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Livre de code

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Les Codes Secrets

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Préparer par : Albatros Loyal 230 SAMC Troupe Harfangs des Neiges SMM - 2010

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Index

Le code du Voyage au centre de la terre ........................ 3 Le code de César ............................................................... 9 Codes à décalage ............................................................. 11 Codes à dictionnaire ....................................................... 12 Codes à grilles ................................................................. 13 Codes à symboles ............................................................ 15 Code « Chinois » ............................................................. 16 Le carré de Polybe .......................................................... 17 Le chiffre de Delastelle ................................................... 18 Le chiffre de Vigenère .................................................... 19 Le chiffre des templiers .................................................. 21 Le téléphone .................................................................... 22 Litanies de Trithéme ...................................................... 23 Mélange de lettres ........................................................... 24 Messages Cachés ............................................................. 25 Transposition .................................................................. 26

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Le code du Voyage au centre de la terre

Le professeur Lidenbrock, éminent géologue, a acheté un livre d'un fameux auteur islandais du XII è s. En le montrant à son neveu Axel, les deux hommes découvrent un parchemin sur lequel sont dessinés des signes en runiques, des caractères islandais. Ils tentent de déchiffrer ce mystérieux parchemin : "C'est évidemment du runique, disait le professeur en fronçant le sourcil. Mais il y a un secret, et je le découvrirai, sinon..." Un geste violent acheva sa pensée. "Mets-toi là, ajouta-t-il en m'indiquant la table du poing, et écris." En un instant, je fus prêt.

"Maintenant, je vais te dicter chaque lettre de notre alphabet qui correspond à l'un de ces caractères islandais. Nous verrons ce que cela donnera. Mais, par

Saint-Michel! Garde-toi bien de te tromper!" La dictée commença. Je m'appliquai de mon mieux. Chaque lettre fut appelée l'une après l'autre, et forma l'incompréhensible succession des mots suivants :

m.mlls Esreul seecJede sgtssmf unteief niedrke kt,samn atrateS Saodrrn emtnael nuaect rrilSa Atvaar .nscrc ieaabs ccdrmi eeutul frantu dt,iac oseibo KediiY

Quand ce travail fut terminé, mon oncle prit vivement la feuille sur laquelle je venais d'écrire, et il l'examina longtemps avec attention.

"Qu'est-ce que cela veut dire?" répétait-il machinalement. Sur l'honneur, je n'aurais pu le lui apprendre. D'ailleurs, il ne m'interrogea pas, et il continua de se parler à lui-même : "C'est ce que nous appelons un cryptogramme, disait-il, dans lequel le sens est caché sous des lettres brouillées à dessein, et qui convenablement disposées formeraient une phrase intelligible. Quand je pense qu'il y a là peut-être l'explication ou l'indication d'une grande découverte!" Pour mon compte, je pensais qu'il n'y avait absolument rien, mais je gardai prudemment mon opinion.

Le professeur prit alors le livre et le parchemin, et les compara tous les deux. "Ces deux écritures ne sont pas de la même main, dit-il; le cryptogramme est postérieur au livre, et j'en vois une preuve irréfragable. En effet, la première lettre est une double M qu'on chercherait vainement dans le livre de Turleson, car elle ne fut ajoutée à l'alphabet islandais qu'au XIV ième siècle. Ainsi donc, il y a au moins deux cents ans entre le manuscrit et le document."

Cela, j'en conviens, me parut assez logique. "Je suis donc conduit à penser, reprit mon oncle, que l'un des possesseurs de ce livre aura tracé ces caractères mystérieux. Mais qui diable était ce possesseur?

N'aurait-il point mis son nom en quelque endroit en ce manuscrit?"

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Mon oncle releva ses lunettes, prit une forte loupe, et passa soigneusement en revue les premières pages du livre. Au verso de la seconde, celle du faux titre, il découvrit une sorte de macule qui faisait à l'œil l'effet d'une tâche d'encre. Cependant, en y regardant de près, on distinguait quelques caractères à demi effacés. Mon oncle comprit que là était le point intéressant; il s'acharna donc sur la macule, et, sa grosse loupe aidant, il finit par reconnaître les signes que voici, caractères runique qu'il lut sans hésiter :

"Arne Saknussemm! s'écria-t-il d'un ton triomphant, mais c'est un nom cela, et un nom islandais encore, celui d'un savant du XVIième siècle, d'un alchimiste célèbre!" Je regardai mon oncle avec une certaine admiration. "Ces alchimistes, reprit-il, Avicenne, Bacon, Lulle, Paracelse, étaient les véritables, les seuls savants de leur époque. Ils ont fait des découvertes dont nous avons le droit d'être étonnés. Pourquoi ce Saknussemm n'aurait-il pas enfoui sous cet incompréhensible cryptogramme quelque surprenante invention? Cela doit être ainsi. Cela est." L'imagination du professeur s'enflammait à cette hypothèse. "Sans doute, osai-je répondre, mais quel intérêt pouvait avoir ce savant à cacher ainsi quelque merveilleuse découverte? -Pourquoi? Pourquoi? Eh! Le sais-je? Galilée n'en a-t-il pas agi ainsi pour Saturne? D'ailleurs, nous verrons bien : j'aurai le secret de ce document, et je ne prendrai ni nourriture, ni sommeil avant de l'avoir deviné." "Oh!" pensai-je. "Ni toi non plus, Axel", reprit-il. "Diable, me dis-je, il est heureux que j'aie diné pour deux!" "Et d'abord, fit mon oncle, il faut trouver la langue de ce chiffre. Cela ne doit pas être difficile." A ces mots, je relevai vivement la tête. Mon oncle reprit son soliloque : "Rien n'est plus aisé. Il y a dans ce document cent trente-deux lettres qui donnent soixante-dix-neuf consonnes contre cinquante-trois voyelles. Or, c'est à peu près suivant cette proportion que sont formés les mots des langues méridionales, tandis que les idiomes du nord sont infiniment plus riches en consonnes. Il s'agit donc d'une langue du midi." Ces conclusions étaient fort justes. "Mais quelle est cette langue?" C'est là que j'attendais mon savant, chez lequel cependant je découvrais un profond analyste. "Ce Saknussemm, reprit-il, était un homme instruit; or, dès qu'il n'écrivait pas dans sa langue maternelle, il devait choisir de préférence la langue courante entre les esprits cultivés du XVIième siècle, je veux dire le latin. Si je me trompe, je pourrai essayer de l'espagnol, du français, de l'italien, du grec et de l'hébreu. Mais les savants du XVIième siècle écrivaient généralement en latin. J'ai donc le droit de dire a priori : ceci est du latin." Je sautai contre ma chaise. Mes souvenirs de latiniste se révoltaient contre la prétention que cette suite de mots baroques pût appartenir à la douce langue de Virgile. "Oui, du latin, reprit mon oncle, mais du latin brouillé." "A la bonne heure! Pensai-je. Si tu le débrouilles, tu seras fin, mon oncle." "Examinons bien, dit-il, en reprenant la feuille sur laquelle j'avais écrit. Voici une série de cent trente-deux lettres qui se présentent sous un désordre apparent. Il y a

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des mots où les consonnes se rencontrent seules comme le premier "m.rnlls", d'autres où les voyelles, au contraire, abondent, le cinquième par exemple "unteief", ou l'avant-dernier "oseibo". Or, cette disposition n'a évidemment pas été combinée : elle est donnée mathématiquement par la raison inconnue qui a présidé à la succession de ces lettres. Il me parait certain que la phrase primitive a été écrite régulièrement, puis retournée suivant une loi qu'il faut découvrir. Celui qui possèderait la clef de ce "chiffre" la lirait couramment. Mais quelle est cette clef? Axel, as-tu cette clef?"

A cette question, je ne répondis rien, et pour cause. Mes regards s'étaient arrêtés sur un charmant portrait suspendu au mur, le portrait de Graüben. La pupille de mon oncle se trouvait alors à Altona, chez une de ses parentes, et son absence me rendait fort triste, car, je puis l'avouer maintenant, la jolie Virlandaise et le neveu du professeur s'aimaient avec toute la patience et la tranquillité allemandes. Nous nous étions fiancés à l'insu de mon oncle, trop géologue pour comprendre de pareils sentiments. Graüben était une charmante jeune fille blonde aux yeux bleus, d'un caractère un peu grave, d'un esprit un peu sérieux : mais elle ne m'en aimait pas moins. Pour mon compte, je l'adorais, si toutefois ce verbe existe dans la langue tudesque!

L'image de ma petite Virlandaise me rejeta donc, en un instant, du monde des réalités dans celui des chimères, dans celui des souvenirs.

[...] Or, j'en étais là de mon rêve, quand mon oncle, frappant la table du poing, me

ramena violemment à la réalité. "Voyons, dit-il, la première idée qui doit se présenter à l'esprit pour brouiller les

lettres d'une phrase, c'est, il me semble, d'écrire les mots verticalement au lieu de les tracer horizontalement."

"Tiens!", pensai-je. "Il faut voir ce que cela produit. Axel, jette une phrase quelconque sur ce bout de

papier; mais, au lieu de disposer les lettres à la suite les unes des autres, mets-les successivement par colonnes verticales, de manière à les groupés en nombre de cinq ou six."

Je compris ce dont il s'agissait, et immédiatement j'écrivis de haut en bas :

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JmneGe ee,trn t'bmia! aiatü iepeb

"Bon, dis le professeur sans avoir lu. Maintenant, dispose ces mots sur une ligne horizontale." J'obéis, et j'obtins la phrase suivante : JmneGe ee,trn t'bmia! aiatü iepeb "Parfait! fit mon oncle en m'arrachant le papier des mains, voilà qui a déjà le physionomie du vieux document : les voyelles sont groupées ainsi que les consonnes dans le même désordre; il y a même des majuscules au milieu des mots, tout comme sur le parchemin de Saknussemm!" Je ne pus m'empêcher de trouver ces remarques fortes ingénieuses. "Or, reprit mon oncle en s'adressant indirectement à moi, pour lire la phrase que tu viens d'écrire, et que je ne connais pas, il me suffira de prendre successivement la première lettre de chaque mot, puis la seconde, puis la troisième, et ainsi de suite." Et mon oncle, à son grand étonnement, et surtout au mien, lut : Je t'aime bien, ma petite Graüben "Hein!" fit le professeur. Oui, sans m'en douter, en amoureux maladroit, j'avais tracé cette phrase compromettante! "Ah! Tu aimes Graüben? reprit mon oncle d'un véritable ton tuteur. -Oui... Non... balbutiai-je. -Ah! Tu aimes Graüben! reprit-il machinalement. Eh bien, appliquons mon procédé au document en question!" Mon oncle, retombé dans son absorbante contemplation, oubliait déjà mes imprudentes paroles. Je dis imprudentes, car la tête du savant ne pouvait pas comprendre les choses du cœur. Mais, heureusement, la grande affaire du document l'emporta. Au moment de faire son expérience capitale, les yeux du professeur Lidenbrock lancèrent des éclairs à travers ses lunettes. Ses doigts tremblèrent, lorsqu'il reprit le vieux parchemin. Il était sérieusement ému. Enfin, il toussa fortement, et d'une voix grave, appelant successivement la première lettre, puis la seconde de chaque mot, il me dicta la série suivante :

messunkaSenrA.icefdoK.segnittamurtn ecertserrette,rotaivsadua,ednecsedadne lacartniiiluJsiratracSarbmutabiledmek meretarcsilucoYsleffenSnl

En finissant, je l'avouerai, j'étais émotionné; ces lettres, nommées une à une, ne m'avaient présenté aucun sens à l'esprit; j'attendais donc que le professeur laissât se dérouler pompeusement entre ses lèvres une phrase d'une magnifique latinité. Mais, qui aurait pu le prévoir! un violent coup de poing ébranla la table. L'encre rejaillit, la plume me sauta des mains. "Ce n'est pas cela! s'écria mon oncle, cela n'a pas de sens commun!" Puis, traversant le cabinet comme un boulet, descendant l'escalier comme une avalanche, il se présenta dans Königstrasse, et s'enfuit à toutes jambes.

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Le professeur a disparu, pour rechercher la clé du message. Pendant son absence, presque par hasard, son neveu l'a découverte. Nous retrouvons les deux personnages quand le neveu explique la solution à son oncle. "Mon oncle!" dis-je. Il ne parut pas m'entendre. "Mon oncle Lidenbrock? Répétai-je en élevant la voix. -Hein? fit-il comme un homme subitement réveillé. -Eh bien! Cette clef? -Quelle clef? La clef de la porte? -Mais non, m'écriai-je, la clef du document!" Le professeur regarda par dessus ses lunettes; il remarqua sans doute quelque chose d'insolite dans ma physionomie, car il me saisit vivement le bras, et, sans pouvoir parler, il m'interrogea du regard. Cependant, jamais demande ne fut formulée d'une façon plus nette. Je remuai la tête de haut en bas. Il secoua la sienne, avec une sorte de pitié, comme s'il avait affaire à un fou. Je fis un geste plus affirmatif. Ses yeux brillèrent d'un vif éclat; sa main devint menaçante. < Cette conversation muette dans ces circonstances eût intéresse le spectateur le plus indifférent. Et vraiment, j'en arrivais à ne plus oser parler, tant je craignais que mon oncle ne m'étouffât dans les premiers embrassements de sa joie. Mais il devint si pressant qu'il fallut répondre. "Oui, cette clef!... le hasard!... -Que dis-tu? s'écria-t-il avec une indescriptible émotion. -Tenez, dis-je en lui présentant la feuille de papier sur laquelle j'avais écrit, lisez. -Mais cela ne signifie rien! répondit-il en froissant la feuille. -Rien, en commençant à lire par le commencement, mais par la fin..." Je n'avais pas achevé ma phrase que le professeur poussait un cri, mieux qu'un cri, un véritable rugissement! Une révélation venait de se faire dans son esprit. Il était transfiguré. "Ah! Ingénieux Saknussemm! S’écrit’ il, tu avais donc d'abord écrit ta phrase à l'envers?" En se précipitant sur la feuille de papier, l'oeil trouble, la voix émue, il lut le document tout entier, en remontant de la dernière lettre à la première. Il était conçu en ces termes :

In Sneffels Yoculi craterem kem delibat umbra Scartaris Julii intra calendas descende, audas viator, et terrestre centrum attinges. Kod feci. Arne Saknussemm.

Ce qui, de mauvais latin, peut être traduit ainsi :

Descends dans le cratère du Yocul de Sneffels que l'ombre du Scartaris vient

caresser avant les calendes de Juillet, voyageur audacieux, et tu parviendras au centre de la terre. Ce que j'ai fait.

Arne Saknussemm. Mon oncle, à cette lecture, bondit comme s'il eût inopinément touché une bouteille de Leyde. Il était magnifique d'audace, de joie et de conviction. Il allait

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et venait; il prenait sa tête à deux mains; il déplaçait les sièges; il empilait les livres; il jonglait, c'est à ne pas le croire, avec ses précieuses géodes; il lançait un coup de poing par-ci, une tape par-là. Enfin, ses nerfs se calmèrent et, comme un homme épuisé par une trop grande dépense de fluide, il retomba dans son fauteuil. "Quelle heure est-il donc? demanda-t-il après quelques instants de silence. -Trois heures, répondis-je. -Tiens! Mon dîner a passé vite. Je meurs de faim. A table. Puis ensuite... -Ensuite? -Tu feras ma malle! -Hein! M’écriai-je. -Et la tienne!" répondit l'impitoyable professeur en entrant dans la salle à manger.

D'après Jules Verne, Voyage au centre de la terre.

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Le code de César Le code de César est la méthode de cryptographie la plus ancienne communément admise par l'histoire. Il consiste en une substitution mono-alphabétique, où la substitution est définie par un décalage de lettres. Par exemple, si on remplace A par D, on remplace B par E, C par F, D par G, etc... Donnons un exemple sur à partir de ce décalage de 3 lettres : Texte clair A B C D E F G H I J K L M N O P Q R S T U V W X Y Z

Texte codé

D E F G H I J K L M N O P Q R S T U V W X Y Z A B C

Le texte que nous souhaitons coder est le suivant : JE LEVAI LES YEUX VERS LE SOLEIL IL ETAIT BAS ; DANS MOINS D'UNE HEURE IL ARRIVERAIT JUSTE AU-DESSUS DES BRANCHES SUPERIEURES DU VIEUX CHENE. Le texte codé est alors : MH OHYDL OHV BHXA YHUV OH VROHLO LO HWDLW EDV ; GDQV PRLQV G'XQH KHXUH LO DUULYHUDLW MXVWH DX-GHVVXV GHV EUDQF KHV VXSHULHXUHV GX YLHXA FKHQH. Il n'y a que 26 façons différentes de crypter un message avec le code de César. Cela en fait donc un code très peu sûr, puisqu'il est très facile de tester de façon exhaustive toutes les possibilités. Pourtant, en raison de sa grande simplicité, le code de César fut encore employé par les officiers sudistes pendant la guerre de Sécession, et même par l'armée russe en 1915. On sait que César utilisait ce code car Suétone (écrivain Romain, 70-127), en fait une description dans La vie des 12 Césars, une biographie des 12 premiers empereurs de Rome. César employait également une méthode de stéganographie originale. Pour transmettre un message, il rasait la tête d'un esclave, inscrivait le message sur son crâne, attendait la repousse des cheveux, et envoyait l'esclave... Avec ce procédé qui peut prendre des mois, on est bien loin des impératifs de vitesse actuels!

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Voici le texte latin et sa traduction française du livre Premier de l'œuvre de Suétone, paragraphe LVI - on peut trouver toute l'œuvre à la Bibliotheca Classica Selecta - :

Extant et ad Ciceronem, item ad familiares domesticis de rebus, in quibus, si qua occultius perferenda erant, per notas scripsit, id est sic structo litterarum ordine, ut nullum uerbum effici posset: quae si qui inuestigare et persequi uelit, quartam elementorum litteram, id est D pro A et perinde reliquas commutet.

On possède enfin de César des lettres à Cicéron, et sa correspondance avec ses amis sur ses affaires domestiques. Il y employait, pour les choses tout à fait secrètes, une espèce de chiffre qui en rendait le sens inintelligible (les lettres étant disposées de manière à ne pouvoir jamais former un mot), et qui consistait, je le dis pour ceux qui voudront les déchiffrer, à changer le rang des lettres dans l'alphabet, en écrivant la quatrième pour la première, c'est-à-dire le D pour l'A, et ainsi de suite.

De façon insolite, le code de César a été réemployé avec l'avènement d'Internet et des forums de News USENET, à travers le ROT-13. Le ROT-13 désigne simplement le code de César, où on a choisi une ROTation de 13 lettres (A-->N...). L'idée n'est pas de diffuser des messages cryptés, mais de faire en sorte que le message ne soit pas lu involontairement, par exemple s'il dévoile l'intrigue d'un film ou donne la réponse à une devinette.

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Codes à décalage Les codes à décalage sont couramment utilisés, il n'est pas de bon jeu de piste qui n'y ait recours ! Ils sont basés sur un principe simple : on décale l'alphabet d'un certain nombre de lettres. Exemple A devient F, B devient G etc... jusqu'à Z devient E. On peut aussi utiliser des chiffres. A devient 6, B devient 7 etc... jusqu'à Z qui devient 5. Quelques codes classiques Certains codes « canoniques » sont très célèbres car on peut glisser la clé de codage dans un seul mot (ou un dessin). En voici quelques-uns : • Avocat : « A vaut K » • Cassette : « K7 », c'est à dire K=7 (ou K=G). • WC : « V = C » • Cassé : « K = C » • Ciseaux : « 6 = O » • Elle aime : « L = M » • Hélène : « L = N » • Œuf pourri (E pour I), • Déesse (D = S), • Idée (I = D), • Avé (A = V), • Hier (I = R), • Cassis (K = 6), • Hervé (R = V). • Le César : « A = B », • L'inverse : (A=Z, B=Y...) Le décodeur Voici un décodeur de codes à décalage qui peut être pratique dans un certain nombre de situations. Notamment, si les scouts en sont munis, il n'est pas indispensable de fournir la clé du code avec le message: il permet de tester rapidement toutes les combinaisons.

Décodeur de codes à décalage

Les Variantes Les codes à décalage peuvent donner lieu à un certain nombre de variantes. La plupart ne seront pas trouvées par des scouts ou même des pionniers si on ne donne pas le « truc ». C'est donc à utiliser avec modération. En voici quelques unes... double décalage : les lettres, selon qu'elles sont en une position paire ou impaire ont chacune un décalage différent. Exemple. La première lettre du message utilise K=7, la seconde utilise K=9, la troisième à nouveau K=7, la quatrième K=9 etc... décalage dépendant de la position de la lettre : on utilise le système suivant pour chaque lettre : K=(7 + n) où n'est la position de la lettre considérée dans le message. Exemple : première lettre du message : K=8, seconde lettre, K=9, troisième K=10 etc...

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Codes à dictionnaire

Ce sont des codes qui nécessitent un outil spécifique pour être décryptés, que ce soit un dictionnaire ou une carte, ou un roman... Bien entendu il est impossible de donner une liste exhaustive de tous les codes basés sur ce principe : on peut en inventer à l'infini ! Décalage mot à mot Ce code nécessite un dictionnaire. Le principe en est simple : on remplace chaque mot du message par le mot qui le suit dans le dictionnaire. On peut bien entendu varier l'indice de décalage (ex : 6 mots plus loin dans le dictionnaire). Le message devient ainsi une succession de mots sans queue ni tête, qui se décrypte facilement avec le dictionnaire en faisant l'opération inverse. Cependant, il faut faire attention et prendre le même dictionnaire pour la traduction que celui utilisé par l'encodage car certains dictionnaires sont plus riches que d'autres !! Les capitales Ce code est amusant et le truc facile à trouver avec un peu de culture. (ex : pas besoin de donner le truc à des pionniers). Cependant, il faut là encore munir les joueurs d'un dictionnaire des noms propres car peu de gens sont à même de déchiffrer le message sans. Le principe est simple : on remplace chaque lettre par la capitale d'un pays qui commence par cette lettre. Exemple : la lettre F peut devenir Paris dans le message car Paris est la capitale de la France. On peut aussi prendre Helsinki (Finlande) ou Suva (Fidji). Seul inconvénient : il n'y a pas de pays qui commence par la lettre X. On peut pour pallier ce manque en utilisant le nom d'une province indépendante de la Chine : le Xinjiang dont la capitale est Ouroumtsi.

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Codes à grilles

Parc à cochon ? Tic Tac Toc ? Non, cela ne te dis rien ? Ces codes « à grilles » sont des grands classiques des jeux scouts depuis toujours ! Bon pas de panique. Les Grilles Code à grille, appelé « code des templiers » (et parfois surnommé parc à cochon)

Variante :

Pour décoder, on utilise la forme de la case et le point. Exemple : « J'ai besoin de votre aide pour trouver le trésor »

Le Tic Tac Toc

Variante de Tic Tac Toc : Mettre un point à la position de la lettre correspondante dans la case à la place du numéro ; Exemple : J'ai besoin de votre aide pour trouver le trésor.

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Code nuages Chaque lettre est représentée par un nuage et il y a autant de boule dans le nuage que le rang de la lettre dans l'alphabet. Ainsi, A est un rond, B a deux boules, ... E a 5 boules, ... Z a 26 boules. Pour trouver la solution, il suffit de réciter l'alphabet en même temps que de suivre le nombre de boules.

Exemple pour le mot CODE : Code musical Des notes rondes, blanches et noires sont dessinées sur une portée et chacune correspond à une lettre.

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Codes à symboles Pour cacher un message pour vivre à fond l'imaginaire, rien de tel que de le transformer en une succession de symboles. A chaque lettre de l'alphabet est associé un symbole différent (ex : N=¥). Attention c'est bien souvent indécryptable si un certain nombre de symboles ne sont pas donnés !!! L'idéal est de donner la traduction d'un mot complet (de 5 ou 6 lettres). Il devient alors possible de reconstituer le message en devinant les lettres manquantes dans les autres mots. Cependant il est conseillé de tester le message avant de le donner aux scouts. Car parfois ce n'est pas suffisant !!! Le code à symboles le plus connu est... le Morse ! Et oui ! Pour le morse il n'est pas nécessaire de donner le truc aux scouts. Bon simplement, il est conseillé qu'ils aient un endroit ou récupérer l'alphabet morse car nombreux sont ceux qui savent le reconnaître mais très peu ceux qui peuvent le traduire sans dictionnaire !!!

A .- B -… C -.-. D -.. E . F ..-. G --. H …. I .. J .--- K -.- L .-.. M -- N -. O --- P .--. Q --.- R .-. S … T - U ..- V …- W .-- X -..- Y -.-- Z --.. 1 .---- 2 ..--- 3 …-- 4 ….- 5 ….. 6 -…. 7 --… 8 ---.. 9 ----. 0 -----

On peut dire la même chose du braille. Même si moins de scouts sont capables de le reconnaître. Cependant, on peut facilement inventer de toutes pièces un alphabet factice !

Ce type de code est très facile à créer soi-même, en fonction d'un imaginaire, d'un thème de jeu, ...

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Code « Chinois » Des codes à lignes verticales et horizontales à croiser... C'est celui du « secret des loups » des Scouts et Guides de France. Le chinois On parcourt d'abord les lignes horizontales en récitant les voyelles dans l'ordre : A, E, I, O, U, puis, on récite les lettres de l'alphabet qui suivent la dernière voyelle obtenue pour les lignes verticales : Exemple : on a 3 lignes horizontales et 4 lignes verticales : ça donne avec les 3 horizontales : AEI, puis JKLM, la lettre voulue est donc le M.

Le samouraï On parcourt d'abord les lignes verticales en récitant les voyelles dans l'ordre : A, E, I, O, U, puis, on récite les lettres de l'alphabet qui suivent la dernière voyelle obtenue pour les lignes horizontales : Si on a 3 lignes verticales et 4 lignes horizontales, on AEI, puis JKLM, c'est donc le M.

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Le carré de Polybe Polybe est un historien grec qui vécut environ de -205 avant JC jusque -125 av. JC. A 40 ans, il est emmené parmi 1000 otages par les Romains suite à la bataille de Pydna en Macédoine et à la victoire de Paul-Émile sur les Grecs. Polybe tomba en admiration devant la civilisation romaine de l'époque, et d'otage il devint même ami de la famille de Paul-Émile. Polybe est à l'origine d'une méthode très originale pour chiffrer, et qui est même antérieure au code de César. Pour cela, il dispose les lettres dans un tableau 5*5 (nous sommes ici obligés d'identifier le i et le j) :

1 2 3 4 5 1 A B C D E 2 F G H I,J K 3 L M N O P 4 Q R S T U 5 V W X Y Z

On remplace alors chaque lettre par ses coordonnées dans le tableau, en écrivant d'abord la ligne, puis la colonne. Par exemple, le A est remplacé par 11, le B est remplace par 12, le F par 21, le M par 32.... Si nous codons :

LONGTEMPS JE ME SUIS COUCHE DE BONNE HEURE nous obtenons

313433224415323543 2415 3215 133445132315 1415 1234333315 2315454215 Le carré de Polybe possède quelques propriétés intéressantes. En particulier, il réduit le nombre de symboles utilisés pour le codage, ce qui rend son analyse plus difficile. C'est en cela un précurseur des méthodes modernes. Remarquons que nous pouvons remplir le tableau de façon différente de ce qui est fait ici, par exemple en commençant par remplir avec un mot-clé, puis par ordre alphabétique. Le carré de Polybe a encore été utilisé au tournant du XIXième et du XXième siècle par les nihilistes russes. Les nihilistes russes était une organisation secrète armée (on dirait un groupe terroriste maintenant), dont le but était de supprimer le tsar, et quelques membres de sa famille, afin de couper la tête d'une société ancienne et d'établir les bases d'une société à reconstruire. De nombreux nihilistes ont été emprisonnés dans les geôles du Tsar. Pour communiquer entre eux, ils tapaient sur les murs, ou sur la tuyauterie. Exemple, pour s'échanger le mot EVASION, ils codaient le texte avec le carré de Polybe (adapté à leur alphabet cyrillique) en 15511143243433. Puis ils tapaient la suite de coups sur le mur : 1.5--5.1--1.1--4.3--2.4--3.4--4.3, les . désignant des silences brefs, et les -- des silences prolongés. On est ici très proche du morse, sauf que l'on peut changer la clé...

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Le chiffre de Delastelle Le chiffre de Delastelle est un mélange de codage par substitution et par transposition. On commence par regrouper les lettres du message à coder 5*5, puis on utilise le carré de Polybe. On écrit verticalement pour chaque lettre la position dans le tableau. Par exemple, si on souhaite coder VERONIQUE, on procède comme suit : Le carré de Polybe :

1 2 3 4 5 1 A B C D E 2 F G H I,J K 3 L M N O P 4 Q R S T U 5 V W X Y Z

Le groupe des 5 premières lettres :

V E R O N 5 1 4 3 3 1 5 2 4 3

Le groupe des 5 suivantes :

I Q U E 2 4 4 1 0 4 1 5 5 0

(remarquons que les lettres vides sont remplacées par un double 00). On regroupe alors les chiffres deux par deux, de la gauche vers la droite, puis du haut vers le bas : Pour le premier tableau :

5 1 4 3 3 1 5 2 4 3

Pour le second tableau :

2 4 4 1 0 4 1 5 5 0

Après cette transposition, on récupère alors : 5143315243 2441041550. La dernière transformation que l'on peut parfois opérer est de retransformer le code précédent en message avec des lettres en utilisant à nouveau le carré de Polybe. Toutefois, il peut apparaitre cette fois des nombres du type 00 01 02 10 20 etc... qu'on remplace par des lettres spéciales ou des chiffres (par exemple : 00-->0 01-->1 02-->2 03-->3 04-->4 05-->5 10-->6 20-->7 30-->8 40-->9 50-->%). On trouve ici finalement : VSLWS IQ4E5.

Le chiffre de Delastelle est plus difficile à décrypter que les autres codes par substitution. Mais cette difficulté repose pour une bonne part sur la connaissance de l'algorithme employé. L'homme pouvant être soudoyé, le secret de l'algorithme ne peut etre un critère pour déterminer la sécurité d'une méthode de codage. Et alors, le chiffre de Delastelle est aussi fragile que les autres méthodes de substitution mono-alphabétiques.

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Le chiffre de Vigenère Même si l'on connaissait depuis fort longtemps les faiblesses de la cryptographie par substitution, il n'y eut pas entre César et le XVI è s. de véritable nouveau procédé cryptographique, à la fois sûr (pour les moyens de l'époque) et facile à utiliser! Blaise de Vigenère, né en 1523, fut l'initiateur d'une nouvelle façon de chiffrer les messages qui domina 3 siècles durant. Vigenère était quelqu'un de très hétéroclite, tantôt alchimiste, écrivain, historien, il était aussi diplomate au service des ducs de Nevers et des rois de France. C'est en 1586 qu'il publie son Traité des chiffres ou Secrètes manières d'écrire, qui explique son nouveau chiffre (le texte intégral est disponible sur le site de la Bibliothèque Nationale de France). L'idée de Vigenère est d'utiliser un chiffre de César, mais où le décalage utilisé change de lettres en lettres. Pour cela, on utilise une table composée de 26 alphabets, écrits dans l'ordre, mais décalés de ligne en ligne d'un caractère. On écrit encore en haut un alphabet complet, pour la clé, et à gauche, verticalement, un dernier alphabet, pour le texte à coder:

A B C D E F G H I J K L M N O P Q R S T U V W X Y Z

A A B C D E F G H I J K L M N O P Q R S T U V W X Y Z B B C D E F G H I J K L M N O P Q R S T U V W X Y Z A C C D E F G H I J K L M N O P Q R S T U V W X Y Z A B D D E F G H I J K L M N O P Q R S T U V W X Y Z A B C E E F G H I J K L M N O P Q R S T U V W X Y Z A B C D F F G H I J K L M N O P Q R S T U V W X Y Z A B C D E G G H I J K L M N O P Q R S T U V W X Y Z A B C D E F H H I J K L M N O P Q R S T U V W X Y Z A B C D E F G I I J K L M N O P Q R S T U V W X Y Z A B C D E F G H J J K L M N O P Q R S T U V W X Y Z A B C D E F G H I K K L M N O P Q R S T U V W X Y Z A B C D E F G H I J L L M N O P Q R S T U V W X Y Z A B C D E F G H I J K M M N O P Q R S T U V W X Y Z A B C D E F G H I J K L N N O P Q R S T U V W X Y Z A B C D E F G H I J K L M O O P Q R S T U V W X Y Z A B C D E F G H I J K L M N P P Q R S T U V W X Y Z A B C D E F G H I J K L M N O Q Q R S T U V W X Y Z A B C D E F G H I J K L M N O P R R S T U V W X Y Z A B C D E F G H I J K L M N O P Q S S T U V W X Y Z A B C D E F G H I J K L M N O P Q R T T U V W X Y Z A B C D E F G H I J K L M N O P Q R S U U V W X Y Z A B C D E F G H I J K L M N O P Q R S T V V W X Y Z A B C D E F G H I J K L M N O P Q R S T U W W X Y Z A B C D E F G H I J K L M N O P Q R S T U V X X Y Z A B C D E F G H I J K L M N O P Q R S T U V W Y Y Z A B C D E F G H I J K L M N O P Q R S T U V W X Z Z A B C D E F G H I J K L M N O P Q R S T U V W X Y

Pour coder un message, on choisit une clé qui sera un mot de longueur arbitraire. On écrit ensuite cette clé sous le message à coder, en la répétant aussi souvent que nécessaire pour que sous chaque lettre du message à coder, on trouve une lettre de la clé. Pour coder, on regarde dans le tableau l'intersection de la ligne de la lettre à coder avec la colonne de la lettre de la clé. Exemple : On veut coder le texte "CRYPTOGRAPHIE DE VIGENERE" avec la clé "MATHWEB". On commence par écrire la clef sous le texte à coder : C R Y P T O G R A P H I E D E V I G E N E R E M A T H W E B M A T H W E B M A T H W E B M A Pour coder la lettre C, la clé est donnée par la lettre M. On regarde dans le tableau l'intersection de la ligne donnée par le C, et de la colonne donnée par le M.

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A B C D E F G H I J K L M N O P Q R S T U V W X Y Z

A A B C D E F G H I J K L M N O P Q R S T U V W X Y Z B B C D E F G H I J K L M N O P Q R S T U V W X Y Z A C C D E F G H I J K L M N O P Q R S T U V W X Y Z A B D D E F G H I J K L M N O P Q R S T U V W X Y Z A B C E E F G H I J K L M N O P Q R S T U V W X Y Z A B C D F F G H I J K L M N O P Q R S T U V W X Y Z A B C D E G G H I J K L M N O P Q R S T U V W X Y Z A B C D E F H H I J K L M N O P Q R S T U V W X Y Z A B C D E F G I I J K L M N O P Q R S T U V W X Y Z A B C D E F G H J J K L M N O P Q R S T U V W X Y Z A B C D E F G H I K K L M N O P Q R S T U V W X Y Z A B C D E F G H I J L L M N O P Q R S T U V W X Y Z A B C D E F G H I J K M M N O P Q R S T U V W X Y Z A B C D E F G H I J K L N N O P Q R S T U V W X Y Z A B C D E F G H I J K L M O O P Q R S T U V W X Y Z A B C D E F G H I J K L M N P P Q R S T U V W X Y Z A B C D E F G H I J K L M N O Q Q R S T U V W X Y Z A B C D E F G H I J K L M N O P R R S T U V W X Y Z A B C D E F G H I J K L M N O P Q S S T U V W X Y Z A B C D E F G H I J K L M N O P Q R T T U V W X Y Z A B C D E F G H I J K L M N O P Q R S U U V W X Y Z A B C D E F G H I J K L M N O P Q R S T V V W X Y Z A B C D E F G H I J K L M N O P Q R S T U W W X Y Z A B C D E F G H I J K L M N O P Q R S T U V X X Y Z A B C D E F G H I J K L M N O P Q R S T U V W Y Y Z A B C D E F G H I J K L M N O P Q R S T U V W X Z Z A B C D E F G H I J K L M N O P Q R S T U V W X Y

On trouve O. Puis on continue. On trouve : ORRWPSHDAIOEI EQ VBNARFDE. Cet algorithme de cryptographie comporte beaucoup de points forts. Il est très facile d'utilisation, et le décryptage est tout aussi facile si on connait la clé. Il suffit, sur la colonne de la lettre de la clé, de rechercher la lettre du message codé. A l'extrémité gauche de la ligne, on trouve la lettre du texte clair. Vous pouvez vous entrainer avec le message codé TYQFLJ, qu'on a codé avec la clé EKETHR. En outre, l'exemple précédent fait bien apparaitre la grande caractéristique du code de Vigenère : la lettre E a été codée en I, en A, en Q, et en E. Impossible par une analyse statistique simple de retrouver où sont les E. Dernière chose, on peut produire une infinité de clés, il est très facile de convenir avec quelqu'un d'une clé donnée.

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Le chiffre des templiers Plutôt que de remplacer chaque lettre par une autre, certains (essentiellement des membres de société plus ou moins secrète) ont préféré remplacer les lettres par des symboles pour diffuser leurs messages codés. C'est ainsi qu'ont procédé les francs maçons au XIXième siècle avec le chiffre de Pigpen. Le Temple était un ordre de moines fondé au XIIième siècle., dont la mission première était d'assurer la sécurité des pèlerins en Terre Sainte. Rapidement, les templiers se détournèrent de cet objet, et s'enrichirent considérablement au point de devenir les trésoriers du roi et du Pape. Pour coder les lettres de crédit qu'ils s'échangeaient, ils remplaçaient chaque lettre par un symbole, suivant la substitution suivante :

Par exemple, si nous souhaitons coder : CODE DES TEMPLIERS, on obtient :

A part la difficulté liée au fait qu'on manipule des symboles peu courants, facilement surmontée par un petit temps d'adaptation, le chiffre des Templiers ne peut être considérée comme plus sûr que n'importe quel code par substitution. Le code des templiers (le code Pigpen est vraiment tout à fait similaire) n'est pas exactement de la sténographie, car le message n'est pas vraiment caché (noyé...) dans quelque chose d'anodin. Au contraire, même, puisqu'intercepter un message avec de tels symboles éveille plutôt la curiosité. En revanche, on peut le rapprocher du Morse, même si la finalité est toute autre. A vous de jouer! Décryptez donc le message suivant pour savoir si vous avez l'âme d'...

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Le téléphone Sur un clavier de téléphone, des lettres sont inscrites sur certaines touches. Le code du téléphone est ainsi codé : XY : X désigne la touche du numéro X, Y vaut 1, 2 ou 3 et désigne respectivement la première, la deuxième ou la troisième lettre sur cette touche. Exemple : on a 21 = A et 51 = J Ce qui donne par exemple :

J'ai besoin de votre aide pour découvrir le trésor. 51'2143 223273634362 3132 8363817232 21433132 71638272 313223638283724372 5332 817232736372.

1

2 abc

3 def

4 ghi

5 jkl

6 mno

7 pqrs

8 tuv

9 wxyz

* 0 #

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Litanies de Trithéme Jean Trithéme (1499 après Jésus Christ) proposa d'utiliser une série de proposition poétique en correspondance avec les lettres de l'alphabet. Le résultat passe pour des litanies à priori sans intérêt. En isolant chaque groupe de nom et en le remplaçant par sa lettre, on retrouve le sens de la phrase. Exemple : Ceci est un message s'écrira... Un monde sans fin à perpétuité un monde sans fin irrévocablement A perpétuité dans son règne dans son royaume Dans la béatitude en paradis Dans la lumière à perpétuité dans son règne dans son règne Dans les cieux durables à perpétuité Le code...

a dans les cieux b à tout jamais c un monde sans fin d en une infinité e à perpétuité f sempiternel g durable h sans cesse i j irrévocablement k éternellement l dans la gloire m dans la lumière n en paradis o toujours p dans la divinité q dans la déité r s dans son règne t dans son royaume u dans la béatitude v dans la béatitude w dans la béatitude x dans la magnificence y au trône z

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Mélange de lettres Il est facile de mélanger les lettres d'un message, souvent cela peut permettre de cacher très simplement des messages, ce qui peut-être bien adapté à des louveteaux ou des jeannettes dont certains viennent d'apprendre à lire ! Avec des colonnes Décide du nombre de colonnes, trois par exemple. Tu écris alors ton message,« SUIVEZ LA FLECHE » et obtiens alors :

SUI VEZ LAF LEC HE

Ensuite, mettre ce message sur une ligne en prenant les rangées et en commençant par celle du bas, on obtient : HE LEC LAF VEZ SUI . Avec des tableaux Tu peux également prendre une grille carrée 4x4, 5x5, 6x6, selon le nombre de lettres que doit contenir votre message. Écris ton message de gauche à droite et de haut en bas, puis remplis les cases qui restent avec d'autres lettres au hasard. Il suffit ensuite d'écrire le message sur une ligne en écrivant les colonnes. Exemple : « SUIVEZ LA FLECHE » dans une grille 4x4 :

S U I V E Z L A F L E C H E R L

Le message codé est : SEFH UZLE ILER VACL Code escargot Dessiner une grille sur du papier quadrillé en faisant attention à sa taille selon la taille de votre message (si le message contient 24 lettres : faire une grille 6X6 (36 cases)). Écrire alors la première lettre du message au centre et Continuer à écrire le message en l'enroulant autour du centre comme un escargot. Toujours avec le même exemple : « SUIVEZ LA FLECHE » dans une grille 4x4, on obtient :

L A F L Z S U E E V I C Z R E H

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Messages Cachés L'encre sympathique Un message facile à faire et toujours très amusant. Le principe en est simple : un message invisible qui se révèle aux yeux de tous après passage au-dessus d'une flamme.

• Le citron : le jus de citron est une encre qui possède cette propriété. Invisible sur du papier, il noircit après passage au dessus d'une flamme.

• L'effaceur : mais la méthode la plus simple et qui donne les meilleurs résultats est d'écrire à l'effaceur. Le résultat est le même qu'avec le citron pour un effort moindre.

Le Message Triple C'est le principe utilisé par le chevalier de Hadock dans un des albums de Tintin pour indiquer l'emplacement de son galion coulé par les pirates. Le message est écrit partiellement sur trois papiers superposables. Exemple pour faire un N : on fait la barre verticale sur le premier, la barre diagonale sur le troisième et la barre horizontale sur le second. Ainsi chaque papier est illisible seul mais en les superposant face à la lumière, on reconstitue le message. Bien entendu il faut utiliser du papier assez fin pour que trois couches superposées laissent suffisamment passer la lumière. Encore une fois il est conseille d'essayer le truc avant de le mettre en œuvre. Le message poinçonné

Le message est dissimulé au milieu d'un texte plus long de la manière suivante : les lettres qui le constituent sont des lettres du texte percées d'un trou minuscule fait au compas. Ce trou est parfaitement invisible à la lecture mais il devient flagrant dès que l'on place le message dos à la lumière. Exemple : « Faites des ponts sur la rivière, un radeau sur les étangs, sur les marécages un chemin de fascine ». Si je « poinçonne » au compas les lettres en gras, je dissimule dans cette phrase de BP le message : « Sept rues à gauche ». Là encore les scouts ne trouveront pas le truc d'eux-mêmes. Il est conseillé d'ajouter un indice. Par exemple « C'est de la lumière que viendra la lumière ».

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Transposition Le message est copié dans une grille en colonne, puis on le recopie ligne par ligne ce qui provoque un mélange des lettres. Il faut connaître pour décoder ce genre de message le nombre de lignes de la grille utilisée pour inverser le procédé. L'utilisation d'une grille de papier peut faciliter le travail. Exemple : nous allons encoder « Venez visiter LaToileScoute » à l'aide d'une grille à 4 lignes. On écrit le message en colonnes :

V Z S R T E U E I O S T N V T L I C E E I E A L O

Puis on le recopie ligne par ligne : « Vzsrteue i ostnvtliceeiealo »

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