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ACPOBS/2010/PUB09 Aperçu national sur les migrations sud-sud et le développement en Haïti O B S E R V A T O R Y O N M I G R A T I O N O B S E R V A T O I R E A C P S U R L E S M I G R A T I O N S O B S E R V A T Ó R I O A C P D A S M I G R A Ç Õ E S O Aperçu national TENDANCES ET BESOINS EN RECHERCHE 2010 Une initiative du Secrétariat ACP, financée par l’Union européenne, mise en œuvre par l’OIM et avec le soutien financier de la Suisse, de l’OIM, du Fonds de l’OIM pour le développement et du UNFPA International Organization for Migration (IOM) Organisation internationale pour les migrations (OIM) Organização Internacional para as Migrações (OIM)

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ACPOBS/2010/PUB09

Aperçu national sur les migrations sud-sud

et le développement en Haïti

OBSERVATORY ON MIGRATIONOBSERVATOIRE ACP SUR LES MIGRATIONSOBSERVATÓRIO ACP DAS MIGRAÇÕESO

Aperçu national

TENDANCES ET BESOINS EN RECHERCHE

2010

Une initiative du Secrétariat ACP, financée par l’Union européenne,

mise en œuvre par l’OIM et avec le soutien financier de la Suisse, de l’OIM, du Fonds de l’OIM pour le développement et du UNFPA

International Organization for Migration (IOM)Organisation internationale pour les migrations (OIM)Organização Internacional para as Migrações (OIM)

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L’Observatoire ACP sur les migrations

L’Observatoire ACP sur les migrations est une initiative du Secrétariat du Groupe des États d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (ACP), financée par l’Union européenne, mise en œuvre par l’Organisation Internationale pour les migrations (OIM), à la tête d’un consortium de 15 partenaires, et avec le soutien financier de la Suisse, de l’OIM, du Fonds de l’OIM pour le développement et de la Suisse. Établi en 2010, l’Observatoire ACP sur les migrations est une institution visant à produire des données sur les migrations sud-sud à destination des migrants, de la société civile et des décideurs politiques et à renforcer les capacités de recherche dans les pays ACP, dans le but d’améliorer la situation des migrants et de resserrer les liens entre migration et développement.

L’Observatoire à été créé pour favoriser le déploiement d’un réseau d’institutions de recherche et d’experts sur les migrations. Des activités ont été lancées dans 12 pays pilotes et seront progressivement étendues à d’autres pays ACP intéressés. Les 12 pays pilotes sont l’Angola, le Cameroun, Haïti, le Kenya, le Lesotho, le Nigeria, la République démocratique du Congo, la République unie de Tanzanie, la Papouasie-Nouvelle-Gui-née, le Sénégal, le Timor-Leste et Trinité-et-Tobago.

L’Observatoire a lancé des activités de recherche et de renforcement des capacités relatives à la problématique des migrations Sud-Sud et du développement. A travers ces activités, l’Observatoire ACP cherche à adresser les nombreux enjeux de plus en plus incontournables pour le Groupe des États ACP dans le cadre des liens migration/développement. Les documents et produits des recherches, ainsi que les manuels pour le renforcement des capacités, sont accessibles gratuitement sur le site Internet de l’Observatoire (www.acpmigration-obs.org). Les futures publications et informations sur les activités de l’Observatoire seront mises en ligne.

© 2010 Organisation internationale pour les migrations (OIM) © 2010 Observatoire ACP sur les migrations

Document préparé par Pedro Ponce, chercheur junior à l’Observatoire ACP sur les migrations.Cette publication a été réalisée avec le soutien financier de l’Union européenne. Le contenu de la publication relève de la seule responsabilité des auteurs et ne peut aucunement être considéré comme reflétant le point de vue du Secrétariat du Groupe des États d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (ACP), de l’Union européenne, de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) et des autres membres du Consortium de l’Observatoire ACP sur les migrations, de la Suisse ou du UNFPA.

Tous droits réservés. Aucune partie du présent document ne peut être reproduite, stockée dans un système électronique d’extraction, ni transmise, sous quelque forme que ce soit ni par aucun procédé électronique ou mécanique, y compris la photocopie, l’enregistrement ou autrement, sans le consentement écrit préalable de l’éditeur.

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OBSERVATORY ON MIGRATIONOBSERVATOIRE ACP SUR LES MIGRATIONSOBSERVATÓRIO ACP DAS MIGRAÇÕESO

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Tendances et besoins en recherche

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Introduction La République d’Haïti est un pays qui connaît des flux migratoires sud-sud et sud-nord. La littérature existante a mis l’accent sur ces derniers, étant donné l’abondance de données à ce sujet. Cependant, l’importance des flux migratoires vers d’autres pays du sud est un domaine de recherche à explorer qui pourrait apporter des informations capitales pour le développement du pays ainsi que pour les politiques de gestion migratoire. Caractérisée par un fort départ de main d’œuvre qualifiée, l’émigration haïtienne est plus de vingt fois plus importante que l’immigration.

Désormais, la question de la migration en Haïti ne peut pas être abordée sans prendre en compte les événements de janvier 2010. Trois enjeux migratoires principaux sont à relever dans l’élaboration d’une stratégie de recherche pour le pays. Tout d’abord, le bouleversement des flux migratoires internes. D’après les premières estimations émises par l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), on compte environ 1,5 millions de déplacés internes. Dès le lendemain du tremblement de terre, un phénomène d’exode urbain a été observé dans le pays, exposant les zones rurales de l’intérieur à une surcharge de population qui pose des problèmes en termes de logement, de besoins alimentaires, de ressources naturelles, infrastructures et emploi (Gouvernement de la République d’Haïti, 2010b). Deuxièmement, l’intégration de la diaspora haïtienne dans la reconstruction du pays. Avec des estimations qui varient entre 1,5 millions (Paul, 2008) et 4 millions (S.E. M. Edwin Paraison, Ministre des Haïtiens vivant à l’Etranger, entretien pour le magazine « Migration », IOM 2010) d’haïtiens résidant à l’étranger, l’intégration de la diaspora haïtienne dans les stratégies de développement doit faire partie des priorités, tant en termes de recherche que de politique migratoire. Troisièmement, la gestion et l’analyse des flux migratoires haïtiens intra-régionaux. Une estimation de la Banque Interaméricaine de Développement en 2005 situe le nombre d’immigrants haïtiens en République Dominicaine entre 500.000 et 800.000 personnes. Malgré le manque de données concernant la migration haïtienne dans la région de la Caraïbe, la question de la présence d’un nombre important d’haïtiens dans les pays voisins constitue un enjeu central en termes de recherche et de politiques migratoires.

Le présent document a pour but de fournir un aperçu général de la situation migratoire en Haïti en se focalisant plus particulièrement sur les liens existant entre la migration et le développement. De manière plus spécifique, le document se focalise sur l’indentification des lacunes statistiques qui existent dans les différents domaines d’études sur les migrations dans le pays en apportant

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une attention particulière sur la migration vers et en provenance des États d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (ACP). Pour conclure, quelques pistes de réflexion sont suggérées. Celles-ci pourront faire l’objet des discussions au niveau national entre les acteurs de développement en vue de capitaliser les potentiels positifs de la migration, de développer des politiques efficaces et de minimiser les impacts négatifs de ce phénomène.

1. Contexte : Statistiques et principales tendances migratoires liées développementLes données sur les flux migratoires en Haïti présentées ci-dessous proviennent des sources suivantes : la Division de Population du Département des Affaires Economiques et Sociales des Nations Unies, le Programme des Nations Unies pour le Développement, l’Agence des Nations Unies pour les Réfugiés, la Banque Mondiale, la Banque Interaméricaine de Développement, le Département de Sécurité Intérieure des Etats-Unis et l’Organisation Internationale pour les Migrations. Il faut noter que plusieurs de ces données sont des estimations. Par ailleurs, certaines informations ne sont pas disponibles ou remontent à la première moitié de la décennie, et des données provenant des autorités haïtiennes ne sont pas accessibles. En prenant note de ces précautions et en se basant sur les données présentées plus bas, un bilan des principaux enjeux migratoires et des besoins en termes de recherche et de politique migratoire dans le pays pourra être dressé. Lorsque les données disponibles le permettent, un accent particulier est mis sur les flux migratoires entre Haïti et d’autres pays ou régions du Groupe des Etats ACP.

1.1 Population et immigrationD’après les estimations de la Division de Population du Département des Affaires Economiques et Sociales des Nations Unies, Haïti compte actuellement 35.000 immigrants, soit 0,3% de la population totale du pays, qui s’élève à 10,2 millions de personnes en 2010. Le stock total d’immigrants en Haïti est en progression constante depuis 1990, en passant de 19.000 en 1990 à 25.800 en 2000, et 30.000 en 2005, soit un taux de croissance annuelle de 3% du stock d’immigrants. La part des femmes parmi les immigrants résidant en Haïti est constante depuis 1995, estimée à 43,2%, malgré une croissance de l’immigration féminine en termes absolus en passant de 9.600 immigrées en 1995 à 15.000 immigrées en 2010. De façon générale, l’immigration internationale vers Haïti n’est pas un phénomène d’une très grande ampleur, mais il faut noter que

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presque la moitié du stock d’immigrants en Haïti est constitué de personnes en provenance d’autres pays caribéens.

Les flux de population à l’intérieur du pays sont aujourd’hui d’une importance primordiale en termes de gestion politique et de développement humain. Pour la période 1990-2010, les estimations de la Division de Population suggèrent une tendance importante à l’accroissement de la population urbaine dans le pays. En 1990, la population urbaine en Haïti s’élevait à environ 2 millions de personnes, soit 28,5% de la population totale ; en 2000 les villes haïtiennes réunissaient 3 millions de personnes ou 35,6% de la population et en 2010 la population urbaine représente 52,1% ou 5,3 millions de personnes. Cette tendance semble s’affaiblir pour les années à venir, comme le montrent les estimations de la Division de Population. Malgré une augmentation de la population urbaine en termes absolus, on prévoit une baisse du taux d’urbanisation annuel, qui était globalement à la hausse depuis 1990. Ainsi, bien qu’on estime que la population urbaine haïtienne passera de 6,5 millions en 2015 (soit 58,9%) à 7,5 millions en 2020 (soit 64,4%), le taux d’urbanisation annuel pour la période 2015-2020 est estimé à 3,13%. Ces chiffres n’incluent pas les flux urbains-ruraux de déplacements internes liés au séisme.

Les migrations internes en Haïti sont un phénomène historiquement étudié par les spécialistes en Haïti, principalement concernant les flux de population liés à l’exode rural (Paul, 2008). Des études ont montré que depuis le milieu des années 1970 plus de 70% des habitants de Port-au-Prince sont des immigrants internes (PNUD, 2004), ce qui témoigne de l’importance des migrations internes dans le pays en termes de gestion de ces flux ainsi que par rapport aux problématiques de développement humain, notamment concernant l’accès aux services basiques dans la capitale.

1.2 EmigrationL’émigration est un phénomène qui présente des enjeux majeurs en termes de politiques migratoires pour le pays. Historiquement, l’émigration a conduit les Haïtiens à être présents dans de nombreux pays partout dans le monde, attirant plus particulièrement l’attention des experts sur les flux de population vers le Nord, car les informations relatives à ce phénomène font l’objet de plus d’études, notamment grâce au fait qu’il s’agit d’une émigration hautement qualifiée (Paul, 2008 ; Jadotte, 2009). Ainsi, pour la période 2000-2002, les Etats-Unis et le Canada étaient la principale destination des émigrants haïtiens, avec 64,3% d’entre eux résidant en Amérique du Nord. L’Amérique Latine et les

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Caraïbes étaient en deuxième position, accueillant 25,7% du stock d’émigrants haïtiens (Migration DRC, 2007).

En 2005, Haïti était le troisième pays de la région en termes de stock total d’émigrants (derrière la République Dominicaine et Cuba) qui était estimé à un peu plus de 834,000 personnes ou presque 10% de la population haïtienne, parmi lesquelles environ 131,500, soit 16% du stock d’émigrants, résidaient dans d’autres pays des Caraïbes. Dans la région, le principal pays d’accueil était la République Dominicaine avec 100,600 émigrants haïtiens, soit 12% du stock total d’émigrants. Le principal pays d’accueil pour les flux de population au départ du pays reste les Etats-Unis d’Amérique, avec un peu moins d’un demi-million d’Haïtiens qui résidaient sur leur territoire, soit 57% du stock total d’émigrants (Ratha and Shaw, 2007). Il convient aussi de noter que parmi les principales destinations des émigrants haïtiens se trouvent aussi la Guadeloupe, la Guyane Française et la Martinique, des départements d’outre mer de la France. Bien que ces territoires soient situés dans la région des Caraïbes, les quelque 33.800, 22.500 et 11.200 émigrants haïtiens respectivement qui y résident sont considérés parmi les flux migratoires Sud-Nord.

Cependant, il convient de noter que l’émigration au départ d’Haïti vers d’autres pays des Caraïbes reste un phénomène largement sous-estimé, ce qui s’explique en grande partie par le manque de données concernant ces mouvements de population. Tout d’abord, les flux migratoires entre Haïti et la République Dominicaine sont difficilement quantifiables du fait de la porosité de la frontière entre les deux pays mais aussi car les descendants d’émigrants irréguliers en provenance d’Haïti ne sont pas reconnus ni par le pays d’accueil, ni par leur pays d’origine (Wooding, 2008). Ainsi, si l’étude de Ratha et Shaw (2007) estime le nombre d’Haïtiens en République Dominicaine à 100.600 en 2005, Paul (2008) ne manque pas de rappeler que ce chiffre pourrait bien être jusqu’à dix fois plus important. Il est important de noter que, compte tenu des déplacements générés par le tremblement de terre, ces estimations pourraient bien rester inférieures à la réalité de ces flux de population.

Par ailleurs, les émigrants haïtiens constituent une force de travail qui est très présente dans d’autres pays de la région tels que les Bahamas ou Cuba, mais des données fiables à cet égard ne sont pas accessibles (Duval, 2005). Des études sur la taille de la diaspora haïtienne dans les Caraïbes ainsi que sur son impact en termes de développement pour les pays d’accueil et d’origine pourraient apporter des éléments importants pour le perfectionnement des politiques migratoires en Haïti.

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1.3 Migration du travailHaïti est un des plus grands exportateurs de travailleurs qualifiés au monde. En 2000, les cinq pays avec les taux les plus élevés d’émigration de travailleurs hautement qualifiés vers des pays OCDE étaient tous caribéens. Haïti était en cinquième position avec un taux d’émigration de 83,6%, derrière St. Vincent & Grenadines (84,5%), la Jamaïque (85,1%), Grenade (85,1%) et la Guyane (89%) (Docquier et Marfouk, 2006). En termes absolus, Haïti était le premier exportateur de travailleurs qualifiés au monde (Ratha et Shaw, 2007).

Une étude récente sur l’émigration des étudiants en provenance des pays du CARIFORUM1 vers les pays de l’Union européenne (UE) montre que pour la période 2004-2007, Haïti est le deuxième pays de la région en termes de nombre d’étudiants émigrés effectuant des études à un niveau universitaire, seulement derrière la Jamaïque. Une augmentation importante de ces effectifs est constatée, avec 1008 étudiants haïtiens de niveau universitaire dans les pays de l’UE en 2004, 1.118 en 2005, 1.354 en 2006 et 1.530 en 2007 (Nurse et Jones, 2009).

Concernant le personnel de santé haïtien, on constate qu’il y a une augmentation de ce type d’émigration au cours de la décennie. Pour l’an 2000, environ 560 ou 22% des physiciens haïtiens ont émigré vers un pays OCDE (Docqiuer et Bhargava, 2006). Pour l’an 2004, 1.067 physiciens haïtiens ont émigré vers les Etats-Unis d’Amérique, le Canada, l’Australie ou le Royaume-Uni, ce qui représente 35,4% de nombre total de physiciens haïtiens (pratiquant en Haïti et les quatre pays d’accueil cités précédemment) estimé pour cette même année (Mullan, 2005), laissant donc supposer que le taux d’émigration de cette catégorie de population est plus élevé si l’on prend en compte l’ensemble des pays OCDE.

Les données présentées ci-dessus offrent donc des pistes d’analyse sur les caractéristiques de l’émigration qualifiée au départ d’Haïti. Ce phénomène constitue une tendance migratoire forte sur laquelle plus de renseignement sont nécessaires, dans le but de dresser un profil plus complet des travailleurs migrants haïtiens. Plus de recherche sur ce point pourrait apporter des informations déterminantes pour évaluer et intégrer dans les agendas politiques l’impact potentiel de la diaspora haïtienne sur le développement de leur pays d’origine, ainsi que les défis qu’ils doivent affronter en termes

1 Les pays du CARIFORUM sont les suivants : Antigua et Barbuda, les Bahamas, le Belize, la Dominique, Grenade, la Guyane, Haïti, la Jamaïque, Montserrat, St. Kitts et Nevis, Saint Lucia, St. Vincent et les Grenadines, Suriname et Trinidad & Tobago.

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d’accès et droits du travail. Il peut s’avérer intéressant aussi de conduire des recherches sur la portée de l’émigration des Haïtiens qualifiés vers d’autres pays de la région et du Sud, pour en saisir l’impact et le potentiel en termes de développement humain et économique pour les pays d’accueil et le pays d’origine.

1.4 Migration irrégulièreL’émigration irrégulière haïtienne est un phénomène à dimension régionale et extrarégionale. Les Etats-Unis d’Amérique étant l’un des principaux pays d’accueil, un très grand nombre d’émigrants irréguliers d’origine haïtienne résident sur le sol américain, mais il existe très peu de données sur ces flux migratoires, et on ne peut que faire des estimations à partir des informations sur les flux réguliers de population.

D’après le recensement de la population conduit aux Etats-Unis d’Amérique en 2000, le nombre d’émigrants irréguliers haïtiens dans le pays était estimé à 76.000, alors que les estimations suggéraient 67.000 en 1990. Les Haïtiens représentaient ainsi 1,1% des émigrants irréguliers sur le sol américain en 2000 (Terrazas, 2010). Haïti constitue la source principale d’émigrants irréguliers en provenance des Caraïbes, avec la République Dominicaine, Cuba et la Jamaïque (Thomas-Hope, 2003). Malgré les événements de janvier 2010, les flux de migrants irréguliers au départ d’Haïti vers les Etats-Unis sont inférieurs à ceux de l’année dernière2, selon les statistiques des gardes-côtes américains : jusqu’en septembre 2010, 1.477 Haïtiens ont été interceptés (U.S. Department of Homeland Security, 2010), contre 1.782 à la même période en 2009.

Au niveau régional, Haïti est la source principale d’émigrants irréguliers vers d’autres pays des Caraïbes. Les Bahamas sont l’un des rares pays à garder des données sur la migration irrégulière. Ainsi, en 2000, 4.879 Haïtiens qui tentaient de gagner le pays ont été interceptés par les autorités bahamiennes, 6.253 en 2001 et 4.077 dans les premiers mois de 2002, selon des données non publiées émanant du Ministère des Affaires Etrangères des Bahamas (Thomas-Hope, 2003).

2 Au lendemain du séisme, le Département de Sécurité Intérieure des Etats-Unis d’Amérique a mis en place le “Temporary Protected Status”, qui consiste en l’octroi d’un statut protégé à tous les ressortissants Haïtiens présents sur le sol américain depuis le 12 janvier 2010 au plus tard, leur permettant ainsi d’obtenir un permis de travail valable pour 18 mois (initialement prévu pour un an, une extension de 6 mois a été annoncée en juillet 2010) à compter de cette date, quelque soit leur situation légale.

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Le principal flux d’émigrants irréguliers haïtiens se dirige vers la République Dominicaine. En effet, il s’agit d’une migration très difficilement quantifiable car souvent temporaire et circulaire, étant donné la porosité de la frontière entre les deux pays. Cependant, au cours de la décennie les secteurs d’activité des émigrants haïtiens République Dominicaine se sont progressivement diversifiés au-delà du travail agricole dans les plantations de canne à sucre. Au début de la décennie, les trois quarts de la population haïtienne résidant dans le pays étaient « apatrides » (sans papiers dominicains ni haïtiens), ce qui stimule la demande de travailleurs haïtiens en République Dominicaine, car moins chers et pas réglementés. Ainsi, les émigrants haïtiens dans le pays sont exposés à des conditions de travail extrêmes ainsi qu’à des violations de leurs droits humains (BID, 2005).

La portée et les enjeux en termes de développement humain des flux migratoires irréguliers au départ d’Haïti nécessitent d’une approche régionale dans leur étude et leur gestion, comme en témoignent les initiatives conjointes des gouvernements Haïtien et Bahamien pour établir des quotas de travailleurs dans le but de réduire la migration irrégulière, ou encore la collaboration opérée par l’OIM entre les Etats-Unis d’Amérique et Cuba dans le but d’assurer une gestion humaine des émigrants irréguliers au départ d’Haïti qui se retrouvent accidentellement sur le sol cubain (CEPAL, 2006).

1.5 Transferts de fonds3

Selon une étude de la Banque mondiale basée sur les statistiques du Fonds Monétaire International sur les balances de paiement en 2008, le montant des transferts de fonds vers Haïti en 2008 s’élevait à EUR 1 milliard4, soit 20.3% du PIB ; alors que les transferts de fonds au départ d’Haïti s’élevaient à EUR 84 millions5.

Pour l’année précédente, la Banque Mondiale (2010) estime les transferts de fonds vers Haïti à EUR 816 millions6, alors que les transferts de fonds vers l’extérieur s’élèvent à EUR 65.3 millions7. Cette même année, Haïti a reçu EUR

3 Montants en euros calculés sur la base du taux de change de la Banque Centrale Européenne pour le 31 décembre de l’année correspondante4 USD 1.4 milliards5 USD 117 millions6 USD 1.2 milliards7 USD 96 millions

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477 millions8 d’aide officielle au développement. Les transferts de fonds entrant dans le pays constituent donc 174,3% de l’aide officielle au développement, ou encore 20% du PIB. Il convient de rappeler que les chiffres réels sont sans doute plus élevés étant donné la difficulté d’évaluer le montant des transferts de fonds par voies informelles.

Il faut noter qu’Haïti fut un des pays de la région les plus touchés par la crise économique en termes du volume des transferts de fonds. Les estimations de la Banque Mondiale pour 2009 établissent le montant total des transferts de fonds vers le pays à EUR 929 millions9. En effet, comme on l’a vu, Haïti est un pays caractérisé par une forte émigration de main d’œuvre qualifiée, ce qui suppose une importante dépendance de plusieurs ménages dans le pays par rapport aux transferts de fonds. De ce fait, la diminution de l’argent envoyé par les travailleurs haïtiens a des répercussions plus importantes dans des pays comme Haïti, fortement dépendants de cet argent (Orozco, 2009).

Des études ont souligné l’importance d’une bonne gestion des transferts de fonds pour la réduction des risques dans les pays exposés à des risques environnementaux. En effet, l’utilisation de ces flux financiers pour améliorer les constructions des ménages vivant dans des logements plus fragiles peut constituer un moyen de réduction des risques liés aux cyclones ou tempêtes (Ratha, 2009 ; Mohapatra et al., 2009). En outre, dans le cas haïtien, l’économiste Dilip Ratha (2010) souligne que suite aux événements de janvier 2010 les estimations prévoient un flux supplémentaire de EUR 261 millions10 pour l’année 2010 en termes de transferts de fonds, si le « Temporary Protected Status » mis en place par le gouvernement des Etats-Unis d’Amérique résulte en une augmentation moyenne de 20% du montant envoyé par chaque migrant haïtien sur le sol américain.

Par ailleurs, il faut noter qu’étant donné les difficultés que l’on rencontre à quantifier l’émigration haïtienne vers la République Dominicaine, et la prédominance de canaux informels pour l’envoi de transferts de fonds vers le pays d’origine (Weiss Fagen et Bump, 2005), pour saisir la véritable portée et l’impact en termes de développement humain des transferts en provenance du pays voisin des études qui offriraient plus de pistes d’analyse à cet égard peuvent apporter des données importantes pour l’évaluation de l’impact et du potentiel de la diaspora haïtienne résidant en République Dominicaine.

8 USD 701 millions9 USD 1.3 milliards 10 USD 360 millions

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Enfin, il est aussi important de relativiser l’impact positif des flux financiers initiés par la diaspora haïtienne, notamment en termes d’impact social. En effet, une étude récente suggère que les ménages fortement dépendants des transferts de fonds peuvent expérimenter un accroissement de la situation de précarité de la femme liée à une diminution de son salaire lorsque celle-ci est active et a un membre de sa famille qui envoie de l’argent (Jadotte, 2009). Il est donc important de conduire des études qui permettraient de saisir les transferts de connaissances et de biens non-financiers pour une meilleure gestion et une meilleure intégration de la diaspora haïtienne dans le développement humain du pays.

1.6 Migration forcéeSuite au tremblement de terre de janvier 2010, les migrations internes ont été totalement bouleversées. En effet plus des 230.000 victimes et 300.000 blessés, le tremblement de terre, dont l’épicentre se situait à environ 25 km de Port-au-Prince, causa la destruction des principales infrastructures de la capitale et fut à l’origine d’environ 1,5 millions de déplaces internes, dont 720.000 officiellement enregistrés par l’OIM jusqu’en juillet 2010 (OIM, 2010). La gestion des déplacés internes pose donc aujourd’hui des problèmes à différents niveaux.

Des rapports de différentes agences et institutions nationales et internationales indiquent que le nombre de déplacés internes a atteint 2,3 millions de personnes au moment pic des déplacements, et signalent que jusqu’en septembre 2010 il y avait encore 1,3 millions d’Haïtiens n’ayant toujours pas regagné leur lieu de résidence, installés dans 1.300 camps de déplacés (IASC 2010 ; OCHA Haïti 2010b ; Lamp for Haiti Foundation et al., 2010 ; USAID 2010a). De façon générale, il s’agit d’un phénomène migratoire qui, au lendemain du séisme, a pris la forme d’un exode urbain.

Bien que les acteurs de l’aide humanitaire ont subvenu aux besoins immédiats des populations concernées par les déplacements internes, notamment à travers la réaction du « Camp Coordination and Camp Management Cluster » (CCCM) coordonné par l’OIM en Haïti11 sur la base du mandat établit par le Comité permanent inter-organisations (IASC), la durée de la situation des déplacés soulève aujourd’hui des enjeux relatifs non seulement à la survie

11 Les organisations partenaires du CCCM sont: CARE International, Danish Refugee Council (DRC), International Rescue Committe (IRC), Lutheran World Federation (LWF), Norwegian Refugee Council (NRC), le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies (OCHA), Shelter Centre, et le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE)

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mais aussi au développement humain qui doivent être intégrés dans la gestion de ces flux de population. En effet, si du soutien humanitaire essentiel a touché 1,2 millions de personnes et la distribution de matériels de refuge a atteint 1,3 millions de personnes (IASC, 2010a), la gestion des camps de déplacés pourrait être améliorée par la prise en compte de facteurs de développement humain tels que le droit à un niveau de vie décent (protection, accès à l’eau, la nourriture, la santé, le travail et l’éducation) ou encore la non-discrimination liée au genre ou au statut de déplacé interne (Lamp for Haiti Foundation et al., 2010). Ce rapport basé sur une enquête conduite en juillet 2010 auprès de 52 familles vivant dans des camps montre qu’il existe des camps de déplacés en Haïti dans lesquels les familles sont exposées à des conditions de vie qui ne sont pas en accord avec les Droits de l’Homme et le cadre légal lié à la situation de déplacé interne. Par ailleurs, un rapport de l’IASC met en exergue l’importance d’intégrer la dimension du genre dans la gestion des déplacés internes dès le 21 janvier 2010 (IASC 2010b). En effet, cette situation particulière peut accentuer les défis liés à la question du genre pour les politiques migratoires, notamment par rapport à la vulnérabilité des femmes et des jeunes filles, comme le montre l’enquête auprès des familles vivant dans les camps de déplacés (Lamp for Haiti Foundation et al., 2010). Enfin, des programmes visant le retour des populations déplacés doivent être envisagés pour alléger la pression supplémentaire en termes d’accès aux services et aux ressources que les déplacés internes représentent pour les régions d’accueil dans lesquelles ils sont installés (IASC, 2010a).

Les événements de janvier 2010 montrent comment les catastrophes naturelles peuvent mettre à l’épreuve les populations ainsi que les acteurs liés à la gestion des mouvements de population. La gestion des déplacés internes générés par le tremblement de terre reste la question centrale du lien entre migration et environnement par rapport à la durée de ces déplacements et les défis qu’ils posent en termes de développement humain, de respects des Droits de l’Homme et d’accès aux ressources, autant pour les déplacés que pour les régions dans lesquelles ils sont accueillis.

1.7 Migration liée à l’environnementEn effet, Haïti est un pays qui se trouve dans une zone exposée à la saison des ouragans et des tempêtes, ce qui aujourd’hui rajoute des difficultés pour la protection et la gestion des déplacés internes (OCHA Haïti, 2010a). Sur le long terme, la productivité agricole est fortement affectée par la vulnérabilité des terres aux cyclones et aux pluies, ce qui constitue un facteur d’émigration

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interne, et souvent de surcharge démographique des régions d’accueil. Ainsi, de façon générale, la situation géographique du pays oblige les acteurs ainsi que les experts de la gestion des flux migratoires à intégrer l’environnement en tant que facteur à prendre en compte dans l’élaboration des stratégies de développement et de gestion de la migration.

2. L’impact de la migration sur le développement humainAu cours du travail préparatoire pour ce document, un état des lieux a été dressé concernant les études existantes sur la migration en Haïti. Trois critères ont été utilisés pour inclure les études dans la bibliographie : l’exploration du lien entre migration et développement, l’analyse des phénomènes migratoires Sud-Sud, et une approche de la migration tournée vers les politiques publiques. L’analyse de la relation entre migration et développement reste centrée sur l’importance des transferts de fonds, mais une approche plus locale de l’utilisation de ces fonds est constatée (Banque Interaméricaine de Développement, 2009). Les auteurs s’intéressent aussi aux effets négatifs potentiels des transferts de fonds tels que l’accroissement des inégalités sociales au sein des communautés (Paul, 2008 ; Jadotte, 2009). Il est très important pour le développement du pays et de la région de s’intéresser aux flux migratoires intra-Caraïbe, d’autant qu’Haïti constitue un des principaux pays d’origine de migrants intra-régionaux (Ferguson, 2003). Le manque de données sur les migrations intra-régionales au départ d’Haïti ainsi qu’une meilleure gestion des relations avec la diaspora sont des questions cruciales pour explorer le lien entre migration et développement en Haïti, d’autant qu’une meilleure gestion des fonds et autres contributions envoyés par la diaspora est déterminante pour la reconstruction du pays. 3. Recommandations: Priorités possibles en termes de recherche et renforcement des capacités A la lumière des tendances et données migratoires présentées ci-dessus, les recommandations suivantes en termes de recherche et de renforcement des capacités peuvent être formulées pour être soumises à discussion par les partenaires nationaux de l’Observatoire ACP sur les migrations :

• Concernant la gestion des déplacés internes, des études de grande ampleur seraient souhaitables dans le but de déterminer les besoins des populations déplacées en termes de développement humain, non seulement par rapport à l’accès à la nourriture, l’eau potable et la santé, mais aussi concernant l’éducation pour les enfants, le travail et les discriminations liées au genre.

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• Au niveau des flux migratoires régionaux, il est très important d’évaluer le potentiel et l’impact des diasporas haïtiennes résidant dans d’autres pays des Caraïbes, dans la mesure où leur intégration dans les agendas de reconstruction et de développement humain constitue un facteur de grande importance pour le pays. Par conséquent, des études concernant le profil sociodémographique ainsi que le nombre d’émigrants haïtiens résidant dans d’autres pays des Caraïbes peuvent apporter des données essentielles pour inclure les contributions de la diaspora haïtienne dans les agendas de développement du pays.

• Historiquement, les migrants haïtiens ont été fortement stigmatisés dans la région, notamment dans leur pays voisin, ce qui les expose à des conditions de vie très difficile en termes de développement humain, et réduit leur impact potentiel sur le développement du pays d’origine et d’accueil. Ainsi, des études portant sur l’impact positif des travailleurs haïtiens dans les pays d’accueil pourraient conduire à un changement des mentalités au niveau régional, permettant donc à la diaspora haïtienne de bénéficier de meilleurs conditions de vie et d’avoir un impact positif plus important sur le développement des pays d’accueil et d’origine.

• Des études sur les retours de migrants au pays d’origine ainsi que leur potentiel en termes de développement pourraient apporter des pistes d’analyse importantes pour le soutien de politiques publiques dans ce sens.

En termes de renforcement des capacités, il est nécessaire de soutenir des activités visant l’amélioration des capacités de collecte d’information et d’interprétation des données, tant au niveau des institutions de gouvernementales que des acteurs du milieu académique. Ceci permettrait d’avoir une meilleure vue d’ensemble ainsi que d’appréhender la portée et l’importance des flux migratoires haïtiens tant au niveau interne que régional et extrarégional, dans le but d’exploiter le lien entre migration et développement dans le cadre de la reconstruction du pays, comme il a été établit dans le Plan d’Action National pour le Développement et la Reconstruction d’Haïti. Le renforcement des capacités des personnes migrantes peut aussi être un point à explorer, dans la mesure où cela aurait un impact direct sur le potentiel des migrants en termes de développement humain, et des pays d’accueil et d’origine. Enfin, plus de visibilité et de diffusion de la recherche locale pourrait apporter des informations précieuses pour la formulation de politiques publiques tant que niveau régional que national.

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