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Lionel Maurel Master 2 IEC Université de Cergy-Pontoise 22/03/10 1

La publication audiovisuelle (image animée et son)

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Page 1: La publication audiovisuelle (image animée et son)

Lionel MaurelMaster 2 IECUniversité de Cergy-Pontoise22/03/10

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Page 2: La publication audiovisuelle (image animée et son)

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Musique et vidéo :

La chaîne des droits de l’analogique au numérique ; le poids des droits voisins ; l’importance de la gestion collective.

Nouveaux enjeux liés au numérique :

L’offre légale ; le téléchargement et la question du piratage ; le streaming ; les plateformes de partage ; la responsabilité des intermédiaires techniques et des internautes (statut d’hébergeur, d’hébergeur)

Page 3: La publication audiovisuelle (image animée et son)

A condition d’être originales et mises en forme, les créations musicales et vidéo sont des œuvres de l’esprit, protégées par le droit d’auteur ;

Il s’agit dans la plupart des cas d’œuvres de collaboration, impliquant plusieurs auteurs et le concours d’autres agents indispensables à la création ;

Ces autres agents (interprètes, producteurs, entreprises de communication audiovisuelles) bénéficient de droits voisins ;

La multiplicité des acteurs rend particulièrement nécessaires les mécanismes de gestion collective des droits par les SPRD ;

Musique et vidéo sont des secteurs particulièrement affectés par la révolution numérique qui bouleverse les équilibres.

3

Page 4: La publication audiovisuelle (image animée et son)

La chaîne des droits de l’analogique au numérique ; le poids des droits voisins ; l’importance de la gestion collective.

4

Shankar,

shiv

CC

-BY

Page 5: La publication audiovisuelle (image animée et son)

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Musique

Les auteurs

(compositeurs,

paroliers,

arrangeurs)

L’éditeur de

musique

Les interprètes

Le producteur

Titulaires de

droits d’auteur

Cessionnaire de

droits d’auteurTitulaire de

droits voisins

Titulaires de

droits voisins

Page 6: La publication audiovisuelle (image animée et son)

Les (co)auteurs de la musique

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Filhi Bahthi CC-BY-NC-SA

Le compositeur de la musique,

entendu comme combinaison de la

mélodie, du rythme et des paroles ;

L’auteur des paroles ou parolier ;

L’arrangeur : enrichit la musique

conçue par le compositeur.

L’arrangement musical constitue une

adaptation et sera protégé, s’il est

original. Ils possèdent sur leur

création des droits patrimoniaux et un droit

moral

Page 7: La publication audiovisuelle (image animée et son)

Les droits des auteurs de musique

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Les droits patrimoniaux :

• Droit de reproduction de l’œuvre

sur tous supports (disque, partition,

mémoire d’ordinateur…) ;

• Droit de représentation en public

(concert, radio, télévision,

discothèque, bals, Internet…) ;

• Droit d’adaptation (traduction,

arrangement, adaptation théâtre,

illustration, remix…) ;

• En principe, dure vie de l’auteur +

70 ans (cas particuliers / œuvres de

collaboration, œuvres composites)

Le droit moral :

• Droit au nom (ou droit de paternité) ;

• Autorisation requise pour toute

modification ou adaptation susceptible

de dénaturer l’œuvre (illustration

musicale, usage publicitaire, jingle…) ;

• Pas de publication d’une musique

inédite sans autorisation ;

• Dure sans limite de temps et est

exercé par les ayants droit à la mort de

l’auteur.

Les droits patrimoniaux cèdent devant une série d’exceptions au droit

d’auteur.

Page 8: La publication audiovisuelle (image animée et son)

Les sociétés de gestion collective des droits des auteurs de musique

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La SACEM (Société des Auteurs, Compositeurs

et Editeurs de Musique) : pour les musiques non

destinées à être mises en scènes ;

La SACD (Société des Auteurs et

Compositeurs Dramatiques) : pour les musiques

destinées à la scène (opéra, comédie musicale,

musique théâtrale, cirque, etc) ;

La SCAM (Société Civile des Auteurs

Multimédia) : pour les œuvres sonores non

musicales (textes de chroniques, magazines,

reportages, etc;

Page 9: La publication audiovisuelle (image animée et son)

Les regroupements des sociétés d’auteur en filliales (sans répertoire propre)

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La SDRM (Société pour la gestion du

droit de reproduction mécanique) gère

pour la SACEM, la SACD et la SCAM les

droits de reproductiond es œuvres sur un

support (CD, DVD, bande son d’un film,

etc) ;

La SESAM gère les droits des auteurs

et éditeurs pour les supports multimédia

(site web, CD-Rom, jeu vidéo) et certains

usages numériques (streaming,

webradios).

Page 10: La publication audiovisuelle (image animée et son)

La gestion des droits des auteurs par une société comme la SACEM :

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L’adhésion à la SACEM est volontaire,

mais dans la pratique, la grande majorité des

auteurs sont adhérents ;

Après l’adhésion, l’auteur s‘engage à

déclarer ses œuvres, présentes et à venir, à

la société, qui forment son répertoire ;

Il est possible de ne confier à la SACEM

que la gestion du droit de reproduction ou de

reperésentation, mais on ne peut déterminer

plus finement les droits conférés (cas Daft

Punk/usages numériques ;

Une fois adhérent à la SACEM,

l’auteur perd son droit à exercer lui-

même ses droits patrimoniaux, mais il

conserve l’exercice de son droit moral ;

Il perd en particulier la faculté de

délivrer des autorisations à titre gratuit

ou de placer sa musique sous licence

libre ;

La SACEM tolère la mise en ligne des

œuvres sur les sites personnels de ses

membres ;

Il est difficile de quitter la SACEM une

fois que l’on y est entré.

Page 11: La publication audiovisuelle (image animée et son)

L’éditeur de la musique

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Net efekt CC-BY-NC-SA

Les auteurs de musique sont rarement en

mesure d’exploiter eux-mêmes leurs œuvres ;

Ils peuvent pour cela signer un contrat avec

un éditeur qui se chargera de cette

exploitation en publiant la partition, trouvant

des interprètes, des occasions de concerts et

un producteur pour financer l’enregistrement ;

Ce contrat est un contrat d’édition

engageant l’éditeur à « assurer à l’œuvre une

exploitation permanente… et une diffusion

commerciale conforme aux usages ».

Les auteurs peuvent eux-mêmes éditer leur

musique ; un producteur peut aussi jouer le

rôle d’éditeur (Universal). L’éditeur devient alors cessionnaire des droits des auteurs sur la musique, en

contrepartie de la rémunération qu’il leur versera

Page 12: La publication audiovisuelle (image animée et son)

Les droits cédés aux éditeurs de musique

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Gerard Stock CC-BY-NC

Droit d’exécution publique (faire jouer

la musique en concert) ;

Droit de reproduction mécanique

(faire enregistrer l’œuvre et diffuser des

exemplaires) ;

Droit de reproduction graphique

(publier la partition et les paroles,

reproduire les paroles sur pochettes de

disques, sur site web, karaoké)

Souvent, les contrats d’édition musicale

emporte aussi la cession des droits

d’arrangement et d’adaptation

audiovisuelle. Les cessions aux éditeurs sont

généralement consenties pour toute la durée de la propriété intellectuelle

(vie de l’auteur + 70 ans)

Page 13: La publication audiovisuelle (image animée et son)

Les sociétés collectives de gestion des droits des éditeurs de musique

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La SACEM (Société des Auteurs,

Compositeurs et Editeurs de Musique) pour la

diffusion des musiques en public ;

La SEAM (Société des Editeurs et Auteurs

de Musique) pour l’utilisation des partitions

dans les conservatoires et écoles.

Page 14: La publication audiovisuelle (image animée et son)

Les interprètes de la musique :

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Archives municipales de Saumur

Toute personne qui chante,

joue, exécute une œuvre

(Art. L 212-1 CPI) ;

Chef d’orchestre, chanteur,

intrumentiste…

La qualité d’interprète peut se

cumuler avec celle d’auteur et de

compositeur (ACI).

Ils possèdent des droits voisins sur leur interprétation

Page 15: La publication audiovisuelle (image animée et son)

Les droits des interprètes de la musique

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Le droit patrimonial de

l’interprète :

• Droit de reproduction de l’œuvre

sur tous supports (disque, partition,

mémoire d’ordinateur…) ;

• Droit de représentation en public

(concert, radio, télévision,

discothèque, bals, Internet…) ;

• Durée de 50 ans à compter de la

première communication au public

de l’interprétation ;

• Projet européen d’extension de la

durée de ce droit à 70 ans.

Le droit moral de l’interprète :

• Droit au nom (ou droit de paternité) ;

• Autorisation requise pour toute

modification ou adaptation susceptible

de dénaturer l’œuvre (illustration

musicale, usage publicitaire, jingle…) ;

• Dure sans limite de temps et est

exercé par les ayants droit à la mort de

l’auteur.

Le droit sur l’interprétation s’applique même si l’œuvre exécutée appartient au

domaine public.

Page 16: La publication audiovisuelle (image animée et son)

Les sociétés de gestion collective des droits des interprètes :

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L’ADAMI (société civile pour l’Administration des

Droits des Artistes et Musiciens Interprètes) pour les

artistes principaux ;

La SPEDIDAM (Société de Perception et de

Distribution des Droits des Interprètes Musique

Danse) pour les interprètes dit d’accompagnement ;

La SPRE (Société pour la Perception de la

Rémunération Equitable) pour la perception des

rémunérations liées à la diffusion des CD par les

radios, télévisions et discothèques.

Page 18: La publication audiovisuelle (image animée et son)

Les droits du producteur :

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Le droit patrimonial du

producteur :

• Droit de reproduction de l’œuvre

sur tous supports (disque, partition,

mémoire d’ordinateur…) ;

• Droit de représentation en public

(concert, radio, télévision,

discothèque, bals, Internet…) ;

• Durée de 50 ans à compter de la

première communication au public

de l’enregistrement ;

• Projet européen d’extension de la

durée de ce droit à 70 ans.

Pas de droit moral du

producteur

Le droit sur l’enregistrement s’applique même si l’œuvre ou l’interprétation sont dans

le domaine public.

Page 19: La publication audiovisuelle (image animée et son)

Les sociétés de gestion collective des droits des producteurs :

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La SCPP (Société Civile des Producteurs

Phonographiques) regroupe les 4 majors (Universal,

Sony-BMG, Warner, EMI-Virgin) ;

La SPPF (Société civile des Producteurs de

Phonogrammes en France) regroupe les labels

indépendants ;

La SCPA (Société Civile des Producteurs Associés)

pour les droits sur les attentes téléphoniques ;

La SPRE (Société pour la Perception de la

Rémunération Equitable) pour la perception des

rémunérations liées à la diffusion des CD par les

radios, télévisions et discothèques ;

La SACEM pour la diffusion de la musique dans les

lieux publics.

Page 20: La publication audiovisuelle (image animée et son)

La production d’un disque

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Le producteur doit obtenir l’autorisation

des auteurs et des éditeurs par le biais

de la SDRM ;

Il doit conclure des contrats

d’enregistrement et de cession des droits

avec les interprètes principaux ;

Pour les interprètes

d’accompagnement, système de la

feuille de présence SPEDIDAM.

Le contrat avec les interprètes principaux peut revêtir plusieurs formes

: contrat de distribution, contrat de licence, contrat d’enregistrement en

exclusivité.

Johnnyalive CC-BY-NC-ND

Page 21: La publication audiovisuelle (image animée et son)

La diffusion publique de musique enregistrée

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« Lorsqu'un phonogramme a été publié à des fins de commerce,

l'artiste-interprète et le producteur ne peuvent s'opposer :

1º à sa communication directe dans un lieu public, dès lors qu'il n'est

pas utilisé dans un spectacle ;

2ºà sa radiodiffusion et à sa câblo-distribution simultanée et intégrale,

ainsi qu'à sa reproduction strictement réservée à ces fins, effectuée par

ou pour le compte d'entreprises de communication audiovisuelle en vue

de sonoriser leurs programmes propres diffusés sur leur antenne ainsi

que sur celles des entreprises de communication audiovisuelle qui

acquittent la rémunération équitable.

La licence légale de l’article L. 214-1 du

CPI

(…) Ces utilisations des phonogrammes publiés à des fins

de commerce, quel que soit le lieu de fixation de ces

phonogrammes, ouvrent droit à rémunération au profit des

artistes-interprètes et des producteurs. »

Les titulaires de droit voisins sont privés par la loi de leur droit exclusif,

en échange d’une rémunération équitable.

La SACEM fait office de guichet unique, pour délivrer les autorisation

et répartir les rémunérations aux interprètes et producteurs.

Page 23: La publication audiovisuelle (image animée et son)

Œuvre

audiovisuelle

Les auteurs :

scénariste,

dialoguiste,

réalisateur,

compositeur

Les interprètes

: comédiens,

danseurs,

chanteurs,

musiciens

Le producteur

Les auteurs,

interprètes,

producteurs de

la musique

23

Titulaires de droits d’auteur

Titulaires de

droits voisins

Titulaire de droits voisins

Titulaires de droits

d’auteur et de

droits voisins

Droit d’auteur = droit patrimonial + droit

moral (vie de l’auteur + 70 ans)

Droit voisin = droit patrimonial + droit

moral, sauf producteur (50 ans)

Page 24: La publication audiovisuelle (image animée et son)

Le rôle central du producteur :

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Celui qui « prend l’initiative et la

responsabilité de la réalisation de

l’œuvre » art. L. 132-23 CPI

Réunit les financements pour

produire le film ;

Entre en relation avec les chaînes

de télévision, les distributeurs des

salles de cinéma, les éditeurs de DVD

pour exploiter le film. Pour cela, il doit recueillir par le

biais de contrats l’autorisation de chaque contributeur d’exploiter

son apport à l’œuvre.

xof38

Page 25: La publication audiovisuelle (image animée et son)

Les différents contrats signés par le producteur :

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Avec les auteurs :

- Un contrat de production audiovisuelle ;

- Contrat de commande pour le scénario et

les dialogues ;

- Contrat de réalisation de l’œuvre

audiovisuelle avec le réalisateur ;

- Contrat d’adaptation audiovisuelle avec

l’adaptateur et l’auteur du texte original ;

- Pour la musique, soit un contrat de

commande, soit un contrat d’adaptation

audiovisuelle ;

- Entraîne une présomption de cession des

droits au profit du producteur ;

- Doit prévoir un type de rémunération pour

chaque mode d’exploitation envisagé

(diffusion TV, cinéma, vente DVD, VoD, etc)

Avec les interprètes :

- Un contrat de travail ;

- Emportant la cession des droits voisins

des interprètes ;

-Contre une rémunération adaptée à

chaque type d’exploitation ;

- Rémunération en salaire (cachet) et en

redevance de droits voisins (royalties).

D’autres contrats :

- Contrat de travail simple avec les

figurants et les techniciens

intermittents ;

- Autorisation des personnes filmées

(droit à l’image) et des auteurs

d’œuvres filmées ;

- Autorisation de filmer sur les lieux

du tournage ;

Au final, le producteur « concentre » les différents droits sur l’œuvre

audiovisuelle.

Pour réutiliser un film, il faut en

général l’autorisation :

de son producteur ;

du producteur de la musique ;

des auteurs de la musique.

Page 26: La publication audiovisuelle (image animée et son)

L’offre légale ; le téléchargement et la question du piratage ; le streaming ; les plateformes de partage ; la responsabilité des intermédiaires techniques et des internautes (statut d’hébergeur, d’hébergeur)

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Chiarachine CC-BY-NC

Page 27: La publication audiovisuelle (image animée et son)

Quelques exemples :

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Téléchargement légal : iTunes,

Fnacmusic, ecompil, virginmega,

connect-europe, offres télécom

(Orange, Neufbox Music…)

Streaming : Spotify, Deezer,

Qobuz, Jiwa…

Webradios : Deezer, Jiwa,

Last.fm, Musicme…

VoD : AlloCiné VoD, VoD Fnac,

Virginmega, Imineo, Arte VoD, TF1

Vision…

Clips vidéo : YouTube, Hulu,

Vevo…

FD CC-BY-NC

Page 28: La publication audiovisuelle (image animée et son)

Les sites de musique sous licence libre :

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Jamendo & Jamendo Pro

Dogmazic, Pragmazic, Automazic

Page 29: La publication audiovisuelle (image animée et son)

Les difficultés et les freins

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Prix ;

Catalogues peu étoffés ;

Lenteur de la mise à disposition

(vidéo) ;

DRM, problèmes d’interopérabilité ;

Qualité et difficultés techniques ;

Lacunes ou absence de mécanisme

de gestion collective ;

Difficulté pour obtenir des licences au

niveau mondial.

Suika CC-BY

Page 30: La publication audiovisuelle (image animée et son)

Dispositifs et lacunes de la gestion collective des droits numériques

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Incertitudes sur l’applicabilité de la

licence légale de l’article L. 214-1 aux

webradios (simulcasting/webcasting) ;

La SESAM propose des tarifs pour le

streaming (droits des auteurs de musique) ;

pour les producteurs : SCPP ou SPPF ;

Pour le téléchargement, aucun

mécanisme de gestion collective n’est

prévu ; il faut négocier titulaire par titulaire.

Pink Ayla CC-BY-ND

Page 31: La publication audiovisuelle (image animée et son)

Les propositions pour la développer

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Loi Hadopi : lutte contre le

téléchargement illégal et « labellisation »

de l’offre légale ;

Propositions du rapport Creation et

Internet (Hadopi 3 – Mission Zelink) :

- rejet de la licence globale

- Carte Jeunes offre légale

- Licence légale pour le streaming

- Gestion collective (obligatoire ?) pour la

musique numérique

- Raccourcissement chronologie des

médias

- Taxe sur copie privée sur cartouches et

tuners; taxe Google/Publicité en ligne

Fis

hflix

CC

-BY

-NC

Page 32: La publication audiovisuelle (image animée et son)

Les premières hésitations de la jurisprudence

32

Ea

rl. W

hat I sa

w 2

.0. C

C-B

Y-N

C-S

A

Mettre des fichiers en ligne sur un réseau

P2P (« uploader ») et partager ses fichiers

constituent pour les juges français des actes

de contrefaçon ;

Faire un lien hypertexte vers un site de

téléchargement illégal est également puni ;

Mais avant 2006, aucun internaute n’a

jamais été condamné pour avoir simplement

téléchargé des fichiers ;

Question non tranchée : assimilation du

téléchargement à un acte de copie privée et

incidence de la licéité de la source.

En Suisse ou en Espagne, le simple téléchargement constitue un acte de copie

privée légal.

Page 33: La publication audiovisuelle (image animée et son)

La légalité des sites de peer-to-peer

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Edans C

C-B

Y

Plusieurs sites de P2P ont été poursuivis

devant les tribunaux aux Etats-Unis et

condamnés (Napster, Grokster, Morpheus) ;

KaZaA poursuivi en 2003 aux Pays-Bas n’a

pas été jugé contrefaisant en soi, mais fut

condamné en Australie en 2005 ;

The Pirate Bay, condamné en Suède en

2009 et en Italie en 2010 ;

La loi DADVSI en 2006 a interdit le fait de

proposer au public un logiciel manifestement

destiné à mettre à disposition du public, sans

autorisation des œuvres protégées.

Mais les logiciels de P2P, dédiés au partage de fichiers, ne sont pas en

eux-mêmes illégaux.

Page 34: La publication audiovisuelle (image animée et son)

La clarification apportée par les lois DADVSI et Hadopi

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Page 35: La publication audiovisuelle (image animée et son)

35

La clarification apportée par les lois DADVSI et Hadopi

Page 36: La publication audiovisuelle (image animée et son)

Le champ d’application étroit de la riposte graduée

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CC-BY-SA La Quadrature du net

Affirmation par le gouvernement que la loi

Hadopi viserait toutes les formes de

piratage et pas seulement le peer-to-peer ;

Mais le décret d’application sur la

collecte des données personnelles ne

concerne que le P2P ;

Laisse penser que les autres formes de

piratage pourraient échapper à la riposte

graduée (streaming, téléchargement direct,

VPN, brouillage d’adresse IP, Newsgroup

Usenet, etc).

Page 37: La publication audiovisuelle (image animée et son)

Légal ou illégal ?

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Streaming : permet la lecture d’un flux audio ou vidéo en direct, à mesure qu’il est diffusé, sans

téléchargement (représentation sans reproduction ?)

Poster des contenus protégés en

streaming sur le web constitue un

acte de contrefaçon, mais les

regarder ?

Pourrait ne pas constituer une

contrefaçon, mais un recel à condition

que le stockage dans la mémoire vive

de l’ordinateur puisse être considéré

comme une « détention » ;

Pour l’instant, la jurisprudence est

hésitante. Recel : « fait de dissimuler, détenir, transmettre une chose, ou de faire office d’intermédiaire avant de la

transmettre, en sachant que cette chose provient d’un crime ou d’un délit »

Page 38: La publication audiovisuelle (image animée et son)

Le difficile développement du streaming légal

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RadioBlogClub, site pionnier en

France, condamné lourdement, faute d’un

accord avec les titulaires ;

Difficulté à obtenir des licences de

diffusion à l’échelle internationale (Affaire

Pandora) ;

En France, auteurs et éditeurs

proposent des tarifs, par le biais de la

société SESAM, mais il faut retourner aux

producteurs pour monter un service ;

Le rapport Zelnik propose de créer une

licence légale pour le streaming pour

permettre aux sites légaux d’élargir leur

catalogue.

Aux Etats-Unis, il existe un système de gestion collective

(soundexchange)

Page 39: La publication audiovisuelle (image animée et son)

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Une situation juridique complexe :

Des sites emblématiques du

développement du web 2.0 ;

L’essentiel des contenus est mis en

ligne par les usagers (User Generated

Content) ;

Lieux de pratique du remix, du mashup ;

Proposent des fonctionnalités

collaboratives (échange, commentaires,

notation, etc) ;

Utilisent des technologies innovantes

(streaming, embedding) ;

Modèle économique fragile,

essentiellement basé sur les recettes

publicitaires. Ces sites génèrent fréquemment du

contentieux, du fait que le utilisateurs postent des vidéos protégées

Page 40: La publication audiovisuelle (image animée et son)

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YouTomb : un « cimetière » des vidéos

retirées de YouTube pour violation supposée

de copyright

De véritables « nids à contentieux » :

Nombreuses plaintes pour violation du droit

d’auteur déposées contre YouTube (TF1, INA,

Viacom…) ;

En France, multiples plaintes contre Dailymotion

(Affaire Lafesse, Omar & Fred) ; Affaire Besson vs

Beemotion ;

Aux Etats-Unis, campagne systématiques de

retrait de vidéos engagées par les majors (EMI,

Universal Music, etc) ;

En Italie, situation proche du dérapage

(engagement de la responsabilité pénale,

autorisation préalable pour poster les vidéos en

ligne).

Pour l’instant, ces plateformes bénéficient encore d’un régime de responsabilité relativement

protecteur

Page 41: La publication audiovisuelle (image animée et son)

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La voie de la négociation avec les titulaires :

Google a conclu des accords avec

plusieurs majors pour partager les

recettes publicitaires générées par

YouTube ;

Les titulaires peuvent choisir le

retrait des vidéos piratées, leur

blocage ou le partage des recettes.

YouTube et Dailymotion ont

également mis en place des

procédés de filtrages

(watermarking) permettant de

repérer la mise en ligne de

contenus protégés, en

collaboration avec les titulaires.

Page 43: La publication audiovisuelle (image animée et son)

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Avec le web 2.0, les interactions entre ces différents acteurs sont de plus en plus fortes et imbriquées

En cas de préjudice, comment identifier l’acteur responsable et quelles articulations entre les différentes responsabilités ?

Page 44: La publication audiovisuelle (image animée et son)

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Page 45: La publication audiovisuelle (image animée et son)

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Page 46: La publication audiovisuelle (image animée et son)

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Page 47: La publication audiovisuelle (image animée et son)

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Page 48: La publication audiovisuelle (image animée et son)

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Page 49: La publication audiovisuelle (image animée et son)

La distinction éditeur/hébergeur

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Un forum de discussion ?

Wikipédia ?

YouTube ?

De quel statut relèvent ces sites ?

Page 50: La publication audiovisuelle (image animée et son)

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Page 51: La publication audiovisuelle (image animée et son)

Les situations hybrides : exemple des blogs

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Production directe de

contenus (billets) = statut

d’éditeur incontestable ;

Mais aussi accueil de

contenus produits par des tiers

(commentaires) ;

Et de plus en plus, liens

automatique vers contenus

externes (liens hypertextes,

flux RSS, tweets, embedding,

publicités, etc).Qui est responsable en cas de

difficulté ?

Page 52: La publication audiovisuelle (image animée et son)

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