bible est crite autant pour linstruction deshommes que pour linstruction de ceux qui ontquitt le monde terrestre et qui habitent le mondespirituel; or, dans ce dernier monde, la Bible ellemme nous enseigne quon voit des choses semblables celles quon voit dans le monde terrestre:eUes sont toutes reprsentatives de ltat spirituelde ceux qui y habitent, ct elles servent cl enseignements et de moyens pour progresser dans lasagesse et dans la connaissance de tout ce qui concerne le gouvernement de 1ubslantivement. dans tout le cours de ce travail, parce que nous devons. dans lin trt de la clart el comme le f,iit Swdenborg, employer tour tour, les deux expressions vela et l;e"itates pOUl distinguer entre les V/ais el les verites, comme on dislingue ce qui est gnral de ce qui est particulier. Les vrais sont les principes, et les v )its en. sout les drivations. Ou dit aussi dans la Nouvelle Eglise,les faux pal opposition (lUX v,ais, ct les biens par op positiou aux mattx. (3) Mathieu; XIII. 33. 279. :]72 LES PRINCIPES DU DROIT DIVIN MODERNEfication du vrai davec le faux chez lhomme nepeut jamais soprer sans une fermentation. cest-dire sans un combat du faux contre le vrai, et duvrai contre le faux; mais aprs que ce combat at livr et que le vrai a vaineu, le fau~ tombecomme la lie, et le vrai est pLlrifi, de mme que levin est clarifi aprs la fermentation, lorsque leslies sont tombes au fond. Ce qui revient direque le mal porte en lui sa peine. comme le bienrenferme en lui-mme sa propre reompense, parceque le mal pouss ~L toutes ses consquences, renferme en lui-mme son propre ferment de dissolution. 140. :Mais il y a un exeellent moyen de spargner les combats cruels de la tentation du mal,cest-a.-dire, les expriences amres des orages dela vie: cest de sinstruire de bonne heure, avantmme que le mal ait srieusement pntr le cur,et de se familiariser davance avec les enseignements direets du divin vrai; cette lumire de .linteWgence ct de la sagesse pntre le cur et peutempeher le mal de sy enraciner, car cest souventle faux de lignorance qui dveloppe le mal en nous,et amne par son propre ferment de dissolution, lescruelles preuves de la vie et les durs combats contre les tentations. Dans les sciences exactes, la preuve directe dunevritentatifs dans la icience des corres pondances, sont comme de~ chelons qui nous per mettent de monter des vrits apparentes aux vrits suprieures, intrieures eL r6e11ls. - 150. Le gnie moderne eL particll!iL3!Wl!1.1~~ie fran01is, recher che la vrit erCTIe-mme; cest l IWSSJ la tendance ) de la Nouvelle Eglise c.hrtienne, dite Nouvelle :Jru s~em. .143. En gnral, on nglige encore plus ltudede lAncien Tostarnent que ltude du NouveauTestament; et, cependant dans lAncien Testament, il y a une mine des plus riches, a laquelle 287. 280 LB:8 PRINCIPES DU DROIT DIVIN MODERNEpeuvent puiser tous ceux qui veulent pntrer dansle sens interne de la Parole rvle, et avoir laconnaissance des correspondances des vrits naturelles avec les Bpirituelles. Dans tous les crits dela Bible, la Parole divme est adresse la fois illEglise de lavenir et aux Eglises du pass, cardans son sens interne caehc, derrire lcorce dela lettre, on trouve tou:iours des vrits spirituelles, dont les enseignements sappliquent auxhommes de tous les temps. On saperoit aussi quedans bien des circonstances lhistoire de lavenirde lhumanit se trouve souvent contenue en germe dans lhistoire du pass. Telle est par exemple,lhistoire des tentations et de la glorification duChrist, durant sa vio dans le monde, qui est raconte figurativement dans lhistoire cl Abraham 01,de ses descendants; elle nous donne en mmetemps des enseignements utiles 1:l connatre, pourles progrs de la rgnration de lme humaine. Nous avons vu na 118 ci-dessus. que lhistoirede la tour de Babel, marque la fin de lEglise deNo. et le commeneement du culte des sacrificesinstitu par Hber. A partir de cette epoque, oncessa de rechercher la vrit en elle-mme, et onperdit de vue le sens significatif des reprsentatifs; les eglises devinrent donc purement reprsenta,tives; la sc.ience des eorrespondances cessa,par consequent, dtre une sc.ience et elle devintun pur mysticisme. Toutes les m:vthologies anciennes, ayant perdu leur sens significatif, ntaient plus que des histoires fabuleuses; ellesfurent lorigine de toutes les idltries du paganisme et de toutes les superstitions. Comme on nesentendait plus _sur la verite spiritnelle, il y eutsuivant le langage biblique, une vritable confusion de langues et on ne sattachait plus quaul1:-erveilleux et au miracle, eest--c1ire, au rnystiClsme. Les peuples anciens avaient donc cess de ren 288. LES PRINCIPES DU DROIT DIVIN MODERNE 281dre un culte 11 Dieu dans le sens interne, cest-adire, par I.es affections du cur et les penses rationneJ1es qui en dcoulaient. Or, ces aiIectionsbonnes, et ces bonnes penses, taient figuresdans la sagesse anticlue par les btes et los oiseaux,dont chaque espce lcprsentait une affection ouune ponse diffrente. Nous avons dj, eu loccasion au na 28 ci-dessus, dexpliquer lorigine duculte des animaux. Bien que les hommes eussent perdu leurs bonnes atIections et leurs bonnes penses, ils cr mentnanmoins continuer leur culte tL Jhovah, en luioiTrant en sacritco, les animaux (lui les reprsentaient hiroglyplmluement. Cependant, le SeigneuT accepte ce nouveau culte, afin de sadapter,omme par le passe) aux modifications du gniebumain qui devenait de plus on plus externe. Dieuen effet, respecte toujours la libert de lhommeet ne cherche attirer que ceux qui se donnent librement a Lui. Cest pourquoi le Soigneur dictodans la Bible les lois sur les sacrifices. mais de manire (lue Jc;urs applications restent reprsentatives des bonnes atIections et des bonnes penses,alors absentes du cur de lhomme. Il ne faut clonepas en conclure qne les sacrifices ont to commands par Diou, (1) car le Seigneur sc borne seulement il los rglementer pour quils dovicuncIltlc8reprsentatifs du culte interne ou de lE;lise spirituelle qui doit revenir. Cesi, ninsi r]Ue 10 sang rpandu sur lautol, c1l:l-.vient 10 repr:>entatif du Divin na; ; partout o ilest question de sang dans la Bible, il sagit dansle sons interne do la Yerit(~ ; noni:! nous en ::;omme8dj occUP j)1()cdcl1illlont au nO 52. La Parolemcditc ct nm(;.c dvoile le ,frai: cest le sang quipurifie. Le Seigneur lappolle : ( 10 s,mg de la nou(1) Vair I, Samuel; XV, 22, - Psaufl1e LI. 19. - Mathieu;IX. 13.19 289. 282 DANS LEURS APPLICATIONSvelle alliance qui est rpandu pour un grand nombre, en rmission cles pchs. (1)Dans le Lvitique (2), il est dit il p1o]1o,5 du sacrifice des oiseaux, que le sacrificateur devait oterle jabot avec sa plume et le jeter prs de lautel verslOrient.Le jabot est la poche dans laquelle loiseau dopose sa nourriture ayant quelle soit digre; lejabot correspond la 1l1(~moire de lhomme, parceque linstruction con6e la mmoire et non encore digre par la facult rationnelle, ni adapte la pratique de la vie sociale, est semblable lanourriture dpose dans le jabot des oiseaux, ctnon encore digre. Lorsque nous quittons la victerrestre. de telles connaissances restes dans lammoire seulement, ne sont daucune utilit devant Dieu, et eUes sont rejetes. :Malheureusementla religion de la mmoire seule, cstencore celle dela grande gnralit des hommes: ils la professentmais ne la pratiquent pas dans leurs rapports sociaux. Leur religion est celle du jabot et des plumes, et elle est rejete comme les cendres. Si elleest rejete prs de lautel vers lOrient, cest 1)arceque la vrit retourne ainsi Dieu, sans quelhomme sc la soit approprioe, ou en ait tir aucune utilit, Cltr il la garde dans sa mmoire seulement.Une autre particularit remarquable dans ce culte des sacrifices: cest que loiseau sacrifio de vait tre entam et non divis. Or, le contrairo avait lieu dans le sacrifice des autres animaux; ceux-ci devaient tre partags par Je milieu. (3) Ainsi, pour les btes qui reprsentaient les bonnes affections du cur il y avait division complte, et chacun des morceaux tait plac lun Yis vis de lautre, paralllement. Ceci reprcsente les deuxIl} Mathieu, XXVI. 28.(2) Lvitique 1. 16.(3) Gense XV. 10 290. SCIENTIFIQUES, ARTISTIQUES ET LITTRAIRES 283c,ts de lalliance qui doit soprer entre Dieu et lhomme. Le Seigneur fait inJ1uer le bien da,nslhommo; lhomme le reoit par lintrieur. Duncot Dieu conjoint lhomme it Lui, de lautre ctlhomme obit. Demeure en NIoi ) ,dit le Seigneur et moi en toi )) (1) cest ce qui a lieu par le moyendu bien dans la ,-olonte rgnre. Maislcs pensesde lhomme, qui sont reprsentes par Jes oiseaux,no sont pas susceptibles c1trc mises en parallleavec le Divin vrai, car il peut y avoir des erreurset des iJJsions dans ses penses, et il peut cependant, tre dirig dans la bonne voie. Ainsi, le cultecles sacrifices ntait Cfuune dvintion du culte ducur; en effet. lbomine voit le culte des sacriAcesclans lide dune punition ou dune expiationquil doit simposer pour racheter ses pchs, tanclis que la pense divine est qne lhomme doitchasser de son cur les maux eUes faux.pour Jeursubstituer les biens et les vrais, dont Dieu est lasource unique et, qui doivent, par consquent, luitre consacrs. On voit donc (lue co culte toI quelhomme Je comprenait tait impariait; mais eependant, il servait diriger lhomme dans la bonne voie. De mme, la crainte de Jhovah qui servait de fondoment principal Ida religion Jui 10, pouvait aider lhomme il sortir dune vie sensuelle,bien que cette ide de crainte dun Dieu misricordieux flit errone; mais le celt salvi nrplO de laeloyance mme errone nen existait pas moins,ds lors quelle impliquait la reeonnaissance delautorit divine et. de son droit do tutelle surlhomme. Il suffit donc que lhomme reconnaisseCJuil a des devoirs il remplir em"crs Dieu, bien(luj] ne los accepte point, tels quils sont enseigns rellement. Cest hl pr