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RÉINVENTE TON CAMPUS L’ Amphithéâtre de verdure De tous temps, l’environnement n’a point représenté qu’un simple décor pour l’homme. Dans la Grèce antique, les philosophes considéraient le jardin comme le refuge de l’enseignement philosophique : Platon enseignait dans le jardin de son Académie ; les disciples d’Aristote se faisaient appeler les péripatéticiens (« ceux qui se promènent près du lycée », que le philosophe fonda) ; ou encore le jardin d’Épicure l’on enseignait des moyens pour parvenir à l’ataraxie. Le jardin était synonyme de réflexion ; la pensée devait y être libre et non enfermée. D’une certaine manière, quinze siècles plus tard, c’est ce que remarqua Maria Montessori, en affirmant que l’environnement d’apprentissage de l’enfant devait être plaisant et ludique. Les sciences humaines étudièrent la relation entre l’homme et son environnement, apportant empiriquement la preuve d’une construction mutuelle. Notre environnement fait partie intégrante de notre manière de concevoir les choses. Il participe subtilement dans notre perception de la réalité et dans d’autres processus cognitifs comme l’attention et le raisonnement. En définitive, tous semblent nous dire que pour bien penser, il faut être bien. Alors, comment repenser notre environnement, et faire de l’université un lieu où il fait naturellement bon vivre ? Notre projet est de synthétiser ces siècles d’enseignement en proposant la création d’un espace alternatif aux — devenues — classiques salles de cours et amphithéâtres clos ; qui peuvent, si l’on en croit la sagesse hellénistique, confiner la pensée. Ce lieu de transmission des connaissances et de construction du savoir se veut donc ouvert aux éléments naturels afin de dynamiser à la fois la production intellectuelle et la synergie relationnelle des « habitants de l’université » (universitaires, étudiants, etc.), mettant ainsi en avant une sorte de « philosophie de l’extérieur ». Il permettrait concrètement d’introduire la possibilité lors des jours de beau temps, de donner des « cours de plein air », d’accueillir des conférences et d’organiser des évènements artistiques en partenariat avec les services culturels de l’université. Amphithéâtre du Scott Arboretum de l’Université de Swarthmore, Pennsylvanie

Les passagers de l'ennui - Amphithéâtre de verdure - Etudiants de l'université de Pau et des Pays de l’Adour

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R É I N V E N T E T O N C A M P U S

L’

Amphithéâtre de verdure

De tous temps, l’environnement n’a point représenté qu’un simple décor pour l’homme. Dans la Grèce antique, les philosophes considéraient le jardin comme le refuge de l’enseignement philosophique : Platon enseignait dans le jardin de son Académie ; les disciples d’Aristote se faisaient appeler les péripatéticiens (« ceux qui se promènent près du lycée », que le philosophe fonda) ; ou encore le jardin d’Épicure où l’on enseignait des moyens pour parvenir à l’ataraxie. Le jardin était synonyme de réflexion ; la pensée devait y être libre et non enfermée. D’une certaine manière, quinze siècles plus tard, c’est ce que remarqua Maria Montessori, en affirmant que l’environnement d’apprentissage de l’enfant devait être plaisant et ludique. Les sciences humaines étudièrent la relation entre l’homme et son environnement, apportant empiriquement la preuve d’une construction mutuelle. Notre environnement fait partie intégrante de notre manière de concevoir les choses. Il participe subtilement dans notre perception de la réalité et dans d’autres processus cognitifs comme l’attention et le raisonnement. En définitive, tous semblent nous dire que pour bien penser, il faut être bien. Alors, comment repenser notre environnement, et faire de l’université un lieu où il fait naturellement bon

vivre ? Notre projet est de synthétiser ces siècles d’enseignement en proposant la création d’un espace

alternatif aux — devenues — classiques salles de cours et amphithéâtres clos ; qui peuvent, si l’on en croit la sagesse hellénistique, confiner la pensée. Ce lieu de transmission des connaissances et de construction du savoir se veut donc ouvert aux éléments naturels afin de dynamiser à la fois la production intellectuelle et la synergie relationnelle des « habitants de l’université » (universitaires, étudiants, etc.), mettant ainsi en avant une sorte de « philosophie de l’extérieur ». Il permettrait concrètement d’introduire la possibilité lors des jours de beau temps, de donner des « cours de plein air », d’accueillir des conférences et d’organiser des évènements artistiques en partenariat avec les services culturels de l’université.

Amphithéâtre du Scott Arboretum de l’Université de Swarthmore, Pennsylvanie

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L’ARROSOIR PAU RÉINVENTE TON CAMPUS

Un lieu écologique, économique, éducatif et réalisable !

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d’influence) des différents UFR. De ce fait, en offrant la possibilité de déplacer les activités universitaires à l’extérieur, il permettrait de fluidifier la circulation sur le campus en investissant des espaces de pelouse « vides », généralement désertés par le public du campus. Ensuite, il bénéficie d’une lumière naturelle permettant une économie énergétique. Sur ce point nous pourrions, pourquoi pas, aller plus loin en imaginant un dispositif de production d’électricité verte (avec un vélo, un alternateur, et un accumulateur) qui permettrait aux usagers de recharger leurs ordinateurs portables sur place. Enfin, la réservation du lieu se ferait via un agenda en ligne, que l’on pourrait coupler à un service météorologique, dont les usagers auraient un accès direct sur l’ENT de l’université.

Les impératifs écologiques et sociétaux contemporains nécessitent un réapprentissage de valeurs citoyennes, et quel meilleur endroit que l’université pour cela ? Dans ce sens, les dimensions humaine et éducative sont vraiment mises en avant dans ce projet. Outre l’aspect « chantier participatif » qui, en impliquant les usagers du lieu dans sa construction, engendre un sentiment de responsabilité citoyenne, il est également essentiel d’intégrer dans la disposition du site un système de tri des déchets avec une signalétique agréable et épurée.

Pour conclure, l’amphithéâtre de verdure

relève de l’actuelle démarche mondiale de réinvention d’un mode de vie plus à l’écoute de la nature humaine et respectueux de la vie. C’est un projet concret et entièrement réalisable qui s’inscrit dans la continuité des actions que nous menons sur le campus de Pau, en tant qu’association étudiante (l’Arrosoir Pau). Aidez-nous à réaliser cette construction ! Permettez-nous de gagner ce concours, dont le prix est l’unique subvention dont nous avons besoin pour le concrétiser.

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À l’instar des édifices romains destinés au spectacle, nous avons pensé une structure à gradins de plan elliptique, aux dimensions néanmoins plus humaine. Entièrement construit à partir de matériaux de récupération (bois, terre, paille, pneus, graviers), l’amphithéâtre de verdure verrait le jour sous le mode du chantier participatif (un lieu pour les étudiants et les professeurs, par les étudiants et les professeurs). Un chantier avec un coût financier qui ne s’élèverait pas au delà du montant de la récompense du présent concours.

L’architecture simple mais néanmoins audacieuse de l’amphithéâtre comprend une estrade en bois sur pilotis plantés dans des pneus, dispensant de la nécessité de creuser des fondations, permettant de ne laisser aucune empreinte dans le sol. Cette estrade est cerclée par des gradins entièrement montés en un assemblage de pneus remplis de graviers et de terre ; méthode mainte fois éprouvée qui suffit à assurer la solidité de l’ossature. En forme d’entonnoir, les gradins inclinés vers l’estrade s’élèvent à une hauteur raisonnable, afin de s’insérer dans l’espace vert du campus, et permettre au locuteur (professeur, conférencier ou artiste) et interlocuteurs (étudiants, publics) de circuler sur le même plan. Cette mise à niveau à la fois physique et relationnelle est également encouragée par la hauteur variable des gradins, offrant la possibilité à l’auditoire de s’asseoir selon le choix de chacun, sur plusieurs niveaux ; et même de rester debout, le bras prenant appui sur le monticule. Cet espace est agrémenté de claies végétales disposées à des endroits précis, sur lesquels des vignes grimperont; ceci à la fois pour des raisons pratiques (protection solaire, structure acoustique) et esthétique.

Cet espace, en présentant des avantages écologique et économique, tend à une autonomie fonctionnelle. Tout d’abord, il est situé en dehors des zones d’affluences (et