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La foire Saint Laurent

- Histoires de quartier -

Le terrain de la foire Saint Laurent en 1552, d’après le plan de Le terrain de la foire Saint Laurent en 1552, d’après le plan de TruchetTruchet Hoyaux.Hoyaux.

Les Les origines : une foire qui deviendra permanenteorigines : une foire qui deviendra permanenteC’est au cours du XIIe siècle, que les origines remonteraient. Le roi de France, Louis le gros, accorda en 1110 aux moines de Saint Lazare le droit d’organiser sur leurs terres une foire. Elle se tenait à proximité de leur couvent et ouvrait le 3 novembre pour une durée de 8 jours.

En 1137, Louis le jeune la prolongea d’une semaine de plus. Puis, Il donna l’autorisation aux religieux de tenir la foire le temps qu’ils souhaiteraient. Il voulut affranchir d’impôt cette manifestation, tout en se ravisant.

En 1181, Philippe Auguste achète à Saint Lazare les droits de la foire, qu’il fait transférer aux Halles. En contrepartie, il reconnut pour le couvent une rente perpétuelle de 300 livres. Les gouvernants l’acquittèrent jusqu’au XVIIIe siècle.

La foire La foire Saint Saint Laurent se tenait pendant l’étéLaurent se tenait pendant l’été

Au début, la foire se tenait uniquement le jour de la fête du saint, le 10 août, de l’aube au coucher du soleil.

A plusieurs reprises, les gardes cherchèrent à rentrer plus tôt le soir. Il fallut les lettres de 1344 et 1345 pour que la durée soit respectée.

La foire se prolongea ensuite sur 8 jours.

C’est en 1616 que la durée de 15 jours fut retenue.

Une foire pour les modestesUne foire pour les modestes

A Saint Laurent, la foire était populaire. Elle accueillait vaniers, vendeurs d’ustensiles de cuisines, verriers, pains d’épiciers, tonneliers...

Les étalages étaient simples, avec des petites tentes. Après la construction des halles de 1663, elles restèrent simples.

Autour, on avait des cabarets. Les parisiens venaient y boire, ainsi que pour les nombreux spectacles.

Le terrain de la foire Saint Laurent en 1609, d’après le plan de Le terrain de la foire Saint Laurent en 1609, d’après le plan de VassalieuVassalieu

Saint Laurent

Saint Lazare

Porte Saint Martin

Porte Saint Denis

L’emplacement sur un terrain vague avant de se figerL’emplacement sur un terrain vague avant de se figerAu Moyen Age, le foire se tenait dans les terrains vagues bordant la route de Saint Denis, entre le village de la Chapelle et le couvent Saint Lazare.Le centre de la foire se tenait sur le champ Saint Laurent. Toutefois, avec le temps, elle grandit tellement qu’il fallut contraindre le voyer de Saint Lazare de tracer les alignements pour faire respecter les rues.

La foire fut fixée en 1663 à son emplacement définitif, dans un enclos fermé.

Au XVIIe siècle, la foire était installé dans un ensemble compris entre les rues du Faubourg Saint Denis et du Faubourg Saint Martin, les faubourgs au sud et l’église Saint Laurent au nord.L’emplacement est aujourd’hui percé par les boulevards de Strasbourg et Magenta.

Les halles de la Les halles de la foire à partir de 1663foire à partir de 1663Dans la seconde moitié du XVIIe siècle, les moines de Saint Lazare achetèrent le terrain de Roland de Neubourg qui faisait près de 7 hectares. Ils rajoutèrent l’ilot de maisons qui l’entourait.

Au début de 1663, les religieux lancèrent les travaux pour la construction de 8 halles principales.

En bois de chêne, elles mesuraient près de 100 mètres carrés, avec un auvent d’un mètre de haut. Chacune pouvait contenir 26 boutiques, séparées avec des cloisons. Les entrepreneurs retenus s’engagèrent à réaliser 4 d’entre elles pour le mois de juillet.

Le plan de la foire sur le plan de Turgot en 1739Le plan de la foire sur le plan de Turgot en 1739

L’enclos de la L’enclos de la foire avec ses 10 rues : foire avec ses 10 rues : La foire était installée dans un ensemble de maisons et de jardin. On y pénétrait par quatre passages principaux : •un sur le faubourg Saint Denis, en face du couvent Saint Lazare, •un sur le faubourg Saint Martin, en face du couvent des Recollets et •deux sur la rue Saint Laurent.

Plus tard, une porte fut rajoutée sur le faubourg Saint Denis et une autre sur le faubourg Saint Martin.

L’intérieur était organisé par 10 rues transversales pavées : rues neuve Saint Lazare, Saint Louis, Saint Laurent, Saint François, des trois pavillons, Saint Lazare, Royale, Dauphine, Princesse et de la Lingerie. 260 loges de commerce y étaient établies.

Deux dépendances s’ajoutaient : le préau des carrosses où on garait les voitures et fiacres et le préau des spectacles

Le plan de la foire sur le plan de Turgot en 1745Le plan de la foire sur le plan de Turgot en 1745

L’ouverture de la foireL’ouverture de la foireAu XVIIIe siècle, la foire était ouverte par le lieutenant de police de Paris, en présence du procureur du roi.

Une messe est donnée alors et il visitait ensuite l’enclos et ordonne l’ouverture des boutiques.

Il rejoignait enfin le réfectoire pour assister au repas d’ouverture.

Ce jour, on donnait également un présent de 10 livres pour les deux sergents de la garde, ainsi que 5 livres pour les soldats.

- Parade à la foire Saint Laurent -

L’organisation intérieureL’organisation intérieure

Le prieur de Saint Lazare accordait aux marchands des bons pour occuper une place. Ce bon pouvait être pour une période donnée ou pour leur vie. Toutefois, ces bons n’étaient pas cessibles sans autorisation des religieux.

Jusqu’en 1610, la taxe de loyer était de 5 sols par toise.

Ensuite, une fois la foire installée dans son emplacement fixe, l’organisation fut plus précise.

Une franchise des marchandises pour garantir la venue Une franchise des marchandises pour garantir la venue des forainsdes forainsContrairement à de nombreuses foires du XVe siècle, la foire de Saint Laurent était franche. Aussi, les forains pouvaient y introduire leur marchandise en franchise, sans s’acquitter d’impôts. Dans les autres endroits, ils devaient s’acquitter de 12 deniers par livre.

Le lieutenant civil était juge conservateur de toutes les foires de Paris. Aussi, il veillait à la conservation des privilèges accordés aux marchands et jugeait les différents.Il était interdit pendant la durée de la foire de saisir des marchandises ou des denrées qu’y trouvaient. Le transport était aussi protéger. Aussi, la protection démarrait 15 jours avant le début pour s’achever 15 jours après la fin. Aussi, seuls les religieux de Saint Lazare pouvaient opérer des saisies pour les loyers.

La justice La justice médiévale de l’ancienne foiremédiévale de l’ancienne foire

Le prieur de Saint Lazare détenait sur le terrain de la foire la moyenne et la basse justice. Il dut toutefois au XIVe siècle faire face aux revendications de l’abbé de Saint Denis. Mais un arrêt de 1369 lui fut favorable.

Avec le temps, le Châtelet étendu son emprise sur la foire. Aussi, le prévôt de Paris et ses lieutenants se rendaient sur les lieux le temps de la foire.

Les marchandises apportées sur la foire étaient visitées par les jurés des corporations parisiennes. Cela ne se fit sans poser de problème. En effet, malgré leurs engagements en 1405, les jurés drapiers tentèrent de ne pas reverser une partie des contraventions aux religieux de Saint Lazare.

L’administration de la foireL’administration de la foireChaque année, le prieur de Saint Lazare désignait deux syndics parmi les marchands. Avec les anciens syndics, ils composaient une assemblée pour délibérer des affaires de la foire.

C’étaient les syndics qui recueillaient le loyer.

La messe était financée par une taxe prise sur les nouveaux marchands.

Avant la clôture de la foire, une élection déterminait un troisième syndic pour administrer les affaires de la corporation le reste de l’année.

Les spectacles de foires : Les spectacles de foires : Les parisiens venaient aux foires pour leurs spectacles :

Les curiosités Les marionnettes

Les danseurs de corde L’Opéra Comique

Ainsi que dans les dernières années, les ombres chinoises, les plaisirs de la Redoute

Le déclin d’une foireLe déclin d’une foireAvec la suppression de l’Opéra Comique en 1762, le ralentissement de la foire commence. Les marchands la désertent comme le public.

Son déclin profita à deux autres foires : •La foire Saint Clair, au milieu du mois de juillet dans la rue Saint Victor•La foire Saint Ovide, installée d’abord sur la place Vendôme, puis transférée place Louis XV entre août et septembre.

En outre, le lieu est touché par des modifications de la voirie à la fin du règne de Louis XV, avec le percement de rues nouvelles.

Chaque quartier commença à faire ses espaces de fêtes : fêtes d’été du Vaux Hall, joutes, danse du Colysée, le spectacle des boulevards, le cirque royal, le jardin de Tivoli, les petits comédiens du Bois de Boulogne... Les grands boulevards prenaient leur essor.

Fin d’une foireFin d’une foireLa foire Saint Laurent continuait mais touchait de moins en moins de monde. Les religieux de Saint Lazare vendirent le terrain en 1777. Ils gardèrent le terrain des préaux pour se constituer deux jardins.

Une rue fut percée sur l’emplacement, pour rejoindre les rues du faubourg Saint Denis et Saint Martin.

En 1778, le feu se déclara à la foire Saint Ovide. La foire Saint Laurent fut un temps réanimée. Le nouveau propriétaire construisit des bâtiments pour l’occasion. Elle survécu jusqu’à la Révolution.

Le terrain resta vague jusqu’en 1826. Le propriétaire fit ouvrir les rues Chabrol et du marché Saint Laurent. Un marché fut créé en 1835 pour les besoins de la population locale. La halle fut inaugurée en 1836. Mais le percement du boulevard de Strasbourg en 1853 la détruit.

- La foire Saint Laurent en 1709 -

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Sources bibliographiques : Heulhard, Arthur. La foire Saint Laurent, son histoire, ses spectacles. 1878

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