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Amar LAKEL Maître de Conférence en Sciences de l’Information et de la Communication amar.lakel@u- bordeaux3.fr Le paradigme structuro- linguistique : vers une théorie de la sémiologie « On peut concevoir, une science qui étudie la vie des signes au sein de la vie sociale... Nous la nommerons sémiologie (du grec séméion, signa). Elle nous apprendrait en quoi consistent les signes, quelles lois les régissent en société. » Ferdinand de Saussure. UE2L73U 1 Fondamentaux de l'infocom L2 LIC Théories de l'information et de la communication lundi 6 juin 2022 13:04:53

Le paradigme linguisitique, Introduction aux théories de la communication (Licence)

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Amar LAKELMaître de Conférence

en Sciences de l’Information et de la Communication

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Le paradigme structuro-linguistique : vers une théorie

de la sémiologie

« On peut concevoir, une science qui étudie la vie des signes au sein de la vie sociale... Nous la nommerons sémiologie (du grec séméion, signa). Elle nous apprendrait en quoi consistent les signes, quelles lois les régissent en société. » Ferdinand de Saussure.

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Introduction

Au commencement, il eu le code.

On reconnaît deux sources majeures de la linguistique au XXe siècle. Ferdinand de Saussure avec son cours de linguistique générale de 1916 et Noam Chomsky (Structure syntaxique, 1957 ; La linguistique cartésienne, 1966 ; langage et pensée, 1968).

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I - étymologie de la linguistique : au fondement, l'analyse du langage. 1 – Fondements de la linguistique structurale.

Ferdinand de Saussure : le prophète de la linguistique.

Les trois cours de linguistique que Ferdinand de Saussure (1857 -1913) a donné entre 1906 et 1911 à l'université de Genève sont les fondements de la linguistique contemporaine. Pour le linguiste suisse, la langue est une « institution sociale », tandis que la parole est un acte individuel. La linguistique structurale de Ferdinand de Saussure isole la langue comme système social (le code linguistique) de la parole comme performance individuelle engagé socialement.

• La langue est définie comme une forme, c'est-à-dire comme un système de rapports différentiels et oppositifs entre des éléments. On peut avoir deux approches d’analyse de la langue, soit une approche synchronique pour analyser la structure soit une approche diachronique pour analyser les transformations du système.

• L’élément premier mis en valeur par la linguistique saussurienne est le signe décomposé en signifiant perceptible et en signifié intelligible. Le rapport à la chose (le référent) est exclu du domaine de l'analyse de linguistique à ce stade.

• Dans le mécanisme de fonctionnement de la langue, il isole deux types d'opérations : l'opération paradigmatique : choix entre plusieurs termes équivalents ; l'opération syntagmatique : choix au sein d'un groupe de mots de son organisation syntaxique.

 Toute la linguistique du XXe siècle post-saussurienne va interroger les relations dédoublées laissées en suspens : le rapport langue/parole, le rapport synchronie/diachronie, le rapport signifiant/signifié, le rapport paradigme/syntagme.

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I - étymologie de la linguistique : au fondement, l'analyse du langage. 1 – Fondements de la linguistique structurale.

Louis T Hjelmslev, le fondement du structuralisme.

L'école de Copenhague est représentée par Louis T Hjelmslev (Prolégomènes à une théorie du langage, 1943). C'est école va pousser l'analyse de la langue comme une structure théorique pure et logique. Il est l'un des pionniers du structuralisme et le fondateur de la glossématique (Principes de grammaire générale (1928), et Prolégomènes à une théorie du langage (1943)).

• Il reprend la théorie du signe dans une approche systémique qui définit la langue comme un ensemble de relation entre des fonctions sémiotiques élémentaires.

• Pour Hjelmslev, l'analyse du signe distingue l'analyse des fonctions de contenu des fonctions de contenant s'appuyant sur de la substance de contenu et de la substance de contenant.

• La substance du contenu est la dimension psychologique du signe alors que la substance du contenant est la forme matérielle du signe.

Ainsi, la fonction sémiotique donne une forme tant à la substance de contenu (idées) qu’à la substance de contenant (le matériel signifiant). Ainsi la structure du signifiant est aussi structure du signifié.

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I - étymologie de la linguistique : au fondement, l'analyse du langage. 2 – La grammaire générative de Noam Chomsky.

La richesse poétique est avant tout grammaticale.

Avec la linguistique transformationnelle de Noam Chomsky, on passe à une grammaire générative qui tente d'étudier la capacité à réussir les phrases qui font sens dans une situation communicationnelle. Quelle est donc cette compétence qui permet de produire des phrases justes relatives à une situation ?

• La distinction se déplace donc entre compétence (ce qui peut se dire) et performance (ce qui se dit effectivement).

• Les enfants ont une compétence innée et générative de la grammaire élémentaire commune à tous les langages humains. Cette connaissance innée est appelée « grammaire universelle ». "avec un jeu réduit de règles de grammaire et un ensemble fini de termes, les humains peuvent produire un nombre infini de phrases."

• Ainsi, un enfant qui apprend une langue a seulement besoin d'acquérir les items lexicaux nécessaires (mots, morphèmes grammaticaux et les tournures idiomatiques) et ensuite il se cale sur les paramètres spécifiques de sa langue locale à travers quelques essais erreurs.

Noam Chomsky va ensuite construire une hiérarchie de grammaires formelles en catégories de pouvoir d’expression croissant. C'est donc la complexité de la compétence grammaticale qui rend possible la richesse poétique.

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I - étymologie de la linguistique : au fondement, l'analyse du langage. 3 – De la Langue à la Parole : L’école « française »

André Martinet

• Économie des changements phonétiques, 1955

• Elément de linguistique générale, 1960

• Linguistique synchronique, 1965

Emile Benveniste• Problèmes de linguistique

générale, 1966

Roman Jakobson• Essai de linguistique générale,

1952• Fondement du langage, 1956

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I - étymologie de la linguistique : au fondement, l'analyse du langage. 3 – De la Langue à la Parole : L’école « française »

Roman Jakobson, Langage et Parole !

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I - étymologie de la linguistique : au fondement, l'analyse du langage. 3 – De la Langue à la Parole : L’école « française »

Roman Jakobson, Langage et Parole !C’est à partir du cercle de la linguistique de l’Ecole de Prague, représenté par les théories de

Jakobson que la linguistique structurale moderne va se développer en Europe. Il est l'un des premiers linguistes à utiliser le terme de structure. Le langage est une structure constituée de six éléments et de six fonctions [Jakobson, 1930] : "les facteurs constitutifs de tout procès linguistique, de tout acte de communication verbale"

le destinateur qui détermine la fonction expressive (expression de l’intention du locuteur)

le destinataire qui détermine la fonction connotative (pris en compte du recepteur, cherchant à transformer son état, dimension performative de la langue) ;

le contexte (référent) qui détermine la fonction référentielle (le monde extérieur);

le message (forme) qui détermine la fonction poétique (englobant toutes les grandes figures de la rhétorique) ;

le contact (canal), qui détermine la fonction phatique (qui tend à vérifier l'écoute du destinataire) ;

le code, qui détermine la fonction métalinguistique (que porte le langage pris comme objet et qui assure la possibilité de communication).

L’approche en acte de communication linguistique distingue l'analyse structurale de l'analyse fonctionnelle ouvrant ainsi un nouveau champ d’exploration sociale pour la linguistique.

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Mikhaïl Bakhtine à l’origine de la linguistique sociale

Réagissant contre la linguistique saussurienne et sa définition abstraite et monolithique du système de la langue, Mikhaïl Bakhtine (1895 - 1975) lui oppose dès 1929, dans son ouvrage Marxisme et philosophie du langage, une conception dialogique du langage qui prenait en compte l'intégration de la langue dans des contextes sociaux particuliers.

Il admet que la langue a une certaine autonomie, comme système technique, mais il insiste sur le fait qu'elle ne peut être étudiée que dans des réseaux de relations sociales, inscrits dans des systèmes politiques, économiques et idéologiques structurés par des rapports de pouvoir.

Ainsi, émission et réception sont influencées par le jeu stratégique de l'émetteur et du récepteur.

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La sémiologie au cœur de l’interprétation de la société.

L’étude générale des signes, sémiologie, étend l'analyse des fonctions de communication à toutes les procédures de signification. On opère une extension du signe dans son existence sociale.

Structuralisme : La réalité sociale est composée de systèmes sémiologiques en relation les uns avec les autres. Il existe donc une logique structurale entre les codes et les réalités sociales auxquelles ils correspondent. On peut même en venir à affirmer que la réalité sociale est un système de codes.

R.B. pointe, dans l'étude du discours des médias, un binôme qui se révèle particulièrement important : le binôme dénotation – connotation (Mythologies, 1970). Toute forme de discours social, d’idéologie passe par ce langage second de la connotation, « décroché » du premier, de la dénotation.

Roland Barthes, Mythologies et Claude Lévi Strauss, Anthropologie structurale, Les mythologiques, vont étudier les phénomènes sociaux comme pratiques signifiantes structurées par les codes.

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1 – Roland Barthes : La théorie du mythe.

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Le mythe bourgeois naturalisant les rapports de classe.

La mythologie est une méthode de déconstruction des idéologies grâce aux techniques sémiologiques. Elle étudie les idées selon leur forme. Au niveau de la forme, le mythe est un usage social qui s'ajoute à toute substance sémiologique (signe).

• Le mythe utilise le signe comme signifiant pour lui additionner un signifié second, le concept. Au niveau de la langue, un système de trois termes (signifiant/signifié) devient une forme qui porte un concept de mythe au service d’une signification seconde. Le mythe est un métalangage qui se serre du langage comme objet.

• Le signifiant du mythe ( càd le signe) est à la fois plein car il est une unité de sens dans la langue et vide car il n'est qu'une forme pour le sens second.

• Le mythe est une parole. C'est un mode de signification située dans des limites historiques et selon des conditions d'emploi qu'il faut à chaque fois déconstruire. Le mythe vie en société. Cette relation n'est pas naturelle, elle est aussi historique. Le mythe préfère travailler avec des images pauvres, facile à manipuler, facile à travestir.

Le mythe ne cache rien et n'affichent rien en même temps. Il déforme, il cherche à naturalisé le concept. La signification doit apparaître comme révélation ou comme preuve d'une nature : le mythe.

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1 – Roland Barthes : La théorie du mythe.

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Les dispositifs de savoir-pouvoir

Pour Michel Foucault (Archéologie du savoir ; Surveiller et punir), la société est constituée d’ordres de discours chargés de dire la vérité, les savoirs, qui reposent sur des épistémé.

Ces épistémé sont des structures de distribution des objets du savoir, des concepts et des théories mais aussi des sujets légitimes de la vérité. Des « langues » de production de la vérité qui sont profondément historique et situées.

Michel Foucault montre l’imbrication entre organisation sociale et ordre de la vérité dans l’analyse des relations de pouvoir des dispositifs disciplinaires. Ainsi production de vérité et relations de pouvoirs formes des système imbriqués qui entre en relation de dépendance mutuel.

Production de la connaissance, système d’information et de communication et rapports de pouvoir peuvent être mis à jour à travers une structure de distribution et de mise en relation des objets discursifs et des sujet entre eux.

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2 – Michel Foucault ou l’ordre de la vérité.

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Les dispositifs de savoir-pouvoir

Pour Louis Althusser, qui s’inscrit dans la tradition du Marxisme, la condition dernière de la production, c'est la reproduction des conditions de production.

La reproduction de la force de travail se passe hors de l'entreprise (contrairement à la reproduction des moyens de production). Le système scolaire assure non seulement la transmission des savoir-faire mais aussi des règles de l'ordre social dans les rapports de production.

Ces règles sont construites et structurées par de l'idéologie dominante. Ainsi la reproduction des forces de travail passe par (1)une reproduction biologique (détermination du salaire), (2)une reproduction des qualifications passant par la formation professionnelle, et (3)une reproduction de l'ordre de domination passant par l'acquisition de l’idéologie.

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3 – Idéologie comme reproduction de la société

« c'est dans les formes et sous les formes de l'assujettissement idéologique qu'est assuré la reproduction de la qualification de la force de travail »

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L’idéologie comme interpellation du sujet.

Mais qu'est-ce que l'idéologie ? « L'idéologie est une représentation(1) du rapport imaginaire des individus(2) à leurs conditions réelles d'existence(3). »

• Ce rapport imaginaire est une poétique du réel pour qu'ils respectent les canons de la procédure idéologique. L'analyse de l'idéologie permet de déceler le système des rapports imaginaires des individus au rapport de production réelle.

• L'idéologie à une existence matérielle. L'idée n'est pas une substance abstraite, elle est un acte matériel, inséré dans des pratiques matérielles, réglés par des rituels matériels définis par un appareil idéologique matériel. Quelle est la pragmatique, des rituels, les appareils qui existent par le fonctionnement du langage.

• Si l'idéologie existe dans un appareil idéologique matériel qui prescrive des pratiques matérielles réglées dans un rituel, c'est parce que cette idéologie est la condition d'existence d'un sujet agissant, d'un sujet déterminé. « L'idéologie interpelle l’individus en sujet.» L'idéologie recrute des individus pour en faire un sujet par l'interpellation.

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3 – Idéologie comme reproduction de la société

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Les dispositifs de savoir-pouvoir

http://www.dailymotion.com/video/x79kbp_chomsky-vs-foucault-stfr-hd-dolby-1_news

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3 – Idéologie comme reproduction de la société

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II– Philosophie de la signification : au fondement de l’interprétation du signe. 1 - le courant herméneutique : l'interprétation par le langage.

l’interpretant au cœur du signeCharles S. Peirce opère une tentative de restitution

de l'interprétation dans le processus de communication. Ainsi, il y a bien un système triadique entre l'objet, le signe, et l'interprétant.

Wilhelm Dilthey ajoute au processus d’interprétation une fonction d'anticipation et de pari sur le sens par l’auteur comme par le récepteur qui vient cadrer l’interprétation.

 Martin Heidegger, Dans Etre et temps et Acheminement vers la parole, fait de l'interprétation un rapport ontologique au monde.

 H.G. Gadamer, Vérité et méthode, l'homme s'inscrit dans la mise à distance du monde (son interprétation) tel qu'il lui est offert par le langage.

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L’analyse littéraire : passerelle entre l’hérméneutique et les SIC.

L’analyse de la littérature d’inspiration hérméneutique va jouer un rôle fondamental dans la vulgarisation de cette philosophie. L’herméneutique méthodique va tenter de développer une méthode d'analyse à partir d'un corpus textuel.

• Dans Qu'est-ce que la littérature, Jean-Paul Sartre avait déjà repris le modèle de Pierce en définissant l'œuvre comme « cet effort conjugué de l'auteur et du lecteur qui fera surgir cet objet concret et imaginaire qu'est l'ouvrage de l'esprit. »

• Paul Ricœur, De l'interprétation, Essais herméneutique, La métaphore vive, Temps et récits, va explorer ce travail de l'interprétation dans l'approche du langage.

• C'est tout le programme de l'œuvre ouverte qu'Umberto Eco tentera de penser, dès 1962 : la place de l'œuvre dans ce triptyque.

• Dans son essai sur « la mort de l'auteur », Roland Barthes lui-même souligne que le sens ultime de tout texte culturel est libéré par le lecteur.

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du signe. 1 - le courant herméneutique : l'interprétation par le langage.

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L’intention est la fonction linguistique d’appréhension du langage.

Le paradoxe phénoménologique : C'est seulement dans le langage que l'on peut appréhender ce qui est en dehors de la langue à travers la construction d'objet de langue. Cette approche s’appuie sur la philosophie de Edmund Husserl, Recherche logique, 1901 ; Logique formelle et logique transcendantale, 1929 ; Expérience et jugement, 1939.

• Pour Husserl, le sens logique de la conscience possède une exigence d'identité et d'unité. C'est la fonction signifiante de la conscience de quelque chose qui forme l'intentionnalité. Le langage est médiateur entre le sujet et le monde, entre la conscience et le corps.

• Le Langage assure une fonction de logicité, telos, et une fonction anté-prédictive, arché, dans l’ordonnancement du monde. On peut appréhender la langue comme structure métalinguistique a priori qui rend possible les intentionnalités.

•  En France, Maurice Merleau-Ponty (Phénoménologie de la perception, 1945 ; Signe, 1960 ; Le visible et l'invisible, 1964) va tenter de penser les fonctions du langage dont le passage du sens perceptif au sens langagier, du comportement à la thématisation.

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du signe. 2 - le courant phénoménologique : le retour du référent.

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L’intention est la fonction linguistique d’appréhension du langage.

Dans son œuvre la plus connue en France How to do Things with Words (1962) John Austin veut dépasser l'analyse des énoncés constatifs en montrant que tous les énoncés sont des actes.

Une énonciation est performative en ce qu'elle « fait » elle-même quelque chose. Il y a donc plus dans l'énonciation d'une expression que la description d'un fait.

Austin analyse selon le schème triparti suivant: l'acte locutoire (produire du sens); l'acte illocutoire (l’énoncé comme acte); l'acte perlocutoire (Les effets attendus).

A sa suite, John Searle tente de faire la somme des théories sur les actes de langage. Searle fonde alors une typologie : les assertifs (dire une vérité pour informer); les directifs (demander ou ordonner); les promissifs (engager l‘avenir, menacer); les expressifs (Etat du locuteur); les déclaratifs (modifier un état).

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du signe. 3 - le courant analytique : l’approche pragmatique de la langue.