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Les combattantes du soleil rtémise de Clairefontaine arriva au château de Solsolys en espérant y trouver le réconfort d’amies chevalières. Le château était situé dans les Pyrénées en Andorre sur un pic rocheux. Au bord de la falaise surgissait de derrière les montagnes une cascade qui formait en bas de celle-ci un lac d’où sortait une rivière plongeant dans la forêt sombre, pleine de loups et d’ours. L’allée qui menait à l’entrée principale du château était exposée plein ouest, et bordée de lys du pays. Il existait une entrée sculptée dans la falaise en escalier qui descendait jusqu’au pied du lac ou les paysans venaient souvent pêcher. Là, se trouvaient les écuries aussi grandioses que le château et son décor. Artémise s’approchait du château en voyant les chaînes Pyrénéennes émerger. Elle frappa alors à la porte. Il n’y avait pas de douves. Et elle put rentrer. On prit soin de son cheval tandis qu’elle s'émerveillait en regardant les belles tapisseries des murs et la vaisselle de porcelaine. Elle qui aimait le luxe, elle allait être servie. rtémise et ses compagnons soupaient, quand soudain quelqu'un frappa à la porte. Les gardes ouvrirent et l'homme se présenta: c'était un

Les combattantes du soleil

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Les combattantes du soleil

rtémise de Clairefontaine arriva au château de Solsolys en espérant y trouver le réconfort d’amies chevalières. Le château était situé dans les Pyrénées en Andorre sur un pic rocheux. Au bord de la falaise surgissait de derrière les montagnes une cascade qui

formait en bas de celle-ci un lac d’où sortait une rivière plongeant dans la forêt sombre, pleine de loups et d’ours. L’allée qui menait à l’entrée principale du château était exposée plein ouest, et bordée de lys du pays. Il existait une entrée sculptée dans la falaise en escalier qui descendait jusqu’au pied du lac ou les paysans venaient souvent pêcher. Là, se trouvaient les écuries aussi grandioses que le château et son décor. Artémise s’approchait du château en voyant les chaînes Pyrénéennes émerger. Elle frappa alors à la porte. Il n’y avait pas de douves. Et elle put rentrer. On prit soin de son cheval tandis qu’elle s'émerveillait en regardant les belles tapisseries des murs et la vaisselle de porcelaine. Elle qui aimait le luxe, elle allait être servie.

rtémise et ses compagnons soupaient, quand soudain quelqu'un frappa à la porte. Les gardes ouvrirent et l'homme se présenta: c'était un messager. Il transportait une parole qui devait arriver jusqu'à la confrérie. Les gardes l’accompagnèrent jusqu’à la salle du souper. Il

expliqua aux quatre chevalières le combat qui les attendait. Peu à peu le messager leur fit comprendre que les Bretons avaient besoin de leurs plans d’attaque pour passer les frontières Véliocasses afin de ravitailler des troupes Scandinaves. Mais le messager n'avait qu'une crainte, qu'elles ne relèvent pas le défi.

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ès l'aube, le rose du ciel accompagna les quatre chevalières dans leur départ vers le froid du nord. Elles étaient en compagnie de leurs plus beaux, leurs plus forts et leurs plus loyaux destriers. Elles n’étaient pas confiantes du chemin qu'elles allaient

être obligées de suivre, malgré leur envie de retourner au combat. Trois jours de chevauchée se passèrent sans problèmes quand la quatrième nuit tomba sur la taverne où allaient dormir nos quatre amies. Leurs chevaux se reposaient à deux pas de la gargote, il faisait nuit noire, quand deux ombres s'approchèrent des magnifiques êtres. C'étaient sûrement des hommes car leur manière de se déplacer n'était pas élégante. Ils disparurent aussitôt dans l'immensité de la campagne.

A la première heure, nos quatre acolytes s'en allèrent retrouver leurs chevaux au pré. Après un bon quart d'heure elles s'arrêtèrent tout essoufflées, malgré leurs efforts elles ne retrouvaient pas leurs chevaux. Le propriétaire de la taverne leur proposa une bourse qu'elles refusèrent par politesse mais dont elles rêvaient.

Soudain Diane s'exclama: «Il faut faire vite le soleil va bientôt se lever!»Morgane, Béatrix et Artémise approuvèrent sa résolution, il fallait se dépêcher!e propriétaire de l'auberge leur répondit qu'un village se trouvait à vingt lieues d'ici. Les chevalières s'en réjouirent, leur hôte n'eut même pas finit sa phrase qu'elles étaient déjà parties en courant vers le hameau. Arrivées là-bas elles se retrouvèrent dans une ambiance joyeuse et chaleureuse comme si le froid d'hiver n'existait pas. Les cerfs et les cochons sauvages, les chèvres et les brebis, les bœufs et les chevaux, les poules et les canards s'y trouvaient par dizaines. Sur la place principale vieillissait un magnifique chêne de plusieurs centaines d'années

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ombrageant les musiciens. Plus loin dans le bourg, les quatre amies trouvèrent toutes sortes de marchands qui vendaient autant d'animaux, de vêtements, d'objets que de nourriture. Parmi les

échoppes elles en trouvèrent une, dont le vendeur possédait des chevaux. Des chevaux avec moins de qualités que les leurs, mais ça leur suffisait largement pour la route.

lles reprirent le chemin du combat avec leurs nouveaux palefrois, tous les quatre percherons. Quelques semaines se passèrent avant qu'elles puissent voir Orléans à l'horizon entre deux flocons de neige. Arrivées à Orléans, des gardes les

stoppèrent et fouillèrent leurs bagages. Après avoir rempli chacune des formalités, les amies trouvèrent une énième petite auberge à l'écart de la ville pour la nuit. Le menu n'y était pas luxueux mais elles avaient l'habitude. Donc ce soir-là, haricot de mouton! La nuit était déjà tombée quand les flambeaux s'éteignirent pour laisser place au silence de la nuit tel celui de la mort. Morgane se réveilla peu avant l’aube et prépara le maigre petit déjeuner en observant le seul rayon de soleil qui perçait la lourde couche de neige qui c'était étalée sur toute la ville durant la nuit. En effet, l'hiver était tombé sur le pays. Les roues des carrioles se remirent à résonner sur les pavés tordus, les animaux recommencèrent à pousser des cris incessants, la musique accompagnait le chant des oiseaux. On avait l’impression que la ville s’éveillait après une nuit interminable.

ci les gens étaient gentils, hospitaliers, honnêtes et de plus, même pour les paysans ils étaient polis et courtois. Quand le déjeuner fut prêt, quelqu’un toqua à la porte. Morgane alla ouvrir très prudemment, c’était le courtier qui lui donna deux lettres dont une sans importance. Elle observa un long moment la deuxième lettre et dut la lire plusieurs fois

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avant de bien se rendre compte qu’elle était réelle. Comment était-ce possible? Personne n’était au courant de leur aventure? Comment allaient-elles trouver l'argent? Il a suffi de quelques dizaines de minutes après le passage du porteur pour que ses amies se lèvent ainsi

que l’aubergiste qui s’était rendormi après la sonnerie de son horloge interne. En à peine une heure, toutes les quatre furent prêtes pour reprendre le chemin de l’inconnu quand l’aubergiste leur proposa son aide pour sortir d’Orléans, elles acceptèrent volontiers son attention.

peine sorti de la ville, au lieu de repartir dans l’autre sens, l’homme insista pour les emmener un peu plus loin. Derrière cette petite colline, une armée entière d’ennemis Véliocasses les attendait. On leur passa des cordes aux poignets et elles réalisèrent avec dégoût dans quel piège

elles étaient tombées. Soudain, l’aubergiste s’écria: «Il n’y en a que trois! Où est passé la quatrième!»Mais personne ne sut lui répondre. Morgane, Artémise et Diane savaient bien que le vieux et lent bourricot de Béatrix allait entrer en scène, et c'était son heure. Béatrix était leur seule espoir.

e départ pour la prison fût entamé avec une prisonnière de moins. Il neigeait sans arrêt, jour puis nuit, puis jour puis nuit… Diane et Morgane savaient à peu près où les ennemis allaient les emmener car Artémise faisait jadis parti des Véliocasses, elle fût obligée de fuir suite à la mort de son père au combat, le très puissant seigneur de Clairefontaine, à la tête des troupes Véliocasses. En effet, ses vassaux se rebellèrent contre sa fille, seule au pouvoir. Ils furent d’autant plus comblés de voir Artémise

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prisonnière de leur armé que leur chef était sur le point d’oublier les Bretons. En quelques jours seulement, toutes les troupes

furent réunies sur le champ de bataille. Troupes Véliocasses comme Bretonnes. Pendant ce temps, nos trois amies brûlaient de froid, de faim et de

soif dans la prison, sombre, insalubre et très humide. De plus, elles tenaient à peine dans leur cachot. Seule une petite lueur du jour traversait les hauts murs de pierres de leur petite salle ronde. Dans cet endroit on ne pouvait penser qu'à l'enfer. Elles rêvaient toutes les nuits de pouvoir sortir de cette misère.

Le chemin le plus court pour aller chercher les Bretons passait par la plus dangereuse forêt du royaume. La forêt du Loup Blanc. Le brouillard et l'hostilité ne se faisaient pas désirer deux fois. Tout à coup, la jeune fille aperçut un destrier de combat magnifique et musclé. Il avait une robe noire étincelante même sous la faible lumière du soleil. En s'approchant un peu plus, elle reconnut sa silhouette, c'était sûr qu'elle le connaissait! Au bout de quelques instants d'observation, elle commença à fouiller ses bagages et trouva dedans son collier porte-bonheur et ses premiers deniers de poche. C'est à ce moment précis qu'elle se souvint de la lettre de l'inconnu et du vol de leurs chevaux. Elle était maintenant certaine que celui-ci lui appartenait. Avant d'enfourcher son cheval, elle redonna la liberté à son vieux palefroi, puis, elle repris son chemin avec son vieil ami.

près trois heures de chevauchée, un deuxième cheval leur barrait la route. En effet le sentier était très étroit. Elle s'arrêta de nouveau pour inspecter l'animal et trouva des objets appartenant à Morgane. Elle avait compris que les chevaux n'étaient pas là par hasard mais elle ne savait pas comment réagir. Elle continua sa route avec le bout des

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rênes du cheval de Morgane dans les doigts. Une heure plus tard, se fût la même scène une troisième fois avec le destrier d'Artémise. Quand elle eut réussi à s'organiser avec les chevaux de Morgane et d'Artémise dans les mains, Béatrix ne tarda pas. Quand elle eut

aperçu le dernier cheval, celui de Diane, elle fît presser le pas aux trois autres. Après les avoir attachés à l'arbre voisin, elle observa les alentours qui lui paraissaient beaucoup trop silencieux. Soudain, un inconnu masqué surgit du brouillard:«-Qui êtes-vous!, cria Béatrix inquiète-Cela ne vous regarde pas!, répondit l'homme d'un ton autoritaire, Donnez-moi l'argent pour les chevaux!, continua celui-ci.»

urant l'agression, Béatrix avait remarqué un homme discret attendre son heure derrière le bandit, et c'est quand celui-ci s'apprêtait à faire quelque chose que personne n'ose imaginer que l'homme qui était caché derrière brandit son

épée le transperça d'un violent coup de celle-ci. Le scélérat, tétanisé, s'écroula au sol, mort.«-Bonsoir jeune demoiselle, j'étais parfaitement au courant de leurs magouilles, mais je ne voulais surtout pas que vous et vos amies y perdent la vie, dit l'homme.-Bonsoir, en réalité je suis en chemin vers mes amis les Bretons pour délivrer mes trois associées prisonnières des Véliocasses. Diane, Morgane et Artémise. Mais l'histoire complète serait trop longue à vous raconter, répliqua Béatrix très poliment.-Vous pourriez peut-être me la raconter en chemin, car s'il s'agit d'Artémise de Clairefontaine, je suis son oncle, fredonna l'homme en riant.

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-Son oncle!, s'étonna la jeune fille, et comment vous appelez vous? -je me nomme Brunon, bon, assez papoté, nous devons repartir, nous étudierons une stratégie en chemin, s'impatienta le combattant.»

ls reprirent tous deux le sentier de la forêt dont ils allaient bientôt sortir, en se racontant l'essentiel de leur collaboration. Pendant que Béatrix chevauchait avec le cheval de Diane sous sa garde, Brunon lui, avait préféré prendre celui

de sa nièce et garder celui de Morgane.Le lendemain déjà, ils arrivèrent dans les terres

Bretonnes. Chaque champ était recouvert de neige, quand une chevalière de ce pays débarqua: «-Béatrix! Comment vas-tu?, questionna la jeune femme, -Parfaitement bien, répondit son amie.-Et qui est cet homme grand qui chevauche avec toi? Et où sont Morgane Artémise et Diane? demanda de plus belle la jeune fille.-Cet homme que tu vois ici est l'oncle d'Artémise et mes amies sont prisonnières des ennemis, je suis venue vous chercher pour aller les libérer, répliqua Béatrix toute affolée. -Alors c'est vous Brunon le rebelle que les Véliocasses veulent pendre pour trahison?, dit la Bretonne.-Oui c'est bien moi, Brunon de Clairefontaine.»

endant ce temps, à Rouen la capitale Véliocasse, dans une petite chaumière, une dizaine de paysans préparaient la rébellion contre leur chef, Clothaire Du Bois Maudit,

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excédés par les impôts prélevés sans cesse sur leurs très faibles revenus. Ils étaient armés de fourches et de balais, et s'apprêtaient à passer une nuit à surveiller leurs poulaillers et leurs champs, craignant des attaques. Il était vrai que

la nuit tombait vite quand l'hiver était à son plus profond.

urant toute la nuit, Béatrix avait songé à une solution, mais à chaque fois, un moment incontrôlé passait et son idée s'envolait. Or quand elle se leva, Brunon et son amie Jeanne planifiaient déjà l'intrusion dans le camp ennemi. Dès que les trois associés furent prêts,

ils prirent le chemin de Rouen en empruntant des petits chemins enneigés, pour éviter de se faire remarquer. Au petit matin, c'est entre deux chargements de marchands qu'ils réussirent à s'introduire dans la ville fortifiée. De ruelles en ruelles, ils parvinrent au bas du château où ils découvrirent une porte épaisse entrebâillée. Ils la franchirent et parvinrent dans une petite cour intérieure où ils découvrirent une grille au ras du sol qui laissait passer un maigre filet de la lumière du jour. Ils s'approchèrent et comprirent qu'il s'agissait d'un cachot. Ne voulant pas éveiller les gardes, ils chuchotèrent le prénom d'Artémise et eurent très peur en entendant leur voix raisonner entre les pierres du mur. Après un moment de silence, ils entendirent la voix de leur amie les appelant au secours. Artémise réveilla Morgane et Diane, et toutes trois expliquèrent aussi précisément que possible à Brunon l'entrée de la salle des cachots.

runon et ses deux amies suivirent le chemin indiqué par les prisonnières en prenant garde de faire le moins de bruit possible. Au bout d'un couloir, ils entendirent les pas lourds et angoissant d'un homme armé. Ils se mirent en embuscade. Dès que le garde franchit le couloir, ils lui

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sautèrent dessus et l'assommèrent avec le gourdin que Brunon avait emporté avec lui. Ils lui prirent les clés qui semblaient pouvoir être celles des cachots. Ils poursuivirent leur chemin après s'être également emparés de l'épée du garde et l'avoir ligoté et bâillonné. Ils

arrivèrent très discrètement et prudemment devant la porte des cachots. Ils essayèrent plusieurs clés du trousseau avant de trouver celle qui ouvrait la porte. Une fois celle-ci ouverte, ils aperçurent derrière la grille d'une cellule Artémise, Diane et Morgane enchaînées. Jeanne et Béatrix se précipitèrent pour les délivrer pendant que Brunon montait la garde muni de son épée. Les trois prisonnières étreignirent de joie leurs amis, heureuses d'avoir retrouvé la liberté. Tous les six sortirent de la prison avec la même discrétion qu'à l'aller. Ils remontèrent sur leurs chevaux et s'enfuirent de Rouen le plus vite possible.

De retour au camp Breton, Jeanne présenta à ses amis son compagnon de route vers la libre Scandinavie, Théodore du pic d'Océan dit le généreux, grand seigneur de Bretagne. Béatrix, Morgane, Diane et Artémise s'inclinèrent devant le noble et jeune seigneur, ainsi que Brunon qui avait pourtant l'habitude de serrer la main des hommes qu'il croisait en raison de son honneur. Tous commencèrent à discuter quand Théodore évoqua le sujet du plan d'attaque contre les ennemis.«- Nous devrions vraiment trouver un plan pour prendre les Véliocasses par surprise, proposa-t-il d'un ton pressant.»Et tous approuvèrent d'une seule voix.

ès le lendemain, de bon matin, on entendit la grande porte de Rouen s’entrouvrir pour laisser passer quatre charrettes de marchandes. Elles commencèrent à déballer leurs étales quand un des paysans rebelles de la chaumière vint leur

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adresser quelques mots de bienvenue malgré son misérable langage:« Excuser moi, je suis bien en train de m'adresser à Diane de l'Oranger Toulousain? Questionna l'homme gêné de sa question.

-Oui c'est exact, que désirez-vous?-Tout d'abord je m'excuse pour mon langage peu approprié à une grande chevalière comme vous, je ne suis qu'un humble paysan rebelle contre Clothaire Du Bois Maudit. Il m'a emprunté quelque chose qu'il ne m'a jamais rendu alors que si le père d'Artémise avait été à sa place il me l'aurait donné depuis bien longtemps, je suis sûr qu'il ne me l'aurait jamais emprunté. Avec votre permission, je combattrais à vos côtés ainsi qu'une dizaine de compagnons qui se sont alliés à moi.-Ne vous inquiéter pas pour votre langage, je vous accorde notre permission pour combattre à nos côtés, cela me fait grand plaisir qu'il y est autant de renforts qui viennent donner leurs vies pour la chevalerie, pas mal de chevaliers n'aurais le courage de le faire. C'est digne d'un chevalier! Pardonnez-moi de vous poser une question peut-être gênante, mais combien y a-t-il de clans rebelles?- Il y en a trois mais malheureusement les deux autres ont des problèmes d'argent depuis bien longtemps et se battent pour une autre liberté. J'en suis moi-même bien attristé et navré de vous annoncer cette nouvelle.-Ne vous inquiétez point pour cela, nous avons beaucoup de renforts.-Je n'en ai pas douté une seule seconde et d'ailleurs nous sommes pressés de voir la puissance et la grandeur de votre armée.»

oudain un énorme bruit les interrompit dans leur discussion. Le signal était donné et il fallait attaquer sans

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plus tarder: «Rassemblez vos hommes, dit Diane au paysan» et l'homme s’exécuta sans reculer. Les armées Véliocasses se précipitèrent sur les assiégeants Bretons, sans se soucier des

troupes intérieures. Quand les paysans revinrent munis de leurs fourches et de leurs balais, les quatre carrioles étaient vidées et bien des chevaliers ravageaient déjà les pauvres petites maisonnettes des paysans.

Une fois toutes les cabanes détruites, toute l'armée Bretonne était réunie sur le champ de bataille. Diane, Morgane, Artémise et Béatrix crièrent en chœur:« Formez les rangs!», et chaque cheval partit droit au galop sur son adversaire. Les hommes tombaient et les chevaux s'écroulaient. Il neigeait plus que jamais, de gros flocons mêlés à la grêle. Le feu avait emporté toutes les habitations et réchauffait les combattants. Chaque goutte de sang se fondait dans les reflets brûlés du soleil couchant, était absorbée par la neige mais restait visible en surface, c'était comme le mélange entre le passé qui nous hante, le présent qui nous fait vivre et le futur auquel on pense.

n à peine une heure, Jeanne, Morgane, Artémise, Béatrix, Diane, Théodore et Brunon se retrouvèrent face à face avec un organisateur secret adverse. Les autres chevaliers stoppèrent le combat pour admirer les duels. Peu à peu, Jeanne, Brunon et Théodore furent de même en voyant la facilité avec laquelle se défendaient les quatre amies, malgré les étoiles de neiges qui leurs brouillaient la vue. Les coups d'épées étaient violents. Toutes quatre se rapprochaient dos à dos dans un mélange d'encouragements, d'espoir et de sang, et semblaient se faire dominer par leurs adversaires. Quand Diane donna un coup d'épée si violent que son ennemi s'écroula au sol ainsi que celui de Morgane, poussé par le choque. Elle eut si

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peur qu'elle se recroquevilla sur elle-même, effrayée par ce qu'elle venait de sentir. Elle ne voulut point reprendre le combat. C'est à deux contre trois que le conflit se poursuivit,

et chacun était bien déterminé à en finir au plus vite. Le combat continua mais la nuit était presque arrivée dans sa totalité quand Artémise jeta son belligérant au sol si violemment que l'épée de celui- ci se brisa quand il eut essayé de se défendre. A ce moment précis, seul le feu éclairait le champ de bataille, et les spectateurs qui allumèrent des torches car la nuit était bien présente. Le massacre était terminé, Rouen était détruite et pillée par les petits paysans alliés aux Bretons. On pouvait passer par ce chemin désormais, sans même payer de taxes, les Véliocasses l'avaient juré et Clothaire Du Bois Maudit était devenu vassal des combattantes du soleil.

Le lendemain au petit matin, on vit revenir des troupes Bretonnes avec du ravitaillement, et tous les Rouennais s'affairaient pour le chargement.«- Nous ne pouvons pas aller jusqu'en Scandinavie avec vous, nous devons aller au près du roi, dit tristement Béatrix à Jeanne.- J'en suis très désespérée, répondit Jeanne les larmes aux yeux, mais vous emporterez quand même les présents que je vous ai préparé?- Oui, ne t'inquiète pas, et puis, on ne se dit pas adieu!, s'exclama la Pyrénéenne.- C'est vrai, acquiesça la Bretonne.»Le cortège Breton partit vers d'autres aventures quand Artémise faisait ses au revoir à son oncle, et lui dit:« Brunon, tu sais bien que je vais retrouver Solsolys, tu vas donc diriger la terre de nos aïeux aux côtés de Clothaire, je viendrais vous voir de temps en temps. Surveille-le pour ne pas lever trop d'impôts!»

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peine sa phrase finie, le quatuor démarra sa route vers Paris. Le soleil était revenu derrière de petits nuages et le vent s'était calmé, comme si la neige n'avait été présente que pour leur

rajouter de la difficulté. Les chevaux des quatre filles étaient en forme et avaient été très bien traités dans l'écurie Bretonne. Le soir même, les amies obtinrent un rendez-vous auprès du roi de France. Celui-ci les nomma duchesses d'Aquitaine.

A leur retour en Andorre, tout le village de Solsolys les acclama. Les bœufs, les cochons, les poules et tous les autres animaux étaient joyeux et la région entière fit la fête durant cinq nuits.

Un mois plus tard, le messager de l'aventure revint avec une autre nouvelle des Bretons, qui avaient des problèmes…

FIN

Candice-Iris-Chloé-Alicecarte de Gaule