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la gazette L ors de cette septième édition du Festival international du lm de La Roche-sur-Yon, les spectateurs auront l’occasion de découvrir, pour la première fois en France le lm du réa- lisateur belge Manu Riche, Problemski Hotel. Ce film, traitant de l’émigration, extrêmement réaliste et trouvant un écho tout particulier dans le contexte actuel, a des allures de docu- fiction. Deux domaines qui, pour le réalisateur, ne sont pas si éloignés. « Pour moi la fiction est une autre forme de documentaire. Je ne fais pas la séparation entre les deux. Ce qui m’importe, c’est de trouver une réalité dans l’image. » Manu Riche a fait ses classes dans la réalisation de documentaires. Il a notamment fait partie de l’équipe de Strip-Tease, émission de télévision documen- taire belge créée sur RTBF en 1985. Il a tiré de cette expérience une très grande satisfaction, lui qui venait du monde du théâtre qu’il trouvait de plus en plus « déconnecté du quotidien ». Ses premiers films documentaires, Bau- douin I er , sorti en 2001, L’homme qui n’était pas Maigret, réalisé en 2003, flirtent déjà avec la fiction. Problemski Hotel est différent. Il est considéré comme son premier film de fiction et se détache un peu plus du documentaire. Ce long métrage est une adaptation du roman de l’auteur belge à succès Dimitri Verhulst, récit qui a plu au réalisateur toujours par cette dimension documentaire qu’il affectionne tant. « Verhulst a deux grands axes dans son travail d’écrivain, a déclaré Manu Riche, les récits à caractère autobiographique, comme La Mer- ditude des choses, et ceux traitant de sujets contemporains, qui découlent de son expé- rience de journaliste. Problemski Hotel appartient à cette catégorie » À l’automne 2015, l’équipe de tour- nage de Problemski Hotel s’installe au dixième étage de la tour BNP Pa- ribas, lieu peu commun au centre de Bruxelles. Lieu qui incarne parfaitement le message du film. « C’est la métaphore du monde contem- porain. Face à la faillite économique d’un sys- tème, notre modèle se retrouve à la dérive. Les personnages du film sont sur un radeau, ils n’ont plus vraiment de but, de direction. Il y a quelque chose d’un peu absurde dans ce décor d’une ancienne banque et la situation dérisoire des personnages. » Problemski Hotel est porté par un casting ayant une histoire similaire à celle des personnages. Les acteurs, parfois non professionnels, ont les mêmes origines que les protagonistes et leur passé a même eu parfois une influence sur le scénario. Ces interactions entre le réel et l’œuvre ne sont pas nouvelles chez Manu Riche qui s’en était déjà emparé à de nombreuses re- prises dans les années 2000, notamment avec Georges Simenon. Problemski Hotel sera projeté vendredi à 14 heures au Théâtre en présence de son scé- nariste. Manu Riche l’accompagnera lors des séances de vendredi à 21 heures et de samedi à 11 heures 30, respectivement au Concorde et au Manège. Rappelons qu’il prend part à la compétition internationale de cette édition du festival. ©DR 7 e «Notre modèle se retrouve à la dérive » vendredi 14 octobre 2016 n o 4 LAURE MADELAINE & LUCILLE JOSSE Voir critique du film p.3 Citations issues de Libre.be « LA FICTION EST UNE AUTRE FORME DE DOCUMENTAIRE » MANU RICHE

Gazette 4. Vendredi 14 Octobre

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Page 1: Gazette 4. Vendredi 14 Octobre

la gazette

L ors de cette septième édition du Festival international du film de La Roche-sur-Yon, les spectateurs

auront l’occasion de découvrir, pour la première fois en France le film du réa-lisateur belge Manu Riche, Problemski Hotel.

Ce film, traitant de l’émigration, extrêmement réaliste et trouvant un écho tout particulier dans le contexte actuel, a des allures de docu-fiction. Deux domaines qui, pour le réalisateur, ne sont pas si éloignés. « Pour moi la fiction est une autre forme de documentaire. Je ne fais pas la séparation entre les deux. Ce qui m’importe, c’est de trouver une réalité dans l’image. » Manu Riche a fait ses classes dans la réalisation de documentaires. Il a notamment fait partie de l’équipe de Strip-Tease, émission de télévision documen-taire belge créée sur RTBF en 1985. Il a tiré de cette expérience une très grande satisfaction, lui qui venait du monde du théâtre qu’il trouvait de plus en plus « déconnecté du quotidien ». Ses premiers films documentaires, Bau-

douin Ier, sorti en 2001, L’homme qui n’était

pas Maigret, réalisé en 2003, flirtent déjà avec la fiction. Problemski Hotel est différent. Il est considéré comme son premier film de fiction et se détache un peu plus du documentaire.Ce long métrage est une adaptation du roman de l’auteur belge à succès Dimitri Verhulst, récit qui a plu au réalisateur toujours par cette dimension documentaire qu’il affectionne tant. « Verhulst a deux grands axes dans son travail d’écrivain, a déclaré Manu Riche, les récits à caractère autobiographique, comme La Mer-

ditude des choses, et ceux traitant de sujets contemporains, qui découlent de son expé-

rience de journaliste. Problemski

Hotel appartient à cette catégorie »À l’automne 2015, l’équipe de tour-nage de Problemski Hotel s’installe au dixième étage de la tour BNP Pa-

ribas, lieu peu commun au centre de Bruxelles. Lieu qui incarne parfaitement le message du film. « C’est la métaphore du monde contem-porain. Face à la faillite économique d’un sys-tème, notre modèle se retrouve à la dérive. Les personnages du film sont sur un radeau, ils n’ont plus vraiment de but, de direction. Il y a

quelque chose d’un peu absurde dans ce décor d’une ancienne banque et la situation dérisoire des personnages. »Problemski Hotel est porté par un casting ayant une histoire similaire à celle des personnages. Les acteurs, parfois non professionnels, ont les mêmes origines que les protagonistes et leur passé a même eu parfois une influence sur le scénario. Ces interactions entre le réel et l’œuvre ne sont pas nouvelles chez Manu Riche qui s’en était déjà emparé à de nombreuses re-prises dans les années 2000, notamment avec Georges Simenon. Problemski Hotel sera projeté vendredi à 14 heures au Théâtre en présence de son scé-nariste. Manu Riche l’accompagnera lors des séances de vendredi à 21 heures et de samedi à 11 heures 30, respectivement au Concorde et au Manège. Rappelons qu’il prend part à la compétition internationale de cette édition du festival.

©DR

7e

«Notre modèle se retrouve à la dérive »

vendredi 14 octobre 2016

no4

LAURE MADELAINE & LUCILLE JOSSE

Voir critique du film p.3Citations issues de Libre.be

« LA FICTION EST UNE AUTRE FORME DE DOCUMENTAIRE »MANU RICHE

Page 2: Gazette 4. Vendredi 14 Octobre

Passionné par l’amour et la nuit ce réalisateur nous propose un documentaire de création riche en musique, en discussions au coin du feu et crée une poésie atmosphérique. Sur le Mont-Royal pas question d’avoir peur du noir ou de sentir la nuit comme une menace, un seul mot d’ordre : une liberté harmonieuse. Alpagués par les quelques vers de Jonathan

Lamy, transportés par les premières notes de Gold Zebra, nous plongeons avec délice dans cette chaleur estivale où fleurissent les amours éphémères. Comme des ombres chinoises, les corps se meuvent, dansent et respirent. Et comme sortis de nulle part, les voix chuchotent, les rires éclatent et des sourires se distinguent dans le noir. La lumière diffuse se propage

ENORA PAGNOUX

L e réalisateur Jean-François Lesage présentera son film Un amour d’été ce vendredi à 21h au Théâtre. Entretien chaleureux ponctué d’expressions québécoises...

Conte du Mile End portait aussi sur les relations amoureuses et dans une moindre mesure sur la nuit. Pouvez-vous établir une relation avec Un amour d’été ?

Pour Conte du Mile End j’ai suivi un ami, qui s’était « fait laisser » par sa copine, pendant cinquante nuits. Dans Un amour d’été, cette fois, je n’avais pas cet ami et c’est moi-même qui était en peine d’amour après une brève aventure. Je suis allé sur le Mont-Royal et je me suis promené d’un groupe à l’autre avec le regard un peu voyeur de quelqu’un qui observe à travers la forêt des couples qui ont l’air de s’amuser. Il y a vrai-ment une continuité entre les deux, mais « j’avais le goût » qu’Un amour

d’été soit un peu plus atmosphérique et abstrait. Les deux films sont tournés la nuit comme tous mes films précédents.

Un amour d’été a-t-il eu un effet thérapeutique sur vous ?

Je n’étais pas sûr que ça allait être thérapeutique, mais je pense que oui, je pense que ça a été super de me lancer dans une activité comme faire un nouveau film. Je me suis dit : « c’est Montréal, tout le monde est amoureux, sauf moi, ça va être un été de merde, donc aussi bien faire un film ».

La musique et les poèmes jouent un tel rôle dans le film, que celui-ci ne pourrait pas être envisagé sans eux…

En fait, un matin justement où j’étais découragé, j’ai alors lancé comme deux bouteilles à la mer : j’ai écrit sur Facebook à Gold Zebra que je ne connaissais pas, je n’étais qu’un fan de ce groupe… Puis au poète Jonathan Lamy. Et j’ai reçu une réponse positive où tous me disaient oui ; qu’ils étaient prêts à me rencontrer pour discuter de mon film. Alors vraiment, oui, ça m’a lancé dans l’action, dans le film... C’est ça, parfois, quand les étoiles s’alignent un peu.

PROPOS RECUEILLIS PAR HÉLÈNE SCHMOOR, CAMILLE CHOLOUX ET ENORA PAGNOUX

FOCUS SURUN AMOUR D’ÉTÉ

Jean-François LesageVendredi - 21h - Théâtre

Suivi des concerts de Bloum & ToM K à 22h30

© RIDM

Interview intégrale sur le site web

LA CRITIQUE

DE L’ÉLECTRO-ÉMOTION DANS LES MAINS

Alors que ce n’était qu’une bouteille à la mer lancée par Jean-François Lesage, le duo montréalais Gold Zebra réalise la bande sonore d’Un amour d’été. Leur dada ? Un son délicieusement synthétique, chaud, envoû-tant, qui laisse planer longtemps une douce mélancolie électronique.

sur le Mont-Royal projetant les lueurs d’une aurore boréale imaginaire. On parle de rêves, d’histoires à dormir debout, on se lance des frisbees lumineux… Autant d’images, de sons, qui nous frappent et nous font fermer les yeux de plaisir. Un amour d’été est une invitation au partage, une bulle de curiosités et de tendresse.

© FIF85

Page 3: Gazette 4. Vendredi 14 Octobre

La nuit, l’amour, la fête, le sexe, l’amitié, les ren-contres… Ce documentaire de Michal Marczak expose les sentiments et inquiétudes d’une jeunesse polonaise qui tente de s’éveiller dans un monde endormi. Christopher et Michal, à l’aube de leur vie adulte, se considèrent comme les dieux de leur ville, Varsovie, où ils pensent être maîtres de la nuit. Mais pourtant ils ne maîtrisent rien : une vie instable, des relations amoureuses sans lendemain, une recherche

Touchant, beau, drôle et intéressant, voilà les quatre mots qui définissent parfaitement le film d’Aslaug Holm. La réalisatrice norvégienne a filmé ses deux fils pendant 8 ans. Tout au long de ces 110 minutes, nous voyons Markus et Lukas grandir ensemble dans une famille heureuse et découvrir le monde. La relation des frères évolue devant la caméra de leur mère, qui doit faire la part des choses entre son métier de réalisatrice et son rôle de mère. Pen-

permanente d’un bonheur et d’un amour qui ne leur suffisent plus, la solitude et la tris-tesse. Ce film, nommé meilleur documentaire international au Festival de Sundance, semble retranscrire à la perfection les désillusions de cette génération et la quête de soi, le tout souli-gné par une remarquable bande-son, telle l’at-mosphérique I can’t do without you de Caribou, durant les scènes de la rave party sur la plage. Lancinance d’une molle désespérance.

SARAH LEBRETON

dant que l’on voit Markus et Lukas, Aslaug nous raconte son histoire. Les expériences vécues par les deux frères nous renvoient à notre propre enfance. Peu à peu, leur regard change sur la vie ainsi que la relation qu’ils ont avec leurs parents. Leur père, producteur du film, qui au début du tournage ne souhaitait pas être filmé, se retrouve devant la caméra pour conseiller ses fils et les entraîner au football. Un projet familial qui nous fait, en outre, découvrir la Norvège au travers de magnifiques paysages.

MASTERCLASS PAULO BRANCOAu Théâtre, à 16h30, le célèbre

producteur portugais Paulo Branco

donne une masterclass et rencontre

le public. Il présente également en

compagnie du réalisateur en séance

spéciale à 18h45 au Théâtre, À jamais,

de Benoît Jacquot, film qu’il a produit.

TABLES RONDES DU CHAPITEAUSur la place Napoléon, le chapiteau

accueille chaque jour des tables rondes.

Aujourd’hui, de midi à 13h, débat sur le son en tant que conducteur narratif

au cinéma. Avec James N. Kienitz Wilkis

(B-Roll with André), Tobias Nölle (Aloys)

et Willehead Eilers (Alter Senator). De

14h30 à 15h30 : « Comment traiter

la musique au cinéma ? Comment la

musique se joue-t-elle au cinéma ? ».

Avec Jean-François Lesage (Un amour

d’été) qui a travaillé avec le groupe Gold

Zebra. De 15h30 à 16h30, rencontre

avec des réalisateurs et scénaristes sur

les thématiques littérature, adaptation,

scénario et tournage.

ANNONCE PUBLIQUEIl semblerait, d’après ce qui se dit entre membres de la rédaction, que Markus

et Lukas, les frères de Brothers (voir

ci-contre) qui ont hier rencontré le

public au Manège trouveraient sans

souci moultes étudiantes disposées à

les héberger à La Roche-sur-Yon en cas

de besoin. Rendez-vous au chapiteau

(« sans leur mère la réalisatrice Haslaug

Hölm », me précise-t-on).

MESSAGE PERSONNELPardon, pardon, pardon, Solène Cahu.

Hier, votre critique d’Aloys de Tobias

Nölle a été attribuée par erreur à

Fanny qui en était désolée. C’est une erreur impardonnable, certes. Mais

il faut garder espoir, l’Histoire nous prouve que l’Homme a su quelquefois s’améliorer, donc le rédac-chef le devrait aussi.

FM

Michal MarczakVendredi - 18h30 - Concorde 2Samedi - 11h30 - Concorde 2Séances en présence du réalisateur

© FIF85

© FIF-85

ALL THESE SLEEPLESS NIGHTS

BROTHERSAslaug HolmVendredi - 16h15 - Concorde 1

PREMIÈRE FRANÇAISE

PREMIÈRE FRANÇAISE

CAMILLE CHOLOUX ET MANON LUSVEN

Page 4: Gazette 4. Vendredi 14 Octobre

Havre de paix renoirien, hymne à la joie et aux plaisirs insouciants, Comme un avion bouscule les comédies françaises et vole haut, très haut ! C’est sur des paroles d’Alain Bashung dans Vé-

nus que se finit le road trip de Michel, le héros interprété par Bruno Podalydès. Le réalisateur-acteur, aussi doué derrière que devant la camé-ra, le prouve en incarnant pour la première fois un personnage central : un infographiste, la cinquantaine, passionné par l’aéropostale. Une comédie burlesque et émouvante autour de ce personnage. La crise de la cinquantaine n’aura jamais été aussi riche et bien illustrée : Bruno Podalydès a placé autant de sensations, d’émo-tions que de poésie et nous emporte avec succès, mariant humour, tendresse, et finesse, d’une main de maître.

Après être accidentellement entré en contact avec des substances radioactives, Enzo devient un surhomme. Alessia, une jeune fille qu’il sauve d’un mafieux perturbé, en est persuadée. Lorsque ce mafieux cherche lui aussi à acquérir des pouvoirs extraordinaires, Enzo doit prendre une décision. Jeeg Robot reprend les codes du film de super-héros, sauf en ce qui concerne ses personnages. Enzo est solitaire, avec pour seules passions le porno et les desserts à la vanille. S’il se retrouve impliqué dans des si-tuations rocambolesques, c’est bien malgré lui. Alessia est quant à elle une autiste obsédée par un dessin-animé japonais qu’elle compare sans arrêt à sa vie. Ce long-métrage italien charme autant par ses personnages atypiques que par l’esthétisme des prises de vue.

Inspiré du roman de Dimitri Verhulst, ce film raconte l’émigration de manière douce, humo-ristique et tragique, au travers de rencontres entre plusieurs personnes, plusieurs passés, plusieurs langues. Mais c’est avant tout la relation entre Bupil et Lidia. Bupil, amné-sique, parle trois langues, mais ne sait plus quelle est sa langue maternelle. Lidia est russe et rêve d’Angleterre. Ils vivent leur histoire insolite dans ce centre d’accueil, cet « hôtel » où se croisent des exilés de pays en guerre. C’est un film touchant qui parle de rêves ; ceux qui se réalisent, et les autres… Manu Riche a adapté son scénario au passé de ses acteurs dont la plupart ne sont pas comédiens. Mais s’ils jouent si bien, c’est parce qu’ils savent exactement ce qu’est l’exil.

LUCILLE JOSSE

COMME UN AVION PROBLEMSKI HOTEL

DRÔLE DE BOBINE

Directrice de publication Claudine Paque

Encadrement éditorial Francis Mizio et Samuel Jan

Rédaction étudiants de l’IUT de La Roche-sur-Yon,

département Information et Communication

Impression: Belz, La Roche-sur-Yon

Festival international du film de La Roche-sur-Yon

@Festival_Film85#FestFilmLRSY

Tout le programme du festival sur www.fif-85.com

et sur https://goo.gl/TpBkiM

RÉTROSPECTIVE AVANT- PREMIÈRE

PREMIÈRE FRANÇAISE

© FIF85© ALLOCINÉ © FIF85

JEEG ROBOT

Ayant eu l’opportunité de me balader de gauche à droite cette semaine, j’ai pu remar-quer certaines personnalités que l’on retrouve toujours dans ce genre d’événement et qui nous tirent souvent un petit sourire. Comme par exemple, cette mamie retraitée vêtue d’un long imperméable. Elle s’agite dans la file d’at-tente qui se dessine devant la billetterie, car cela fait déjà un moment qu’elle patiente pour acheter sa place pour Thelma & Louise. Un de ces films qui la rend nostalgique, qui lui rap-pelle ses tendres moments de jeune divorcée des années 90 où elle et toutes les femmes de son âge craquaient pour Brad Pitt. Douce ma-mie… J’espère que les 130 min. du film vous ont rappelé des émois de jeunesse. Puis tout au contraire, il y a ce jeune homme, adulte d’appa-rence mais grand rebelle dans l’âme, le même que l’on entend râler dans la queue, le même qui ne supporte pas d’attendre. Alors ne vous avisez pas de vous retourner pour lui jeter votre regard le plus noir, car il vous jettera le double. D’autres sont déjà sur leur siège dans la salle et

grignotent leurs cacahuètes dans le plus grand bruit. D’autres à côté discutent tout le long du film, et il ne faut surtout pas leur expliquer qu’ils ne sont pas seuls dans la salle car ils n’en croiraient pas leurs yeux. Sous le chapiteau pendant les soirs de concert, on retrouve aussi les mêmes figures. Ce monsieur pensif d’une quarantaine d’années, un verre à la main, assis et entouré d’amis autour d’une table. Mais pourtant, il a le regard ailleurs et semble silen-cieux ; rêvant peut-être de Thelma et de ses yeux bleus ? Son ami lui, crie, chante, danse et s’agite telle une marionnette. Il amuse les filles de la table. Au bout de la pièce, de jeunes couples heureux s’embrassent sur Lullabox, tandis qu’une bande de jeunettes déjà bien pompettes enchaînent leur énième verre. Et puis, il y a aussi cette moqueuse qui se balade un peu partout pour observer les festivaliers et dénicher des infos croustillantes… Et qui s’est beaucoup amusée à vous tracer cette liste de portraits stéréotypés. Je ne vous dévoile pas son identité, c’est trop facile…

Bruno Podalydès Samedi - 14h - Théâtre

En présence du réalisateur

Gabriele MainettiVendredi - 20h45 - ManègeEn présence de la réalisatrice

Samedi - 15h45 - Concorde 1

Manu RicheVendredi - 14h - Théâtre

Vendredi - 21h - Concorde 2

Samedi - 11h30 - ManègeEn présence soit du scénariste soit de la réalisatrice

HÉLÈNE SCHMOOR

sothy chey

ENORA PAGNOUX