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UNIVERSITÉ DU QUÉBEC À MONTRÉAL LE PROCESSUS DE PRISE DE DÉCISION RELATIVE À LA CARRIÈRE DE COLLÉGIENS INSCRITS AU SERVICE D’AIDE À L’INTÉGRATION DES ÉLÈVES (SAIDE) DU CÉGEP ANDRÉ-LAURENDEAU. RAPPORT D’ACTIVITÉS DIRIGÉES PRÉSENTÉ COMME EXIGENCE PARTIELLE DE LA MAÎTRISE EN CARRIÉROLOGIE PAR VÉRONIQUE DESROCHES ©VÉRONIQUE DESROCHES, DÉCEMBRE 2014

Desroches, v. (2014). Processus de prise de décision relative à la carrière d'étudiants du programme saide

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UNIVERSITÉ DU QUÉBEC À MONTRÉAL

LE PROCESSUS DE PRISE DE DÉCISION RELATIVE

À LA CARRIÈRE DE COLLÉGIENS INSCRITS AU SERVICE D’AIDE

À L’INTÉGRATION DES ÉLÈVES (SAIDE)

DU CÉGEP ANDRÉ-LAURENDEAU.

RAPPORT D’ACTIVITÉS DIRIGÉES

PRÉSENTÉ

COMME EXIGENCE PARTIELLE

DE LA MAÎTRISE EN CARRIÉROLOGIE

PAR

VÉRONIQUE DESROCHES

©VÉRONIQUE DESROCHES, DÉCEMBRE 2014

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REMERCIEMENTS

Tout d’abord, je remercie les étudiants qui ont participé à la recherche. Ils ont été

généreux dans leurs réponses et au niveau de leur temps. Sans eux, ce projet n’aurait pas

été possible. Je remercie également mes collègues du Cégep André-Laurendeau pour leur

appui envers mon travail de recherche, particulièrement au niveau de la Direction des

Études. Notamment, un gros merci à Édith Lefort, conseillère en adaptation scolaire et

responsable du SAIDE au Cégep André-Laurendeau, qui a été présente tout au long de

mon travail. Elle était là pour répondre à mes questions, me fournir de la documentation,

et aussi pour me relire à la toute fin, spécifiquement pour les parties en lien avec le sujet

des étudiants qui sont en situation de handicap.

Également, je remercie Soizic Masson, pour sa grande disponibilité et son sourire,

particulièrement pour la transmission des statistiques et pour l’aide apportée à la

passation des questionnaires auprès de la clientèle SAIDE. Merci aussi à Maude

Véronneau, technicienne en éducation spécialisée au SAIDE, qui a collaboré au projet au

niveau de la passation des questionnaires et qui m’a encouragée chaleureusement.

Un merci tout spécial à Sophie Blanchet, conseillère d’orientation au Cégep André-

Laurendeau pour ses judicieux conseils et son intérêt porté envers mon projet. À plusieurs

reprises, elle a pris le temps de me transférer des liens internet et me conseiller des

lectures qui me seraient utiles pour mon essai.

Bien sûr, je ne saurais passer à côté de mon directeur de recherche, Louis Cournoyer, qui

a été de grands conseils pour ce travail, qui a su me guider au sein de cette aventure

colossale, pour tout le support, le partage de ses connaissances, son temps de lecture et

bien sûr, ses encouragements qui ont aidé à préserver ma motivation; je lui en suis très

reconnaissante.

Finalement, je remercie mes trois enfants, Jeanne, Béatrice et Lou pour leur

compréhension face à mon projet d’études. Ils ont été là pour me supporter moralement et

à travers cette expérience, ils ont su développer une belle autonomie.

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RÉSUMÉ

Le processus de prise de décision relative à la carrière est particulièrement complexe pour

un jeune adulte car il doit prendre en considération plusieurs facteurs : les aptitudes, les

intérêts, les coûts, la distance géographique de la formation, etc. Ce travail porte sur le

processus de prise de décision d’étudiants ayant des limitations fonctionnelles, afin

d’évaluer si le processus de prise de décision est semblable ou plus complexe pour ces

derniers.

Le Ministère de l’Éducation avait présenté une Politique de l’adaptation scolaire (1999)

pour intégrer ces élèves dans les écoles régulières, en mettant en place des services pour

leur offrir les mesures d’aide appropriées. Le but étant que les ressources viennent à eux,

et non l’inverse. Rendus à la fin de leur adolescence, ces élèves sont de plus en plus

nombreux à s’inscrire dans un programme collégial pour poursuivre des études

supérieures. Dans les cégeps, les étudiants doivent s’inscrire au SAIDE (Service d’aide à

l’intégration des élèves) pour bénéficier des mesures d’aide en lien avec leur plan

d'intervention, afin d'assurer des conditions optimales pour leurs apprentissages (Cégep

André-Laurendeau, 2014). Une interrogation se pose à savoir si les projets de carrière de

ces étudiants sont toujours réalistes, c’est-à-dire s’ils sont conscients des répercussions

que leur situation personnelle peut occasionner sur leur projet d’étude.

L’objectif général de cette recherche est de décrire le processus de décision relative à la

carrière de collégiens inscrits au SAIDE du Cégep André-Laurendeau. Cette recherche

vise également de répondre à des sous-objectifs : 1) vérifier si ces étudiants ont une

bonne connaissance de soi, 2) examiner si ces étudiants ont un projet de carrière clair, 3)

analyser le niveau de prise en considération de leurs limites personnelles dans leur choix

d'études et la portée réaliste de leur objectif professionnel. Pour ce faire, un questionnaire

d'enquête a été proposé auprès de la clientèle SAIDE inscrite à la session d'automne

2014. Ce questionnaire comprend également des questions à réponse ouverte afin

d'explorer et ouvrir sur le sujet. En tout, 121 étudiants ont répondu au questionnaire.

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Les résultats démontrent qu'un faible pourcentage des répondants prend en considération

ses limitations fonctionnelles lors du choix de son programme d'étude. Toutefois, la

majorité des étudiants qui ont répondu au questionnaire ont confiance en leur capacité à

atteindre leur objectif professionnel et ils semblent déterminés à y arriver. Les critères qui

sont davantage pris en considération lors du choix de programme d’étude sont les

intérêts, les aptitudes et le salaire relié à la profession. La majorité des répondants se sont

inscrits au SAIDE après leur entrée au cégep et seulement une minorité dit préférer ne

pas bénéficier des mesures d’aide auxquelles ils ont droit. Principalement, les étudiants

utilisent les mesures d’aide afin de faciliter leurs apprentissages ainsi que pour avoir de

meilleures notes.

La discussion autour des résultats amène à s’interroger sur les moyens pris par ces

étudiants pour récolter les informations nécessaires à une prise de décision relative à la

carrière adéquate. Le pourcentage élevé d’étudiants qui disent avoir effectué leur choix

de programme seul fait également surgir un questionnement sur les raisons qui sont à la

base de ce constat. Les résultats de cette recherche qui sont discutés font émerger une

autre idée à explorer lors d’un projet ultérieur, à savoir si les étudiants en situation de

handicap sont ouverts au changement, en fait s’ils sont en mesure d’apprendre de leurs

expériences et de tirer avantage des événements non prévus. Finalement, sachant que les

mesures d’aide sont des alliées pour réussir et atteindre leur objectif professionnel, il

serait intéressant de vérifier les causes qui entourent les inscriptions tardives au SAIDE.

* Tout au long de cet essai, le générique masculin sera utilisé sans discrimination,

uniquement dans le but d'alléger le texte.

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TABLE DES MATIÈRES

REMERCIEMENTS ....................................................................................................................... iii

RÉSUMÉ ......................................................................................................................................... iv

TABLE DES MATIÈRES ............................................................................................................... vi

LISTE DES FIGURES ET DES TABLEAUX ............................................................................. viii

LISTE DES ABRÉVIATIONS, SIGLES ET ACRONYMES ........................................................ ix

INTRODUCTION ......................................................................................................................... 10

PREMIER CHAPITRE – PROBLÉMATIQUE............................................................................ 13

1.1 Le choix du programme d’études au niveau collégial : une problématique chez la

clientèle émergente .................................................................................................................... 13

1.2 Orientation prise au Cégep André-Laurendeau à l’égard des étudiants ayant des besoins

particuliers ................................................................................................................................. 21

1.3 État de connaissances sur les enjeux carriérologiques d'étudiants aux prises avec des

limitations fonctionnelles. ......................................................................................................... 25

DEUXIÈME CHAPITRE - CADRE CONCEPTUEL .................................................................. 31

2.1 Perspectives de la prise de décision ..................................................................................... 31

2.2 Cinq modèles théoriques sur la prise de décision d’un choix de carrière ............................ 34

2.2.1 Théorie des systèmes relative au développement de carrière de Patton et McMahon.. 34

2.2.2 Krumboltz : théorie de l’apprentissage social et « théorie du hasard » ....................... 37

2.2.3 Théorie sociocognitive de la carrière de Lent, Brown et Hackett ................................ 38

2.2.4 Théorie du choix vocationnel de Holland ..................................................................... 42

2.2.5 Théorie cognitive-développementale de Gottfredson ................................................... 44

2.3 En résumé ............................................................................................................................ 47

TROISIÈME CHAPITRE - OBJECTIF DE RECHERCHE ......................................................... 51

QUATRIÈME CHAPITRE – MÉTHODOLOGIE ....................................................................... 52

4.1 Type de recherche................................................................................................................ 52

4.2 Stratégie d'échantillonnage .................................................................................................. 53

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4.3 Instrumentation .................................................................................................................... 54

4.4 Méthode de collecte des données ........................................................................................ 55

4.5 Traitement et analyse des données ...................................................................................... 56

4.7 Éthique................................................................................................................................. 58

CINQUIÈME CHAPITRE - PRÉSENTATION ET INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS .. 59

5.1 Portrait des étudiants ........................................................................................................... 59

5.2 Utilisation des mesures d’aide ............................................................................................. 61

5.3 Choix de programme d’étude .............................................................................................. 65

5.4 Interprétation des résultats ................................................................................................... 73

SIXIÈME CHAPITRE – DISCUSSION ....................................................................................... 76

6.1 Facteurs pris en considération lors de la prise de décision du choix de carrière ................. 76

6.2 Le processus de prise de décision: un processus cognitif .................................................... 77

6.3 Prise de conscience de la situation personnelle lors du choix de carrière ........................... 79

6.4 Pistes à explorer ................................................................................................................... 80

SEPTIÈME CHAPITRE - CONCLUSION .................................................................................. 82

BIBLIOGRAPHIE ........................................................................................................................ 86

ANNEXE 1.................................................................................................................................... 94

Synthèse des huit recommandations émises par la FECQ ........................................................ 94

ANNEXE 2.................................................................................................................................... 96

Tableau sur les facteurs d'abandon et de persévérance aux études ............................................ 96

ANNEXE 3.................................................................................................................................... 98

Questionnaire ............................................................................................................................. 98

ANNEXE 4.................................................................................................................................. 105

Formulaire de consentement pour répondant mineur .............................................................. 105

ANNEXE 5.................................................................................................................................. 108

Cahier de codage ..................................................................................................................... 108

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LISTE DES FIGURES ET DES TABLEAUX

Figure 1. Taux de chômage des 15-29 ans, selon le niveau de scolarité, Québec, 1996 et 2012 .. 16

Figure 2. Répartition, en pourcentage, des étudiants du SAIDE par programme au Cégep André-

Laurendeau, session automne 2013. .............................................................................................. 24

Figure 3. La théorie des systèmes .................................................................................................. 35

Figure 4. Le système thérapeutique ............................................................................................... 36

Figure 5 Réciprocité triadique ....................................................................................................... 39

Figure 6. Représentation de la théorie socio-cognitive de la carrière de Lent, Brown et Hackett 41

Figure 7. Hexagone RIASEC de Holland ...................................................................................... 42

Figure 8. Carte des professions de Gottfredson ............................................................................. 45

Figure 9. Typologie de Holland transposée dans la carte cognitive des professions..................... 47

Tableau 1. Nombre d'étudiants inscrits au service SAIDE au cégep André-Laurendeau de

l'automne 2010 à l'hiver 2014 ........................................................................................................ 23

Tableau 2. Facteurs à considérer lors d'une prise de décision relative à la carrière ...................... 49

Tableau 3. Identification des répondants selon leur programme d’études .................................... 60

Tableau 4. Identification des répondants selon leurs types de diagnostic ..................................... 60

Tableau 5. Thèmes résultant de l'analyse de contenu de la question : ........................................... 61

Tableau 6. Thèmes résultant de l'analyse de contenu de la question : Est-ce que vous utilisez

toujours les mesures d’aide auxquelles vous avez droit? Pourquoi? ........................................... 64

Tableau 7. Thèmes résultant de l'analyse de contenu de la question : Lorsque vous avez fait votre

choix de programme au cégep, quels ont été les facteurs que vous avez pris en considération? . 66

Tableau 8. Choix de programme d’études/projet de carrière, ....................................................... 67

Tableau 9. Thèmes résultant de l'analyse de contenu de la question : ........................................... 71

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LISTE DES ABRÉVIATIONS, SIGLES ET ACRONYMES

ACOC Association des conseillers d'orientation du collégial

API Aide pédagogique individuelle

CEGEP Collège d'enseignement général et professionnel

CO Conseiller d'orientation

DEC Diplôme d'études collégiales

DES Diplôme d’études secondaires

EBP Étudiant avec besoins particuliers

EBS Étudiant ayant des besoins spécifiques

EHDAA Élèves handicapés ou en difficulté d'adaptation et d'apprentissage

FECQ Fédération étudiante collégiale du Québec

ISQ Institut de la statistique du Québec

LIP Loi sur l’instruction publique

MELS Ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport

MESRST Ministère de l’Enseignement supérieur, Recherche, Science et Technologie

OCCOQ Ordre des conseillers et conseillères d'orientation du Québec

OPHQ Office des personnes handicapées du Québec

SM Santé mentale

SAIDE Service d’aide à l’intégration des élèves

TA Trouble d’apprentissage

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INTRODUCTION

Depuis quelques années, le nombre d'étudiants ayant une limitation fonctionnelle qui

arrivent au cégep augmente de façon colossale. À ce sujet, Carole Lavallée mentionne

dans l’article La clientèle émergente des cégeps du Québec (Canadian Education

Association, 2013) que « ceci peut s’expliquer par de meilleurs diagnostics établis dès le

primaire et le secondaire et par une plus grande réussite de l’éducation obligatoire auprès

des étudiants à besoins particuliers » (Articles de fond). Les institutions d'enseignement

collégial ont le devoir de leur offrir les mesures d'aide auxquelles ils ont droit afin de leur

donner la chance de réussir des études supérieures, et de les amener à devenir des

citoyens responsables et des travailleurs qualifiés (Cégep du Vieux-Montréal et Comité

Interordres, 2010).

Ces mesures d'aide sont de différents ordres, selon le diagnostic médical de chaque

étudiant. Le but est de soutenir l'étudiant dans son intégration scolaire, sans

discrimination, ni privilège. Ses caractéristiques particulières sont donc prises en

considération dans l'élaboration de son plan de services adaptés dans le but de favoriser

ses acquisitions de connaissances et le développement de ses compétences. Les services

d'aide à l'intégration des élèves (SAIDE) sont offerts aux étudiants présentant «une

évaluation professionnelle ou un rapport diagnostique réalisé par un clinicien spécialisé

(neuropsychologue, orthophoniste, audiologiste, médecin spécialiste) » (Cégep André-

Laurendeau, 2014, p.3). Il est de la responsabilité de l'étudiant de s'y inscrire par lui-

même car son dossier n'est pas transféré directement du secondaire. Un premier élément

de la problématique ressort ici car il apparaît que seulement un faible pourcentage s'y

inscrit dès son entrée au cégep. Ensuite, les professionnels travaillant au SAIDE sont là

pour soutenir l'étudiant et encourager le développement de ses compétences et de son

autonomie, mais encore faut-il que le projet de carrière de l'étudiant soit réaliste, compte

tenu de sa situation particulière. Les mesures d'aide lui sont accessibles pour son parcours

au collégial, mais ce serait intéressant pour l'étudiant qu'il se questionne sur la

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disponibilité de ces mesures d'aide pour la suite de ses études et de son intégration sur le

marché du travail. Pour connaître toutes ces informations, cela demande une curiosité et

une recherche exploratoire des programmes et des professions. Mais avant tout, il faut

une prise de conscience de sa réalité personnelle qui passe par une bonne connaissance de

soi. Afin de mieux soutenir l'étudiant dans son projet professionnel, il apparaît important

de comprendre comment il a effectué son choix de programme au collégial et quels sont

les facteurs qu'il a pris en considération à ce moment-là. Cet essai porte donc sur le

processus de prise de décision relative à la carrière des collégiens inscrits au SAIDE du

Cégep André-Laurendeau.

Le premier chapitre expose la problématique en expliquant les particularités reliées au

contexte collégial québécois et à cette clientèle ayant des besoins particuliers. Ensuite, le

deuxième chapitre présente le cadre conceptuel en élaborant sur la perspective de la prise

de décision et en exposant cinq modèles théoriques portant sur la prise de décision d'un

choix de carrière. À la fin de ce chapitre, est dressée une liste de facteurs qui font partie

d'un processus de prise de décision relative à la carrière. Puis, l'objectif général de

recherche ainsi que des sous-objectifs sont annoncés dans le troisième chapitre. Ensuite,

la méthodologie utilisée dans le cadre de cette recherche exploratoire est décrite lors du

quatrième chapitre. Plus précisément, le type de recherche est présenté, la stratégie

d'échantillonnage est expliquée et le choix de l'instrumentation est détaillé. Puis, est

expliquée la méthode de collecte de données ainsi que le traitement et l'analyse de celle-

ci. Ce chapitre se termine sur la présentation de la partie éthique de ce projet de

recherche.

Par la suite, le cinquième chapitre concerne la présentation et l'interprétation des résultats

obtenus. Ce chapitre est divisé en trois parties: une première qui présente le portrait des

étudiants qui ont répondu au questionnaire d'enquête. Dans l'optique d'avoir le plus

d'informations sur cet échantillon, une deuxième partie rapporte certains éléments en lien

avec leur utilisation des mesures d'aide. Enfin, la troisième partie présente les résultats

qui relèvent davantage de leur choix de programme et qui cherchent à répondre à

l'objectif général de recherche ainsi qu'aux sous-objectifs.

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Finalement, une discussion des résultats obtenus est présentée dans le sixième chapitre

en faisant des liens avec les modèles théoriques abordés. Tout d’abord les résultats sont

discutés autour des facteurs qui sont pris en considération lors de la prise de décision du

choix de carrière de ces étudiants, ensuite sur le processus cognitif qui précède cette

action et puis au niveau de la prise de conscience de leur situation personnelle lors de leur

choix de programme. Cette discussion fait ressortir également des pistes à explorer lors

d’un projet de recherche ultérieur.

Pour conclure, les apports de cette recherche sont résumés, certaines limites y sont

également présentées et pour terminer, des pistes intéressantes à suivre dans le cadre

d'une future recherche pour approfondir le sujet sont relevées.

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PREMIER CHAPITRE – PROBLÉMATIQUE

Ce premier chapitre, qui est divisé en trois sous-sections, expose la situation globale des

collégiens ayant des besoins particuliers en regard à leur choix de carrière. Dans le but de

mettre en contexte cette problématique, le système scolaire québécois est défini lors de la

première section, en faisant ressortir les particularités reliées à l'ordre d'enseignement

collégial. Ensuite, l'historique de l'intégration des étudiants en situation de handicap dans

les collèges permet de mieux saisir comment cela fonctionne aujourd'hui et ce qui pose

problème. Par ailleurs, l'augmentation de cette clientèle émergente au sein du réseau

collégial québécois suggère la pertinence de se préoccuper de leur projet de carrière et de

leur réussite scolaire. Dans la deuxième sous-section, un regard plus accentué sera dirigé

sur la situation des collégiens inscrits au SAIDE du Cégep André-Laurendeau tandis que

dans la dernière, une recension des écrits sur des sujets d'étude reliés à la problématique

de cet essai permettra de mieux comprendre certains éléments de cette situation et de

relever les facteurs aidant à la prise de décision relative à la carrière ainsi qu'à l'atteinte de

cette cible vocationnelle. La prise de connaissance des différents aspects reliés à la

problématique ouvrira sur une question de recherche.

1.1 Le choix du programme d’études au niveau collégial : une problématique chez la

clientèle émergente

Dans l’optique de bien saisir la situation globale de la clientèle émergente, il est

approprié de mettre en contexte tous les éléments, d'avoir une vue d'ensemble de

l'organisation du système d'éducation au Québec et ensuite, de faire ressortir les

particularités reliées à l'ordre de l'enseignement collégial ainsi que les enjeux propres à

cette clientèle ayant des besoins particuliers. Dans l'article La clientèle émergente de nos

cégeps et de nos universités (Canadian Education Association, 2013), Yolande Nantel

définie la clientèle émergente comme suit:

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Celle-ci se compose essentiellement de deux types d'étudiants: ceux ayant des

handicaps visibles (motricité réduite, cécité, surdité, etc.) et ceux ayant des

handicaps invisibles (santé mentale, trouble déficitaire de l'attention, trouble

d'apprentissage, etc.), donc moins facilement perceptibles (Le mot de la

rédaction).

Un regard historique sur le système d'éducation québécois aide à saisir différents aspects

de la problématique, que ce soit au niveau des objectifs gouvernementaux qui visent une

éducation pour tous (Loi sur l'instruction publique, 2004) ainsi qu'un haussement du

niveau de scolarité des citoyens québécois, de la souplesse de son modèle qui facilite

parfois de multiples changements d'orientation ainsi que les particularités liées à l'âge des

collégiens.

Avant les années 1960, la religion, la langue et la nationalité étaient des facteurs

déterminants dans le style d'enseignement reçu car à cette époque; l'Église avait une

grande emprise sur l'éducation au Québec (Gouvernement du Québec, 1965). La venue de

la Révolution tranquille amena plusieurs changements au sein de la société québécoise,

que ce soit au niveau d’une modernisation de la structure de l’État, d’un processus

d’industrialisation et d’urbanisation, d’une libéralisation des moeurs ainsi que la fin du

cléricalisme. La Commission royale d’enquête sur l’enseignement dans la province de

Québec, présidée par Monseigneur Parent, jugea que le secteur de l'éducation au Québec

était sous-développé et il proposa dans son rapport, une éducation pour tous, de la

maternelle jusqu'à l'université. Les écoles de rang sont éliminées de même que les écoles

techniques, les écoles normales et les collèges classiques. Ces trois dernières catégories

d'institution scolaire sont regroupées sous un nouvel ordre d'enseignement: les collèges

d'enseignement général et professionnel (CEGEP).

Suite aux recommandations du rapport Parent, le système d'enseignement s'est

démocratisé et les douze premiers cégeps ont vu le jour en 1967 (Héon, Savard et Hamel,

2006). Cela signifie qu'à partir de ce moment, au Québec, l’entrée aux études collégiales

se fait vers l’âge de dix-sept ans, après onze années d’études, dont six au niveau primaire

et cinq au niveau secondaire. C'est donc une première particularité propre au Québec, car

le diplôme d’études secondaires nécessite onze années de scolarité, en excluant le

préscolaire. Dans toutes les autres provinces canadiennes (ou territoires), il faut douze

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années de scolarité pour obtenir le diplôme d’études secondaires nommé High school

Diploma. Ce dernier diplôme permet de s’inscrire directement à l’université tandis qu'au

Québec, un passage au collégial est nécessaire avant de s’inscrire à l’université. Le

ministère de l’Éducation, de Loisir et du Sport (MELS) désigne les ordres de

l’enseignement au collégial et à l’université comme faisant partie de l’enseignement

supérieur.

En tout, le rapport Parent a émis 576 recommandations, dont cette création d'un niveau

d'études de deux ans après la onzième année qui précède l'entrée à l'université ou de trois

ans pour ceux qui veulent se diriger directement vers le marché du travail. Comme

spécificité, ces établissements de niveau collégial offrent à la fois des formations

préuniversitaires et techniques. La souplesse des grilles de cheminement fait en sorte

qu’un étudiant peut aisément changer d’idée et passer d’un programme préuniversitaire à

un programme technique (ou l’inverse) sans être vraiment pénalisé. La formation

générale qui est obligatoire, également pour les formations du secteur techniques (MELS,

2011), fait en sorte de hausser le niveau de culture des étudiants et éventuellement des

travailleurs ayant obtenu un diplôme d’études collégiales (DEC) techniques (Conseil

supérieur de l'éducation (2010). Certaines passerelles facilitent également le passage du

secteur collégial au secteur universitaire, nommées DEC-BAC. Le but d’implanter cette

souplesse des cheminements scolaires était d’augmenter la réussite scolaire, le taux de

diplomation et ultimement, le niveau de scolarité des travailleurs.

Dans la société actuelle, un bon taux de diplomation est également favorable à l’insertion

en emploi car les statistiques récentes relevées par l’Institut de la statistique du Québec

(ISQ) démontrent que plus le niveau de scolarité augmente, plus le taux de chômage

diminue. Voici un graphique tiré du Regard statistique sur la jeunesse : État et évolution

de la situation des Québécois âgés de 15 à 29 ans, 1996 à 2012 (Institut de la statistique

du Québec (ISQ), 2014) :

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Figure 1. Taux de chômage des 15-29 ans, selon le niveau de scolarité, Québec, 1996 et

2012

Source : Statistique Canada, Enquête sur la population active, 2012, adaptée par l’Institut de la statistique du Québec.

La différence est encore plus marquée entre les jeunes ayant obtenu leur diplôme

d’études secondaires (DES) et ceux qui ne l’ont pas obtenu. Il apparaît donc favorable

pour les jeunes et pour la société que les gouvernements mettent en place des conditions

pour favoriser la diplomation chez les jeunes.

Les étudiants, lors de leurs études au cégep, ont en moyenne de 17 à 21 ans, ce qui

signifie qu’ils y effectuent leur passage à l’âge adulte. Rénald Côté a communiqué dans

le livre Les cégeps : une grande aventure collective québécoise (Côté, 2006, dans Héon,

Savard et Hamel), sa vision des cégeps:

Cet exercice nous permet de constater que les cégeps, malgré des périodes de

tâtonnements et de grandes imperfections, ont une qualité essentielle, celle qui

justifie, à elle seule, leur existence : ils répondent aux besoins des étudiants,

ils sont faits sur mesure pour des jeunes qui sont en plein développement

personnel et social, qui sont à l’âge de cristalliser leur identité, qui veulent

apprendre dans le but de contribuer au mieux-être de la société dans laquelle

ils évoluent et, objectif ultime, dans le but de vivre heureux (p. 203).

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En plus d’être là pour augmenter leur niveau de connaissances et de compétences, les

étudiants y acquièrent une nouvelle autonomie, étant rendus à une étape de leur vie où ils

apprennent à mieux se connaître, tant au niveau de leur identité personnelle que

professionnelle. C’est un lieu et un moment où il est également important de créer des

liens avec leurs pairs et de remettre en question certains choix, comme par exemple le

programme d’études dans lequel ils sont inscrits. Dans l’Étude comparée sur la réussite

scolaire en milieu collégial selon une approche d’écologie sociale (Roy, 2005), est

justement nommée cette réalité :

L’arrivée au cégep correspond, pour la majorité des étudiants, à un moment

charnière de leur vie. En effet, c’est à cette étape de la vie où l’on doit

prendre plusieurs décisions dont celle d’orienter son avenir. C’est le moment

de se définir en tant que jeune adulte et participant de la société. C’est

prendre une importante décision qui le concerne en tant que citoyen. (…)

C’est donc un moment intense qui fera vivre à plusieurs, incertitudes et

remises en question. Aussi, loin de représenter un manque d’intérêt pour les

études, le fait de changer de programme ou de se questionner par rapport à

son projet d’orientation professionnelle devrait être considéré comme un

processus normal du passage au collégial (Roy, 2005, p.118).

Heureusement, la souplesse de la structure des programmes collégiaux au Québec fait en

sorte que le cégépien n'est pas trop pénalisé lorsqu'il effectue un changement de

programme. Selon la loi sur les Collèges d’Enseignement Général et Professionnel

(Publications du Québec, 1997, chapitre C-29), l’accessibilité des cégeps, vu sa gratuité,

fait que cet ordre d’enseignement supérieur rejoint une bonne partie de la population, peu

importe leur statut social, leur âge, leur sexe, leur origine et toute autre particularité. Est

née la désignation de la clientèle émergente par opposition à la clientèle traditionnelle.

D'autres appellations sont également utilisées au collégial pour désigner la clientèle

émergente ou la population étudiante émergente comme les termes étudiants ayant des

besoins spécifiques, étudiants avec besoins particuliers (ÉPB), étudiant en situation de

handicap ou étudiant ayant une limitation fonctionnelle. Notons qu'avant leur entrée au

collégial, la désignation de cette clientèle par le MELS est élèves handicapés ou en

difficulté d'apprentissage ou d'adaptation (EHDAA).

Page 18: Desroches, v. (2014). Processus de prise de décision relative à la carrière d'étudiants du programme saide

18

Avant les années 1980, on pouvait parler d’une période ségrégative car les élèves ayant

des besoins particuliers devaient se rendre à des écoles spécialisées, tandis que par la

suite une période intégrative s’est implantée, en accueillant ces élèves dans les écoles

ordinaires (Thomazet, 2008). Il faut préciser qu’il y a encore des classes spécialisées,

implantées dans des écoles régulières, pour ceux dont le niveau d’atteinte est plus élevé

(par exemple : trouble de comportement, trouble de langage, trouble envahissant du

développement). Toutefois, les études supérieures pour cette clientèle émergente sont

devenues plus accessibles à partir de ce moment.

Depuis le début des années 1980, temps, efforts, énergie et argent ont été

investis pour accueillir et intégrer les étudiants ayant des besoins particuliers.

Au début, les Sourds ont revendiqué leurs droits à l’éducation supérieure, ils

ont été entendus. Ce furent ensuite les personnes ayant une déficience

visuelle, motrice ou organique qui ont réclamé des services. Il a fallu 15 ans

pour que les premiers étudiants ayant un trouble d’apprentissage frappent aux

portes des services adaptés. Il y a eu par la suite les étudiants ayant un trouble

de santé mentale, un trouble du déficit de l’attention et enfin, ceux ayant un

trouble du spectre autistique (Cégep du Vieux-Montréal et Comité

Interordres, 2010, p.2).

En 1985, il y a eu l’adoption de la politique d’ensemble de prévention et d’intégration

sociale des personnes handicapées nommée À part…égale (Office des personnes

handicapées du Québec (OPHQ), 1986). Les recommandations de la politique À

part…égale, ciblaient une plus grande ouverture et compréhension de la part de la société

québécoise en regard aux besoins, aux droits et au respect des différences des personnes

limitées dans leur autonomie. Le but étant de diminuer les obstacles qu’ils peuvent vivre,

en éliminant la discrimination. Au départ, il y a eu la création de cégeps désignés : il y

avait donc le Cégep du Vieux-Montréal qui était en charge des étudiants inscrits aux

services adaptés pour les collèges de l’ouest de la province, le Cégep Ste-Foy pour les

cégeps de l’est de la province et le Collège Dawson pour la communauté anglophone.

En 1999, le Ministère de l’Éducation du Québec a adopté une Politique de l’adaptation

scolaire, qui visait à offrir les services éducatifs appropriés aux élèves ayant des besoins

particuliers afin de les conduire vers la réussite, et ce, dans un milieu le plus naturel

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19

possible, soit le plus près possible de leur lieu de résidence (Ministère de l’Éducation,

1999, p.23). Ensuite, en 2004, il y a eu l’adoption de la Loi assurant l'exercice des droits

des personnes handicapées et vue de leur intégration scolaire (Publications du Québec,

2013). Les établissements d’enseignement sont donc obligés d’intégrer les étudiants étant

en situation de handicap; à partir de ce moment, chaque collège doit avoir un répondant

local pour accueillir ces étudiants, les intégrer, s’assurer d’une mise en place des

accommodements ainsi que de soutenir les enseignants. Les deux cégeps francophones

désignés demeurent toujours, mais leur mandat s’est modifié : ils doivent soutenir et

conseiller les répondants des différents cégeps, voir au développement de leur expertise

et à instaurer également une collaboration avec d’autres milieux (OPHQ,

communautaires, de la santé, etc.).

Il est à noter que le processus d’admission ne change pas pour un étudiant SAIDE. S’il

est admis dans un programme collégial, c’est qu’il répond à tous les critères demandés :

DES réussi, préalables de programmes réussis, notes suffisamment élevées, entrevue

et/ou test d’admission réussi, etc. (Règlement sur le régime des études collégiales :

Publications du Québec, 2010). Par ailleurs, il n’y a aucun endroit sur le site du Service

régional d’admission du Montréal métropolitain (SRAM) pour qu’une personne indique

s’il a des besoins particuliers.

Une fois que l’étudiant est admis au cégep, s’il avait un dossier au secondaire (évaluation

diagnostique et plan d'intervention), il n’est pas transmis d’une façon automatique.

L’étudiant doit prendre contact avec la conseillère en services adaptés, responsable du

service SAIDE du cégep, afin d’ouvrir un nouveau dossier. Les services offerts peuvent

différer d’un cégep à l’autre, toutefois, « dans tous les cas, le collège a la responsabilité

de tout mettre en œuvre pour offrir à chacun des étudiants un environnement qui leur

permettra de réussir les études auxquelles ils aspirent et pour lesquelles ils démontrent

les capacités »(SAIDE, Cégep du Vieux-Montréal et Comité Interordres, 2010, p.7).

C’est ce qu’on nomme des accommodements raisonnables, car il ne doit pas y avoir de

discrimination envers l’étudiant, pas plus positive que négative. Il ne faut pas que la

clientèle traditionnelle ne soit désavantagée, n’ayant pas accès aux mesures d’aide. Pour

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avoir droit à ces services, l’étudiant doit avoir été évalué et avoir obtenu un diagnostic

émis par un professionnel. Dans ce sens, les étudiants ayant des difficultés

d’apprentissage ne peuvent pas bénéficier des mesures d’aide car les difficultés sont

souvent temporaires. Par contre, ceux qui ont un trouble d’apprentissage y ont droit.

Toutefois, selon la recherche portant sur l'intégration au collégial des étudiants avec

besoins particuliers effectuée par la Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ,

2011), il n'y aurait qu'un étudiant sur dix qui s'inscrirait au SAIDE pour bénéficier des

services auxquels il a droit. Il y a lieu de s'interroger si cela s'appuie sur une question

d'orgueil ou alors par désir de repartir à neuf dans ce nouvel environnement de cégep,

sans avoir encore une étiquette. C'est ce qu'annoncent les auteures de la recherche

Troubles d'apprentissage: pour comprendre et intervenir au cégep (Dubois et Roberge,

2010) : «Il faut comprendre que, souvent, ce diagnostic leur a pesé durant leurs études

primaires et secondaires...il est donc compréhensible qu'ils hésitent à déclarer, à leur

arrivée au cégep, qu'ils ont des troubles d'apprentissage» (p. 17).

Par ailleurs, ce qui peut freiner la transmission des dossiers est la Loi sur l'accès aux

documents des organismes publics et sur la protection des renseignements personnels

(Publications du Québec, 2010). Le diagnostic, qui est un renseignement personnel, ne

peut pas être divulgué. Il faudrait encourager les nouveaux étudiants qui arrivent au cégep

à s'inscrire au SAIDE en leur démontrant les côtés positifs qui y sont associés.

Dans l'optique d'améliorer le taux de réussite des étudiants aux besoins particuliers, la

FECQ a émis huit recommandations (en annexe 1), entre autres:

La recommandation 4

Que les commissions scolaires envoient à tous les EHDAA, dès leur

admission au cégep, une demande officielle de transmission de leurs

renseignements personnels contenus à leur dossier et, sur acceptation,

transmettent dans les plus brefs délais aux cégeps concernés le dossier de ces

étudiants (FECQ, 2011, p.51).

Pour le moment, c'est l'étudiant qui doit accepter sa situation personnelle, les

conséquences que cela va engendrer, par exemple, le prolongement de la durée de ses

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études, et qui doit prendre la décision de s'inscrire au SAIDE, en fait, de prendre en main

son projet d'études afin d'aller vers la réussite.

1.2 Orientation prise au Cégep André-Laurendeau à l’égard des étudiants ayant des

besoins particuliers

Au départ, les services SAIDE étaient pris en charge par le Service à la vie étudiante du

Cégep André-Laurendeau:

La coordination des activités et services offerts à cette clientèle présentant des

besoins particuliers est assuré par un comité de travail réunissant une

intervenante en travail social, une enseignante-chercheuse spécialisée dans les

troubles d'apprentissage, le personnel du Service à la vie étudiante en contact

avec les élèves, une professionnelle des services pédagogiques et un membre

du personnel d'encadrement (Cégep André-Laurendeau, 2005, p. 6).

Les intervenantes en travail social avaient le mandat de s’occuper du suivi de ces

étudiants et de l’offre des mesures d’aide, en étant en lien avec les enseignants et avec le

Cégep du Vieux-Montréal pour les demandes plus particulières. Vu l’augmentation de la

clientèle, une conseillère en services adaptés a été engagée en 2011 par le Cégep André-

Laurendeau, afin de se consacrer uniquement aux services offerts aux étudiants inscrits

au SAIDE (Cégep André-Laurendeau, 2011, p.13). C’est donc à partir de ce moment que

le SAIDE a été transféré du Service à la vie étudiante à la Direction des Études.

Afin de poursuivre l’orientation de l’aide à la réussite du Cégep André-Laurendeau,

depuis janvier 2012, une aide pédagogique individuelle (API) est attitrée pour tous les

étudiants inscrits au programme SAIDE au Cégep André-Laurendeau, peu importe le

programme d’études dans lequel ils sont inscrits. La décision d’aller dans ce sens a été

prise pour plusieurs raisons, entre autres, la conseillère en services adaptés recommandait

qu’un seul API soit responsable du suivi des étudiants SAIDE afin de favoriser la

création d'un lien de confiance avec celui-ci et de faciliter le travail d'équipe entre les

intervenants (Cégep André-Laurendeau, 2013, p.15). Depuis, deux techniciennes en

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éducation spécialisée ainsi qu'une agente de bureau se sont jointes à l'équipe du SAIDE,

vu les besoins grandissants.

La FECQ (2011), a évoqué l'augmentation de cette clientèle au sein des cégeps: « Entre

2005 et 2009, le nombre d'ÉBP du réseau collégial public est passé de 1260 à 4709. Les

populations étudiantes émergentes, qui représentaient 21,6% des ÉBP en 2005 en

représentaient 49,7% en 2009 et 68,16% dans les cégeps de l'est du Québec à l'hiver

2011 » (FECQ, 2011, p.7). Est précisé que la clientèle émergente regroupe les étudiants

ayant un trouble d'apprentissage, un trouble de santé mentale ou un trouble de déficit de

l'attention avec ou sans hyperactivité. Bien que le TDA/H devrait être défini comme étant

un trouble développemental neuropsychiatrique (Canadian Attention Deficit

Hyperactivity Disorder Alliance, 2011, p.vii), la base de données Piloq utilisée par les

services SAIDE, classe ce type de limitation dans la catégorie « Troubles

d’apprentissage »(TA). Pour clarifier ce sujet, Dave Ellemberg, professeur agrégé de

l’Université de Montréal et docteur en neuropsychologie a mentionné dans l’article

Troubles d’apprentissage aux études supérieures : les ressources disponibles sont-elles

suffisantes? (Leblanc, 2014) ce qui pouvait se joindre à la catégorie TA :

Mais il y a aussi toutes les autres fonctions cérébrales qui sont importantes

pour apprendre, comme les capacités d’organisation, de planification, de

gestion de l’information, la mise en place des priorités. C’est ce qu’on appelle

nos fonctions exécutives…lorsqu’une capacité cérébrale n’est pas optimale et

que cela fait en sorte que ça porte atteinte à l’apprentissage, il s’agit alors

d’un trouble d’apprentissage (p.G4).

En ce qui concerne le Cégep André-Laurendeau, une augmentation de la clientèle SAIDE

de 225% peut être observée sur une période de trois ans, soit entre la session d’automne

2010 et celle d’automne 2013. Plus précisément, il y a une augmentation de 295% des

étudiants ayant un diagnostic de trouble d’apprentissage. En additionnant les étudiants

avec un trouble d'apprentissage et ceux qui ont un trouble de santé mentale, pour la

session d'automne 2013, il apparaît que ces étudiants représentent 80% de la clientèle

SAIDE.

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Tableau 1. Nombre d'étudiants inscrits au service SAIDE au cégep André-Laurendeau de

l'automne 2010 à l'hiver 2014

Nombre d’étudiants inscrits au service SAIDE au cégep AL

Session A10 H11 A11 H12 A12 H13 A13 H14

Tous 68 90 124 131 174 180 221 239

Type de limitation

TA 42 51 84 97 124 136 166 181

SM 13 19 18 11 13 9 11 9

Auditive 0 1 2 2 3 5 6 5

Visuelle 1 1 3 3 6 3 3 3

Motrice 5 7 7 5 10 8 10 7

Organique 3 2 2 3 3 3 3 4

Neurologique 4 9 8 10 15 16 22 30

Source : Cégep André-Laurendeau, base de données Piloq.

L'augmentation marquée de ces étudiants avec besoins particuliers confirme l'importance

que la société doit leur accorder, en leur offrant le soutien et les outils nécessaires à leur

réussite. Récemment, le ministre Duchesne a annoncé que le gouvernement investirait

dans le réseau collégial dans l'optique de mieux soutenir les étudiants et étudiantes étant

en situation de handicap:

Dès 2013-2014, une somme de 3 millions de dollars contribuera à renforcer le

soutien aux étudiants et aux étudiantes ayant des besoins particuliers et à

développer de nouvelles initiatives. D’une part, ces investissements

permettront aux établissements du réseau collégial de renforcer le soutien à la

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population étudiante en situation de handicap. Grâce à ces sommes, ils

pourront améliorer l’organisation et l’offre de services qui lui sont destinées,

en vue de favoriser la persévérance et la réussite scolaires (Ministère de

l’Enseignement supérieur, Recherche, Science et Technologie (MESRST),

2013, article 5988).

Afin de dresser un portrait de la clientèle SAIDE du Cégep André-Laurendeau, un regard

est porté sur leur choix de programme. Voici un graphique qui précise dans quel

programme collégial, ces étudiants sont inscrits pour la session d'automne 2013 :

Figure 2. Répartition, en pourcentage, des étudiants du SAIDE par programme au Cégep

André-Laurendeau, session automne 2013.

Source : Cégep André-Laurendeau, données recensées dans le logiciel informatique CLARA.

Ce graphique démontre que près de la moitié des étudiants SAIDE sont inscrits dans un

programme technique (teintes de bleu, 47%), 45% sont inscrits dans un programme

préuniversitaire (teintes de rouge) et 8% en Tremplin-DEC (jaune). Ces derniers ne sont

pas encore inscrits dans un programme pour différentes raisons : il leur manque au moins

un préalable du secondaire et ils sont là pour faire une mise à niveau, ils ne savent pas

encore dans quel programme s’inscrire (volet exploration) ou ils n’ont pas les notes pour

Page 25: Desroches, v. (2014). Processus de prise de décision relative à la carrière d'étudiants du programme saide

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entrer dans le programme visé et prennent de l’avance dans leur formation générale, tout

en essayant de remonter leurs notes.

Cette même catégorie d’étudiants se retrouve souvent en sciences humaines également,

en attendant de savoir quoi faire. C'est ce qui se dégage de la Recherche sur la

persévérance scolaire des étudiants et des étudiantes du programme de sciences

humaines:

Plusieurs des intervenants constatent que de plus en plus d’étudiants

choisissent le programme de Sciences humaines par défaut : certains disent

même que le programme est devenu une destination « touristique » ou un

«fourre-tout » pour les ceux qui ne savent pas où aller ou qui n’ont pas de

projet d’études. Ils constatent que ceux qui ne persévèrent pas sont

généralement ceux qui ne sont pas orientés. Il est à noter que les étudiants du

Collège ne sont pas différents des étudiants du réseau : ce phénomène est aussi

observé dans les autres collèges (Fréchette et Mignault, 2010, p.22).

Ce qui fait ressortir chez les étudiants SAIDE du Cégep André-Laurendeau, un nombre

probablement considérable d’étudiants ayant des besoins au niveau de l’orientation

scolaire et professionnelle. Il apparaît donc opportun de se pencher sur cet élément de la

problématique. La prochaine section de ce chapitre va relever ce qui est déjà ressorti dans

différentes recherches qui ont étudié des sujets connexes à cet essai.

1.3 État de connaissances sur les enjeux carriérologiques d'étudiants aux prises avec

des limitations fonctionnelles.

Une recension des écrits a été effectuée afin de vérifier ce qui a déjà été fait et pour

réfléchir sur différents éléments de la problématique. En premier lieu, il semble approprié

de s'attarder aux ingrédients qui favorisent une bonne prise de décision relative au choix

de programme d'études et ceux qui favorisent l'atteinte du diplôme.

La recherche Connaissance de soi et estime de soi: ingrédients pour la réussite scolaire

(Martinot, 2001) fait ressortir des éléments essentiels à ce niveau. En fait, l'auteure

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réfléchit sur les conséquences positives de posséder une bonne connaissance de soi ainsi

que d'une estime de soi au niveau de la réussite scolaire. Elle mentionne qu'à la base,

«bien se connaître, c'est être capable de choisir des objectifs adaptés, donc réalisables»

(Martinot, 2001, p.483). Elle rajoute que l'étudiant, surtout s'il rencontre des difficultés

scolaires, doit adopter des stratégies de protection, afin d'entretenir son estime de soi face

à ces évènements qui peuvent être perçus comme menaçants. Les stratégies

d'autoprotection qu'elle relève sont: «Ne pas s'attribuer la responsabilité de son échec,

choisir des points de comparaison favorables pour soi, se désidentifier des dimensions

menaçantes pour l'estime de soi, la recherche du respect sur des dimensions antiscolaires»

(Martinot, 2001). Une rétroaction objective de la part d'un intervenant serait favorable au

maintien de l'estime de soi, car ces mécanismes de protection peuvent être nuisibles, vu

leur côté artificiel. L'auteur conclut en mentionnant que:

...les stratégies de protection de l'estime de soi sont un frein à l'amélioration

de soi. Rejeter la responsabilité de ses échecs ou s'autohandicaper, choisir des

points de comparaison inférieurs, se désidentifier des dimensions pour

lesquelles on est peu performant, toutes ces stratégies ne favorisent guère le

progrès personnel. Pour l'élève en difficulté, elles sont même susceptibles

d'accroître l'échec scolaire (Martinot, 2001, p. 498).

La connaissance de soi, de ses forces et de ses limites, est un élément important pour une

bonne prise de décision relative à la carrière, que ce soit lors du choix de programme

initial, mais également pour changer d'objectif en court de route. Effectivement, si des

difficultés sont rencontrées et qu'il y a une prise de conscience de ses limites, il peut être

plus réaliste de se rediriger vers un autre choix mieux adapté à sa situation personnelle.

Dans le même sens, les auteurs de la recherche Comprendre le phénomène de l'abandon

et de la persévérance pour mieux intervenir (Sauvé et al., 2006), font un recensement des

écrits sur le sujet et élaborent une synthèse des facteurs qui caractérisent les étudiants qui

abandonnent leurs études versus ceux qui persévèrent. Il ressort dans le tableau des

facteurs d'abandon et de persévérance aux études (Sauvé et al., 2006) qui se retrouve en

annexe 2, qu'une faible estime de soi, une incertitude par rapport au choix d'études, une

carence dans les habiletés académiques, un manque de compétence en lecture et en

Page 27: Desroches, v. (2014). Processus de prise de décision relative à la carrière d'étudiants du programme saide

27

écriture et l'absence de soutien des parents sont quelques éléments qui prédisposent à

l'abandon des études. En regardant ce tableau, il résulte que pour augmenter la

persévérance chez les étudiants, il doit y avoir la présence, entre autres, de ces facteurs :

une bonne estime de soi, la motivation aux études, qui découle souvent d'un projet

professionnel clair, de bons contacts avec les autres, du soutien de sa famille et de l'offre

de mesures de soutien appropriées de la part de l'institution.

En 2010, Mireille Dubois et Julie Roberge ont élaboré le document Troubles

d’apprentissage : pour comprendre et intervenir au cégep (Dubois et Roberge, 2010),

pour le Centre collégial de développement de matériel didactique (CCDMD), dans un but

de sensibilisation des enseignants à la réalité des jeunes collégiens inscrits au SAIDE.

Dans l’optique de développer leur autonomie, les jeunes doivent faire les démarches afin

de s’inscrire aux services adaptés SAIDE et de manifester leur désir d’avoir les mesures

d’aide auxquelles ils ont droit. Comme mentionné précédemment, le transfert de dossier

ne se fait pas d’une façon automatique lors du passage secondaire/collégial. Il apparaît

que certains étudiants préfèrent passer inaperçus, y voient ici une opportunité d’un

nouveau départ où leurs limitations fonctionnelles ne seraient pas connues, et décident de

ne pas transmettre l’information. C’est une étape de déni qui est souvent observée lors de

l’entrée au cégep.

Trop souvent, cependant, cette attitude leur nuit et peut même compromettre

sérieusement leurs chances de réussite, puisqu’ils ne bénéficient pas, tant

qu’ils ne déclarent pas leurs besoins, des accommodements auxquels ils

auraient droit, et qui leur sont souvent nécessaires pour réussir (Dubois et

Roberge, 2010, p. 17).

C’est fréquemment après une première session empreinte d’échecs que l’étudiant va

devoir accepter sa limitation fonctionnelle, cogner à la porte des services SAIDE et

transmettre son diagnostic afin d’ouvrir un dossier.

L’arrivée au collégial est donc, souvent, le moment douloureux où les élèves

qui ont des troubles d’apprentissage doivent, en tant que jeunes adultes, faire

le point sur leur situation, abandonner certains espoirs et apprendre à accepter

leur condition, et les conséquences qui en découlent. Ils doivent, d’eux-

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mêmes, aller demander à la personne responsable au collège les services

auxquels ils ont droit. Ils doivent aussi, parfois, accepter quelques compromis

par rapport au parcours dont ils rêvaient : avoir un horaire allégé, prendre une

année de plus pour compléter leur programme ou pour avoir une charge de

travail plus réaliste, etc. Dans certains cas plus lourds, ce compromis peut

même signifier une réévaluation de leur choix de programme pour s’orienter

vers un domaine où leurs troubles d’apprentissage ne constitueront pas un

handicap insurmontable (Dubois et Roberge, 2010, p.17).

En 2014, quatre auteurs ont publié l’article Adolescent Identity and Career Exploration

dans le NASSP Bulletin (Strom et al., 2014) qui explique que devenir adulte dans le

monde d’aujourd’hui a une toute autre signification que par le passé. Les adolescents

doivent affronter certains obstacles pour être considérés adultes, ce qui inclut ici l’aspect

d’être indépendant financièrement, comme la nécessité d’étudier plus longtemps, la

difficulté de choisir une carrière parmi une multitude d’options, l’adaptation aux

technologies qui sont constamment en changement, etc. Les auteurs relatent que les

théories découlant des sciences sociales sont liées au facteur temps contrairement aux

principes avancés par les sciences physiques qui sont intemporels. Ce qui signifie que les

théories du domaine de l’orientation scolaire et professionnelle qui remontent à plusieurs

années ne sont plus nécessairement actuelles car elles reflétaient une époque antérieure.

Les situations familiales d’aujourd’hui font en sorte que les parents communiquent moins

avec leurs adolescents qu’avant puisque souvent les deux parents travaillent et aussi parce

que la famille nucléaire fait de moins en moins partie de la norme. Plus précisément, dans

cet article est indiqué qu’une communication en personne entre les parents et leurs

adolescents a diminué de 26 à 18 heures par semaine durant les dernières années (Strom

et al., 2014, p166). Par ailleurs, ces auteurs ont utilisé dans le cadre de leur recherche, un

outil nommé le Career Education Poll, créé en 2009 par Paris Strom et Robert Strom, qui

a été répondu par 288 étudiants américains, de la neuvième année à la douzième année.

Plusieurs thèmes reliés à la carrière ont été explorés avec ce questionnaire. Parmi les

résultats présentés par les auteurs, il ressort que 78% des répondants disent préférer parler

de leur plan de carrière avec leur famille proche, 65% avec leurs amis et 44% avec leurs

éducateurs. Autre résultat de la recherche, 74% des étudiants considèrent que le facteur

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le plus important à considérer lors du choix de carrière est le salaire et les bénéfices,

ensuite vient la satisfaction au travail (52%) et un horaire de travail raisonnable (28%).

Les conditions de travail apparaissent donc comme un facteur important dans le choix de

profession des adolescents. Pour explorer les carrières, l’activité que les étudiants

préfèrent est le stage d’observation en entreprise (51%), ensuite faire des recherches sur

le web (38%) et en troisième place, des rencontres avec un professionnel de l’orientation

(36%) (Strom et al., 2014, p.169-170).

Également, une étude a été faite en lien avec les croyances, mythes et attentes

irrationnelles que les étudiants plus à risque académiquement peuvent entretenir au

niveau de leur choix professionnel : The effects of a cognitive information processing

career intervention on the dysfunctional career thoughts, locus of control, and career

decision self-efficacy of underprepared college sutdents (Henderson, 2009). Les résultats

de cette recherche ont démontré que des interventions en orientation ont permis de rendre

ces étudiants plus aptes à prendre des décisions réfléchies face à leur choix de carrière. Le

processus de décision est décrit comme étant une intégration des connaissances sur soi

ainsi que sur les professions, mais peut également inclure une façon de résoudre des

problèmes qui se pointent lors de la prise de décision. Il semble que ce soit un processus

cognitif que les étudiants moins bien préparés ont du mal à effectuer d’une façon

efficace. Ces étudiants ont souvent des buts irréalistes, qui peuvent être davantage basés

sur un désir de gratification au lieu de faire une prise de décision réfléchie, qui prend

également en considération sa situation personnelle. En fait, ce processus s’affine au fur

et à mesure que les étudiants vivent des expériences. La recherche a fait ressortir qu’une

intervention en orientation permettait de réduire les idées fausses, les mauvaises

croyances et les attentes irrationnelles en allant chercher de l’information, en vivant des

expériences qui peuvent augmenter leur confiance en leur compétence. Un changement

positif au niveau de leurs croyances est favorable à la persévérance de ces étudiants en

augmentant leur confiance à atteindre leur but.

Pour clore ce premier chapitre, voici les constats qui ont été relevés entourant la situation

des collégiens inscrits au service SAIDE: les étudiants ayant des limitations

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30

fonctionnelles sont de plus en plus présents dans les cégeps, ils ne s'inscrivent pas

automatiquement au SAIDE, l'absence de mesure d'aide lors de leur première session

peut occasionner des échecs, et ces derniers peuvent nuire à l'estime de soi, démotiver,

voire compromettre leur but professionnel. Observant qu'un niveau de scolarité plus élevé

réduit les chances de chômage, cela devient un problème sociétal.

Par ailleurs, la recension des écrits sur des sujets connexes vue précédemment amène à se

questionner sur leur choix de programme d'études, en fait, sur le réalisme de leur projet

de carrière. Un doute ressort à savoir si les étudiants ayant une limitation fonctionnelle

ont une bonne connaissance de soi et s'ils acceptent leur situation particulière. Un point

d'intérêt apparaît également sur la façon dont ils font leur choix de programme, s'ils

prennent en considération les recommandations de leurs proches ou s'ils préfèrent prendre

cette décision de façon solitaire. Se détache aussi un questionnement sur leur prise de

conscience des répercussions que leur situation personnelle pourrait occasionner sur leur

cheminement scolaire. En fait, de ces incertitudes, découle une question générale de

recherche: Comment les collégiens inscrits au SAIDE du Cégep André-Laurendeau

procèdent-ils pour prendre des décisions relatives à la carrière au regard de leur

situation personnelle?

Page 31: Desroches, v. (2014). Processus de prise de décision relative à la carrière d'étudiants du programme saide

31

DEUXIÈME CHAPITRE - CADRE CONCEPTUEL

Dans ce deuxième chapitre, le concept de prise de décision sera défini dans le but de

mieux saisir l'ensemble de la problématique. Plus précisément, il importe d’approfondir

la compréhension de la prise de décision en faisant ressortir les facteurs qui devraient être

considérés de façon significative lors de ce processus. Dans ce sens, cinq théories en lien

avec la prise de décision relative à la carrière seront abordées afin de mieux comprendre

ce concept et relever les différentes visions propres à chacun des modèles proposés. En

précisant ce processus, il sera plus aisé de comprendre les raisons pour lesquelles certains

étudiants ayant des besoins particuliers peuvent rencontrer des écueils au cours de leur

cheminement scolaire et professionnel (prise de décision précipitée, exploration

insuffisante, manque d’information, situation personnelle non prise en considération,

etc.). Une synthèse terminera ce chapitre, en dressant une liste de facteurs qui favorisent

une prise de décision éclairée face à un projet de carrière.

2.1 Perspectives de la prise de décision

Avant de définir le cadre conceptuel de cet essai selon l'angle de différents théoriciens, le

concept de prise de décision se doit d'être analysé. Tout d'abord, l'étymologie du mot

décision provient du latin decisio qui signifie « action de trancher une question débattue;

arrangement, transaction » (cnrtl.fr, 2013). De son côté, Le dictionnaire actuel de

l’éducation (Legendre, 2005) associe ce concept du point de vue de l’administration

scolaire comme étant : l’« action d’effectuer un choix entre plusieurs solutions, en

fonction des objectifs fixés et compte tenu des informations dont on peut disposer »

(Legendre, 2005, p.1076).

Ce concept, intégré dans un contexte d’orientation scolaire et professionnelle revêt une

définition semblable à celles décrites précédemment. Généralement, ce processus cognitif

est assez complexe car il comporte une collecte d'informations, une bonne analyse de la

situation, et l’individu doit faire ressortir les caractéristiques des différentes options,

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32

avant d’en arriver à faire un choix parmi toutes les alternatives. Selon Pitz et Harren

(1980), ce processus de prise de décision est lié au traitement de l’information. Les

auteurs Veerles Germeijs et Paul De Boeck (2003) ont identifié trois sources qui nuisent à

la prise de décision et qui peuvent favoriser l’indécision : un manque d’information,

l’évaluation des problèmes et l’incertitude à propos des conséquences ou résultats. Pour

distinguer ces trois catégories, Germeijs et De Boeck se sont basés sur les théories

relatives à la prise de décision de Gati (1986) et de Pitz et Harren (1980). Selon Gati

(1986), la prise de décision peut être évaluée selon la manière dont elle a été faite ainsi

que sur les résultats, en vérifiant si l'atteinte de l'objectif qui est en lien avec le choix est

envisageable.

Le concept de prise de décision, au niveau du domaine de l’orientation, implique

généralement que l’individu sorte de l’indécision vocationnelle en tranchant parmi les

différentes options et en passant à l’action, c’est-à-dire en effectuant un choix de

profession. Selon les auteurs qui élaborent des théories sous un angle développemental

(Super, 1957 cité dans Bujold et Gingras, 2000 ; Gottfredson, 1981, 1996), la prise de

décision en orientation se fait à la suite d’un processus de développement, donc à la suite

d’une longue exploration, généralement vers la fin de l’adolescence. Forner, qui a fait une

recherche sur L'indécision de carrière des adolescents (2007), amène une information

pertinente quant au côté développemental du processus de prise de décision relative à la

carrière:

Comme les personnes sortent de cette période à des âges (chronologiques)

différents, des décalages apparaissent qui font artificiellement apparaître

décidées les personnes dont le développement est précoce, et indécises celles

dont le développement est plus tardif (Forner, 2007, p.217).

Selon cette vision, c’est la dimension de maturité vocationnelle qui n’est pas atteinte au

même moment pour tout le monde. L’indécision peut également être attribuée à un trait

de personnalité, comme l’anxiété, plutôt qu’à une phase de développement (Newman et

autres, 1989). Parfois, l'indécision peut aussi être due à un conflit interne, découlant

d’une attirance pour plusieurs options professionnelles, toutes aussi attrayantes les unes

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33

que les autres, accompagnée d’une absence de méthode de décision (Forner, 2007).

D'autres auteurs vont même conseiller de demeurer plus longtemps dans l'indécision

(Gelatt, 1989; Krumboltz, 1992), plutôt que de précipiter un choix. Gelatt (1989) qualifie

l’incertitude de positive et mentionne qu’être capable de changer d’avis est également

une qualité essentielle. En fait, il écrit que les nouvelles stratégies de décision doivent

utiliser les deux hémisphères du cerveau afin d’accepter l’incertitude et de demeurer

flexible. Il explique que le processus de choix de carrière est de plus en plus complexe,

surtout avec la quantité d’information qu’il est possible d’obtenir et les formations qui

deviennent rapidement obsolètes. Par ailleurs, plus la quantité d’information est grande,

plus cela favorise l’incertitude. Selon le point de vue de cet auteur, faire un choix réaliste

est un conseil qui apparaît ancien. Il exprime que de refuser de croire à la réalité et

d’entretenir des illusions peut avoir un côté positif car les croyances d’une personne vont

influencer son comportement et l’amener à se motiver à agir. Aussi, il souligne que même

s’il y a une partie de déni de ses capacités personnelles, essayer de nouvelles choses et

vivre des expériences vont apporter de nouvelles informations et peut-être faire émerger

de nouveaux buts (Gelatt, 1989, p. 254).

Cette exploration conceptuelle met en lumière certains enjeux et composantes du concept

de décision tout en faisant ressortir également l'existence de plusieurs perspectives.

L’action de prise de décision étant nécessairement précédée d’une période d’indécision,

aussi minime soit-elle, il apparaissait également approprié de ressortir les éléments

favorisant cette dernière. Dans le but de poursuivre la recherche des facteurs favorables

à une bonne prise de décision, cinq auteurs vont être abordés dans la prochaine section,

dans le but d'approfondir la compréhension du processus complexe de la prise de décision

relative à la carrière. Les cinq théories étudiées découlent de différents courants, dans le

but de réfléchir sur des visions distinctes du processus de décision et de ressortir les

éléments pertinents au sujet de cet essai.

Page 34: Desroches, v. (2014). Processus de prise de décision relative à la carrière d'étudiants du programme saide

34

2.2 Cinq modèles théoriques sur la prise de décision d’un choix de carrière

Cette recherche prend son appui sur cinq théories qui traitent toutes du processus de prise

de décision relative au choix de carrière des individus. Afin de bien saisir le processus,

les théories présentées découlent de différents courants en psychologie vocationnelle: une

première prenant ses assises sur les courants constructiviste, systémique et

interactionniste, une seconde influencée à la fois par le béhaviorisme et le courant

psychologique de l'apprentissage social, une troisième théorie qui découle du

sociocognitivisme, une quatrième théorie classée dans le courant du positivisme mais qui

accorde également une certaine importance à l'aspect développemental, et pour terminer

une théorie cognitive-développementale. L’exploration de ces cinq différentes théories,

mais complémentaires, vont aider à dresser une liste de facteurs à considérer lors d’une

prise de décision relative à la carrière.

2.2.1 Théorie des systèmes relative au développement de carrière de Patton et

McMahon

Wendy Patton et Mary McMahon (1999) proposent une théorie des systèmes relative au

développement de carrière. Cette théorie présente le développement vocationnel comme

étant un processus dynamique qui change continuellement et celle-ci se classe à la fois,

dans un courant constructiviste, systémique et interactionniste. Selon les auteures, il est

essentiel d’accorder une grande importance à deux composantes majeures : le contenu et

le processus.

Au niveau du contenu, il est possible de voir sur le graphique nommé STF (System

Theory Framework, figure 3), les différentes variables qui sont propres à l’individu, par

exemple son âge, son sexe, ses intérêts, ses aptitudes, etc., ainsi que les variables relatives

à son environnement, plus précisément le contexte étant donné que le facteur temporel est

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35

également important : le marché de l’emploi, sa situation géographique, les décisions

politiques, etc. (Patton et McMahon, 2006). Comme il est démontré sur ce graphique,

chaque système est ouvert, c'est-à-dire que chacun peut, à la fois, être influencé par ce

qui l’entoure et avoir une influence à son tour sur ce qui se passe dans son

environnement. La perméabilité des systèmes est représentée par des pointillés.

Les auteures font également ressortir les influences amenées par le processus, donc par

les interactions entre le système individuel et le système contextuel. Étant un processus

dynamique, chacun des systèmes est constamment sujet à se modifier, à être influencé par

le temps et parfois, par le facteur chance, représenté par des éclairs sur la figure 3.

Figure 3. La théorie des systèmes

Source: Patton et McMahon (2006). The systems theory framework of career development and counseling :

connecting theory and practice. The systems theory framework of career development, International Journal

for the Advancement of Counseling 28 (2), p.155.

Par ailleurs, Patton et McMahon mentionnent aussi que chaque individu participe à son

développement de carrière, en construisant sa réalité, comme c'est le cas lorsqu'il fait des

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apprentissages. Influencées par des approches constructivistes, les auteures de cette

théorie proposent un deuxième graphique, le système thérapeutique (figure 4), qui prend

également en considération les variables du conseiller, autant celles qui sont relatives à sa

personne qu’à son contexte. Lors d’une rencontre d’orientation, le conseiller invitera

l’individu à s’exprimer sur son histoire de carrière et à explorer différents thèmes. La

façon de réagir du thérapeute aura aussi une influence sur le déroulement de leurs

interactions, ainsi que sur les variables propres à l’individu et à son contexte. Par

exemple, une intervention pourrait occasionner un malaise, un changement sur son estime

de soi, ou de façon plus positive, elle pourrait faire surgir des idées éclairantes au niveau

de son cheminement professionnel et qui l’aideraient à construire son avenir.

Figure 4. Le système thérapeutique

Source: Patton et McMahon (2006). The systems theory framework of career development and counseling :

connecting theory and practice. The Therapeutic System, International Journal for the Advancement of

Counseling 28 (2), p.159.

Page 37: Desroches, v. (2014). Processus de prise de décision relative à la carrière d'étudiants du programme saide

37

Étant donné que cette théorie se classe dans le courant du constructionnisme social, une

grande importance est accordée à l'histoire de vie, ce qui signifie que les informations

sont relevées plus d'une façon qualitative. Selon cette perspective, le comportement

humain ne peut pas être étudié indépendamment de son environnement car il en fait

partie; tous les aspects sont reliés et forment un tout. Le processus de prise de décision

relative à la carrière, selon ces auteures, est un processus dynamique car l'individu est

actif dans son cheminement, en étant ouvert à ce qui se passe autour de lui, en s'adaptant

au changement, en apprenant de ses expériences, en saisissant des opportunités, en fait,

c'est lui-même qui construit son avenir (Patton et McMahon, 2006).

2.2.2 Krumboltz : théorie de l’apprentissage social et « théorie du hasard »

Krumboltz a travaillé en collaboration avec Mitchell afin d’élaborer une théorie relative à

la prise de décision (Mitchell et Krumboltz, 1996) ainsi que pour développer un outil qui

permet d’identifier les croyances et suppositions qui pourraient limiter un choix

professionnel. Celui-ci se nomme le CBI (Career Beliefs Inventory). L’objectif de cet

outil est d’aider le conseiller à identifier un obstacle spécifique et amener le client à en

parler, donc de cibler cette barrière mentale qui pourrait empêcher l’individu de passer à

l’action. La théorie relative à la prise de décision de carrière proposée par Mitchell et

Krumboltz est influencée à la fois par un courant psychologique de l'apprentissage social

(de Bandura) et par le béhaviorisme.

Étant donné que le marché du travail change incessamment, avec des technologies en

constante évolution, Krumboltz (1998) met de l’avant l’importance de demeurer ouvert

aux changements, de continuer de parfaire ses compétences et ses connaissances tout au

long de sa vie et de savoir tirer avantage des différentes opportunités qui se présentent.

L’auteur mentionne que s’arrêter sur un choix de carrière définitif ne fait plus partie de la

réalité d’aujourd’hui. Un jeune qui choisit un domaine d’études à l’adolescence pourra

réaliser à l’âge de 25 ans que cette profession est devenue obsolète. Selon lui, il est plus

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38

sage de ne pas s’arrêter à un choix professionnel définitif et de plutôt rester ouvert aux

changements, à la formation continue et de tirer avantage des événements imprévus dans

la vie (Krumboltz, 1998, p.561).

Plus récemment, Krumboltz a développé une théorie nommée The happenstance

learning theory (HLT) (Krumboltz, 2009), qui prend en considération, comme son nom

l’indique, le hasard qui peut influer sur la vie des individus. Selon l'auteur, plusieurs

événements non planifiés peuvent engendrer des impacts quant au développement

vocationnel des individus. Selon Krumboltz, dès la naissance, il y a des événements

imprévus qui ont une influence sur le tournant de la vie de chaque individu. Par la suite,

les actions d’une personne ou les paroles qu’elle exprime peuvent influencer la suite des

choses sans que ce soit une conséquence attendue. L’auteur explique que cela ne signifie

pas que les individus n’ont aucun contrôle sur leurs vies, étant donné que le hasard en fait

partie intégrante. Il voit plutôt un côté pratique à sa théorie en amenant les gens à réaliser

que le succès est dû surtout à leurs habiletés et qu’il est possible de tirer profit d’un

événement imprévu qui a modifié les plans de carrière en faisant ressortir le côté positif

de l’événement fortuit (Krumboltz, 2011).

2.2.3 Théorie sociocognitive de la carrière de Lent, Brown et Hackett

La théorie sociocognitive de la carrière de Lent, Brown et Hackett (1999) découle des

travaux de Bandura et met l’accent sur la réciprocité triadique. Celle-ci nous explique que

les facteurs personnels (P), les facteurs environnementaux (E) et les facteurs

comportementaux (C) agissent les uns sur les autres, et ce, de façon bidirectionnelle

comme indiqué sur la figure 5. Les interactions entre les trois catégories de facteurs se

font deux par deux.

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39

Figure 5 Réciprocité triadique

Source : Carré, P. (2003). La double dimension de l’apprentissage autodirigé contribution à une théorie du

sujet social apprenant. La réciprocité causale triadique, La Revue canadienne pour l’étude de l’éducation

des adultes, vol. 17, no1, p.73.

L’individu, qui est un être social, vit dans un environnement qui est également social. Il

ne fait pas que subir les différents éléments de son environnement, il y a interaction et il

peut, lui aussi, agir sur son environnement (le modifier, le créer, le détruire, etc.). Parfois,

les facteurs environnementaux sont imposés, par exemple, une grève étudiante, et

d’autres facteurs environnements sont choisis comme c’est le cas lorsqu’un étudiant

prend la décision d’étudier dans tel programme et dans tel établissement (Carré, 2003).

Partant de cette vision de Bandura, Lent, Brown et Hackett ont élaboré cette théorie

sociocognitive qui met l'accent sur trois concepts clés qui ont un impact quant au

développement de la carrière de l’individu : le sentiment d’efficacité, les conséquences

prévues et les buts (Lent, Brown et Hackett, 1999, p.299).

Tout d’abord, le sentiment d’efficacité personnelle peut se traduire comme étant la

faculté de l’individu à effectuer une tâche, ou plus précisément, le sentiment que

l’individu a de ses capacités. L’individu se fait une opinion personnelle de ses capacités

en se basant sur ses expériences antérieures, qui peuvent être de l'ordre d'une

performance ou d'un échec, sur les modèles rencontrés, sur les réactions émotives

ressenties, etc. En fait, ce jugement se modifie continuellement car tout événement de sa

vie contribue à construire (ou à déconstruire) son sentiment d’efficacité personnelle.

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40

Également, cette théorie accorde une importance aux conséquences prévues à l’action

choisie. Une personne qui comprend, suite à une expérience de vie, qu’il a plus de facilité

que d’autres dans un certain domaine, va peut-être choisir d’étudier dans ce domaine car

il se sent en mesure de réussir. Ses expériences vont donc modeler ses attentes par rapport

à son choix. C'est le concept de croyance auquel accordent de l'importance les auteurs,

croyances qui peuvent naître de l'expérience personnelle (résultat obtenu) et de la réaction

de l'entourage (par exemple, des encouragements).

Enfin, les buts sont des activités spécifiques dans lesquelles un individu s’engage afin de

s’orienter vers un objectif ou un idéal. Il va faire en sorte que ses actions vont le mener à

atteindre les résultats espérés (Lent, Brown et Hackett, 1999, p.300). Les trois concepts

clés, soient le sentiment d’efficacité, ensuite les conséquences prévues et les buts qui ont

une influence sur le développement de la carrière de l’individu font en sorte d’organiser

son comportement et ses choix. Le développement de carrière de cette personne

s’effectue tout au long de ses apprentissages, en fonction de la rétroaction qu'elle reçoit

de son entourage, de ses résultats ainsi que de ses propres observations. De plus, les

interactions entre les trois concepts vont influer sur les comportements adoptés.

Lent, Brown et Hackett ont développé trois modèles expliquant le développement de

carrière de façons différentes. Un de ceux-ci se base sur le développement des intérêts et

met l’accent sur les facteurs cognitifs, c’est-à-dire la manière dont s’acquièrent les

connaissances. Le deuxième modèle relatif au processus de choix vocationnel (figure 6)

tient compte de plusieurs variables, dont le contexte et les expériences d’apprentissage.

Finalement, le dernier porte un regard sur les réussites de la personne en englobant tous

les facteurs qui peuvent contribuer à une performance, par exemple, les intérêts et les

habiletés.

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41

Figure 6. Représentation de la théorie sociocognitive de la carrière de Lent, Brown et

Hackett

Source : Lent, R.W., G. Hackett, S.D. Brown (1999). A Social Cognitive View of School-to-Work

Transition. A simplified look at the key constructs and processes in social cognitive career theory, The

Career Development Quarterly, 47, p.301.

En premier lieu, les variables relatives à la personne et au contexte sont prises en

considération, ensuite les expériences vont construire le sentiment d'efficacité

personnelle. D’un côté, les intérêts et les apprentissages vont influencer les choix

effectués au cours de la vie. En même temps, les habiletés vont permettre d’accroître son

sentiment d’efficacité personnelle, qui à son tour, va influencer les conséquences prévues

et cet enchaînement d’actions et de résultats aura également des répercussions sur les

buts. Toutefois, des alternatives peuvent être mises de côté rapidement si elles n’ont pas

été expérimentées ou peu expérimentées. Aussi, cette théorie fait ressortir l’impact que

peuvent avoir de fausses croyances sur le choix vocationnel (Lent, Brown et Hackett,

1999).

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42

2.2.4 Théorie du choix vocationnel de Holland

La théorie de Holland a une place dominante au niveau du développement vocationnel, et

ce, depuis plusieurs décennies. Effectivement, sa première version remonte à 1959 et la

dernière mise à jour à 1997. Encore aujourd’hui, elle est à la base de plusieurs activités

orientantes, quel que soit l’âge de la clientèle visée, car son modèle est simple et facile à

comprendre. Cette théorie se classe dans le courant du positivisme car une grande

importance est accordée aux tests psychométriques, donc à l'utilisation de méthodes

quantitatives.

Plus précisément, cette théorie se centre sur les intérêts professionnels du client en

mettant l’accent sur deux aspects majeurs : d’un côté, elle évalue le degré de congruence

entre les intérêts de la personne et les différents types d’emploi (qui sont classés selon la

même typologie que celle utilisée pour définir la personnalité), ensuite, elle analyse la

structure relationnelle entre ses intérêts principaux (Holland, 1996). Il est possible de voir

sur l’hexagone RIASEC de Holland (figure 7), les six catégories d’intérêts. Elles sont

représentées par les lettres suivantes :

R : Réaliste

I : Investigateur

A : Artistique

S : Social

E : Entreprenant

C : Conventionnel

Hexagone RIASEC de Holland

Figure 7. Hexagone RIASEC de Holland

Source : Guglielmi, D., F. Fraccaroli, et M.-L. Pombeni (2004). Les intérêts professionnels selon le modèle

hexagonal de Holland : structures et différences de genre. Représentation circulaire du modèle RIASEC de

Holland, L’orientation scolaire et professionnelle, 33/3, p. 2.

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43

Les trois dimensions qui ressortent le plus chez un individu, d’après les résultats

psychométriques, forment son patron de personnalité, par exemple : SAE. Il est à noter

que le patron est constitué d'un type dominant (la première lettre, dans cet exemple, le

« S ») et de deux types secondaires (les deux suivantes : « A » et « E »). La disposition

des dimensions sur l’hexagone est importante puisque, selon cette théorie, les

dimensions qui sont adjacentes ont une corrélation plus élevée que celles qui sont

opposées (Holland dans Bujold et Gingras, 2000). La dimension artistique (A) associée à

la dimension sociale (S) fait ressortir un profil d’intérêts plus cohérent car ils sont

proches. À l'inverse, si le type A était combiné au type conventionnel (C), le profil

aurait été considéré comme étant moins cohérent car il y aurait eu une certaine

contradiction dans les intérêts. Un autre élément à considérer est le degré de

différenciation entre les types du patron. Comme le patron ressort à la suite de la

passation d'un outil psychométrique, des résultats sont attribués à chacun des types. Si le

type dominant, est vraiment plus élevé que les autres (par exemple I(12)-R(9)-E(6)), on

dira que son patron est différencié. Le type investigateur est très significatif. À l'inverse,

si les résultats sont sensiblement les mêmes pour les trois types du patron (par exemple

A(8)-S(7)-E(7)), le patron sera considéré comme étant indifférencié. Effectivement, le

type artistique ne ressort pas beaucoup plus que les deux autres, et les types S et E

pourraient être interchangés de place. Selon cette théorie, cette personne risquera d'être

plus indécise face à son choix vocationnel que la première (IRE) où ses préférences

étaient plus claires, plus démarquées.

Holland accorde également de l'importance à l'aspect développemental au sein de sa

théorie, car selon lui, les expériences vécues depuis la naissance vont influencer la

construction de la personnalité de l'individu, engendrer une préférence ou un désintérêt

pour certaines activités et ainsi amener cette personne à percevoir son concept de soi

selon ses réussites et échecs et aussi selon les rétroactions obtenues. Tout cela aura une

influence sur ses intérêts (Holland dans Bujold et Gingras, 2000).

Les assomptions de base de cette théorie sont que les individus vont effectuer leur choix

de carrière en considérant leur personnalité, qu'il est possible de classer la plupart des

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44

individus selon six types de personnalité, soit: les réalistes, les investigateurs, les

artistiques, les sociaux, les entrepreneurs et les conventionnels. Ensuite, que les différents

milieux de travail peuvent être classés de la même façon et pour terminer, que la

satisfaction au travail, souvent reliée à la stabilité à l'emploi, découle de la congruence

entre la personnalité de l'individu et son environnement de travail (Holland, 1996).

2.2.5 Théorie cognitive-développementale de Gottfredson

Linda Susanne Gottfredson (1981) propose une théorie cognitive-développementale du

développement de carrière qui accorde de l’importance non seulement à la congruence

profession/personnalité de l’individu, mais qui intègre également d’autres éléments

comme la classe sociale, le sexe et le niveau d’intelligence.

Premièrement, cette théorie de la restriction et du compromis, qui suit un courant

développemental, donnent des détails sur la réflexion et le cheminement qui commence

dès l’enfance et qui amène le jeune adulte à une prise de décision. Plus précisément, la

personne qui fait face à un choix vocationnel doit avoir une bonne connaissance de soi

afin de choisir une profession qui reflète sa personnalité. Toutefois, selon elle, les gens

vont chercher davantage à actualiser leur moi social que leur moi privé. C’est le premier

concept clé de cette théorie. D’un côté, le soi privé est constitué des facettes internes

comme la personnalité et les valeurs de la personne. D’un autre côté, le soi public se

distingue car il est le reflet de facteurs externes qui sont plus facilement observables par

les autres, comme l’habillement, le prestige, la façon de s’exprimer, etc. En fait, ces

facteurs sont souvent intimement reliés au salaire.

Selon Gottfredson, les adolescents ont tendance à choisir un métier en privilégiant le soi

public, c’est-à-dire en regardant le type de vie qu’ils pourront mener avec cette

profession. C’est pourquoi sa théorie est élaborée en tenant également compte des

approches sociologiques. Dans ce sens, l’auteure présente deux autres notions qui

expliqueront le processus du choix de carrière : celle de la restriction et du compromis.

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45

Pour expliquer la façon dont la majorité des gens vont se représenter l’image publique

des différentes professions, Gottfredson propose une carte des professions qui est

construite avec deux axes, celle du prestige et celle du sexe (figure 8).

Figure 8. Carte des professions de Gottfredson

Source: Gottfredson, L.S.(1996). Gottredson's theory of Circumscription and Compromise. Map of

Occupations according to prestige and sextype ratings, In D. Brown, Career choice and development.

p.185.

Processus de restriction

Selon la conception de l’auteure, cette carte des professions finirait par se subdiviser de

façon progressive, en deux zones : la zone des professions acceptables et celle des

professions inacceptables.

La partie au-dessus de la zone acceptable serait perçue par l’individu comme étant trop

difficile à atteindre, et la partie en dessous de la zone acceptable comme étant des

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46

professions qui ne sont pas assez prestigieuses à ses yeux. La partie qui se trouve à droite

cette zone éliminera les professions trop « féminines » et à l’inverse, la section se

trouvant à gauche, mettra de côté les professions perçues comme étant trop

« masculines ».

Cette zone « acceptable » est donc particulière à chaque personne. C’est une réduction de

l’étendue de l’ « espace social », décrit par l’auteure comme étant l’alternative de

carrière que chacun juge acceptable. Ce processus de restriction se construit

progressivement et l’élimination de certaines professions se fait souvent de manière

irréversible. Selon Gottfredson, il est rare qu’une alternative de carrière qui avait été mise

de côté refasse surface. D’un côté, l’image de soi de l’adolescent va se préciser et d’un

autre, l’image des professions va également se développer. Ce développement cognitif en

parallèle est à la base de ce processus de restriction. Linda S. Gottfredson a subdivisé le

processus de restriction en quatre stades (Gottfredson, 1996, p. 191-194) :

- Stade 1 (3 à 5 ANS) L’orientation est en fonction de la taille et du pouvoir,

à ce stade, l’enfant classe les gens de son entourage d’une façon simple.

- Stade 2 (6 à 8 ans) L’orientation se fait en fonction du rôle sexuel, par

exemple, un métier peut être rejeté car il apparaît trop féminin.

- Stade 3 (9 à 13 ans) L’orientation est en fonction de la valeur sociale et les

professions commencent à être hiérarchisées.

- Stade 4 (14 ans et +) L’orientation se fait en fonction du soi interne et

l’adolescent assimile des notions plus abstraites comme la personnalité et

les intérêts; il est plus en mesure de voir quelle profession est plus

congruente avec son soi privé.

Processus de compromis

Ensuite, la notion de compromis influence également le choix. Selon l’auteure, l’individu

fera des compromis dans cet ordre : tout d’abord sur ses intérêts, ensuite sur le prestige et

finalement, sur le genre. Ensuite, les personnes auront tendance à choisir une profession

qui leur apparaîtra comme étant acceptable et non optimale, puis les individus éviteront

de se diriger vers une carrière qui risquerait d’être insatisfaisante. Finalement, les

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personnes s’accommodent généralement de leur compromis (Gottfredson, 1996, p. 198-

201).

Gottfredson a également transposé la typologie de Holland dans sa carte cognitive des

professions. Comme on peut le voir sur la figure 9 qui suit, les professions les plus

prestigieuses sont davantage reliées au type investigateur (I), tandis que les professions

de types réaliste (R) et conventionnel (C) sont calculées comme étant moins

prestigieuses. D’un côté, les professions de type C sont perçues comme étant plus

« féminines », tandis que les métiers de type R sont jugés plus « masculins »

(Gottfredson, 1981, p.554).

Figure 9. Typologie de Holland transposée dans la carte cognitive des professions

Source : Gottfredson, L.S. ( 1996). Gottredson's theory of Circumscription, and Compromise. Prestige and

sextype ratings of occupations in the different Holland fields of work, In D. Brown, Career choice and

development, p.186.

2.3 En résumé

Un processus de prise de décision quant à un choix de carrière est expliqué différemment

selon ces théoriciens. Il apparaît que ce processus est complexe et qu’il n’est pas statique

dans le sens où plusieurs facteurs peuvent constamment l’influencer, le modeler. Holland

a développé une théorie qui a pris une grande place dans le secteur de l’orientation

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48

professionnelle. Encore aujourd’hui, elle influence le processus d’orientation des

adolescents, à travers les différentes activités qui leur sont proposées en milieu scolaire

car cette théorie demeure pratique et facile à utiliser. Sa typologie est souvent associée au

classement des professions et des types de personnalité, par exemple, sur le site

d’orientation très utilisé Repères. Contrairement aux autres théories décrites

précédemment, celle-ci aborde l’individu et l’environnement de façon séparée, chaque

personne peut donc être étudiée d’une façon isolée sans qu’elle soit influencée par son

environnement. Les personnalités et les environnements ont été classés selon une

typologie propre à Holland et un bon choix de carrière signifierait, selon cette théorie,

qu’il y a congruence entre les deux, c’est-à-dire qu’ils vont bien ensemble. Donc le

processus de prise de décision nécessite surtout une bonne connaissance de soi et des

professions.

Gottfredson, à travers sa théorie cognitive-développementale, a également fait un

classement des professions, selon le genre et le prestige (et aussi selon la typologie de

Holland). Selon l'auteure, l’adolescent fera son choix de carrière selon l’image que cette

profession reflète car le moi « social » revêt beaucoup d’importance à cet âge. Selon elle,

une fille ne choisira pas une profession dite « trop masculine » ou vice versa. Cette

théorie est applicable et facile à comprendre mais moins pratique dans un contexte où il y

a transformation des professions, notamment à travers une certaine neutralisation du

genre dû à un environnement social qui est constamment en changement.

Lent, Brown et Hackett ont développé une théorie socio-cognitive qui explique que les

facteurs personnels, environnementaux et comportementaux ont tous une influence les

uns sur les autres, tout au long du processus de prise de décision quant au choix

vocationnel. Il y a donc une similitude avec la perméabilité des systèmes amenée par

Patton et McMahon car leur théorie présente le concept de prise de décision comme étant

un processus dynamique, où le constructivisme et l’interactionnisme sont à la base. Les

façons de réagir du conseiller peuvent donc avoir un impact sur le processus de prise de

décision de l’individu aidé, de même que toute autre personne de son entourage.

Page 49: Desroches, v. (2014). Processus de prise de décision relative à la carrière d'étudiants du programme saide

49

Par ailleurs, Lent, Brown et Hackett ont amené trois concepts importants à considérer lors

de la prise de décision relative à la carrière: le sentiment d'efficacité, les conséquences

prévues et les buts. Le concept de croyance est également central dans cette théorie, car il

affecte directement le sentiment d'efficacité; ceci a également un lien avec le processus

dynamique de la théorie des systèmes proposée par Patton et McMahon.

Aussi, la théorie du hasard de Krumboltz fait ressortir l'importance de demeurer ouvert au

changement, car les événements fortuits peuvent être positifs et ont intérêt à être pris en

considération lors de la prise de décision relative à la carrière. En retenant différents

éléments des cinq théories, il est possible de dresser une liste des facteurs qui font partie

d’une prise de décision relative à un choix de carrière qui a été bien effectuée (tableau 2):

Tableau 2. Facteurs à considérer lors d'une prise de décision relative à la carrière

PRISE DE DÉCISION RELATIVE À LA CARRIÈRE

Bien se connaître (traits de personnalité, aptitudes, valeurs, limites, etc.)

Bien connaître les professions et les formations

Avoir développé un sentiment d’efficacité personnelle

Ne pas se fier à de fausses croyances (expérimenter au besoin afin de faire sa

propre opinion)

Savoir tirer profit des événements imprévus en faisant ressortir le positif

Demeurer ouvert au changement, ne pas s’arrêter à un choix définitif

Considérer l'ensemble du projet, en rajoutant les nouvelles informations qui

se rajoutent (nombre d’année d’études, particularités reliées à cette

profession ou domaine d'études, limites personnelles, coût, emplacement

géographique, situation personnelle/familiale, etc.)

Adopter un comportement qui va en direction du but fixé

Page 50: Desroches, v. (2014). Processus de prise de décision relative à la carrière d'étudiants du programme saide

50

Dans un contexte où le conseiller d’orientation doit s’adapter à des réalités individuelles

très changeantes, il importe qu’il acquière de nouvelles connaissances et compétences

tout au long de sa carrière dans l'optique d’intervenir le plus adéquatement possible, selon

le contexte et la clientèle visée. Par exemple, un conseiller d’orientation qui intervient

auprès d’une clientèle SAIDE se doit de se familiariser avec leur réalité, les mesures

d’aide auxquelles ils ont droit, ainsi que l’impact que leurs limitations fonctionnelles

peuvent avoir sur leur projet de carrière. L’idée est que le conseiller d’orientation soit

bien outillé afin de bien accompagner l’étudiant dans son cheminement d’orientation.

Parmi les facteurs identifiés précédemment qui favorisent le processus de prise de

décision relative à la carrière, il y en a qui peuvent être approfondis sous la loupe des

limitations fonctionnelles; par exemple, l’étudiant doit savoir reconnaître ses limites et

vérifier les mesures d’aide offertes au niveau des programmes d’études ainsi que sur le

marché du travail. Le cadre théorique de cet essai vise à mieux comprendre les éléments

d'une prise de décision relative à la carrière, et lors du prochain chapitre, s'enchaînera

l'identification de l'objectif de cet essai qui résultera de l'ensemble des éléments soulevés

dans la problématique.

Page 51: Desroches, v. (2014). Processus de prise de décision relative à la carrière d'étudiants du programme saide

51

TROISIÈME CHAPITRE - OBJECTIF DE RECHERCHE

L'organisation du système scolaire québécois fait ressortir que l’adolescent termine, de

façon générale, son secondaire un an plus tôt qu'ailleurs, et qu'il est normal que la

maturité de son choix vocationnel ne soit pas élevée. Une bonne connaissance de soi

ressort comme étant un facteur important lors d’un choix de programme pour tous les

étudiants, incluant la clientèle émergente. De plus, il apparaît qu’une acceptation de sa

situation personnelle pourrait être positive dans le cadre d’un choix de projet

professionnel, en amenant l’étudiant à s’inscrire au SAIDE afin de bénéficier des mesures

d’aide auxquelles il a droit et afin de favoriser un choix de programme d’étude adapté à

sa situation.

Dans le cadre de cet essai, l'objectif général est de décrire le processus de prise de

décision relative à la carrière de collégiens inscrits au service d'aide à l'intégration

des élèves (SAIDE) du Cégep André-Laurendeau.

Cette recherche tentera d'atteindre l'objectif général par l'entremise de sous-objectifs, soit

de : 1) vérifier si ces étudiants ont une bonne connaissance de soi, 2) examiner si ces

étudiants ont un projet de carrière clair, 3) analyser le niveau de prise en considération de

leurs limites personnelles dans leur choix d'études et la portée réaliste de leur objectif

professionnel. Le prochain chapitre expliquera l'approche méthodologique utilisée lors de

cette recherche.

Page 52: Desroches, v. (2014). Processus de prise de décision relative à la carrière d'étudiants du programme saide

52

QUATRIÈME CHAPITRE – MÉTHODOLOGIE

Au cours de ce chapitre, la méthodologie utilisée est expliquée, en définissant le type de

recherche qui a été choisi, la stratégie d'échantillonnage, l'instrumentation qui a été

utilisée, la méthode de collecte des données, ainsi que le traitement et l'analyse des

données. Une partie sur le respect de l'éthique lors du processus conclura le quatrième

chapitre.

4.1 Type de recherche

Pour ce travail de recherche, une approche descriptive mixte a été adoptée, car elle

contient un volet quantitatif et un volet qualitatif. Cette recherche peut être qualifiée

d’empirique, car selon Gaudreau (2011), « elle comprend une collecte de données dans le

monde concret pour décrire ou expliquer un ou des phénomènes» (p.82). La partie

qualitative est exploratoire, par l’intermédiaire de questions ouvertes, et vise à répondre

aux objectifs spécifiques suivants : 1) examiner si ces étudiants ont un projet de carrière

clair et 2) analyser le niveau de prise en considération de leurs limites personnelles dans

leur choix d’études et la portée réaliste de leur objectif professionnel.

De son côté, la partie quantitative est vérificatoire afin de vérifier les objectifs établis

préalablement, soit de 1) vérifier si ces étudiants ont une bonne connaissance de soi et 2)

examiner si ces étudiants ont un projet de carrière clair. D’une façon plus opérationnelle,

la recherche visera à répondre aux objectifs par des énoncés associés à une échelle à

intervalles successifs, des questions à réponse ouverte et des questions dont les réponses

seront liées à une échelle nominale présentés à l’échantillon.

Pour ce faire, une enquête par questionnaire a été menée auprès de la clientèle SAIDE du

Cégep André-Laurendeau. Un premier questionnaire a été bâti et testé auprès de dix

étudiants inscrits au SAIDE à la session d’hiver 2014. Par la suite, le questionnaire a été

modifié afin que sa compréhension soit plus claire et pour mieux répondre aux objectifs

Page 53: Desroches, v. (2014). Processus de prise de décision relative à la carrière d'étudiants du programme saide

53

de cette recherche. Cette version finale du questionnaire (annexe 3) a été administrée au

début de la session automne 2014, auprès de 121 étudiants. Le devis de cette recherche

descriptive est simplement O1, car comme l'explique Gaudreau (2011), « une enquête par

questionnaire ne comporte qu'une seule observation» (p.94).

4.2 Stratégie d'échantillonnage

Dans le but de répondre à la question de recherche, la population ciblée est composée de

l'ensemble des étudiants inscrits aux services SAIDE du Cégep André-Laurendeau pour

la session d'automne 2014 en date du 25 août, soit la première journée de la session. Cette

population est composée de 224 étudiants. La stratégie d'échantillonnage choisie est de

type non probabiliste, car les participants étaient sélectionnés sur une base volontaire.

Étant donné que tous les étudiants de la population SAIDE du Cégep André-Laurendeau

ont été approchés, il est possible de qualifier l'échantillonnage de proximal, puisqu'ils

étaient « accessibles dans le milieu visé par la recherche » (Gaudreau, 2011, p.109) et

d'intentionnel car cet échantillonnage visait un but précis. Chacun des individus faisant

partie de la population avait donc une chance égale d’y participer. Un courrier

électronique a été envoyé le 18 août 2014 aux anciens étudiants, qui faisaient déjà partie

de la clientèle SAIDE à la session précédente, pour les inviter à participer au projet de

recherche. Dans le but de rejoindre le plus d'étudiants possible, le courriel a été envoyé

deux jours avant la remise des horaires de la session d'automne. Le projet a également été

présenté aux nouveaux étudiants lors d'une séance d'information du SAIDE, qui a eu lieu

à la deuxième semaine de la session. Les étudiants pouvaient tous obtenir une copie

papier du questionnaire afin que le prix d'impression ne soit pas un obstacle à la

participation au projet de recherche. Un deuxième courriel de relance a été envoyé le 3

septembre 2014 à l’ensemble de la population, afin de recueillir les questionnaires

complétés et non remis. La taille de l'échantillon est de 121 individus sur une population

de 224, ce qui signifie que le taux de participation a été de 54%.

Page 54: Desroches, v. (2014). Processus de prise de décision relative à la carrière d'étudiants du programme saide

54

4.3 Instrumentation

La méthode choisie pour répondre à la question de recherche est une enquête par

questionnaire. Pour ce faire, un premier questionnaire a été construit pour cet essai et

testé auprès de dix étudiants inscrits au SAIDE du Cégep André-Laurendeau à la session

d'hiver 2014. Cette pré-expérimentation de l’outil a permis de voir ce qui fonctionnait

moins bien et d’apporter des ajustements afin d’augmenter la compréhension des items

du questionnaire d'enquête et certaines questions ont été reformulées afin de favoriser des

réponses ouvertes plus élaborées. Aussi, les modifications apportées au questionnaire ont

été faites en visant que la récolte des données réponde davantage aux objectifs de cette

recherche. La version finale du questionnaire d'enquête se retrouve en annexe 3. Il est

bâti de façon à prendre à la fois, une collecte d'informations normatives, ainsi que

quelques questions à réponses ouvertes afin de laisser de la place au répondant de

s'exprimer et aussi dans le but d'explorer le sujet et d’ouvrir vers d’autres avenues.

La version finale du questionnaire est divisée en deux parties. La partie « A » concerne

l'identification du sujet. Y sont relevées les informations suivantes: le nom et le prénom

(mais il est spécifié en préambule que le nom ne sera pas divulgué, ni associé aux

réponses afin de respecter l'anonymat et la confidentialité des dires), l'âge, le sexe, le

programme d'études actuel, les limitations diagnostiquées (avec de l'espace pour préciser

davantage), les mesures d'aide auxquelles le sujet a droit avec deux questions ouvertes

reliées à celles-ci.

Les valeurs recueillies dans cette première partie sont essentiellement d'ordre nominal

mis à part l'âge qui récolte une donnée quantitative et les trois questions ouvertes qui

recueillent des données qualitatives. Le but de cette section est essentiellement de bien

identifier les caractéristiques du répondant mais aussi de chercher à faire son portrait au

niveau de son niveau d'acceptation de sa condition, en analysant le moment de son

inscription au SAIDE, ainsi que son niveau d'utilisation des mesures d'aide.

Dans la partie « B », qui concerne le choix du programme d'études et choix de carrière,

huit items sont mesurés par une échelle à catégories successives, de 1 à 5, c'est-à-dire par

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ordre de grandeur: 1 signifie ne me décrit pas, 3 pour me décrit moyennement et 5 qui

indique me décrit bien. Les variables recueillies dans ce tableau sont donc qualitatives et

ordinales et visent particulièrement à répondre aux sous-objectifs suivants : 1)vérifier si

ces étudiants ont une bonne connaissance de soi et 2)examiner si ces étudiants ont un

projet de carrière clair.

Dans cette même section, sont présentées quatre questions à échelle nominale (par

exemple: oui ou non), ainsi que trois questions ouvertes afin de récolter des données

qualitatives qui pourraient donner de nouvelles pistes à explorer. Les questions présentées

dans cette section visent principalement à répondre à l’objectif suivant: analyser le niveau

de prise en considération de leurs limites personnelles dans leur choix d’études et la

portée réaliste de leur objectif professionnel.

4.4 Méthode de collecte des données

Les données sont récoltées à l’aide d’un questionnaire autoadministré, comme expliqué

par Lamoureux (2000), ce qui signifie que « chaque répondant inscrit lui-même ses

réponses » (p.139). Pour ce faire, le projet de recherche a été présenté lors de la

rencontre de groupe avec les nouveaux étudiants SAIDE, qui a eu lieu lors de la

deuxième semaine de la session. Tout d’abord, la responsable du projet a expliqué le but

de la recherche, l’ensemble du questionnaire, le côté volontaire de la participation ainsi

que l’anonymat et la confidentialité des réponses. Les participants volontaires ont été

invités à signer le consentement et à répondre au questionnaire. La responsable du projet

était disponible pour répondre aux questions afin que les items soient bien compris. Étant

donné que la population du SAIDE comprenait treize étudiants mineurs, un formulaire de

consentement pour les parents a été conçu et remis à ces étudiants (annexe 4).

Pour ce qui est des anciens étudiants SAIDE, comme ils devaient se présenter au bureau

SAIDE pour obtenir une copie papier, le questionnaire a été présenté et expliqué

individuellement. Par la suite, chacun des sujets remettait le questionnaire complété à la

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56

responsable du projet. Comme les questionnaires n’étaient pas tous remplis

immédiatement, il est probable que cela affecte le taux de participation. La date de retour

des questionnaires a été fixée au 5 septembre 2014, soit à la fin de la deuxième semaine

de la session.

4.5 Traitement et analyse des données

Pour commencer, un code d'identification (ID) a été attribué sur chaque questionnaire,

dans le but de respecter l'anonymat des répondants. Comme l’instrument de recherche

utilisé est un questionnaire d’enquête, et qu’il est constitué de questions qui récoltent des

données quantitatives et qualitatives, l’explication du traitement et de l’analyse des

données sera divisée en deux volets.

Volet quantitatif

Dans le but de pouvoir compiler les données obtenues à l'aide de chaque questionnaire

complété, un cahier de codage a été réalisé pour les questions à échelle nominale ainsi

que pour les items ayant des réponses à catégories successives. Suite au dépouillement

des questionnaires, qui est selon Gaudreau (2011), « une opération préalable

indispensable pour l’analyse quantitative des données, consiste à rassembler toutes les

réponses fournies à un instrument de mesure et à les examiner à tour de rôle afin de les

coder en chiffres » (p.220), le codage a été effectué item par item. Ces réponses récoltées

sont chiffrées ou elles peuvent être transformées en chiffres. Cette transformation des

données est expliquée dans le cahier de codage qui se trouve en annexe 5. Par exemple,

pour l’item 4 du questionnaire, qui comptabilise les limitations diagnostiquées chez les

répondants, les codes chiffrés entrés dans le cahier de codage sont : auditive (1), motrice

(2), visuelle (3), neurologique (4), organique (5), santé mentale (6) et trouble

d’apprentissage (7).

Ensuite, les données quantitatives ont été entrées dans une grille Excel afin de les traiter

pour obtenir des résultats (statistiques). Dans l’exemple précédent, il est possible de

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57

sélectionner dans la grille Excel la colonne de l’item 4 pour connaître le nombre de

répondants qui ont nommé avoir un trouble d’apprentissage (7) en demandant de calculer

le nombre de réponse 7. Le logiciel fait ressortir rapidement que 104 répondants sur 121

ont ce diagnostic (voir tableau 4). Une partie des réponses aux questionnaires est donc

analysée par une méthode quantitative car « elle se concentre sur la mesure (la

quantification) d’un phénomène » (Gaudrau, 2011, p.82), qui est dans cet exemple, de

mesurer le nombre d’étudiants inscrits au SAIDE du Cégep André-Laurendeau au début

de la session d’automne 2014 et qui ont un trouble d’apprentissage.

Volet qualitatif

Le questionnaire d'enquête comporte également quelques questions à réponse ouverte

afin d’explorer leur vision face à leur projet d’études et de carrière en lien avec leurs

limitations fonctionnelles. Ces petites réponses à développement entraînent une analyse

qualitative thématique et pourront éventuellement faire ressortir quelques pistes pour une

recherche ultérieure.

Toutes ces réponses ont été retranscrites dans un corpus, afin d'effectuer une analyse de

contenu. Un corpus est « l’ensemble du matériel soumis à l’analyse » (Giroux-Tremblay,

2009, p. 213). Il a été divisé de façon à ce que toutes les réponses à une question soient

regroupées. Par la suite, une analyse verticale de ces données est faite, en découpant les

phrases écrites par les répondants dans le but de diviser les idées évoquées. Chaque

segment de phrase représente une unité de sens.

Ensuite, une analyse transversale est faite. Selon Gaudreau (2011), cela représente de

« réunir les énoncés qui semblent apparentés, en identifiant chacun des groupes par un

thème inspiré des énoncés regroupés » (p.204). C’est donc par un raisonnement inductif

que les thèmes sont ressortis. Par la suite, tous ces thèmes sont codés et listés dans une

grille d’analyse. Cette codification permet de calculer le nombre de répondants qui ont

évoqué chacun des thèmes.

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4.7 Éthique

La procédure suivie lors de ce travail de recherche respecte les normes d'éthique de la

recherche avec es êtres humains établis par les trois Conseils (Groupe en éthique de la

recherche (GER), 2010). Sur la première page du questionnaire, sont annoncés le but du

projet, la confidentialité et l'anonymat des renseignements recueillis, ainsi que du côté

volontaire de la participation. L'individu qui choisit de participer au projet de recherche

doit signer un consentement libre et éclairé. Ensuite, lors de la récolte des données,

chaque questionnaire est numéroté d'un code d'identification (ID) afin de préserver

l'anonymat du répondant, c'est-à-dire de ne pas être en mesure d'associer l'étudiant qui a

répondu au questionnaire avec les réponses, ainsi que pour respecter la confidentialité, en

garantissant ''le secret des réponses'' selon les propos de Gaudreau (2010, p.117). À aucun

moment, le nom d'un participant n’est divulgué. Par la suite, tous les questionnaires

complétés sont rangés dans un classeur fermé sous clef, afin que seuls les membres de

l'équipe de recherche y aient accès, et ce, pour toute la durée du projet. Les

questionnaires et les formulaires de consentement seront détruits deux ans après les

dernières publications.

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CINQUIÈME CHAPITRE - PRÉSENTATION ET INTERPRÉTATION DES

RÉSULTATS

Dans ce chapitre, les résultats obtenus suite à la passation du questionnaire d’enquête

auprès de 121 étudiants étant inscrits au SAIDE du Cégep André-Laurendeau au début de

la session d’automne 2014, sont présentés et interprétés. Étant donné que le questionnaire

d’enquête comporte également des questions à réponse ouverte, un compte-rendu des

données qualitatives sera également effectué. Pour ce faire, les propos des étudiants sont

présentés par cette appellation : ID1, ID2…ID121, afin de préserver l’anonymat des

répondants. L’appellation ID signifie « code d’identification », comme dans ID1 pour

désigner l’étudiant 1. Les résultats du questionnaire sont divisés en trois parties : une

première qui tente de dresser le portrait des étudiants, une deuxième section qui englobe

tout ce qui entoure l’utilisation des mesures d’aide et ensuite, une troisième partie qui

concerne le choix du programme d’étude. Ces derniers résultats visent à répondre à

l’objectif général de recherche ainsi qu’aux sous-objectifs.

5.1 Portrait des étudiants

Dans le but de dresser le portrait général des 121 étudiants qui ont répondu au

questionnaire, une analyse quantitative des résultats a été effectuée. L’échantillon des 121

répondants est réparti de la manière suivante : 47,1% sont de sexe féminin et 52,9% sont

de sexe masculin. L’échantillon est assez représentatif car la population des étudiants

SAIDE de la session d’automne 2014 (en date du 25 août 2014) comprend plus de

garçons que de filles, soit 54,5% de sexe masculin et 45,5% de sexe féminin. La moyenne

d’âge des étudiants qui ont répondu au questionnaire est de 20,9 ans et la moyenne d’âge

de la population des étudiants SAIDE est de 21,09 ans. Le fait que les nouveaux étudiants

ont été approchés en groupe et non par courriel a sûrement eu une influence sur la

moyenne d’âge légèrement plus basse que celle de la population.

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Tableau 3. Identification des répondants selon leur programme d’études (N=121)

Préuniversitaire

n (%)

Technique

n (%)

Tremplin-DEC

n (%)

Non répondu

n (%)

Session automne

2014 48 (39,7%) 61 (50,4%) 10 (8,3%) 2 (1,6%)

Tel qu’indiqué dans le tableau 3, 39,7% des répondants sont inscrits dans un programme

préuniversitaire, 50,4%, dans un programme technique et 8,3% sont en session de

Tremplin-DEC. Il est à noter que 1,6% des étudiants n’ont pas répondu à cette question.

Tableau 4. Identification des répondants selon leurs types de diagnostic (N=121)

Auditif

n (%)

Motrice

n (%)

Visuel

n (%)

Neurologiqu

e

n (%)

Organique

n (%)

SM

n (%)

TA

n (%)

Automne

2014 8 (6,6%) 9 (7,4%) 2 (1,6%) 14 (11,6%) 2 (1,6%) 7 (5,8%)

104

(86,0%)

La grande majorité des étudiants qui ont répondu au questionnaire d’enquête ont un

trouble d’apprentissage (86,0%). Comme expliqué dans le chapitre 1, le TDA/H est

classé parmi les troubles d’apprentissage et non dans les troubles neurologiques. Ensuite,

11,6% des sujets ont un trouble neurologique (par exemple, syndrome d’asperger,

dysphasie, dyspraxie et autres) et 7,4% ont une déficience physique ou motrice. Il faut

spécifier aussi qu’un répondant peut avoir plusieurs types de diagnostic à la fois.

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61

5.2 Utilisation des mesures d’aide

Les mesures d’aide auxquelles ces étudiants ont droit ont également été comptabilisées

par le questionnaire. Ce qui ressort plus significativement, c’est que 87,6% de ces

étudiants ont droit à du temps supplémentaire pour compléter leurs examens, 78,5% ont

accès à des logiciels spécialisés comme Antidote et WordQ, 56,2% ont droit de faire leurs

examens dans un local isolé, 44,6% bénéficient de prêt d’ordinateur, de dictionnaire

électronique ou de dictaphone, 41,3% ont droit à un preneur de notes, 22,3% ont

mentionné avoir un horaire adapté et 18,2% peuvent bénéficier d’une copie de livre

audio. Quelques étudiants ont ressorti d’autres mesures d’aide plus spécifiques à leur

besoin particulier, par exemple, avoir un casier adapté, être accompagné d’un interprète,

utiliser le système MF, qu’une autre personne lui fasse la lecture et pas de restriction pour

les toilettes, même durant un examen.

Tableau 5. Thèmes résultant de l'analyse de contenu de la question :

Quand avez-vous fait les démarches pour vous inscrire au SAIDE? N=121

Code Thèmes n (%)

1 Dès mon admission (avant le début de la première session au

cégep)

36 (29,7%)

2 Au début de ma première session au cégep 22 (18,2%)

3 Après avoir déjà commencé le cégep. 37 (30,6%)

4 Sur recommandation d’un enseignant ou d’un professionnel du

cégep.

7 (5,8%)

5 Après avoir eu des échecs (donc après la fin de la première

session)

11 (9,1%)

6 Suite à un diagnostic (qui est survenu après l’entrée au

collégial)

8 (6,6%)

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62

À la question « Quand avez-vous fait les démarches pour vous inscrire au

SAIDE? »(tableau 5), 29,7% des répondants disent avoir fait leur inscription au SAIDE

dès leur admission au cégep, c’est-à-dire avant de commencer leur première session. Par

ailleurs, 18,2% mentionnent s’être inscrit dès le début de la première session, soit dans

les trois premières semaines.

En regard au tableau 5, il apparaît qu’un peu plus de la moitié des répondants, soit 52,1%,

s’inscrivent au SAIDE après avoir déjà commencé leur cégep. Les réponses à cette

question ont été divisées en six thèmes qui se retrouvent dans le tableau 5. Parmi les

raisons évoquées, 5,8% des sujets ont mentionné qu’ils avaient effectué leur inscription

au SAIDE suite à la recommandation d’un enseignant ou d’un autre professionnel

travaillant au cégep :

Pendant ma première session, car j’avais de la difficulté à suivre et je

demandais souvent au prof de me répéter. Donc, ce sont mes anciens profs

qui m’ont référé là. (ID67)

Depuis ma 3ème session. C’est la travailleuse sociale au cégep qui m’a parlé

du SAIDE. (ID82)

Au début de ma première session. J’ai rencontré une madame pour m’aider à

bien commencer mes études au cégep et elle m’a conseillé de m’inscrire au

SAIDE. C’est exactement ce que j’avais besoin. (ID101) (évaluation

diagnostique reçue à l’âge de 10 ans)

Après avoir coulé plus de 4 fois mon cours de français 1, mon professeur m’a

conseillé de m’inscrire au SAIDE. (ID102)

Malheureusement ça m’a pris du temps à connaître le SAIDE vu que

j’ignorais son existence. J’ai fait la découverte du SAIDE suite à la

recommandation de certains professeurs. (ID104)

Parmi les raisons évoquées, 9,1% des répondants ont indiqué que leur inscription au

SAIDE s’était faite après avoir connu des échecs dans certaines matières :

Environ après ma troisième session, après avoir eu de multiples échecs dans

plusieurs cours. (ID30)

Page 63: Desroches, v. (2014). Processus de prise de décision relative à la carrière d'étudiants du programme saide

63

Lors de ma quatrième session en soins infirmiers. À ce moment, j’avais deux

gros cours en soins, soit pédiatrie et périnatalité, avec en plus biologie 2. J’ai

passé de 75% de moyenne à 40%. J’ai avisé la coordonnatrice en soins et

c’est elle qui m’a parlé du SAIDE. (ID46) (diagnostic depuis le primaire)

Après avoir échoué à plusieurs reprises français 101 et 102 ainsi que le cours

de mise à niveau de langue. (ID70)

J’ai fait les démarches lors de ma 3ème année de DEC, après plusieurs échecs

en français. (ID79)

Suite à ma première session qui a été un échec, j’ai pris les moyens à ma

disposition pour obtenir de l’aide. (ID87) (diagnostic depuis 3ème année

primaire)

Il y a 6,6% des sujets qui ont répondu que leur inscription avait eu lieu après leur entrée,

c’est-à-dire lorsque le diagnostic a été émis :

Après avoir eu un diagnostic qui confirmait que j’étais dysorthographique,

c’est-à-dire à ma sixième session au cégep. (ID3)

À partir de ma 4ème session, c’est à ce moment -là que j’ai découvert que je

souffrais de dyslexie. (ID84)

Près du tiers (30,6%) ont seulement répondu s’être inscrit après avoir commencé le

cégep, sans évoquer de raison. Pour ce qui est de l’utilisation des mesures d’aide

auxquelles ces étudiants ont droit, plusieurs idées sont ressorties à la question : Est-ce que

vous utilisez toujours les mesures d’aide auxquelles vous avez droit? Pourquoi? Les

réponses ont été regroupées en 21 thèmes qui sont relevés dans le tableau 6. Un

répondant pouvait évoquer plusieurs thèmes dans sa réponse. Quelques thèmes sont

ressortis de façon plus significative : 34,7% des répondants ont mentionné qu'ils

utilisaient toujours leurs mesures d’aide puisque ça facilitait leur apprentissage, 32,2%

ont dit qu'ils y avaient recours afin d'avoir de meilleures notes et 18,2% ont exprimé

qu'ils les utilisaient seulement quand ils en ressentaient le besoin. Seulement 4,1% ont

répondu qu'ils préféraient ne pas utiliser les mesures d'aides.

Page 64: Desroches, v. (2014). Processus de prise de décision relative à la carrière d'étudiants du programme saide

64

Tableau 6. Thèmes résultant de l'analyse de contenu de la question : Est-ce que vous

utilisez toujours les mesures d’aide auxquelles vous avez droit? Pourquoi? (N=121)

Code Thèmes n (%)

1 Oui, car ç’a facilité mon apprentissage. 42 (34,7%)

2 Oui, car sans elles, l’obtention de mon DEC aurait été impossible. 4 (3,3%)

3 Oui, car sans elles, je ne réussirais pas mes cours de français. 11 (9,1%)

4 Oui, car j’ai plus de temps pour bien faire mes examens. 16 (13,2%)

5 Oui, car j’en ai vraiment besoin. 16 (13,2%)

6 Oui, car je préfère être dans un local isolé pour faire mes examens. 5 (4,1%)

7 Oui, pour avoir de meilleures notes. 39 (32,2%)

8 Oui, car c’est plus agréable, ça facilite la vie en général. 4 (3,3%)

9 Oui, car je me sens moins stressé. 9 (7,4%)

10 Oui, car cela me permet de mieux comprendre. 8 (6,6%)

11 Oui, car ça m’aide au niveau de ma concentration. 7 (5,8%)

12 Oui, car ça m’aide au niveau de mon organisation. 4 (3,3%)

13 Oui, car ça m’aide à avoir une meilleure confiance en moi. 1 (0,8%)

14 Oui, car je vois une amélioration et ça m’encourage à continuer. 3 (2,5%)

15 Oui, car ça me permet d’exploiter mon potentiel au maximum. 1 (0,8%)

16 Oui, car c’est dans mon droit. 1 (0,8%)

17 Seulement quand j’en ressens le besoin. 22 (18,2%)

18 Pas toujours, ça dépend de la pondération du projet. 1 (0,8%)

19 Non, je préfère les faire par moi-même, sans mesures d’aides. 2 (1,6%)

20 Non, je n’en ressens pas le besoin. 3 (2,5%)

21 Je ne sais pas, je suis nouveau au SAIDE 3 (2,5%)

Page 65: Desroches, v. (2014). Processus de prise de décision relative à la carrière d'étudiants du programme saide

65

5.3 Choix de programme d’étude

Dans le but de répondre à l’objectif général de la recherche qui est de décrire le processus

de prise de décision relation à la carrière de collégiens inscrits au service d’aide à

l’intégration des élèves (SAIDE) du Cégep André-Laurendeau, une analyse des résultats

a été effectuée. Au niveau de leur entrée au collégial, 59,5% des étudiants qui ont

répondu au questionnaire disent avoir effectué leur choix de programme seul et 40,5%

mentionnent que certaines personnes ont eu une influence sur leur choix. Pour ces

derniers, les personnes qui ont eu une influence sur leur choix sont : un conseiller

d’orientation (57,1%), un ou des membres de la famille (57,1%), les amis (20,4%) et un

enseignant ou autre membre du personnel de l’école (14,3%).

En réponse à la question « Lorsque vous avez fait votre choix de programme au cégep,

quels ont été les facteurs que vous avez pris en considération?' », les différents facteurs

cités ont été classés en 18 thèmes présentés dans le tableau 7. La majorité des sujets

(71,9%) ont évoqué plusieurs thèmes dans leur réponse. Un grand nombre de répondants,

soit 69,4%, ont mentionné que leurs intérêts avaient été pris en considération dans leur

choix de programme. Ensuite, 31,4% ont indiqué que leurs aptitudes étaient un facteur

important et 21,5% ont évoqué le salaire. Seulement 9,9% ont répondu qu'ils avaient pris

en considération leur situation personnelle (limites, santé) lorsqu'ils ont choisi leur

programme d'études au collégial.

Si on regarde le tableau 8, il ressort que près de la moitié (49,6%) ont trouvé cela assez

facile de choisir leur programme pour le cégep, en additionnant les réponses 4 et 5. La

grande majorité des étudiants qui ont répondu au questionnaire d'enquête expriment

aimer le programme dans lequel ils sont inscrits présentement (81,8%) et seulement près

du quart (27,3%) se questionnent présentement sur leur choix d'étude.

Page 66: Desroches, v. (2014). Processus de prise de décision relative à la carrière d'étudiants du programme saide

66

Tableau 7. Thèmes résultant de l'analyse de contenu de la question : Lorsque vous avez

fait votre choix de programme au cégep, quels ont été les facteurs que vous avez pris en

considération? (N=121)

Code Thèmes n (%)

1 Mes intérêts 84 (69,4%)

2 Mes aptitudes 38 (31,4%)

3 Le salaire 26 (21,5%)

4 Le nombre d’années d’études 16 (13,2%)

5 L’emplacement géographique de l’école (transport) 22 (18,2%)

6 Les amis 5 (4,1%)

7 Les conditions d’admissions du programme 3 (2,5%)

8 Ma situation personnelle (limites, santé) 12 (9,9%)

9 Les statistiques reliées au programme (placement) 10 (8,3%)

10 Les professions reliées à ce programme 22 (18,2%)

11 Les équipes sportives de l’école 3 (2,5%)

12 Mes attentes face à la vie /objectifs/défis 14 (11,6%)

13 Pour suivre la trace d’un parent 3 (2,5%)

14 Incertitude encore alors programme qui ouvre plusieurs

portes à l’université.

10 (8,3%)

15 En attendant d’être admis dans le programme visé 4 (3,3%)

16 Expériences de vie 4 (3,3%)

17 Le coût 1 (0,8%)

18 Les conditions de travail reliées à cette profession 3(2,5%)

Page 67: Desroches, v. (2014). Processus de prise de décision relative à la carrière d'étudiants du programme saide

67

Tableau 8. Choix de programme d’études/projet de carrière, N=121

1

Ne me

décrit pas

n(%)

2

Me décrit

un peu

n(%)

3

Me décrit

moyennement

n(%)

4

Me décrit

assez bien

n(%)

5

Me décrit

bien

n(%)

J’aime le programme dans

lequel je suis inscrit(e)

présentement.

2

(1,7%)

1

(0,8%)

19

(15,7%)

33

(27,3%)

66

(54,5%)

J’ai trouvé cela facile de

choisir un programme

d’études au cégep.

16

(13,2%)

17

(14,1%)

28

(23,1%)

26

(21,5%)

34

(28,1%)

Je me questionne

présentement sur mon

choix de programme

d’études.

58

(47,9%)

18

(14,9%)

13

(10,7%)

17

(14,1%)

15

(12,4%)

Je connais bien les

professions et les

formations.

5

(4,1%)

9

(7,4%)

42

(34,7%)

42

(34,7%)

23

(19%)

Je me connais bien, au

niveau de ma personnalité,

mes intérêts et mes

compétences.

2

(1,7%)

4

(3,3%)

15

(12,4%)

50

(41,3%)

50

(41,3%)

Mon projet de carrière est

clair.

16

(13,2%)

6

(5%)

25

(20,7%)

36

(29,8%)

38

(31,4%)

Je connais bien les étapes

à suivre pour atteindre

mon objectif de carrière

10

(8,3%)

12

(9,9%)

22

(18,2%)

37

30,6%)

40

33,1%)

Je crois que j’ai les

capacités pour réussir

mon projet de carrière.

1

(0,8%)

6

(5%)

15

(12,4%)

46

(38%)

53

(43,8%)

Page 68: Desroches, v. (2014). Processus de prise de décision relative à la carrière d'étudiants du programme saide

68

La partie du questionnaire qui était à réponses de catégories successives (de 1 à 5), avait

comme but de vérifier, entre autres, si les répondants ont une bonne connaissance de soi

et s'ils ont un projet de carrière clair. Il est possible de voir dans le tableau 8 que 82,6%

des étudiants mentionnent se connaître assez bien au niveau de leur personnalité, leurs

intérêts et leurs compétences, en compilant les résultats 4 et 5. Pour ce qui est de l’énoncé

« Mon projet de carrière est clair », 61,2% ont répondu que ça les décrivait assez bien et

bien, tandis que 18,2% s’identifient peu ou pas à cet énoncé.

Par ailleurs, les deux dernières questions à réponse ouverte visaient à répondre au sous-

objectif suivants, soit d’analyser le niveau de prise en considération de leurs limites

personnelles dans leur choix d’étude et la portée réaliste de leur objectif professionnel.

Également, le dernier énoncé de la section à réponses successives « Je crois que j’ai les

capacités pour réussir mon projet de carrière » peut être associé à un de ces objectifs.

Plus précisément, le tableau 8 nous rapporte que 81,8% croient qu'ils ont les capacités

pour réussir leur projet de carrière (en combinant les réponses 4 et 5). En comparant avec

les réponses de la dernière question du questionnaire « Est-ce que mon projet de carrière

est réaliste, compte tenu de mes limitations fonctionnelles » (tableau 9), cela va dans le

même sens puisque 80,2% ont répondu oui. Ce qui ressort le plus dans le discours des

répondants, au niveau de l’analyse qualitative (tableau 10), c’est que 34,7% ont

confiance en leurs capacités et 22,3% disent avoir l’ambition et la détermination pour

réussir. Voici quelques réponses qui démontrent cette tendance:

Oui, je suis certain de mes capacités et je suis déterminé à arriver à mon

objectif. (ID3)

Oui, j’ai toujours aimé le domaine de la santé, ce n’est pas ma dyslexie qui va

m’en empêcher. (ID6)

Oui, lorsque je veux atteindre un but, je l’atteins peu importe les épreuves à

surmonter. Et je ne vais pas me laisser abattre par une mal fonctionnalité pour

atteindre mes buts. (ID31)

Oui, je crois que j’ai le talent et l’intelligence nécessaire. (ID44)

Page 69: Desroches, v. (2014). Processus de prise de décision relative à la carrière d'étudiants du programme saide

69

Oui, je suis motivée plus que jamais, les épreuves que j’ai traversées pour

atteindre ce programme montrent que j’ai les capacités pour continuer vers

mon objectif. (ID50)

Oui, car si je veux réaliser mon projet de carrière, je vais le réaliser. (ID57)

Oui, quand j’aime quelque chose, je vais au bout de mon idée. (ID63)

Oui, je crois fortement en mes capacités et je sais que je peux réussir. (ID64)

Oui, parce que j’aime ce que je fais et quand j’aime ça, je finis ce que je me

suis engagé. (ID67)

Oui, parce que j’ai décidé de m’acharner sur ce que j’ai envie de faire et non

ce que je peux faire. (ID70)

Oui, car ce n’est pas mon diagnostic qui va m’empêcher de faire ce que

j’aime. (ID118)

Tableau 9. Résultats de l’analyse quantitative N=121

Oui Non

Je ne

sais plus

N’a pas

répondu

n (%) n (%) n (%) n (%)

Est-ce que mon projet de carrière est

réaliste, compte tenu de mes limitations

fonctionnelles?

97

(80,2%)

3

(2,5%)

20

(16,5%) 1 (0,8%)

Il y a quand même 16,5% qui ont répondu ne plus savoir:

Oui et non, mon choix est risqué mais réalisable. Je conserve malgré tout un

plan B. (ID16)

Je ne sais plus, parfois je me questionne à savoir si les mesures d'aide seront

toujours disponibles pour atteindre mon objectif professionnel. (ID25)

Page 70: Desroches, v. (2014). Processus de prise de décision relative à la carrière d'étudiants du programme saide

70

Je ne sais plus. Mes problèmes interpersonnels et l’écriture peuvent faire en

sorte que le patron ne m’engagera pas ou je ne pourrais pas avoir accès à tous

les emplois. (ID33)

Je ne sais plus. Je ne sais pas si je vais avoir droit à des mesures rendue à

l’université et je ne sais pas si je vais trouver un travail qui pourra accepter un

moins bon rendement. (ID34)

Je ne sais plus. Je ne sais pas si j’aurai toujours accès à l’aide requise et est-ce

que mon milieu de travail me permettra de les utiliser. C’est toujours

l’inconnu et insécurisant pour moi. (ID43)

Je ne sais plus. Je me demande si mes limitations fonctionnelles pourraient

me nuire ou m’enlever la possibilité de faire certains emplois, si avec le

temps, cela va empirer ou non. (ID45)

Je ne sais plus, je ne sais pas vers quelle carrière me diriger. Je me sens limité

dans les choix qui pourraient se présenter à moi. (ID105)

Je ne sais plus, il y a du monde qui me décourage mais je veux vraiment faire

cela de ma vie alors je vais réussir. (ID117)

Seulement 2,5% ne croient pas que leur projet de carrière soit réaliste. Toutefois, la

majorité des répondants ont évoqué que leur limitation fonctionnelle avait un impact sur

leur projet d’études. À la question « Est-ce que vos limitations fonctionnelles rendent

votre projet d’études plus difficile et/ou plus long? Pourquoi? », 78,5% ont répondu oui

et 19% ont dit non (2,5% n’ont pas répondu à cette question). Les détails de ces réponses

ont été regroupés en 13 thèmes dans le tableau 11. Parmi les raisons évoquées, 26,4% ont

dit que leur projet d’études est plus long car ils doivent suivre moins de cours par

session, 24,0% ont dit que leurs travaux et leurs études prennent plus de temps que pour

un étudiant régulier et 23,1% ont exprimé que c’est parce qu’ils ont de la difficulté à

l’école.

Page 71: Desroches, v. (2014). Processus de prise de décision relative à la carrière d'étudiants du programme saide

71

Tableau 10. Thèmes résultant de l'analyse de contenu de la question :

Est-ce que votre projet de carrière est réaliste, compte tenu de vos limitations

fonctionnelles? Pourquoi? (N=121)

Code Thèmes n (%)

1 Oui, les mesures d’aide sont à ma disposition pour que

j’atteigne mon objectif de carrière.

18 (14,9%)

2 Oui, j’ai l’ambition et la détermination pour réussir. 27 (22,3%)

3 Oui, j’ai confiance en mes capacités. 42 (34,7%)

4 Oui, car je réussi bien dans mon domaine d’études. 9 (7,4%)

5 Oui, car j’ai considéré mes limitations fonctionnelles lors

de mon choix de carrière.

14 (11,6%)

6 Oui, car j’ai surtout de la difficulté en français et ce n’est

pas vraiment essentiel dans la carrière que je vise.

10 (8,3%)

7 Oui, j’ai seulement à mettre plus d’effort dans mes études. 17 (14,0%)

8 Non, J’ai trop de difficulté à l’école. 3 (2,5%)

9 Je ne sais plus, si mes limitations fonctionnelles seront un

obstacle à mon insertion en emploi dans le domaine visé.

8 (6,6%)

10 Je ne sais plus, je manque d’information sur les étapes

suivantes à mon parcours (si les mesures d’aide seront

présentes à l’université, sur le marché du travail, etc.)

11 (9,1%)

11 Je ne sais plus, car mes notes ne sont peut-être pas assez

élevées.

2 (1,6%)

Page 72: Desroches, v. (2014). Processus de prise de décision relative à la carrière d'étudiants du programme saide

72

Tableau 11. Thèmes résultant de l'analyse de contenu de la question :

Est-ce que vos limitations fonctionnelles rendent votre projet d’études plus difficile et/ou

plus long? Pourquoi? (N=121)

Code Thèmes n (%)

1 Oui, plus long, car je dois prendre moins de cours par

session.

32 (26,4%)

2 Oui, plus difficile et plus long car c’est plus demandant

étant donné que j’ai de la difficulté à l’école.

28 (23,1%)

3 Oui, plus long, car mon diagnostic est arrivé plus tard. 2 (1,6%)

4 Oui, car mes limitations fonctionnelles affectent beaucoup

mes études.

22 (18,2%)

5 Oui, car il est difficile pour moi de m’adapter au cégep. 1 (0,8%)

6 Oui, plus long, car j’ai eu des échecs à cause de mes

limitations fonctionnelles.

22 (18,2%)

7 Oui, plus long, car mes travaux et études me prennent plus

de temps.

29 (24,0%)

8 Non, car les mesures d’aide sont là pour m’aider. 9 (7,4%)

9 Non, car je réussis bien dans mon programme. 6 (5,0%)

10 Non, j’ai choisi de réduire le nombre de cours car je

voulais mieux réussir.

2 (1,6%)

11 Non, je dois juste travailler plus fort. 3 (2,5%)

12 Non, je suis capable de gérer mes difficultés. 4 (3,3%)

13 Non, c’est moi qui me limite par mon manque de

motivation.

1 (0,8%)

Page 73: Desroches, v. (2014). Processus de prise de décision relative à la carrière d'étudiants du programme saide

73

En résumé, plusieurs des facteurs nommés dans le cadre conceptuel, qui devraient être

considérés lors d’une prise de décision relative à la carrière (tableau 2), ont été nommés

par les répondants. En effet, 82,6% des sujets disent bien se connaître et 53,7% ont

répondu bien connaître les professions et les formations (somme des réponses 4 et 5). Au

niveau du sentiment d’efficacité personnelle, 81,8% ont exprimé avoir confiance en leurs

capacités. Les répondants ont pris en considération plusieurs facteurs lors de leur choix

de programme, les voici en ordre décroissant d’importance : leurs intérêts, leurs

aptitudes, le salaire de la profession, l’emplacement géographique de l’école, les

professions reliées à ce programme, le nombre d’années d’étude, leurs attentes face à la

vie (objectif/défi), leur situation personnelle (limites, santé), les statistiques de placement,

programme qui ouvre plusieurs portes (incertitude), leurs amis, en attendant d’être admis

dans le programme visé, leurs expériences de vie, les équipes sportives de l’école, pour

suivre les traces d’un parent, les conditions de travail reliées à cette profession, les

conditions d’admissions du programme et le coût de ces études. Seulement 9,9% ont

répondu qu'ils avaient pris en considération leur situation personnelle (limites, santé)

lorsqu'ils ont choisi leur programme d'études au collégial.

Par ailleurs, plusieurs répondants semblent adopter un comportement qui va en direction

du but fixé, par exemple, 77,7% utilisent toujours les mesures auxquelles ils ont droit et

22,3% disent avoir l’ambition et la détermination pour réussir (tableau 10).

5.4 Interprétation des résultats

Dans le premier chapitre qui exposait la problématique, était annoncé qu’un faible

pourcentage d’étudiants s’inscrivaient par eux-mêmes au SAIDE pour obtenir les services

auxquels ils ont droit, soit 10%, selon une recherche menée par la FECQ en 2011. Les

résultats de la présente recherche démontrent que 29,7% disent s’être inscrits dès leur

admission et 18,2% au début de leur première session au cégep (tableau 5). Toutefois, ces

résultats prennent seulement en considération les étudiants inscrits au SAIDE. Pour

connaître le taux réel, il faudrait questionner l’ensemble des étudiants inscrits au Cégep

Page 74: Desroches, v. (2014). Processus de prise de décision relative à la carrière d'étudiants du programme saide

74

André-Laurendeau afin de mesurer dans quelle mesure certains étudiants qui auraient

droit aux services adaptés ne se sont pas inscrits au SAIDE.

La FECQ (2011) proposait une procédure afin de permettre la transmission du dossier du

secondaire au collégial. En même temps, à aucun endroit le jeune ne peut indiquer ses

besoins en services d’aide lors de sa demande d’inscription au collégial sur le site du

SRAM. Par ailleurs, l’analyse qualitative des résultats a fait ressortir que plusieurs

étudiants n’avaient jamais entendu parler du SAIDE. Un questionnement ressort sur les

raisons de ce faible taux d’inscriptions, à savoir s’il y a un manque au niveau de la

transmission de l’information à propos des services offerts par le SAIDE, ou si c’est un

manque du côté de la procédure d’inscription.

Dans la partie 1.3, qui faisait état des connaissances sur les enjeux carriérologiques

d'étudiants aux prises avec des limitations fonctionnelles, les auteures Dubois et Roberge

(2010) évoquaient une attitude de déni des étudiants, qui pouvaient préférer passer

inaperçus et ne pas s’inscrire au SAIDE. Lors du prétest de cette recherche, effectué à la

session d’hiver 2014, un répondant avait spécifié « J’aurais pu avoir accès à un preneur

de notes mais je ne l’ai pas fait par orgueil ». Cette piste est toujours plausible mais sur

les 121 répondants de cette présente recherche, aucun n’a évoqué directement une raison

d’orgueil. Peut-être que l’outil utilisé pour cette enquête n’était pas approprié pour

s’ouvrir et élaborer sur le sujet. Des entrevues individuelles auraient pu favoriser

l’émergence de ces raisons plus gênantes.

Seulement 4,1% des sujets ont mentionné qu'ils préféraient ne pas utiliser les mesures

d'aide (tableau 6); certains parce qu'ils n'en ressentent pas le besoin, d'autres parce qu'ils

aiment mieux réussir sans aide, par eux-mêmes. Parmi ceux-là, un étudiant a répondu

« Non, parce que je n’en ressens pas le besoin ou que je m’obstine à ne pas les utiliser»

(ID16). Dans ce cas, un entretien aurait permis d'aller scruter un peu plus les raisons,

pour savoir s'il se sentait mal à l'aise, si c'était par orgueil, s'il ne voulait pas se sentir

avantagé par rapport aux autres, ou si c'est parce que les démarches sont trop complexes

(par exemple pour réserver un local en ligne pour un examen). Dubois et Roberge (2010)

avaient également soulevé que c’est souvent après une session d’échecs que les étudiants

Page 75: Desroches, v. (2014). Processus de prise de décision relative à la carrière d'étudiants du programme saide

75

prennent la décision d’aller s’inscrire au SAIDE. Les résultats de cette recherche

présentés dans le tableau 5 font ressortir que 9,1% des sujets ont répondu s’être inscrits

après avoir connu des échecs. Il faut noter que 30,6% ont dit s’être inscrits après avoir

commencé le cégep, sans nommer de raison, ce qui signifierait que le pourcentage

d’inscription après échecs est probablement plus élevé.

La présentation des résultats étant terminée, une discussion à propos de ceux-ci est

amenée dans le chapitre suivant. Des liens seront exposés avec les éléments ressortis

précédemment, soit lors de la présentation de la problématique et celle du cadre

conceptuel.

Page 76: Desroches, v. (2014). Processus de prise de décision relative à la carrière d'étudiants du programme saide

76

SIXIÈME CHAPITRE – DISCUSSION

L’analyse des données quantitatives et qualitatives qui ont été relevées à partir des

questionnaires d’enquête répondus par 121 étudiants inscrits au SAIDE au Cégep André-

Laurendeau à la session d’automne 2014 a permis de mieux cerner ce qui entoure leur

processus de prise de décision relative à la carrière. Entre autres, cette enquête par

questionnaire a fait ressortir les éléments qu’ils ont pris en considération lors de leur

choix de programme au collégial ainsi que leur perception en regard à leur projet de

carrière. La discussion amenée dans ce chapitre a pour but de faire des liens entre les

résultats et les éléments théoriques ressortis précédemment, en décelant les similitudes et

les contradictions.

6.1 Facteurs pris en considération lors de la prise de décision du choix de carrière

Cette enquête par questionnaire fait ressortir que les trois facteurs qui sont pris davantage

en considération lors de la prise de décision du choix de carrière pour ces étudiants

inscrits au SAIDE sont les intérêts (69,4%), les aptitudes (31,4%) et le salaire relié à la

profession (21,5%). Dans ce sens, la théorie de Holland (1996) qui explique que les

individus vont choisir une profession qui est en congruence avec leur personnalité,

incluant leurs intérêts, pourrait encore être actuelle et utilisée dans les différentes activités

intégrées à un processus d’orientation. Par ailleurs, les résultats appuient également ce

qui est avancé par la théorie de Gottfredson (2002, 2004), soit que le moi social et le

prestige sont des facteurs importants pour les adolescents lors d’un choix de carrière.

Effectivement, 21,5% des répondants SAIDE de cette recherche ont évoqué avoir

considéré le facteur du salaire lors de leur prise de décision (tableau 7), ce qui place ce

facteur en troisième place par ordre d’importance. Toutefois, ces résultats sont moins

élevés que ceux évoqués par les auteurs de l’article Adolescent Identity and Career

Page 77: Desroches, v. (2014). Processus de prise de décision relative à la carrière d'étudiants du programme saide

77

Exploration (Strom et al., 2014). En effet, selon leur étude auprès d’adolescents

américains, le facteur le plus important à considérer lors d’un choix de carrière qui est

ressorti en première place est le salaire et le bénéfice (74%).

Par ailleurs, la prise en considération de leur situation personnelle (limites, santé) lors de

leur choix de programme a été nommée seulement par 9,9% des répondants. Un des sous-

objectifs de la recherche était de vérifier le niveau de prise en considération de leurs

limites personnelles dans leurs choix d’études. Ce pourcentage est bas, mais la recherche

n’a pas permis de vraiment vérifier le niveau comme tel. Il serait intéressant de bien

comprendre ce que ce résultat signifie, à savoir si ces étudiants n’ont pas pensé à ce

facteur lors de leur choix d’études, ou s’ils ne croient pas que ce facteurs puissent être un

obstacle à considérer, ou tout simplement par déni, parce qu’ils ne veulent pas y penser.

Une question en entrevue permettrait d’explorer plus loin.

6.2 Le processus de prise de décision: un processus cognitif

Dans le cadre conceptuel, a été expliqué le concept de prise de décision. Ce processus

cognitif est complexe puisqu’il englobe plusieurs étapes qui sont liées au traitement de

l’information (Pitz et Harren, 1980). Il y a atteinte de maturité vocationnelle lorsqu’une

personne a une bonne connaissance de soi, qu’elle a expérimenté plusieurs domaines,

qu’elle a effectué une collecte d’informations au niveau des domaines d’études, des

professions, du marché du travail, et qu’elle est en mesure de faire des liens et d’analyser

l’option qui serait la meilleure pour elle. Selon les résultats présentés au chapitre

précédent, 53,7% des étudiants ont répondu qu’ils connaissaient assez bien les

professions et les formations, 82,6% ont dit qu’ils se connaissaient assez bien, au niveau

de leur personnalité, de leurs intérêts et de leurs compétences, et 63,7% ont répondu

qu’ils connaissaient assez bien les étapes à suivre pour atteindre leur objectif de carrière

(tableau 8). Aucune question n’était posée pour savoir s’ils avaient déjà vécu des

expériences en lien avec la profession visée. Ceci aurait pu compléter pour vérifier leur

niveau de maturité vocationnelle. Toutefois, un assez faible pourcentage de répondants a

Page 78: Desroches, v. (2014). Processus de prise de décision relative à la carrière d'étudiants du programme saide

78

évoqué être en période de questionnement par rapport à leur choix de programme

d’études (26,5%). Le moment de passation du questionnaire peut avoir influencé cette

donnée puisque les étudiants étaient en début de session et pour certains, ils

commençaient à peine leur première session de cégep.

D’un point de vue constructionniste, l’individu va participer au développement de sa

carrière, en recherchant des informations, en effectuant des apprentissages, en vivant des

expériences, donc en étant actif dans la construction de son avenir (Patton et McMahon,

2006). Le fait de vivre des expériences peut aussi engendre une diminution des fausses

croyances (Lent, Brown et Hackett, 1999), et se donner le droit d’explorer et de demeurer

ouvert au changement (Gelatt, 1989). Un faible pourcentage (2,5%) des répondants de

cette recherche a évoqué l’idée d’un plan B. Il serait intéressant d’aborder le sujet dans

une étude ultérieure, en examinant si les étudiants sont ouverts aux changements suite à

des prises de conscience, des échecs, de nouvelles expériences, etc.

Lors du processus cognitif de réflexion en regard à un choix de carrière, il apparaît

important d’échanger sur le sujet avec d’autres personnes. Précédemment, les auteurs de

la recherche Comprendre le phénomène de l’abandon et de la persévérance pour mieux

intervenir (Sauvé et al., 2006) ont fait ressortir que l’absence du soutien des parents est

un élément qui prédispose à l’abandon des études. Plus récemment, les auteurs de

l’article Adolescent Identity and Career Exploration (Strom et al., 2014) ont expliqué que

les adolescents d’aujourd’hui communiquent moins avec leurs parents dû aux

transformations de la cellule familiale. D’un autre côté, les auteurs de cette recherche ont

indiqué que 78% des adolescents ont répondu qu’ils préféraient parler de leur plan de

carrière avec leur famille proche, 65% avec leurs amis et 44% avec leurs éducateurs. Les

résultats de cette présente recherche ont rapporté que 59,5% des répondants disent avoir

effectué leur choix de programme seul. Pour ceux qui ont évoqué que certaines personnes

avaient eu une influence sur leur choix d’études, la famille et le conseiller d’orientation

sont arrivés ex aequo en premier rang (57,1%), les amis en deuxième rang (20,4%) et

ensuite viennent les membres du personnel de l’école (14,3%). Les étudiants pouvaient

nommer plusieurs personnes avec lesquels ils en avaient discuté. Puisque la majorité des

Page 79: Desroches, v. (2014). Processus de prise de décision relative à la carrière d'étudiants du programme saide

79

répondants ont dit avoir fait leur choix seul, il serait intéressant d’approfondir ce sujet

lors d’une recherche ultérieure, à savoir s’il est difficile de discuter de son choix de

carrière avec ses parents dans cette époque où les familles sont éclatées et où la société

tend à l’individualisme.

6.3 Prise de conscience de la situation personnelle lors du choix de carrière

À la section 1.3 qui faisait état des connaissances sur le sujet, des éléments favorables à

une bonne prise de décision étaient identifiés par Martinot (2001). Entre autres, l'auteure

explique que les étudiants vont adopter des stratégies de protection dans le but de rejeter

la responsabilité de leurs échecs ou de leurs difficultés. Elle mentionne que cette attitude

peut nuire au progrès personnel. Les résultats de cette présente recherche indique que les

répondants ne se dissocient pas de leurs résultats faibles puisque que 78,5% ont répondu

positivement à la question Est-ce que vos limitations fonctionnelles rendent votre projet

d'études plus difficile et/ou plus long? (tableau11). Aussi, il apparaît que ces étudiants

prennent les moyens pour réussir et atteindre leur but puisque 74,4% mentionnent qu’ils

utilisent toujours les mesures d’aide auxquelles ils ont droit (tableau 6). Les résultats font

donc ressortir qu’une assez grande majorité des répondants adoptent un comportement

qui va en direction du but fixé, soit ici la réussite du diplôme, ce qui est un facteur à

considérer lors d’une prise de décision relative à la carrière, selon le tableau 2.

Par ailleurs, Gelatt (1989) a expliqué que le fait d’entretenir des illusions peut être positif

car selon l’auteur, l’individu qui croit en ses capacités va se motiver à agir en adoptant un

comportement qui va en direction de son but. Autre côté positif relevé par ce chercheur,

c’est que même si cette attitude a une part de déni face à sa réalité, cela pourra lui faire

vivre de nouvelles expériences qui pourront être enrichissantes et même faire ressurgir de

nouveaux buts. Les résultats présentés dans cette recherche font ressortir que 81,8% de

ces étudiants ont une confiance en leur capacité (tableau 8, réponses 4 et 5). Aussi, à la

question Est-ce que votre projet de carrière est réaliste, compte tenu de vos limitations

fonctionnelles? (tableau 10), 22,3% des étudiants ont exprimé qu’ils avaient l’ambition et

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80

la détermination pour réussir. D’un autre côté, afin de maintenir la détermination à

atteindre son but il apparaît important d’avoir un projet clair. Les trois concepts clés

présentés par la théorie sociocognitive de Lent, Brown et Hackett (1999) sont le

sentiment d’efficacité personnelle, les conséquences prévues et les buts. Ceci signifie

qu’un étudiant qui obtient de bons résultats dans une matière va opter pour étudier dans

ce domaine car il a confiance de pouvoir y réussir. Dans le tableau 8 présenté

précédemment, ressort que 81,8% des étudiants ont mentionné qu’ils aimaient le

programme dans lequel ils sont inscrits et 81,8% croient en leur capacité à réussir leur

projet de carrière. À la question Est-ce que votre projet de carrière est réaliste compte

tenu de vos limitations fonctionnelles?, la majorité a répondu par l’affirmative tandis que

17,3% ont indiqué ne plus être certain tandis que seulement 2,5% ont répondu par la

négative en faisant ressortir leurs difficultés à l’école (tableau 10). Il est à noter qu’il est

difficile d’évaluer un processus de prise de décision à partir d’une seule récolte de

données, comme c’est le cas ici avec la passation du questionnaire d’enquête, puisqu’il

faudrait également des données sur les résultats, notamment en examinant si l’objectif

visé a été atteint (Gati, 1986).

6.4 Pistes à explorer

Dans le deuxième chapitre, les auteurs de l’article Career indecision : Three factors from

decision theory (Germeijs et De Boeck, 2003) ont identifié trois sources qui peuvent

nuire à la prise de décision, dont le manque d’information. Cet élément n’a pas été

exploré par cette recherche. Pour un projet d’études futur, il serait intéressant d’inclure

une question plus précise pour connaître comment ces étudiants ont effectué leur

recherche d’informations lors de leurs processus de prise de décision face à leur choix de

carrière.

Les auteurs qui ont publié l’article Adolescent Identity and Career Exploration (Strom et

al., 2014) ont ressortis les activités que les étudiants préféraient tout au long de leur

processus d’orientation scolaire et professionnel. Il est ressorti en première position le

Page 81: Desroches, v. (2014). Processus de prise de décision relative à la carrière d'étudiants du programme saide

81

stage d’observation en entreprise. Il serait intéressant d’aborder la question dans une

poursuite de cette recherche afin de vérifier si les résultats seraient similaires auprès de la

clientèle SAIDE. De plus, cet élément pourrait être introduit davantage lors

d’intervention auprès de ces étudiants ayant des besoins particuliers. Un stage en

entreprise serait une expérience pour ce jeune adulte, qui pourrait être l’occasion d’une

prise de conscience soit en confirmant son choix, soit en le confrontant à une difficulté

qui pourrait l’amener à s’ouvrir vers d’autres options.

Par ailleurs, en vérifiant les activités d’exploration qu’ils préfèrent lors de leur processus

de prise de décision relative à la carrière, il serait possible en entrevue, de vérifier s’ils

ont toutes les informations nécessaires pour valider leur choix de programme. Une

question sur le sujet permettrait de s’assurer qu’ils ont été en mesure de vérifier si les

mesures d’aide leur seraient offertes tout au long de leur cursus scolaire, lors de la

passation d’examens propres à la profession choisie ainsi que sur le marché du travail.

Il serait également intéressant de vérifier si ces étudiants qui ont des limitations

fonctionnelles demeurent ouverts au changement par exemple, lorsque leur objectif de

départ ne leur apparaît plus réaliste. La théorie du hasard proposée par Krumboltz (2009),

fait ressortir le côté positif des événements non planifiés pour ceux qui savent tirer profit

de ces imprévus en modifiant leur plan de carrière. La discussion des résultats a fait

ressortir des éléments manquants pour analyser le processus de prise de décision de ces

étudiants. Notamment, il apparaît que le questionnaire n’a pas permis de connaître

comment les étudiants avaient effectué leur recherche d’informations pour choisir leur

programme au collégial. Ce sont davantage les facteurs pris en considération qui ont été

relevés ainsi que l’influence que certaines personnes ont pu avoir sur leur prise de

décision.

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82

SEPTIÈME CHAPITRE - CONCLUSION

Cette recherche ayant pour thème Le processus de prise de décision relative à la carrière

de collégiens inscrits au service d’aide à l’intégration des élèves (SAIDE) du Cégep

André-Laurendeau, a permis d’explorer le sujet en analysant les données récoltées lors

d’une enquête par questionnaire effectuée au début de la session d’automne 2014. En

tout, 121 répondants ont participé à ce projet.

Les questionnaires complétés ont fait émerger quelques prises de conscience. Tout

d’abord, peu d’étudiants prennent en considération leurs limitations fonctionnelles lors de

leur choix de programme. Par ailleurs, la très grande majorité a conscience que leurs

limitations fonctionnelles rendent leur projet d’études plus difficile et plus long. Les

résultats font également ressortir que la majorité des répondants disent bien se connaître

au niveau de leur personnalité, de leurs intérêts et de leurs compétences, plus de la moitié

affirme bien connaître les professions et la majorité des étudiants ont indiqué qu’ils

aiment le programme dans lequel ils sont inscrits. Également, 80,2% des sujets ont

répondu que leur projet de carrière est réaliste, tout en tenant compte de leurs limitations

fonctionnelles.

De plus, les résultats obtenus par cette enquête permettent de mieux cerner la clientèle

SAIDE du Cégep André-Laurendeau au niveau de leurs types de diagnostic, du

programme collégial dans lequel ils sont inscrits ainsi qu’en regard à leur utilisation des

mesures d’aide. De ces informations ressort que la grande majorité des répondants ont

confiance dans leur capacité à réussir leur projet de carrière, ce qui va sûrement de pair

avec le fait qu’ils croient que leur projet de carrière est réaliste. Cette recherche ouvre sur

d’autres thèmes reliés à l’orientation scolaire et professionnelle, entre autres, elle donne

des pistes de réflexion sur leur niveau d’informations accumulées en lien avec la

profession visée. Il serait intéressant d’explorer le sujet, particulièrement sur la façon

qu’ils ont choisie pour aller chercher ces informations et si elles sont suffisantes.

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83

En fait, les nouvelles connaissances qui découlent de cette recherche donnent surtout des

pistes à explorer lors d’intervention avec cette clientèle. Plus particulièrement, des points

d’intérêt ont surgis pour chercher à mieux comprendre comment ils ont fait leur collecte

d’information sur la profession, pourquoi ils en ont peu parlé avec leur famille, et aussi

quelle serait la cause qui a retardé leur inscription au SAIDE.

Malgré que le questionnaire ait été modifié après le prétest afin de favoriser des questions

à réponses ouvertes plus élaborées, il apparaît que certains sujets ont répondu brièvement.

Une reformulation des questions aurait probablement pu apporter plus de contenu et

mieux répondre aux objectifs de la recherche. En fait, l’outil en lui-même peut être

considéré comme étant une limite puisque l'idéal serait de poursuivre la recherche en

ciblant un échantillon plus petit tout en effectuant des entrevues individuelles afin de

mieux répondre aux objectifs de la recherche. Une enquête par questionnaire permet de

joindre un grand nombre de répondants, toutefois, les questions à réponse ouverte

demeurent courtes et restreignent les possibilités d’explorer le sujet en profondeur.

Le groupe de nouveaux étudiants admis au SAIDE ont répondu au questionnaire dans le

même environnement, avec le même temps et ils ont eu exactement les mêmes

explications pour la présentation du projet. Pour les étudiants qui étaient déjà inscrits au

SAIDE avant la session d’automne 2014, il n’était pas possible de vérifier

l’environnement dans lequel ils ont répondu au questionnaire ni le temps qu’ils ont pris.

Toutefois, les informations sur le projet étaient données de la même façon, d’un sujet à

l’autre.

Par ailleurs, le dépouillement des questionnaires a été effectué par une seule personne,

soit la responsable de recherche. Cela signifie que la procédure a été la même pour tous

sauf qu’un second regard aurait permis de contrevérifier le classement par thèmes des

réponses. Aussi, les résultats de cette recherche ne peuvent pas être généralisés à

l’ensemble des étudiants SAIDE de tous les cégeps car les collégiens peuvent avoir une

réalité différente selon la région où ils demeurent. De plus, il est possible que les

procédures ne soient pas les mêmes d’un cégep à l’autre, que ce soit au niveau de

l’inscription au SAIDE, de l’accès aux mesures d’aide, etc. L’échantillon de cette

Page 84: Desroches, v. (2014). Processus de prise de décision relative à la carrière d'étudiants du programme saide

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recherche n’est donc pas représentatif de tous les étudiants SAIDE des différents cégeps

du Québec. Néanmoins, l’objectif de la recherche concernait la clientèle SAIDE du

Cégep André-Laurendeau, et comme spécifié dans le quatrième chapitre qui traite de la

méthodologie, l’échantillon est assez représentatif de cette population.

Cette recherche peut être vue comme un exercice de réflexion sur le sujet de la prise de

décision des collégiens inscrits au SAIDE. La première retombée de cette recherche est le

constat que plusieurs étudiants ayant des limitations fonctionnelles attendent avant de

s’inscrire au SAIDE, ce qui pourrait guider des actions afin d’améliorer le processus

d’inscription ou de transfert du dossier du secondaire au collégial. Par ailleurs, les

résultats de cette recherche indiquent que la grande majorité de ceux qui s’y inscrivent

utilisent les mesures d’aide auxquelles ils ont droit, ce qui est favorable à l’atteinte d’un

but professionnel. En effet, cela augmente les chances de vivre des réussites et par le fait

même, cela peut augmenter la confiance en leur capacité et les amener à adopter un

comportement qui va en direction de l’objectif visé.

Certains résultats pourraient donner des pistes d’intervention pour le conseiller

d’orientation auprès de la clientèle ayant des besoins particuliers. Sachant qu’ils utilisent

leurs mesures d’aide afin de mieux réussir, le conseiller pourrait discuter de ce sujet avec

l’étudiant afin de voir si ces mesures seront disponibles tout au long de son cursus

scolaire ainsi que sur le marché du travail. Vu le taux élevé de répondants ayant

mentionné avoir effectué leur choix de programme seul, cette discussion pourrait s’ouvrir

sur d’autres avenues afin de vérifier s’ils se sentent à l’aise d’en discuter avec leurs

parents et s’ils ont l’encouragement et le soutien de leur famille dans leur projet. Aussi,

cette recherche pourrait inspirer d’autres recherches sur le sujet en approfondissant sur les

moyens utilisés pour effectuer leur récolte d’informations autour de leur choix de

programme d’études, en vérifiant s’ils ont un plan B, s’ils sont ouverts au changement et

s’ils ont déjà vécu des expériences en lien avec la profession visée.

Considérant que cette clientèle est de plus en plus présente au niveau des études

supérieures, cette recherche a permis de prendre conscience que leur réalité est différente

et que leur situation personnelle a un impact réel sur leur parcours au collégial. Les

Page 85: Desroches, v. (2014). Processus de prise de décision relative à la carrière d'étudiants du programme saide

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mesures d’aide sont disponibles afin de bien soutenir ces étudiants au niveau de leurs

apprentissages, mais il apparaît qu’une coopération avec un conseiller d’orientation

pourrait être bénéfique afin de vérifier si leur choix de carrière a tenu compte de leurs

limitations fonctionnelles.

Page 86: Desroches, v. (2014). Processus de prise de décision relative à la carrière d'étudiants du programme saide

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Page 94: Desroches, v. (2014). Processus de prise de décision relative à la carrière d'étudiants du programme saide

94

ANNEXE 1

Synthèse des huit recommandations émises par la Fédération Étudiante Collégiale

du Québec

(FECQ, 2011, p.103)

Recommandation 1 Que le MELS encourage les cégeps à mettre sur pied des équipes

multidisciplinaires composées d’une variété satisfaisante de spécialistes qui

assumeront le rôle d’intervenants-pivots et épaule financièrement ces cégeps

pour l’embauche des ressources professionnelles manquantes.

Recommandation 2 Que l’Assemblée nationale du Québec incorpore à la Loi sur les collèges

d’enseignement général et professionnel une obligation incombant aux cégeps

de produire un plan individualisé d’intervention pour les étudiants souffrant

des mêmes troubles ou handicaps pour lesquels un plan d’intervention est

obligatoire selon la Loi sur l’instruction publique ainsi que pour les élèves

souffrant d’un trouble d’apprentissage.

Recommandation 3 Que les cégeps dont le nombre d’étudiants atteints d’une déficience auditive

le permet mettent en place des classes homogènes pour ces étudiants en

littérature, anglais et philosophie afin de mieux adapter les éléments de

compétences de la communication à leurs besoins particuliers.

Recommandation 4 Que les commissions scolaires envoient à tous les EHDAA, dès leur

admission au cégep, une demande officielle de transmission de leurs

renseignements personnels contenus à leur dossier et, sur acceptation,

transmettent dans les plus brefs délais aux cégeps concernés le dossier de ces

étudiants.

Recommandation 5 Que le MELS, dans sa Proposition de modèle d’organisation des services aux

étudiantes et étudiants ayant un trouble d’apprentissage, un trouble mental ou

un trouble de déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité, détaille

beaucoup plus clairement les rôles et responsabilités des enseignants, des

centres de services spécialisés et des directions de cégep et affirme également

que la décision sur un accommodement incombe au centre de services

spécialisés.

Page 95: Desroches, v. (2014). Processus de prise de décision relative à la carrière d'étudiants du programme saide

95

Recommandation 6 Que le MELS produise un Plan national d’accommodement duquel découlera

des guides afin que les cégeps puissent uniformément apporter les

accommodements les plus pertinents et efficaces selon le type d’étudiant à

besoins particuliers rencontré ainsi que la gamme de besoins que chaque

catégorie d’étudiant peut manifester.

Recommandation 7 Que le MELS organise des séances d’information et de formation pour tous

les enseignants du collégial dès l’automne 2011 relativement aux causes,

conséquences, manifestations et accommodements efficaces pour les

différents troubles, particulièrement les troubles de santé mentale, les troubles

d’apprentissages et les troubles déficitaires de l’attention avec ou sans

hyperactivité.

Recommandation 8 Que le cégep du Vieux-Montréal promeuve la création de grilles de

correction en français adaptée pour les étudiants sourds et malentendants dans

tous les cégeps du Québec et épaule les cégeps intéressés dans la création

d’une telle grille.

Page 96: Desroches, v. (2014). Processus de prise de décision relative à la carrière d'étudiants du programme saide

96

ANNEXE 2

Tableau sur les facteurs d'abandon et de persévérance aux études

(Sauvé et autres, 2006, p. 793)

Page 97: Desroches, v. (2014). Processus de prise de décision relative à la carrière d'étudiants du programme saide

97

Les facteurs d’abandon et de persévérance aux études

Page 98: Desroches, v. (2014). Processus de prise de décision relative à la carrière d'étudiants du programme saide

98

ANNEXE 3

Questionnaire

Page 99: Desroches, v. (2014). Processus de prise de décision relative à la carrière d'étudiants du programme saide

99

FORMULAIRE D’INFORMATION ET DE CONSENTEMENT

Le processus de prise de décision relative à la carrière de collégiens inscrits au service d'aide à

l'intégration des élèves (SAIDE) du Cégep André-Laurendeau.

Ce questionnaire vise à mieux connaître le processus de prise de décision relative à la carrière chez

des collégiens inscrits au service d'aide à l'intégration des élèves (SAIDE).

En participant à cette recherche, vous contribuez à l’avancement des connaissances en matière

d’orientation scolaire et professionnelle et, éventuellement, au développement de nouvelles

méthodes d’intervention pouvant faciliter la production de choix et de projets éclairés chez les

jeunes ayant besoin de mesures d'aide au niveau de leurs études au collégial.

Ce questionnaire est divisé en deux parties: la première comportant des questions orientées sur

votre identification et la seconde sur votre choix de programme d'études et de projet de carrière. Le

temps requis pour répondre à ce questionnaire est de 10 à 15 minutes.

Votre participation est volontaire. Il est entendu que les renseignements recueillis sont confidentiels

et que seuls les membres de l’équipe de recherche auront accès au questionnaire. L’ensemble du

matériel de recherche sera conservé sous clé au laboratoire du chercheur responsable pour la durée

totale du projet. Les questionnaires complétés ainsi que les formulaires de consentement seront

détruits 2 ans après les dernières publications.

Votre collaboration est essentielle à la réalisation de mon projet de recherche et je tiens à vous en

remercier.

Responsable de recherche : Véronique Desroches Professeur associé de l'UQAM: Louis Cournoyer

Cégep André-Laurendeau, 1111, rue Lapierre, Montréal, Qué., 514-364-3320 poste 6412

Adresse courriel : [email protected]

JJee rreeccoonnnnaaiiss aavvooiirr lluu llee pprréésseenntt ffoorrmmuullaaiirree ddee ccoonnsseenntteemmeenntt eett ccoonnsseennss vvoolloonnttaaiirreemmeenntt àà ppaarrttiicciippeerr àà

ccee pprroojjeett ddee rreecchheerrcchhee.. JJee rreeccoonnnnaaiiss aauussssii qquuee llaa rreessppoonnssaabbllee ddee rreecchheerrcchhee aa rrééppoonndduu àà mmeess

qquueessttiioonnss ddee mmaanniièèrree ssaattiissffaaiissaannttee eett qquuee jj’’aaii ddiissppoosséé ssuuffffiissaammmmeenntt ddee tteemmppss ppoouurr rrééfflléécchhiirr àà mmaa

ddéécciissiioonn ddee ppaarrttiicciippeerr.. JJee ccoommpprreennddss qquuee mmaa ppaarrttiicciippaattiioonn àà cceettttee rreecchheerrcchhee eesstt ttoottaalleemmeenntt

vvoolloonnttaaiirree eett qquuee jjee ppeeuuxx yy mmeettttrree ffiinn eenn ttoouutt tteemmppss,, ssaannss ppéénnaalliittéé dd’’aauuccuunnee ffoorrmmee,, nnii jjuussttiiffiiccaattiioonn àà

ddoonnnneerr.. IIll mmee ssuuffffiitt dd’’eenn iinnffoorrmmeerr llaa rreessppoonnssaabbllee dduu pprroojjeett..

NNoomm,, pprréénnoomm ((lleettttrreess mmoouullééeess)) :: __________________________________________________________________________________________________

SSiiggnnaattuurree dduu ppaarrttiicciippaanntt :: ______________________________________________________________ DDaattee :: ________________________________

Page 100: Desroches, v. (2014). Processus de prise de décision relative à la carrière d'étudiants du programme saide

100

QUESTIONNAIRE

Ce questionnaire est divisé en deux parties, qui abordent différents aspects

de la prise de décision relative à la carrière chez les collégiens inscrits au

service d’aide à l’intégration des élèves (SAIDE).

PREMIÈRE PARTIE

A. Identification

Nom : ______________________ Prénom : ______________________

Âge : ________________ Sexe: Féminin____ Masculin____

Programme actuel : __________________________________________

Limitation(s) diagnostiquée(s)

Veuillez cocher les champs nécessaires:

o Auditive

o Motrice

o Visuelle

o Neurologique (ex : Asperger, Dysphasie, TED …)

o Organique

o Trouble de santé mentale

o Trouble d’apprentissage (ex : dyslexie, dysorthographie, TDA/H…)

Y-a-t-il des précisions à apporter en lien avec votre situation particulière et

depuis quand avez-vous ce diagnostic?

_____________________________________________________________

_____________________________________________________________

Page 101: Desroches, v. (2014). Processus de prise de décision relative à la carrière d'étudiants du programme saide

101

Mesures d’aide auxquelles vous avez droit :

o Horaire adapté

o Casier adapté

o Aide à la manipulation

o Copie de livre audio

o Accès à des logiciels spécialisés

(ex : Antidote, WordQ…)

o Prêt d’ordinateur, de dictionnaire

électronique, de dictaphone

o Preneur de notes

o Interprète

o Local isolé

o Accompagnement physique en

classe

o Temps supplémentaire

o Autre : ______________________

Quand avez-vous fait les démarches pour vous inscrire au SAIDE? (Dès mon admission

au cégep, au début de ma première session, après avoir déjà commencé mes études au

cégep...)_________________________________________________________________

________________________________________________________________________

________________________________________________________________________

________________________________________________________________________

________________________________________________________________________

________________________________________________________________________

Est-ce que vous utilisez toujours les mesures d'aide auxquelles vous avez droit?

________________________________________________________________________

________________________________________________________________________

Pourquoi?_______________________________________________________________

________________________________________________________________________

________________________________________________________________________

________________________________________________________________________

________________________________________________________________________

Page 102: Desroches, v. (2014). Processus de prise de décision relative à la carrière d'étudiants du programme saide

102

A. Choix du programme d'études/projet de carrière

Vous trouverez dans cette section une série d’énoncés. Selon l’échelle de valeurs ci-

dessous, veuillez indiquer à quel point l’énoncé vous décrit ou ne vous décrit pas.

1 2 3 4 5 Ne me décrit pas…………………………….. Me décrit moyennement………………………………………….. Me décrit bien

1 2 3 4 5

J’aime le programme dans lequel je suis

inscrit(e) présentement.

J’ai trouvé cela facile de choisir un programme

d’études au cégep.

Je me questionne présentement sur mon choix

de programme d'études.

Je connais bien les professions et les formations.

Je me connais bien, au niveau de ma

personnalité, mes intérêts et mes compétences.

Mon projet de carrière est clair.

Je connais bien les étapes à suivre pour

atteindre mon objectif de carrière.

Je crois que j'ai les capacités pour réussir mon

projet de carrière.

Page 103: Desroches, v. (2014). Processus de prise de décision relative à la carrière d'étudiants du programme saide

103

Est-ce que votre programme actuel était votre premier choix?

o Oui

o Non

o Si non, quel était votre premier choix : ____________________

Comment a été fait votre choix de programme pour le cégep?

o J’ai fait mon choix seul (e)

o Certaines personnes ont eu une influence quant à mon choix de

programme :

o Ma famille, précisez : ____________________________

o Mes amis(es)

o Un(e) conseiller(ère) d’orientation

o Un(e) enseignant (e)

o Autre personne, précisez : ________________________

Lorsque vous avez fait votre choix de programme au cégep, quels ont été les

facteurs que vous avez pris en considération? (ex: mes intérêts, mes aptitudes, le

salaire de la profession visée, le nombre d’année d’études, être avec mes amis(es), mes

limitations personnelles, le coût, l'emplacement géographique de l'école, ma situation

personnelle/familiale, etc.).

___________________________________________________________________

___________________________________________________________________

___________________________________________________________________

___________________________________________________________________

___________________________________________________________________

___________________________________________________________________

Page 104: Desroches, v. (2014). Processus de prise de décision relative à la carrière d'étudiants du programme saide

104

Est-ce que vos limitations fonctionnelles rendent votre projet d’études plus

difficile et/ou plus long?

o Oui, pourquoi? :

_____________________________________________________________

_____________________________________________________________

_____________________________________________________________

_____________________________________________________________

o Non, pourquoi? :

_____________________________________________________________

_____________________________________________________________

_____________________________________________________________

_____________________________________________________________

Est-ce que votre projet de carrière est réaliste, compte tenu de vos limitations

fonctionnelles?

o Oui

o Non, quelqu’un m’a suggéré de me trouver un plan B.

o Je ne sais plus, parfois je me questionne à savoir si les mesures d’aide

seront toujours disponibles pour atteindre mon objectif professionnel

(université, examen, milieu de travail, etc.).

Pourriez-vous préciser pourquoi vous avez coché cette réponse? :

___________________________________________________________________

___________________________________________________________________

___________________________________________________________________

___________________________________________________________________

___________________________________________________________________

Merci pour votre participation!

Page 105: Desroches, v. (2014). Processus de prise de décision relative à la carrière d'étudiants du programme saide

105

ANNEXE 4

Formulaire de consentement pour répondant mineur

Page 106: Desroches, v. (2014). Processus de prise de décision relative à la carrière d'étudiants du programme saide

106

FORMULAIRE D’INFORMATION ET DE CONSENTEMENT

Le processus de prise de décision relative à la carrière de collégiens inscrits au service d'aide à l'intégration

des élèves (SAIDE) du Cégep André-Laurendeau.

Votre enfant est invité(e) à prendre part à un projet visant à définir les différents éléments qui sont pris en

considération lors du processus de prise de décision relative à la carrière. Ce projet de recherche est réalisé par

Véronique Desroches dans le cadre d’une maîtrise en carriérologie, sous la direction de Louis Cournoyer,

professeur au département d’éducation et de pédagogie, section carriérologie de l’UQAM. La Direction des

Études du Cégep André-Laurendeau ainsi qu’Édith Lefort, conseillère en adaptation scolaire et responsable du

SAIDE, ont également donné leur accord à ce projet.

PROFIL DES PARTICIPANTS RECHERCHÉS

Être un étudiant ou une étudiante au cégep André-Laurendeau pour la session d’automne 2014 et être inscrit(e)

au SAIDE (Service d’aide à l’intégration des élèves).

Avec votre permission et l’accord de votre enfant, il ou elle sera invité(e) à répondre à un questionnaire. La

contribution de votre enfant favorisera l’avancement des connaissances en matière d’orientation scolaire et

professionnelle.

ANONYMAT ET CONFIDENTIALITÉ

Il est entendu que les renseignements recueillis par le questionnaire sont confidentiels et que seuls les membres

de l’équipe de recherche auront accès à ce questionnaire. L’ensemble du matériel de recherche sera conservé

sou clé au laboratoire du chercheur responsable pour la durée totale du projet. Les questionnaires complétés

ainsi que les formulaires de consentement seront détruits 2 ans après les dernières publications.

La participation de votre enfant à ce projet est volontaire.

Votre collaboration et celle de votre enfant sont importantes à la réalisation de ce projet et nous tenons à vous

remercier.

Page 107: Desroches, v. (2014). Processus de prise de décision relative à la carrière d'étudiants du programme saide

107

Responsable du projet : Véronique Desroches, étudiante à la maîtrise en carriérologie

Professeur associé de l’UQAM : Louis Cournoyer

Adresse courriel : [email protected]

Téléphone : 514-364-3320 poste 6412

EEnn ttaanntt qquuee ppaarreenntt oouu ttuutteeuurr llééggaall ddee __________________________________________________,, jjee rreeccoonnnnaaiiss aavvooiirr lluu llee pprréésseenntt ffoorrmmuullaaiirree

ddee ccoonnsseenntteemmeenntt eett ccoonnsseennss vvoolloonnttaaiirreemmeenntt àà ccee qquuee mmoonn eennffaanntt ppaarrttiicciippee àà ccee pprroojjeett ddee rreecchheerrcchhee.. JJee

rreeccoonnnnaaiiss aauussssii qquuee llaa rreessppoonnssaabbllee dduu pprroojjeett aa rrééppoonndduu àà mmeess qquueessttiioonnss ddee mmaanniièèrree ssaattiissffaaiissaannttee eett qquuee jj’’aaii

ddiissppoosséé ssuuffffiissaammmmeenntt ddee tteemmppss ppoouurr ddiissccuutteerr aavveecc mmoonn eennffaanntt ddee llaa nnaattuurree ddee ssaa ppaarrttiicciippaattiioonn.. JJee ccoommpprreennddss

qquuee ssaa ppaarrttiicciippaattiioonn àà cceettttee rreecchheerrcchhee eesstt ttoottaalleemmeenntt vvoolloonnttaaiirree eett qquu’’iill oouu eellllee ppeeuutt yy mmeettttrree ffiinn eenn ttoouutt tteemmppss,,

ssaannss ppéénnaalliittéé dd’’aauuccuunnee ffoorrmmee,, nnii jjuussttiiffiiccaattiioonn àà ddoonnnneerr.. IIll ssuuffffiitt dd’’eenn iinnffoorrmmeerr llaa rreessppoonnssaabbllee dduu pprroojjeett..

JJ’’aauuttoorriissee mmoonn eennffaanntt àà rrééppoonnddrree àà ccee qquueessttiioonnnnaaiirree :: OOUUII NNOONN

SSiiggnnaattuurree dduu ppaarreenntt//ttuutteeuurr llééggaall :: ____________________________________________________________________ DDaattee :: __________________________________

Page 108: Desroches, v. (2014). Processus de prise de décision relative à la carrière d'étudiants du programme saide

108

ANNEXE 5

Cahier de codage

Page 109: Desroches, v. (2014). Processus de prise de décision relative à la carrière d'étudiants du programme saide

109

Cahier de codage/ Partie A: Identification

Nom de la variable Contenu Échelle de

mesure

Numéro Modalités ou valeur Code

Âge Âge : Quantitative v1 L’âge tel quel Aucun

Sexe Sexe : Nominale v2 Féminin 1

Masculin 2

Type de

programme

Programme

actuel :

Nominale v3 Pré-universitaire 1

Technique 2

Tremplin-DEC 3

Limitations

diagnostiquées

Limitations(s)

diagnostiquée(s) :

Veuillez cocher

les champs

nécessaires :

Nominale v4 Auditive 1

Motrice 2

Visuelle 3

Neurologique 4

Organique 5

Santé mentale 6

Trouble d’apprentissage 7

Mesures d’aide Mesures d’aide

auxquelles vous

avez droit :

Nominale v5 Horaire adapté 1

Casier adapté 2

Aide à la manipulation 3

Copie de livre audio 4

Accès à des logiciels spécialisés 5

Prêt d’ordinateur, dictionnaire

électronique, dictaphone

6

Preneur de notes 7

Page 110: Desroches, v. (2014). Processus de prise de décision relative à la carrière d'étudiants du programme saide

110

Interprète 8

Local isolé 9

Accompagnement en classe 10

Temps supplémentaire 11

Autre : 12

* Lorsqu’une donnée est manquante, le code est 888.

Cahier de codage/ Partie B: Choix du programme d’études/projet de carrière

Nom de la variable Contenu Échelle de

mesure

Numéro Modalités ou valeur Code

Intérêt pour son

programme

J'aime le

programme dans

lequel je suis

inscrit(e)

présentement.

Ordinale v6 Ne me décrit pas 1

Me décrit un peu 2

Me décrit moyennement 3

Me décrit assez bien 4

Me décrit bien 5

J'ai trouvé cela

facile de choisir

un programme

d'études au

cégep.

Ordinale v7 Ne me décrit pas 1

Me décrit un peu 2

Me décrit moyennement 3

Me décrit assez bien 4

Me décrit bien 5

Je me questionne

présentement

Ordinale sur mon

choix de

programme

d’études.

Ordinale v8 Ne me décrit pas 1

Me décrit un peu 2

Me décrit moyennement 3

Me décrit assez bien 4

Page 111: Desroches, v. (2014). Processus de prise de décision relative à la carrière d'étudiants du programme saide

111

Me décrit bien 5

Connaissance des

professions et des

formations

Je connais bien

les professions et

les formations.

Ordinale v9 Ne me décrit pas 1

Me décrit un peu 2

Me décrit moyennement 3

Me décrit assez bien 4

Me décrit bien 5

Connaissance de

soi

Je me connais

bien, au niveau

de ma

personnalité, mes

intérêts et mes

compétences.

Ordinale v10 Ne me décrit pas 1

Me décrit un peu 2

Me décrit moyennement 3

Me décrit assez bien 4

Me décrit bien 5

Clarté du choix de

carrière

Mon projet de

carrière est clair.

Ordinale v11 Ne me décrit pas 1

Me décrit un peu 2

Me décrit moyennement 3

Me décrit assez bien 4

Me décrit bien 5

Je connais bien

les étapes à

suivre pour

atteindre mon

objectif de

carrière.

Ordinale v12 Ne me décrit pas 1

Me décrit un peu 2

Me décrit moyennement 3

Me décrit assez bien 4

Me décrit bien 5

Je crois que j’ai

les capacités pour

réussir mon

Ordinale v13 Ne me décrit pas 1

Me décrit un peu 2

Page 112: Desroches, v. (2014). Processus de prise de décision relative à la carrière d'étudiants du programme saide

112

projet de carrière. Me décrit moyennement 3

Me décrit assez bien 4

Me décrit bien 5

Est-ce que votre

programme

actuel était votre

premier choix?

Nominale v14 Oui 1

Non 2

Comment a été

fait votre choix de

programme pour

le cégep?

Nominale v15 Seul (e) 1

Certaines personnes ont eu une

influence quant à mon choix.

2

Est-ce que vos

limitations

fonctionnelles

rendent votre

projet d'études

plus difficile et/ou

plus long?

Nominale v16 Oui 1

Non 2

Est-ce que votre

projet de carrière

est réaliste,

compte tenu de

vos limitations

fonctionnelles?

Nominale v17 Oui 1

Non 2

Je ne sais plus 3

* Lorsqu’une donnée est manquante, le code est 888.

Page 113: Desroches, v. (2014). Processus de prise de décision relative à la carrière d'étudiants du programme saide

113

Cahier de codage/ Résultats

ID: code d'identification des 121 répondants

v: variable suivi du numéro de l'item

ID v1 v2 v3 v4 v5 v6 v7 v8 v9 v10 v11 v12 v13 v14 v15 v16 v17

1 19 1 1 7 5,6 3 3 5 4 3 1 1 4 2 2 1 2

2 20 1 2 3 1,5,11 4 4 3 3 4 4 3 4 1 1 1 1

3 21 2 1 7 5,6,7,9,11 4 4 3 3 4 4 2 4 1 1 1 1

4 20 2 3 4,7 1,4,5,6,9,11 3 2 5 3 3 2 3 2 2 1 1 2

5 21 1 2 7 5,6 4 2 4 3 4 3 4 4 2 1 1 1

6 19 1 2 7 1,4,5,6,7,9,11 5 3 3 4 4 3 4 5 1 1 2 1

7 21 1 1 7 5,11 3 3 1 5 5 5 4 5 2 2 1 1

8 20 1 2 7 4,5,6,7,9,11 5 5 1 4 4 4 3 4 1 1 2 1

9 20 2 2 7 1,5,6,9,11 5 4 1 4 4 4 4 4 1 2 1 1

10 19 2 1 7 4,5,6,7,9,11 5 5 1 2 5 1 1 5 1 1 2 1

11 20 1 1 7 9,11 3 4 2 4 5 4 4 4 1 1 1 1

12 22 2 1 2,4 9,11,12 (doit aller à la salle de bain pendant les examens)

5 4 1 4 5 4 5 4 2 2 1 1

13 19 2 1 4,7 5,6,7,9,11 5 4 1 3 3 3 3 4 1 2 2 1

14 19 1 1 7 1,4,5,9,11 5 4 1 3 4 5 5 5 1 1 1 1

15 23 1 1 7 5,6,11 5 3 1 3 3 3 3 5 2 2 2 1

16 20 2 2 3,7 5,7,11 5 1 1 4 4 4 5 4 1 1 1 3

17 20 2 1 7 9,11 4 4 1 2 4 4 2 4 2 2 1 1

18 30 1 2 7 4,5,6,7,11 5 5 1 4 5 5 5 5 1 2 2 1

19 18 2 2 7 5,9,11 5 4 3 4 5 4 5 4 2 1 2 1

20 23 2 2 7 5,9,11 4 2 1 5 5 5 5 5 2 1 1 1

21 23 1 2 6 9,11 4 5 3 5 4 3 4 3 1 1 1 1

22 20 2 1 7 1,5,11 5 3 5 4 4 3 4 4 1 1 1 1

23 22 1 1 7 7,9,11 4 4 4 3 4 3 3 4 2 2 1 1

24 20 2 1 4,7 5,6,7,9,11 5 5 1 5 4 5 5 5 1 1 2 1

25 18 2 1 4,7 1,5,6,9,11 4 5 1 3 5 5 4 4 1 1 1 3

26 19 2 1 1 6,7,11 3 2 4 2 2 1 1 4 1 2 2 1

27 20 2 888 7 5,11 5 3 2 3 4 3 4 5 1 2 1 1

28 21 2 2 7 5,11 5 4 1 4 4 4 5 5 1 2 1 1

29 20 1 1 7 4,5,6,7,11 5 4 1 4 4 5 5 5 1 2 1 1

30 22 2 2 1,2,7 5,7,11 5 4 1 4 5 5 5 5 1 1 2 1

31 20 2 2 7 5,7,9,11 5 4 5 3 5 4 5 5 1 2 1 1

32 25 1 2 7 4,5,6,9,11,12 5 5 1 3 4 4 5 5 2 1 1 1

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114

(lecture par une personne)

33 19 2 2 2,4,7 5,6,7,11 4 4 3 3 4 3 4 5 1 1 1 3

34 27 1 1 6,7 5,7,9,11 4 2 4 3 4 1 2 3 2 1 1 3

35 17 1 3 7 1,4,5,6,9,11 4 3 4 3 1 3 3 4 1 2 2 3

36 21 2 2 6 1,7,11 5 2 2 3 4 4 4 4 1 2 1 1

37 22 1 1 4 7,9,11 5 4 4 4 5 3 5 3 1 1 1 3

38 25 2 2 7 5,7,9,11 5 5 1 5 4 3 4 4 1 1 1 1

39 24 1 2 7 5,7,11 5 3 1 5 5 5 5 4 1 1 1 1

40 21 2 2 7 4,5,7,9,11 4 2 2 4 5 4 4 5 2 2 1 3

41 25 1 2 6,7 9,11 5 5 1 5 5 5 5 5 1 1 1 1

42 41 2 2 4 5,6,7,9,11 5 5 1 5 5 5 5 5 1 1 1 1

43 20 1 3 4 5,7,9,11,12 (lecture au besoin des questions d’examen)

3 1 1 5 5 5 5 4 2 2 1 3

44 21 2 1 4,7 7,9,11 3 1 4 3 2 1 2 4 1 2 1 1

45 19 1 2 7 6,11 3 2 5 3 2 1 3 2 2 2 1 3

46 29 2 2 7 9,11 5 4 1 5 5 5 5 5 2 1 1 1

47 19 1 888 5,7 1,6,7,9,11 3 5 1 4 4 4 4 2 2 2 2 1

48 22 2 3 4 4,5,7 3 1 3 3 3 4 2 5 2 2 1 1

49 18 1 1 7 1,4,5,6,7,9,11 5 5 1 4 4 5 4 5 1 1 1 1

50 27 2 2 7 5,9,11 5 4 1 4 4 4 4 5 1 2 1 1

51 20 2 1 7 1,5,11 4 3 3 2 4 4 3 4 2 1 1 1

52 18 1 1 7 1,4,5,6,9,11 5 5 2 3 4 4 3 4 1 1 1 1

53 20 1 2 7 5 5 1 1 1 5 5 5 5 1 1 1 1

54 18 2 1 7 5,6,9 4 3 5 4 5 3 4 5 1 1 1 1

55 22 1 1 7 6,11 3 1 5 3 4 1 1 2 2 2 1 3

56 19 1 1 7 11 3 5 5 3 5 3 4 4 1 1 1 1

57 18 2 2 7 5,11 5 3 1 3 4 4 4 4 2 1 2 1

58 18 1 2 7 5,9,11 3 1 1 3 3 1 1 1 2 2 2 1

59 26 2 2 7 5,7,11 5 4 2 4 5 2 2 5 2 1 2 1

60 18 2 1 7 5,11 5 5 1 5 5 4 5 5 1 1 2 1

61 21 1 2 7 5,6 4 2 1 3 3 3 4 4 2 1 1 1

62 19 2 1 7 5,11 5 1 1 2 4 5 5 4 1 2 1 1

63 20 2 2 7 4,5,6,7 4 2 4 4 4 3 4 4 1 2 1 1

64 18 2 2 7 1,5,9,11 5 3 2 4 5 4 4 5 1 1 1 1

65 22 1 2 7 1,5,7,9,11 5 5 1 3 4 4 5 5 1 1 1 1

66 19 2 1 2 11 4 5 1 3 4 5 4 4 1 1 888 3

67 22 1 2 1,4 5,6,7,9,11,12 (Système mf)

5 3 1 3 5 5 5 5 2 2 1 1

68 22 1 2 7 4,5,11 5 2 1 5 5 5 5 5 2 1 1 1

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69 20 1 1 7 5,7,11 4 1 5 3 4 1 3 3 2 2 1 2

70 22 2 2 7 5,6,7,9 4 3 1 5 5 5 5 5 2 2 1 1

71 20 1 2 7 4,5,6,7,11 5 5 1 4 4 5 4 4 1 1 1 1

72 19 2 2 7 5,6,7,11 5 3 1 4 5 4 3 4 2 2 1 1

73 19 1 3 4,7 1,5,6,7,9,11 3 1 4 4 3 1 1 3 2 2 1 3

74 19 2 2 4 4,5,7,9,11 5 5 1 5 5 5 5 5 1 2 1 1

75 34 1 3 1,2 5,6,7,8,9 5 4 3 4 5 5 5 5 1 1 1 3

76 19 1 1 2,7 2,7,9,11 5 5 1 4 4 5 5 4 1 2 1 1

77 20 1 2 6 1 5 5 1 3 3 4 3 5 2 1 1 1

78 19 2 2 7 1,5,9,11 5 3 2 4 5 4 4 4 1 2 1 1

79 20 2 2 7 5,6,9 5 3 1 5 4 5 4 5 1 1 1 1

80 22 2 2 2 1,11 5 4 1 3 5 4 3 4 2 1 2 1

81 20 2 2 7 1,5,11 5 5 1 4 5 5 5 5 1 1 1 1

82 19 1 1 7 1,7,9,11 5 5 5 1 3 5 3 2 1 1 1 1

83 25 2 1 7 11 3 3 1 4 5 5 5 5 1 1 1 1

84 19 1 1 7 5,6,9,11 5 5 1 5 5 5 5 4 1 1 1 1

85 18 1 1 7 1,5,7,9,11 5 5 4 4 5 3 5 5 1 1 2 1

86 18 2 1 7 4,5,9,11 1 5 4 5 3 5 4 5 1 1 888 888

87 21 2 2 7 5,9,11 5 2 1 5 5 4 5 5 2 1 1 1

88 19 1 1 7 5,6 3 4 2 3 4 3 3 3 1 1 1 1

89 19 2 1 7 1,5,7,9,11 2 2 5 3 2 4 4 4 1 1 1 1

90 20 2 1 4,7 1,5,6,11 4 3 2 3 5 3 3 4 1 2 1 3

91 23 2 1 7 5,11 5 2 1 4 4 4 4 4 2 2 1 1

92 19 2 3 7 5,6,9,11 3 3 4 2 5 1 2 4 1 2 1 1

93 18 2 2 7 5,6,9,11 5 5 1 5 5 5 5 5 1 1 1 1

94 18 1 3 5,6,7 1,6,7,11 4 3 2 4 5 4 4 4 1 1 1 1

95 18 2 2 2,7 5,6,9,11 5 3 4 4 5 4 4 5 1 1 1 1

96 23 2 2 2 7,11 5 1 1 3 4 2 1 2 2 2 1 1

97 19 2 2 7 4,5,6,9,11 4 4 2 4 4 3 4 5 1 2 1 1

98 19 1 1 7 5,9,11 4 1 4 3 3 1 2 3 1 2 1 1

99 19 1 1 1,7 5,7,9,11 4 5 5 2 4 1 1 3 1 1 888 3

100 19 1 2 7 5,11 4 1 3 1 3 2 2 5 2 2 1 1

101 18 1 1 1,7 1,4,5,9,11 3 4 4 2 5 4 3 5 2 1 2 1

102 21 2 2 7 5,6,11 5 3 1 5 5 5 5 5 1 1 1 1

103 21 1 2 1,7 4,5,6,9,11 5 3 2 5 4 3 4 5 2 1 1 1

104 24 2 2 7 1,5,6,11,12 (relecture des phrases par une autre personne)

5 4 2 4 5 5 5 3 2 1 1 3

105 20 1 1 7 5,6 4 2 4 1 4 1 1 3 1 1 1 3

106 21 2 2 7 5,6,11 5 5 1 4 5 4 5 5 1 2 1 1

107 20 1 1 7 5,11 5 3 3 4 5 3 2 4 1 1 2 1

108 23 2 2 7 5,11 3 1 3 4 4 3 4 5 2 2 2 1

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109 18 1 2 7 1,11 1 2 5 3 5 2 2 3 2 2 1 3

110 18 1 1 1,7 5,6,7,9,11 4 3 5 4 1 1 1 3 1 1 2 3

111 40 1 2 7 5,6,7,9,11 5 3 3 2 4 3 4 5 1 2 1 1

112 23 2 2 4,7 9 4 4 2 3 4 4 3 4 2 1 1 1

113 20 2 2 7 4,5,7,9,11 4 1 2 3 4 4 3 4 1 1 2 1

114 22 2 2 7 5 5 5 1 5 5 5 5 5 1 1 1 1

115 17 2 3 7 5,6,9,11 4 5 1 4 4 5 5 4 2 1 1 1

116 17 1 3 7 5,6,9,11 5 5 1 4 5 5 4 5 1 1 1 1

117 18 1 1 7 1,5,7,9,11 4 5 1 3 4 5 4 3 1 1 1 3

118 17 1 1 7 6,7,9,11,12 (notes de cours, power point avant les autres)

4 2 2 1 4 1 3 3 1 2 1 1

119 25 2 1 6 9,11 4 1 2 3 3 3 3 4 2 2 1 1

120 20 2 2 7 5,6,11 5 5 1 5 5 5 5 5 1 2 1 1

121 22 1 2 7 5,6,7,11 5 3 4 3 3 2 2 3 2 2 1 1 * Lorsqu’une donnée est manquante, le code est 888.

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