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PAIX ET ÉDUCATION EN AFRIQUE : quel avenir pour une vieille jeunesse ? Dr Fatié OUATTARA Enseignant-Chercheur/Assistant UFR/SH-Département de philosophie Université de Ouagadougou 1 Colloque international/ROCARE: ation et formation pour l’intégration, la paix et le développement sociopolitique en A Mali, Bamako, CICB, 2-3 mars 2015

Quel avenir pour une vieille jeunesse fatié

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PAIX ET ÉDUCATION EN AFRIQUE : quel avenir pour une vieille jeunesse ?

Dr Fatié OUATTARAEnseignant-Chercheur/Assistant

UFR/SH-Département de philosophie Université de Ouagadougou

1

Colloque international/ROCARE: « Éducation et formation pour l’intégration, la paix et le développement sociopolitique en Afrique »

Mali, Bamako, CICB, 2-3 mars 2015

Introduction : l’Afrique s’appelle à réfléchir ;

I. Les maladies et les mal-dits de l’Afrique ;

II. Le malaise éducatif africain ;

Plan (1/2)

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III. L’Afrique à l’école du civisme et de la paix ;

IV. Le développement de l’Afrique par la paix ;

Conclusion : éduquer à la paix pour sauver l’Afrique .

Plan (2/2)

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Introduction : l’Afrique s’appelle à réfléchir (1/4)

Le philosophe réfléchit sur l’existence qui l’inquiète sans cesse (être, réalité, action).

L’éducation et la paix constituent des gages du développement (besoin, nécessité) de la société.

Ces problèmes (politiques, sociales, culturelles, philosophiques) doivent être résolus par les citoyens de l’État démocratique.

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Trois hypothèses :

L’homme est la seule créature qui doive être éduquée, il n’est rien sans l’éducation, il est ce que l’éducation fait de lui (Kant, 2000 : 93) ;

L’éducation favorise l’insertion, l’intégration de l’individu (Durkheim), l’éclosion de l’humain et du citoyen en tout homme.

Introduction : l’Afrique s’appelle à réfléchir (2/4)

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Introduction : l’Afrique s’appelle à réfléchir (3/4)

L’éduqué (homme) ne peut bien s’épanouir que dans une société développée, où règne la paix .

Cependant, quelques questions :

L’éducation peut-elle être de qualité (efficace, efficiente) si école et la famille subissent et reproduisent la violence sociale ?

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Introduction : l’Afrique s’appelle à réfléchir (4/4)

Peut-on éduquer pour le développement :

•si les systèmes éducatifs en Afrique sont en crise,

•si les problèmes de l’école sont parfois le détonateur de crises sociopolitiques ?

L’éducation favorise-elle vraiment la résolution des problèmes d’intégration, d’hospitalité, de civisme dans les nations africaines ?

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I. Les maladies et les mal-dits de l’Afrique (1/3)

La vie en Afrique est malade ; elle souffre d’une multitude de maux politiques et sociaux :

Conflits ethniques, identitaires, religieux (djihad au Mali, Boko Haram au Nigéria) ;

Crises politiques (art. 37 et Sénat au Burkina Faso ; et/ou en RCI) ;

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I. Les maladies et les mal-dits de l’Afrique (2/3)

• L’insécurité dans les frontières, villes , campagnes ;

• L’incapacité de gérer le boom démographique ;

• Les injustices, inégalités d’accès à l’école ;

La pauvreté croissante des populations ;

La délinquance et l’incivisme des jeunes ;

Le chômage, manque d’emploi, désespoir.

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I. Les maladies et les mal-dits de l’Afrique (3/3)

Les États africains peinent à :

garantir leur souveraineté ;

garantir la libre circulation des personnes et biens ;

assurer la sécurité des citoyens ;

à promouvoir la citoyenneté du monde ;

Csq: mal-gouvernance (politique, économique ).

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II. Le malaise éducatif africain (1/3)

Pourquoi : concept « Vieille jeunesse » ?

«L’enfant est le père de l’humanité» (S. FREUD).

Innocence violée (entrée prématurée dans la vie);

Violence sociale et scolaire (injustices, inégalités);

Travail prématuré, forcé (responsabilité familiale) ;

Enfants–soldats (ceinture explosive).

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II. Le malaise éducatif africain (2/3)

Déscolarisation : orpaillage, immigration, rue, banditisme, prostitution.

L’homme éduque l’homme ; celui dont la nature est grossière, sera un mauvais éducateur ;

La société (culture, éducation) corrompt les bonnes mœurs de l’enfant : instrumentalisation, manipulation, maltraitance, autoritarisme.

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II. Le malaise éducatif africain (3/3)

La responsabilité du malaise est partagée :

Les enfants (indiscipline, violence, désintérêt) ;

Les parents (irresponsabilité) ;

Les enseignants (vocation, pédagogie) ;

La société (laxiste, perméable) ;

L’État (politiques irréalistes, infructueuses).

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III. L’Afrique à l’école du civisme et de la paix (1/3)

Le malaise éducatif africain a des répercussions sur la qualité de la vie dans l’État ;

Récurrence d’actes, conduites, comportements violents (immoraux et inciviques) ;

L’éducation du citoyen du future préoccupe l’État de droit, démocratique ;

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III. L’Afrique à l’école du civisme et de la paix (2/3)

Citoyen (gouvernant/gouverné) s’interroge sur ses prérogatives (rôle, place) dans la république.

Le citoyen doit assimiler les principes, valeurs et normes qui fondent leur vie en commun ;

Le citoyen doit connaître et respecter ses droits ;

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III. L’Afrique à l’école du civisme et de la paix (3/3)

Accomplir ses devoirs ou obligations ;

Un éveil des consciences ;

Une culture du patriotisme ;

Rupture avec le moutonnement.

Cette citoyenneté active fonde le développement créatif de la société. 16

IV. Le développement de l’Afrique par la paix (1/7)

Le développement signifie le progrès/bonheur (matériel, moral, spirituel, politique d’une nation ;

Indicateurs du développement :

Revenu par habitant ; Pouvoir d’achat du citoyen ; Niveau de vie des populations ; Croissance économique ; Taux de scolarisation (alphabétisation) ; Avancée démocratique (stabilité, droits politiques).

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IV. Le développement de l’Afrique par la paix (2/7)

Le développement exige :

La participation effective de l’ensemble des couches sociales qui composent une nation ;

La répartition juste, redistribution équitable des bénéfices, biens ou richesses de l’État entre les citoyens égaux ;

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IV. Le développement de l’Afrique par la paix (3/7)

La paix conditionne le développement :

Un moyen du développement ;

Une finalité du développement :

• Il ne peut y avoir de développement sans paix,

• Le développement lui-même consolide la paix.

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IV. Le développement de l’Afrique par la paix (4/7)

Les conditions développement pacifique :

L’armée républicaine (formée, citoyenne) ;

La constitution républicaine (respectée) ;

Formation:

• Unions (UA, UEMOA) ;• Communautés (CEDEAO, CEN-SAD) ;• Fédération d’États libres (Nigéria) ;

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IV. Le développement de l’Afrique par la paix (5/7)

Objectif : Intégration des citoyen, peuples, États.

Le cosmopolitisme « la citoyenneté du monde » :

• Il doit pouvoir voyager librement à travers le monde ;

• Le citoyen a droit à l’hospitalité (Djatiguiya);

• Le citoyen du monde ne doit pas être rejeté (nationalité, peau, sexe, race, culture et religion) ;

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IV. Le développement de l’Afrique par la paix (6/7)

• Ne pas le traiter d’ennemi, d’étranger , de simple immigré dans le pays d’accueil ;

• Il ne doit pas contester les pouvoirs et des décisions du pays d’accueil ;

• Il sera accusé d’ingérence . 22

IV. Le développement de l’Afrique par la paix (7/7)

Le pardon pour la paix :

• Une exigence , valeur sociale et politique ;

Crises sociopolitiques : vérité, justice, réconciliation ;

L’esprit de tolérance, de reconnaissance de l’humanité , de l’intégrité et de la dignité du citoyen ;

Xénophobie, racisme, ethnicisme, régionalisme constituent un obstacle au développement des sociétés.

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Conclusion : Éduquer à la paix pour sauver l’Afrique (1/2)

L’Afrique devient un berceau de l’inhumanité , de la terreur, de la violence ;

Elle est responsable de son sort : victime et coupable :

Comportements (illégaux, immoraux) d’Africains qui se développent contre l’Afrique : « on ne se développe pas on développe .» (Ki-Zerbo, 2007).

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Conclusion : Éduquer à la paix pour sauver l’Afrique (2/2)

L’éducation est un droit (OMD, EPT);

Ère de la scolarisation universelle :

Massification, démocratisation scolaire ;

Gratuité et obligation scolaire (0-16 ans) ;

• Utopie de l’EPT : des critiques (2015 ?)

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Bibliographie (1/2)

Ki-Zerbo, J., Éduquer ou périr ?, UNICEF-UNESCO, L’Harmattan, Paris, 1990.

Guèye, S., P., Du bon usage de la démocratie en Afrique, Dakar, NEAS, 2003.

Canivez, P., Éduquer le citoyen ?, Paris, Hatier, 1995.

Rousseau, J.-J., Émile , Paris, G-Flammarion, 1966.

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Bibliographie (2/2)

Kant, Projet de paix perpétuelle, trad. J. Gibelin, Paris, Vrin, 2002.

Koné B., C., Médiation et gestion des conflits, Frankfurt, Allemagne, Peter Lang, 2011.

Djibril Samb, « Conflits et crises en Afrique » in Koné B. C., 2011. 27

Merci de votre aimable attention !

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