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guide technigue MAITRE D'OEUVRE , e naue VILLE DE, b ' ,que ec

La maçonnerie de briques - Guide tech07 - Ville de Québec

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guidetechnigue

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MAITRED'OEUVRE

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VILLE DE, b' ,que ec

Tahle des matières

Historique

Terminologie

Recommandations générales

Inspection

Entretien

Réparation

Réfection

Conclusion et bibliographie

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Villa d'esprit victoriendatant de la fin duXIX' siècle.Cliemln Sainte-Foy,Québec.

Historique

Aux XVIIe et XVIIIe siècles,l'usage de la briqueest peu répandu

-Au début de la colonie et pendanttout le Régime français, labrique n'occupe quepeu de place dans les méthodes de constructiondes bâtisseurs québécois, qui font davantageappel à des matériaux bruts comme la pierreet le bois. À cette époque, la brique produiteau pays, tout comme celle qu'on importe, ré­siste mal aux conditions climatiques locales. Ellese prête surtout à la construction des foyers,des cheminées et des fours à pain.

Les tentatives visant à implanter unepro­duction locale échouent partout. sauf dans larégion de Trois-Rivières où la la pierre est plutôtrare,Toutes lesétapes de la fabrication du ma­tériau sont effectuées artisanalement: l'extrac­tion de l'argile de surface, le moulage dans desmoules de bois préalablement enduits de sableou d'eau,et la cuisson dans des fours constituésde briques crues empilées, On obtient ainsi desbriques rouges, appelées briques communes ouordinaires, dont la qualité varie sensiblementselon les matières premières utilisées et selonla température et l'uniformité de la cuisson,

Le xrx- siècle,période de grande popularitéCette époque marque une évolution im-

portante de l'art de bâtir au Ouébec. Il s'agitlà d'une période déterminante quant à l'implan­tation de l'industrie de la brique d'argile et àl'emploi de ce matériau comme composante dej'enveloppe et de la structure des bâtiments.Cette soudaine popularité est. sans doute, gran­dement attribuable à l'influence des architectesbritanniques venus exercer leur talent sur leterritoire nouvellement conquis.

Au cours de la première moitié du siècle,la brique est utilisée principalement comme ma­tériau de remplissage des murs de façade enpierre de taille, comme parement sur les fa­çades secondaires ou pour les murs de refenddivisant les habitations. À partir de 1860, onl'emploie de plus en plus en façade principale,où sont parfois incorporés certains éléments enpierre de taille pour les chaînages d'angles, leslinteaux, les arcs et les plates-bandes. L'utilisa­tion des matériaux de maçonnerie dans toutesleurspossibilités d'ornementation connaîtra sonapogée à l'époque victorienne.

Au cours du Xlxesiècle, de nombreusesbriqueteries sont exploitées à prox imité desagglomérations urbaines importantes: dans laBasse-Vi lle de Ouébec. à Beauport et à Mont­morency, dans l'île de Montréal. en Beauce etdansla vallée du Richelieu. À partir des annéescinquante, les différentesétapes de transforma­tion sont graduellement mécanisées pour per­mettre le façonnage à la presse sèche ainsi quel'extraction et lebroyage du schiste argileux desescarpements rocheux en bordure du fleuveSaint-Laurent. La mécanisation rend possible laproduction d'un matériau de qualité supérieure,offert dans une variété de couleurs.On importeaussi de la brique des États-Unis, d'Ontario,d'Angleterre et d'Écosse. La brique d'Écosse,de couleur chamois et très résistante, est large­ment utilisée dans la région de Ouébec. À cetteépoque, el le sert à lester les naviresqui viennent chercher au pays le gros boisd'oeuvre,

Au xx- siècle,la brique est toujourspopulaireAvec la densification desvilleset le déve­

loppement des banlieues, l'utilisation de labrique se répand. On produit de nouvellessortes de briques à partir de nouveaux maté­riaux,ou selon diversmodesde cuisson.Toute­fois, avec l'introduction du béton, la maçonneriede brique d'argile est de moins en moins em­ployée comme élément structural : son usagese limite au recouvrement des murs extérieurset on la désigne comme brique de parement.

Immeuble d'habitationdu début du XX' siècle,dans le quartierLimoilou, à Québec.

Depuis le début du siècle, les méthodesde production n'ont cessé de se perfectionner,notamment avec l'invention du four à cuissoncontinue et du moulage par extrusion. Ce pro­cédé, qui remplace l'util isation des moules enbois, consiste à faire passer la pâte d'argile etde schiste dans un cylindre à la sortie duquella bande de pâte est découpée en sections pardes fils de fer. Cette technique permet de tex­turer les briques en travaillant les parois inté­rieures du cylindre ou en installant despeignesde métal à la sortie, Bien que les dimensionsdesbriques ne répondent pasà des normes ri­goureuses, leur longueur correspond généra­lement à deux fois leur largeur plus l'épaisseurdu joint.

Aujourd'hui. six briqueteries québé­coises sont encore en activité; il s'agit d'exploi­tations de grande envergure où la fabricationest entièrement mécanisée, Deux d'entre elles(en Beauce et à Laprairie) assurent toujoursuneproduction artisanale pour la restauration et lamise en valeur des bâtiments anciens, À ceteffet. certaines briques d'apparence tradition­nelle, fabriquées ailleurs au Canada ou auxÉtats-Unis, sont aussi offertes par les distribu­teurs québécois.

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Terminologie

Les principalescomposantes d'une façadeal Appui el Cornicheb) Plate-bande f) Bandeaucl Pilastre g) Assised) Trumeau h) Arc

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Maison Gugy Primerose20-22 Mont-CarmelQuébeC'

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Les appareilsLe terme appareil désigne le mode

d'agencement des éléments dans un ouvragede maçonnerie. Voici une description des appa­reils de brique les plus fréquemment rencontrés :

A) En panneresse. Toutes les briques sont dis­posées de la même façon , la grande dimen­sion parallèle au mur.

B) En boutisse. Toutes les briquessont dispo­séesde la même façon, la grande dimensionperpendiculaire au mur.

C) Flamand. Les briques d'une même assisesont disposées alternativement en panne­resse et en boutisse.

D) Composé. Cet appareil est légèrement dif­férent du précédent par la disposition dedeux briques en panneresse entre chaqueboutisse.

E) Commun. Un rang de boutisses à tous lessix rangs de briques en panneresse.

F) Anglais. Alternance d'assises de briques enboutisse et en panneresse.

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Les appareils.

Les assemblages de murs.al boutissebl panneressecl espace d'aird) carré de madrierse) feuillardfi papier de revêtement

Les assemblages de mursUn mur extérieur en brique peut pré­

senter différents assemblages : il peut s'agir d'unmur massif, d'un mur à cavité ou d'un murà parement appliqué.

A) Le mur massif en brique a été utilisé dèsle XVIIe siècle jusqu'à la fin du XIXe Lesbriques y sont disposées en plusieurs paroisreliées par des boutisses. Dans les bâtimentsrésidentielsde trois étages et moins, l'épais­seur du mur peut varier entre 200 et 400 mm(8 à 16 po). Ce type de mur est généralementporteur, c'est-à-dire qu'il supporte la char­pente de la maison.

B) Le mur à cavité est constitué de deux outrois parois de briques comme le mur massif,mais la paroi extérieure (parement) est sé­parée des autres par un espace d'air. Elleest reliée au reste du mur par des briquesdisposées en boutisse ou des attaches mé­talliques (feuillards) . Cet assemblage a étémoins utilisé que les deux autres.

C) Le mur à parement appliqué est le plusrépandu depuis la fin du XIXe siècle. Leparement. constitué d'une épaisseur de bri­ques, est attaché par des feuillards à unecharpente de madriers ou à une ossature debois. Les deux parois sont séparées par unespace d'air continu servant àventiler le muret à empêcher l'eau de s'infiltrer jusqu'à lacharpente. En effet. l'eau qui pourrait péné­trer sous le parement est évacuée par desjoints ouverts au bas du mur: ces orificessont appelés des chantepleures. On recon­naît cet assemblage à un appareil générale­ment tout en panneresse. Il est moins épaisque les deux précédents : environ 250 mm(10 po) .

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Les types de joints

Les jointsde mortier d'un mur de maçon­nerie servent à la fois à en lier les éléments età assurer l'étanchéité du mur. La durabilité d'unjoint dépend, entre autres, de son profil et dela façon dont il est réalisé. Voici les principauxtypes de joints de la maçonnerie de brique :

A) Le joint plein affleuré. C'est probablementle profil le plus ancien. L'excédent de mortieren surface est arasé à la truelle donnant unprofil plat.

BI Le joint concave ou rond. C'est le joint quirésiste le mieux à la pénétration de l'eau parson profil en retrai t. Il est réalisé avec un ferrond spécial pour presser le mortier.

Cl Le joint en V ou creux en anglet. Ce typede joint en retrait. plus récent. est assez effi­cace contre la pénétration de l'eau et il estréalisé à l'aide d'un fer spécial.

DI Le joint creux chanfreiné. Il est exécutéavec une truelle pour presser le mortier.

E) Le joint à baguette. La façon traditionnellede réaliser ce joint est de poser unebaguettedevant le mortier tout en montant le mur etde la retirer ensuite. Aujourd'hui. on imitece joint en grattant le mortier non durci surune certaine profondeur (joint raclé ou enretrait) .

F) Le joint rustique ou « baveux». Ce profilen saillie retient l'eau,qui peut alors pénétrerdans le mur. Il est fortement déconseillé del'utiliser.

Recommandations générales

Détails de couronnement des ouvertures,

nerie. Il ne s'agit là que d'un exemple de l'effetque peut avoir une interventioncontemporainesur un bâtiment ancien. On comprendra ainsicomment le succès de ces interventions est tri­butaire d'une bonne analyse architectura le ettechnique du bâtiment. ainsi que d'une connais­sance approfondie du comportement desmaté­riaux de son enveloppe et de sa structure.

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Chaque bâtiment possède un carac­tère original qu'il importede reconnaître, de pré­server, et même d'affirmer. La maçonnerie debrique fait partie des éléments arc hi tecturauxqui définissent ce caractère. À cet effet. elle doitêtre conservée et entretenue, de manière à enprévenir la détérioration. S'i l faut en remplacercertaines parties, on utilisera desbriqueset dumortier identiquesaux élémentsd'origine et onles agencera de la même façon , De plus, si desmodifications doivent être apportées au bâti ­ment (agrandissement. changement d'affecta­tion). elles respecteront le plus possible lacomposition initia le. Parmi les détai ls qui fontl'originalité d'une construction en brique, il fautsouligner le couronnement des ouvertures etlesbandeaux composés d'éléments de couleurdifférente, ainsi que les assemblages plus oumoins élaborés d'arcs et de plates-bandes.Cesdétails sont autant de témoignages de l'expé­rience et de la dextéri té desmaçonsqui lesontréalisés.

Les bâtiments urbains traditionnels sontau jourd'hui soumis à diverses contraintes quirisquent d'affecter considérablement le compor­tement de l'enveloppe. Certaines proviennentde j'extérieur, comme lespolluants, le sel et letrafic lourd : d'autres ont leur source à l'intérieur.Par exemple, la productiond'humidité dans unemaison peut avoir sensiblement augmenté avecles nouveaux appareils de cuisson et d'entre­tien, De plus, pour des raisons de confort etd'économie d'énergie, on auraparfoisprocédéà l'isolation d'un bâtiment. Si l'isolation a étéfa ite depuis l'intérieur. le point de rosée(l 'endroit d'un mur ou se produit le gel) se dépla­cera vers l'extérieur et ainsi. l'humidité de lamaison se condensera et gèlera dans la maçon-

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2 • Terrain et végétation• Sur quel type de sol

le bâtimellt est-il collstruit?Sable, glaise ou roc?

• Le terraill est-il ell pelltepour éloigller les eaux de surfacedu bâtimellt?

• y a-t-il des arbres à proximitéou de la végétatioll sur les mursde maçollllerie?

Un sol mal drainé ou des mauvaisespentes de terrain peuvent être la cause d'infil­trations d'eau dans les mursde fondation. Cer­tainesessences d'arbres comme les peupliers,lessaules ou lesormes ont desracines qui assè­chent les solsargileux et les font se tasser, affec­tant leur stabilité. Les plantesgrimpantes, accro­chées aux mursde maçonnerie, les empêchentde s'assécher et entraînent la détérioration desjoints de mortier.

Inspection

--A-vant d'acquérir un bâtiment ou d'yeffectuer des travaux d'entretien et de répara­tion, un examen minutieux s'impose. En outre,la maçonnerie de brique sera inspectée périodi­quement. de préférence tous les cinq ans. Onpourra de la sorte déceler les différents pro­blèmes de vieillissement ou de dégradation desmurs,et établir les causes de ces problèmes demême que les solutions à y apporter. En pra­tique, onprocède à l'inspection en vérifiant l'étatdes matériaux et desdifférentes composantesde l'enveloppe; on doit parfois, à cet effet. uti­liser une échelle et des jumelles. La listesuivanteindique les principaux points à vérifier.

1. Emplacement• Le bâtimellt est-il situé près

d'ulle voie importalitede circulatioll?

• SOli ellvirollllemellt est-il pollué?• Quelle est l'orielltatioll

du bâtimellt?

Lesvibrationscausées par le trafic lourdpeuvent affecter la structure desbâtiments, Lesel util isé pour déglacer les rues et les trottoirsattaque les briques et lemortier au basdes murstandisque lespolluantsatmosphériques, com­binés à l'eau de pluie, accélèrent leur dégrada­tion, Les façades nord et est sont les plusexpo­sées aux infiltrations de la pluie poussée parle vent. sansqu'ellespuissent s'assécher au so­leil. Bien qu'il soit difficile de remédier à cesproblèmes, on peut parfois en atténuer les effetsen protégeant les murs lesplusexposés ou lesbriques de moindre qualité par un revêtementde crépi ou de bois.

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La pollution etl'infiltration d'eaudétériorent lamaçonnerie talldis quele tassement du solproduit des mouvementset des fissures dansles murs.

3. Toiture et ouvertures• La couverture et les solins

sont-ils en bo« état?• Si le toit est en pente,

y a-t·il UII débord et des gouttièrespour éloigner l'eau de pluie?

• Si la toiture est plate,y a-t-il un rejet d'eau au solilldu parapet?

• Les appuis de fenêtres sont-ilsen saillie et munisd'ull casse-gouttes?

Le haut des murset ledessousdesouver­tures sont les points fa ibles d'une façade. Unecouverture détériorée, des gouttières rouilléeset des appuisde fenêtres sanscasse-gouttes per­mettent à l'eaud'attaquer la briqueet les jointsde mortier. C'est par un entretien soigné de ceséléments qu'on s'assure qu'ils jouent leur rôlede protection.

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4. Murs• Les murs sOllt-ils ell brique

sur toute l'épaisseur, ou le parementest-il appliqué sur une charpentede bois?

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Où sOllt-elles situées?• Lorsqu'011 s'éloiglle du bâtimellt,

peut-oll y déceler des sigIlesd'affaissemellt?

• Vus de côté, les murs sont-ilsbombés ou déformés?

Généralement. on peut savoir si la briqueconstitue le massif du mur lorsqu'il y a des bri­ques en boutisse, visibles en façade. Aussi. unmur massif est souvent plus épais qu'un murà parementappliqué. Lesfissureset lesbombe­mentsse produisent lorsqu'il y aun affaissementde la structure, un mouvement au niveau desfondations ou lorsque le parement se détachede la charpente de bois.

Les appuis de fenètresdoivent être ÏlUlillés,en saillie et munis d'uncasse-gouttes.

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Les gouttières, lesdébords de toits et lessolins protègent lesbriques dans le hautdes murs.al toit en pelltebl gouttièrecl parapetdl re;et d'eau

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5. Briques• La surface des briques

s'effrite-t-elle?• Y a-t-il des dépôts ou des

taches sur les murs?• Où sont situés ces dépôts?

De quelle couleur sont-ils?• La maçonnerie est-elle peinte?

Dans quel état est la peinture?

Lorsque la surface des briques est ef­fritée, l'intérieur du matériau se trouve exposéaux intempérieset se dégrade plusrapidement.S'il y a des dépôts sur lesmurs, on peut souventen identifier la nature et la provenance. Parexemple, des dépôts de sels blancs en surfaceindiquent qu'il y aefflorescence ; ce phénomènese produit lorsqu'il y a évaporation de l'eau àla surface du mur.

6. ,oints de mortier• Le mortier se désagrège-t-il?

Peut-on l'effriter avec le doigtou un objet pointu?

• Quels sont les endroits toucflés?Le haut ou le bas des murs?Le dessous des ouvertures?

• Si les murs sont à parementappliqué, y a-t-il des challtepleureset des solins dans le bas des murset au-dessus des linteaux?

La dégradation du mortier se produit sou­vent aux points faibles de la façade, là où il estle plus exposé à l'eau et au gel. Si le mortierest trèsattaqué ou si certains jointssont évidés,ondoit procéder au rejointoiement desendroitstouchés. Les chantepleures permettent à l'eauqui aurait pu s'infiltrer sous le parement des'écouler à l'extérieur. Il est important que cesouvertures ne soient pasbouchéespour assurerla ventilation du mur et éviter la pourriture dela charpente de bois.

La dégradation de lasurface des briquesest un problème àsurveiller.

Entretien

J entretien des murs de maçonne­rie est un aspect important de la conservationdes bâtiments et contribue même à préserverle ca ractère de tout un quartier. Un ouvrage enmaçonnerie de brique peut durer des siècless'il est bien entretenu et il sera, sans contredit.moins coûteux de le fai re régulièrement qued'avoir à effectuer sporadiquement des répara­tions majeures,

Le nettoyageLe nettoyage des mursdebrique, en plus

de leur redonner leur couleur et leur éclat d'ori­gine, peut aider à prévenir leur détérioration,En effet. la saleté accumulée retient l'humiditéà l'intérieur du mur. le rendant ainsi plusvulné­rable à l'action des polluants et du gel. Cepen­dant. certaines techniquesdenettoyagecommele jet de sable sont encore plusdommageablesque l'accumulation de saleté. Il importe doncd'évaluer si l'état d'une façade justifie un net­toyage et de choisir une technique qui n'endom­magera pas la brique.

Dans le choix d'une technique de net­toyage, il faut tenir compte desfacteurssuivants :le degré de nettoyage requis, la nature des im­puretés, le type de brique et ses caractéristiquesde porosité et de friabilité. Pour déterminer latechnique et les produits à utiliser. on procèdeà des essais sur de petites surfaces de mur quisont peu en évidence: on peut ainsi tester l'effi­cacité de la technique et observer la réactionde la brique aux produits. Le test doit s'éche­lonner sur plusieurs jourspour qu'on puisse s'as­surer que d'autres tachesne réapparaissent passur les surfaces ainsi exposées aux intempéries.

On peut effectuer soi-même certains tra­vaux de nettoyage, comme l'arrosage des fa­çades avec un jet d'eau à fa ible pression tousles deux ou trois ans et l'enlèvement des tachesqui peuvent apparaître à l'occasion. Lorsqu'onenvisage de nettoyer toute une façade ou qu'ilfaut résoudre des problèmes particuliers, ondevrait faire appel à des personnes expérimen­tées dans le nettoyage de la maçonnerie.

Le nettoyage d'une façade redonne à la briqueson éclat d'origine et prévient sa détérioration.

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Tableau 1Produits de nettoyage pour les taches les plus courantes

Le nettoyage aux produits chimiques:pour la saleté tenace!

On trouve sur le marché différents pro­duitschimiquesefficaces pour l'enlèvement desaletés tenaces sur la maçonnerie de brique.Comme ils sont souvent très corrosifs et toxi­ques, il faut faire preuve de prudence en lesuti- .lisant:

• se vêtir de telle sorte que la peau n'entre pasen contact avec les produits ;

• protéger les autres parties du bâtiment.comme le verre, le métal et les surfacespeintes;

• protéger,au besoin, lesbâtimentsvoisins, lesarbres et les arbustes ;

• s'assurer que le produit ne représente pasun danger pour l'environnement.

Mouiller d'abord le mur avec un jet d'eaupour amollir la saleté et prévenir lapénétrationdes produits dans le matériau. Appliquer en­suite la solution à la brosse ou en jet de faiblepression ; puis, rincer le mur. de haut en bas,pour enlever les résiduschimiques. Au besoin,fa ire une seconde application de la solution etrincer de nouveau.

Le nettoyage à l'eau :une méthode douce!

Le nettoyage à l'eau est la technique laplus facile à utiliser, la moins coûteuse et proba­blement la moins nocive pour la maçonnerie.La plupart des briques peuvent être nettoyéesà l'aide de jets d'eau à faible pression et d'unléger brossage. L'arrosage peut se fa ire aumoyen d'un boyau perforé installé dans lehautdu mur, ou avec un boyau à bec diffuseur. Aupréalable, il faut refaire les jointsdéfectueux etsceller toutes les fenêtres et les portes à l'aidede polyéthylène et de ruban adhésif. On doitaussi fai re très attention aux conduits et aux filsélectriques qui représentent un danger considé­rable si on les arrose.

Le brossage permet ensuite d'enlever lasaleté amollie par l'eau. Il importe de n'utiliserque des brosses de plastique à poils doux; lesbrosses métall iques égratignent les briques etrisquent de faireapparaître destachesderouille.Après le brossage, il est parfois nécessaire derincer, toujours avec un jet d'eau à faible pres­sion. Le nettoyage à l'eau doit être effectué aumoinsdeux semainesavant le temps froid pouréviter que l'eau ne gèleensurface ouà l'intérieurdu mur.

Peinture. graffiti

Asphalte. goudron

Rouille

Cuivre, all iages

Champignons. lichen,moisissure

Efflorescence

Acétone. solvant à vernis oudécapant commercial

Alcool ou nettoyeur d'asphaltepour automobiles

Acide citrique

Ammoniaque

Eau et savon. poudre à récurercontenant un agent [avellisant ouherbicides commerciaux

Brossage et rinçage à l'eau claire

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Lesnettoyeursacides sont très efficacessur lesbriquesd'argi le non poliesou vitri fiées;leur application provoque une réaction chi­mique avec la saleté et dissout une mincecouche demaçonnerie pour soulever les dépôts.On utilise le plus souvent une solution d'acidefluorhydrique à 5%, parfoisadditionnée d'acidephosphorique en faible concentration pour pré­venir les dépôts de sels métalliques. Pour lesbriquesplusduresou polies et pour les briquessi lice-calcaires ou de béton, il faut utiliser desdétergents comme le phosphate trisodique(2 cuillerées dans 4,5 litres d'eau). L'acidechlorhydrique ou muriatique, couramment em­ployé pour nettoyer les maçonneries neuves,ne devrait pasêtreutilisésur desbriques d'argiletraditionnelles; il pourrait fai re surgir ou ag­graver les problèmes d'efflorescence,

Les techniques abrasives:attention!

Les techniques abrasives, comme le net­toyage au jet de sable, sont particulièrementdommageablespour la plupart des maçonneriesde brique. Elles enlèvent la couche d'argileexterne desbriques, exposant aux intempériesleur partie intérieure plus tendre,qui risquealorsde se détériorer. De plus, ellesbrisent les jointsde mortier qui doivent ensuite être refaits aucomplet. On doit donc éviter de recourir à cestechniques,amoins que lesbriqueset le mortierne soient assez durs pour résister à l'action desabrasifs, Dans ce cas, un faible mélange de sableet d'eau permet d'atténuer considérablementl'effet abrasif et d'éliminer en douceur les sa­letés ou les taches tenaces,

L'application d'une peintureou d'un protecteur

Bien qu'il ne soit généralement pas re­commandé d'appliquer une peinture sur un murde brique, on y aura recours si des réparationsont été effectuées sans souci du type et de lacouleur des briques d'origine ou si le mur estdéjà peint. On appliquerade préférence un pro­tecteur lorsque les briques sont belleset n'ontjamais été peintes, et qu'elles sont fortementsoumises aux intempériesou aux polluants; parexemple, au bas des murs situés prèsdes ruesou des trottoirs où on épand du sel à déglacer.et sur lesfaçadesexposées à lapluie,sans enso­leillement.

Atteltfioll à la peillture trop étallche,..

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Lechoix du produit à utiliser est de toutepremière importance. Trop étanches, les pein­tures à l'huile ou lesscellants àbase de siliconeemprisonnent l'humidité dans les murs et peu­vent provoquer l'éclatement des briques et dumortier qui. à son tour, fait écailler le produitprotecteur. Celui-ci doit donc être à l'épreuvede l'eau et permettre le passage de la vapeurd'eau. La peinture au latex et certains protec­teurs hydrofuges pourront satisfaire ces exi­gences. La couleur d'une peinturedevrait s'har­moniser avec celle desmatériaux naturelset desbâtiments environnants.

Avant d'appliquer la peinture ou le pro­tecteur. il faut nettoyer toutes les surfaces à re­couvrir. Un mur déjà peint doit être gratté etdécapé, particulièrement si la peinture existanteest à base d'huile. Après le nettoyage, il fautlaisser sécher le mur, puisappliquer le produit.toujours par beau temps.

Le décapage

Autrefois, on peignait les murspour pro­téger les briques de moins bonne qualité (bri­quescommunes), pour imiter la pierreou dissi­muler desréparations. En général. il est recom­mandé de conserver lespeinturespour respec­ter le caractère du bâtiment et éviter les sur­prises désagréables.Cependant. il est préférablede décaper les murs recouverts de peinture àl'huile. On devrait alorsconserver. sur une partiepeu visible du bâtiment. un échantillondescou­leurs originales.

Le décapage s'effectue à l'aide d'un fusilàair chaud (moins de 400 0 Cl: il faut éviter d'uti­liser des torchesau propane dont la températureest trop élevée. On emploie aussi desdécapantscommerciaux comme le chlorure de méthylènepour les nouvelles peintures (uréthane ouépoxy),ou des décapantsalcalinscontenant del'hydroxyde de potassium sur les anciennespeinturesàbased'huile.Cesproduitssont nocifset doivent être utilisésavec prudence, selon lesrecommandations des manufacturiers.

La dégradation desbriques et du mortier seproduit souvent au basdes murs ou desgouttières,

• Projection des larmiers• État des gouttières• Fixation des corniches• État des solinsde parapetset rejet d'eau

• Chantepleures et solins• Protection des briques près du sol• Descentes de gouttières

• Chantepleures et solins• Inclinaison et casse-gouttes des appuis• Scellement du pourtour

• Contrôle et évacuation de l'humidité• Pare-vapeur du côté intérieur

Éléments à vérifier et à corriger

Tableau 2Détériorations et correctifs

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Parties affectées

1. Haut des murs

2. Bas des murs

4. Murs extérieurs des sallesd'eau ou des cuisines

•3. Pourtour des ouvertures

Les problèmes et les causesLadétérioration de la maçonnerie et l'ef­

florescence sont souvent les symptômesobser­vables d'infiltrations d'eau ou de la présenced'humidité dans les murs. Le tableau 2 indiqueles éléments à vérifier et à corriger lorsque cesproblèmessurviennent à certains endroits précisd'une façade.

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Réparation

Une inspection détaillée permet sou­vent de déceler lesprincipalesdéfaillancesd'unemaçonnerie et d'identifier un certain nombrede réparationsnécessaires. Bien qu'il soit impor­tant de procéder le plustôt possible à ces répa­rations, il faut d'abord s'interroger sur lescausesdesdéfaillanceset les corriger. Il peut être rela­tivement simple d'exécuter soi-mêmele re join­toiement ou le remplacement de certaines bri­ques, Cependant. si on soupçonne des pro­blèmes plus sérieux au niveau de la structureou des fondations, il faut prendre avis auprèsde professionnelsde la restauration et de gensde métier qui possèdent "expérience nécessairepour poser de bons diagnostics,

Au Ouébec. l'eau est la principale causede la détérioration desmursde brique. La pluiepoussée par le vent ou s'écoulant le long desmurs extérieurs s'infi ltre dans les fissures, lesjoints de mortier ou à la jonction des murs etdesouvertures. La vapeur d'eau ou l'humiditéde la maison traverse les murs vers l'extérieurs'i l n'y a pas de pare-vapeur. Lorsqu'elles sontsoumises au gel. l'eau et l'humidité contenuesdans la maçonnerie augmentent de volume,créant ainsi des contraintesà l'intérieur des bri­ques et du mortier.

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La détérioration de la maçonnerie setraduit par l'écaillage de la surface des briquesou l'effri tement du mortier. Elle peut provenirdu vieillissement normal des matériaux, d'unmauvais entretien, ou de "action combinée del'eau, du gel et des polluants. La résistance d'unmur à l'action de ces éléments varie considéra­blement selon laqualité desbriques, la composi­tion du mortier. le profil des jointset l'orientationdu mur.

L'efflorescence est un dépôt de selsblanchâtres à la surface des murs de maçon­nerie. Ces sels sont contenus dans les briqueset le mortier ou proviennent du déglaçage desrues et des trottoirs: ils sont transportés parl'humidité dans la maçonnerie et se déposenten surface lorsqu'il y a évaporation. L'efflores­cence n'entraîne généralement pasde dégrada­tions puisque les sels sont lavés par l'eau depluie. Toutefois, si les briques sont vernisséesou scellées, les sels y restent emprisonnés etpeuvent alors provoquer l'écaillagede la surfacedes briques et l'effritement du mortier.

Les fissures peuvent apparaître en di­vers endroits desmurs de maçonnerie: dans lesfondations, aux coins des bâtiments, à la jonc­tion d'un mur de façade et d'un mur mitoyen,ouau-dessus desouvertures. En observant l'em­placement de la fissure et en inspectant lastruc­ture du bâtiment. on peut être en mesure d'enidentifier l'origine. Lescauses lesplus fréquentesde ces faiblessessont l'infiltration d'eau en cer­tains endroits du mur, un tassement inégal dusol sous les fondationset desécarts thermiquesentre des murs d'orientation ou d'expositiondifférentes.

Les fissures apparaissant au-dessus desportes ou desfenêtres indiquent généralementune faiblessede l'assemblageou du linteau quisurmonte l'ouverture. Dansce cas,on peut ren­forcer l'ouverture en installant une cornièred'acier. bienappuyée de chaque côté, qui absor­bera une partie des charges.Ce travail nécessitela pose de supports temporaires et le démon­tage du linteau ou de l'assemblage.

L'efflorescellce est UII

dépôt de selsblallcliâtres à la surfacedes briques.

Une fissure apparaissant au-dessus d'une ouverturepeut indiquer une faiblesse dans l'assemblage.

Lorsqu'une fissure se produit. il faut l'ob­server sur une assez longue période de temps,de préférence un cycle d'une année, de manièreà déterminer si elle évolue, se répète régulière­ment ou si elle est stabilisée, Pour ce fa ire, onmesure régulièrement la fissure pour savoir sielle augmente en largeur ou en longueur. Onpeut aussi la réparer partiellement et vérifier sielle réapparaît.

La déformation la plus courante d'unmur de maçonnerie de brique se traduit par unbombement ou un déversement vers l'extérieur.Il peut s'agir du symptôme de l'un ou de plu­sieurs desproblèmes suivants : une détériorationde la charpente de bois derrière le parementet une dégradation desattaches métalliquesquiles relient: une insuffisance ou une mauvaiserépartition des boutisses dans un mur massifou un mur à cavi té : un d éséquilibre au niveaudes charges de la maçonnerie provoqué parl'a jout d'étages ou la modification des ouver­tures.

Selon l'ampleur desdéformationset l'en­droit où elles se sont produites, il faudra pro­céder à une réfection partielle ou totale du mur.Le diagnostic et le choix desréparationsà fairedans ces circonstances devraient être confiésun architecte ou à un ingénieur.

Les solutions

RejointoiementCette opération consiste à réparer les

joints de mortier qui relient les briques, L'inspec­tion permet souvent de constater la détériora­tion du mortier ou l'évidement des jointsen cer­tainsendroitsdes façades. Aprèsavoir identifiéet corrigé la cause de ces problèmes, on doitprocéderau rejointoiement desendroitsaffectésle plus rapidement possible pour les protégerdes infiltrationset éviter que lesbriquesse dis­joignent. Cependant. on ne devrait pas rejoin­toyer systématiquement toute une façade, saufsi les jointsde mortier sont complètement d ét é-. -nores.

Les étapes du re;ointoiement.

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On fabriquait autrefois le mortier à l'aidede chaux, de sable et d'eau. Dès la fin duXlxesiècle, on ajoutait du ciment au mélange.La chaux sert à retenir l'eau et à donner unecertaine flexibilité au mortier; le ciment Portlandaugmente sa résistance aux efforts de compres­sion et le type de sable utilisé en détermine lacouleur et la texture. Le choix du mortier à uti­liser pour le rejointoiement doit faire l'objetd'une attention particulière:d'une part. on doitchercher à obtenir une couleur et une texturesemblables à celle du mortier existant; d'autrepart. le mortier doit être moins dur que lesélé­mentsqu'il lie. Généralement. un mélangedoséde ciment Portland, de chaux et de sable seraapproprié. Le travail comprend les opérationssuivantes :

A) Évider les joints sur une profondeur de 25mm (1 po).

B) Brosser les surfaces pour enlever les pous­sières et les débris de mortier et arroser lemur afin de prévenir l'assèchement trop ra­pide du nouveau mortier.

Cl Préparer le mélange en petites quantitéspour éviter qu'il nedurcisseavant l'applica­tion et pour ne pas avoir à y ajouter de l'eau.Appliquer le nouveau mortier en couchessuccessives et utiliser une languette pourpresser ; laisser durcir après chaque couche.

D) Enfin, presser le mortier avec l'outil appro­prié (truelle ou fer à joints) pour obtenir lemême profil que les joints d'origine.

E) Une fois la dernière couche appliquée et lejoint façonné, attendre une heure ou deuxet enlever l'excès de mortier à l'aide d'unebrosse à poils doux. Attendre plusieurs jourset rincer à l'eau claire; brosser encore s'ilreste du mortier sur les briques. On verraprobablement apparaître, après quelquetemps, destachesd'efflorescence. Si celles-cine sont paslavéespar l'eaude pluie,brosserà sec et rincer à l'eau claire.

Réparation des fissuresLes fissures superficielles peuvent être

simplement obturéesavecdu mortier. Toutefois,si une fissure profonde apparaît dans un murmassif, on doit plutôt y injecter un coulis deciment pour consolider les liens structurauxentre les briques. Le coulis est composé deciment Portland, d'eau et de sable ou de pous­sière de pierre, et doit être injecté sous faiblepression dans le massif du mur. Cette solutionest préférable au démontage et à la reconstruc­tion du mur, s'i l n'y a pas d'affaissement pro-

~ . . , . .nonce, mais onn y aura recoursqu apresavoiridentifié et corrigé la cause du problème.

Remplacement des briquesDes briques cassées ou dégradées doi­

vent être remplacées. Les briques de rempla­cement seront choisies en fonction de leur dura­bilité et de leur compatibilité avec le matériauexistant. Il peut être difficile de trouver un mo­dèle qui s'apparente aux briques anciennes. Ilfaut se méfier desbriques dites de récupération ;lorsqu'il s'agit de briques de remplissage, ellesne devraient pasêtre utiliséesen parement. Deplus, il est difficile de débarasser ces briquesde l'ancien mortier sanslesabîmer. Il existeaussidescompagnies québécoises qui importent desbriques d'apparence traditionnelle fabriquéesaux États-Unis ou ailleurs au Canada.

Pour l'enlèvement des briques abîmées,il faut tenir compte de l'assemblage du mur etde la quantitédebriquesà retirer. S'il s'agit d'unmur massif ou d'un mur à cavité, il ne faut pascouper lesbriquesdisposéesenboutisses; ellesseront conservées ou remplacées si elles sonten mauvais état. S'il faut démonter une partiedu mur ou un assemblage structural. des étaisseront nécessaires pour supporter les briquesqui demeureront en place. Pour retirer les bri­ques détériorées, on les brise avec un ciseauà maçonnerie et on enlève tout le mortier autourde la cavité en prenant soin de ne pas abîmerles éléments adjacents.

Une fois les briques retirées, il faut pro­fiter de l'occasion pour fa ire quelquesvérifica­tions. Dans le cas d'un mur massif ou d'un murà cavité, on examine l'état des briques sous leparement. Lorsque le parement est appliquésurune charpente de bois, il faut vérifier si cettedernière est pourrie ou humide ; on installera,s'i l y a lieu, un nouveau papier de revêtement(papier noir), et on remplaceraou ajoutera desattaches métalliques.

Pour améliorer l'adhérence desnouvellesbriques, il est préférable de nettoyer et d'humi­difier la maçonnerie avant de les mettre enplace. Ensuite on les pose en prenant soin deles assembler selon l'appareillage d'origine.Enfin, les nouveaux joints sont façonnés selonle profil des joints existants.

Réfection

c1orsqu 'un mur menace de s'effon­drer ou que lesbriques qui le composent sonttrès détériorées au point qu'il est impossiblede le réparer selon les techniques décritespré­cédemment des mesurespluspoussées s'impo­sent. Il seraprudent de consulter desspécialistesde la restauration et d'étudier sérieusement lesimplicationsdestravaux envisagés. En effet uneintervention inconsidérée peut aggraver la dété­rioration du mur ou ruiner la valeur architectu­rale du bâtiment.

Les vérifications suivantes doivent êtrefai tes : Le mur supporte-t-il la structure du bâti­ment? Il est possible de savoir si un mur estporteur en véri fiant le sens dessolives,au sous­sol ou dans lentretolt. S'agit-i l d'un mur massif.d'un mur à cavité ou d'un mur à parement appli­qué? L'épaisseur du mur et la présence de bou­tisses dans l'assemblage peuvent en indiquerla composition.

La réfection d'un mur massifDans la mesure où seule une partie du

mur est bombée ou dégradée, il est possiblede la démonter et de la refaire par petites sec­tionsen respectant l'assemblage des élémentspour éviter l'effondrement du mur. Les effortsde compression dans un mur de maçonneriese transmettent sous la forme d'un triangle: onpeut ainsi retirer les briques inscrites dans letriangle sans déstabiliser celles qui sont situéesau-dessus. Dans le cas où l'ensemble du murest détérioré ou déformé, il faut se résoudreà le démanteler et à le reconstruire.

Le démontage d'un mur massif doit sefa ire délicatement et nécessite parfois l'instal­lation de supports temporaires. Cet étaiementest constitué de poutres et de colonnes ré­glables, en acier ou en bois. Il doit supporterles charges de la maçonnerie située au-dessusde la partie du mur à refaire, de même que lescharges des planchers dont les solives s'ap­puient sur ce mur.

Lors du démontage du parement. il fautaussi vei ller à conserver les briques disposéesen boutisses : si elles sont trop abîmées on doitles remplacer par de nouvelles, maison ne doiten aucun cas les couper. Si la quantié de bou­tisses est insuffisante, des feuillards devront êtrefixés aux briques de la paroi interne et noyésdans les joints de mortier entre les nouvellesbriques de parement.

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Démontage en triangle.

Supports temporaires en bois.

Finalement. on reconstruit le mur ou lasection de mur selon l'appareillage originel. Pourrelier le parement à la charpente, des feuillardsen acier galvanisé sont installés à tous les600 mm (2 pi) verticalement et horizontalement.Ces attaches métalliques sont clouées à la char­pente de bois et noyées dans les joints dunouveau mortier de manière à empêcher leparement de se détacher du mur. On doit voirà ce qu'il n'y ait pasde bavures de mortier quiobstruent l'espace d'air derrière labrique:ellesgêneraient l'écoulement de j'eau qui pourraitalors s'infiltrer jusqu'à la charpente. Enfin,aprèschaque journée de travail. il faut couvrir la partiesupérieure des murs en cours de réfection.

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La réfection d'un murà parement appliquéLa réfection partielle ou totale d'un pa­

rement de brique appliqué sur une ossature debois est une opération moins complexe que laréfection d'un mur massif. En effet. le démon­tage du parement ne nécessite généralementpas d'étaiement. la brique ne supportant queson propre poids. S'il s'agit d'une réfection par­tielle dans le bas ou au milieu d'un mur, quel­ques supports de bois suffisent pour soutenirles briques qui demeurent en place. On peutaussi enlever les briques inscrites dans le triangledes charges lorsque les joints de mortier reliantles briques situées au-dessus sont en bon état.

Après le démontage, on retire les clousrouillés et les anciennes attaches métalliques.Il faut ensuite vérifier l'état de la charpente debois et remplacer les pièces pourries. S'il n'ya pas de papier de revêtement ou s'il est dété­rioré, on en pose un nouveau pour protéger lacharpente. Il faut aussi installer des solins métal­liques et des chantepleures à la base des murset au-dessus des ouvertures pour permettre àl'eau qui s'infiltre sous la maçonnerie de s'écou­ler vers l'extérieur.

.Construction d'un mur àparement appliqui.a) charpenteb) papier de revêtementc) espace d'airdl parement de briquee) feuillardft chantepleureg) solin

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Conclusion et bibliographie

cfabrique possède encore aujourd'huiles caractéristiques qui l'ont rendue populaireau siècle dernier. Ses quali tés esthétiques. sonimage de noblesse et de solidité. sa grande dura­bilité et le peu d'entretien qu'elle requiert enfont un matériau idéal pour le revêtement desfaçades, Il est assezsimple d'exécuter soi-mêmel'inspection, l'entretien et la réparation des mursde brique, Certaines interventions plus com­plexes demandent cependant l'expertisede pro­fessionnelset de gens de métier. Le lecteur quivoudra approfondir le sujet pourraconsulter lespublications suivantes :

BLOUIN, Marc. DESLAURIERS, Hélène, DUFRESNE.Michel. VARIN, François et WEAVER, Martin.Entretienet restauration ;de la fondationà la toi/ure, Ou ébec. Conseil des monumentset sites du Ou ébec, 1985, 66 p.

KALMAN, Harold. Pour une réfection sensée desvieilles maisons, Ottawa, Société canadienned'hypothèques et de logement. 1979, 62 p.

LONDON, Mark et BUMBARU, Dinu. Maçonnerietraditionnelle, Montréal. Héritage Montréal.1984, 64 p. (Coll. «Guide technique> n° 31

SHoUiS. Denis, Maçonnerie traditionnelle,Document technique: régions de Montréalet de Ouébec. Montréal. HéritageMontréal. 1984, (3 volumes et bibliographie)

Dans la même collection:

N° l Les toituresen pente

N° 2 Les couverturesen « tôle à la canadienne.

N° 3 Les couverturesen « tôle à baguettes "

N° 4 Les fenêtresà battants

N° 5 Les fenêtresà guillotine

N° 6 La maçonneriede pierre

N° 7 La maçonneriede brique

N° 8 Les crépiset les enduits

N° 9 Les revêtementsde bois

N° 10 Les fondationsN° Il Les portes

et les portes cochèresN° 12 Les foyers

et les cheminéesN° I3 Les plâtres intérieursN° 14 Les planchers,

les escalierset les boiseries intérieures

N° 15 Lisolation

La maçonnerie de brique

Voilà autant de questions auxquellesce guide simple et abondamment illustrévient répondre.

Bon travail !

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Quels sont les types de briqueet leurs caractéristiques?Comment sont construitsles murs de brique?Comment les inspecteret les entretenir?Quand faut--il les réparer...les refaire?

Production: Service de l'urbanismeen collaborationavec le Servicedes communications

Réalisation: Division du Vieux-Québecet du patrimoine

Direction générale: Michel Bonnette

Coordinationde l'édition: Henriette Thériault

Coordinationde la production: Bertrand Frigon

Rechercheet rédaction: Odile Roy

Illustrationet photographie: Frida Franco

Correction linguistique: Ghislaine Fiset

Conceptionet réalisation graphique: Norman Dupuis

Photographiede la page couverture: lecques Lessard

Collaborationtechnique: Jacques Madore

Les maçonneriesGilles Ouellet inc.

Cette publication de la Ville de Québec a été réalisée~ grâce à laparticipation du ministère desAffaires cultu­~ relies du Ouébec et de l'Office de planification et dedéve­

loppement du Ouébec,dans le cadrede l'Ententesur lamise en valeur desbiensculturelsde la Ville de Ouébec.

DÉPÔT LÉGAL : 2' trimestre 1989ISBN 2-920860-3 1-3

2300-89 12