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Etats des lieux et perspectives Jean-Jacques Rousseau Tandia Mouaffo (Université de Dschang)

Pratiques discursives sur le campus: état des lieux et perspectives

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Etats des lieux et perspectives

Jean-Jacques Rousseau Tandia Mouaffo (Université de Dschang)

Page 2: Pratiques discursives sur le campus: état des lieux et perspectives

Deux axes structurants

La virulence verbale et la théorie des

faces

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Virulence verbale et théorie des facesLe modèle élaboré par Penelope Brown et

Stefen Levinson La théorie de faces en analyse

conversationnnelle

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Le modèle élaboré par Penelope Brown et Stefen Levinson

Ils postule que la politesse est ce qui sous-tend toute interaction verbale du fait même de sa ritualisation

Nous montrerons que ce principe quasi-rituel de ménagement des faces, sur le campus, est sans cesse foulé au pied

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La théorie des faces: qu’est-ce que c’est?La face positiveLa face négative

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La face négativeTerritoire corporel, spatial ou temporel

Biens et réserves matériels ou cognitives

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La face positiveAuto perception narcissique

Images valorisantes

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Comment fonctionne la communication impolie ?Le site d’observation est une

séquence pédagogiquedeux niveaux de relation : étudiants-

étudiantes et étudiants-enseignant.Les échanges verbaux entre

protagonistes sont jugés impolis du fait des agressions flagrantes sur les faces positive et négative

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L’interaction étudiants-étudiantes • Les actes

menaçants pour la face négative de celui qui les subit

• Les actes menaçants pour la face positive de celui qui les subit

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Les actes menaçants pour la face négative de celui qui les subit

violations territoriales de nature non verbale

offenses proxémiques ou contacts corporels indus

Attitudes verbales réactives:

Ex: («Aïe ! mon voisin me colle », « Tu veux me violer ? »)

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violations territoriales de nature verbale

Attaques à l’intimité physique

Attitudes verbales réactives Ex: « Fanta coca », « miss lolo », « le goût du porc »

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Les actes menaçants pour la face positive de celui qui les subitInsinuations sur la posture éthique de

l’étudiante Ex: (« leveuse de balles », « le goût du

prof »,« bordel », « vaginocrate»)Injonction lourde de sous-entendu:Ex: « Sors avec tes asticots !» réification compensatrice de l’étudiant à

travers un chapelet d’injures interpellatrices : Ex: (« GPTE (Garçon Pauvre Très Endetté) »,

« tapseur» « galérien »).

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L’interaction étudiants-enseignants• Les actes

menaçants pour la face négative de celui qui les subit

• Les actes menaçants pour la face positive de celui qui les subit

Page 14: Pratiques discursives sur le campus: état des lieux et perspectives

Jeu et enjeu des taxèmesL’impolitesse s’amorce avec l’inversion des positions taxémiques

L’étudiant contrôle la séquence pédagogique dès l’ouverture, dans son déroulement et sur sa fin

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Les actes menaçants pour la face négative de l’enseignantInjures à caractères hyperboliquesEx:« avec tes dents comme les touches d’un

clavier », « Monsieur votre cravate me cache »

Insultes sur le physique de l’enseignantEx:« axe lourd»conseils et suggestions déplacésEx« Il faut souvent réchauffer ton mari », « A

la maison salue ta femme et mes enfants »

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Les actes menaçants pour la face positive de l’enseignant

Remise en question de sa consistance intellectuelle

Ex: «Professeur liseur», «Professeur du tiers monde», «Professeur affamé»

Soupçon sur sa qualificationEx: «Doctorat modulé», « Professorat acheté»,

« Apprenti sorcier»Récatégorisation sur le plan existentiel avec

prégnance d’un isotopie criminelle et mortuaireEx:(« timor », « noyeur », « killer », « tueur »,

« morguier », « croque-mort »).)

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Pour une herméneutique de l’impolitesse sur notre campusLes raisons de telles pratiques discursives peuvent être de deux ordres

1. La persistance d’un dialogisme interdiscursif

2. La fonction cathartique liée à la virulence verbale

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La persistance d’un dialogisme interdiscursifLes étudiants sont des passeurs qui assurent

la transmission d’une mémoire discursiveIls migrent d’un campus à un autre avec,

comme bagages, leurs pratiques discursivesL’impolitesse sur nos campus se situe donc

dans le temps long des discursivités, d’après « « le triple règne des prédécesseurs, des contemporains, des successeurs» (Paveau, 2006)

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La fonction cathartique liée à la virulence verbaleLa virulence verbale est une soupape d’évacuation aux frustrations de diverses natures que vit l’étudiant en milieu universitaire

La virulence verbale est  un ersatz heureux au pire, à savoir la violence physique pure et simple

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Postulat finalLe juron, l’injure et l’insulte ont leur utilité. C’est,

quand le langage « normal » ne passe plus, une façon de rompre la communication verbale : un peu comme lorsqu’on raccroche le téléphone au nez de son interlocuteur. Par l’insulte ou l’injure, on s’empêche de reprendre la conversation là où elle était devenue sans objet. Cette respiration que l’on s’accorde dans la relation sociale, c’est peut-être, comme la colère, une nécessité : l’occasion d’évacuer un trop-plein émotionnel qui, à défaut de soupape, engendrerait des violences physiques redoutables. Heureusement, de nos jours, la réparation sanglante de l’injure n’est plus automatique et le duel est passé de mode. ( Pierre Achard )

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perspectivesOuvertures possiblesTraitement de l’altérité dans la

communication institutionnelleComment sont traitées les différentes

composantes de l’institution dans la communication (communiqué, note de service, décision…)?

Objectif visé: l’élaboration d’un plan média pouvant susciter les émotions euphoriques et non dysphoriques

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Dans l’immédiat: analyse de la

communication sociétale sur le

campus*Ethique sur le campus: approche stylistique d'une forme de communication sociétale*Promotion des valeurs morales sur le campus