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Vivre la différnce : bilan de l'enquête

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Partenia 2000 : dans le sillage de Jacques Gaillot, notre association combat toutes les exclusions, à la recherche d’un mieux « vivre ensemble ». Chaque année, en mars ces derniers temps, Partenia 2000 tient son Assemblée Générale. Le matin, c’est l’AG proprement dite et l’après midi, des amis se joignent à nous pour échanger sur un sujet. « Les printemps arabes », « Parole aux exclus » par exemple et pour n’en citer que deux. Cette année, c’était le 8 mars 2014, nous avions retenu comme sujet de réflexion : « Vivre la différence ! ». Nous sommes tous différents et pourtant nous vivons ensemble sur la même planète, dans le même pays, dans le même quartier, dans la même fac ou la même école… Plutôt que de déboucher sur des conflits ou sur des fuites, nous pensons qu’il y a moyen de bien vivre ensemble dans le respect de nos différences. Dans le numéro 72 de la Lettre de Partenia (juin 2014), vous avez eu un compte rendu de ce que nous avons vécu le 8 mars. Mais cette année, nous avons innové… Nous avons voulu mettre dans le coup des personnes qui pour diverses raisons ne pouvaient pas être avec nous ce jour là. Par le biais d’une enquête proposée à tous les adhérents de Partenia 2000, et lancée en même temps sur le net, 122 personnes nous ont ainsi rejoints. Nous sommes tous différents et pourtant nous vivons ensemble sur la même planète, dans le même pays, dans le même quartier, dans la même fac ou la même école… Plutôt que de déboucher sur des conflits ou sur des fuites, nous pensons qu’il y a moyen de bien vivre ensemble dans le respect de nos différences. ENQUETE : 122 réponses

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vivre la

différence

Les résultats de l’enquête

différence vivre la

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Vivre la différence Les résultats de l’enquête

Partenia 2000 : dans le sillage de Jacques Gaillot, notre association combat toutes les

exclusions, à la recherche d’un mieux « vivre ensemble ».

Chaque année, en mars ces derniers temps, Partenia 2000 tient son Assemblée Générale. Le

matin, c’est l’AG proprement dite et l’après midi, des amis se joignent à nous pour échanger

sur un sujet. « Les printemps arabes », « Parole aux exclus » par exemple et pour n’en citer

que deux.

Cette année, c’était le 8 mars 2014, nous avions retenu comme sujet de réflexion : « Vivre la

différence ! ».

Nous sommes tous différents et pourtant nous vivons ensemble sur la même planète, dans

le même pays, dans le même quartier, dans la même fac ou la même école… Plutôt que de

déboucher sur des conflits ou sur des fuites, nous pensons qu’il y a moyen de bien vivre

ensemble dans le respect de nos différences.

Dans le numéro 72 de la Lettre de Partenia (juin 2014), vous avez eu un compte rendu de ce

que nous avons vécu le 8 mars.

Mais cette année, nous avons innové… Nous avons voulu mettre dans le coup des personnes

qui pour diverses raisons ne pouvaient pas être avec nous ce jour là. Par le biais d’une

enquête proposée à tous les adhérents de Partenia 2000, et lancée en même temps sur le

net, 122 personnes nous ont ainsi rejoints.

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Participants :

Homme / Femme - Age - Pays

Genre :

Hommes 44

Femmes 74

1 couple 2

TOTAL = 122

Age :

- de 40 ans 30

De 40 ans à 60 ans 34

+ de 60 ans 54

Pays :

France 87

Canada 3

Cameroun 4

Belgique 4

Pays-Bas 1

Gabon 8

RCA 1

Afrique du Sud 1

Congo 2

Allemagne 2

Algérie 1

Togo 1

Italie 1

Burkina Faso 1

Nigéria 1

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1. Quels types de différences rencontres-tu dans ta vie aujourd’hui, en 2014 ?

a) Réponses ‘inclassables’… - Tout n'est-il pas différent ? Il n'y a pas deux choses, deux personnes identiques, si ? - N’est-ce pas moi qui suis différente de par mon comportement... ? - L'être humain restant pour moi un être humain avant tout, j'ai beaucoup de mal à parler de

différence car si bien sûr je la vois, elle n'a plus aucune importance à mes yeux au bout de deux minutes de conversation ou tout simplement à l'échange d'un sourire…

- Difficile à trouver une réponse d'emblée La différence existe partout dans le sens ou la projection que je me fais de la réalité qu'est autrui doit toujours être ajustée par rapport à ce que je suis moi- même. Je ne peux me représenter autrui qu'à l'échelle de mes propres valeurs, de ma propre hauteur (mes références culturelles, sociales, humaine, etc.), du coup ma vision d'autrui peut être en cela souvent erronée. J'ai quelquefois besoin de prendre de la hauteur pour percevoir l'autre dans sa différence (sortir de mon cocon). Je crois qu'il y a aussi des croyances collectives sur l'autre (les roumains sont des voleurs, les africains sont des assistés, les juifs sont tous riches et gouvernent le monde économique, les antillais sont des fainéants, etc.) qui peuvent polluer nos consciences.

b) Multi-réponses recoupant plusieurs différences. - Une infinité !!!! - Différences d’âge, de générations, de goût, de caractère et de personnalité, d’éducation, de

langue, différences sociales, intellectuelles, de revenus, de niveau scolaire, de croyances, différences culturelles, ethniques, raciale, tribale, religieuses, de nationalités, d’opinions politiques, de santé, de sexe, de couleur de peau, des yeux, des cheveux, vestimentaires, de musique, de cuisine, de mode de vie, de projets, d’aspirations, d'engagement, de choix éducatifs (parentaux, intergénérationnels), les centres d’intérêt, de loisirs…

- Hommes/femmes ; nationalités ; religieuses ; orientations sexuelles ; vestimentaires ; modes de vie (habits, cuisine, marié, célibat choisi, célibat non-choisi, en couple non marié, en couple hétéro, homo…) ; économiques et sociales ; culturelles ; malades/bien portants ; politiques…

- Différences entre classes sociales ; entre ceux qui ont le pouvoir et ceux qu’on n’entend pas. Ceux qui sont entourés et ceux qui sont seuls ; ceux qui sont soumis et ceux qui sont libres ; différences physiques et mentales qui ont un impact sur le jugement, le regard de l’autre.

- Les pires : l'isolé contre le médiatisé ; le gentil mou contre le méchant dur ; les différences de moyens et de cultures entre l'élite et le pas chanceux.

- Personnellement je ne remarque pas trop les différences... Mais comme c'est une enquête, je peux en trouver : ici où j'habite (Alberta, Canada), il y a des différences linguistiques, raciales, religieuses, culturelles, salariales, d’orientations sexuelle et de philosophies de vie.

- Moi je ne ressens pas de différences envers moi, mais j'ai conscience de celles que subissent les autres (différences sociales et différences dues à l'handicap).

c) La santé - le handicap - l’apparence. - Entre personnes valides et personnes handicapées. Je suis en fauteuil roulant… les soucis

d'accessibilité…

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- Je travaille auprès d'une personne handicapée physique, et je connais depuis sa naissance un jeune homme de 25 ans sourd et un peu handicapé mental. Mon fils est un grand brulé depuis plus de 14 ans maintenant. Donc la différence, je connais…

- Je rencontre tous les types de différences physiques, psychiques, sociales… je travaille dans le handicap.

- Différence due à mon handicap : un handicap moteur qui crée un problème d’élocution. C’est une différence réelle.

- Différences physiques (look, taille…)

d) Comportement - sensibilité - orientation sexuelle - rapports hommes/femmes. - Différence de tempérament ou de caractère. La différence d’âge aussi. - Ma recherche de calme, de lenteur, de simplicité : différent de bruit, de rapidité… - Différence entre le salaire d'un homme et d’une femme, surtout que le rôle de l'homme dans

l'économie est surestimé. Aussi la différence de tolérance entre l'un l'autre me frappe. - Je vis des différences de vie sexuelle, étant homo dans un monde majoritaire hétéro. - Personnes étrangères ou de ma famille ayant des idées ou comportements homophobes.

e) Culture - origine - éducation - vie sociale - économie. - Différences de nationalités, d’origines dans un quartier très populaire de Paris : allées et

venues de la population, commerces tenus par différents tenanciers non français. - Différences de langages (même en français). - Dans mon quartier, cohabitent beaucoup de nationalités (limite d'un quartier ‘bobo’ et d'une

zone d'immigration, avec juste à proximité un centre pour réfugiés) et aussi des confessions différentes (islam plus ou moins ouvert).

- Dans ma résidence de personnes âgées, les différences de milieux sociaux sont gommées par la gentillesse des personnes.

- Différences d’origines (linguistiques, culturelles, religieuses) ; écarts économiques (riches/pauvres, luxe/précarité).

- La manière de gérer ce qui est public, ce qui est privé. - Des différences dans le rythme, le rythme de vie, le rapport au temps, le stress. - Différence d’éducation, de comportement entre personnes de même génération ;

comportement de rejet de l’autre, de jugement. - Des différences sociales, des "étiquettes" que les gens se collent, des groupes auxquels

consciemment ou inconsciemment on appartient. - Des pauvres vivant dans des conditions de vie différentes de la "norme" ou de "l'acceptable". - Dans les relations, en général... beaucoup d'individualisme. Technologie : le fossé se creuse

et s'élargit entre ceux qui disposent d'un outil informatique et les autres... Pour tout ou presque, on est renvoyé à www.., [email protected] ou .com !!!

- En milieu rural, peu à peu la ruralité disparaît, cela créer de nouvelles activités, de nouveaux comportements…

- Différence de comportements liturgiques et pastoraux dans une paroisse de ma ville (près de Bordeaux) où un prêtre africain reste "décalé" et incompris des gens.

- Différence de mentalités et de comportements devant l'expulsion de Roms dans un quartier de Bordeaux.

- Manque d'éducation de base. Cas d'école : les touts petits ne savent ni lire, ni écrire et surtout n'arrivent même pas à traverser la route tout seuls, et même ceux qui peuvent les y aider ne le font pas, car leur éducation est trop médiocre.

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f) Relation intergénérationnelle - relations familiales. - Des enfants différents, des adultes devenus autres que ce qu'ils étaient avant… - Différence d'âge avec mes enfants et différence de sexe avec ma femme au quotidien.

g) Opinions politiques, idéologiques, religieuses - valeurs humaines. - Différences de civilisations, d’idéaux… - Différences de convictions politiques (plusieurs fois cité). - Différences de valeurs, de façon de concevoir la vie (plusieurs fois cité). - Différence dans la vision de la société ou de l’Eglise. - D’options face aux problèmes de société. En zone rurale, il est difficile d’échapper au poids

du terroir… dans l’Eglise, dur de glisser de timides évolutions… - La différence de centres d'intérêts : à part "bonjour, il fait beau, au-revoir", pas d'échos. - Ma foi est une différence par rapport à la plupart des gens que je fréquente. - Chrétiens pratiquants et non pratiquants ; sensibilités de gauche et de droite ; votants et

abstentionnistes ; respect de la religion avant celui de la société et vice versa ; respect "du bien et du mal" avant celui des personnes.

- Dans une même vie : différence entre le prêtre de paroisse que j'ai été durant 20 ans, et le prêtre en lien avec des associations, que je suis aujourd’hui.

- Le fait d’être croyante et de croire en la fraternité me démarque vis à vis de l’individualisme ambiant.

- Différence de capacité à s'exprimer, à écouter, à aider... - Différences de couleur de peau, d’idées sur des valeurs telles que la sexualité, la religion et la

violence qu’elle entraine…

h) En milieu associatif - dans le monde du travail. - Différences de vie quand je vais à la rencontre de personnes prostituées ou de marginaux. - Différence hiérarchique dans ma vie professionnelle. - Différence dans le milieu professionnel : manière d’aborder un problème. - Nouveau pré-retraité, la différence que je vis le plus est celle entre les travailleurs et ceux qui

n'ont pas/plus d'emploi. - Dans mon engagement au Secours Populaire, nous rencontrons des personnes de tous pays

qui ont besoin d’aide. De même dans une association de parents d’enfants handicapés. - Rencontres avec des femmes veuves, avec les détenus de la maison d’arrêt, avec les enfants

du caté, avec des jeunes prêtres en col romain, avec les gens de la LDH (ligue des droits de l’homme).

- Les étrangers dont je me suis occupé sont intégrés, donc pas de problèmes dans notre petite ville de 7000 ha dans les Alpes.

- Dans le cadre de mon activité professionnelle surtout, je rencontre de multiples différences liées aux cultures et liées à l'orientation sexuelle des personnes avec les conséquences que cela implique dans leur environnement familial, de voisinage, de travail…

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2. Une différence facile à vivre ?

a) Réponses ‘inclassables’… - il n’y a pas de différence facile à vivre… (plusieurs fois cité) - Je crois que toute différence donne soucis! on doit s'adapter! - Par rapport à quelle norme ? - Dans la différence, il n’est jamais facile d’échanger… cependant, seule la différence est

créatrice et permet de faire bouger les lignes. - Toutes les différences qui me permettent d'échanger et de connaître l'autre, même si au

départ je ne m'y attends pas, à partir du moment où la curiosité l'emporte sur les peurs qui nous ont été inculquées.

- La différence n’est pas facile à vivre mais toujours enrichissante. C’est quand même une expérience frappante de voir que des amitiés se tissent avec des personnes avec lesquelles je ne partage ni origine, ni expérience de vie, ni culture, ni langue. Et pourtant ce sont des amis qui rendent la vie riche.

- La différence crée la complémentarité, en utilisant les talents de chacun… j’essaie pour ma part de la vivre dans l’écoute des personnes et le commentaire de la Parole de Dieu.

- Toutes les différences peuvent être faciles à vivre dès lors qu'il y a respect mutuel. - Il suffit de respecter la liberté de tous ceux qui nous entourent. - Si on parvient à accepter la liberté de l'autre, on peut vivre avec cette personne sans

problème.

b) La santé - le handicap - l’apparence. - La taille. - L’aspect physique (plusieurs fois cité). - Pour moi, handicapée physique depuis 1958, j’ai pu vivre avec ma différence, parce que j'ai

eu la chance de travailler 30 ans. - Les parents d’enfants handicapés vivent la différence avec un mérite fou…

c) Personnalité - sensibilité - vie quotidienne. - La relation qui s’instaure très facilement avec les commerçants de mon quartier. - Les joies de la rencontre ! - Il s'agit tout simplement de faire un pas vers l’autre. - Différence d’opinion sur des sujets banals. - Différence de goûts et de méthodes. - Lorsque je comprends et j'accepte que les autres ne sont pas forcément ce que je veux qu'ils

soient. - La richesse intérieure de l’autre. - L'humour. - La musique. - La cuisine différente que l’on partage souvent. - Les pâtisseries ! - La différence de caractère, à condition de comprendre le fonctionnement de chacun, grâce

aux outils que nous avons aujourd'hui (étude des personnalités). - Nous laissons par exemple la porte non verrouillée alors que tout le monde s’enferme à clé,

le portail du jardin reste grand ouvert… c’est facile et ça fait du bien… - Se déplacer en vélo alors que plus de 50% de mes collègues ou personnes de ma banlieue

prennent leur voiture: j'ai l'impression de faire du bien à la planète, à ma santé et à mon moral!

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- Peut-être la différence des modes de vie : chacun vit selon l’organisation qui lui est propre et cela ne dérange personne.

- J'ai plus de facilité à tolérer la lâcheté ou la faiblesse (la fragilité psychologiques de certains amis par exemple) car elle me renvoie à la condition humaine et à l'attitude de Jésus : « Qui sommes-nous pour juger ? ». Mon côté perfectionniste me retranche quelquefois dans des zones d'intolérance contre lesquelles je dois me battre au quotidien.

d) Culture - origine - éducation - vie sociale - économie. - Je dirais lorsqu’on est capable d'une plus grande tolérance, d'accepter les nouvelles réalités

inter-culturelles et confessionnelles dans le respect et l'acceptation mutuelle. - Si la différence est prise positivement, elle est facile à vivre, à l'exemple du partage des

différentes cultures. - L'accueil de toutes/tous sans distinction de nationalités, de couleur de peau ou de couches

sociales. - Rencontrer des personnes de toutes conditions, races et religions, de bonne volonté. - J'en ai autour de moi des gens de toutes origines. Je m'y suis habituée, j'ai appris à les

connaître et à les apprécier. - La différence d'éducation, c’est une richesse ! - La différence linguistique. - Les langues, oui, sauf quand elles ne sont pas du tout latines :-) - Les cultures étrangères : rencontrer des russes, des canadiens, des chinois ... - La différence culturelle est facile à vivre… si l'intégration avec notre culture existe. - Ma famille est un melting-pot de gens d’origines diverses. Cela me permet une relation plus

directe et plus facile avec les immigrants. - Je suis Francophone en milieu Anglophone et ça se passe plutôt bien. - Grâce à mes études de sociologie, la différence est toujours facile à vivre pour moi, mais il

m'arrive de m’interroger sur la situation de mon pays : j'ai failli ne pouvoir supporter ni les tchadiens, ni les non musulmans…

- Quand on essaie d’écouter d'abord les gens pour saisir ce qu’ils sont : je prends l’exemple des Roms, dans leurs cultures et leurs réflexes : on râle sans chercher ce qu'est leur histoire, leurs soucis, leurs buts, leurs rejets et leurs souffrances…

- la couleur de peau si des affinités se manifestent, par exemple par des engagements communs.

e) Famille - relations intergénérationnelles - rapports hommes/femmes. - Les relations parents/enfants, les relations d’amour par exemple… dans le respect des limites

de chacun. - Avec mon fils, c’était difficile, mais tout est rentré dans les "normes de nos vies" si je puis

dire… il est mon fils, avant, après. - Cela dépend de l'âge. Il arrive un moment où on cesse d'apprécier (!) d'être continuellement

bousculée ou remise en cause. - Générationnelle, à condition que personne ne s'impose par rapport à l'autre. - La différence d'âge m'est facile à vivre, mais le répondant n'est pas toujours évident… - Mon jeune âge quand je suis avec des plus vieux que moi. Je respecte et m'entend bien avec

tous les âges ! - Être pré-retraité est pour moi une bénédiction : j’ai enfin le temps de vivre ! - La différence homme/femme, c’est beau et facile ! - … pour d'autres elle peut être difficile… (plusieurs fois cité)

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f) Opinions politiques, idéologiques, religieuses - engagement associatif - valeurs humaines. - Quand deux personnes acceptent de ne pas avoir LA vérité, quand on n’impose pas sa façon

de vivre aux autres… on peut vivre ensemble. - Les gens du PC ou de la CGT, car nous avons, à Gauche, même différents, les mêmes buts. A

condition que les gens soient de bonne foi… - On peut partager dans la différence politique, tant que l'on reste dans la démocratie. - la différence d'engagement, car elle m'apporte des ouvertures, des rencontres nouvelles. - Le diocèse de Partenia est différent des autres diocèses, et il est facile d'y vivre ! - Dans un cadre associatif, dans un service, dans la Foi... si nous avons un projet commun. - Les petits, les humbles sont plus heureux que les "gens du pouvoir". - Les différences religieuses, dans certaines conditions d’ouverture d’esprit… avec mon gendre

musulman par exemple, on peut s’accorder sur la morale, l’idée de Dieu… - Dans le contact avec les personnes vivant dans la rue, et qui nous accueillent volontiers. - Je donne des cours d'alphabétisation et la différence ne pose pas de problème. - le fait d'être seul chrétien dans un groupe ne me pose généralement aucun problème,

malgré quelque fois des réactions antipathiques. - Entre chrétiens pratiquants et non pratiquants. Sur un plan spirituel, c'est très différent et

enrichissant.

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3. Une différence difficile à vivre ?

a) Réponse inclassables ou réponses générales recoupant plusieurs différences. - Il y a tant de choses difficiles à vivre, mais sont-elles des différences ? Par rapport à quelle

norme ? La maladie est-elle une "différence" ? Je ne comprends pas la question. - Je reste assez ‘indifférent’ devant la différence, mais j’ai un mauvais ressenti, comme la

mauvaise conscience de ceux qui paraissent favorisés. - J'ai du mal à croire qu'on peut s'unir sur les différences de valeurs puisqu'il s'agit de

construire ensemble pour le bien commun. Si on n'est pas d'accord sur ce qui est le bien commun alors comment s'unir? Toutes les autres différences: de couleur de peau, de sexe, de culture palissent devant ça.

- L’acceptation par les autres de ma propre différence est loin d'être réelle à mon avis. - choix éducatifs (parentaux, intergénérationnels), choix politiques (au sens large): irrespect,

non conscience de la nature, combat contre elle, course à la (sur)consommation, recherche de calme, de lenteur, de simplicité / de bruit, de rapidité, richesse/ pauvreté matérielle.

- le rejet de l'autre différent par la même couleur de peau, le comportement, le handicap, l'âge ...

- La différence d'écoute et de compréhension d'un être à l'autre. Les préjugés, l'injustice, les peurs qui empêchent de grandir et de connaître l'autre. Tous les sectarismes qui nous enferment. Quelques différences difficiles à vivre : le rejet de l'autre, le fait de se sentir quelques fois "transparent" parmi les autres, ne pas pouvoir s'exprimer, ne pas être entendu. Le fait que quelqu'un veuille à tout prix détenir la vérité et l'imposer à l'autre. Le non-respect.

- Devant certaines situations, on se sent démuni (qu’apporter face à la dépression, à une personne handicapée, à un étranger plus ou moins accueilli avec le moral en berne, à une personne jamais positive sur la vie actuelle…)… on ne peut apporter que de maigres réponses… il faut peut-être pouvoir l’accepter…

- malgré la difficulté réelle, il faut persister car c’est la seule façon de « bâtir ensemble »… - Difficile d’accepter que les autres soient différents. Méconnaissance de soi et des autres,

peurs… Difficile d’accepter l’impolitesse, le manque de civisme, question d’éducation ? Le manque d’ouverture d’esprit, l’égoïsme, le manque de solidarité. Difficile d’accepter le non-respect de l’autre, de la nature. Difficile aussi de comprendre la culture de l’autre, même si on essaye (surtout si on a été éduqué dans des normes astreignantes). Difficile enfin d’accepter nos imperfections, nous sommes parfois intolérants, têtus, orgueilleux, etc. Ce qui ne permet pas de reconnaître nos différences internes, nos contradictions, nos différents comportements vis-à-vis de l’autre. Une autre différence m’apparaît : croire que nous sommes « supérieur » à l’autre parce que nous faisons la charité (problème du néo-colonialisme !!! Charité bien ordonnée commence par soi-même !!! Ex : l’humanitaire.) C'est la différence entre la charité et la justice : « Comme il est difficile de dépasser la barrière des aides, des dons, de l'assistance et d'atteindre le domaine de la Justice. » Dom Helder CAMARA.

b) L’être et le paraître - la personne et sa fonction - le handicap - la santé. - On juge beaucoup sur l'apparence et non sur le fond de la vie. - Le respect de la loi (religieuse) avant le respect de la personne. - Beaucoup de chrétiens voient d'abord la fonction de prêtre et voient après (pas toujours) la

personne qui remplit cette fonction. - La prétention affichée de certains (les ‘cols romains’ par exemple).

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- Je ne me sens jamais à l'aise dans quelque milieu que se soit car je ne ressens d’appartenance à aucun milieu social. Je trouve souvent que les gens sont persuadés de ce que tu penses car ils te classent dans une catégorie dont les membres pensent tous de la même manière. Ca me dérange beaucoup.

- être prise pour une ‘voleuse’ à cause de son style vestimentaire, ou une intégriste, ou une baba cool, ou bref être considérée pour son apparence.

- Vestimentaire. - La maladie psychique, la dépression, la maladie d’Alzheimer. - Le handicap (plusieurs fois cité). - Pour moi qui souffre d’un handicap moteur, le problème d’élocution est une différence

difficile à vivre. - Face à quelqu’un qui croit avoir la vérité, qui parle tout le temps, qui use de son pouvoir, qui

a beaucoup d’argent, qui se croit tout permis. - L’échange avec des personnes qui obéissent aveuglément à la hiérarchie sans réfléchir.

L’échange avec des personnes qui mettent l’argent en premier, avec des personnes non attentives aux fragiles.

- La différence homme / femme…

c) Personnalité - caractère - sensibilité - comportement dans la vie quotidienne. - Quand la différence est vécue comme une souffrance, qu’elle que soit son intensité. - La peur d’aborder les autres « différents ». - Il est souvent difficile de se rappeler que ce qui me rend heureux ne rend pas forcément les

autres heureux. - La différence de tempérament. - La différence de caractère (plusieurs fois cité). - Caractère plus ou moins emporté, obstiné, refus d'écouter. - Lorsque j'exige que les autres soient ce que je veux, lorsque je ne comprends pas que leur

différence est un atout. - La méchanceté. - Avoir à faire à des personnes qui sont à l’opposé de ce que nous sommes. - Avec ceux qui refusent le dialogue. - Se côtoyer sans se parler, c'est bizarre. - Se trouver devant quelqu'un qui a une attitude négative, pessimiste, une attitude de victime.

C'est très courant. Il y a tant de défis dans notre société de 2014... mon défi à moi, c'est de savoir quand je dois me confronter à une personne mais aussi à quel moment je dois me dire que je ne peux pas la changer. Peut-être aussi montrer qu'il est possible de rester optimiste malgré tout, surtout si on essaie de contribuer positivement à une situation difficile.

- L’agressivité : en région parisienne, beaucoup sont agressifs dans les relations quotidiennes, sur la route, dans le bus, le métro bondé… les réactions sont violentes et démesurées parfois. Il faut beaucoup de recul, de détachement, de tolérance et de bonté pour faire face calmement et désarmer les reflexes de violence. Ce n’est pas facile pour un caractère réactif comme le mien…

- Le manque de dialogue et de discussion sur nos ressentis propres. - Les malentendus, la non-écoute, le handicap qui quelques fois nous fait nous révolter par

manque de compréhension. Et surtout l'indifférence !!! Oui je préfère les différences que l'indifférence. Le déni de l'autre, quelle souffrance !!!

- Souvent, une personne "différente" s'estime faire partie d'une minorité. Elle ne cherche alors qu'à s'imposer face à son prochain et à considérer que tout ne serait que droits pour elle, en rejetant toute idée de devoirs.

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d) Culture - socio-économie - éducation - savoir-vivre. - La différence de situation personnelle, car elle remet en question les échanges et la

socialisation ; - La différence culturelle (plusieurs fois cité). - La différence d'éducation (plusieurs fois cité). - Le niveau culturel, les différents centres d'intérêt, les convictions spirituelles, la façon

d'éduquer les enfants… - Les cultures différentes ! On peut heurter l'autre sans le vouloir. Certaines façons de vivre qui

peuvent surprendre ! - Différence de niveaux scolaire. - La différence de condition sociale : côtoyer des personnes vivant dans la rue, des mendiants. - Le fossé entre riches et pauvres… - L’absence de logement. - La différence qui sépare ma famille et moi du reste de la société rend les choix de carrière

difficiles. - Au quotidien, je vois des enfants fauchés dans la rue, par des conducteurs qui estiment que

‘le temps c'est de l'argent’… au mépris de la vie de ceux qui sont, à priori, l'avenir de demain. - Le repli identitaire de certains immigrés, musulmans le plus souvent. J'ai essayé d'aller faire

mes courses dans des commerces ‘arabes’ mais souvent je ne m'y suis pas bien fait accueillir. Alors je me suis moi-même replié sur les commerces que je fréquentais avant.

- Le manque de savoir-vivre de certains, qui empoisonnent le voisinage. C'est d'autant plus grave que précisément les problèmes occasionnés sont de faible ampleur : du coup on pense qu'ils ne sont pas graves, qu’on ne peut rien faire pour les éviter ou les empêcher, et à petites doses répétées ils rendent la vie bien plus pénible.

- Pour l'habitation, la différence de nationalité et de culture pose parfois des problèmes de respect par rapport au bruit, au savoir-vivre.

- j'ai du mal à supporter les personnes qui ne sentent pas concernés par la pauvreté et les problèmes environnementaux.

- Face à l’incompatibilité de caractère ou de conception de la vie, aux idéaux opposés qui entrainent des réactions violentes.

- Devant la misère d’autrui, quelqu’un qui voit sa vie s’écrouler subitement… c’est dur. - Les différences qui privent la personne d’expression, d’indépendance et de liberté, par

l’isolement familial (personnes âgées, prisonniers) ou social (SDF, chômeurs) ou physique… - Quand je dois "lutter" pour rester moi parce que je ne suis pas toujours "conforme"…

e) Famille - relation intergénérationnelle - âge. - l'intolérance en famille. - L'inter-génération : la différence d'âge lorsque nous vivons sur le même toit. - Les tracas dus à l'accessibilité pour les personnes dépendantes... (plusieurs fois cité)

f) Exclusion - racisme - sectarisme - fermeture - intolérance - stigmatisation. - La non-acceptation de tous sans distinction de nationalités. - Les prises de positions intolérables (racisme, sexisme…) - L’intolérance (plusieurs fois cité). - Lorsqu'on se sent marginalisé, exclu. - Face à des personnes qui se sentent exclues et/ou discriminées. - Le racisme et l'incompréhension (plusieurs fois cité). - Si l'intégration n'existe pas…

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- Celles liées à ce que j'appelle la bêtise humaine (le racisme, l'incivisme, la vulgarité). En tant que noire bien que de nationalité française, vivant en France, j'y suis de temps en temps confrontée (au racisme).

- Le rejet des homosexuels et autres genres montrés du doigt. - L’absence de liberté pour d'autres ! - Quand la différence entre africain et occidentaux est encore entachée de néocolonialisme et

d’hypocrisie pour empêcher l’Afrique de rebondir. - Ce n'est pas évident d'être exclu pour sa tribu. - Lorsque l’on n'arrive pas à respecter la liberté de l'autre, ni à se dire que ma limite s'arrête

ici, et que pour mon frère elle commence là. - Je sais que certains groupes de personnes (dans la province d’Alberta, Canada) mènent la vie

dure aux gens différents, notamment aux primo-nationaux (Amérindiens), aux homosexuels, voire aux francophones. Ils sont la plupart du temps ultra-religieux (mais cela est peut-être un préjugé).

- Alors que les citoyens de mon pays (en Afrique…) font tout pour mettre en place le respect et l'ouverture, on soutient par lâcheté les petites crapules et les gros nantis qui pervertissent notre histoire, notre culture, nos règles et nos lois, jusqu'à nous faire ressentir un sentiment de culpabilité... un sentiment que certains, qui vivent en dehors, se permettent d'entretenir et d'amplifier…

- Avec des personnes uniquement occupées par elles-mêmes ! Conversations difficiles à entretenir avec celles et ceux qui sont imbus d’eux-mêmes et qui n’accueillent que peu le point de vue des autres !

- Les idées arrêtées, l’irrespect d’autrui, le sans gêne. L’intolérance, qui est la différence non acceptée. Cela crée une impossibilité de dialoguer.

g) Opinions politiques, idéologiques, religieuses - engagement associatif - travail. - Dans une société aux règles universelles, il est difficile de mettre en œuvre les aspirations de

chacun. - Différence d’opinions sur des sujets engagés, des positions politiques (plusieurs fois cité) - Face aux intégrismes (religieux, politiques) - La différence religieuse, spirituelle (plusieurs fois cité). - … tout en étant tolérante et ouverte à tout et à l'écoute des autres… - La différence de sens donné à la vie sur la terre… - La différence donnée au sens de ce qu'est la "vérité"… - Les gens du FN... Les gens qui sont centrés sur eux-mêmes et qui ne veulent rien entendre

d'autre que leur schéma de pensée. - En politique: le front national... le sort des SDF... le chômage... la pauvreté, surtout pour les

enfants. - Ce sont surtout des différences des mentalités. Quelqu'un qui travaille dans l'humanitaire et

quelqu'un qui travaille dans le commerce n'ont pas du tout la même vision du monde, la même vision de la vie et de la personne humaine. C'est difficile de parler à quelqu'un qui n'a pas les mêmes valeurs que nous, car on butte sur un mur d'incompréhension difficile à surmonter. Seulement beaucoup de patience, d'humilité et d'ouverture au monde peuvent aider. Il faut en quelque sorte "sortir de soi". Malgré cela les déceptions sont douloureuses et le quotidien peut être difficile à vivre.

- Les idées diamétralement opposées (plusieurs fois cité). - Penser autrement et être incompris. - Subir la subordination d'un pouvoir sans dialogue. - Face à ceux qui mettent au second plan les domaines qui touchent au respect de la vie, à la

famille, au mariage homme/femme alors que cela me parait si important.

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- Différence de point de vue dans le travail surtout (à l'hôpital dans le rapport dirigeant/acteurs de santé, quand il faut gérer à la fois la nécessité de rentabilité et la nécessité d'efficacité qui demande du temps).

- La différence dans la compréhension de ce qu'est la dignité de l'homme, qui est souvent mal comprise à cause du relativisme.

- La différence de croyance est parfois difficile à vivre surtout au travail, où presque tous mes collègues sont athées. Pour ma différence de culture j'arrive à m'adapter, mais parfois l'effort n'est pas suffisant lorsque le voisin n'est pas accueillant/ouvert.

- Il faut beaucoup de patience et d’effort de compréhension de l’autre dans sa différence. On pense trop souvent que l’autre n’est pas respectueux de ma tradition, qu’il se croit supérieur… et lui va penser la même chose de moi. L’autre peut mettre en question mes convictions profondes. Accepter de se laisser déplacer… Je ne comprends pas, par exemple, les ‘phobies’ vécues dans le milieu catholique (islamophobie, homophobie).

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4. Penses-tu que ceux qui sont différents de toi t’apportent quelque chose ? si oui, quoi ?

a) Réponses générales qui recoupent à peu près l’ensemble des différences. - La différence de l’autre fait grandir la personne et le monde. - Une autre vision est toujours bénéfique. Parce que l'on n'est jamais parfait, on ne peut pas

tout connaître, ou encore ce que l'on pense connaître n'est pas forcément ce qui est vrai. La différence est toujours la bienvenue.

- La différence de l’autre est même la seule richesse : elle permet de confronter ses idées à celles des autres pour les faire évoluer grâce à un point de vue nouveau auquel on ne pouvait songer seul.

- Chacun est différent de tout le monde. Pour moi, ce n'est pas la différence qui m'apporte ou ne m'apporte pas quelque chose... On apprend de tout dans la vie.

- On s'enrichit toujours des différences des autres si on est soi-même sûr de ses convictions et ouvert au dialogue.

b) Culture - origine - religion - éducation - complémentarité… - Un besoin de comprendre l’autre. - Ceux qui sont différents de moi m'apportent ce que ma culture ne possède pas, ce que je n'ai

pas et ce que je ne soupçonnais même pas. Ils suscitent en moi le respect et la patience. - Ces personnes me partagent leurs expériences et me permettent de découvrir une culture

nouvelle. Leur manière de penser, de parler, de vivre, leurs joies, leurs peines, leurs espérances, leurs valeurs familiales et sociales autant que leurs confessions religieuses m’interpellent et me font réfléchir. Leur regard différent m’apporte la complémentarité.

- Du côté de la religion, je trouve très riches les discussions ou échanges avec les musulmans. Ils permettent d'apprendre à respecter les différences de croyance, de culture…

- Au niveau des langues !!! - Oui, un apport culturel pour les personnes venant d'autres pays ou régions, un apport de

valeur pour les personnes venant d'un milieu social différent et qui restent ouverts à autrui. Personne n'est parfait et c'est en échangeant avec les autres qu'on peut se remettre en question. Sinon je resterais bloqué avec mes défauts.

- Les gens me font découvrir des choses et des goûts différents. Devant certaines conceptions de la société et de l’Eglise, cela me pousse à définir mes propres convictions et références.

- Ils m'apportent un dépaysement, une ouverture sur un autre environnement de vie. - La cohabitation avec des personnes d’autres cultures force à s’interroger sur ma propre

vision du monde. Je comprends que je ne suis pas le nombril du monde, qu’il y a beaucoup de façons de voir l’univers. Cela ouvre l’esprit, rend plus libre et permet d’accepter et d’estimer l’autre dans son altérité. Je vis davantage en paix avec moi-même et mon voisin. Surtout j’arrive à me débarrasser, petit à petit, d’un comportement qui juge et condamne.

c) Dialogue - échange - partages - ouverture - nouveauté… - Jeter un autre regard sur les choses, même quand il y a un désaccord, stimule l’intellect et

nous fait approfondir nos idées, diversifier nos avis. Beaucoup d’échanges, de partage et d’attention portée à l’autre sont nécessaires pour découvrir ses valeurs (même difficiles). On s’exerce à écouter l’autre dans le respect »et même l’appréciation de ses idées.

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- On découvre au-delà des clichés (« beau look, bon travail, belle famille, belle voiture »), les trésors que chaque personne a en elle. Au-delà des préoccupations matérielles, le trésor est là, prêt à s’offrir à qui veut le voir.

- Une ouverture sur un (des) monde(s) où l'homme essaie de vivre heureux, parfois des "beautés" inconnues dans "mon" monde.

- L'échange mutuel améliore chacun de nous. Etre différents c'est s'enrichir mutuellement ! C’est se reconnaître HUMAINS !

- J'aime apprendre des choses nouvelles. Apprendre à découvrir l'autre dans ses points de vue, à mieux le connaître dans la diversité.

- Ils m’incitent à ne pas retenir que "mes" critères de vie. Ils me permettent de voir d'autres facettes que la vie peut relever. Ils m’inspirent la compréhension qu'il n'y a pas qu'un choix unique dans la vie, qu'il n'y a pas qu'une seule manière de faire, de penser, de vivre.

- Le partage, l'écoute et le respect sont les meilleures façons de dépasser ses cloisonnements. Mais encore faut-il être conscient de ces différences, de nos différences, pour aller au-delà des malentendus. Etre capable d'expliquer la différence et non la justifier.

- Ceux qui sont différents de moi m'apportent, pour la plupart, une meilleure ouverture d'esprit, me font connaître des horizons inexplorés. Même si je ne suis pas tout à fait d'accord, ils me permettent de réfléchir et peut-être d'adhérer à un autre mode de pensée ou de comprendre une autre façon de vivre.

- Les autres nous apportent beaucoup. Cela fait en sorte d'ouvrir et d'élargir nos horizons en gardant un regard objectif ainsi qu'un esprit ouvert, critique cependant, en tirant certainement les leçons des différences de l'autre.

d) Remises en question… - Ils me permettent de m'interroger sur ce que je suis et ce qu'ils sont, de questionner mes

propres convictions, mes certitudes. Leur vie est aussi un exemple qui m'indique des directions dans lesquelles avancer et auxquelles je n'aurais pas pensé seul.

- Être témoin d'une façon de vivre de quelqu'un porte à réfléchir, à constater les points positifs, à réviser mon comportement à la mesure de mes capacités d'adaptation.

- OUI ! Ils me perçoivent à leur idée ! Je me demande pourquoi ? Même lorsque je ne suis pas à leur image ! Je m'interroge : quelle image je donne aux autres ? Comment peuvent-ils l'interpréter ?

- Un regard différent ; du recul et une remise en cause de mes certitudes ; souvent de la joie. - L’autre m’aide à me poser des questions sur moi-même, à m’améliorer, à me réajuster. Il

m'aide à me comprendre davantage dans mes choix. Si tout le monde était pareil on ne pourrait rien apprendre de l’autre.

- Enormément ! Ne seraient-ce que des cultures différentes, des parcours semés d'embûches qui nous font réfléchir et agir.

- Une remise en cause de ce que je crois être l’objectivité. Tout est relatif en réalité. - Cela bouscule nos habitudes, permet de nous surprendre et d'envisager les choses sous un

autre angle. Les différences nous enrichissent en nous ouvrant à d'autres espaces culturels, spirituels et intérieurs.

- Une certaine disponibilité à l’inconnu, même à ce qui naturellement nous rebute. - Ils suscitent en moi le besoin d’approcher les problématiques en tenant compte de leur

propre approche. - Oui, car la différence oblige à creuser, à approfondir nos informations, à les diversifier, à

moduler nos avis.

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e) Autres valeurs humaines et/ou spirituelles - réflexions - sourires… - La joie de la rencontre. - De l’ouverture d’esprit, de la convivialité, de la simplicité. - Cela ouvre à la simplicité. Ce n’est pas facile de demander ou de recevoir de l’aide. Le retour

des autres encourage à s’investir. - Une ouverture à la compassion. - Une ouverture de l’horizon. - Enormément, l'humilité et la prise de conscience de mes limites. - Une pratique de la foi plus enthousiaste, une joie de vivre malgré les épreuves. - J'accepte toutes les différences. En allant à la rencontre de celui qui est différent, je

m'enrichis, je retrouve le sourire. - Ils m'aident à réfléchir, à progresser dans une connaissance plus vaste de l’être humain, à

aimer. - Au niveau socio-économique, cela permet de repenser à l'essentiel. - Je prends avec délice ces "soupçons" de certitude et d'amour que les autres nous donnent et

qui nous construisent. - L’apprentissage de la différence entre ma foi, mes croyances et ma religion. - L’humilité. Toute personne est différente d’une autre, mais nous sommes tous la création de

Dieu. L’histoire m'éclaire sur le fait que Dieu nous crée libres d'évoluer, de grandir en sainteté et de rester uniques.

- J'apprends beaucoup de ceux qui sont différents. Cela me permet de m'interroger sur mes attitudes, mes croyances, d'essayer de voir le monde à travers leurs yeux, d'apprécier les choses que je n'avais jamais vu auparavant... La différence élargit ma capacité à respirer.

- Les autres éclairent la vie sous un jour toujours nouveau qui transforme notre propre façon de voir les choses. La diversité humaine, c’est une merveille !

- Une personne différente ne peut que m'apporter des choses en plus ! D’abord une prise de conscience sur ce qui nous différencie. La possibilité de faire un retour sur ce que je suis réellement et sur ce qui me différencie des autres. Une meilleure tolérance : du recul sur ma perception des choses, de la patience dans les discussions. Prendre la vie dans le bon sens et relativiser certaines situations.

- L'autre apporte TOUJOURS quelque chose… surtout des espoirs à partager. - D'abord un enrichissement. "Il faut de tout pour faire un monde". Mais ce n'est pas

seulement un enrichissement "extérieur", c'est-à-dire des choses qu'on a vu, des personnes qu'on a rencontré, c'est véritablement une rencontre qui nous marque, nous façonne. Ces rencontres nous construisent et nous changent de "l'intérieur". Elles permettent de se rendre compte de nos propres fragilités. Ce qui m'énerve dans l'autre c'est d'abord ce que je n'arrive pas à changer en moi-même, une sorte de miroir déguisé.

- En parlant avec ceux qui sont différents j'apprends beaucoup et cela me permet de mieux vivre avec eux dans le respect. Des découvertes favorisées par des attitudes de ‘bonne volonté’ et non-violentes, des qualités d’écoute, de la convivialité, de la simplicité.

- Ils m'apportent plus de rigueur dans ma façon de fonctionner. Une invitation à se dépasser, à accepter l’autre tel qu’il est, à me positionner personnellement. Une ouverture d’horizon humaine et intellectuelle.

- C'est la différence de personnalités, de milieux sociaux, d'histoire... que l'on apprend. C'est par les conseils des plus sages que soi que l'on s'enrichit. Même la personne qui peut paraitre "inférieure" peut nous apprendre beaucoup. Comme la simplicité par exemple, ou le fait de trouver sa joie dans les choses simples.

- Ils m'apportent un regard sur leur univers qui m'est inconnu, et que je découvre et apprécie. Leurs joies, leurs peines les rapprochent de moi et en même temps je mesure la complexité du monde et ma petitesse.

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f) Contraintes - difficultés - dépassements, ou non… - Au moins une interrogation... Qui, le plus souvent, sera fugitive et vite oubliée… - Cela oblige à changer de regard, même dans les larmes. - Tacher de reconnaître les difficultés des autres même si l’on est incapable de les résoudre. - Les différences, mais aussi les ressemblances apportent beaucoup. Cependant certaines

différences sont difficiles à vivre. Pour que l’échange puisse être constructif, il faut un respect mutuel, une réciprocité dans l’accueil et l’ouverture d’esprit. Les autres me permettent de réfléchir au pourquoi de leur différence et m’apprennent la patience, qui fait toujours défaut malgré tout.

- Le contact avec ceux qui sont différents de nous nous permet de savoir que tout ne tourne pas autour de nous. Les différences qui me gênent, si je ne peux les éviter, m'aident à être patient et tolérant.

- Positivement, ils m'aident à m'ouvrir, à découvrir que je n'ai pas un regard ultime sur le monde mais qu'au contraire j'ai trop tendance à le juger.

- Une prise de conscience de la diversité des personnes. Une nécessité d’être tolérant, de savoir écouter sans se braquer et en respectant l’autre. Même en essayant de continuer à aimer même dans le désaccord.

- Devant les personnes intolérantes et fermées, des interrogations, un travail sur soi-même, de la patience et une espérance, malgré tout.

g) Compétences ou engagements spécifiques - actions concrètes - travail. - Dans mes activités associatives, beaucoup d’affection, d’amitié et de reconnaissance. - Ils m’apportent du soutien, de l’aide matérielle très utile quand on est seule. - Une ouverture humaine et intellectuelle… des découvertes favorisées par des attitudes de

‘bonne volonté’ et non-violente, des qualités d’écoute, de la convivialité. - La différence apporte toujours quelque chose, c’est un enrichissement car c’est une

nouveauté que l’on peut parfois placer dans notre propre vie. La différence élargie le cœur ! Les personnes prostituées m’ont beaucoup appris sur le malheur humain, l’esclavage… et la bonté humaine…

- J'ai longtemps fait du bénévolat. Je trouve que c'est un moyen les plus efficaces de faire l'expérience de la différence. On a toujours tendance à avoir des amis qui nous ressemblent. A travers le bénévolat que je viens de commencer au sein d'une association à Noisy-le-Grand, je fais l'expérience de la différence dans la relation que j'ai avec ce jeune adolescent que je dois accompagner. L'expérience de la différence doit toujours nous emmener en dehors de ces zones de tranquillité dans lesquelles nous avons tendance si souvent à nous assoupir.

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5. Et toi, penses-tu apporter quelque chose aux autres par ta différence ? si oui, quoi ?

a) Réponses inclassables ou réponses générales… - Je ne sais pas (plusieurs fois cité). - J'espère mais je ne sais pas. - L'autre peut dire ce que j'apporte! Moi J'ignore! - Peut-être (plusieurs fois cité). - Peut-être, par l'échange et l'intérêt que je leur porte. - J'espère, même si je ne me fais pas d'illusion avec certains… - Je le souhaite, et si ce n'est pas le cas, c’est qu'il y a quelque chose à faire! - En principe ce sont les autres qui sont mieux placés pour répondre à cette interrogation. - On m'a dit un jour que dans chaque rencontre on construit ou détruit son interlocuteur. Je

crois assez à cette idée. Mais comment définir ce qu'on apporte aux autres ? Difficile à dire ! - Oui, ce qu’ils n'ont pas. - Je ne me préoccupe pas des différences, je ne me sens pas différent. - J'ai rarement l'impression d'avoir apporté quelque chose par ma différence. Ceci reste une

impression par manque de retour. J'ai certainement apporté quelque chose, sans savoir exactement quoi.

- Je ne cherche pas à apporter aux autres ! - Oui à la condition qu'elle puisse être reçue. La différence est le propre de la vie… - Oui je pense, comme eux m'apportent quelque chose. - La naissance d'une interrogation, des évidences ? - Ils prennent ce qu'ils veulent de ma personnalité et de mes dires. - Oui, dans la mesure où on a un peu de temps pour se connaître / s'expliquer. - Le monde ne peut qu’être meilleur si l’on cherche ensemble, sans motifs égoïstes à avancer. - Dans tout échange, on s’apporte mutuellement quelque chose sans pouvoir expliquer

clairement ce que c’est. - J’apporte ce que je suis avec ce que je suis : un ‘élément du puzzle’.

b) Culture - origine - religion - éducation… - mes connaissances, ma culture (plusieurs fois cité). - Des savoir-faire liés à ma culture. - Oui, faire la connaissance d'une "couleur" différente dans leur vie. - Sûrement ! Venant d'une culture différente, j'apporte des expériences différentes. - Le brassage des différences est toujours un plus pour apporter à ceux qui ne savaient pas

avant. Ainsi je peux apprendre à un blanc comment on fait telle ou telle chose chez nous et vice versa.

- Le Français (langue) et nos coutumes ! - Je l'espère, mais je n'en suis pas certain, peut-être le renoncement à des certitudes dans la

fidélité à des valeurs. - Je ne sais pas, ne m'étant jamais posé la question et n'ayant jamais rencontré aucune

animosité… Si, peut-être au niveau des recettes culinaires que nous échangeons parfois. - Mon patrimoine culturel et religieux. - Je le souhaite sincèrement en partageant le plus possible et en tentant de mon mieux à faire

ouvrir les yeux davantage au plus de personnes ami-e-s qu'il soit possible de le faire. - Je pense que je peux apporter mon savoir-faire, mon savoir-être, mon expérience dans

certains domaines de la vie aux autres.

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- Par ma culture de négro-africain, ma foi de chrétien, mon niveau d'instruction et de culture générale, ma vision politique du monde contemporain...

- Je pense qu'en me rencontrant ou en me connaissant, on voit quelqu'un qui est prête à apprendre sur la vie, sur les cultures et les traditions des autres, qui respecte les autres, qui essaie de voir le bon dans les gens et les situations.

- Si les individus ne désirent pas s'intégrer, je ne peux rien leur apporter.

c) Relations intergénérationnelles - âge - expérience… - Oui, certains jeunes attendent les réponses d'un plus âgé, à leurs questions. - A mon âge on a tant de choses à dire... L’expérience, la réflexion je crois avoir appris toute

ma vie et pouvoir dire ce que j'ai compris. - Oui, la jeunesse !!!! - La différence permet de se compléter et de s'enrichir mutuellement, donc j'espère apporter

des choses aux autres. Une phrase que l'on dit simplement peut toucher profondément une personne et sans qu'on ne le sache jamais ! Parce que c'est dans la rencontre avec l'autre que j'essaye d'offrir le meilleur de moi-même. Je peux apporter aux autres mes conseils suite à mon expérience ou à ma réflexion.

- J'aimerais prouver que le bonheur n'est pas dans la consommation à outrance, mais dans le partage de multiples activités dans différents domaines et avec des âges différents... Les jeunes apportent aux seniors autant que les seniors aux jeunes dans des milieux variés.

- Une certaine vision de la vie où l’on partage, où l’on écoute, où l’on cherche à comprendre… j’essaie de montrer à mes petits-enfants que l’on doit chercher un sens à sa vie pour qu’elle soit intéressante et utile. Je crois en Dieu et je voudrais leur apporter cette espérance : « Dieu t’aime comme tu es » pour leur donner confiance en eux.

- Vu mon âge, un certain recul, une certaine tolérance, une ouverture que je n’avais pas il y a 30 ans.

d) Dialogue - écoute - présence - échange - ouverture à l’autre - respect… - L'échange mutuel améliore chacun de nous. - Le respect du choix d'autrui. - Des idées pour questionner leurs convictions. - Une certaine indulgence dans la difficulté. - Ecouter patiemment et dire un mot au bon moment. - Tolérance et savoir-vivre. Une parole, une présence, une ambiance. - Un respect, une ouverture, la tolérance est possible puisque l'on est attentif l'un à l’autre. - Ecoute et respect de l'autre dans sa différence (mais ce n’est pas toujours facile, et je peux

aussi m'énerver contre le sentiment de certains à ne pas se sentir concernés par certains problèmes).

- Peut être dans la façon de prendre du temps ensemble de relativiser les problèmes. - J’essaie de leur apporter amour et écoute / une fraternité. - Apporter la même chose aux autres que ce qu’eux m’apportent et principalement une

ouverture d’esprit. - Mon regard, ma perception des choses et les partager avec ceux qui en ont envie. - Une aide par et pour le dialogue, pour que les différences de chacun se concilient voire

enrichissent l'autre. - J’essaie d’apporter ce que je suis, en étant présente à l’autre (dans mes moments de

disponibilité). - La rencontre de l’autre dans sa différence oblige au débat même si l’on n’échappe pas à une

certaine ‘classification’. Il nous faut malgré tout avancer ensemble, construire avec persévérance.

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- J’essaie de dire ce que j’ai à dire. Je crois qu’il ne faut pas se taire sur l’essentiel : la vérité dans la charité, la charité dans la vérité. Un peu d’audace ne fait pas de mal.

- J’espère… peut-être une certaine ouverture d’esprit, une occasion de se poser des questions… mais j’en doute souvent…

- Une présence, un accueil, une écoute (porte et cœur ouverts). Mais soi-même on ne se rend pas toujours compte…

e) Autres valeurs humaines et/ou spirituelles - réflexions… - Oui, ouvrir et faire réfléchir les gens sur des sujets parfois délicats. - Un regard différent ; une reconnaissance de la valeur de l'autre. - Je respecte leur dignité. - L'Amitié vraie ! Aimer l'autre différent. - La preuve que la tolérance est possible... au moins jusqu'à une certaine limite. - Oui, je l'espère et le souhaite. Je voudrai que l'autre connaisse ce qui me rend heureux

fondamentalement. - J'espère avoir quelque chose de différent qui puisse intéresser la personne que je rencontre. - Expérience, éducation, compréhension, amour. - Je peux apporter aux autres ma joie. On me dit que j'ai toujours la joie en moi et donc les

personnes autour demandent souvent à me parler. - Je l'espère de tout cœur ! L’espoir, la confiance, que toutes les petites choses de la vie

procurent les plus grandes joies. - J'espère apporter aux autres quelque chose de léger, ne pas leur imposer ma "différence".

C'est-à-dire essayer d'être différent, mais dans le respect de l'autre, sans l'offenser. Bref, ne pas aller jusqu'à la provocation, qui serait l'extrême de la différence.

- Oui, pour la même raison que l'échange avec les autres m'apporte quelque chose. Je viens d'un milieu social moyen, mais je suis à l'écoute de ceux qui n'ont presque rien, j'ai des valeurs de respect, de générosité et de partage, et peut être qu'en me voyant certains s'ouvriront aussi à autrui.

- De l'aide (quand ils m'en demandent je ne le fais jamais sans leur "appel") de l'empathie car je les comprends, donc je les aide encore mieux je pense.

- Je pense vraiment que j'apporte quelque chose aux autres vu que je suis quelqu'un de très éclairé par la foi, je suis calme, je sais écouter et conseiller. Je crois que les autres profitent beaucoup de ma présence.

- Mon homosexualité m'a placé fort jeune en position de dissident. Ce qui semblait évident ne l'était plus. J'ai dû rechercher mes propres valeurs. Je me suis aussi de facto solidarisé avec ceux qui sont autres. Cette dimension de curiosité bienveillante et d'ouverture, j'espère l'avoir apportée aux autres. Spirituellement, cela m'a dirigé vers le vieux-catholicisme, ce courant à la croisée du catholicisme et du protestantisme, cet accident de l'histoire débouchant quasi nécessairement sur l'œcuménisme. J'essaie d'être un pont entre les chrétiens.

- Je peux leur apporter ce que je suis, ma joie, ou le partage de mes difficultés, je peux leur donner un peu de mon temps pour être tout simplement avec eux un instant de ma vie. Je peux leur apporter l'assurance de ma prière pour eux s'ils en ont besoin.

- Peut-être ma franchise, mon envie de partager, d'avancer avec les autres même si ce n'est pas toujours facile. Et aussi j'aimerais penser que je peux apporter aux autres ce soupçon d'amour qui est en moi.

- Ma vision de vie, ma manière de penser et d’être (aimer son prochain, et essayer de le faire même quand les conditions ne le permettent pas). Vivre avec simplicité, rechercher la vérité et vivre juste.

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- Le Seigneur m’a donné un don : de ne pas être timide et d’avoir envie de vivre comme tout le monde (au sens de vivre, tout simplement, malgré mon handicap). Cela permet de ‘dé-taboutiser’ le handicap lourd. J’aide peut-être les gens à passer leurs peurs, à faire tomber la barrière. Pousser les autres à être moins dans l’individualisme et plus attentifs aux autres.

- Un souci du ‘vivre-ensemble’ met les gens à l’aise les uns vis à vis des autres, sans appréhension, heureux en société.

f) Compétences ou engagements spécifiques - actions concrètes - travail… - J'apporte mes compétences et mon écoute. - Mon imagination, ma passion pour certains sujets. - Une aide, une espérance ...Des raisons de continuer à vivre et à lutter. - Mon regard chrétien et scientifique. - Une recherche d’apaisement dans les conflits. - La solidarité est ce qui manque le plus. J’essaie d’en apporter par des gestes très simples au

quotidien (sourire, écoute, café partagé ...) - Des conseils pratiques grâce à mon expérience professionnelle dans l’administration. - Par mon style de vie assez simple, je voudrais montrer que la consommation, le bien être

matériel n’est pas tout. - Surtout par le biais de l'action, car la JEC m'a appris à "agir", avant les mots. - Je pense que je peux apporter certaines connaissances que j'ai acquises. Je pense aussi que

je peux susciter certaines questions en eux notamment sur la religion. - J'essaie d'apporter du calme, de l'écoute gratuite, et de l'aide matérielle quand je le peux,

avec modestie, parce qu'ils (les Roms) m'apprennent ce qu'est la précarité, le nomadisme et le rejet !

- Eventuellement des propositions... qui le plus souvent ne seront pas entendues... - Oui, si j'arrive à contribuer d'une manière ou d'une autre à l'épanouissement d'un frère ou à

soutenir les actions d'un ami. - Ce que je croirais apporter, bien modestement et humblement, c'est que dans mes écrits, un

peu partout, et aussi sur les réseaux sociaux en particulier, qu’il puisse y avoir des personnes qui entrevoient que d'accepter les différences est un bien en soi, une richesse, et ne doit pas être balayé du revers de la main.

- Dans mes agissements personnels, dans mon milieu de vie également, j'ose croire que j'apporte une petite contribution significative.

- J'apporte peut être quelques éléments de connaissance intellectuelle, et j'essaie surtout d'apporter la paix et à prendre la vie avec humour.

- Dans la mesure où cette différence nait d’une orientation de vie, elle peut surprendre, faire réfléchir, poser des questions sur les propres orientations de celle ou de celui qui écoute. Parfois, mon orientation a choqué l’observateur sans que je sache quelle influence elle a pu induire… ! D’autres fois, elle a suscité une certaine envie et un peu d’admiration. De toute façon, une différence de vie, d’option, « intrigue », surtout quand elle est orientée vers le service du frère.

- Le plus particulier, c’est le fait que je sois membre d’une congrégation religieuse. Cette ‘différence’ remet beaucoup de choses en question, interroge peut-être un certain style de vie qui considère le succès dans la seule croissance (économique, pouvoir, réputation)… cela peut éventuellement interroger sur ce qui est vraiment important dans la vie ?

- En laissant tout ouvert chez moi, j’envoie un message : ‘n’ayez pas peur !’. En discutant avec des personnes qui n’ont pas la même vision que moi, je témoigne qu’un autre monde est possible.

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Trois témoignages.

1- Je pense que la différence de couleur, de religion, d’origine et tout… n’est pas un problème. La seule différence que je ne tolère pas c'est en rapport à ceux qui choisissent délibérément de faire du mal, d'être cruel ou même de sacrifier la vie des autres pour mieux jouir de la leur... Ces gens-là sont différents, ceux qui asservissent les autres, ceux qui les manipulent... qu'ils soient congolais camerounais, gabonais, latino, asiatique, arabe ou occidentaux peu m'importe vraiment, c'est plus une question de camp que d’origine. Moi j'ai choisi mon camp et je crois que parmi nous, il y a des humains-humains (ceux qui ressentent le meilleur de ce que l'humanité peut offrir) des humains-animaux (des vrais bêtes sauvages assoiffés de sang ou de pouvoir) et des humains-végétaux (ceux qui restent sans rien faire ! ! !)

2- La différence que j’ai rencontrée très tôt se situe dans le cadre familial, d’abord avec mes frère et sœurs issus de deux lits différents. Sujet de conflits. Prééminence des ainés qui nous dominaient sans vergogne et dirigeaient tout : j’étais la dernière et au lieu de me laisser cultiver ma différence de personnalité, il fallait se plier aux manipulations exercées par les ainées… Jusqu’à ce que je rompe définitivement avec la famille. Depuis je m’épanouis dans les associations, le sport, la politique… Dans ma façon de vivre ma foi, ma fidélité à Jésus, j’ai de grandes difficultés avec l’obéissance à l’Institution et aux dogmes. Je suis en dehors des réflexes conformistes ou rétrogrades, mais n’en suis pas pour autant meilleure ! Je n’aime pas le mot charité que je trouve usé mais n’hésite pas à m’impliquer politiquement dans les manifestations concernant un sujet social. Je fais plutôt partie des ‘progressistes’ et suis parfois traitée de ‘gauchiste’ pour ma seule appartenance à la mouvance de Partenia… cela m’a éloigné de la Table eucharistique. Je crains que nous allions vers la fin de la souveraineté des peuples, vers un monde virtuel où, nous les humains, nous ne serons plus qu’un troupeau d’animaux se gavant de ce que nous pourrons acheter - les homoconsomateurs - C’est cela le fond du capitalisme, qui n’est malheureusement pas mieux que le communisme. Pour finir sur une note plus optimiste, je pense qu’il faut prier et soutenir ‘notre pape François’ dans sa volonté de simplifier et d’assainir le gouvernement de l’Eglise… Je suis âgée de 81 ans et malade, mais je voudrais un monde meilleur.

3- Qu’écrire, un poème ? je n’ai pas d’inspiration pour le moment… Nous sommes tous différents, mais dans certains cas la différence devient gène, surtout s’il s’agit de différences d’ordre psychique, là je ne dirais pas ‘vivre’ la différence mais l’accepter. J’ai une fille maniaco-dépressive, nous ne vivons pas sa différence, mais l’acceptons. Voilà, c’est peut-être cela vivre et accepter la différence, avec toujours beaucoup de respect et d’amour !

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Vivre la différence,

par Jacques Gaillot

Ce thème a permis un échange éclairant et inattendu dans le réseau Partenia.

La différence est perçue comme une chance et une richesse mais aussi comme une menace

et une épreuve.

L'un ne va pas sans l'autre.

Le test sera toujours la rencontre de l'étranger qui vient d'ailleurs et qui me révèle à moi-

même.

L'étranger qui entre dans ma vie me fait prendre conscience de cette part de moi-même qui

m'était inconnue.

Il m'ouvre à ce que je suis et à la fraternité humaine.

Tandis que le rejet de l'étranger m'empêche d'être moi-même. Je n'ai pas accès à mon

humanité.

Ainsi je découvre que l'emporter sur les autres est toujours une défaite. Car j'ai comme

beaucoup une culture de la domination. Il ne s’agit plus de l'emporter sur les autres, il s’agit

d'apprendre à les rencontrer.

Je découvre aussi la force des faibles grâce aux personnes handicapées. Elles me révèlent

que je suis moi-même démuni et faible. J'ai besoin d'accepter ma propre pauvreté.

Alors je n'aurai plus le désir de changer les personnes handicapées. Je les accepterai tels

qu'elles sont.

C'est une grande chance de pouvoir vivre ensemble. Nous ne sommes pas faits pour vivre

seuls.

Communiquer c'est vivre.

Jacques Gaillot

Évêque de Partenia

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En guise de conclusion… « La différence n’est pas facile à vivre mais toujours enrichissante. C’est quand même une expérience frappante de voir que des amitiés se tissent avec des personnes avec lesquelles je ne partage ni origine, ni expérience de vie, ni culture, ni langue. Et pourtant ce sont des amis qui rendent la vie riche. »

Au terme de cette enquête, il me semble que cette citation, extraite des réponses ci-dessus, synthétise bien l’enjeu que nous avons voulu cibler : les différences, dans nos vies de rencontres, nous ne les choisissons pas toujours, et de toute façon elles existent, elles sont là, à l’infini ! Il s’agit alors de savoir comment nous les percevons, et les recevons. Il serait naïf et même faux de dire qu’elles sont toutes faciles à accepter et à vivre. Mais il est merveilleux de constater qu’elles recèlent aussi l’étrange capacité de nous faire du bien et de nous enrichir. Toutes les réponses, d’une manière ou d’une autre, disent cela : nos différences sont des défis qu’une posture bienveillante est souvent capable de tourner en avantage. De là découle le flot des valeurs humaines que nous aimons défendre : respect, écoute, accueil, complémentarité, ouverture d’esprit, déplacement, humilité, humour, joie, fraternité, amitié, amour… Dans cette optique, oui, « la diversité humaine, c’est une merveille ! » comme l’a dit l’un de nous, car -et l’expression est magnifique- « elle élargit ma capacité à respirer »… Par ce souffle rafraichissant, je voudrais moi aussi me laisser porter pour dire à tous, à toutes et à chacun(e) un immense MERCI ! Certes, la formulation des questions et le champ qu’elles ouvraient étaient si large (trop peut-être) qu’il n’était pas facile d’y répondre spontanément. Mais finalement, cela invitait chacun à aborder le thème à sa manière, à l’interpréter selon sa… différence ! Et de fait, la récolte a été généreuse et le travail de synthèse passionnant à réaliser, compte tenu de la portée souvent édifiante des réponses. Que faire à présent de ces belles paroles ? Sur quoi débouchent-elles concrètement ? « C’est bien joli » diront certains, mais tout cela n’est qu’un goutte d’eau dans l’océan d’un monde de partout bloqué par tant d’intolérances, d’injustices, de souffrances, de relents d’égoïsmes et de nouveaux communautarismes… mais qui sait si cette goutte n’est pas celle qui lui fallait pour continuer à tourner ? Car derrière chaque réponse se dit l’expérience de vie d’une personne, le monde qu’elle construit par les échanges qu’elle noue et les actions qu’elle pose. La réalité n’est pas ailleurs que là, dans le concret de nos vies, dans nos petits gestes et nos grands engagements, et surtout, dans la qualité de nos relations humaines au quotidien. Nous le savons, tout passe, toutes les idéologies, toutes les frontières, toutes les religions, toutes les choses matérielles -nous-mêmes ne sommes que de passage- mais les liens que nous auront su créer, les témoignages d’authentique humanité que nous aurons donné, eux, demeureront et contribueront à construire l’avenir. Pour cela, il faut, comme l’a dit l’un de nous « beaucoup de respect et d’amour ! ». Pas de conclusion, donc, à cette enquête, mais une porte ouverte à celles et ceux qui inventent ensemble le monde arc-en-ciel qui pointe à l’horizon.

Je termine en associant le petit comité ‘parténien’ qui a œuvré à la réalisation de cette enquête : Gérard Warenghem, Guy-Clément Lulu, Victor Simonnet, Françoise de Brugada, Irène Kreinert et moi-même, Benjamin Osio, 1er septembre 2014.