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La Grande Aventure La Grande Aventure Texte et illustrations - Dominique Bouchard alias PtitDomi

La Grande Aventure

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Un conte contemporain, l'histoire d'un groupe d'amis...

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Page 1: La Grande Aventure

La Grande AventureLa Grande Aventure

Texte et illustrations - Dominique Bouchard alias PtitDomi

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La Grande Aventure  

Il était une fois dans la Grande Ville, un groupe d'amis qui se retrouvaient avec plaisir et ensemble ils

faisaient... de l'Art... l'un faisait du pastel, l'autre du dessin, une autre du modelage, un autre encore de la mosaïque et suivant leur inspiration, ils s'épanouissaient et se complétaient dans leurs différentes pratiques.

Il y avait Harmaile, Hodde, Cillvy, Anabeylle, Allein, Raijiss, Nycaule et Baihatrisse. Ils aimaient bien se retrouver.

Un jour, le Directeur du Grand Musée de la

Grande Ville décida d'organiser une exposition d'oœuvres réalisées par des artistes amateurs. Tiens, et pourquoi pas eux ? Après tout, ça serait super si les gens pouvaient voir ce qu'ils savaient et aimaient faire et puis, leurs créations

seraient peut-être exposées dans le Grand Musée

de la Grande Ville !

Alors, comment faire pour être exposé au Grand Musée ? Baihatrisse allait se renseigner et demander ce qu'il fallait faire.

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Pour expliquer à nos amis ce qu'il fallait faire pour y arriver, Baihatrisse et Nycaule allèrent rencontrer les

personnes auxquelles le Directeur du Grand Musée de la Grande Ville avait demandé d'organiser

tout cela. Il y avait Le Peintre et La Demoiselle qui travaillait au Grand Musée. Baihatrisse et Nycaule allaient en savoir plus !

Je vous présente Le Peintre.

Mais... nos amies furent très étonnées... Il était lui-même dans un tableau ! Dans un de ses propre tableaux ! Comment cela avait-il pu arriver ?

Le Peintre leur a alors expliqué qu'il passait beaucoup, beaucoup de temps à peindre... vraiment longtemps et en se concentrant profondément sur son travail.

Mais un matin, en se réveillant, il se sentit bizarre, vraiment très bizarre ; un peu raide et une odeur bizarre l'enveloppait, une odeur de peinture. Il regarda dans sa glace et... oh ! Dans la glace de sa salle de bain, il voyait un des tableaux qu'il venait de terminer !

C'était son tableau mais… il avait deux yeux qui le regardaient, une bouche ouverte… ! Mais ce qu'il voyait là… ça lui disait quelque chose et, alors qu'il levait la main pour se gratter la tête en réfléchissant, le tableau bougeât en même temps !

Mais alors… ce tableau ? Mais c'était lui ! ! ! Il était incrusté dans un de ses tableaux.

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Le premier choc passé, il fallut bien s'y habituer et, après tout, pour un créateur comme lui, qu'espérer de mieux que d'être devenu lui-même une de ses oeuvres !

Petit-à-petit, il s'était habitué et, malgré cela, il vivait presque comme tout le

monde. Il y avait même trouvé certains avantages. Par exemple, quand il n'avait pas trop envie de parler, pour que personne ne le voit et se fondre dans le paysage, il suffisait qu'il s'appuie contre un mur et voilà, tout le monde pensait que c'était un tableau, et… on ne parle pas à un tableau ! Mais il fallait faire attention à ce qui était des détails pour d'autres : ne pas rester trop longtemps au soleil sous peine de voir la peinture se ramollir, couler ou perdre sa couleur, ne jamais renverser du café ou autre boisson sur soi, ça aurait été irrémédiable... un trou de peinture !

A part ces quelques petits soucis, tout se passait bien.

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La Demoiselle qui travaillait au Grand Musée, quant à elle, était comme Baihatrisse et Nycaule, une vraie personne. Une jeune

femme, vive et souriante, qui avait pour tâche au Grand Musée de

la Grande Ville d'organiser des expositions, des animations, différents évènements comme, par exemple, cette exposition à laquelle nos amis souhaitaient participer.

Le Peintre et La Demoiselle qui travaillaient au Grand

Musée de la Grande Ville allaient révéler à Baihatrisse et Nycaule la marche à suivre pour participer à leur projet.

Baihatrisse et Nycaule étaient désormais bien renseignées. Voilà : il fallait faire une œuvre collective - tous nos amis allaient travailler ensemble, réfléchir, penser,... mais en respectant le thème imposé -

c'était la seule obligation - le Temps ! Vaste sujet ! ! !

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Dans un premier temps, ils décidèrent de se réunir pour exprimer ce que ce thème évoquait pour eux : c'était

un Brainstorming comme on dit. Quel mot bizarre... ça veut dire exactement : "orage de cerveau"... impressionnant !

Mais, rassurez-vous pas douloureux.

Le Temps : il s'écoule le long d'une journée, d'une semaine, d'un mois, d'un an... C'est aussi les saisons, les époques, les ères : la nature qui vit, les hommes qui grandissent et évoluent, la terre qui a pris forme et qui

bouge encore toujours, les planètes... vaste programme !

Tellement de questions, de possibilités, de façons de faire... et il leur fallait explorer tout ça.

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Revoilà nos amis artistes ! Si nous allions voir où ils se retrouvent pour donner vie à leur imagination :

l'Atelier...

Voici leur domaine ! Il y a plein de détails à observer, plein d'objets, d'outils : pinceaux, grosses pinces, spatules de bois, petits râpes…

Ici, des modelages : des vases, des personnages en terre, des visages, des animaux imaginaires et d'autres plus réalistes ! Et même, des maisons miniatures… un vrai petit village !

Et puis des formes bizarres, abstraites, tortueuses ou harmonieuses... formes issues de l'imagination et du façonnage de mains débutantes ou plus expertes.

Un superbe collage très coloré…

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Là, des mosaïques aux motifs naïfs composés de petits morceaux aux coloris

vifs d'émaux brillants.

Et puis, il y a une porte sur laquelle est indiquée Labo Photo : quand on y entre, on se retrouve dans une petite pièce carrée, sans fenêtre, équipée d'une paillasse aux carreaux blancs et d'un grand évier ; le tout surmonté d'une grosse ampoule diffusant la lumière rouge typique et nécessaire au développement

des clichés de l'Atelier Photo. Un autre petite pièce nous révèle le Bureau

de Baihatrisse : un "vrai" bureau avec des tables de travail, une armoire : c'est le domaine de notre animatrice.

C'est là que sont rangés et ordonnés tous les documents nécessaires à

l'organisation et à la bonne marche de l'Atelier et c'est là que Baihatrisse passe du

temps à commander tout ce qui est nécessaire à nos amis et à leurs travaux. Elle se charge de la partie souvent rébarbative du travail administratif, prépare les activités, dessine les silhouettes des futures mosaïques… Elle s'applique à mettre tout en œuvre pour que le travail de ses "élèves" devienne de belles réalisations.

Merci Baihatrisse !

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Bien installés dans leur atelier, tous assis autour de la longue table jaune et rouge, l'après-midi commence en douceur, autour d'une tasse de café ou d'un thé chaud et la réflexion suit son cours :

le Temps ! le Temps ?

Quelle représentation trouver de ce qui n'est pas tangible, palpable, concret, qui est une abstraction ? On le mesure certes - horloge, pendule, montre, chronomètre -, on l'évalue -

secondes, minutes, heures, semaines, mois, années... - mais il reste invisible, insaisissable, in-montrable ! (oui, oui, c'est moi qui ai inventé ce mot).

Il passe et pourtant sans le voir, on constate ses effets ! On court après quelquefois mais on n'arrive jamais à le

rattraper !

Il fallait capturer un concept immatériel pour en faire une réalité matérielle !

Quel défi ! ! !

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"Rassemblons nos idées !" Le temps... l'espace... l'univers... les marques du temps... pas de début et pas de fin... la continuité : voilà pour notre petit groupe des idées fortes qui vont faire peut-être surgir des images, une inspiration, une représentation du thème imposé et... pourquoi pas un mouvement sans fin ni début comme...

l'Infini

"L'Infini, dit Anabeylle, et le symbole de l'Infini, c'est comme un huit couché, une boucle continue qui s'entrecroise… ah ! ça me rappelle mes cours de maths ! "

Oui, c'est un flux d'énergie sans fin, éternel, se nourrissant de lui-même, toujours en mouvement....

Pas mal cette idée !

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D'accord l'Infini, c'est bien beau ! mais comment en faire une représentation qui ressemble à quelque chose ?

Le Temps et ses torsions, ses vides, le Temps qui s'étire... tiens ! ça fait penser à des cordes, des fils qui se tordraient, souverainement, se noueraient : ça pourraient être une sculpture de fils, un tricot ou une sorte de tapisserie en relief.

Bon assez divagué... essayons de rester réaliste - même si on aime bien ça, divaguer. Quelle ou quelles technique(s) pourrions-nous utiliser pour pouvoir

représenter le temps comme nous en avons envie (ce serait le Huit de l'Infini) ? Une technique que nous avons déjà pratiquée pour mieux maîtriser la chose...

Nous aimerions « modeler » cette forme et là, et ce qui s'impose c'est de façonner de la terre… de l'argile !

L'argile, la terre... la terre s'effrite, les montagnes s'érodent, le temps

laisse ses marques, stries, strates, empreintes ! Tout est là !

Nos amis sont assez contents : ils ont réussi à préciser leur projet, à se mettre d'accord. Ils sont de plus en plus enthousiastes.

Oui... enfin ça, cette drôle de bestiole, c'est peut-être pas un bon exemple... c'est un peu curieux comme "objet" !

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Mais une surprise de taille attendait nos amis.

Ils prenaient leur petit café, grignotant un gâteau sec et papotant, se demandant par quoi ils allaient commencer quand... ils virent dans

l'encadrement de la porte de l'atelier... le Peintre qui venait leur rendre une visite impromptue !

Une fois le premier instant d'étonnement passé, ils se réjouirent de cette entrée inattendue.

Comment ! le Peintre en personne s'était déplacé pour les rencontrer - jusqu'à présent il n'y a que Nycaule et Baihatrisse qui le connaissaient.

Ils étaient un peu impressionnés ! Tout de même, un artiste connu mondialement !

C'est comme s'ils basculaient d'un coup dans un autre monde !

Et lui… le Peintre, il n'était plus comme l'avaient décrit Nycaule

et Baihatrisse. Il n'était plus dans un de ses tableaux, mais dans un de ses totems. Il leur expliqua qu'il avait dû faire pas mal d'efforts mais que, finalement c'était beaucoup plus pratique pour se déplacer.

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Bon ! Un peu de calme, d'autant plus que si le Peintre était venu c'était pour voir ce qu'ils préparaient. C'était du sérieux !

Mais, tout de même, ils ont passé un très bon moment car

le Peintre était très sympathique, très ouvert à leurs idées et il les a chaleureusement encouragés.

Et puis… ils ont bien rigolé tous ensemble !

Bref, maintenant il fallait mettre la main à la pâte… enfin, dans la terre plutôt !

Comment faire du symbole de l'Infini, un huit couché, une sculpture, un objet particulier, sur lequel pourraient se lire les torsions du temps, le travail du temps sur la matière, l'espace-temps…

"Tout ça en sculpture ! " s'exclama Raijiss

"Il faudrait commencer, dit Baihatrisse, par faire des croquis, essayer chacun d'imaginer une forme précise et tous ses détails. Mais, il faut bien garder aussi en tête que ce qu'on va imaginer on devra pouvoir le réaliser ! Et de plus, pour compliquer les choses, il faut prévoir que chacun pourra faire une partie du travail !"

Ah là là, quel casse-tête, il faut se lancer… et chacun a saisi crayon et papier pour commencer à dessiner.

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Et ils se sont mis au travail. Les gros blocs d'argile ont été extirpés de leur local.

Baihatrisse leur a bien rappeler : "Attention, veiller à ce que tous les blocs de terre soient de la même couleur !".

En effet, il y avait de la terre rouge, ou plutôt ocre, de la blanche et même de la noire.

Ils avaient une préférence pour la terre rouge qui donne une impression brute et naturelle.

Baihatrisse avait tracé au crayon sur une très grande feuille de papier blanc la silhouette grandeur nature de leur future sculpture.

Alors, tout naturellement, sans qu'ils aient à se concerter, chacun a désigné la partie qu'il souhaitait modeler et tout sembla aller de soi.

Pendant ce temps, Anabeylle, elle, avait modelé une maquette en

réduction de l'objet tel qu'ils l'avaient imaginé quand ce serait terminé.

C'était déjà drôlement bien !

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Alors, l'atelier a commencé à résonner de grands bruits sourds ! C'était les paquets

d'argile que nos amis projetaient violemment sur le sol ou sur les grandes tables. Il faut savoir que l'argile avant d'être modelé doit être très bien tassé afin d'en

éliminer la moindre petite bulle d'air sinon, à la cuisson, elles risquent d'éclater et de casser la pièce. Ça serait vraiment trop dommage ! C'est Baihatrisse qui leur a expliqué cela… elle s'y connaît très bien.

A cet épisode quelque peu mouvementé et bruyant a succédé le plus grand calme. En effet, une fois la terre bien battue, le modelage a pu commencé.

Raijiss se concentrait sur la partie formant comme une spirale, c'était la

"spirale du temps" !…

Cillvy, quant à elle, a dit : "Moi, je vais faire le grand cône. Ça pourrait être le symbole du passage d'un temps à l'autre".

Pendant ce temps Annabelle se lançait avec enthousiasme à la fabrication de l'une des courbes, la plus petite,

à l'aspect tout plissé, sensée représenter les torsions du temps.

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Les choses se précisaient bien maintenant et les pièces, à peine

ébauchées, laissaient entrevoir à nos amis le passage réussi d'un dessin à une sculpture qui les impressionnait déjà. Et sous les mains de chacun de nos artistes en herbe, la terre s'aplatissait, gonflait, s'allongeait, se laissait maitriser afin de prendre la forme recherchée.

Il y avait quelque chose de magique à observer le passage du bloc de terre de forme anguleuse et compacte à, ici, une belle spirale, là un superbe cône lisse et régulier, là encore une forme en croissant doucement tordue sur elle-même.

Il y avait également un cylindre légèrement courbé auquel Hodde avait entrepris de donner un aspect particulier : il

était marbré !

C'était magnifique !

Hodde avait utilisé une technique complexe et assez périlleuse : la surface de la pièce était maintenant parcourue de veines ou la terre rouge et la terre blanche s'entremêlaient au hasard du façonnage.

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Au fil des semaines, d'atelier en atelier, les pièces prenaient forme entre les

mains, maintenant un peu plus assurées, de chacun des amis. L'une avait creusé lentement et patiemment des volutes irrégulières et malgré

tout, harmonieuses. Un autre avait formé une belle spirale qui, en séchant, avait pris l'aspect d'un joli bois ! Une autre encore avait modelé un énorme demi-cercle, une grande fracture coupant la forme en deux, faisant apparaitre des cassures nettes et profondes…

Et maintenant ? L'objet final prendra sa forme définitive seulement quand les

pièces seront raccordées les unes aux autres. Mais comment surmonter cette ultime difficulté ? Comment faire pour permettre à chaque morceau

de s'articuler avec le suivant afin d'obtenir ce Huit de terre rouge ?

Pendant tout le temps du façonnage, nos amis avaient gardé à l'esprit deux choses primordiales pour arriver à l'aboutissement idéal. D'abord, donner à chaque pièce la forme adéquate afin, qu'une fois assemblée, la sculpture ait bien les courbes imaginées. Et aussi, détail d'importance : trouver l'astuce qui fera de six morceaux distincts une seule forme !

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La première difficulté avait pu être levée grâce au dessin grandeur nature que Baihatrisse avait tracé. Au fur et à mesure de leur travail, chacun à un moment ou un autre, venait superposer sa pièce sur le grand

dessin et évaluait la justesse de la forme et, le cas échéant, la rectifiait.

Quant à l'assemblage, une idée qui semblait intéressante s'était imposée : il fallait façonner des pièces, sortes de chevilles qui, en s'emboitant d'une part et d'autre entre deux grands morceaux, les raccorderaient et consolideraient le tout.

"D'accord ! On va essayer ! " ont dit en cœur Hodde,

Raijiss et Anabeylle. Ils avaient l'air sûrs d'eux. La

pratique aidant, ils maîtrisaient mieux le travail.

Ils ont fabriqué ces pièces, pas très grandes mais

précises. Ils les ont façonnées, ont ajusté la forme et la taille de chacune et, une fois finies, elles ont été

délicatement mises en place et… Ho, formidable ! tout allait bien, non seulement l'ensemble était l'exacte représentation de leur projet mais, de plus le montage final semblait être très fiable.

Ils avaient réussi !

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Dernière étape quelque peu délicate : la cuisson ! C'est Baihatrisse qui

allait s'en occuper et les amis lui faisaient entièrement confiance car elle savait parfaitement comment faire ; elle se chargeait régulièrement de la cuisson des modelages au cours de l'année.

Et puis, elle le connait bien ce bon vieux four… (vous avez remarqué,

on dirait qu'il nous regarde !). Elle lui fait confiance et lui fait toujours très bien

ce que Baihatrisse lui demande. Brave four !

Elle leur avait expliqué qu'il fallait faire cuire les plus gros morceaux de la sculpture pendant toute une journée et toute une nuit. Après, il fallait laisser refroidir le four pendant encore toute une journée avant de pouvoir l'ouvrir et enfin, en retirer très délicatement les pièces.

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C'est alors que Cillvy a profité de ce qui était presque la fin de cette aventure pour annoncer que tout cela lui avait inspiré une poésie. Cillvy aimait beaucoup écrire des poèmes.

Elle a demandé à ses compagnons s'ils avaient envie de l'entendre et, devant leur acquiescement enjoué, elle a commencé à l'énoncer lentement.

Cillvy a été d'accord pour que je vous le confie également.

D.I.S.T.O.R.S.I.O.N

Temps qui passe et s'efface dans l'infini de l'espace Qui s'endort puis se tord pour amplifier un remord Se déroule et s'enroule comme un mouvement de foule Se gonfle et se condense dans une nouvelle danse Se craquelle et se déforme dans les méandres du coeur de l'homme S'effile et se faufile dans un corridor sans vigile S'affine ou bien s'évase pour entrer dans une autre phase Temps qui se croise et puis se perd dans la spirale de l'univers

Voilà ! C'est terminé ! Rendez-vous au Grand Musée

de la Grande Ville ! V

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L'Autre Regard – Octobre 2011