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apprentissage pédagogie formation formation mutualisation pédagogie pédagogie mutualisation tableau interactif école numérique rural formation savoirs école numérique rural apprentissage tableau interactif tableau interactif ENT pédagogie Le Nord Pas-de-Calais, avec ses quatre millions d’habitants, sa jeunesse formi- dable et son ambition affichée de continuer à jouer dans la cour des grandes régions européennes, doit être présent au rendez- vous des nouvelles technologies. Il semble essentiel que notre jeunesse puisse béné- ficier des derniers équipements en matière de nouvelles technologies. Je dirais même qu’il s’agit là de notre premier devoir d’élu : faire en sorte que nos enfants aient tous accès à l’outil numérique. Nous savons aujourd’hui que la France ac- cuse un fort retard pour ce qui est de l’équi- pement et de l’utilisation des Technologies de l’information et de la communication (TIC) dans l’enseignement. De plus, malgré un fort investissement dans son système éducatif, les résultats scolaires restent encore mé- diocres. Les élèves évoluent dans un monde où l’image a pris le pas sur le texte, où la vi- tesse et les changements de rythme rem- placent la patience. Les nouveaux modes d’organisation dans les entreprises, les nou- veaux métiers, l’utilisation des TIC dans l’en- semble de la société exigent de nouvelles compétences, de nouvelles aptitudes : auto- nomie, adaptabilité, sens des responsabilités, initiative et prévision. La maîtrise de l’anglais et des outils numériques apparaît comme une évidence, comme l’est l’acquisition de com- pétences juridiques et citoyennes. L’existence d’un lien entre amélioration des résultats scolaires et maîtrise de l’outil infor- matique est aujourd’hui acquise. Les adoles- cents qui ont un ordinateur à la maison ont de 6 à 8 % plus de chances de réussir leur lycée que les ados qui n’en ont pas. Il est toutefois regrettable que, dans la ré- forme du lycée, ne figure pas “la culture nu- mérique”. L’instrumentalisation des TIC et des médias est une chose intéressante si elle est située dans un projet éducatif plus global. On instrumentalise les TIC pour les langues, l’orientation, l’accompagnement personnalisé (telle une panacée), mais c’est au niveau des établissements que la responsabilité pédago- gique et éducative doit être prise, en intégrant une vision numérique comme composante de la mission centrale de l’institution scolaire. L’arrivée de l’informatique et d’Internet dans les salles de classe modifie profondément la façon de faire cours et la place de l’ensei- gnant. Le mouvement est en marche, mais force est de constater qu’il traîne un peu. L’ordinateur et Internet permettent l’irrup- tion du monde dans la classe. Ce n’est pas qu’une image : les cours de géographie, en “Éducation et usage des nouvelles technologies pour les citoyens” p L’avis de l’expert Éducation Daniel Percheron, Président du Conseil régional Nord Pas-de-Calais, sénateur du Pas-de-Calais

Tome 6 : Éducation

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Intitulé « liberté, égalité, connectés », préfacé par Nicolas Sarkozy, cet ouvrage présente 53 initiatives numériques portées par les territoires de France métropolitaine et d’outre-mer, menées dans tous les domaines de l’action publique locale : développement économique, gestion interne de la collectivité, santé et social, services rendus au public, tourisme, culture et éducation. Ce nouveau tome propose cette année un traitement éditorial renouvelé, donnant largement la parole aux élus, experts, « grands témoins », dans le cadre d’interviews, de tribunes... Autant de points de vue qui mettent en perspective les stratégies des politiques locales numériques, au regard des enjeux et besoins spécifiques à chaque territoire.

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apprentissage

pédagogie

formation

formationmutualisation

pédagogie

pédagogie mutualisation

tableau interactif

école numérique rural

formationsavoirs

école numérique rural

apprentissage

tableau interactif

tableau interactifENT

pédagogie

Le Nord Pas-de-Calais, avec ses quatre millions d’habitants, sa jeunesse formi-dable et son ambition affichée de continuer à jouer dans la cour des grandes régions européennes, doit être présent au rendez-vous des nouvelles technologies. Il semble essentiel que notre jeunesse puisse béné-ficier des derniers équipements en matière de nouvelles technologies. Je dirais même qu’il s’agit là de notre premier devoir d’élu : faire en sorte que nos enfants aient tous accès à l’outil numérique.

Nous savons aujourd’hui que la France ac-cuse un fort retard pour ce qui est de l’équi-pement et de l’utilisation des Technologies de l’information et de la communication (TIC) dans l’enseignement. De plus, malgré un fort investissement dans son système éducatif, les résultats scolaires restent encore mé-diocres.Les élèves évoluent dans un monde où l’image a pris le pas sur le texte, où la vi-tesse et les changements de rythme rem-placent la patience. Les nouveaux modes d’organisation dans les entreprises, les nou-veaux métiers, l’utilisation des TIC dans l’en-semble de la société exigent de nouvelles

compétences, de nouvelles aptitudes : auto-nomie, adaptabilité, sens des responsabilités, initiative et prévision. La maîtrise de l’anglais et des outils numériques apparaît comme une évidence, comme l’est l’acquisition de com-pétences juridiques et citoyennes.L’existence d’un lien entre amélioration des résultats scolaires et maîtrise de l’outil infor-matique est aujourd’hui acquise. Les adoles-cents qui ont un ordinateur à la maison ont de 6 à 8 % plus de chances de réussir leur lycée que les ados qui n’en ont pas.Il est toutefois regrettable que, dans la ré-forme du lycée, ne figure pas “la culture nu-mérique”. L’instrumentalisation des TIC et des médias est une chose intéressante si elle est située dans un projet éducatif plus global. On instrumentalise les TIC pour les langues, l’orientation, l’accompagnement personnalisé (telle une panacée), mais c’est au niveau des établissements que la responsabilité pédago-gique et éducative doit être prise, en intégrant une vision numérique comme composante de la mission centrale de l’institution scolaire.L’arrivée de l’informatique et d’Internet dans les salles de classe modifie profondément la façon de faire cours et la place de l’ensei-gnant. Le mouvement est en marche, mais force est de constater qu’il traîne un peu.L’ordinateur et Internet permettent l’irrup-tion du monde dans la classe. Ce n’est pas qu’une image : les cours de géographie, en

“Éducationet usage des nouvelles technologies pour les citoyens”

p L’avis de l’expert

Édu

catio

n Daniel Percheron, Président du Conseil régional Nord Pas-de-Calais, sénateur du Pas-de-Calais

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primaire ou dans le secondaire, suscitent un intérêt renouvelé de la part des élèves depuis que les enseignants leur font utiliser le logiciel Google Earth. L’enseignant devient celui qui valide les re-cherches, aide à repérer les sources dignes de confiance, développe l’esprit critique d’élèves qui travaillent en groupes.Les technologies actuelles semblent donner raison au discours tenu il y a dix ans an-nonçant, avec l’ère du numérique, la fin de l’enseignement traditionnel.Les conseils généraux pour les collèges et les conseils régionaux pour les lycées consentent de gros efforts financiers et l’on considère aujourd’hui que nombre d’éta-blissements scolaires sont suffisamment équipés.Les nouvelles technologies tirent le niveau de la classe vers le haut. Et pour cause. Dans une classe traditionnelle de lycée, l’enseignant pose une question aux 30 ou 35 élèves, l’un deux y répond et on passe à la suite. À l’inverse, ces technologies permettent un apprentissage individualisé : chaque élève peut se repasser l’extrait so-nore jusqu’à ce qu’il l’ait assimilé.Les nouvelles technologies permettent éga-lement d’améliorer l’expression orale.L’enseignement des langues vivantes, do-maine où la France accuse un certain retard, me semble pouvoir bénéficier de l’utilisation des nouvelles technologies.Ainsi le numérique peut et doit prendre toute sa place pour permettre à l’école de répondre à de multiples défis : motiver les élèves, augmenter le niveau scolaire dans l’ensemble des métiers, aider nos élèves qui, en Nord Pas-de-Calais plus qu’ailleurs, peinent à poursuivre leurs études et prépa-rer les générations de demain aux études

supérieures. C’est en préparant au mieux la jeunesse aujourd’hui que nous pouvons lui assurer un meilleur avenir. Les équipements individuels et collectifs, largement utilisés, participeront à la réduction de la fracture sociale.J’ajoute que le Conseil régional Nord Pas-de-Calais travaille depuis longtemps la question tellement sensible, car révéla-trice d’inégalités territoriales, de l’accès au très haut débit. Ainsi, en novembre 2009, le Conseil régional Nord Pas-de-Calais a lancé la conférence numérique régionale avec plusieurs chantiers importants dont le schéma directeur pour le déploiement du très haut débit en Nord Pas-de-Calais. Avec ce schéma directeur, il s’agit d’élaborer un outil de cadrage de la montée en débit des territoires, fixe et mobile, et de leur évolution vers le très haut débit.p

p Au sommaire >Interview170 Jean-Michel Fourgous,

maire d’Élancourt, député des Yvelines, docteur en psychologie, ingénieur de recherche à l’Éducation nationale

Initiatives172 Les TIC, piliers de l’école

numérique rurale Signy-le-Petit

174 “As-tu fait tes devoirs numériques ?” Olmi-Cappella

176 Mon collège en un clic Eure

178 Lycées en réseau Limousin

180 L’école rurale entre dans l’ère numérique Penchard

182 Un Environnement numérique pour apprentis Var

Sur parolesdelus.com retrouvez aussi :p En direct d’Oxford… p Pour une communauté d’e-éducation p Démarches en ligne pour les familles p L’école n’a plus de secret pour

les parents ! p Edunet, un portail des écoles

et des parents p Gerville, premier sur la classe mobile

…et d’autres sujets

Éducation

p En chiffres

12 millions C’est le nombre d’élèves scolarisés dans les écoles, collèges et lycées en France (2 millions dans le privé).

565 000 C’est le nombre d’apprentis.

857 000 C’est le nombre d’enseignants dans les écoles, collèges et lycées (publics et privés).

66 288 C’est le nombre d’écoles, collèges et lycées (54 875 écoles, 7 031 collèges et 2 630 lycées).

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p Paroles d’élus L’initiative présen-tée dans le tome 3 de Paroles d’élus, “En direct d’Oxford”, a-t-elle toujours

cours à Élancourt ? A-t-elle connu des évolu-tions, des développements ?p Jean-Michel Fourgous Il faut savoir que la France se classe en 69e position au TOEFL, le classement mondial qui détermine le niveau d’anglais. Du coup, à Élancourt, on a pris les devants. Nous avons commencé l’expérimen-tation de la visioconférence avec une classe de CM2 dès 2007. À ce jour, l’expérimentation a été étendue à une vingtaine de classes du CE2 au CM2. Le principe reste le même : le cours est dispensé depuis le Royaume-Uni par une professeur anglophone. Les enseignants en classe, qui participent à ce projet, sont tous volontaires. Et la demande est de plus en plus croissante. Il faut avouer qu’entendre parler anglais par un anglophone améliore l’accent des élèves, leurs concentration et participa-tion. Certains cours se déroulent sous forme de jeu, les élèves intervenant directement sur le TNI pour répondre aux questions. Cela rend le cours très actif.p Paroles d’élus Comment se poursuit le déploiement du projet municipal “École du futur” ?p Jean-Michel Fourgous Le projet s’accélère au fur et à mesure de l’adhésion grandissante des enseignants et des cadres de l’Éduca-tion nationale. Nous sommes à Élancourt l’une des très rares villes de France à avoir équipé toutes ses classes élémentaires de TNI (Tableaux numériques interactifs) alors que la moyenne nationale n’excède pas 5 % de taux d’équipements. À la rentrée prochaine, toutes les classes maternelles en seront également dotées. Ensuite, les écoles d’Élancourt sont connectées à l’ENT (Environnement numé-rique de travail) et possèdent toutes une classe mobile (chariot multimédia). Mais ce n’est pas tout : nous lançons dès cet été le soutien sco-laire en ligne. En partenariat avec le site Internet Maxicours, la ville d’Élancourt offre les devoirs d’été à tous les élèves du CP à la terminale. C’est une première en France ! Enfin, en sep-tembre, nous mettons en place un jeu sérieux d’Histoire pour les classes de 3e. Pour toutes

ces raisons, de nombreuses collectivités vien-nent visiter les écoles d’Élancourt pour consta-ter in situ la réussite du dispositif.p Paroles d’élus Quelles sont les principales leçons de cette expérience locale qui vous ont inspiré lors de la rédaction du rapport de mission parlementaire sur la modernisation de l’école par le numérique que vous avez remis à Luc Chatel, ministre de l’Éducation nationale, en février 2010 ?p Jean-Michel Fourgous Tout d’abord, j’ai été frappé par l’aspect consensuel qui règne autour du développement du numérique à l’école. Tous les acteurs concernés sont conscients des efforts à fournir. Le site Internet du rapport a enregistré tout au long de la mission plus de 10 000 contributions et messages, preuve que ce sujet passionne le corps enseignant. Par ailleurs, j’ai découvert lors de cette mission les multiples expériences locales dans le domaine du numérique. Il s’agit désormais de les faire connaître et de les soutenir.p Paroles d’élus Quelles sont, d’après vous, les prochaines grandes étapes pour aboutir au plan national à cette école du futur, accélérateur d’apprentissage ? Quels sont les freins à lever ?p Jean-Michel Fourgous La première étape, c’est le changement culturel. La fracture n’est plus sur le matériel – la France se classe 8e sur 27 en nombre d’ordinateurs par élève – mais sur l’appropriation pédagogique, la France se situant au 24e rang. Il s’agit désormais de trans-

former notre pédagogie. En effet, le numérique impacte considérablement la pédagogie à tous les niveaux (temps scolaire, examens, manuels scolaires, programmes…). Il permet de sortir du classique modèle de cours magistral et frontal pour évoluer vers un enseignement plus collaboratif, luttant ainsi contre l’ennui et l’uniformisation, facteurs d’absentéisme. Car aujourd’hui, à 15 ans, 88 % des élèves décla-rent ne pas aimer l’école… Résultat : 26 % des jeunes Français ont confiance en leur avenir contre 55 % aux USA et 60 % au Danemark ! Outre la pédagogie, se profile aussi la question de l’inégalité des chances. Aujourd’hui, 30 % des fils d’ouvriers entreprennent des études supérieures contre 80 % des fils de cadres. Avec le numérique, cette fracture s’estompe. Pour réussir l’école du futur, nous devons régler le problème de la formation des enseignants. À Élancourt, nous avons déjà une Cité numé-rique qui, sur la base d’un programme Apple, forme les enseignants et permet à tous ces acteurs de se rencontrer et d’échanger leurs pratiques. Enfin, nous devons donner un coup d’accélérateur à la production de nouveaux supports numériques et de manuels numé-riques interactifs. La révolution numérique est en marche. Demain, elle représentera 50 % de l’augmentation de la croissance mon-diale. C’est donc dès à présent qu’il faut agir. Et vite.

L’ordinateur portable à la place du cahier, la souris en guise de stylo et un tableau numérique interactif au lieu du tableau noir… À Élancourt, les enfants bénéficient depuis plusieurs années de la culture numérique avec des classes connectées. Jean-Michel Fourgous, maire d’Élancourt et député des Yvelines, a été sollicité par le Premier ministre et a remis le 15 février 2010 son rapport de mission parlementaire sur la modernisation de l’école par le numérique au ministre de l’Éducation nationale, Luc Chatel. Il répond ici à quelques questions de Paroles d’élus sur l’école numérique.

“Un consensus règne autour du développement du numérique à l’école : la fracture n’est plus sur le matériel mais sur l’appropriation pédagogique. Il s’agit désormais de transformer notre pédagogie en un enseignement plus collaboratif, luttant ainsi contre l’ennui et l’uniformisation.”Jean-Michel Fourgous, maire d’Élancourt, député des Yvelines,docteur en psychologie, ingénieur de recherche à l’Éducation nationale

Élancourt(Yvelines)

p L’école numérique à ÉlancourtDéploiement des Tableaux numériques interactifs (TNI), 100 % des classes élémentaires équipées ; mais aussi l’anglais en visioconférence, les Environnements numériques de travail (ENT), les classes mobiles… À Élancourt, l’école numérique, c’est maintenant !p Les grandes étapes1997 : informatisation et formation de tous les directeurs d’école.2001 : salles informatiques avec Internet.2003 : Mémosaure, logiciel de développement de la mémoire pour les élèves.2005 : Internet haut débit dans toutes les écoles.2007 : ville pilote en matière de TICE : expérimentation de la visioconférence en CM2.2009 : première ville à équiper toutes ses classes de primaires en TNI.p Pourquoi investir dans l’écoleLa mission Fourgous a montré comment le numérique permettait de lutter contre l’échec scolaire, développer la confiance des élèves, diminuer les inégalités, augmenter le niveau d’anglais et rendre plus attractif l’apprentissage des sciences. Les outils numériques facilitent le métier de l’enseignant, lui font gagner du temps dans la préparation de ses cours, lui permettent de mieux gérer l’hétérogénéité de sa classe.p ContactTél. : 01 30 66 44 21Courriel : service.communication@ville-elancourt.frwww.ville-elancourt.frwww.missionfourgous-tice.fr

Réussir l’école numérique ‘‘‘‘p Interview

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paroles d’élus p territoires numériques

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p ContactMiguel LeroyTél. : 03 24 53 51 01Courriel : [email protected]

Signy-le-Petit(Ardennes)

p ProjetLe projet d’École numérique rurale (ENR) de la Communauté de communes de la région de Si-gny-le-Petit porte sur l’équipement de ses trois écoles en TIC. L’ENR proposé par France Télé-com Orange va au-delà du cahier des charges du ministère de l’Éducation nationale ajoutant au matériel de base, quatre tableaux blancs interactifs et dix micro-ordinateurs portables supplémentaires. Dans son prolongement, la Communauté de communes poursuit cet effort en s’associant avec le Conseil général des Ar-dennes et Orange pour développer un Espace numérique de travail (ENT) sur ses trois écoles et son collège.

p Mise en œuvreLa solution École numérique rurale (ENR) et la convention Espace numérique de travail (ENT) ont respectivement été mises en service en septembre 2009 et en juin 2010. Développée en partenariat avec ITOP, l’expérimentation a nécessité la formation de l’équipe enseignante et la mobilisation des élus, de l’inspecteur et animateur TICE de l’Inspection académique, avec la création d’un CDD de 400 heures. Les investissements financiers s’élèvent à 40 000 € pour l’ENR dont 9 000 € financés par l’État dans le cadre du plan de relance en faveur de l’équipement numérique dans les écoles ru-rales et un forfait de 18 500 € pour l’ENT.

p EnjeuxIl s’agit de lutter contre l’enclavement des ter-ritoires ruraux en garantissant aux enfants sco-larisés l’accès aux outils technologiques pour mieux appréhender les matières scolaires en facilitant les relations entre l’école et son en-vironnement. Par extension, l’ENT va favoriser le développement des usages pédagogiques multimédias et l’utilisation optimale de l’en-semble des moyens déployés dans les écoles.

Les TIC, piliers de l’école numérique rurale

p Bilan et perspectivesAprès cette mise en place de l’ENR, premier contrat Orange signé en France, la Commu-nauté de communes a témoigné de sa satisfac-tion en s’associant pour un partenariat sur les usages innovants des TIC en milieu rural, tant au niveau éducatif que culturel et touristique, et en prolongeant son partenariat par l’ENT. À l’issue de l’expérimentation, il est prévu d’équi-per toutes les écoles d’ici à 2012. À terme, ce projet est susceptible de faire également office de référence auprès de toutes les collectivités de la région Champagne-Ardenne. Enfin, la collectivité se dote d’une image résolument dynamique et innovante.

Promouvoir une ruralité attractive et active dans un cadre

préservé. L’utilisation du numérique à l’école est l’un des moyens permettant de répondre à cette volonté, pour le plus grand bénéfice de nos enfants.”

Miguel Leroy,président de la Communauté

de communes de la région de Signy-le-Petit

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p ProjetDésormais, les montagnes corses environ-nantes résonnent des clics des jeunes nou-veaux internautes d’Olmi-Cappella : les dix éco-liers de sa classe unique nouvellement équipée du dispositif “École numérique rurale” (ENR). Ordinateurs, tableau blanc interactif, connexion Internet haut débit avec Wifi supplantent les craies et le tableau noir dans le quotidien sco-laire des enfants du village. Le projet donne à l’enseignement une autre dimension, l’adaptant au monde auquel il faut préparer les enfants et contribuant à rompre l’isolement géographique.

“As-tu fait tes devoirs numériques ?”

L’opportunité de l’école numérique rurale pour une commune située

en zone de montagne, souvent isolée, permet de réduire la fracture numérique et offre ainsi aux élèves de la classe unique les mêmes chances de réussite.”

Frédéric Mariani,maire d’Olmi-Cappella

p ContactFrédéric MarianiCourriel : [email protected]

p EnjeuxEn l’équipant du dispositif ENR, le maire d’Ol-mi-Cappella donne aux dix élèves de l’unique classe l’opportunité de maîtriser très tôt les outils TIC, atout majeur d’une insertion future. Mais au-delà de l’apprentissage technique de leur usage, le dispositif leur donne accès à un contenu pédagogique de haut niveau, ainsi qu’à une multitude de sources d’information et de documentation pour compléter les cours, comme si bibliothèques et autres centres clas-siques de ressources étaient au coin de la rue.

p Mise en œuvreSuite à un appel à projets de l’Inspection aca-démique de Haute-Corse, l’école d’Olmi-Cap-pella a été retenue en juin 2009 pour bénéfi-cier du plan de développement du numérique dans les écoles rurales initié par le ministère de l’Éducation nationale. L’installation de la so-lution proposée par France Télécom Orange, a été faite en janvier 2010. D’un coût total de 12 000 € TTC, le projet a été financé à 80 % par l’État et à 20 % par les fonds propres de la commune.

p Bilan et perspectivesL’évaluation des premiers mois de fonction-nement de la nouvelle École numérique rurale n’a pas encore été faite, mais les élèves d’Ol-mi-Cappella s’étaient déjà familiarisés avec les TIC par la création d’un site Internet très documenté de l’école. L’équipement innovant et les contenus pédagogiques liés devraient les aider à maîtriser parfaitement ces outils de communication en leur donnant les mêmes chances qu’aux élèves des écoles publiques citadines. La réduction de la fracture numérique est d’ailleurs l’objectif majeur de ce projet.

Olmi-Cappella(Haute-Corse)

Un outil pédagogique pour rompre l’isolement et réduire les inégalités territoriales scolaires par la maîtrise des TIC.

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paroles d’élus p territoires numériques

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p ContactAurélie LefebvreTél. : 02 32 31 93 53Courriel : [email protected]

Conseil général(Eure)

p ProjetPlateforme collaborative, l’Espace numérique de travail (ENT) établit une relation permanente entre les membres de la communauté éduca-tive (enseignants, élèves, personnel, parents…) et leur offre un point d’accès unique selon leurs fonctions : espace personnel de travail, travaux en groupe, accès à l’emploi du temps, notes et ressources en ligne (encyclopédie, logiciel de remédiation scolaire). Déployé sur six collèges pilotes (3 000 élèves), en partenariat avec le rectorat de Rouen, l’ENT facilite le développe-ment des usages et des projets avec la com-munauté éducative.

p Mise en œuvreInitialement mise en œuvre sur une plateforme de logiciel libre (Collaba) pour la première année scolaire 2008-2009, l’ENT a migré vers une autre plateforme technique (ITOP) à la rentrée 2009, dont l’ergonomie permet une appropria-tion plus rapide et bénéficiant d’un meilleur support technique. L’adaptation des différents acteurs à ce nouvel outil technique a mis en lumière l’importance de l’accompagnement au changement par le partenaire (Orange et ITOP) dans la réussite de ce type d’expérience, intégralement financée par le Conseil général.

p EnjeuxL’objectif de l’ENT est de bénéficier de l’apport des TIC dans les processus d’apprentissage. Pour les chefs d’établissement, il expérimente une nouvelle organisation du travail et une meilleure communication entre les membres de la communauté. Pour les collégiens de l’Eure, l’ENT offre un espace de travail confortable et interactif, tout en les formant à la maîtrise des TIC et au mode de travail collaboratif dans un souci de réussite éducative, afin que leur niveau de formation initiale soit équivalent au niveau national.

Mon collège en un clic

p Bilan et perspectivesLes résultats de cette expérience dépendent du degré de maturation dans la maîtrise des TIC des différents collèges. La réussite du projet est très directement liée à l’implication des chefs d’établissement et des professeurs, ainsi qu’à la formation et l’accompagnement par le four-nisseur. L’identification des apports de l’ENT et des facteurs-clés de succès alimentera un cahier des charges en vue d’une éventuelle généralisation de l’expérience sur l’ensemble du territoire régional à l’horizon 2011.

Nous avons mis en place des politiques permettant de

contribuer à la réussite éducative des collégiens de l’Eure et de réduire les inégalités sociales et territoriales. Les TIC ont constitué à cet égard un outil essentiel pour atteindre nos objectifs.”

Jean-Louis Destans, président du Conseil général de l’Eure

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p ContactJulie Chupin Courriel : [email protected]

Conseil régional(Limousin)

p ProjetBaptisé Relief, le nouveau réseau à très haut débit (10 Mbits/s montants et descendants) ini-tié par le Conseil régional du Limousin relie les 45 lycées et sites de formation, que la Région finance. Ce réseau assure la communication entre tous les sites et offre des services Inter-net ou de téléphonie à moindre coût. Outre un stockage mutualisé des données, Relief sera bientôt le support à la mise en place d’un En-vironnement numérique de travail (ENT) afin de favoriser les échanges entre élèves, ensei-gnants, parents, directions des lycées et col-lectivités locales.

p Mise en œuvreLancé en 2008, le projet a fait l’objet d’un ap-pel d’offres de 3 millions d’euros sur quatre ans (300 000 € d’investissements, 2,6 millions d’euros de fonctionnement et 70 000 € de tra-vaux de génie civil dans les lycées pour leur raccordement). La proposition retenue, issue d’Obiane, la filiale d’Orange, a été construite sur une solution intégrée. Elle utilise le réseau du syndicat mixte Dorsal et de son délégataire Axione Limousin pour 34 sites et le réseau Orange pour les onze autres. Financé sur fonds propres du Conseil régional, le réseau Relief a été inauguré en juin 2009.

p EnjeuxCe projet s’inscrit dans la stratégie d’aménage-ment numérique du territoire. Il vise à promou-voir le développement de dispositifs innovants d’apprentissage et participe à la réduction des inégalités dans l’accès au savoir et à l’appren-tissage. Ainsi les enseignants bénéficient de dispositifs innovants d’apprentissage tels que les formations à distance, par exemple pour les Instituts de formation de soins infirmiers en lien avec les CHU. Premier réseau régional reliant en fibre optique les lycées, il place le Limou-sin en tête des régions françaises en matière d’éducation, sans compter les économies liées à la téléphonie sur IP.

Lycées et centres de formation limousins en réseau

p Bilan et perspectivesDepuis le 1er janvier 2010, tous les établisse-ments du Limousin sont reliés au réseau Relief. Le projet a reçu le prix de l’innovation techno-logique au salon Educatec-Educatice qui s’est tenu à Paris du 18 au 20 novembre 2009, dans le cadre du salon européen de l’éducation. La prochaine étape porte sur la mise en place d’un ENT (Environnement numérique de travail). De nouveaux services et usages sont également attendus, notamment des formations à dis-tance, des visioconférences et l’accès à des supports éducatifs vidéo-régionaux.

Lorsque les TIC s’insèrent dans la relation pédagogique

entre le professeur et l’élève, elles la transforment ; elles conduisent à placer dans les mains des élèves un outil puissant de production et d’exploration des savoirs qui bouleverse les conditions de l’apprentissage.”

Jean-Paul Denanot,président du Conseil régional du Limousin

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p ContactAnne DumaineTél. : 01 64 34 10 86Courriel : [email protected]://perso.wanadoo.fr/mairiedepenchard

Penchard(Seine-et-Marne)

p ProjetLa solution “École numérique rurale” de France Télécom Orange a projeté les trois salles de classe primaire de Penchard dans l’environne-ment numérique. Les écoliers apprennent ainsi à maîtriser les nouvelles technologies tout au long de leur parcours en classe primaire. Les enseignants bénéficient d’une véritable plate-forme interactive et des usages innovants en termes de pédagogie, de gestion et de sécurité des informations. L’école a accès au réseau Internet à haut débit, à des équipements ma-tériels et logiciels, mais aussi à l’assistance, la maintenance et la formation des utilisateurs.

p Mise en œuvreÉligible aux critères définis par l’Inspection aca-démique, notamment une population inférieure à 2 000 habitants, la commune a lancé le projet en mai 2009. La mairie et l’équipe enseignante, motivée, ont travaillé conjointement. La com-mune a ainsi bénéficié d’une subvention de 9 000 € du ministère de l’Éducation nationale et a financé sur fonds propres (14 500 €) l’ac-quisition de dix ordinateurs courants et de deux ordinateurs plus performants pour les ensei-gnants. Elle a en outre mis à disposition une salle de la maison des associations, afin d’as-surer une utilisation optimale de ce matériel.

p EnjeuxL’École numérique rurale aide à lutter contre la fracture numérique et à donner à tous les mêmes chances de réussite. Elle s’adresse à tous les acteurs impliqués dans l’école : élèves, enseignants, parents et collectivité locale. Outil pédagogique innovant, cette solution numérique rend désormais possible l’échange et la diffusion de voix, de données et de vidéos, ainsi que le suivi individualisé des élèves. Du point de vue de la commune, l’outil par son ergonomie et son conditionnement est totalement autonome et précâblé.

L’école rurale entre dans l’ère numérique

p Bilan et perspectivesLe village de Penchard a mené à bien le projet grâce au soutien de l’Inspection académique de Seine-et-Marne. Cette solution d’école numérique rurale s’est déployée au cours de l’année scolaire 2009-2010, notamment avec la formation des enseignants à leur nouvel environnement numérique. Opérationnel à la rentrée 2010, le projet fait entrer trois classes primaires de cette école rurale dans l’ère du numérique.

Éligible à l’école numérique rurale, notre projet s’est

révélé être le seul retenu en Seine-et-Marne. L’enjeu pour nous était capital car les seules ressources de notre commune ne nous avaient pas permis d’initier nos enfants à l’informatique.”

Anne Dumaine, maire de Penchard, vice-présidente de la

Communauté du Pays de Meaux

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paroles d’élus p territoires numériques

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p ProjetLes apprentis du Var vont bénéficier d’un En-vironnement numérique de travail (ENT), pano-plie de nouveaux outils portés par le réseau Internet. Cette plateforme offre, entre autres, des espaces personnalisés et sécurisés aux utilisateurs apprentis mais aussi aux maîtres d’apprentissage et aux formateurs. Tous peu-vent ainsi accéder aux ressources et services numériques, tels que le bulletin de notes élec-tronique, le livret de formation en ligne et les ressources pédagogiques numériques parta-gées. Ce projet dématérialise les outils péda-gogiques et administratifs et favorise les liens entre les différents acteurs de la formation.

Un Environnement numérique de travail pour apprentis

L’apprentissage, moteur de la modernité. Des services numériques

en réponse aux attentes de l’entreprise formatrice. Un système permanent de ressources et d’échanges.”

Jacques Montano, président de la Chambre

de Métiers et de l’Artisanat du Var p ContactJosé GomezTél. : 04 94 99 51 80Courriel : [email protected]

p EnjeuxAvec l’ENT, apprentis, parents, maîtres d’ap-prentissage et formateurs peuvent travailler en-semble. En effet, l’ENT améliore les échanges, réduit les distances et s’adapte aux contraintes de la formation par alternance. Les utilisateurs peuvent travailler hors temps de classe et en tout lieu connectés à Internet. L’organisation de la vie scolaire est aussi facilitée avec une consul-tation à distance des emplois du temps, des évaluations ou des ressources pédagogiques. Autant d’atouts pour développer la formation par l’apprentissage.

p Mise en œuvreSuite à l’expérimentation de Formation ouverte à distance (FOAD), un partenariat avec France Télécom Orange a été initié pour la mise en œuvre d’une plateforme de partage de don-nées. Un comité de pilotage a été constitué, composé de techniciens d’Orange, de la société ITOP et du Centre de formation des apprentis (CFA) des Arcs-sur-Argens. Mis en service en février 2009, ce dispositif d’Environ-nement numérique de travail a été adapté aux spécificités de l’apprentissage, étant le premier du genre en France.

p Bilan et perspectivesLe premier bilan montre que les échanges entre les acteurs de la formation alternée sont plus faciles et que ce projet d’Environnement numé-rique de travail a généré le développement de nouveaux outils. Il est prévu d’étendre demain cette solution à d’autres sites de formation en alternance. Grâce à ce dispositif, l’artisanat, s’il prend sa source dans le passé, est bien armé face aux enjeux de l’avenir.

Chambre de Métiers et de l’Artisanat(Var)

La transmission des savoirs et des pratiques se modernise au bénéfice des apprentis, salariés ou chefs d’entreprise.

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