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Gip littoral etude prospective tourisme littoral aquitain

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RAPPORT D'ETUDE
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Mars 2013
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Préambule Si le GIP littoral aquitain a réalisé une étude prospective sur le tourisme, c’est parce que les membres du groupement avaient besoin d’éléments de connaissance notamment sur les évolutions à attendre pour orienter et encadrer leurs projets en matière de tourisme. De nombreuses questions se posent sur notre positionnement en matière de tourisme, les évolutions auxquelles nous aurons à faire face et les orientations que nous pourrions prendre collectivement à l’échelle du littoral aquitain. Comment les évolutions démographiques impacteront les clientèles du littoral ? Comment faire en sorte que l’économie touristique se désaisonnalise ? Comment continuer à accueillir des touristes tout en préservant nos espaces ? Comment adapter l’offre pour qu’elle réponde demain aux nouvelles attentes des touristes ? Cette étude a mis en avant des enjeux différents pour chacun des territoires qui constituent le littoral aquitain, elle a aussi permis à l’ensemble des acteurs d’échanger, de confronter leurs points de vue, et elle nous a fait prendre conscience de manière collective des défis communs que nous avons à relever. Ainsi, pour une grande majorité des territoires littoraux, l’activité touristique est le levier d’aménagement et de développement économique. De par les retombées économiques qu’il génère, il permet aux territoires de se développer. Le tourisme, par l’image de dynamisme qu’il véhicule, participe également à l’attractivité économique générale de nos territoires. Je n’oublie pas le souhait des élus de cette région de réserver une place importante aux activités traditionnelles et industrielles qui ont structuré nos espaces et, participé à notre identité. Développer parallèlement économie productive et économie résidentielle représente une sécurité pour les années à venir. Le tourisme doit donc trouver sa place aux côtés des autres activités, et pour cela nous devrons aussi réfléchir aux questions d’organisation de l’espace. Concernant le littoral aquitain, les résultats de l’étude tourisme permettront donc d’alimenter la réflexion que le GIP littoral aquitain porte en ce sens. Le littoral aquitain est un territoire attractif, notre population va croître- nous disposons de projections démographiques - nous devons donc nous préparer à accueillir ces nouvelles populations, fournir des emplois, des logements. Le tourisme doit trouver sa place dans ces évolutions, s’intégrer au reste de l’économie régionale parce que non seulement il participe aujourd’hui à une part considérable des emplois locaux, mais aussi parce qu’à terme, il pourra en fournir de nouveaux. Des marges de progression existent, nous avons la possibilité de mieux structurer et mieux organiser l’activité touristique en lien avec le reste de l’économie. Nous disposons d’atouts considérables pour élargir nos périodes de fréquentation, notre accessibilité va être renforcée. L’étude prospective tourisme avait pour but de définir des orientations régionales et des propositions d’actions opérationnelles nous permettant de répondre aux enjeux en appuyant nos politiques sur nos atouts et en anticipant de la meilleure manière possible les évolutions démographiques, sociétales et économiques. En matière de tourisme, je crois que nous avons parfaitement conscience de nos limites en terme de capacité d’accueil, certaines parties de notre territoire sont saturées en haute saison, pour d’autres des marges de progression sont souhaitables. Il est nécessaire de prendre en compte les spécificités locales. Sur les territoires saturés, il ne s’agit en aucun cas d’accroître des capacités d’hébergement de manière démesurée, mais bien d’identifier où sont les manques, les besoins afin de porter nos efforts sur les projets cohérents. Pour l’ensemble du littoral, nous devrons identifier les filières touristiques

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permettant d’élargir la saison touristique, répondre aux attentes des clientèles de demain, participer à la préservation de l’environnement, et enfin faire profiter l’ensemble des aquitains de ce que le tourisme peut leur apporter : la préservation de leur cadre de vie, de nouveaux emplois, un certain bien vivre. Ce bien vivre s’exprime par la qualité de notre cadre de vie, notre environnement préservé, mais aussi par notre vocation à accueillir. Les bases du tourisme social ont trouvé en Aquitaine un terrain particulièrement propice à leur développement. Il ne suffit pas de réaffirmer notre volonté de préserver cette activité, les enjeux sont particulièrement lourds, nous le savions avant de lancer cette étude, et c’est la raison pour laquelle j’ai souhaité que le Conseil régional mène une réflexion en parallèle sur l’identification des enjeux sur ces sites. Le fait de réaffirmer ce principe d’accueil du plus grand nombre est un choix fort qu’il faudra assumer, il représente selon moi une sécurité pour conserver notre identité, car toutes les régions ne le feront pas. Enfin, ce développement ne doit pas se faire au détriment de l’environnement, et les acteurs du littoral ne souhaitent pas opposer l’accueil de touristes et de nouvelles populations à la préservation de l’environnement. Le tourisme peut aussi contribuer à la préservation de l’environnement. Nous devons nous donner les moyens de poursuivre les efforts entrepris par les collectivités et les services de l’Etat et nous inscrire dans un développement raisonné et mesuré. Notre région capitalise aujourd’hui sur ses atouts : un environnement préservé, des sites emblématiques, une richesse architecturale et paysagère, une image qualitative, un positionnement mixte, il convenait de nous questionner sur le devenir de ces richesses et la manière dont nous pouvions les préserver et les valoriser. Il ne s’agit pas de se contenter d’un positionnement « Nature », nous devons penser le développement touristique et plus généralement le développement économique de nos territoires dans le cadre du respect de l’environnement, car il est au cœur de l’attractivité de notre territoire.

Renaud LAGRAVE

Président du GIP littoral aquitain Vice-président Tourisme du conseil régional d’Aquitaine

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Préambule ............................................................................................................................ 1

Introduction ......................................................................................................................... 5

Partie 1 : Etat des lieux - Le tourisme sur le littoral aquitain en 2012.............................. 7

1 | Le poids économique et social du tourisme sur le littoral aquitain ................................. 9

1.1 | L’économie du littoral aquitain ................................................................................ 9

1.2 | L’emploi touristique sur le littoral aquitain ..............................................................13

2 | Etat des lieux de l’aménagement et de la production touristiques ................................15

2.1 | Aménagement du littoral aquitain : l’équilibre entre protection et développement ..15

2.2 | Les filières touristiques présentes sur le littoral en 2012 ........................................24

3 | Etat des lieux de l’offre et de la demande touristiques sur le littoral aquitain ................31

3.1 | Fréquentation touristique sur le littoral aquitain ......................................................31

3.2 | L’offre d’hébergements sur le littoral ......................................................................33

3.3 | Positionnement, notoriété et image des territoires littoraux ....................................39

4 | Gouvernance, organisation et financement ..................................................................40

4.1 | De multiples niveaux d’intervention en faveur du tourisme ....................................40

4.2 | La dynamique d’investissement sur le littoral aquitain ...........................................46

Partie 2 : Prospective - Quel tourisme sur le littoral aquitain en 2040 ............................54

1 | L’impact des évolutions sociétales sur le tourisme .......................................................54

1.1 | Les évolutions socio-démographiques ...................................................................54

1.2 | Travail, temporalités, crise sociale et temps de loisirs ...........................................57

1.3 | Vulnérabilités environnementales ..........................................................................59

1.4 | Nouvelles mobilités ................................................................................................61

1.5 | De l’aménagement touristique à l’aménagement territorial ....................................63

1.6 | Développement économique / innovations technologiques ....................................64

1.7 | Innovations et nouveaux produits dans le tourisme ...............................................66

2 | Evolution des comportements touristiques ...................................................................69

2.1 | Quel tourisme en 2020 ? .......................................................................................71

2.2 | Quel tourisme en 2040 ? .......................................................................................77

3 | L’évolution attendue des flux touristiques .....................................................................80

3.1 | Les grandes tendances touristiques internationales ..............................................80

3.2 | L’évolution des clientèles sur le littoral aquitain .....................................................81

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Partie 3 : Les défis à relever pour le littoral aquitain ......................................................85

1| Comment engager une nouvelle étape de l’aménagement sur le littoral aquitain ? .......85

1.1 | Garantir les principes MIACA de protection du littoral et intégrer l’évolution du trait

de côte ..........................................................................................................................86

1.2 | Permettre l’évolution des stations littorales dans le respect des identités et des spécificités territoriales ..................................................................................................89

1.3 | Concilier préservation des espaces naturels et fréquentation touristique ...............93

1.4 | Développer l’éco mobilité sur le littoral aquitain .....................................................94

2 | Comment faire du tourisme un vecteur de développement économique et d’attractivité sur le littoral aquitain ? ......................................................................................................95

2.1 | Bâtir un nouveau secteur productif régional à partir des potentialités liées au tourisme ........................................................................................................................96

2.2 | Valoriser les ressources humaines du territoire .....................................................97

2.3 | Favoriser l’innovation et l’évolution des offres et des produits ................................99

3 | Comment renforcer le positionnement du littoral aquitain ? ........................................ 102

3.1 | Diversifier les clientèles ....................................................................................... 103

3.2 | Clarifier le discours sur le positionnement, les valeurs, l’identité .......................... 104

3.3 | Identifier des filières prioritaires ........................................................................... 105

Conclusion ...................................................................................................................... 106

Annexe – Liste des partenaires associés à l’étude prospective ....................................... 108

Annexe – Le plan de travail 2013 du GIP littoral aquitain ................................................ 110

Bibliographie ................................................................................................................... 112

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Introduction Le tourisme occupe sur le littoral aquitain une place particulière : d’abord comme activité économique avec 13% des emplois et des retombées économiques non négligeables – 1,5 milliards d’euros dépensés chaque saison sur le littoral - ensuite comme facteur d’aménagement du territoire. Enfin, le tourisme contribue à l’image positive de l’ensemble de la région Aquitaine. La côte aquitaine est aussi le support d’activités traditionnelles liées à la proximité de la mer, en ce qui concerne l’exploitation de ses ressources, l’activité portuaire commerciale ou encore la pratique du nautisme. Encore très concentré sur la saison estivale, confronté aux changements des pratiques des clientèles dans une concurrence internationale accrue, le tourisme du littoral aquitain doit aujourd’hui évoluer pour satisfaire les attentes des clientèles. Le développement touristique sur le littoral aquitain s’est développé d’abord au 19ème siècle, autour des pôles historiques de Biarritz, Arcachon et Soulac, puis dans un deuxième temps au travers de la Mission Interministérielle d’Aménagement de la Côte Aquitaine (MIACA), qui à partir de 1967 a porté un programme ambitieux d’aménagement de la Côte Aquitaine. Le bilan de la MIACA varie selon les champs d’actions du programme (moyens de transport, génie sanitaire, politique foncière, équipements et hébergements touristiques, protection des espaces naturels) présentant de grandes réussites dans certains domaines, et méritant d’être poursuivi dans d’autres. Globalement, en mettant en œuvre un schéma d’aménagement cohérent, la MIACA a permis au littoral aquitain de se préserver d’atteintes et de désordres irréversibles qui ont touché d’autres littoraux français. Mais c’est aussi l’intervention des élus et des premières associations environnementales qui a permis de produire un schéma respectueux de l’environnement de ce territoire1. Si le bilan de la MIACA a largement été débattu en ce qui concerne la préservation de l’environnement et l’accessibilité du littoral au plus grand nombre, les évolutions économiques, sociales et démographiques mettent aujourd’hui en péril le fonctionnement d’un certain nombre de pôles touristiques. Par ailleurs, longtemps considéré comme une activité de cueillette, une activité qui fonctionnait seule, la perception des acteurs institutionnels sur le tourisme a évolué. Enfin, les questions de cohabitation entre activités se sont multipliées ces dernières années. Avec un foncier de plus en plus rare, des tensions environnementales croissantes, l’activité touristique doit intégrer désormais l’enjeu global d’aménagement des territoires. C’est la raison pour laquelle les membres du GIP littoral aquitain ont souhaité lancer une réflexion prospective sur le devenir du tourisme. Cette réflexion, inscrite dans le Plan de Développement Durable du Littoral Aquitain (PDDLA)2, devait venir compléter les orientations déjà prises par les membres du GIP en matière de tourisme et leur apporter les éléments de prospective nécessaires pour porter les projets touristiques futurs. Des choix ont été faits en 2009 lors de la validation du PDDLA, il ne s’agissait pas de revenir sur ces décisions qui avaient fait l’objet d’un large consensus de la part de l’ensemble des membres. Ainsi, les objectifs fléchés dans le PDDLA indiquent le souhait des membres du GIP de conforter le potentiel touristique en renforçant sa dimension durable, de prendre en compte les enjeux touristiques d’avenir et leurs conséquences spatiales et sociales, de favoriser les démarches concertées de développement touristique territorial, d’améliorer les conditions de 1 Actes de la 4

ème Conférence Littoral Aquitain: Territoires en Perspectives

2 PDDLA disponible sur le site internet du GIP littoral aquitain

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travail et de vie des saisonniers, de développer une offre touristique modernisée et durable et enfin de maintenir et renouveler la vocation sociale du tourisme aquitain. Cette étude prospective a également été l’occasion pour les partenaires et membres du GIP de se rencontrer et d’échanger sur la thématique touristique d’une manière transversale. Ainsi, parallèlement aux comités techniques et comités de pilotage, les réunions et rencontres organisées tout au long de la mission d’étude ont permis à des acteurs variés de travailler ensemble. Les membres du conseil d’orientation du GIP littoral aquitain (comité régional du tourisme, Unat, Conservatoire du Littoral, ONF, Chambres consulaires, universitaires etc…) se sont impliqués dans cette étude au travers de contributions, d’entretiens et de leur participation aux différentes réunions3. Le présent document, fruit du travail partenarial des membres du GIP littoral aquitain, s’appuie en partie sur la mission d’étude réalisée par les bureaux d’étude Kanopée et Partenaires développement et s’articule autour de trois parties :

- un état des lieux du tourisme sur le littoral aquitain, - des éléments de prospective sur les grandes tendances permettant d’orienter les

projets touristiques, - l’identification des grands enjeux pour le littoral aquitain en matière d’aménagement,

de développement économique, de marketing. Ce document a été approuvé en conseil d’administration du GIP le 11 mars 2013. C’est à partir de celui-ci que le plan de travail du GIP littoral aquitain en matière de tourisme va désormais se construire.

3 Annexe : Liste des acteurs ayant participés au déroulement de l’étude prospective tourisme

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PARTIE 1

Etat des lieux

Le tourisme sur le littoral aquitain en 2012

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Définition « Le tourisme comprend les activités déployées par les personnes au cours de leurs voyages et séjours dans des lieux situés en dehors de leur environnement habituel pour une période consécutive qui ne dépasse pas une année, à des fins de loisirs, pour affaires et autres motifs non liés à l'exercice d'une activité rémunérée dans le lieu visité. » (INSEE) Ainsi, le tourisme est une activité économique majeure pour la France qui recouvre des réalités différentes : des vacances, largement saisonnières, l’été et l’hiver, à travers les phénomènes de migrations massives auxquelles se sont ajoutées depuis quelques décennies, des courts séjours de tout type et pour des publics variés. Le tourisme est un ensemble d’activités spécifiques ou thématiques, mêlant des pratiques festives, associatives, de commémoration, sportives, et dont le déplacement constitue le point commun principal. Le tourisme, c’est aussi largement l’économie résidentielle, c’est-à-dire un mode de vie où l’on choisit son lieu de résidence, permanent (retraite) ou partielle (résidence secondaire), en fonction d’un cadre de vie, d’activité de loisirs, d’une vocation touristique. Des loisirs de proximité (parcs ou pôles de loisirs,…) peuvent aussi se transformer en activité touristique, avec la composante de l’hébergement. Enfin, le tourisme d’affaires au sens de tourisme de rencontres économiques, rentre dans l’appellation tourisme puisqu’elle mobilise les mêmes ressorts : transports, hébergements, activités, animations…

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1 | Le poids économique et social du tourisme sur le littoral aquitain Avec 13% des emplois qui émanent de la sphère touristique et 1,5 milliards d’euros dépensés chaque saison sur le littoral, la place occupée par le tourisme en termes de retombées économiques et d’emploi est majeure sur le littoral aquitain. Pendant longtemps, considérée comme une activité qui fonctionnait « seule », la perception des acteurs sur cette activité économique a évolué ces dernières années et ils cherchent aujourd’hui à davantage structurer l’activité et à en organiser les retombées économiques. Enfin, le tourisme par son importance et par l'impact qu'il peut avoir sur d'autres secteurs d'activités qui lui sont connexes, participe activement à la performance économique de notre territoire.

1.1 | L’économie du littoral aquitain L’économie du littoral aquitain se caractérise par une surreprésentation de l’économie résidentielle par rapport à la moyenne régionale. Néanmoins, et contrairement à d’autres régions littorales françaises, chacun des territoires qui composent ce littoral compte des spécificités industrielles fortes ; activités auxquelles sont attachées les élus et habitants du littoral.

1.1.1 | Une économie marquée par le poids de l’économie résidentielle

Parmi les secteurs les mieux représentés, l’économie résidentielle (commerce de détail, bâtiment, services aux particuliers, éducation, santé, administration…) rassemble les deux tiers des établissements du littoral. Cette surreprésentation par rapport à la moyenne régionale (la part de la sphère résidentielle en Aquitaine est de 56%) s’explique en partie par l’attrait touristique et résidentiel du littoral. Si cette économie résidentielle permet une croissance locale par captation de revenus extérieurs, fournit une certaine autonomie aux territoires littoraux et un développement basé sur des éléments stables (localisation des ménages), son impact est en revanche relativement faible sur l’économie locale (gains de productivité limités, rémunérations faibles). Par ailleurs, le développement de l’économie résidentielle peut avoir un effet dissuasif pour le développement des activités productives (protection de l’environnement et qualité de vie). Il y a donc un enjeu fort de professionnalisation des emplois de services sur les territoires littoraux.

1.1.2 | Des spécificités industrielles sur chacun des territoires

La part du secteur industriel sur le littoral est très proche de celle de la région aquitaine (5,1% des établissements et 12,7% des emplois4). Dans chacun des territoires, l’industrie constitue un facteur de dynamisme économique important avec des spécificités locales fortes notamment autour des filières bois, aéronautique ou encore agroalimentaire.

4 Sources Insee Clap 2008

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Comparativement aux autres communes littorales françaises, les communes littorales d’Aquitaine se différencient par une sphère productive inférieure à celle que l’on retrouve sur le littoral de la Manche et de l’Atlantique, mais supérieure à celle des communes littorales de Méditerranée. De manière assez consensuelle, l’ensemble des acteurs du littoral aquitain souhaite conserver un équilibre entre résidentiel et productif et favoriser le maintien des activités industrielles sur leurs territoires.

1.1.3 | Un secteur primaire peu présent sur le littoral aquitain

Si ce secteur est sous-représenté par rapport à la moyenne régionale, il se caractérise lui aussi par des spécificités fortes selon les territoires : autour de la forêt en Gironde et dans les Landes, de la pêche sur le bassin d’Arcachon et le Pays basque, de l’agriculture et de la viticulture dans le Médoc. Par ailleurs, les activités primaires jouent un rôle majeur dans la préservation de l’environnement et des paysages du littoral. Près de 9% des établissements du littoral sont dans le secteur agricole (contre 19,6% en région aquitaine)5. Si l’on compare la situation du nombre d’exploitations agricoles entre 1988 et 2000, le nombre d’exploitations sur le littoral français a diminué de 25% contre 28 % en région. En revanche, la surface agricole utilisée (SAU) a augmenté de 4% alors qu’elle a baissé de 4,4% en Aquitaine. La SAU a tendance à se maintenir sur le littoral aquitain depuis 1970. C’est la seule façade littorale régionale dans ce cas6.

1.1.4 | Les principales filières économiques du littoral aquitain

En Aquitaine, le tourisme mis à part, peu d’emplois sont finalement en lien direct avec la mer7. La proximité maritime influe cependant sur de nombreux secteurs par le biais de l’activité touristique et par celui de l’attractivité résidentielle. Son incidence, bien réelle, est pourtant difficilement mesurable. Les activités maritimes, les activités portuaires, la pêche, l’aquaculture ou encore la construction navale constituent pourtant un enjeu important en terme économique, mais aussi au plan de l’environnement et de l’aménagement du territoire. En comparaison avec d’autres régions littorales de France, le littoral aquitain se démarque des autres littoraux français sur deux activités : l’industrie du poisson avec un pôle important au Pays Basque et la construction de bateaux de plaisance sur le bassin d’Arcachon.

Filière Pêche et Ostréiculture

Les activités de pêche maritime comptent près de 280 entreprises de pêche et emploient près de 1 450 marins. Il s’agit d’une pêche principalement artisanale et côtière avec 80% de navires de moins de 12 mètres. L'activité conchylicole regroupe 300 entreprises pour environ 900 emplois. L’activité est concentrée sur le bassin d’Arcachon et dans une moindre mesure sur le lac d’Hossegor8. Filière Nautisme - Glisse La filière nautisme – glisse représente en Aquitaine plus de 800 établissements (dont 400 pour la seule filière glisse), 5 950 emplois (dont 3 500 pour la filière glisse) et un chiffre d’affaires de 1,7 milliards d’euros. L’Aquitaine est la première région de l’industrie de la glisse en Europe avec la présence de leaders qui ont implanté dans la région, et plus particulièrement sur le littoral, leurs sièges 5 Données INSEE Clap 2008

6 Observatoire National de la Mer et du Littoral

7 Définition économie maritime : regroupe les activités liées à la mer c’est-à-dire le tourisme, les produits de la mer, la

construction navale, le transport maritime et fluvial, l’extraction de matériaux marins, la production d’électricité, les travaux maritimes, les cables sous marins, le parapétrolier offshore, la banque, la marine nationale, l’intervention publique et la recherche marine civile. 8 Source : Conseil Régional d’Aquitaine

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sociaux ainsi que des unités de recherche et développement (Quicksilver, Rip Curl, Billabong, Oxbow, O’neill, Volcom). Cette filière est structurée autour de l’EuroSIMA Cluster, créé en 2006, qui met en réseau les institutions, les entreprises des sports de glisse, les centres de formation et de recherche d’Aquitaine. L’industrie nautique en Aquitaine connaît elle aussi un taux de progression positif de 5 à 10% par an depuis une dizaine d’années. La filière aquitaine regroupe des entreprises allant de l’amont (conception, construction) à l’aval, jusqu’aux services de maintenance ou de location. L’activité se concentre principalement sur le bassin d’Arcachon et la Gironde (64%) et le Pays Basque (17%) et compte des entreprises leaders sur le littoral (Nanni Industrie, Dubourdieu, Nauti Boy…). Activités portuaires Avec les ports de Bayonne et du Verdon, l’activité portuaire du littoral occupe une place importante sur le littoral. Ainsi, une étude réalisée par la CCI Basque évalue l’impact économique du port de Bayonne à près de 530 millions d’euros en Aquitaine ; 3500 emplois (en comparaison, l’impact de l’Aéroport de Biarritz est mesuré à 514 millions d’euros). Le port représente 56 établissements et 970 emplois. Le port du Verdon est quant à lui spécialisé dans les conteneurs et le bois. Sur ces deux espaces portuaires, il demeure des disponiblités foncières dont les occupations possibles ont fait l’objet d’arbitrage et de réflexions poussées ces dernières années. Celles-ci laissent des perspectives intéressantes notamment pour le développement de nouvelles filières comme les énergies marines. La question de la cohabitation entre activités touristiques et activités portuaires reste un point sensible à approfondir. Concernant les ports de plaisance, 18 ports sont présents sur le littoral aquitain. Parmi les plus importants, on trouve Port Médoc au Verdon avec 800 anneaux, seul port sur lequel il reste des disponiblités à ce jour, les ports du bassin d’Arcachon dont le plus important est celui d’Arcachon avec 2600 anneaux, le port de Capbreton, et enfin les 3 ports du Pays Basque : Saint-Jean de Luz, Anglet (425 anneaux) et Hendaye (850 anneaux). Filière Forêt Bois Papier

La filière bois en Aquitaine représente 34000 emplois pour un chiffre d’affaires de 2,5 milliards d’euros. Le pôle de compétitivité Xylofutur, créé en 2005, a pour mission de faire émerger des projets innovants au profit de la filière forêt-bois-papier d’Aquitaine. De nombreux acteurs industriels de cette filière sont implantés sur le littoral aquitain : Smurfit, Gascogne, FP Bois, DRT, etc.

Source : Port de Bayonne – OCA – Le collen 2012

Source : GIP littoral aquitain

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Filière Ecoconstruction

En Aquitaine, le secteur de la construction représente plus de 28 000 établissements, soit 9,9% des établissements du territoire. Ce secteur est dynamisé par un marché local porteur et un territoire particulièrement attractif. La filière est en cours de structuration au niveau régional autour du pôle de compétitivité Xylofutur, le cluster Creahd et de l’Institut français pour la performance énergétique du bâtiment. Le littoral aquitain connaît lui aussi cette dynamique. Plusieurs projets ont ainsi vu le jour ces dernières années confortant cette dynamique : le centre de ressources technologiques Nobatek sur Anglet, Domolandes porté par la Communauté de communes MACS et le Conseil général des Landes qui compte une pépinière d’entreprises, un hôtel d’entreprises et un cluster. Le territoire du Médoc porte lui aussi un intérêt particulièrement fort à la filière de l’éco-construction dans le cadre des travaux portés par le Conseil général de la Gironde et le Pays Médoc. Filière Aéronautique Dans le Grand Sud-ouest, on estimait fin 2008, que l’ensemble de la filière aéronautique employait 124 400 personnes, dont 44 500 en Aquitaine. Sur les 1 600 établissements présents dans le Grand Sud-ouest, 690 sont implantés en Aquitaine. Cette filière est présente sur le littoral dans le sud des Landes et au Pays Basque avec de grands industriels implantés tels que Turbomeca, Dassault, etc. Les acteurs de cette filière sont regroupés au sein du pôle de compétitivité Aerospace Valley.

Filière Agroalimentaire

L’agroalimentaire est un secteur stratégique de l’économie régionale, les industries emploient en Aquitaine plus de 30 000 salariés directs et réalisent un chiffre d’affaires de près de 6,3 milliards d’euros . Cette filière industrielle est présente sur tout le littoral aquitain avec un poids relativement important dans le nord des Landes et au sud Pays Basque. Parmi les entreprises présentes sur le littoral : Labeyrie, Viviers de France, Legumland, etc. Au Pays Basque, avec la création du cluster « Uztartu », dédié à l’agroalimentaire, la Chambre de commerce et d’industrie de Bayonne souhaite accompagner la filière.

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1.2 | L’emploi touristique sur le littoral aquitain On estime qu’en Aquitaine, près de 49 000 emplois directs et indirects sont proposés par le secteur touristique, soit 5% des emplois de la région. En comparaison, le secteur aérospatial défense proposerait 44 500 emplois et celui lié à la forêt-bois-papier, un peu plus de 34 000 emplois. Sur le littoral aquitain, ce sont 13% des emplois du territoire qui sont proposés par le secteur touristique, soit près de 22 000 emplois.

? Calcul de l’emploi touristique L’évaluation des emplois rattachés au secteur touristique reste difficile à établir, dans la mesure où il n’existe pas de nomenclature intégrant directement l’activité touristique. L’INSEE a néanmoins proposé une méthode de calcul et d’évaluation de ces emplois en s’appuyant sur la touristicité des communes, la saisonnalité des établissements et de leur activité. Ces emplois, relativement spécifiques par rapport aux autres acteurs d’activités, se caractérisent par une forte saisonnalité, une faible professionnalisation et un turn-over important. La précarité de nombreux emplois touristiques reste posée en Aquitaine, comme ailleurs sur l’ensemble du territoire national, et constitue un enjeu fort pour le développement et la qualité de l’offre touristique sur nos territoires. L’emploi saisonnier sur le littoral aquitain9

Sur le littoral aquitain, le tourisme génère 34200 contrats saisonniers. Les contrats saisonniers représentent 38% des contrats touristiques sur le littoral aquitain et 44% des contrats saisonniers signés sur l’ensemble de l’Aquitaine. L’hébergement et la restauration constituent le premier secteur employeur des saisonniers en rassemblant 62% des contrats. La moitié des saisonniers sur le littoral a moins de 23 ans. Sur le littoral, les employeurs ont moins recours à la main d’œuvre locale que sur d’autres zones touristiques. Un saisonnier sur 2 parcourt plus de 17 km entre son domicile et son emploi.

9 Source : Accompagner l’emploi saisonnier : un objectif pour l’Aquitaine en 2012 – Insee Aquitaine – Mars 2012

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Sur le littoral, ces contrats saisonniers représentent 14% dans l’emploi salarié et 38% dans l’emploi touristique. Conscient des enjeux et contraintes qui pèsent sur l’emploi saisonnier, le conseil régional d’Aquitaine a décidé en novembre 2011 de doter l’Aquitaine d’une politique transversale et intégrée pour l’accompagnement de l’emploi saisonnier. Ainsi, le Plan Régional Saisonnier poursuit les objectifs suivants :

encourager une gestion territoriale des empois saisonniers et des compétences, sécuriser les parcours professionnels par la formation et l’allongement des périodes

d’emplois, favoriser la qualité de l’emploi en améliorant le dialogue social, la santé et la

prévention des risques professionnels, multiplier les solutions d’hébergements pour les saisonniers, améliorer les conditions de vie des saisonniers et leur intégration sociale, organiser en réseau les acteurs de la saison.

? Trois structures dédiées à l’accompagnement des travailleurs saisonniers sur le

littoral aquitain

En Gironde, la maison des saisonniers du bassin d’Arcachon, portée par la communauté d’agglomération cassin d’Arcachon sud, a été créée en 2001. Dans les Landes, la plateforme de services pour l’emploi saisonnier des Landes (Nomad’), portée par le pays landes nature côte d’argent, a été créée en 2010. Dans les Pyrénées-Atlantiques, la maison des saisonniers du Pays basque, portée par la maison de l’emploi, a été créée en 201010. Ces structures sont à la fois des centres de ressources pour les travailleurs saisonniers et les employeurs (offres et demandes d’emploi, logement…) et des lieux d’échanges entre les saisonniers et les professionnels (organismes paritaires, organismes de formation…).

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Fin 2012, le portage de cette Maison des saisonniers était en discussion.

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2 | Etat des lieux de l’aménagement et de la production touristiques L’aménagement de la côte aquitaine a fortement été marqué par les réalisations de la période MIACA. Il convient aujourd’hui de dresser le bilan des aménagements et de la production touristique du littoral aquitain et d’observer la manière avec laquelle ils ont évolué.

2.1 | Aménagement du littoral aquitain : l’équilibre entre protection

et développement Depuis de nombreuses années, les territoires, aux côtés des services de l’Etat, se sont largement emparés de la question environnementale, conscients que l’attractivité du territoire y était étroitement liée.

2.1.1 Un environnement fragile

Quatre sujets environnementaux concernent particulièrement l’activité touristique du littoral aquitain.

L’érosion du trait de côte11

Le GIP littoral aquitain travaille depuis 2009 à la définition d’une stratégie régionale de gestion de la bande côtière. L’érosion du trait de côte est susceptible de provoquer des dommages et des dégâts matériels importants d’une part et de porter atteinte à certains enjeux économiques12 d’autre part. Les communes du littoral sont impactées à des degrés divers par ce phénomène. Dans ce contexte, la stratégie régionale de gestion de la bande côtière, adoptée par les membres du GIP en février 2012, vise à :

préserver dans leur ensemble les activités économiques spécifiques au littoral et en particulier le tourisme ;

maintenir les activités portuaires, garantes pour la France et l’Aquitaine d’un accès à l’espace maritime ;

maintenir globalement à l’échelle aquitaine le potentiel d’accueil touristique ; préserver l’attractivité touristique du littoral aquitain en maintenant ses qualités

environnementales et paysagères ;

11

Une présentation de l’aléa par espace est proposée dans l’Annexe n°1 (Eléments complémentaires au diagnostic) 12

Extrait Stratégie Régionale de Gestion de la Bande Côtière – GIP littoral aquitain – février 2012

Source : OCA - Le Collen 2012

16

ne pas porter atteinte au patrimoine que constituent les vagues et les plages, composantes fortes de l’image touristique du littoral aquitain et supports d’une économie productive.

Aujourd’hui, l’érosion du trait de côte est totalement intégrée aux différentes réflexions que le GIP littoral aquitain peut porter et notamment sur les rénovations de plans plages. Il conviendra demain de faire de même pour toutes les réflexions portant sur les stations littorales.

La forêt

Avec un taux de boisement de 44% (24% en Lot-et-Garonne et 67% dans les Landes), l’Aquitaine est la première région forestière française. Ce potentiel est déjà largement exploité à des fins économiques (25% du prélèvement national forestier provient d’Aquitaine), et tout particulièrement grâce au pin maritime de la forêt des Landes qui contribue à hauteur de 90% au chiffre d’affaires de la filière bois. Au-delà de son intérêt économique évident, la forêt a d’une part, une fonction identitaire, patrimoniale et écologique importante (faune, flore, stockage de carbone, milieu naturel, réservoir de biodiversité, paysages…), et d’autre part, une fonction sociale en tant qu’espace récréatif. En outre, la forêt participe à l’image touristique du territoire. Le massif forestier aquitain constitue en ce sens un espace multifonctionnel. Il y a donc un juste équilibre à trouver entre ces différentes fonctions économique, écologique, patrimoniale et récréative en envisageant la forêt à la fois comme espace mais aussi comme ressource économique (constructions touristiques en bois ou aménagements des plans plages).

La qualité des eaux de baignade

La qualité des eaux de baignade est une préoccupation forte pour les territoires littoraux. Néanmoins, l’essentiel des pollutions, notamment en zone littorale, est d’origine terrestre. La question de la qualité des eaux nécessite donc une approche réellement intégrée. Les enjeux sont environnementaux, mais aussi économiques et touristiques : impacts sur la pêche, conchyliculture, impact économique des fermetures de plages13. Si la qualité de l’eau sur les côtes girondines et landaises est globalement satisfaisante ; la situation est plus complexe au plan bactériologique sur la côte basque. La qualité des eaux de baignade fait l’objet d’une vigilance particulière, et plusieurs structures gèrent cette problématique (Kosta Garbia au Pays Basque, Syndicat mixte de gestion des baignades landaises, syndicat intercommunal du bassin d’Arcachon…).

Les patrimoines naturels et paysagers

Les patrimoines naturels et paysagers représentent le fondement de l’identité touristique du littoral aquitain. Les dispositifs de protection de l’environnement sont largement présents en Aquitaine : 169 sites Natura 2000 ; de nombreux sites classés/inscrits, etc. Sur le littoral, 12 sites appartiennent au conservatoire du littoral où la gestion de l’accueil du public est

13

Actes de la Journée plages : Impact économique d’une fermeture de plages

Source : GIP littoral aquitain

Source : GIP Littoral Aquitain

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organisée de manière à préserver au mieux ces espaces fragiles. Deux projets de Parcs Naturels Marins sont en cours sur l’estuaire de la Gironde et le bassin d’Arcachon. L’ensemble des dispositifs de protection implique une réglementation rigoureuse en matière d’urbanisme et de gestion d’accueil du public. Les gestionnaires de ces sites participent donc au développement de l’offre de tourisme nature de la Région. Néanmoins, aujourd’hui sur le littoral aquitain, un certain nombre de paysages qu’ils soient naturels ou urbains sont dégradés ou banalisés : étalement urbain, qualité constructive médiocre, champs de mobile home en sont responsables.

» Au niveau mondial, deux phénomènes environnementaux vont constituer des enjeux importants, qui ne sont pas traitées ici, fautes d’éléments de connaissance suffisamment fiables. La question du réchauffement climatique avec, au niveau régional (pris au sens de Europe/ bassin méditerranéen) et sous-régional (sud-ouest de la France), la possibilité d’envisager des effets néfastes localement, mais aussi des opportunités : le littoral aquitain comme alternative aux chaleurs excessives du sud-est de la France ou de l’Espagne ? Au regard de l’horizon fixé (2040), peu de données fiables permettent de se positionner de façon définitive. La question énergétique et celle des mobilités : quelles conséquences suite à un très fort renchérissement des prix du pétrole, puis à la décroissance de production ? Peut-on imaginer que l’Aquitaine soit une alternative à l’échelle européenne aux destinations accessibles en avion ?

2.1.2 | L’urbanisme et l’aménagement sur le littoral aquitain

Un territoire façonné par une politique publique d’aménagement : la MIACA

Les acquis de la MIACA en matière de préservation de l’environnement sont indubitables, néanmoins il apparaît qu’il convient de repenser ce modèle aux évolutions sociodémographiques et aux attentes des clientèles de demain si le littoral aquitain veut conserver son attractivité. Le modèle de la MIACA a reposé avant tout sur le rôle de l’Etat. En aménageant les principales infrastructures (les routes, les ports), en gérant les réseaux d’eau et d’assainissement, l’Etat a dessiné l’armature du littoral aquitain telle qu’elle est aujourd’hui. Localement, les collectivités territoriales se sont chargées de la viabilisation des sols et de la vente aux promoteurs. Enfin, ces derniers ont réalisé des constructions, la plupart du temps de petits studios, car il s’agissait du produit immobilier qui se vendait le plus rapidement à l’époque. Le modèle MIACA, marqué par ce système de production immobilière, a entrainé une saisonnalité très marquée de l’activité touristique sur les territoires et par là même une création limitée d’emplois permanents. Le constat qui peut être établi pour le littoral aquitain est relativement proche de celui du Languedoc Roussillon, à savoir : des opérations initiales ex-nihilo, sur des sites quasiment vierges, avec un modèle balnéaire saisonnier ; puis une localisation, des qualités d’offre et une déconnexion par rapport aux ensembles urbains qui ne permettent pas une économie marchande traditionnelle, au-delà du modèle saisonnier classique, et donc un modèle économique qui ne fonctionne plus à partir du moment où n’existent plus les financements publics et sociaux initiaux. Les territoires du littoral aquitain sont aujourd’hui entrés dans une période de réinvestissements nécessaires soit pour renouveler les équipements et le parc, soit pour conserver leur compétitivité. Aujourd’hui, si certaines collectivités peuvent assurer un bon entretien et une mise à niveau, elles ne peuvent financer l’ensemble des équipements structurants qui seraient nécessaires pour adapter et requalifier cette offre touristique vieillissante.

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Certaines des stations MIACA doivent donc évoluer dans leurs fondements conceptuels, physiques et économiques. Ces mutations passent par la réinvention de modèles et une évolution des limites physiques des échelles des stations (changement de périmètres). Les grands enjeux aujourd’hui sur les stations MIACA peuvent être définis comme suit :

réinvestir, en particulier sur les espaces publics et les offres de loisirs, éviter l’uniformisation de l’aménagement, des lieux publics, des formes urbaines dans

les stations, lutter contre la banalisation de l’architecture et des offres ; rechercher une certaine

harmonie, marqueur d’une identité aquitaine, inventer une mixité des fonctions (tourisme et habitat permanent) et des offres

d’activités, se préoccuper de l’esthétique visuelle des aménagements, du paysage, de

l’architecture, retrouver dans les stations littorales la modernité urbaine (paysagement, éco

mobilités, services de proximité, architecture…)

Que faire de l’héritage MIACA ?

Face à l’évolution démographique, la question de la remise en cause ou de la poursuite de l’aménagement de « type MIACA » se pose. Les aménagements ne répondent plus qu’en partie aux attentes des clientèles touristiques, mais engendrent également des difficultés d’organisation et de fonctionnement, ne permettant pas la création d’emplois pérennes, indispensables pour l’accueil de nouvelles populations permanentes sur les territoires littoraux. D’un côté, certains pensent que l’aménagement du littoral aquitain se heurte au fait qu’aucune station balnéaire n’atteint véritablement la taille critique qu’exigent les grands opérateurs touristiques. D’un autre côté, la majorité considère que l’Aquitaine doit avant tout capitaliser sur ce qui fait son caractère unique, la préservation de la nature « sauvage » de son littoral, la préservation scrupuleuse des secteurs d’équilibre naturel de la MIACA, et la taille humaine de ses développements immobiliers qui garantissent une cohésion sociale durable. C’est ce choix qui a été fait au travers des objectifs inscrits dans le Plan de Développement Durable du Littoral Aquitain.

De l’aménagement touristique au développement territorial ?

Les élus du littoral mettent aujourd’hui en avant les caractéristiques semblables de plus en plus fortes des populations qui « utilisent » leur territoire, qu’il s’agisse de résidents, de doubles-résidents, d’acteurs économiques ou de touristes. Ainsi, la grande majorité des projets en cours ou à l’étude actuellement sur le littoral aquitain ne sont plus des « projets touristiques », au sens où on l’entendait il y a encore une dizaine d’années : ils visent pour la plupart le développement territorial, sans plus faire la distinction entre les différents usagers du territoire. Beaucoup de ces projets visent aussi à rééquilibrer

Source : Lacanau - GIP littoral aquitain

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la qualité de vie en faveur des populations permanentes qui ont un temps été laissées pour compte.

La place spécifique du tourisme social dans le modèle MIACA

? Le tourisme social et associatif Le tourisme social est un secteur spécifique du tourisme, né autour de 1936, sous l’impulsion notamment des associations d’éducation populaire et des organisations syndicales, poussé par des valeurs fondatrices autour de la solidarité, de la mixité sociale, de l’épanouissement personnel. Les cibles traditionnelles de ce secteur sont les familles, les enfants et jeunes, les personnes handicapées. La majorité du patrimoine du tourisme social s’est constituée entre 1960 et 1980 avec une forte implication de l’Etat dans le financement des investissements. Le modèle économique du tourisme social repose sur des investisseurs que sont les collectivités, les comités d’entreprise, l’Etat, parfois des associations ; et des gestionnaires qui sont le plus souvent des associations, ou les comités d’entreprises qui gèrent leurs établissements en direct. Deux logiques, spatiale et territoriale, ont présidé à l’implantation de villages de vacances associatifs en Aquitaine. La première s’inscrit dans le cadre de la MIACA : l’objectif était d’implanter des villages vacances dans les unités principales d’aménagement, afin de garantir l’accès de ces zones à tous, la seconde visait à équilibrer le territoire avec l’implantation d’établissements dans des zones à faible pression touristique. En accord avec les élus locaux, la MIACA a fait une large place au tourisme social et associatif, par des implantations à des endroits privilégiés de villages de vacances de comités d’entreprises ou de grandes associations. Aujourd’hui, il reste peu d’associations professionnalisées, et les syndicats n’ont plus les mêmes moyens, notamment dans un contexte où l’aide nationale à la pierre a quasiment disparu. Ce parc a peu évolué depuis 10 ans ; le stock des hébergements n’a évolué qu’à la marge et a connu principalement de petits travaux d’entretien. Seuls les réseaux structurés (UCPA, VVF Villages etc.) ont fait des investissements plus lourds. Ainsi, des établissements se sont dégradés et sortent progressivement du marché. Ce marché est d’ailleurs fragilisé par l’obligation de mises aux normes d’accessibilité pour 2015.

L’UNAT Aquitaine estime que 30 à 40% des sites pourraient fermer dans les années à venir, ne parvenant pas à faire face à ces obligations. Plus généralement, l’ensemble des équipements du tourisme social et associatif (villages de vacances, auberges de jeunesse, centres internationaux de séjours de jeunes, centres de vacances et maisons familiales) s’avère aujourd’hui en difficulté et confronté à des problèmes sérieux de rénovation. Les grands réseaux résistent mieux à ce contexte, car mutualisent un certain nombre de fonctions (promotion, commercialisation…) et sont plus professionnalisés. Ainsi, afin de bien identifier toutes ces problématiques, le conseil régional d’Aquitaine a lancé une mission d’étude portant sur un état des lieux approfondi des établissements appartenant au champ du tourisme social. Cette étude a permis de prioriser les actions à conduire et les moyens à mobiliser au niveau régional.

Source : Site de Bombannes - GIP littoral aquitain

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Cette étude révèle que les enjeux à relever sont nombreux : un patrimoine souvent obsolète, des comportements de la part des gestionnaires qui ont peu évolué. Il est aujourd’hui nécessaire de repenser l’organisation de ce secteur en prenant en compte les principes de développement durable, d’évolution des comportements de consommation. Plusieurs arguments pèsent en faveur de la rénovation du patrimoine associatif : le tourisme social est source de retombées économiques importantes (en moyenne 15 ETP directs par villages vacances), il est un facteur d’aménagement du territoire : les associations sont soucieuses de leur implantation locale, dans des espaces parfois isolés et à forte valeur patrimoniale. Enfin, le tourisme social est une activité d’intérêt général, qui poursuit un objectif de vacances pour tous et favorise la cohésion sociale. A titre d’illustration nationale et sans tenir compte de la diversité et de la spécificité de chaque structure et de chaque domaine d’activité, une étude nationale14 a abouti au constat des 3 tiers sur le parc d’hébergements du tourisme social et associatif :

1/3 du parc a vocation à évoluer largement sur lui-même du fait de la qualité des produits et structures de portage ;

1/3 du parc a besoin de financements publics importants pour réaliser sa mutation par l’accompagnement des associations en ingénierie sur les questions d’optimisation patrimoniale, d’amélioration de la gestion, marketing, étude de programmation de travaux, l’accompagnement des projets ou encore la mobilisation de moyens ;

1/3 du parc est «hors marché» et les structures auront besoin d’un accompagnement pour la mutation (transformation en HPA ou autres concepts touristiques). La récupération de foncier au profit d’autres projets touristiques, de projets d’aménagement locaux, d’équipements publics pourra être envisagée.

? Le fond « Tourisme Social Investissement » (TSI)

Le 28 mars 2011, un protocole d’accord pour la constitution du fond « Tourisme Social Investissement » a été signé entre le secrétaire d’Etat chargé du tourisme, le directeur général de la caisse des dépôt et le directeur général de l’agence nationale pour les chèques-vacances (ANCV). Ce fonds doté à terme de 150 M€ financera les travaux de rénovation et de réhabilitation des équipements du tourisme social afin de les adapter aux nouvelles exigences de leurs publics. Le fond TSI sera alimenté par la Caisse des Dépôts, l’ANCV et des investisseurs institutionnels – mutuelles, caisses de retraites, banques. Le principe du fond TSI est d’apporter un important surcroît de financements sous forme de fonds propres, susceptibles eux-mêmes de favoriser la levée de crédits bancaires. Les montages se feront en privilégiant la dissociation de la propriété immobilière et de l’exploitation. Le fond TSI sera co-investisseur en fonds propres et quasi-fonds propres dans des sociétés immobilières (SCI, SAS), créées à l’occasion par l’apport des actifs à rénover appartenant aux opérateurs du secteur, ou par valorisation de baux emphytéotiques dans le cas d’établissements propriétés des collectivités locales. Le fonds TSI n’a pas vocation à être majoritaire. Les équipements rénovés seront confiés en exploitation aux opérateurs actuels du tourisme social. A côté de ce dispositif d’envergure, l’ANCV intervient également sur des projets de rénovation et de réhabilitation visant notamment l’extension des capacité de l’hébergement, la création ou la transformation d’espaces communs à l’usage des publics, l’obtention du label Tourisme et Handicap.

14

Source : "Evaluation de la pérennité du patrimoine du Tourisme Social et Associatif - Audit Stratégique et Recommandations" KPMG - 2008

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Un territoire aujourd’hui soumis au phénomène de métropolisation en cours : menace

et opportunité pour le tourisme

Aujourd’hui les enjeux d’aménagement sur le littoral aquitain ont largement été repris par les territoires, notamment au travers de l’élaboration des plans locaux d’urbanisme (PLU) et des Schémas de Cohérence Territoriale (SCOT). Cette planification prend la mesure des enjeux de territoires, anticipe les évolutions et choisit à l’échelle de chaque territoire les options de développement et de protection. A l’instar de nombreux autres territoires, le littoral aquitain a connu ces dernières années un étalement urbain important, entrainant un gaspillage du foncier, une banalisation des espaces. Aujourd’hui, les mentalités évoluent et les documents d’urbanisme en cours d’élaboration intègrent désormais de manière systématique ces préoccupations.

? Le droit de l’urbanisme littoral – rappels

Novembre 1973 : le Rapport Piquart pose les fondements d’une politique spécifique d’aménagement du littoral avec les principes suivants : aménagement en profondeur, interdiction de l’urbanisation linéaire du bord de mer, protection forte des zones naturelles remarquables Août 1979 : une Directive Nationale d’Aménagement relative à la protection et à l’aménagement du littoral créée la bande des 100m inconstructibles (directive non opposable). Janvier 1986 : la loi littoral fournit un socle juridique incontestable à ces mêmes principes. Elle se veut une loi d’équilibre entre aménagement et protection. Néanmoins, loi généraliste, elle connaît des difficultés d’application sur le terrain et son intégration dans les documents d’urbanisme, prévu à priori par le législateur, pose des difficultés. Deux ensembles urbains sont en cours de constitution, sur le littoral ou à proximité : l’agglomération bordelaise, avec ses

fenêtres maritimes allant jusqu’à Arcachon et demain vers Biscarrosse ; la conurbation Sud des Landes/ Pays

basque, jusqu’à San-Sébastien. Ce phénomène peut représenter une opportunité pour le développement et la dessaisonalisation du tourisme littoral aquitain : une destination balnéaire mais aussi de tourisme urbain et d’affaires avec la création de nouveaux flux. Ce phénomène représente aussi une double menace à la fois par la maîtrise insuffisante des développements et des nuisances urbaines, et par le risque de perte de lits touristiques au profit d’un immobilier résidentiel permanent.

Source : INSEE

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Selon les différents types d’espaces littoraux aquitains, les enjeux varient : Les villes et ensembles urbains (Pays basque, bassin d’Arcachon) sont marqués par une tradition et une culture de l’activité touristique, une économie résidentielle importante et une vie à l’année. Sur ces espaces, le tourisme d’affaires s’est développé au côté du tourisme balnéaire. Le principal enjeu sur ces territoires est la conciliation entre développement urbain et vocation touristique. Pour les stations balnéaires MIACA, les évolutions de ces 30 dernières années distinguent les stations soumises à l’influence forte d’une agglomération et sur lesquelles l’enjeu des prochaines années sera l’évolution vers une dimension urbaine et une mixité entre population permanente et touristes. Les autres stations, plus isolées, sont marquées par une saisonnalité encore plus forte, un poids important du tourisme social et de l’hôtellerie de plein air, les fondements de ces stations MIACA sont à repenser dans leurs concepts urbains et leurs thématiques pour leur permettre de poursuivre leur développement. Certaines de ces stations disposent de réserves foncières pour évoluer vers un fonctionnement mixte et désaisonnalisé. Ces stations avaient été conçues sur un modèle purement vacancier et balnéaire, les évolutions des territoires obligent aujourd’hui à repenser ce modèle. Enfin, pour les plages aménagées et les petites stations avec des aménagements nature, la vocation dominante reste locale. Ces espaces très préservés contribuent à l’image de la côte aquitaine. L’enjeu principal sur ces espaces sera d’assumer la saisonnalité par le choix des aménagements et du fonctionnement.

2.1.3 | L’accessibilité touristique du littoral aquitain

Pour les clientèles françaises et européennes de proximité, le moyen d’accessibilité le plus simple de l’Aquitaine (hors Bordeaux) et du littoral reste la voiture. Ainsi, 91% des touristes du littoral utilisent leur voiture pour se rendre sur leur lieu de vacances, 7% le train et seulement 2% l’avion. En haute saison, le taux d’utilisation de la voiture passe à 93%15. L’accessibilité routière de l’Aquitaine est bonne, grâce à un bon réseau autoroutier : A62 entre Bordeaux et Agen, A64 entre Bayonne et Pau. L’autoroute A10 relie par ailleurs Bordeaux à Paris et l’A89 relie Bordeaux à Balbigny, à 80 km à l’ouest de Lyon ; le chantier de la N10 et de l’A63 entre Bordeaux et le Pays Basque jusqu’à l’Espagne est en cours. Concernant l’accessibilité aérienne, de nombreuses compagnies régionales, nationales et internationales desservent quotidiennement les aéroports aquitains, mettant Paris à moins d'une heure de vol et les grandes villes européennes à moins de 2 heures. Bordeaux16 est le seul aéroport véritablement international et Biarritz, le 2ème aéroport en fréquentation17. Les compagnies low-cost sont relativement bien implantées dans les différents aéroports avec notamment l’ouverture en 2010 d’un terminal low-cost « Billi » à l’aéroport de Bordeaux. La desserte aérienne reste limitée comparativement à d’autres régions littorales comme la région Provence Alpes Côte d’Azur (3ème et 5ème aéroports de France avec Nice et Marseille). L’accessibilité ferroviaire de Bordeaux est correcte, celle des Landes est quant à elle peu satisfaisante. De nombreux projets en cours vont considérablement améliorer l’accessibilité ferroviaire du territoire :

le tronçon Tours-Bordeaux de la LGV mettra Bordeaux à environ 2h de Paris en 2016. Si la majorité des touristes estivaux se rendent en Aquitaine en voiture, ce rapprochement entre Paris et Bordeaux représente une opportunité pour les courts séjours et week-ends de Franciliens, notamment hors saison ;

15

Sources : CRT Aquitaine 2011 16

Source : Aéroport de Bordeaux -163 278 001 passagers en 2009. 17

Source : Aéroport de Biarritz- 171 1011 589 passagers en 2009.

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un renforcement des relations entre l’Aquitaine et Midi-Pyrénées : Bordeaux et Toulouse se trouveront à 1h l’une de l’autre ;

un renforcement des relations entre l’Aquitaine et l’Espagne : Bayonne et Bilbao se trouveront à 50 min l’une de l’autre ;

un réseau de dessertes régionales plus dense : la ligne existante Bordeaux-Hendaye va par exemple augmenter sa capacité et être modernisée. C’est une opportunité pour le développement du tourisme exogène, mais également pour le tourisme intra régional.

Concernant l’accessibilité maritime, les côtes girondines et basques comptent de nombreux ports de plaisance. Parmi les plus importants : Arcachon (2600 places), Port Médoc (800 places), Hendaye (850 places). Capbreton avec 950 places est le seul port de la côte landaise. Concernant l’accueil des croisières, la côte basque dispose, avec la baie de Saint-Jean-de-Luz, le port de Bayonne et la baie d’Hendaye, de trois sites d'escales pour les navires de croisières. En conclusion, les projets de LGV seront une réponse à l’accessibilité ferroviaire de la région. Cependant ils concerneront essentiellement les clientèles franciliennes. Si l’Aquitaine reste une région excentrée, au sud-ouest de l’Europe, à l’écart des grands flux pour les clientèles du Benelux, de l’Allemagne, de l’Europe du nord, les chantiers lancés apporteront des réponses à l’amélioration de l’accessibilité de la destination. L’accès international demeure un enjeu fort de moyen et long terme : Bordeaux à 2h de Paris en TGV devient une extension facile pour des clientèles internationales et ouvre des perspectives intéressantes, en particulier sur des destinations long courrier. Concernant l’aéroport de Bordeaux, il devrait voir ses connexions internationales, en particulier européennes, se développer sous l’effet du phénomène low-cost, mais aussi de l’expansion de la ville. Ce modèle low-cost, en cours de généralisation, devrait permettre l’ouverture de l’Aquitaine, favorisant l’accès à des clientèles européennes nouvelles, urbaines, de classes socio-professionnelles supérieures, aux motivations de découverte et d’expérience et moins de vacances estivales. L’activité charter n’est pas une hypothèse de modèle crédible du fait de l’état des stocks d’hébergement marchands actuels, et du refus « politique » de tout modèle de type tourisme de masse.

2.1.4 | Des enjeux de mobilité interne

A côté de cet enjeu d’accessibilité globale du littoral, il faut aussi compter avec les enjeux de mobilité interne pour les aquitains et pour les touristes. Sur le littoral aquitain, deux logiques de mobilité sont à l’œuvre : tout d’abord la mobilité liée à des itinérances de découverte et la mobilité au niveau des bassins de vie ou de séjour. Sur ce point, les zones touristiquement denses sont particulièrement touchées, en période estivale, par des difficultés de circulation pouvant devenir néfastes en terme d’image et contraignantes en matière de consommations touristiques et de loisirs. Il s’agit d’apporter une réponse autour d’un mode de vie proche de la nature, sans voiture. Les exemples de circulations douces au cœur du produit touristique sont nombreux : l’île de Ré est devenue l’un des symboles de ce mode de vie ; la plupart des resorts ont par ailleurs banni la voiture dès leur origine. Les acteurs du littoral aquitain, par le schéma directeur vélo porté par le GIP littoral aquitain, ont pris la mesure de ces évolutions et se sont donnés les moyens de développer un réseau éco-mobile. Cette question devra être poussée bien plus avant dans toutes les réflexions sur les déplacements et l’accessibilité du littoral aquitain. Ce constat rejoint celui de l’étude sur l’accessibilité des espaces touristiques menée par la DREAL dont l’une des conclusions est que l’amélioration de l’accessibilité générale de la région nécessite d’anticiper sur les circulations des touristes sur place : modes doux, transports en commun.

24

2.2 | Les filières touristiques présentes sur le littoral en 2012 De nombreuses filières touristiques sont présentes sur le littoral aquitain. Elles peuvent être classées en quatre catégories :

Les macro filières Les filières

économiques majeures

Les filières porteuses d’image et

différenciantes

Les autres filières et produits de niche

Ces filières sont des motivations de

séjours ou d’itinérance à part

entière.

Ces filières représentent un

poids et un enjeu économique

spécifique qui dépasse la seule

question touristique.

Ces filières peuvent être la motivation

principale d’un séjour sur le littoral et sont un vecteur d’image

pour le littoral.

Ces filières sont la plupart du temps des

déclinaisons des macro filières.

La filière balnéaire

Le tourisme d’affaire

Le bien être / la remise en forme

La filière glisse

La filière golf

La filière vélo

Le tourisme urbain

La plaisance

Le naturisme

Le tourisme vert Chaque filière dispose de caractéristiques propres : plus ou moins bien représentées sur le littoral aquitain, certaines disposent d’un potentiel de développement relativement important. Leur poids, leur structuration et leurs évolutions récentes ont été identifiés.

2.2.1 | Le tourisme balnéaire

Avec 270 km de littoral, l’offre touristique sur le littoral aquitain se caractérise par deux destinations internationales animées que sont la côte basque/Biarritz et le bassin d’Arcachon, qui ont aussi une dimension urbaine et de tourisme d’affaires. Ces deux pôles majeurs sont complétés par des destinations intermédiaires, dans les Landes et en Gironde, avec des stations accolées à de petits bourgs et une plus forte saisonnalité. L’océan est une motivation pour 46,2% des touristes en Aquitaine pendant la haute saison. Sur le plan de l’aménagement, le bilan MIACA fait apparaître une offre vieillissante en terme de stations et un nécessaire besoin de requalification et d’évolution des anciennes stations MIACA. Les pôles urbains ont eux aussi évolué et la vocation touristique de ces espaces peut parfois être remise en cause. Le tourisme balnéaire est une filière à valeur ajoutée unitaire limitée, mais son poids économique global est très important, car cette filière contribue à la notoriété et à l’attractivité de l’ensemble de la région Aquitaine. La dépense moyenne par jour et par personne sur le littoral est estimée à 51,6 euros18.

18

Source : CRT Aquitaine- 2011

25

L’offre proposée reste marquée par une saisonnalité très forte : des commerces et des hébergements fermés hors saison ; un positionnement mono-produit amplifié par l’absence de ville et une offre d’arrière-pays très faible, une offre événementielle concentrée sur la haute saison (fêtes de Bayonne, compétitions de surf…). Les plages aquitaines constituent le cœur de l’offre touristique et ont d’ores et déjà fait l’objet d’une attention forte au travers de l’adoption du schéma plans plages en octobre 2010.

Il n’existe pas de structuration en tant que telle de cette filière qui relèvent de secteurs d’activités variés : restauration, hôtellerie, animation… Les liens entre formations, enseignements, entreprises, recherche et innovation, événementiels ne sont pas structurés. Enfin, l’organisation et l’aménagement des stations sur littoral restent morcelés avec des stations portées majoritairement par les communes.

Le GIP littoral aquitain permet une organisation globale des acteurs institutionnels, avec un rôle de réflexion et d’impulsion. Le partenariat littoral aquitain a été mobilisé ces dernières années notamment au travers du Schéma plan plages et du Schéma directeur vélo du littoral aquitain. En matière de promotion, le littoral demeure une filière prioritaire du comité régional du tourisme et des trois comités départementaux du tourisme littoraux. Pour conclure, la qualité du linéaire côtier, l’environnement préservé, héritage de la MIACA, des paysages variés des longues plages de sable à la côte rocheuse du Pays Basque, des pôles connus internationalement avec le bassin d’Arcachon et la côte basque sont autant d’atouts pour cette filière. Néanmoins, il convient aujourd’hui de porter l’attention des acteurs sur le vieillissement de certaines stations que ce soit dans l’offre d’hébergements, d’équipements ou de qualité des espaces publics, une saisonnalité toujours aussi forte, une offre et des produits peu valorisés.

» Les enjeux de la filière balnéaire

la requalification de l’offre touristique (hébergements, équipements, espaces publics,

animations, commerces) ; le renouvellement, la diversification et la montée en gamme des hébergements ; la création d’une nouvelle offre qui fasse référence : innover par un concept de

station du 21ème siècle ; la maîtrise du foncier ; le travail sur le caractère urbain des stations balnéaires.

Source : GIP littoral aquitain

26

2.2.2 | La filière glisse

Avec 10% des touristes qui motivent leur séjour par la pratique d’un sport de glisse et 50 000 pratiquants soit une évolution de 160% en moins de 10 ans, la glisse a connu une très forte évolution tant dans sa pratique que dans sa structuration. En effet, le cluster Eurosima qui intervient dans les domaines de l’innovation et de la recherche-développement, la formation et l’emploi, le développement durable et les ressources économiques structure les acteurs de la filière depuis 200819 . C’est par ailleurs sur le littoral aquitain que la Fédération nationale de surf est installée depuis 1977 et qu’un pôle dédié à la formation a ouvert ses portes à Soustons en 2010. L’académie du surf et des activités du littoral constitue un outil permettant de proposer une offre croissante de formation et d’activités dans le domaine du surf, ainsi que des activités du littoral (sports, économie, tourisme…). La filière glisse représente aujourd’hui un poids économique important : 3 500 emplois en grande majorité sur le littoral pour un chiffre d’affaires annuel de 1,7 milliards d’euros.

Le développement de cette filière sur le littoral aquitain bénéficie d’une renommée internationale. Le secteur s’est fortement professionnalisé et a intégré les enjeux de développement durable. Il bénéficie du soutien du monde institutionnel avec notamment la création de zones d’activités et de pôles dédiés à cette activité. Par ailleurs, le secteur peut compter sur une offre événementielle de qualité avec l’accueil de compétitions internationales.

A côté de ces points forts, la structuration touristique reste limitée, les conflits d’usage se sont multipliés ces dernières années et le marché est probablement arrivé à maturité, ce qui implique de renouveler l’effort d’accompagnement et de recherche si l’on souhaite conserver cette dynamique.

» Les enjeux de la filière glisse

la structuration des acteurs et de la filière afin de passer d’une économie basée sur

les qualités naturelles du territoire à une économie touristique plus organisée, et plus réactive sur les clientèles à attirer ;

l’image et l’état d’esprit : le surf est un vecteur d’image positif avec des déclinaisons commerciales importantes. C’est également le vecteur d’un état d’esprit qui valorise la liberté, les grands espaces, les sensations liées aux éléments naturels qui peuvent être mis en parallèle avec l’offre de la destination elle-même.

19

Association Eurosima créée en 1999 devenue cluster en 2008

Source : © Eurosima

27

2.2.3 | La filière vélo

Avec 12,9% des touristes qui motivent leur séjour par la pratique du vélo en Aquitaine et une dépense moyenne par jour pour un cyclotouriste qui s’élève à environ 60 à 70 euros, la filière vélo a connu un effort de structuration de son offre touristique ces dernières années. L’offre est relativement importante sur le littoral aquitain et prévoit dans le cadre du schéma directeur vélo littoral la rénovation et la création de près de 1 100km sur le littoral aquitain, la dynamique de projets est particulièrement forte, mais les efforts de mise en tourisme de la filière restent à produire par les acteurs. Le conseil régional d’Aquitaine a d’ailleurs pris la mesure des enjeux en lançant en 2012 la réactualisation de son schéma régional afin d’y intégrer le développement des services.

Le vélo participe fortement à l’image du littoral aquitain, cette filière bénéficie d’une forte acceptation locale, le schéma en définissant à la fois un axe nord / sud et des liaisons entre les bourgs y contribue, puisque le réseau cyclable est utilisé à la fois par les touristes et les populations permanentes.

Enfin, l’ouverture de la Vélodyssée20 en juin 2012 offre une nouvelle lisibilité au territoire littoral. L’effort de structuration de l’offre et de services notamment autour de l’hébergement, de la réparation/location, de l’accueil reste à fournir sur le littoral aquitain.

» Les enjeux de la filière vélo

le vélo comme mode de vie à l’échelle des stations littorales et facteur

d’image/marqueur ; le développement de produits ; la poursuite des efforts d’investissement pour mailler le territoire, mais aussi pour

créer des produits d’itinérance de qualité (travail sur les hébergements, les services…) ;

la structuration possible d’une filière autour des éco-mobilités, dont le vélo.

20

Vélodyssée : Eurovéloroute n°1 qui travers la France de Roscoff à Hendaye

Source : © Vélodyssée

28

2.2.4 | La filière golf

Avec 7,5% des touristes qui motivent leur séjour par la pratique du golf en Aquitaine et 42 200 pratiquants (dont près de 30 000 licenciés21) en Aquitaine, la filière golf est une filière porteuse d’image pour l’ensemble de la région, et pour le littoral aquitain en particulier. Les retombées économiques sont particulièrement importantes, puisqu’une étude réalisée par KPMG pour le compte d’Atout France estime la dépense moyenne par jour et par personne à 150/250 euros.

La filière représente en Aquitaine environ 560 emplois directs (1600 emplois indirects) pour un chiffre d’affaires annuel compris entre 38 et 43 millions d’euros. La structuration de la filière en Aquitaine est en cours avec des Golf Pass, un site internet « Golf in Aquitaine ». Sur le littoral, l’offre est relativement importante (18 golfs recensés) et la candidature du département des Landes pour l’accueil d’un équipement dans le cadre de la préparation de la « Ryder Cup 2018 » devrait venir renforcer le positionnement du littoral aquitain sur cette filière. A ce jour, la structuration et la commercialisation de l’offre restent à améliorer, ainsi que les passerelles avec les autres filières que ce soit l’œnotourisme ou le bien-être. Enfin, même si les opérateurs et gestionnaires intègrent de manière plus importante qu’auparavant les préoccupations environnementales (notamment au niveau de la récupération de l’eau), les projets de création ou d’extension de golf suscitent une très faible acceptation locale. Il s’agit donc d’une filière sur laquelle la question foncière au regard des superficies utilisées, des répercussions environnementales doit être traitée de manière claire.

» Les enjeux de la filière golf

un enjeu économique : des clientèles à fort pouvoir d’achat et une fréquentation à

l’année ; un enjeu d’innovation : modernité au regard des implications urbaines et qualitative,

gestion environnementale et de mixité des publics ; une exigence de structuration des acteurs et de l’offre en termes de promotion, de

communication et de commercialisation ; un enjeu de coopération entre les acteurs publics et privés dans la mise en place de

certains projets : recherche de foncier … ; un potentiel important de structuration à moyen terme d’une destination golfique

d’ambition européenne.

21

Source : Ligue régionale d’Aquitaine de Golf – Données 2009

Source : Conseil Général des Landes – Golf de Moliets

29

2.2.5 | Le tourisme d’affaires

Le littoral compte une seule destination majeure de tourisme d’affaires avec la ville de Biarritz qui accueille environ 65 000 congressistes par an et dispose de 4 centres de congrès et exposition, et dans une moindre mesure, Arcachon. La dépense moyenne par jour générée par un touriste d’affaires est estimée à 104 euros par jour et par personne22. Il s’agit d’une filière identifiée comme prioritaire par le comité régional du tourisme dans le cadre du plan marketing 2011-2015. Si cette filière est souvent identifiée par les acteurs du littoral comme une filière susceptible d’élargir la saison touristique, il n’en demeure pas moins que les potentiels de développement restent mesurés sur le littoral. Au côté de l’effet LGV qui devrait permettre à l’Aquitaine de conserver sa place, le tourisme d’affaires reste limité dans notre région et sur le littoral par les limites de potentiel économique de la région (faiblesse du nombre de sièges sociaux à proximité des territoires). Pour le littoral, la filière reste complémentaire au tourisme d’agrément et les équipements existants sont à priori suffisants pour accueillir les séminaires des entreprises régionales.

» Les enjeux de la filière tourisme d’affaire

la structuration des acteurs aquitains pour que la filière ait une vraie résonnance et

profite pleinement du potentiel d’image de la destination ; une limite liée aux réalités économiques de la région.

2.2.6 | Le bien-être et la remise en forme

La filière ne représente une motivation de séjour en Aquitaine que pour 3% des touristes. Le syndicat de la thalassothérapie estime que la dépense moyenne par jour et par personne s’élève à 89 euros. L’offre de bien être sur le littoral est une offre adossée à des établissements hôteliers de qualité sur la côte basque et en Gironde ; des projets de thalassothérapie et de balnéothérapie voient le jour un peu partout sur le littoral. Le bien-vivre est un des marqueurs de nos territoires et la filière bien être s’inscrit parfaitement dans cette dynamique. Cette filière reste marquée par une très forte concurrence et l’offre de nos territoires est encore faiblement structurée ; elle manque également de lisibilité.

» Les enjeux de la filière bien être

la structuration d’une filière d’excellence, capable de se conjuguer avec le

développement d’autres filières : bien-vivre, tourisme de nature, séjours littoraux…

22

Source : Comité Régional du Tourisme d’Aquitaine

30

2.2.7 | La plaisance et les autres activités nautiques

L’activité de plaisance reste modeste sur le littoral par rapport à d’autres régions littorales. Elle se concentre sur le bassin d’Arcachon. Le littoral aquitain a la particularité d’offrir une offre en rétrolittoral dans les Landes et en Gironde avec une plaisance sur les lacs qui représente une pratique plus sécurisée. L’offre proposée par les centres nautiques, même si elle est importante, n’est que très peu valorisée et non structurée. La filière économique liée à la plaisance et au nautisme est importante dans la région. Le bassin d’Arcachon et le Pays basque accueillent des entreprises leader telles que Dubourdieu, Guy Couach… La filière se caractérise par une dynamique d’innovation et, comme pour la filière glisse, la prise en compte des enjeux de développement durable (motorisation électrique, peintures innovantes…). Les ports tout le long de la côte jouent un rôle majeur en termes d’image et d’aménagement de l’espace. En revanche, on peut considérer que l’offre proposée aujourd’hui n’a qu’un très faible caractère touristique.

» Les enjeux de la filière Nautisme

la structuration de l’offre des activités nautiques sur les lacs notamment :

commercialisation, animation ; l’amélioration des infrastructures de services sur les ports existants.

2.2.8 | La filière naturisme

Avec les sites emblématiques du CHM et d’Euronat à Montalivet et Grayan, l’Aquitaine est la 1ère région historique du naturisme en France. Cette filière connaît un succès particulièrement important auprès de clientèles étrangères disposant d’un fort pouvoir d’achat. C’est une filière qui valorise les grands espaces, l’environnement préservé avec une philosophie assez proche de l’environnement. Atout France a lancé une politique de promotion et de développement de l’offre. La communication autour de cette filière reste difficile par la mécompréhension de cette forme de tourisme, les offres ont peu évolué ces dernières années, le marché semble plutôt stagnant alors que de nouvelles destinations sont en train de se développer dans les pays de l’est de l’Europe.

» Les enjeux de la filière Naturisme

maintenir l’image nature ; conforter les offres existantes.

Source : GIP littoral aquitain

31

3 | Etat des lieux de l’offre et de la demande touristiques sur le littoral aquitain

3.1 | Fréquentation touristique sur le littoral aquitain Cette analyse a pu être réalisée à partir des données fournies par le comité régional du tourisme d’Aquitaine de l’année 2011. Elle concerne les territoires littoraux au sens du territoire du GIP littoral aquitain, c'est-à-dire le territoire des intercommunalités23.

En 2011, la fréquentation du littoral aquitain représentait avec 40 millions de nuitées et 5,6 millions de séjours, soit 42% des nuitées aquitaines et 38% des séjours aquitains. A l’inverse, hors saison, le littoral ne compte que pour environ 32% des nuitées. Ces dernières sont en effet davantage le fait des clientèles de proximité ou de touristes affinitaires. L’océan représente une motivation de séjours pour 46,2% des touristes en Aquitaine en pleine saison.

3.1.1 | Principales caractéristiques

une saisonnalité encore plus marquée que sur le reste de la région : 74 % des

séjours entre mai et septembre (contre 66% sur l’ensemble de la région) ;

comme pour le reste de la région, des touristes issus de catégories socioprofessionnelles plutôt aisées : 52% des clients issus de CSP + ;

23

106 communes

Source : CRT Aquitaine - 2011

32

des séjours majoritairement familiaux : 51% des séjours (contre 45% sur l’ensemble de la région) ;

des séjours longs : 68% des séjours supérieurs à 4 nuits avec une durée moyenne

de 7 jours.

3.1.2 | Origine géographique des clientèles

Sur l’ensemble de l’année, la fréquentation française est très majoritaire : 86% des nuitées comme des séjours. Les étrangers sont sous-représentés sur le littoral : la part des clientèles étrangères est plus importante dans les destinations de l’intérieur de l’Aquitaine. Elles pèsent ainsi pour environ 14% des nuitées sur le littoral, alors qu’elles représentent 36,9% des nuitées en Dordogne.

Origine des touristes à l’année Séjours % de séjours Nuitées % des nuitées

France dont 4 895 028 86% 34 378 656 86% Ile-de-France 832 844 15% 6 871 147 17%

Midi-Pyrénées 916 365 16% 7 468 869 19%

Aquitaine 1 215 697 21% 5 393 730 14%

Autres régions françaises 1 930 122 34% 14 644 910 37% Etranger dont 791 616 14% 5 400 007 14%

Espagne 141 901 2% 790 316 2% Grande-Bretagne / Irlande 142 548 3% 908 726 2% Pays-Bas 102 590 2% 769 631 2% Allemagne 127 992 2% 1 295 934 3% Autres pays étrangers 276 585 5% 1 635 400 4%

TOTAL 5 686 644 100% 39 778 663 100%

Source : CRT Aquitaine - 2011

? Fréquentation des sites et musées sur le littoral aquitain

A l’exception du Musée de la Mer ouvert à Biarritz en 2009 et qui accueille plus de 200 000 visiteurs, seuls trois équipements à vocation ludique dépassent la barre des 100 000 visiteurs annuels sur le littoral : Aqualand et le Parc de la Coccinelle à Gujan-Mestras, Atlantic Parc à Seignosse. Concernant la fréquentation des sites naturels, le site de la Dune du Pilat connaît une fréquentation annuelle de plus d’un million de visiteurs24.

24

Une étude a été lancée par le Syndicat Mixte de la Dune du Pilat pour connaître de manière précise la fréquentation du site et ses retombées économiques en février 2013.

33

3.2 | L’offre d’hébergements sur le littoral

3.2.1 | Une pression touristique très forte

L’offre d’hébergement est particulièrement développée sur la Côte aquitaine : plus de six places d’hébergements touristiques de la région sur dix (62 %) sont proposées sur le littoral. Avec 850 300 lits touristiques sur le littoral, l’indicateur de pression touristique25 est de 165. Ceci représente 184 lits touristiques pour 100 habitants.

3.2.2 | La répartition des modes d’hébergement sur le littoral

Hors saison, l’hébergement non marchand est plébiscité dans les mêmes proportions sur le littoral que dans le reste de la région ; en haute saison, alors que les modes d’hébergements marchands/non marchands sont équilibrés en Aquitaine, sur le littoral, 60% des séjours se font en hébergements marchands. Cette répartition est en partie liée au fort taux d’hébergement en hôtellerie de plein air dans les Landes. Littoral Haute Saison Littoral Hors Saison

Source : CRT Aquitaine - 2011

Séjours Nuitées

25

L’indicateur de pression touristique permet de quantifier le potentiel touristique d’une zone : il rapporte la capacité d’accueil touristique à la superficie des communes (nombre de “lits touristiques” au km

2).

61,1%

38,9%

59,7%

40,3%

Hébergement marchand en saison

Hébergement non marchand en saison

36,1%

63,9%

40,1%

59,9%

Hébergement marchand

Hébergement non marchand

Source : Indicateur de pression touristique Insee, RP2008, Enquêtes tourisme Insee-DGCIS Note : le nombre total de lits touristiques comprend les lits des hôtels, des campings et des résidences secondaires

34

Répartition des modes d’hébergement sur le littoral aquitain

Mode d'hébergement à l’année Séjours % de séjours Nuitées % des

nuitées

Hébergement marchand dont 3 102 887 55% 22 273 755 56%

Camping - Caravaning 977 335 17% 7 813 102 20%

Hôtel 430 915 8% 1 632 914 4%

Résidence de tourisme ou hôtelière 483 101 8% 3 591 749 9%

Meublé, location saisonnière, gîte 785 271 14% 6 252 567 16% Chambre d'hôtes, autres 41 871 1% 368 098 1% Village de vacances, héb. collectif, auberge de jeunesse 384 395 7% 2 615 327 7%

Hébergement non marchand dont 2 583 756 45% 17 504 907 44%

Résidence principale de parents ou amis 1 084 379 19% 7 385 669 19%

Résidence secondaire personnelle 654 161 12% 4 909 839 12%

Résidence secondaire de parents ou amis 845 217 15% 5 209 400 13%

TOTAL 5 686 644 100% 39 778 663 100%

Mode d’hébergement en haute saison Séjours % de séjours Nuitées % des

nuitées

Hébergement marchand dont 2 509 177 60% 19 358 626 61%

Camping - Caravaning 935 193 22% 7 603 061 24%

Hôtel 170 874 4% 1 039 383 3%

Résidence de tourisme ou hôtelière 360 708 9% 2 647 584 8%

Meublé, location saisonnière, gîte 695 577 17% 5 582 198 18% Chambre d'hôtes, autres 29 941 1% 319 110 1% Village de vacances, héb. collectif, auberge de jeunesse 316 883 8% 2 167 290 7%

Hébergement non marchand dont 1 696 575 40% 12 337 819 39%

Résidence principale de parents ou amis 672 536 16% 5 452 262 17%

Résidence secondaire personnelle 392 276 9% 2 928 937 9%

Résidence secondaire de parents ou amis 631 764 15% 3 956 620 12%

TOTAL 4 205 753 100% 31 696 446 100% Source : CRT Aquitaine - 2011

Le camping arrive en tête des modes d’hébergement privilégiés sur le littoral, représentant jusqu’à 22% des séjours en haute saison. Le recours à l’hôtel est largement inférieur à la moyenne régionale, tout particulièrement en haute saison : 17,1% des séjours en haute saison en Aquitaine, contre 4% sur le littoral (hors saison, l’écart se réduit : 21,8% des séjours en Aquitaine, 18% sur le littoral). Enfin, le littoral se caractérise aussi par une part importante d’hébergement en villages de vacances, hébergements collectifs, auberges de jeunesse, puisqu’ils représentent 7% des séjours à l’année (8% en haute saison sur le littoral, contre 4,2% sur le reste de la région).

35

3.2.3 | Les différentes typologies d’hébergements présents sur le littoral26

Hôtellerie : une offre stagnante concentrée dans les zones urbaines du littoral

Sur le littoral, on compte environ 306 hôtels classés pour un total de 8 508 chambres, ce qui représente environ 28% de l’offre régionale. Prés de 62% de l’offre littorale se situe sur la côte basque et 15% sur le bassin d’Arcachon. Environ 42% de l’offre sur le littoral correspond à des chambres en 3 ou 4 *. Au niveau de l’Aquitaine, cette offre est globalement stagnante, alors que la majorité des régions littorales ont perdu des établissements ces dernières années, à l’exception de la Bretagne. Ce sont principalement les pôles urbains autour de Bordeaux, d’Arcachon et de Biarritz qui ont permis de maintenir cette dynamique.

L’hôtellerie sur le littoral atlantique

Nb de chambres d’hôtels début 2010

% des hôtels 3 ou 4 * début 2010

Variation 2006-2010 du nb de chambres

d’hôtels 40 Landes 4 440 26% -382 33 Gironde 10 366 40% 534 64 Pyrénées Atlantiques 9 199 38% -228 24 Dordogne 4 127 38% 70 47 Lot et Garonne 1 541 13% 140 17 Charente Maritime 7 037 27% -254 44 Loire Atlantique 9 184 40% 370 56 Morbihan 6 193 34% -13 85 Vendée 4 413 24% 49 Aquitaine 29 673 36% 134 Départements du littoral atlantique 50 832 35% 76

France métropolitaine 596 062 40% -5 846

Si l’on regarde plus précisément les départements littoraux atlantiques, les 3 départements aquitains connaissent des situations contrastées les uns par rapport aux autres. Ainsi, la Gironde est le seul département à avoir connu ces 5 dernières années une variation positive du nombre de chambre d’hôtels. C’est aussi le département qui dispose du pourcentage le plus importante de 3 ou 4 * dans son parc. En revanche, les Landes sont le département qui a connu la plus forte variation à la baisse du nombre de chambres sur l’ensemble des départements littoraux atlantiques.

Campings et Hôtellerie de plein air : une offre de qualité sur le littoral

Sur le littoral, on compte 281 campings pour un total de 74 300 emplacements, ce qui représente près de 70% de l’offre régionale. L’offre est de très bonne qualité, puisque près de 68 % de l’offre est en 3 ou 4* sur le littoral, ce qui est supérieur à la moyenne des campings situés en zones littorales au niveau français (60% de l’offre en 3 et 4 * sur le littoral). Les territoires des communautés de communes Maremne Adour Côte Sud et Pointe du Médoc disposent des capacités d’accueil les plus fortes (respectivement 17 et 16% de l’offre littorale). Au niveau de l’Aquitaine, l’offre a crû deux fois plus vite que le rythme français en 10 ans et la région a conservé sa 2ème place ; la croissance de l’offre en PACA fait poindre une vraie concurrence. Toujours à l’échelle de la région Aquitaine, on assiste à une légère tendance à la hausse de la fréquentation de l’hôtellerie de plein air, en cohérence avec les nouvelles

26 Les données présentées ci-dessous sont des données INSEE au 1er janvier 2011. Ces données sont amenées à évoluer selon les mois de l’année au regard des nombreuses fermetures / ouvertures d’établissements.

Source : Atout France, INSEE - 2010

36

aspirations des Français et des étrangers (liberté, proximité avec la nature, convivialité…) et de nouvelles formes d’HPA se développent (confort, espace).

L’hôtellerie de plein air sur le littoral atlantique

Nb

d’emplacements de campings début

2010

% des emplacements 4

* début 2010

Nb d’emplacements par terrains de

campings début 2010

Variation 2006-2010 du nb

d’emplacement de campings

40 Landes 36 697 37% 258 2083 33 Gironde 30 780 12% 235 231 64 Pyrénées Atlantiques 15 066 17% 108 -1 214 24 Dordogne 19 885 26% 96 808 47 Lot et Garonne 2 713 34% 63 78 17 Charente Maritime 48 534 24% 163 -1 079 44 Loire Atlantique 19 271 19% 139 -343 56 Morbihan 29 846 13% 122 -940 85 Vendée 56 185 41% 168 513 Aquitaine 108 141 25% 160 2 046 Départements du littoral atlantique

239 373 26% 166 -689

France métropolitaine 916 173 21% 117 -9 785

Si l’on regarde plus précisément les départements littoraux, c’est sur le département des Landes que la variation du nombre d’emplacements de campings a été la plus forte ces dernières années. Les Landes et la Gironde dans une moindre mesure font partie des rares départements à avoir connu une variation positive sur l’ensemble des départements littoraux de l’Atlantique. En terme de superficie et de localisation, on peut s’appuyer, pour le littoral aquitain, sur les orthophotoplans de 2000, on y dénombrait 274 campings sur les communes littorales mobilisant une surface totale de 1 445 hectares. Parmi eux, 115 sont situés à moins de 2000 mètres du rivage dont 30 à moins de 500 mètres (dont ceux ayant les plus grandes capacités d’accueil).27

? Focus Hôtellerie de Plein air sur le littoral : un secteur en mutation

Ces 20 dernières années, le secteur de l’hôtellerie de plein air a connu des mutations importantes, les mobile homes remplaçant peu à peu les toiles de tentes et les caravanes sous la pression de clientèles à la recherche de plus de confort et de loisirs. Cette forme d’occupation du sol transforme les paysages littoraux, d’autant plus qu’une grande partie des sites d’hôtellerie de plein air se trouvent dans des espaces remarquables. Plusieurs pistes de réflexions sont aujourd’hui engagées pour encadrer le développement de ces territoires au travers des documents locaux d’urbanisme en relation avec la loi littoral. Il n’existe à l’heure actuelle aucune définition juridique du mobile home, qui est ainsi assimilé à une caravane s’il conserve ses moyens de mobilité et peut être déplacé rapidement, ou à une habitation légère de loisirs si une de ces deux conditions n’est pas remplie. Les retombées économiques de ce type d’hébergements sont par ailleurs relativement importantes : les recettes générées sont 5 fois supérieures à celles d’un emplacement nu.

27

Guide Régional pour l’application de la loi littoral en Aquitaine, DRE – DIREN – Préfecture de Région - 2007

Source : Atout France, INSEE - 2010

37

Une offre croissante des résidences de tourisme28

Les résidences de tourisme accueillent 9% des séjours en haute saison sur le littoral aquitain. Comme pour l’ensemble de la France, l’offre en résidences de tourisme et résidences hôtelières a plus que doublé en 10 ans. Une étude réalisée en 2010 par l’INSEE indique que les résidences de tourisme sur les 3 départements littoraux représentent 146 établissements pour une capacité de 54 311 lits.

Villages vacances et hébergements liés au tourisme associatif et social

Une étude du conseil régional d’Aquitaine a identifié précisément la situation de ce type d’hébergements. Les résultats de l’étude montrent :

un parc assez ancien avec près de 60% des équipements construits avant 1980, les centres de vacances étant les équipements les plus anciens avec une année de construction moyenne en 1969 ;

des équipements concentrés sur la zone littorale ; des villages vacances qui concentrent plus de la moitié de la capacité d’accueil totale

des équipements. A l’échelle de la région Aquitaine, les villages de vacances enregistrent une vraie baisse, à mettre en relation avec la crise du tourisme associatif à vocation sociale. Ces hébergements continuent d’accueillir 8% des touristes en haute saison sur le littoral aquitain.

Le poids important des résidences secondaires sur le littoral aquitain

Le nombre de résidences secondaires sur le littoral a crû de manière très importante ces dernières années. Ainsi, en 2011, l’Insee recense plus de 122 000 résidences secondaires, soit 35,7% du nombre d’hébergements total sur le littoral. Ces chiffres font apparaître des situations très contrastées selon les territoires. Ainsi, sur les deux intercommunalités médocaines (Pointe du Médoc et Lacs Médocains), les résidences secondaires occupent respectivement 60,5% et 71,1% du nombre d’hébergements total, alors que sur la communauté de communes du Seignanx, la part des résidences secondaires n’occupe que 6,2% des hébergements. En milieu urbain, la part des résidences secondaires reste importante : 33,2% sur le territoire de la COBAS, 34,5% sur celui de Sud Pays Basque et près de 20% sur le territoire de l’agglomération côte basque Adour. Le rythme de la construction de résidences secondaires a connu un rythme très important ces 50 dernières années. Si 16,9% des résidences secondaires ont été construites avant 1949, 23.7% ont été construites entre 1949 et 1974, 32.8% entre 1975 et 1989, et 22% entre 1990 et 2004. Cet hébergement non marchand accueille 45% des touristes tout au long de l’année et jusqu’à 60% hors saison. Cette croissance témoigne du phénomène de résidentialisation qui a cours en Aquitaine et sur le littoral, et qui ne devrait pas faiblir dans les années à venir au regard des prévisions démographiques de l’INSEE. Le poids des résidences secondaires pose aujourd’hui de nombreux problèmes sur le littoral aquitain et notamment dans les zones les plus urbaines : des logements inoccupés alors même qu’il est difficile de se loger sur cette partie du territoire aquitain, des volets clos en dehors de la saison touristique qui rejoint le problème de l’animation des stations. La question du logement pour les populations, pour les touristes et pour les saisonniers demeure un enjeu clé pour les années à venir.

28

La résidence de tourisme est un établissement commercial d'hébergement classé, faisant l'objet d'une exploitation permanente ou saisonnière. Elle est constituée d'un ensemble homogène de chambres ou d'appartements meublés, disposés en unités collectives ou pavillonnaires, offert en location pour une occupation à la journée, à la semaine ou au mois à une clientèle touristique qui n'y élit pas domicile. Elle est dotée d'un minimum d'équipements et de services communs. Elle est gérée dans tous les cas par une seule personne physique ou morale. (Définition INSEE)

38

Bilan qualitatif

Les dernières décennies ont été marquées par une certaine course à l’urbanisation et des démarches immobilières mercantiles, avec notamment la croissance très importante de résidences secondaires. Cette urbanisation a engendré une certaine banalisation des produits, et parfois même une dévalorisation de l’attractivité touristique. La banalité (en dehors des contextes purement urbains) architecturale s’est ainsi répandue autour de deux modèles dominants :

l’architecture balnéaire des années 1960 à 1980, dont le béton était le matériau principal, et sur le modèle méditerranéen dominant de l’époque, aujourd’hui largement déclassé et inadapté (petites unités, ensembles déconnectés du reste du tissu urbain, séparation des fonctions habitats/commerces/animations) ;

le mobile home en usage « industriel ». Les hébergements sont largement constitutifs de l’imaginaire des vacances ou du voyage, aussi est-il important de penser des hébergements cohérents avec les architectures, les cultures et les identités locales, adaptés à leurs climats, et aux nouveaux enjeux environnementaux. La dynamique générale des régions littorales françaises se caractérise par une dynamique d’investissement relativement faible en hôtellerie en raison du coût du foncier et des contraintes de constructibilité, une montée en puissance des résidences de tourisme, une croissance inégale des offres d’hôtellerie de plein air selon les régions et une résidentialisation des régions littorales.

Source : Université Pau et Pays de l’Adour, V. Vles Source : GIP littoral aquitain

Source : Université de Pau et Pays de l'Adour, V. Vles

39

3.3 | Positionnement, notoriété et image des territoires littoraux Le littoral est une priorité des politiques touristiques de la région, ainsi, le plan d’actions marketing 2011/2015 du comité régional du tourisme affiche les trois axes suivants :

Axe 1 : Développer la fréquentation touristique du littoral dans le temps et dans l’espace

Axe 2 : Valoriser les pôles d’attractivité emblématiques d’Aquitaine comme produits d’appels

Axe 3 : Promouvoir des niches produits/clients à forte valeur ajoutée Chaque département porte un positionnement marketing spécifique, avec néanmoins certains thèmes communs : la nature, l’art de vivre, la culture. Les départements littoraux ne font pas clairement référence à leur appartenance à la région Aquitaine. Chaque territoire se présente comme une destination en soi. Positionnement/ identité Signature

Gironde Destination multi facettes Accent mis sur le vin et le littoral

« Le plein de plaisirs »

Landes Destination littorale caractérisée par ses espaces naturels

« Les Landes, la nature XL »

Pyrénées Atlantiques

Offres multiples (plage et montagne) Mise en avant de la culture locale et des différents territoires

« Pays basque et Béarn. Mesurez-vous aux Pyrénées atlantiques »

Il est à noter que le littoral n’est pas nécessairement au cœur du positionnement. En effet, les trois départements mettent en avant la diversité de leur territoire ; le littoral étant un des éléments de cette diversité. La volonté des départements littoraux est donc bien de diffuser les flux de la côte (produit d’appel) vers l’intérieur. Au-delà des constats sur le positionnement des entités administratives, une récente étude d’image et de notoriété29 menée par le Comité régional de tourisme a permis d’affiner la connaissance de l’image que renvoie l’Aquitaine. Auprès des Français, l’Aquitaine est assez loin de la notoriété des régions touristiques phares comme la Bretagne, Provence-Alpes-Côte d’Azur, l’Ile-de-France, l’Alsace. Elle est pour eux avant tout caractérisée par la ville de Bordeaux, puis par ses vins et son littoral (l’océan, les Landes, le bassin d’Arcachon). Parmi les lieux et sites touristiques qui sont le plus spontanément cités par les personnes interrogées, les sites et lieux littoraux l’emportent sur les autres (sauf Bordeaux), et notamment : les plages et la mer, le bassin d’Arcachon, la dune du Pilat, Biarritz, Saint-Jean-de-Luz. Spontanément, la région Aquitaine est quasiment absente de l’esprit des étrangers. Néanmoins, certains endroits emblématiques jouissent d’une bonne connaissance globale : Bordeaux, les Pyrénées, le Pays Basque et le vignoble bordelais. En dehors de ces sites, le littoral aquitain reste finalement mal connu par les clientèles étrangères.

29

Source : Etude d’image et de notoriété – Comité régional de tourisme d’Aquitaine - 2012

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4 | Gouvernance, organisation et financement Le littoral aquitain fait l’objet d’une attention particulièrement forte depuis plus de 50 ans au travers de différents dispositifs de réflexion et d’actions mis en œuvre pour protéger et valoriser la côte aquitaine. En 1967, la création de la MIACA va configurer l’aménagement touristique tel que nous le connaissons encore aujourd’hui sur le littoral, son action se poursuivra jusqu’en 1992, avec l’approbation durant cette période d’un Schéma d’aménagement de la côte girondine et landaise en 1972 et d’un Schéma d’aménagement de la côte basque en 1974. De 1990 à 2000, plusieurs travaux de réflexion et d’études sur l’avenir du littoral aquitain permettent d’aboutir à la création d’une Mission Littoral Aquitaine en 2000 et plusieurs actions vont suivre : inscription du littoral dans le Contrat de Plan Etat-Région, succession de 4 Comités Interministériels d’Aménagement et de Compétitivité des territoires abordant le littoral aquitain, travail préparatoire à la création du GIP. En 2002, un état des lieux du littoral aquitain est publié, le « Livre Bleu ». Enfin en 2006, le GIP littoral aquitain est créé, réunissant l’Etat et les collectivités, autour d’un projet commun : le Plan de Développement Durable du Littoral Aquitain, validé en 2009. Depuis, le PDDLA constitue la feuille de route des membres du GIP littoral aquitain.

4.1 | De multiples niveaux d’intervention en faveur du tourisme

4.1.1 | Un outil de gouvernance : le Groupement d’Intérêt Public Littoral

Aquitain

Le GIP constitue un outil de réflexion, de coordination, d’animation et d’appui pour l’aménagement et la gestion des espaces littoraux. Les membres sont : le conseil régional d’Aquitaine, les services de l’Etat, les conseils généraux de la Gironde, des Landes, des Pyrénées-Atlantiques, 3 communautés d’agglomération, 9 communautés de communes. Le Plan de Développement Durable du Littoral Aquitain constitue le document cadre de l’action du GIP littoral aquitain. Il s’organise autour de 6 axes stratégiques :

aménagement et cadre de vie, autour des questions d’organisation de l’espace, de préservation des espaces naturels, d’identité paysagère ;

économie et emploi, avec notamment la volonté de maintenir les activités traditionnelles tout en modernisant l’économie, de développer un tourisme modernisé et durable, de permettre la diversification des activités maritimes ;

environnement et risques : gestion du trait de côte, gestion des déchets, économies d’énergie ;

espaces et sites naturels, autour des notions de valorisation des espaces naturels, de préservation et restauration des continuités écologiques ;

innovation et connaissance, avec comme point central la consolidation des liens entre recherches, innovation et production ;

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enfin, l’axe Gouvernance aborde les moyens du GIP littoral aquitain et la façon d’animer le plan de développement durable du littoral aquitain.

Chaque axe est décliné en actions : le tourisme se retrouve dans presque tous les axes. Au-delà du PDDLA, le GIP a édité trois documents plus opérationnels que sont le schéma plans plage, le schéma directeur vélo du littoral aquitain et la stratégie régionale de gestion de la bande côtière.

Des moyens importants au travers des crédits CPER – FEDER pour le littoral

L’Aquitaine dispose au travers de l’axe 4.1 « Soutenir le développement durable du littoral aquitain » de crédits FEDER à hauteur de 13 millions d’euros pour la période 2007-2013. Ces crédits permettent notamment le cofinancement des projets s’inscrivant dans le cadre suivant :

développer les connaissances, l’innovation et l’information sur l’espace littoral et maritime, y compris dans les domaines des risques d’érosion, de submersion et de l’occupation de l’espace,

préserver la qualité de l’environnement des espaces côtiers et marins (biodiversité et paysages, par une véritable gestion intégré des zones côtières),

valoriser les espaces et sites naturels et améliore l’accueil des publics notamment touristiques (on retrouve dans cette mesure les cofinancements sur les projets de plans plages et de pistes cyclables),

renforcer et diversifier l’économie et l’emploi par le soutien aux activités économiques liées à la bande côtière et l’amélioration des conditions de vie et de travail sur le littoral (cette mesure a permis de faciliter la création des 2 maisons des saisonniers Nomad et Pays Basque).

Ces crédits ont permis la sortie opérationnelle de nombreux projets ces dernières années. Le maintien de ces crédits pour le littoral est un enjeu fort pour la prochaine période de programmation. L’Etat est également intervenu de manière systématique en contre partie de ces crédits européens au travers du FNADT. Ainsi, sur la période 2007 – 2013, ce sont plus de 7,6 millions d’euros qui ont été engagés sur les actions littorales dans le cadre du Grand Projet n°9 du CPER.

4.1.2 | La politique touristique régionale

Un règlement d’intervention structure l’action du conseil régional d’Aquitaine en matière de tourisme. Par son dispositif d’aide, la Région soutient quatre logiques de développement et de valorisation touristique :

le renforcement de l’attractivité des destinations d’Aquitaine par le développement du e-tourisme et de filières majeures : littoral, vélo (à travers le schéma régional vélo route voies vertes), œnotourisme, sites majeurs d’Aquitaine, tourisme fluvial ;

une politique de conventionnement triennal avec les pays touristiques volontaires, basée sur le renforcement de la structuration du territoire (mutualisation des compétences tourisme, professionnalisation des acteurs touristiques) et sur le développement d’une stratégie locale d’investissement organisée autour de filières prioritaires. La Région encourage ainsi les territoires à prendre en main leur développement touristique local ;

l’amélioration de la compétitivité des entreprises par des soutiens d’aide au conseil, de création/modernisation des hébergements touristiques (hôtellerie, hôtellerie de plein air, gîtes thématisés) et d’un dispositif de reprise-transmission ;

la promotion d’un tourisme plus solidaire.

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Le conseil régional d’Aquitaine s’appuie également sur la mission des offices de tourisme et pays touristique d’Aquitaine (MOPA) qui a pour objectif :

la professionnalisation des acteurs locaux du tourisme (avec un programme actualisé chaque année abordant aussi bien le développement durable, l’accueil et l’animation numérique, etc.,

l’appui à la structuration et l’organisation touristique des territoires, il est d’ailleurs à noter que dans le cadre de la structuration des offices de tourisme et syndicats d’initiative, on est passé de 251 offices de tourisme – syndicats d’initiative (OTSI) en 2007, à 203 aujourd’hui. La tendance au regroupement et à la mutualisation est donc dans une dynamique d’ensemble positive.

l’appui au développement du e-tourisme, le développement des marques de pays, l’accompagnement des démarches qualité.

En terme de moyens, sur la période 2007-2012, la Région a réservé presque 17% de ses crédits fléchés sur le tourisme à des opérations positionnées sur le littoral : pistes cyclables, aménagements de plans plages, aménagements piétons, modernisation des hébergements touristiques, sites de loisirs. Dans un souci d’équilibre de développement des territoires, les interventions en faveur du milieu rural demeurent donc prépondérantes. Comparativement à celui du Languedoc-Roussillon, région qui représente des caractéristiques similaires sur un plan touristique et qui a porté récemment un effort particulier sur l’économie touristique, le budget tourisme global de la Région Aquitaine est inférieur. Néanmoins, au niveau de l’investissement, il se situe dans la moyenne haute des autres régions littorales françaises. Ainsi, en 2010, le budget tourisme de la région Aquitaine était de 17,7 M€ (contre 32,3 pour le Languedoc Roussillon), se répartissant tel que : 12 M€ pour le budget investissement et 5,7 M€ pour le budget fonctionnement (dont 3,5 M€ alloués au comité régional du tourisme).

4.1.3 | Les politiques touristiques départementales

Le code du tourisme précise que « dans chaque département le conseil général établit, en tant que de besoin, un schéma d’aménagement touristique départemental. Ce schéma prend en compte les orientations définies par le schéma régional de développement de tourisme et des loisirs. » (Art. L. 132-1) Sur les 3 départements aquitains, la Gironde et les Landes s’appuient sur des schémas départementaux. Dans les Pyrénées Atlantiques, un règlement d’aides au tourisme structure la politique du département en matière de tourisme. Les départements dans leurs politiques touristiques doivent tenir compte d’espaces pluriels à vocation naturelle touristique (littoral, montagne, thermalisme) qui concentrent l’activité économique touristique et de territoires ruraux, urbains. Cette pluralité apparait de manière forte dans l’ensemble des documents présentés ci-dessous.

Département de la Gironde

L’action en matière de tourisme du conseil général de la Gironde est encadrée par un schéma départemental d’aménagement et de développement touristique adopté en 2008 pour la période 2008-2013. Les orientations de ce schéma sont les suivantes :

Axe 1 : positionner la Gironde sur le marché du tourisme par la promotion et la commercialisation,

Axe 2 : améliorer l’animation et l’organisation touristiques, Axe 3 : mettre en cohérence les projets et la complémentarité des offres touristiques

sur un territoire dans une stratégie d’adaptation, d’innovation et d’accessibilité pour tout public,

Axe 4 : instaurer une démarche qualité pour garantir une offre de qualité.

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Une action forte en direction de l’œnotourisme a également été menée ces dernières années avec le lancement de la Conférence viticole en 2011 et l’adoption du Schéma, le Conseil général a décidé d’une politique viticole renforcée qui a pour objectif d’amortir les effets de la crise sur la filière vitivinicole et de la préparer aux enjeux présents et futurs. Cette politique s’engage notamment à développer un projet structuré autour d’une offre touristique qualifiée en fédérant les acteurs viticoles et du tourisme sur chaque territoire.

En 2010, les crédits affectés au tourisme étaient de 6,7 M€ dont 2,7 M€ affectés au CDT de

la Gironde.

Département des Landes

La politique touristique du département des Landes s’appuie sur le Schéma Départemental de développement du tourisme et du thermalisme adopté en 2009 dont l’ambition est de faire évoluer les Landes d’une destination de vacances balnéaires très saisonnière à une véritable destination touristique pluri-saisonnière et multi-activités. Ce schéma s’appuie sur la définition de 3 orientations stratégiques :

Axe 1 : enclencher un nouveau cycle d’investissements La stratégie retenue est de lancer une recherche d’investisseurs et d’opérateurs, d’offrir de nouveaux concepts d’activités et d'hébergements, de développer des projets emblématiques et des opérations pilotes de stations nouvelle génération, etc.

Axe 2 : Valoriser la pluralité des filières L’objectif affiché par cet axe est de valoriser la multiplicité, la diversité et la transversalité des filières présentes dans les Landes afin de développer l’activité touristique dans le temps et dans l’espace. Les séjours littoraux sont identifiés parmi les 4 filières prioritaires, les filières golf et surf sont également repérées comme filières spécifiques, porteuses d’image et de potentiel de développement.

Axe 3 : S’adapter à l’e-tourisme et fédérer les acteurs Le plan marketing pour le CDT (2010-2012) vise notamment à garantir le fonds de commerce pour consolider l’activité actuelle, conquérir de nouveaux clients, élargir la saison et gagner des parts de marché. Une nouvelle manière de travailler en adaptant les outils marketing du CDT à l’e-tourisme et en fédérant les acteurs dans une logique de « coopétition » est également mise en œuvre. Les moyens affectés pour le tourisme par le département des Landes sont de prés de 9 M€ (en 2010) qui se répartissent comme suit : 4 M€ au titre de la direction tourisme, 1,9 M€ au titre du budget du CDT, le reste des crédits provient d’autres directions sur des actions en lien avec le tourisme (pistes cyclables, nettoyage des plages, etc.).

Département des Pyrénées Atlantiques

Le département des Pyrénées Atlantiques s’appuie sur un règlement départemental des aides au tourisme adopté en 2012 (pour la période 2012-2014). Il intègre les priorités de la politique départementale axée sur le « Tourisme pour tous » et s’articule autour de 4 axes :

Axe 1 : le tourisme social Plusieurs mesures permettent de répondre à cet axe et notamment l’aide à la décision devant favoriser une réflexion stratégique des projets d’entreprises par un conseil externe, des aides aux hébergements touristiques à vocation sociale, des aides aux hébergements innovants pour l’accueil en séjours touristiques de publics handicapés, ainsi qu’un volet concernant les partenariats avec les opérateurs du tourisme social.

Axe 2 : le développement durable des hébergements On y retrouve l’aide à la décision afin de favoriser la performance et la qualité des établissements d’hébergement. Une mesure spécifique concerne l’hôtellerie et l’hôtellerie de

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plie air en zones d’agglomération et du littoral où l’objectif affiché est d’aider ces hébergements à se qualifier en prenant en compte les notions de qualité, d’éducation de la clientèle à l’environnement et aux aspects sociaux. Les autres mesures sont axées sur les territoires ruraux et de montagne.

Axe 3 : le thermalisme et les équipements touristiques Encore une fois, une aide à la décision est prévue. A côté d’une mesure spécifique aux équipements des stations thermales, une aide aux équipements touristiques structurants pour le territoire est prévue afin notamment de diversifier l’offre touristique.

Axe 4 : l’organisation et le développement touristiques solidaires des territoires Les mesures de ce 4ème axe ont pour objectif d’inciter les territoires à s’organiser et à mutualiser les moyens dans le cadre de stratégie ou de procédure contractuelle commune, mais également de s’appuyer sur les compétences des professionnels départementaux du tourisme pour développer de nouvelles filières/actions/compétences en lien avec la politique départementale. Ce nouveau règlement précise par ailleurs des principes transversaux et notamment le fait que tous les projets sont soumis à une approche de « Développement durable », et doivent intégrer des critères sociaux. Par ailleurs, les plafonds de subventions doivent répondre aux contraintes budgétaires, tout en conservant un effet de levier suffisant sur les projets, notamment dans le cadre de cofinancements publics (avec la Région et/ou l’Europe). Le rural et la montagne, par essence plus fragiles, sont prioritaires par rapport à la côte basque et aux agglomérations. Enfin, tous les partenariats, avec les territoires, les filières et le CDT seront désormais construits sur la base de contrats d’objectifs et de moyens négociés et encadrés, avec des objectifs et indicateurs d’évaluation. Les moyens affectés pour le tourisme par le département des Pyrénées Atlantiques étaient de 6,9 M€ (en 2009). Les crédits affectés à des actions bénéficiant au développement de l’offre touristique comme le vélo par exemple ne sont pas comptabilisés dans ce budget

Conclusion

On retrouve dans les approches des trois départements des points communs tels que :

la volonté de développer et de structurer les filières touristiques disposant d’un potentiel de développement,

la définition de critères de développement durable et de critères sociaux de manière plus systématique qu’auparavant,

une volonté forte d’organiser et de structurer les territoires, les notions d’accessibilité pour tous, qui laisse apparaître une volonté forte des

départements à accueillir des clientèles diversifiées.

4.1.4 | Le niveau intercommunal

En Aquitaine et sur son littoral, la couverture intercommunale est largement avancée, toutes les communes littorales sont aujourd’hui membres d’une intercommunalité. Le littoral aquitain est ainsi couvert par 12 établissements publics de coopération intercommunal (EPCI) : 3 communautés d’agglomération (Bassin d’Arcachon Sud, Côte Basque Adour et Sud Pays Basque) et 9 communautés de communes (Pointe du Médoc, Lacs Médocains, Medullienne, Bassin Arcachon Nord, Grands Lacs, Mimizan, Côte Landes Nature, Maremne Adour Côte Sud, Seignanx). Sur le plan touristique, la situation est contrastée, car toutes les intercommunalités ne disposent pas aujourd’hui de la compétence tourisme, les modes d’organisation et de fonctionnement varient d’un territoire à l’autre.

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Pour les intercommunalités quoi ont fait le choix de ce transfert de compétence, il a été fait dans le cadre de la compétence économie, prouvant ainsi que l’enjeu du tourisme est aujourd’hui un enjeu de développement économique des territoires. Parmi ces initiatives structurantes, on trouve notamment :

les trois maisons de saisonniers mises en place à l’échelle intercommunale sur les territoires de la COBAS, du Pays Landes Nature Côte d’Argent et du Pays Basque,

la multiplication ces dernières années des offices de tourisme intercommunaux sur le littoral : Mimizan, Cœur de Bassin, Médoc Océan, le Seignanx, Côte Landes Nature. Les statuts de certains offices de tourisme leur permettent d’avoir dorénavant un poids important dans les décisions d’ordre stratégiques en matière de développement, mais aussi d’aménagement.

L’existence de deux structures locales regroupant des offices de tourisme autour d’une destination : Terre et Côte basques pour la communauté d’agglomération Sud Pays Basque, et le syndicat intercommunal du bassin d’Arcachon (SIBA), qui ont en charge la promotion du territoire.

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4.2 | La dynamique d’investissement sur le littoral aquitain Le tableau de bord annuel des investissements touristiques mis en place depuis 2006 par Atout France permet d’analyser la manière avec laquelle l’investissement conditionne la compétitivité du tourisme. Selon le rapport JMP Conseil, en 2009, l’investissement touristique en Aquitaine s’est élevé à 483 M€, et à 7 250 M€ en France : l’Aquitaine pèse donc pour 6,6% des investissements touristiques en France. Une lecture détaillée du tableau de bord permet de souligner les points suivants.

4.2.1 | L’investissement touristique public

L’investissement touristique public est difficile à évaluer du fait du caractère transversal du tourisme. Celui-ci implique la mobilisation de politiques publiques touchant à des domaines aussi variés que l’aménagement, le développement économique et l’emploi, la protection de l’environnement, les transports, la formation ou les nouvelles technologies. S’il est complexe d’opérer des comparaisons avec d’autres régions, on remarque que certaines régions touristiquement comparables à l’Aquitaine ont une intensité d’investissement direct dans le tourisme (budget régional dédié) plus forte. Ainsi, les investissements publics sont nécessaires afin de relancer une dynamique positive, de limiter les effets pervers du seul moteur de l’immobilier privé et de monter des opérations d’aménagement ambitieuses, permettant des réalisations durables et cohérentes sur l’ensemble du territoire littoral aquitain. Les évolutions environnementales, les exigences des clientèles, les contraintes réglementaires, l’obsolescence de certains produits vont induire une implication nouvelle des niveaux d’investissements importants. Plusieurs enjeux peuvent être mis en avant tels que la nécessité de :

réinventer l’implication des acteurs publics et leurs outils d’aménagement et d’ingénierie ;

mobiliser des fonds nouveaux ; se doter de moyens pour la recherche et l’accueil de porteurs de projets exogènes

ainsi que le montage de partenariats publics-privés ; augmenter l’efficience du management des fonctions marketing, animation et

promotion. Au niveau national, sur la période 2007-2009 marquée par une récession des investissements dans tous les secteurs d’activités économiques confondus, seuls les investissements publics pour les parcs d’exposition et centres de congrès, musées et monuments historiques, ont connu un taux de croissance positif (cf. graphique en suivant).

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Investissements touristiques par secteur au niveau national - Evolution 1999 / 2007

4.2.2 | L’investissement touristique privé

L’investissement touristique privé sur les départements littoraux se caractérise par :

un recul du nombre de lits hôteliers alors que la région en gagne ; une bonne dynamique de croissance des lits en hôtellerie de plein air même si la

croissance des départements littoraux est inégale (les Pyrénées-Atlantiques perdent des emplacements, tandis que les Landes en gagnent plus de 2000) ;

une croissance très forte de l’offre de résidences de tourisme en 10 ans, conformément au rythme moyen français ;

un rythme de construction de résidences secondaires élevé depuis 20 ans. Les 3 départements littoraux d’Aquitaine se caractérisent par un bon niveau d’investissement touristique. Les résidences secondaires restent prépondérantes dans la part des investissements réalisés.

Investissements M €

Départements Année moyenne 2009+2010+2011 2011

Gironde 165 177 Landes 134 122 Pyrénées Atlantiques 155 148 Sources : Tableau de bord des Investissements touristiques 2011 – Atout France

En comparaison sur une moyenne des années 2009-2010-2011, le département des Charente Maritime connaît un investissement de 238 M€ et l’Hérault 288 M€.

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)RS = Résidences secondaires

TSA = Tourisme social associatif

Source : Atout France

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Les investissements touristiques totaux

Source : Atout France - Tableau de bord des investissements touristiques en 2011

4.2.3 | Les enjeux stratégiques de l’investissement et l’analyse des

investissements par segment

L’investissement est un moyen permettant aux entreprises du tourisme d’assurer leur développement. Le tourisme n’est néanmoins pas un secteur économique comme les autres, il est fortement ancré dans les territoires et sa compétitivité dépend aussi des efforts d’équipements des collectivités territoriales. Côté entreprises, les principaux enjeux sont le poids très fort des petites entreprises dans l’investissement global, la corrélation entre taux d’investissement et profitabilité, l’importance de réaliser à l’avenir des gains de productivité découlant de l’innovation pour maintenir une offre de qualité accessible à tous, les besoins croissants d’investissements immatériels tels que ceux relatifs aux marques ou aux technologies de l’information et de la communication. Côté Collectivités, c’est le rôle incitatif des investissements communaux vis-à-vis de l’implantation des hébergements touristiques qui contrebalance le plus souvent la vulnérabilité induite, pour les communes touristiques, par leur capacité de désendettement plus limitée que celle des autres communes. Une analyse des investissements dans les secteurs de l’hébergement et des équipements touristiques est proposée ci-dessous.

Hébergement hôtelier

Si la dynamique d’investissement sur les départements de la Gironde et des Pyrénées Atlantiques est satisfaisante, le département des Landes fait partie des départements où l’investissement hôtelier est resté inférieur à 10 M€. La dynamique des deux autres départements s’explique par le dynamisme des agglomérations. Cette dynamique d’investissement se justifie par la nécessaire adaptation des modèles de développement de l’hôtellerie indépendante et de celle de l’hôtellerie de chaîne. L’hôtellerie de chaîne a pour avantages d’avoir des établissements plus récents et plus grands, des localisations dans des zones où la demande est porteuse et des capacités commerciales et de management plus développées. De plus en plus, ce modèle d’hôtellerie se développe autour de partenariats avec des investisseurs privés pour aménager le foncier. L’hôtellerie indépendante dispose d’atouts importants notamment sur l’emplacement et le charme des établissements, la qualité de l’accueil et de la table ; mais doit aujourd’hui porter des investissements matériels et immatériels pour améliorer la notoriété, l’accès au marché et la mise en réseau.

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Perspective des investissements par département sur l’hébergement hôtelier

Hôtellerie de plein air De 2008 à 2011, les nuitées de l’hôtellerie de plein air ont augmenté de 8% selon l’INSEE. La progression est de 25% pour les nuitées sur emplacements locatifs équipés de mobile homes ou d’habitat légers, alors que les nuitées sur emplacements nus ont fléchi de 2,5%. En 2009, année de crise, l’investissement hors crédit bail aurait représenté 35% de la valeur ajoutée de l’HPA, l’un des taux les plus élevés du tourisme. Cette situation de l’investissement est liée à la fois au développement endogène et à l’arrivée de nouveaux acteurs intéressés par la rentabilité du secteur, ces évolutions vont de pair avec la montée des groupes (Yelloh Village…). Les communes littorales de France concentrent environ 55% des investissements de l’hôtellerie de plein air sur la période 2009-2011.

Perspective des investissements par département sur l’hôtellerie de plein air

Source : Atout France - Tableau de bord des investissements touristiques en 2011

Source : Atout France - Tableau de bord des investissements touristiques en 2011

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Villages de Vacances

La modernisation des Villages de vacances commerciaux : Regroupant 1/3 des lits de villages de vacances en France, les entreprises à vocation commerciale achèvent la mise en œuvre de programmes d’investissements destinés à rénover leur offre. En 2010 et 2011, la forte augmentation des investissements impulsée par les entreprises à vocation commerciale a permis une progression de l’ensemble des investissements en villages de vacances. Pour 2012, les investissements du secteur commercial s’inscriraient en retrait par rapport à 2011. La recomposition de l’offre des villages du tourisme social associatif (TSA) : Au niveau national, les besoins d’investissement ont été estimé à 100 M€ par an, pour des rénovations lourdes, le maintien en état et le développement du parc. La consultation entreprise par JMP Conseil auprès d’un ensemble d’associations représentant les 2/3 de l’offre enregistrée à l’UNAT montre un accroissement significatif des investissements prévus en 2012. Il demeure que sur la période 2010-2012, les investissements par lit du TSA n’atteindraient que 37% de ceux du secteur commercial.

√ VVF de Lége Cap Ferret

Un projet de réhabilitation du site installé à Claouey depuis 1978. Montant de l’investissement : 10 M€ pour les logements et les équipements. Le site représente 1 000 lits pour 55 000 nuitées et emploie 70 saisonniers. Objectifs du projet : la réhabilitation du site dans un esprit architectural innovant et limitant l’empreinte écologique (promotion des modes de déplacements doux, exclusion des véhicules, utilisation des matériaux bois, économies d’énergies…), une articulation avec le projet de balnéothérapie (complémentarité et mutualisation des prestations) et une ouverture à l’année.

Résidences de tourisme

Les surfaces autorisées de résidence de tourisme ont reculé de 2008 à 2010, puis se sont stabilisées en 2011. La fiscalité est à priori moins favorable que dans le passé pour les résidences de tourisme. En 2011, 40% des opérations ont été réalisées en milieu urbain. Malgré les facteurs de dynamisme qui subsistent (opération d’extension – rénovation, développement en milieu urbain), la raréfaction du foncier susceptible d’accueillir des projets viables, le contexte économique, les modifications du cadre fiscal, pointent un fléchissement des investissements totaux en résidences de tourisme en 2012. Les besoins de réhabilitation du parc ancien sont importants mais requièrent des démarches nouvelles pour faire face à l’atomisation de la copropriété et aux coûts qu’elle entraine pour lancer les opérations.

Résidences secondaires

Au niveau national, la construction de résidences secondaires a chuté depuis 2007. En 2011, les investissements en résidences secondaires ne représentaient plus que 3,5% du capital fixe des ménages contre 5,2% en 2007. Une étude d’Atout France met en avant que « 60% des propriétaires de résidences secondaires ont plus de 60 ans, l’âge moyen d’acquisition est de 45 ans contre 35 ans pour une résidence principale. L’accroissement du coût de l’immobilier a conduit les jeunes ménages à s’endetter sur des durées plus longues que leurs ainés pour acquérir leur résidence principale. Lorsqu’ils seront libérés de leurs emprunts pourront-ils et voudront-ils s’endetter à nouveau dans les investissements en

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résidences secondaires ne générant que des charges fixes cela dans un contexte où les revenus deviennent plus incertains ? » Les enjeux liés à l’essoufflement du modèle de la résidence secondaire doivent être différenciés selon les territoires. Ainsi, sur le littoral aquitain, la construction de résidences secondaires a connu un rythme très important ces 50 dernières années.

Perspectives des investissements en résidences secondaires

Source : Atout France - Tableau de bord des investissements touristiques en 2011

Equipements touristiques en thalassothérapie

Les complexes de thalassothérapie comportent le plus souvent des hébergements 3 ou 4 étoiles, une restauration de qualité, des activités de loisirs, des locaux destinés au tourisme professionnel. Le montage des projets est difficile et long (contraintes réglementaires, lourdeur des montages financiers…). Ce secteur reste particulièrement dynamique, notamment sur le littoral aquitain qui compte plusieurs opérations de création ou de rénovation programmées en 2012.

Equipements touristiques en parcs de loisirs

Les parcs de loisirs se caractérisent par un large champ d’activités (parcs d’attraction, animaliers, aquatiques, sites à dimension culturelle…) et des tailles d’entreprises variées. La tendance aujourd’hui pour permettre l’allongement des visites est d’investir sur des hébergements, y compris dans des formes d’habitat léger qui contribuent à l’image et à l’attractivité des parcs concernés. La dynamique d’investissement dans ce secteur est relativement stable depuis 2006 au niveau national. Sur le littoral aquitain, l’ouverture de la Cité de l’Océan à Biarritz en 2011 a mobilisé un investissement important.

√ La cité de l’Océan à Biarritz et Musée de la Mer

Un chantier à 41 M€ : 16,4 M€ pour le Musée de la mer et 24,7 M€ pour la cité de l'Océan Montant des subventions publiques : 16,58 M€. Coût net d'investissement : 24,4 M€. Le montage financier s’est fait sous la forme d’un partenariat public-privé. Le groupe Vinci a assuré la construction, la maintenance et le fonctionnement des équipements. La ville de Biarritz paiera un loyer à Vinci pendant 30 ans au bout desquels elle deviendra propriétaire des deux équipements.

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PARTIE 2

Prospective

Quel tourisme sur le littoral aquitain en 2020 ?

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Méthodologie La méthode utilisée pour réaliser le travail de prospective s’est inspirée de la démarche « Territoires 2040 » de la DATAR. Dans cette démarche, les scenarios ne constituent qu’un moment intermédiaire de la réflexion. Ils dessinent un champ des possibles. Leur finalité est de révéler des enjeux et des défis à relever. Ils doivent faciliter l’adaptation des politiques à mettre en œuvre pour répondre à ces défis. L’approche devait ainsi permettre aux décideurs d’effectuer des choix stratégiques. La prospective a donc porté sur l’identification des problématiques stratégiques du futur touristique de l’Aquitaine et de son littoral, et l’analyse des facteurs d’évolution de l’activité touristique. Pour répondre aux questions de prospective, les analyses suivantes ont été menées et sont présentées ci-dessous :

une analyse des principaux moteurs du changement : données démographiques, évolutions économiques, évolutions politiques internationales et nationales, évolutions environnementales, évolutions technologiques, évolutions de l’offre touristique ;

une étude des courants socio-culturels majeurs et leur impact sur les comportements du touriste ;

une mise en perspective de l’histoire du tourisme et du touriste avec le présent et le futur, et une mise en perspective des données anthropologiques dans le domaine des loisirs.

L’organisation du « séminaire de créativité » Tout au long de la mission d’étude, le GIP a souhaité associer le maximum d’intervenants afin de partager et de construire collectivement les propositions. C’est dans ce cadre qu’un séminaire de créativité a été organisé. L’objectif de ce temps de travail était de susciter l’émergence d’idées nouvelles et innovantes en s’efforçant de penser au-delà des cadres politiques et institutionnels ; de faciliter des expressions collectives sans tabous, de faire participer les acteurs du territoire à la constitution de scénarios prospectifs. Les personnes choisies pour participer à cette journée provenaient d’horizons différents : chefs d’entreprises, universitaires sur les questions de prospective économique, de paysage, représentants des institutions, du milieu associatif, soit une vingtaine d’experts dans des domaines plus ou moins proches du tourisme (environnement, aménagement, développement économique, immobilier…)30.

30

Annexe : Liste des acteurs ayant participés au déroulement de l’étude prospective tourisme

Source : GIP littoral aquitain

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1 | L’impact des évolutions sociétales sur le tourisme Plusieurs facteurs auront une influence directe ou indirecte sur les comportements touristiques. Il s’agit donc d’étudier les grandes tendances à l’horizon 2020 pour chaque facteur (démographie, arbitrages entre temps de travail et de loisirs…), ainsi que les enseignements qui peuvent en être dégagés pour le tourisme de notre territoire. Pour chacun de ces facteurs, il est proposé d’analyser les évolutions, puis de repérer les principaux enseignements pour le développement touristique sur le littoral aquitain.

1.1 | Les évolutions socio-démographiques Les variations de population ont des incidences sur l’évolution des sociétés et des économies. Les liens entre démographie et tourisme se situent à deux niveaux. D’abord, l’état de la population agit sur l’économie touristique : la demande touristique diffère en effet selon l’âge, le sexe, le statut familial, le nombre d’enfants, le revenu, le lieu de résidence. La démographie agit donc à la fois au niveau quantitatif (volume de la demande) et qualitatif. L’offre touristique s’adapte ainsi aux évolutions démographiques : hébergements, activités… D’autre part, le tourisme agit également sur la démographie : il peut provoquer des migrations définitives, essentiellement pour les touristes nationaux.

1.1.1 | Un accroissement de la population et un vieillissement inéluctable

Les prévisions d’évolution de la population française31

L’INSEE prévoit une population de 73,6 millions d’habitants32 en 2060. Les plus de 60 ans devraient représenter plus de 30% de la population dès 2035. L’augmentation la plus forte sera enregistrée auprès des plus âgés : le nombre de personnes de plus de 75 ans serait de 11,9 millions en 2060, contre 5,8 environ aujourd’hui ; le nombre de personnes de plus de 85 ans passerait à 5,4 millions en 2060, contre environ 1,5 millions aujourd’hui. Après 2035, la part des 60 ans et + devrait continuer à croître, mais à un rythme plus sensible aux différentes hypothèses sur les évolutions démographiques (fécondité, immigration, mortalité). Cependant, le vieillissement général sera compensé par l’avènement d’une population de seniors, les baby-boomers, plus actifs, en bonne santé et mobiles, cherchant à vivre une deuxième vie, après soixante ans. En lien avec le vieillissement, on notera une féminisation de la population. Concernant les jeunes, le nombre des moins de 20 ans augmenterait légèrement d’ici 2060, mais leur part dans la population métropolitaine baisserait : 22%. Dès 2014, la proportion de personnes de moins de 20 ans serait inférieure à celle des 60 ans ou plus. Les 20-59 ans stagnent autour de 33.1 millions sur toute la période. Aussi représenteront-ils 46% en 2060 (54% en 2007).

31

Source : Projections de population à l’horizon 2060 – INSEE - Octobre 2010 32

Scénario « central » qui suppose que les tendances démographiques se maintiennent.

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Focus sur les communes littorales françaises

Les communes littorales françaises hébergent plus de 7.6 millions d’habitants. Cela représente une densité de population plus de 2.5 fois supérieure à la moyenne française (286 hab / km² en 2006). Cette population a tendance à augmenter du fait, notamment, de soldes migratoires très souvent positifs. En 1999, plus de 75% des habitants des communes littorales vivaient dans une unité urbaine contre 61 % pour l’ensemble de la France. Cela se traduit par un maillage de plus en plus dense du tissu urbain sur les façades maritimes.

Evolution de la population entre 2007 et 2040, scénario central

D’après les travaux de l’INSEE, la population des départements littoraux devrait croître de 18,7% entre 2007 et 2040 (contre 13% pour les départements non littoraux). Cette croissance n’est pas homogène selon les façades maritimes et les 10 départements littoraux de la façade atlantique absorberaient près du quart de la croissance démographique de la France entre 2007 et 2040.

La gestion de la croissance de la population constitue un enjeu important d’aménagement du territoire en bord de mer et en profondeur dans les terres afin de concilier les différents usages sur cet espace : activités primaires, extension de l’urbanisation, espaces protégés, économie résidentielle.

Part des personnes âgées de plus de 60 ans en 2040, scenario central

Près du tiers (32,1%) des habitants des départements littoraux auraient plus de 60 ans en 2040, c’est un peu plus que le reste du territoire (30,1%). Le vieillissement marqué de la population des départements littoraux aura très certainement un impact sur la place de l’économie résidentielle et l’offre locale de services sur ces territoires.

Source : INSEE, Projection démographique 2007-2040, Traitement SOeS (Observatoire du Littoral)

Source : INSEE, Projection de population 2007-2040, Traitement SOeS (Observatoire du Littoral)

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Les prévisions d’évolution de la population aquitaine33

Depuis 10 ans la région Aquitaine a gagné 295 000 habitants, soit 1% d’augmentation par an, malgré un accroissement naturel très faible. L’essentiel de cette progression repose donc sur le solde migratoire qui en explique près de 90%. L’INSEE prévoit que l’Aquitaine comptera 388 0000 habitants en 2040 (scénario « central »), soit 23% de plus qu’en 2007 (date du dernier recensement). Cette évolution correspond à une moyenne de 22 000 résidents supplémentaires chaque année. Entre 2007 et 2040, le nombre de personnes de 60 ans ou plus augmenterait de 70%, et celui des plus de 75 ans devrait doubler.

Les prévisions d’évolution de la population sur le littoral aquitain - SCOT du littoral

aquitain

Chaque SCOT établit des prévisions démographiques riches d’enseignement pour connaître les évolutions de nos territoires et notamment les évolutions démographiques. Tous prévoient une croissance de la population sur l’ensemble du territoire. Quelques exemples :

SCOT des Lacs Médocains : la population en 2020 serait évaluée à 14 000 habitants34, soit prés de 5 000 nouveaux habitants par rapport à 2007 ;

SCOT Bassin d’Arcachon Val de Leyre : la population en 2030 pourrait atteindre 196 000 habitants, soit prés de 70 000 nouveaux habitants d’ici à 203035 ;

SCOT de Maremne Adour Côte Sud : la population en 2030 pourrait atteindre 80 000 habitants, soit 30 000 nouveaux habitants par rapport à 2007.

» Les enseignements pour le littoral aquitain

La croissance démographique du territoire littoral aquitain impose aux acteurs de penser la maîtrise d’une résidentialisation accrue. Les territoires littoraux de l’Aquitaine, à travers les SCOT ont pris la mesure de ces enjeux. L’impact sur l’activité touristique se pose de manière très forte sur les territoires où l’accueil de nouvelles populations sera le plus fort et sur la manière dont on pourra conserver la vocation touristique de ces espaces. Par ailleurs, la croissance démographique aquitaine résultera d’un solde migratoire positif témoignant de l’importante attractivité de la région (le solde naturel sera en effet négatif, contrairement à l’ensemble de la France). Des émigrations sont en particulier prévues depuis l’Ile-de-France et Midi-Pyrénées. On peut estimer que les attentes de ces nouvelles populations rejoindront en partie celles des touristes. Cet élément aura des répercussions sur l’offre de loisirs et de services que les territoires littoraux aquitains pourront proposer dans les années à venir. Les données liées au vieillissement de la population ne constituent pas une nouveauté, puisque les séniors alimentent les flux touristiques de manière conséquente depuis 30 ans. Ainsi, en 2004, ce sont les séniors qui partent le plus longtemps (37 jours en moyenne contre 26 pour l’ensemble de la population). En revanche, des incertitudes pèsent sur cette tendance : revenus des retraites moins élevés, départs à la retraite plus tardifs. Il conviendra néanmoins de prendre en compte ces évolutions dans l’offre touristique proposée et notamment sur l’offre hors saison.

33

Source : Aquitaine 2040 : vers les 4 millions d’habitants INSEE - Décembre 2010 34

En suivant l’hypothèse « au fil de l’eau » (taux d’évolution annuel moyen de 2.7%) 35

Projections « au fil de l’eau » (prolongement des tendances 1999/2006) – Travaux de l’Institut d’études démographiques de l’université de Bordeaux

57

1.1.2 La poursuite de la transformation du modèle familial Au vu des dernières évolutions du modèle familial, on peut s’attendre à une diminution du nombre moyen de personnes par ménage du fait de la multiplication des familles monoparentales et d’une baisse de la fécondité (la moyenne de 2,31 personnes par ménage passera à 2,05 en 2020), à une augmentation du nombre des familles avec enfants du fait de la multiplication des familles composées, et enfin à une augmentation du nombre de personnes vivant seules.

» Les enseignements pour le littoral aquitain

Renforcer l’offre en direction des familles que ce soit au niveau des hébergements, des filières à développer ou encore des services proposés.

1.2 | Travail, temporalités, crise sociale et temps de loisirs

Deux contraintes principales encadrent les projets de loisirs et de vacances : le facteur temps et le facteur économique. Pour la contrainte économique, la question majeure est de savoir comment la crise affecte les pratiques de loisirs et de vacances des ménages. Pour le facteur temps, les enjeux sont plus complexes. En raisonnant sur le temps long, le sociologue Jean Viard36 met en avant que le temps libre a crû très fortement, et que parallèlement la richesse s’est multipliée. Par conséquent, le nombre de possibilités qui s’offrent à nous a explosé (notamment sous l’effet de la réduction des temps de transport), ce qui engendre une impression de course de vitesse, de manque de temps, et renforce la nécessité de donner du sens à ce temps. S’il demeure difficile de faire des projections sur l’évolution du contexte économique et donc sur l’évolution du taux de départ des français, on peut néanmoins dégager quelques grandes tendances.

1.2.1 | La confusion des temps de travail et des temps de loisirs L’augmentation du temps libre concerne essentiellement deux périodes de la vie ; celle de l’adolescence/ phase de jeune adulte avec l’augmentation du temps des études et la période de la retraite (même si l’âge de départ va reculer). Il semble que nous nous trouvions à la fin d’un cycle de réduction du temps de travail (remise en cause des 35h, réforme des retraites…). Au-delà de ce phénomène, on assiste à une certaine « confusion » des temps de travail et de loisirs. Ainsi, le Centre de Recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie (CREDOC) estime que le déploiement de la réduction du temps de travail (RTT) s’est traduit par 16% de cette RTT consacrée à des déplacements, et concerne essentiellement les catégories aisées ; le reste a servi à « desserrer l’étau » du travail lui-même, des tâches ménagères et du temps passé avec les enfants. La « confusion » des temps de travail et de loisirs devrait renforcer l’interpénétration des territoires de vie à l’année et des territoires de vacances. De plus en plus d’actifs devraient migrer pour habiter à l’année dans des territoires de « vacances » avec le renforcement du phénomène de double résidence.

» Les enseignements pour le littoral aquitain

La demande des loisirs de proximité devrait se multiplier.

36

Actes de la conférence « Littoral Aquitain : destination tourisme durable », site internet du GIP littoral aquitain

58

1.2.2 | Le recul du taux de départ et l’augmentation des inégalités face aux

vacances

Prés de 44 % de la population française n’est pas partie en vacances (4 nuits ou plus hors du domicile, hors raisons professionnelles) en 201037. Les contraintes financières favorisent de nouveaux arbitrages. Le taux de départ en vacances a légèrement augmenté du milieu des années 1980 jusqu’à la fin des années 1990. Depuis, il s’est sensiblement réduit. La durée des séjours des Français a également diminué : en 2009, elle était de 13 jours en France (1 jour de moins par rapport à 2008) et de 15 jours à l’étranger (1 jour de moins par rapport à 2008). On enregistre également une baisse des dépenses en vacances : en 2009, 23 % des vacanciers français potentiels annonçaient un budget en baisse (13% en hausse, 64% constant). Depuis la fin des années 1990, les écarts de taux de départ se creusent selon les niveaux de vie. Parmi les catégories aisées, le taux de départ reste de l’ordre de 80 %. Pour les familles modestes, il a perdu 14 points entre 1998 et 2009 passant de 46 à 32 %. Les vacances demeurent un poste d’arbitrage dans un budget contraint, en particulier dans les familles modestes. Ce phénomène n’est pas compensé par les offres et aides du « tourisme social », en déclin sauf dans les grandes entreprises par l’intermédiaire des comités d’entreprises.

» Les enseignements pour le littoral aquitain

Le creusement des inégalités face aux vacances peut avoir un impact sur le développement des espaces et notamment ceux spécialisés dans l’accueil des familles.

1.2.3 | L’augmentation du temps de vie et la désorganisation des temps

traditionnels

Le temps de la vie a augmenté de 40% au 20ème siècle : on vit en moyenne 200 000 heures de plus qu’au début du siècle. En parallèle, on constate une porosité croissante des temps de travail et temps privatifs. Par conséquent les vacances sont « fonctionnellement articulées sur l’activité professionnelle». Elles doivent contribuer à améliorer l’employabilité, la forme physique, le réseau. On constate aussi une déstructuration du temps de travail collectif. Avec les différents aménagements possibles du temps de travail, les rythmes de travail et donc de vie sont de plus en plus individuels, ce qui nécessite une adaptation dans l’organisation des villes et des territoires (horaires des commerces et des services par exemple).

» Les enseignements pour le littoral aquitain

Les Français attendront de la part des professionnels des loisirs et du tourisme une adaptation à leurs nouveaux rythmes de vie et une solution individualisée pour chacun.

37

Données CREDOC

59

1.2.4 | Des évolutions dépendantes du contexte politique national

La France ne devrait pas totalement remettre en question ses politiques publiques, notamment sur le plan des temps de travail et de congés des adultes et des temps scolaires des jeunes. Néanmoins, l’âge de la retraite est soumis à une inconnue : 60 ou 65 ans ? Le taux de chômage également. Quant à la politique d’aide en faveur des vacances pour tous, elle est totalement incertaine. La politique culturelle devrait être globalement comparable, avec une perspective de baisse des aides nationales et régionales à la création d’événements, des opérations de sauvegarde du patrimoine.

1.3 | Vulnérabilités environnementales

Tout comme pour les évolutions démographiques, les liens entre environnement et tourisme se situent à différents niveaux :

l’effet du tourisme sur l’environnement avec la gestion des ressources en eau et énergie, la gestion des forêts et des paysages, la gestion des flux de déplacements.

l’effet de l’environnement sur le tourisme avec la prise en compte des conséquences des changements climatiques : phénomènes ponctuels de type tempête, modification des écosystèmes, perturbations saisonnières, érosion, préservation de la biodiversité etc.

Pour le littoral aquitain, quatre thèmes ont des liens particulièrement forts avec le tourisme. Ils ont fait l’objet d’un état des lieux précédemment. Il s’agit de l’érosion côtière, la forêt, la qualité des eaux de baignade, les espaces naturels. Pour certaines parties du littoral, la gestion du trait de côte va conditionner la rénovation des stations. A l’horizon 2040, la gestion de l’érosion portera sur des questions lourdes d’aménagement et devra nécessairement être prise en compte dans les nouveaux modèles qui seront portés par les collectivités, et permettront le développement de nouveaux produits touristiques. La forêt représente un atout touristique, et participe à l’image de territoire préservé et nature. Les fonctions économiques, sociales, environnementales, patrimoniales de cet espace sur le littoral aquitain devraient toutes faire l’objet d’une attention particulière. La qualité des eaux de baignade, préoccupation forte pour les territoires littoraux, là aussi est soumise à des enjeux à la fois environnementaux, économiques et touristiques. La qualité des eaux continuera de faire l’objet d’une attention permanente, mais si elle est correctement maîtrisée, elle ne remettra que peu en cause les pratiques touristiques et les modes de fréquentation. Les patrimoines naturels et paysagers du littoral aquitain font l’objet d’une attention particulière de la part des collectivités et des services de l’Etat. Les actions de protection, mais aussi d’amélioration de la fréquentation de ces espaces fragiles devraient se poursuivre. De nouvelles méthodes d’intervention, comme cela a été le cas au travers du schéma plans plages, devraient continuer à se développer, permettant ainsi de protéger tout en valorisant. La prise en compte du paysage dans toutes ses composantes (intégration architecturale des constructions, soin apporté aux espaces publics, gestion des flux sur les sites naturels très fréquentés…) sera absolument nécessaire pour garantir une attractivité durable du territoire.

60

Le littoral aquitain a le potentiel pour incarner un mode de vie nature, qui rencontre les aspirations des Européens du 21ème siècle : renforcement des préoccupations liées à l’écologie, recherche d’un environnement préservé mais aussi souhait de consommer des produits locaux, recherche accrue de bien-être.

» Les enseignements pour le littoral aquitain

La gestion de la bande côtière va conditionner dans les années à venir les opérations de requalification et de rénovation des stations et pôles touristiques littoraux en Aquitaine. Le rôle de la forêt comme paysage et facteur d’image devrait se renforcer. On peut imaginer que les réflexions sur la vocation touristique de cet espace se multiplient. La forêt pourrait voir croître son rôle comme espace de loisirs et de tourisme, notamment pour de l’hébergement léger, avec une architecture adaptée. La vigilance concernant la qualité des eaux de baignade devrait se renforcer avec des structures portant des approches de plus en plus intégrées. Les touristes seront d’autant plus vigilants à cette thématique que les préoccupations liées à la sécurité sous toutes ces formes se renforceront. La prise en compte du paysage dans toutes ces composantes devrait se renforcer quels que soient les projets d’aménagement. De manière générale, on peut s’attendre à une crispation de plus en plus forte sur les enjeux environnementaux.

Source : Formation ENSAP Bordeaux / Quelle forêt pour demain ? Raphael LEITAO - 2011

61

1.4 | Nouvelles mobilités

La raréfaction des énergies fossiles affectera très fortement le tourisme qui génère 85 % des déplacements de plus de 100 km. De surcroît, l’automobile individuelle est actuellement de très loin le mode de déplacement privilégié par les touristes : ainsi sur le littoral aquitain en haute saison 93% des déplacements se font par la route, 6% par le fer et 2% par l’air38. Il est donc indispensable de repenser de façon fondamentale la mobilité touristique. La mobilité est le premier facteur de la mondialisation ; en permettant aux populations de s’affranchir de la distance, la mobilité rapproche les lieux et perturbe les principes de la continuité territoriale. La mondialisation, les progrès technologiques, l’accroissement des niveaux de vie, le contexte géopolitique sont autant de facteurs du développement des mobilités, qu’elles soient professionnelles, touristiques ou personnelles. Tous les indicateurs prévoient le maintien de ces dynamiques39. Plusieurs tendances devraient être observées dans les années à venir. On peut tout d’abord s’attendre à un renforcement de la demande de transport ferroviaire. En France, on passera de 1 847 km de lignes à grande vitesse à 3 847 km, mais il est probable que des liaisons régionales ferment. D’ici 2020, la carte des lignes à grande vitesse va progressivement s’étendre sur les territoires de l’Europe occidentale et les principales villes des pays limitrophes. Le transport aérien devrait se résorber, ou tout du moins rester stable à l’intérieur de l’Europe. Davantage de gros porteurs devraient arriver d’Asie. Si le transport automobile reste prédominant, il semblerait que la possession de véhicules devrait reculer. Environ 30 à 50% des voitures pourraient être des voitures de location, et des voitures auto-partagées. On assistera à une progression de la voiture électrique ou hybride qui pourrait être 100 fois plus nombreuse, seulement en France. Par ailleurs, des innovations sont à prévoir dans le domaine des véhicules décarbonnés et devraient avoir un impact fort sur le tourisme. L’utilisation des divers systèmes de partage de la voiture individuelle devrait se renforcer : location, auto-partage, covoiturage, libre-service…

38

Données Comité Régional du Tourisme Aquitaine - 2011 39

Source : Des sociétés et des territoires mobiles- Nadine CATTAN- Territoires 2040

Source : Navette plan plages Cap de L'Homy – B@B

62

L’usage du vélo, bien plus qu’un simple moyen de transport, incarnera un mode de vivre son temps libre. La France, dans le domaine de l’utilisation du vélo, est paradoxalement moins développée que la plupart des pays d’Europe du Nord. Le vélo et la marche à pied devraient donc poursuivre leur essor. Sur le littoral aquitain, des efforts significatifs ont été faits dans les infrastructures, en revanche les services d’accompagnement à la randonnée cycliste ou pédestre sont moins développés que dans certaines autres régions françaises. C’est en tout cas plutôt dans les pays d’Europe du Nord que nous pouvons détecter des perspectives d’évolution. Le Land de Nord-Rhein Westphalien en Allemagne a créé en 2004 un site internet qui reçoit jusqu’à 85 0000 visites par jour (220 millions depuis sa création) : il permet de planifier dans tous ses détails une promenade à vélo et fournit également les connections train - vélo. Il s’agit d’un investissement global de 900 000 € (depuis 2004), entièrement financé par la Région. La Suisse a aussi beaucoup misé, depuis plus de 15 ans, sur les services offerts aux clients pour accompagner leur utilisation du vélo. Au Danemark, la société nationale ferroviaire DSB met à disposition des usagers des rames qui comprennent à chaque extrémité un plancher bas et un long espace modulable pouvant contenir 14 vélos par rame, mais également des fauteuils roulants et des poussettes.

» Les enseignements pour le littoral aquitain

Le transport ferroviaire renforcera l’accessibilité du littoral aquitain particulièrement auprès des clientèles franciliennes et notamment sur les périodes hors saisons. L’amélioration de l’intermodalité, notamment entre villes - aéroports et gares, sera un enjeu fort pour les territoires touristiques. L’accent devra être mis sur les « services » de mobilité (information en temps réel et multimodale, réservation, vente, services annexes ...), notamment développés à base de T.I.C. Le développement de services liés à la mobilité (partage de voitures, locations) devrait se développer, tout comme le recours plus large aux transports collectifs. L’offre de services vélo devrait poursuivre son développement. Le raisonnement devra se porter en termes de « systèmes » et non plus en termes d’équipements et tout particulièrement pour la mobilité électrique. Le constructeur automobile devient un des acteurs parmi de nombreux autres : fournisseurs d’infrastructures de charge, d’énergie, téléphonie mobile, internet, gestionnaires de parking, opérateurs de mobilité longue ou très courte durée (auto en libre-service), assureurs, dépanneurs, collectivités. Le développement de forfaits permettant la souplesse d’une multi modalité devrait se développer : un seul opérateur pour prendre le train, le métro, le vélo, le bus et la voiture électrique en libre service. De manière générale, ces tendances ne sont pas spécifiques au tourisme et peuvent s’appliquer à la mobilité urbaine en général. Concernant le vélo et la marche à pied, ce n’est pas seulement le besoin de mobilité qui est en cause en matière de tourisme, mais également toute une manière de vivre son temps libre. Enfin, il existe un risque de fortes disparités entre les espaces en fonction des volontés locales d’aménagement et des services d’éco mobilité.

63

1.5 | De l’aménagement touristique à l’aménagement territorial

L’aménagement doit désormais prendre en compte la croissance et la réalité massive que représente l’économie résidentielle dans les territoires littoraux : les acteurs sont conscients de la fongibilité croissante des populations qui utilisent le territoire : navetteurs, résidents, double-résidents, touristes. Il faudra probablement abandonner toute référence à « l’aménagement touristique » et adopter une vision mieux ancrée dans le respect des paysages spécifiques et dans les nécessités du développement territorial afin de produire de la mixité et des espaces plus polyvalents. Les enjeux de l’aménagement des territoires sur le littoral aquitain sont aussi à situer dans le cadre d’une évolution démographique qui va probablement faire émerger de plus en plus au cours des 20 prochaines années la formation de deux « conurbations » ou territoires métropolitains : celle de Bordeaux - bassin d’Arcachon, et celle de Dax - côte landaise -agglomération de Bayonne. Les réflexions et recherches conduites en matière d’aménagement des territoires conduisent de plus en plus à ne plus distinguer « territoires urbains » et « territoires ruraux ». Néanmoins, l’INSEE a récemment fait le point sur le phénomène de la concentration de l’urbanisation dans la région Aquitaine et il convient de prendre en compte cette réalité avant de se livrer à un exercice prospectif : les unités urbaines de 2010 concentrent les trois quarts de la population aquitaine. Le phénomène de « l’aménagement touristique » sur le littoral aquitain a bien entendu été lourdement impacté par l’action de la MIACA. Aujourd’hui, sur les stations datant de cette époque, il y a un consensus autour d’un certain nombre de nécessités, qui dépassent largement la notion d’aménagement spécifiquement touristique :

réinvestir, en particulier sur les espaces publics ; éviter l’uniformisation de l’aménagement, des lieux publics, des formes urbaines ; lutter contre la banalisation de l’architecture tout en recherchant une certaine

harmonie, marqueur d’une identité aquitaine ; inventer une mixité des fonctions et des offres ; veiller à l’esthétique visuelle des aménagements, des paysages, de l’architecture, du

mobilier urbain ; viser la modernité urbaine : paysagement, éco-mobilités, services de proximité,

architecture… Certains territoires aquitains ont déjà bien avancé la réflexion sur ces nouvelles formes d’aménagement, c’est le cas du Projet Re_Sources (présenté dans la partie 3). Ailleurs, des initiatives comme « Smart city » peuvent être des sources d’inspiration pour penser différemment l’espace public et inventer de nouvelles façons de le vivre.

» Les enseignements pour le littoral aquitain

Si les acquis de la MIACA devraient être conservés au niveau de la protection des espaces naturels, il conviendra de porter des opérations d’envergure pour s’adapter au recul du trait de côte. Le modèle purement « vacancier et balnéaire » conçu par la MIACA renforcera les problèmes de saisonnalité s’il n’évolue pas. On peut s’attendre à des évolutions inégales des stations et des territoires si aucune intervention particulière n’est réalisée. Les évolutions globales de l’urbanité et la manière de faire la ville, d’ores et déjà intégrées par les SCOT, devraient se renforcer. Sur les espaces plus urbains, la pression foncière et démographique vont accentuer les questions de cohabitations entre usages. La vocation touristique même de ces espaces pourra être remise en cause.

64

1.6 | Développement économique / innovations technologiques

La Recherche-Développement et l’innovation ont été jusqu’ici des facteurs puissants d’évolution positive au niveau des territoires. Par ailleurs, ces activités sont longtemps restées à l’écart du processus de délocalisation industrielle vers les pays à faible coût de main d’œuvre. Néanmoins à partir des années 1990, on a assisté à une mondialisation de la gestion de la R&D par les grands groupes : le risque de délocalisation de la R&D auprès des unités de production existe donc plus aujourd’hui qu’hier, mais ce risque peut être compensé lorsque les territoires sont capables d’offrir une efficacité accrue de l’innovation. C’est donc au niveau de l’attractivité du territoire et de son image qu’apparaissent les liens entre tourisme et innovation. La tendance très nette de l’évolution de l’économie aquitaine vers une économie résidentielle, si elle présente certains avantages à court et moyen terme, doit être compensée par un développement de l’économie productive et donc de l’innovation. Avec 1,62 % de son PIB consacré aux dépenses de recherche40, l’Aquitaine se situe dans une position moyenne en Europe (1,85% en moyenne pour l’Europe des 27 et 2,07% pour la France). Avec 221 entreprises adhérentes d’un pôle de compétitivité41, la région Aquitaine se classe au 10ème rang des régions françaises. Sous l’impulsion de la Région notamment, qui y consacre environ 10% de son budget, la situation en Aquitaine est en train d’évoluer favorablement, ainsi qu’en témoignent les succès remportés récemment dans le cadre des investissements d’avenir (dans les domaines de la physique, du laser, ou encore des neurosciences). Ainsi, malgré une concurrence accrue entre les territoires au niveau international, l’activité de R&D devrait conserver sa place en Aquitaine dans les années à venir.

Un risque de déséquilibre entre économie résidentielle et économie productive

L’économie résidentielle est un concept qui a émergé dans les années 1990 : certains économistes ont constaté que le développement des territoires dépendait plus des flux de revenus qui y étaient consommés, que de la croissance de leur PIB. La base résidentielle d’un territoire est définie par la somme des revenus dépensés par les « navetteurs » (travaillant dans un autre territoire), les retraités et les touristes. La base productive d’un territoire est quant à elle constituée par les revenus du capital et du travail liés à la vente à l’extérieur de biens et services produits dans le territoire. Le ratio base résidentielle/base productive s’accroît actuellement dans toutes les régions françaises. En Aquitaine, il a franchi la barre de 1 en 1999 et se situait déjà autour de 1,33 en 2005 (contre 1,14 moyenne française, hors Ile de France) : il s’agit donc d’une évolution rapide, positive par certains côtés, mais qui présente aussi des risques importants pour un développement territorial durable. Pour rappel sur le littoral aquitain, l’économie résidentielle emploie près de la moitié des salariés.

40

Source : Eurostat 2007 41

Source : DGCIS-INSEE 2009

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Un rapport du CESER Aquitaine et les réflexions de l’agence d’urbanisme de Bordeaux métropole permettent d’identifier les effets du développement de l’économie résidentielle :

Effets positifs Effets négatifs

Croissance locale par captation de revenus extérieurs Autonomie des territoires par rapport à la mondialisation Développement stable basé sur des éléments durables (localisation de ménages) Solution pour des régions peu attractives pour les activités productives

Impact faible sur l’économie locale (gains de productivité limités, rémunérations faibles, contribution aux finances locales limitée) Développement risqué (évolution des transferts publics, effets de congestion, risques environnementaux

Opportunités Risques

Valorisation économique du cadre de vie Développement de territoires en dehors des polarités productives Professionnalisation des métiers de services pour améliorer la qualité des emplois

Développement dépendant, en concurrence avec d’autres territoires, non généralisable au niveau national Eviction des activités productives (dissuasion par protection de l’environnement et préservation de la qualité de vie) Phénomène de ségrégation socio-spatiale

Source : CESER Aquitaine

Le renforcement de l’économie résidentielle sur les territoires du littoral aquitain est à mettre en relation avec les évolutions socio-démographiques observées au préalable.

» Les enseignements pour le littoral aquitain

Les territoires du littoral aquitain doivent s’attendre à une croissance du ratio résidentiel/ productif. Néanmoins, plusieurs actions pourront venir atténuer cette croissance. D’ores et déjà les territoires littoraux aquitains ont largement pris la mesure du risque de déséquilibre et ont réservé des espaces pour le maintien et développement d’activités industrielles, ont ciblé leurs interventions sur des filières industrielles (pépinière d’entreprises Izarbel sur l’agglomération Côte Basque Adour, Domolandes sur MACS, etc.). Il pourrait aussi être imaginé de développer de nouvelles filières industrielles en lien avec les potentialités du tourisme, sur le modèle de l’économie productive qui s’est développée autour de la glisse par exemple. Il y a probablement des liens à trouver entre le tourisme et la filière bois ou encore celle des éco-mobilités. Enfin, l’économie résidentielle apporte une base économique sur le littoral, il conviendra donc de porter une attention particulière au développement des entreprises de services, de professionnaliser les emplois afin de conforter ces emplois sur les territoires, permettant ainsi une meilleure acceptabilité de l’activité touristique de la part de tous.

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1.7 | Innovations et nouveaux produits dans le tourisme Dans le tourisme, comme dans de nombreux autres domaines, la naissance de nouveaux produits est la résultante de deux facteurs : les évolutions technologiques d’un côté, les évolutions socio-culturelles de l’autre. Deux enjeux sont liés à cette problématique ; le premier réside dans l’attention portée au fait de ne pas se laisser « dépasser » par des destinations potentiellement ou déjà concurrentes, le second touche au fait que l’offre est innovante parce qu’elle révèle voire anticipe une envie ou un besoin. Dans le domaine du tourisme, l’innovation touche à différents domaines : les produits, les modes de distribution et de promotion, l’aménagement et la prise en compte des nouvelles problématiques (modernité des villes, protection de l’environnement, logement), les nouvelles technologies, les montages de projets (le recours de plus en plus fréquent aux partenariats publics-privés), la gouvernance. Enfin, il faut souligner un grand paradoxe : si les innovations et les nouveautés émergent très rapidement (architectures, évènementiels, modes, nouvelles technologies), on constate en parallèle de vraies permanences dans les comportements et la fréquentation touristique.

1.7.1 | Les offres produits et les filières

Les dernières années ont été marquées par l’émergence de quelques filières emblématiques de la prise en compte de nouveaux besoins, de nouvelles envies tels que :

le thème du bien-être : l’offre était historiquement médicale avec le thermalisme. Elle s’est aujourd’hui complètement diversifiée, avec de nouveaux produits : activités aqualudiques, spa, thalassothérapie ;

le tourisme urbain : l’innovation réside dans la capacité qu’ont eue certaines villes à opérer les aménagements témoins d’une qualité de vie, d’une modernité urbaine (les quais à Bordeaux) ou encore à organiser une animation porteuse pour l’image de la ville (Lille 3000). Ces innovations permettent de mêler attractivité touristique et attractivité économique et s’adressent aussi bien aux touristes qu’aux habitants ;

le tourisme de nature : accompagné d’innovations dans les hébergements

(nouveaux campings, écolodges), de nombreux opérateurs proposent des produits combinés sur le thème de la nature (activités et hébergement). La particularité de ces produits est d’avoir le plus souvent pour objet de simplifier le séjour et de garantir du confort, là où auparavant seuls les touristes les plus sensibles à la thématique produisaient eux-mêmes des vacances.

1.7.2 | Innovations et hébergements

Concernant les hébergements, on distingue différents faits marquants :

le modèle du resort qui réunit en un site unique hébergement, activités de loisirs et services est devenu une référence. Center Parcs est à ce titre un bon exemple ;

le développement des offres d’hébergement de luxe : toutes les grandes villes aspirent à avoir un palace ou un hôtel de luxe ;

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une réinvention de l’offre de camping dont les caractéristiques sont la mixité des types d’hébergements : emplacements nus, tentes, habitat léger de loisirs, un positionnement autour du retour aux valeurs traditionnelles du camping que sont la vie au grand air et le respect de l’environnement, la garantie du confort (grands emplacements, piscine naturelle, lieu de vie collective) ; Huttopia incarne ce renouveau du camping ;

les autres nouveautés résident souvent dans une mise en scène, un caractère insolite (cabanes, hébergements flottants, art’ hôtels…). C’est le décor et l’insertion dans un cadre plus large urbain ou naturel, plus que le produit en lui-même qui change.

1.7.3 | Promotion, accueil, information, commercialisation

Une des innovations majeures des 15 dernières années est l’émergence du « e-tourisme » et du « m-tourisme » : alors que le e-tourisme a un rôle amont en permettant à l’internaute de préparer en ligne son séjour (de l’information à la réservation), le m-tourisme concerne les applications des technologies de l’information utilisables sur une variété d’appareils mobiles, venant ainsi compléter le chaînon manquant du processus qu’est l’information pendant le voyage. Cette révolution de l’information numérique au service du client-visiteur concerne tous les prestataires de la chaîne touristique, marchands ou institutionnels. Par l’émergence de l’e-tourisme et du m-tourisme, ce sont les fonctions d’accueil, d’information, de promotion, de commercialisation qui sont à repenser. La consommation touristique n’est pas fondamentalement remise en cause, même si le consommateur se trouve face à un nombre pléthorique d’offres séduisantes, pour lesquelles il faut faire des choix. Les évolutions technologiques transforment à la fois la manière de dépenser, vendre et promouvoir les offres et les produits par les opérateurs, et les démarches promotionnelles des destinations et des territoires qui doivent passer avant tout par internet et les relations presse, et de moins en moins par les salons et éditions. Le rôle des offices de tourisme évolue : comme l’information de base, brute est accessible par tous à tout moment, il doit être orienté vers l’humain et le conseil.

Source : Fram Nature à Soustons

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1.7.4 | Conclusion générale

Quel que soit le nombre réel d’arrivées internationales, de déplacements domestiques, le secteur touristique devrait garder sa physionomie actuelle mais continuer de :

s’enrichir de nouvelles destinations, multiplier les animations et fournir régulièrement de nouvelles thématiques et

formules de séjours et circuits, diversifier ses hébergements : notamment en habitat éphémère et insolite, développer de nouvelles formules tarifaires et les vols low-cost en long courrier, modifier certaines pratiques sportives, notamment dans le domaine des glisses sur

neige, sur mer, urbaines et des sports extrêmes, développer la flotte de croisières et diversifier le produit, notamment sur la cible

familiale, développer le parc de camping-car même si ce véhicule reste une niche, poursuivre ses efforts pour développer le tourisme vert notamment en rétrolittoral, offrir de plus en plus de séjours apprentissage et stages de toutes sortes, offrir de plus en plus de séjours événementiels : sports, concerts, parades, favoriser une offre de tourisme d’affaires haut de gamme, privilégier le développement d’équipements touristiques pour les personnes « ultra

riches » qui seront à la pointe de l’innovation, sur le plan conceptuel ou architectural,

développer les portails planétaires de vente et inventer toujours plus de réseaux sociaux et thématiques accessibles dans leur ensemble sur mobiles.

Selon les actes du second forum de l’innovation dans le tourisme, les éléments suivants sont des clés pour innover : intégrer les tendances et les évolutions sociétales, casser les codes et favoriser la diversité d’usage, donner du sens et de la valeur…

» Les enseignements pour le littoral aquitain

Au regard de ces grandes tendances, les acteurs du littoral aquitain devraient dans les années à venir porter leur attention sur :

le développement et la structuration d’une offre autour du bien être ; des aménagements et des produits qui valorisent l’environnement préservé du

littoral aquitain ; une organisation permettant de favoriser l’implantation de nouveaux hébergements

en lien avec les aspirations des clientèles ; l’intégration du rétro-littoral dans la réflexion sur l’offre (combinaison de produits,

implantation…) ; la poursuite de la professionalisation des acteurs du tourisme.

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2 | Evolution des comportements touristiques L’analyse présentée ci-dessous repose sur les travaux réalisés dans le cadre de l’étude prospective tourisme par Josette Sic Sic, sociologue. Elle a pour objectif d’identifier les comportements, les activités et les aspirations des touristes évoluant à travers le monde, et notamment sur le littoral aquitain aux horizons 2020 et 2040. Les prévisions de l’organisation mondiale du tourisme stipulent que le tourisme international pourrait atteindre un milliard et demi de voyages en 2020. Elles font autorité et sont aujourd’hui parmi les seules à esquisser une vision de l’avenir. Des phénomènes de toute nature parfois difficiles à détecter (mais fiables) sont à l’œuvre. Les courants socio-culturels, induits par les changements survenant autour de nous, fournissent des données crédibles sur les comportements d’aujourd’hui et en partie sur ceux de demain. Une bonne connaissance du passé et de l’histoire du tourisme moderne participe aussi à l’identification de ces comportements. Enfin, des connaissances anthropologiques parviennent in fine à établir un certain nombre de vérités concernant les comportements humains dans le domaine du loisir. Pour tenter de comprendre comment évolueront les touristes en 2020 et en 2040, ces différentes données ont été croisées.

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Remarques préliminaires

La population touristique se caractérise par un émiettement de pratiques et de comportements liés à un certain nombre de paramètres : l’âge, le budget de vacances disponible, le temps libre, les réseaux relationnels familiaux, l’éducation, la culture, les goûts, le profil psychologique ou encore les particularismes nationaux ou régionaux. La population touristique reste donc une population particulièrement diverse, d’autant plus qu’elle se divise, comme tout groupe social dans les sociétés occidentales, en plusieurs catégories d’individus plus ou moins réceptifs au progrès et au changement, avançant à des rythmes différents. Ces groupes sont les suivants : L’avant-garde ou upstream : ils sont les plus réceptifs et réactifs aux changements. On considère qu’ils représentent 10% des touristes. Eduqués, urbains, appartenant souvent à des minorités, leur principale caractéristique consiste à inventer de nouveaux modes de vie et de conduite, en dehors des normes et conventions traditionnelles. Pionniers, ils font et défont les modes. Ils donnent le ton à une nouvelle consommation touristique sur le plan des destinations, rythmes, hébergements, thématiques ou comportements. Ils donnent un aperçu pertinent des changements en cours et une idée de ce que sera demain. Le mainstream : ce sont des suiveurs plus ou moins dociles. On considère qu’ils représentent 60% des touristes, et constituent le marché de masse sur lequel se propagent les nouveautés inventées par l’upstream. Le downstream : ce sont « des conservateurs irréductibles ». Imperméables aux changements, ils restent en dehors des courants, des modes, de la nouveauté en général. Ils mettront généralement de longues années à adopter les postures de l’upstream. On considère qu’ils représentent 30% de la population touristique. Autre facteur d’émiettement de la population touristique : la succession de trois phases de la société de consommation, durant ces 60 dernières années, ayant déterminé des changements socio-culturels notoires. Ce sont :

la modernité (1950-1975) : on croit la consommation matérielle synonyme de progrès et de bonheur. On consomme donc massivement pour s’équiper.

la post modernité (1975-1990) : la consommation devient un marqueur social. On façonne son statut à partir des objets qu’on acquière.

l’hyper modernité : on se méfie de la consommation, on délaisse les valeurs matérielles pour des valeurs immatérielles. On privilégie le retour sur soi, sur la cellule familiale et sur le corps, une valeur refuge que l’on tient à préserver au même titre que l’environnement, la nature.

Ces trois postures sont toujours à l’œuvre. L’une n’a pas remplacée l’autre. Coexistant dans des proportions variables, elles peuvent même se superposer et exercer des influences contradictoires sur un même individu, lui conférant une attitude globalement paradoxale, souvent déconcertante. Le touriste « zappeur », c’est ce touriste qui change de comportements en permanence, souvent dans la même journée. Non pas par futilité, mais parce qu’il est toujours soumis à ces trois influences.

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2.1 | Quel tourisme en 2020 ? Malgré un certain nombre d’inconnues, notamment celles liées à l’économie et au contexte politique national et international, cette échéance constitue une période relativement proche du contexte actuel pour formuler des hypothèses fiables sur les comportements touristiques dominants. De plus, les prévisions formulées par les spécialistes des secteurs démographiques, technologiques et touristiques constituent des paramètres relativement fiables sur lesquels il est raisonnablement possible de bâtir un scénario prospectif crédible. Ces paramètres ont été exposés dans la partie précédente.

2.1.1 | Les courants socio-culturels majeurs et leur impact sur le touriste Compte tenu de ces évolutions, on peut estimer qu’un certain nombre de grands courants socio-culturels soutenus par une avant-garde dès la fin du millénaire, se maintiendront et se propageront à une catégorie grandissante de la population, dans les années 2020 et après. Ces courants déjà très visibles pour certains, moins pour d’autres, affecteront les comportements des vacanciers et des touristes occidentaux.

Un renforcement de l’individualisme

Amplifié par les outils technologiques et les nouvelles formes de travail, l’individualisme contemporain ne fera que se renforcer. Autonome dès son plus jeune âge, dans de nombreux moments de son existence, y compris dans sa vie professionnelle et familiale, le touriste affichera des revendications de plus en plus fortes en matière de liberté. Il s’agira de consommer sans aucune contrainte, quasiment en « libre-service » les temps et les espaces de loisirs ; mais sans pour autant renier les bienfaits de la collectivité, en particulier sa convivialité. Le goût de la liberté se traduira aussi de plus en plus par une personnalisation très prononcée de la consommation et une recherche résolue de différenciation.

» Les enseignements pour le littoral aquitain

Des horaires très ouverts et flexibles pour les prestataires touristiques, une

information disponible 24h sur 24. Des locations en libre-service : vélo, voiture, matériel sportif. Une forte fréquence des transports en commun. Une offre interactive de loisirs permettant d’être acteur autant que spectateur.

L’avènement durable du « do it yourself »

La soif de liberté conjuguée à une augmentation de l’expertise individuelle, à un souci d’économie, d’écologie et à une défiance accrue vis-à-vis des industriels, amplifieront la tendance d’un touriste auto-producteur de ses vacances. Cette auto-production sera d’autant plus aisée que le Web favorise l’échange, la vente directe de particulier à particulier, ou encore le partage.

» Les enseignements pour le littoral aquitain

Le développement de l’offre de stages, d’ateliers, de cours etc. dans les domaines de l’artisanat, de la cuisine, tous les savoir-faire locaux…

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Une quête exacerbée de sécurité

La demande de sécurité est de deux sortes : d’une part, elle concerne les nuisances liées à la vie collective, d’autre part, celles liées à la santé individuelle. Devant la montée des menaces (épidémies, intempéries, terrorisme, tremblements de terre), les populations occidentales exigeront de plus en plus de protection. Plus fragile que la moyenne dans la mesure où il se déplace, le touriste sera de plus en plus exigeant par rapport à la sécurité d’un territoire, d’un équipement touristique ou d’un aéroport.

» Les enseignements pour le littoral aquitain

Sécuriser les touristes avant le départ, par une information détaillée sur les sites

internet ; pendant le séjour via l’internet mobile. Garantir la sécurité des transports, des routes, des plages, des espaces touristiques

publics. Imposer une hygiène rigoureuse.

Le corps, une valeur refuge

L’autre demande de sécurité concernera de plus en plus la personne, corps et esprits confondus. Obsédé par sa santé, l’envie de vivre le plus longtemps possible dans des conditions optimales, l’individu d’une façon générale et le touriste entre autre, sera donc de plus en plus préoccupé par l’air qu’il respire, l’eau dans laquelle il se baigne, les équipements qu’il utilise. En quête de santé, il devrait également rechercher les équipements de bien-être. Etre en bonne santé ne suffisant pas, on cherchera aussi de plus en plus à rester beau le plus longtemps possible, d’où le développement du tourisme esthétique et médical. Côté alimentation, le touriste sera aussi plus vigilant que jamais sur sa nourriture.

» Les enseignements pour le littoral aquitain

Intégration générale d’équipements légers de bien être, détente, remise en forme. Structurer des équipements proposant des produits « santé » spécifique à la région. Inciter les restaurateurs à offrir des produits locaux de qualité.

La féminisation de la société

Cette tendance correspond à la poursuite de la féminisation de la société occidentale. La prise en compte des clientèles enfants se poursuivra et s’affinera.

» Les enseignements pour le littoral aquitain

Prendre en compte des spécificités de la demande féminine dans l’offre de loisirs.

L’amplification de la sensibilité environnementale

Plus la société s’urbanise et s’industrialise, plus la nature constitue le refuge utopique dans lequel chacun cherchera à se protéger des assauts de la pollution. C’est ce qui explique le succès croissant des jardins, forêts, zones côtières ou de montagne préservés.

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On peut même imaginer qu’une bonne moitié de la clientèle touristique (contre à peine 10% aujourd’hui), aura de plus en plus à cœur d’évoluer dans des territoires jouant la carte du développement durable. Cette sensibilité à l’environnement pourrait même se traduire par le développement d’une forme de militantisme touristique beaucoup plus fort qu’aujourd’hui, contre les nuisances paysagères en particulier.

» Les enseignements pour le littoral aquitain

Garantir la qualité de l’environnement : eau, air, paysages. Procéder à des économies d’énergies, des politiques de recyclage. Mettre au point des chartes de développement durable pour les établissements

touristiques. Permettre l’implantation de nouveaux types d’hébergements « durables ». Mettre en place des transports durables : vélos, voitures électriques, navettes,

parking de covoiturage, inter modalité entre les gares, aéroports et stations touristiques.

La quête de plaisir

Quel que soit l’avenir, surtout s’il est troublé par des situations économiques difficiles, la quête de plaisir semble pour sa part résolument ancrée dans les aspirations contemporaines. Avec la hausse croissante de la valeur temps libre, le touriste cherchera tout simplement à se faire plaisir, surtout dans ses moments de loisirs. A partir de cette demande, plusieurs types d’exigences se renforceront : une demande accrue de confort, d’esthétique, de ludique, de festif, à travers des activités sportives ou culturelles, d’héliotropisme. Le soleil restera le tropisme majeur et le balnéaire, le paradigme des vacances.

» Les enseignements pour le littoral aquitain

Séduire par l’esthétique : les espaces, les paysages, les jardins, les équipements. Séduire par le confort : les hébergements, les espaces de loisirs, de transit, les

transports. Séduire par la nouveauté et l’innovation : les sites internet, les thématiques de visite. Séduire par le développement d’une offre ludique et festive.

La recherche de convivialité et de sociabilité

Bien que largement connectés à de multiples réseaux sociaux virtuels, les individus parmi lesquels le nombre de personnes seules continuera de grandir, rechercheront probablement encore plus demain qu’aujourd’hui la rencontre avec autrui, complément indispensable à la rencontre virtuelle.

» Les enseignements pour le littoral aquitain

Développer une offre favorisant les rencontres entre touristes et populations locales. Préserver le contact humain dans les points d’information touristiques.

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Connexion, information, choix

De plus en plus relié via internet fixe ou mobile, aux siens, à sa vie professionnelle, à une information continue et en temps réel, l’individu s’informera de plus en plus sur écran (Smartphone, tablettes, etc.). Son expertise, ses exigences et son besoin de transparence devraient s’accroitre.

» Les enseignements pour le littoral aquitain

Offrir un accès très haut débit. Offrir une information exhaustive, accessible partout, sans cesse réactualisée,

utilisant toutes les techniques disponibles (sons, images 3D…). Offrir un système de réservations rapides, voire instantanées. Développer des plates-formes d’échanges d’expériences, d’adresses, de bons

plans, animation de réseaux sociaux.

Une société plus éduquée

Le niveau d’éducation augmente, au niveau européen et au-delà. Cette progression généralisée de l’éducation des individus fait d’eux une clientèle touristique beaucoup plus soucieuse de découverte et de savoir que les clientèles du « mainstream » d’aujourd’hui. Le touriste est en quête de savoir et de sens. Même non affichée, cette aspiration à s’instruire sur la région visitée, se traduira par une inclinaison naturelle à rechercher des thématiques nouvelles à condition toutefois que leur accès soit facilité et que leur contenu soit plaisant et surtout interactif. Les progrès de l’éducation n’ont pas fait pour autant du touriste de l’an 2020, un être exagérément sérieux. Bien dans son époque, il veut allier l’utile à l’agréable et veut apprendre en s’amusant. Eduqué, il est aussi enclin à vouloir participer. Il cherchera à donner du sens et de l’intelligence à ses séjours et ses déplacements.

» Les enseignements pour le littoral aquitain

Favoriser la compréhension du territoire par une signalétique détaillée, une offre de

visites culturelles à caractère éducatif et ludique à la fois, de conférences, de lecture. Protéger l’authenticité des territoires et des équipements. Mettre en valeur les créations, savoirs, cultures contemporaines et traditionnelles.

Ecologique, économe et partageur

Même si la crise économique se calme et apaise les esprits, tout donne à penser que la tendance à consommer de façon plus raisonnée, voire décroissante, est une tendance durable. La lutte contre le gaspillage deviendra une véritable culture. Le marketing fera moins recette et la publicité sera de plus en plus désacralisée. Les exigences vis-à-vis du prix auront gagné toutes les couches de la population. Le non marchand et non commercial sous toutes ses formes seront d’autant plus privilégiés qu’ils seront entrés dans les mœurs via les sites d’échanges, de covoiturage, de location de particulier à particulier.

» Les enseignements pour le littoral aquitain

Surveiller le bon rapport qualité – prix et veiller à la transparence des produits. Mettre en place des offres régionales promotionnelles.

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Une mobilité accrue, des séjours émiettés

Mobile dans sa vie professionnelle, affective, familiale, l’individu occidental l’est aussi de plus en plus au niveau spatial. Cette mobilité devrait favoriser la pratique touristique excursionniste, récurrente, et peut-être le court séjour de proximité, non marchand pour l’essentiel, soldé ou dégriffé pour une minorité. On évoluera encore plus qu’aujourd’hui dans le cadre de l’Europe. Les séniors pourraient s’exiler plus nombreux à l’étranger, au moins en bi résidentialité. Néanmoins, il ne serait pourtant pas absurde d’imaginer que, dans un contexte plus menaçant, criblé de risques divers et uniformisé, le voyage lointain perde de son aura et qu’une partie de la population renonce aux rêves d’évasion. Il ne faut pas exclure l’hypothèse selon laquelle partir loin pourrait nuire à la santé.

» Les enseignements pour le littoral aquitain

Continuer de cibler les clientèles de proximité. Adapter le territoire et les équipements aux clientèles séniors. Favoriser l’interaction entre politiques touristiques et politiques pour les populations

résidentes.

2.1.2 | Les activités touristiques de 2020 à la lumière du passé

Afin de déterminer ce que pourraient être les activités touristiques en 2020, il convient de regarder le passé et d’accepter le fait qu’en un demi-siècle, les activités pratiquées en vacances et au cours des séjours touristiques n’ont changé qu’à la marge, généralement grâce à l’invention et la vulgarisation de nouveaux accessoires. La plage Les activités sont à peu de chose près les mêmes : baignade, jeux de ballon et raquettes, jeux de sable pour les petits, un peu de canotage ou de glisses nautiques (windsurf, kitesurf, surf, etc.). Le pique-nique sur la plage fait toujours autant d’heureux. Les sorties nocturnes sont également les mêmes : promenade en bord de mer, achat d’une glace. Seuls le ski nautique a baissé ainsi que les heures de bronzage sur un corps un peu moins dénudé. Les familles se déplacent avec des grands-parents – lesquels étaient absents des photos de famille d’autrefois. La pêche redevient une pratique élitiste. Ville et tourisme urbain Bien que le tourisme urbain soit considéré comme « nouveau » et en pleine progression du fait des nouvelles liaisons aériennes et ferroviaires, celui-ci a toujours eu des adeptes et les activités d’un touriste urbain dans les années soixante étaient à peu près les mêmes qu’aujourd’hui : visites culturelles intensives pour certains, superficielles pour d’autres, promenades à pied, shopping, escales-repos dans cafés, bars, pubs, sorties au spectacle ou au restaurant. Hébergement et restauration Les hébergements n’ont guère évolué, excepté en termes de taille, de confort, de design, de localisation, de matériaux, de services. A l’exception de la résidence locative, les mêmes modèles traversent les décennies, voire les siècles. On revient de plus en plus, pour des raisons d’économie et de personnalisation, à la location d’habitat particulier.

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2.1.3 | Les activités touristiques sous le regard anthropologique

Enfin, pour conforter une vision de l’avenir, les connaissances anthropologiques sur un grand nombre de sociétés dites primitives, un peu partout dans le monde, donnent à penser que des constantes animent l’être humain, dans son cadre social, notamment dans la sphère du temps libre et des loisirs. Outre le repas qui revêt à la fois un caractère alimentaire nécessaire ou se travestit en rituel festif, le divertissement collectif qu’il ait un caractère religieux ou païen, s’organise à peu prés partout, quel que soit le climat, autour des mêmes activités que sont le jeu sous toutes ses formes (jeux de hasard, de compétition, de sensations) ; la danse en solo, collective ou en couple ; la musique écoutée ou pratiquée ; le conte, les histoires, les narratifs divers ; le spectacle ; l’échange d’objets via le petit commerce et le troc. Malgré la prolifération du numérique et sa sophistication, rien n’y changera excepté les supports utilisés, la taille des écrans, la 3D, l’invention de nouveaux accessoires ou véhicules.

» Les enseignements pour le littoral aquitain

Les pratiques de divertissement resteront soumises à cinq principes : découvrir,

jouer, bouger, être ensemble et se détendre.

En résumé : le touriste de 2020

Méfiant et expert à la fois, le touriste prendra de plus en plus le pouvoir et affirmera son autonomie et ses capacités à auto-produire ce dont il a besoin, contournant volontiers les réseaux commerciaux traditionnels. Attaché aux mêmes tropismes qu’autrefois, il favorisera les séjours en bord de mer. La campagne devrait voir augmenter le nombre de ses adeptes à condition de garder son authenticité, notamment dans ses assiettes et d’offrir des animations et hébergements de qualité. Malgré les variations des tarifs pétroliers, l’automobile devrait rester encore le moyen de transport privilégié. L’attrait pour les destinations étrangères devrait à peine évoluer excepté à l’intérieur de l’Europe et sera résolument fonction des tarifs pratiqués. La fragmentation demeurera la règle pour les multi-partants. Les mono-partants qui seront toujours la majorité, privilégieront encore l’été. Les durées de séjour seront fonction des budgets, comme par le passé. Les retraités auront inventé de nouvelles façons de s’évader, souvent via des regroupements temporaires dans des zones de villégiatures, éparpillées à travers le monde. Les clientèles touristiques majoritaires en Europe seront toujours et de loin, les Européens, malgré la progression de clientèles étrangères. Si ces dernières seront visibles, elles devraient demeurer peu conséquentes.

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2.2 | Quel tourisme en 2040 ? Aucun prospectiviste ne s’engage avec assurance sur un horizon de 30 années. Alors que la démographie et les développements technologiques, scientifiques et touristiques seuls sont plus ou moins prédictibles, le contexte géopolitique et économique international et national est plus incertain. En 2040, l’Union européenne aura-t-elle surmonté des crises récurrentes ? La Chine sera-t-elle parvenue à instaurer la démocratie et sera-t-elle venue à bout de ses problèmes de vieillissement ? Les USA seront-ils un empire de deuxième zone dont la monnaie aura perdu son rang, comme le prédit Jacques Attali ? Par ailleurs, sur le plan économique, nul ne peut prédire à coup sûr la chute de la finance au profit d’une économie régulée ainsi que les hauts et les bas de la croissance dans le monde. La méthode utilisée pour éclairer les années 2040 s’est donc appuyée sur des indicateurs jugés crédibles : démographiques, technologiques, environnementaux et touristiques. De ces indicateurs, des courants socio-culturels sont proposés à partir d’une projection depuis les années 2020. Sans revenir sur les remarques esquissées sur le passé et l’histoire anthropologique qui restent toujours valables, il faut garder à l’esprit que la société fonctionnera toujours, partout, à plusieurs vitesses, malgré une mondialisation culturelle et le déclin du modèle historique occidental encore dominant.

2.2.1 | Les évolutions de l’offre touristique a l’horizon 2040

Compte tenu de la manne que représente le tourisme pour la plupart des régions du monde, il est à prévoir que la quasi-totalité des territoires, à l’exception des plus défavorisés, sera devenue des destinations touristiques et que la plupart accueillera en priorité un tourisme domestique issu des nouvelles classes sociales ayant accédé aux vacances. Le littoral Propice au farniente et à la baignade, le littoral sera probablement entièrement équipé, sur toutes les destinations offrant un climat favorable. Les resorts modernes, de luxe ou plus modestes, accueilleront à la fois les clientèles nationales et internationales, partout dans le monde, notamment en Asie, Amérique du sud, Moyen Orient, Maghreb. Certaines régions littorales notamment en Europe, Amérique du nord et du sud, Asie continueront d’accueillir des populations résidentielles plus ou moins fixes, dont des retraités en nombre grandissant mais aux revenus sans doute de moins en moins élevés. Ces résidents seront pour une partie grandissante d’entre eux étrangers au pays d’accueil. Issus de pays développés, ils auront choisi ces territoires pour leur cadre de vie. Les villes Les capitales régionales ou nationales, malgré une uniformisation évidente, se livreront une compétition acharnée sur le tourisme d’affaires et d’agrément, d’autant qu’elles seront dotées d’une animation de plus en plus sophistiquée, destinée en priorité à retenir la population locale dans leurs murs (spectacles, événements, fêtes). Reliées par des liaisons ferroviaires rapides, elles resteront des carrefours touristiques incontournables et devront de plus en plus faire appel à leurs zones périphériques résidentielles pour accueillir de nouveaux hébergements touristiques. Les hébergements Le nombre de chambres d’hôtels de chaînes internationales devrait croître, notamment sur des continents comme l’Afrique ou l’Asie. L’ensemble des hébergements dans les pays développés au moins auront adopté les normes environnementales : matériaux, gestion de l’énergie, alimentation…

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On devrait aussi assister à l’émergence de nouvelles formes d’habitat : habitats éphémères, habitats mobiles et campements éphémères de plus ou moins grande taille, mini-habitats, peut-être en réseaux, utilisables comme des étapes, resorts thématisés, resorts de grand luxe, « seniors cities » à l’Européenne, mixant population exogène et population locale. On devrait surtout assister à la généralisation de la location et l’échange entre particuliers qui s’accélèrera d’autant plus que les conditions économiques ne s’amélioreront pas. La table Le restaurant évoluera à la marge, avec quelques nouveaux concepts architecturaux et thématiques qui fluctueront en fonction des modes. Toujours hantées par leur santé, les populations favorisées seront revenues à une agriculture de proximité. L’offre d’activités de loisirs Elle tournera autour des mêmes activités sportives, ludiques, culturelles - avec de faibles variantes dues à l’apparition de nouveaux accessoires et technologies. Cette offre s’étoffera probablement de parcs à thèmes dans les pays asiatiques, l’Australie, l’Amérique latine, moins en Europe. Les équipements hybrides entre musées, parcs à thèmes, attractions diverses se multiplieront. La mise en valeur du patrimoine naturel et historique se propagera. La pénurie d’eau entraînera sans doute une reconfiguration des équipements tels que les piscines et les golfs qui devraient continuer à se développer avec le vieillissement de la population. Alors que la demande de santé et beauté s’intensifie, les spas médicaux et écologiques, offrant des programmes complets tant sur le plan de la remise en forme que de la chirurgie esthétique se seront sans doute banalisés. Quelques nouveaux sports seront peut-être apparus et auront gagné les faveurs du public, mais il est vraisemblable qu’ils seront de simples métamorphoses de sports existants ou des mixtes de jeux divers existant dans certaines cultures.

2.2.2 | Les évolutions socio-culturelles et leur impact sur le touriste

Par rapport au tableau dressé en 2020, et malgré les incertitudes, on peut estimer que, si la situation économique planétaire est maîtrisée, les principaux courants socio-culturels se seront propagés aux habitants des pays émergents comme la Chine et l’Inde. Cependant, deux points pourraient faire l’objet de renversements. Si l’individualisme observé ces dernières années se sera généralisé, des pratiques coopératives – partage d’outils, d’accessoires, de voitures, de logements – pourraient en modérer les effets et nous pourrions assister à un retour partiel du collectif. Par ailleurs, toujours très mobile sur les plans familiaux, professionnels, culturels, spatiaux, l’individu pourrait aussi être tenté par l’immobilité, dès lors que l’ailleurs vient à lui via ses écrans, et que se déplacer n’est peut-être pas toujours synonyme de plaisir mais de difficultés ou de risques.

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En résumé : le touriste de 2040

Les voyageurs du « mainstream » occidental Globalement, dans une situation économique et politique fastes, les comportements du touriste de l’an 2040 ne devraient pas changer du tout au tout, d’autant que la quête de plaisir, de détente et de divertissement demeureront au cœur de ses préoccupations et que l’offre touristique aura été en se développant et se diversifiant. Compte tenu de l’incertitude régnant sur le transport aérien, le touriste pourrait être d’autant plus dissuadé d’accomplir de longs parcours que les tarifs, les catastrophes climatiques et autres épidémies compteront parmi les risques récurrents liés au voyage. Il restera donc prés de chez lui. Bien chez eux, les Européens pourraient être plus nombreux à profiter des améliorations apportées à leur cadre de vie et aux territoires touristiques proches, qui seront de plus en plus animés et confortablement équipés. Se sentant plus européens grâce à des pratiques linguistiques mieux maîtrisées, une majorité d’entre eux pourrait pratiquer un tourisme raisonnable et raisonné vers des destinations écologiquement accessibles en train, en vélo ou en voiture électrique. Se rassemblant volontiers en petites communautés affinitaires ou familiales, ces Européens cohabiteront davantage dans des hébergements co-loués ou échangés. Les voyageurs de « l’upstream » occidental Rien ne garantit que l’avant garde parcoure la planète frénétiquement. Elle le fera sans doute sur un mode lent, et à travers des déplacements à but professionnel ou affinitaire, lui garantissant une sociabilité à l’arrivée et un but. Apprendre des musiques ou danses locales, s’initier à la cuisine, l’architecture avec des populations locales contactées via des réseaux sociaux, constituera le gros de ses activités. Dans ces cas-là, cette population devrait opter pour des hébergements alternatifs aux hébergements commerciaux : locations, échanges, communautés. Les voyageurs du « mainstream » des pays émergents Poursuivant leur ascension sociale, les pays émergents verront leur population consommer une offre touristique de proximité sur leur continent dans les équipements nombreux et divers dont ils se seront dotés. Une minorité cherchera à découvrir l’Europe et le reste de la planète où elle pratiquera comme aujourd’hui shopping, sorties et découvertes culturelles et thématiques. Les voyages de groupes pourraient bien être aussi nombreux que les voyages individuels. Les voyageurs de « l’upstream » des pays émergents A peu de choses près, ils voyageront de la même façon que ceux des pays occidentaux, essentiellement, parce qu’ils auront intégrés les pratiques culturelles.

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3 | L’évolution attendue des flux touristiques

3.1 | Les grandes tendances touristiques internationales L’organisation mondiale du tourisme (OMT) estime le nombre de touristes internationaux en 2020 à 1,6 milliards, en se fondant sur une croissance annuelle de 4%. Les trois zones géographiques qui accueilleront le plus de touristes internationaux en 2020 seront l’Europe (717 millions de touristes), l’Asie du sud-est et le Pacifique (397 millions), et l’Amérique (282 millions). On prévoit que l’Asie du sud-est, l’Asie, le Moyen-Orient et l’Afrique voient leurs arrivées croître de plus de 5% par an, contre 4% de moyenne mondiale. A contrario, les arrivées en Europe et en Amérique devraient croître moins rapidement. Les plus grands pays récepteurs en 2020 seraient : la Chine, la France, les USA, l’Espagne, Hong Kong, la Grande Bretagne, l’Italie, le Mexique, la Russie et la République-Tchèque. Les plus grands pays émetteurs quant à eux seraient : l’Allemagne, le Japon, les USA, la Chine, la Grande-Bretagne, la France, les Pays-Bas, l’Italie, le Canada, la Russie. Ces évolutions des flux touristiques vont notamment s’effectuer sous l’effet de la croissance économique mondiale et le développement de certains pays à forte population (BRIC : Brésil, Russie, Inde, Chine), la densification des moyens de transports et la mondialisation des modes de vie. Ces évolutions auront pour conséquence des pratiques vacancières singulièrement semblables d’un pays à l’autre. L’OMT a établi une segmentation mondiale des touristes pour 2020. Dans l’ordre de fréquence des flux, on y retrouve : le tourisme balnéaire, le tourisme sportif d’hiver et d’été, le tourisme de découverte et d’aventure, le tourisme de nature, le tourisme culturel, le tourisme urbain, le tourisme rural, le tourisme de croisières, le tourisme de parcs récréatifs, le tourisme d’affaires et de congrès, le tourisme de bien-être. La concurrence devrait continuer de croître : Maroc, Moyen-Orient, Europe centrale et orientale, Asie avec des prix inférieurs à la France et un haut niveau de services. D’ici 2020, l’offre touristique mondiale sera multipliée par trois alors que la demande ne fera que doubler.

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3.2 | L’évolution des clientèles sur le littoral aquitain

3.2.1 | Les clientèles françaises

Sur le littoral aquitain, les clientèles françaises représentent 86% des séjours. Depuis 10 ans en Aquitaine, leur croissance sur l’hôtellerie reste modérée (+ 2%), comme sur l’ensemble de la France, la croissance est plus soutenue sur l’hôtellerie de plein air (+14%). Le contexte de recul du taux de départ en vacances en France, avec des couches populaires qui ne partent plus (ou beaucoup moins) est à intégrer. Une incertitude pèse également sur l’évolution du taux de départ des français vers l’étranger avec la hausse du coût de l’aérien long courrier, mais aussi parallèlement l’augmentation des offres low-cost dans le bassin méditerranéen. Enfin, avec le TGV, le littoral aquitain pourra compter sur l’accessibilité directe au marché francilien.

» Les enseignements pour le littoral aquitain

Le littoral aquitain est aujourd’hui menacé par le recul du tourisme social, qui remplit largement les stations en période estivale. Dans le contexte de crise, les familles françaises se déplaçant en voiture constitueront la majorité de la clientèle : il est donc nécessaire de conserver cette part de marché, et pour cela de mettre l’accent sur la qualité des séjours et donc des hébergements et des stations. L’augmentation de la demande haut de gamme (notamment en Pays basque et sur le bassin d’Arcachon) constitue une opportunité en particulier pour les clientèles urbaines, les couples sans enfants, les seniors, largement franciliens.

3.2.2 | Les clientèles régionales

Sur le littoral aquitain, les clientèles intra-régionales représentent 24,8% des nuitées françaises et les clientèles du grand sud-ouest (avec la région Midi-Pyrénées) 43,5% de ces nuitées42 en Aquitaine. La croissance démographique attendue va faire croître naturellement le marché. Néanmoins, la zone de chalandise à 2h restera limitée. Enfin, la multiplication des courts séjours et le contexte de crise sont des éléments de contexte qui induisent le renforcement de la part des clientèles de proximité.

» Les enseignements pour le littoral aquitain

Le marché des clientèles régionales est à conforter. Pour ces clientèles, l’accent pourra être mis sur le développement de séjours hors-saison thématiques (nature, bien-être, œnotourisme, golf…). Il reste également un potentiel à capter sur les clientèles espagnoles de proximité.

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Source : CRTA BVA 2011

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3.2.3 | Les clientèles européennes de proximité

En 10 ans, en Aquitaine le nombre de nuitées hôtelières des clientèles européennes de proximité a reculé de 13%, et ce de façon plus forte que sur l’ensemble de la France (-9,5%). Le nombre de nuitées d’hôtellerie de plein air a progressé de +1% en 10 ans mais à un taux qui demeure moins rapide que sur l’ensemble de la France. L’Europe de l’ouest se trouve dans un contexte de stagnation démographique et de vieillissement très important qu’il convient d’intégrer. Enfin, concernant l’accessibilité de ces clientèles, elle ne sera pas réellement améliorée dans les années à venir.

» Les enseignements pour le littoral aquitain

Ce marché ne devrait pas croître en volume et le contexte concurrentiel est de plus en plus pressant. L’enjeu pour l’Aquitaine est donc de conserver sa part de marché en confortant sa vocation tourisme balnéaire et en améliorant les conditions de séjour (stations et hébergement revus). Le développement des thématiques hors saison contribuera également au maintien de ces clientèles.

3.2.4 | Les clientèles des pays émergents

Aujourd’hui les clientèles des pays émergents sont marginales en Aquitaine et sur son littoral. Dans les 10 à 20 ans à venir, la croissance des flux venant des pays émergents va croître considérablement, en lien avec le renforcement d’une classe moyenne aisée et de clientèles à fort pouvoir d’achat. En France, les flux seront très centrés sur Paris (et ses dérivés Val de Loire…), la côte d’azur et les Alpes du nord.

» Les enseignements pour le littoral aquitain

L’Aquitaine a une carte à jouer sur 3 entrées : Bordeaux et le vin, Biarritz et la côte basque, la gastronomie et l’art de vivre en transversal.

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PARTIE 3

Les défis à relever pour le littoral aquitain

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Introduction

L’objectif de cette partie du document est d’identifier quels sont les principaux défis à relever par les acteurs du littoral aquitain. En s’appuyant sur un état des lieux partagé et une vision prospective solide, les orientations proposées ont pour but de fournir un cadre d’intervention aux porteurs de projets pour guider leurs choix dans les projets d’aménagement et de développement touristique.

Les orientations proposées dans ce document sont à considérer comme une « boîte à outils » que les membres du GIP littoral aquitain et ses partenaires pourront activer s’ils le souhaitent.

Les actions que le GIP littoral aquitain mettra en œuvre en matière de tourisme s’inscriront dans ce cadre. Au regard du diagnostic et des perspectives d’évolutions, trois grands défis peuvent être identifiés et formulés comme suit :

Comment engager une nouvelle étape de l’aménagement sur le littoral aquitain ? Comment faire du tourisme un vecteur de développement économique ? Comment renforcer le positionnement touristique du littoral aquitain ?

Cette partie du rapport a pour objectif de poser les premières pistes de solutions permettant de répondre aux questions que se posent les porteurs de projets aujourd’hui. Ces propositions n’ont aucune valeur réglementaire. Elles définissent un ensemble de méthodes afin d’accompagner les territoires dans la mise en œuvre d’actions. Les partenaires et membres du GIP littoral aquitain pourront choisir de s’appuyer sur ces préconisations pour encadrer leurs politiques touristiques s’ils le souhaitent.

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1| Comment engager une nouvelle étape de l’aménagement sur le littoral aquitain ? L’état des lieux montre à quel point le modèle touristique actuel du littoral aquitain présente un besoin fort d’évolution. En dehors des stations « historiques », le tourisme littoral aquitain s’est développé des années 1960 à 1980 sur la base d’un modèle imparfait avec une activité limitée dans le temps et l’espace, mais pour laquelle on a construit des stations « en dur », que l’on ne peut entretenir correctement ; des modèles constructifs datés, largement marqués par une vision dite « sociale », peu originaux et peu différenciants. Sur les pôles plus urbains, l’attractivité de ces territoires remet parfois en cause leur vocation touristique, posant des questions de cohabitation entre activités et populations de plus en plus préoccupantes. Les évolutions démographiques de ces 20 dernières années ont fortement impacté le fonctionnement des espaces touristiques sur l’ensemble du linéaire côtier. Certes, les enjeux varient selon la typologie des sites, mais de manière générale si l’on souhaite maintenir la vocation touristique du littoral aquitain, il conviendra d’adapter les offres aux modèles économiques possibles et de porter un effort conséquent sur le plan de l’aménagement. Pour cela, il sera nécessaire de faire évoluer les offres existantes, les produits et les aménagements, de poursuivre une vraie recherche d’identité paysagère et culturelle, de créativité et d’innovation en matière d’architecture, d’espaces publics, et d’affiner le positionnement des « stations ». La ville durable, la construction à « énergie positive » ne sont pas des concepts réservés aux grandes agglomérations. Les petites communes et notamment les communes littorales ont un défi majeur à relever en matière d’aménagement durable, pour valoriser et dynamiser les secteurs déjà construits, accueillir de nouveaux habitants, répondre à l’évolution des besoins de ceux déjà installés, tout en préservant mieux qu’aujourd’hui les espaces naturels et agricoles. Depuis la fin de la MIACA, une vingtaine d’années s’est écoulée, nécessaire pour « digérer » cette étape, en faire un bilan critique et se donner la liberté de penser différemment les nouveaux enjeux du développement et de l’aménagement. S’il est indispensable de conserver les acquis de la MIACA en matière de protection de l’environnement, de poursuivre les efforts entrepris en matière d’exigences environnementales, les stations littorales ont besoin d’évoluer sur les questions d’aménagement et de fonctionnement. En amont de ces questions urbanistiques, cela suppose de porter des projets de territoire globaux à des échelles pertinentes. La montée en puissance des intercommunalités dans la réflexion et la gestion des questions urbaines à grande échelle illustre parfaitement cette nécessité. Elle pointe en outre les enjeux liés à la capacité des territoires à porter techniquement et financièrement ces projets. En effet, si les grandes villes ont les moyens de mettre en œuvre des politiques d’urbanisme pertinentes et de les suivre, ce n’est pas aujourd’hui le cas, sauf exceptions, sur le littoral aquitain (comme ailleurs en milieu rural). Plusieurs grandes orientations en matière d’aménagement pourraient être prises. Une partie d’entre elles sont d’ores et déjà identifiées dans les outils de planification en cours d’élaboration et notamment dans les SCOT littoraux.

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1.1 | Garantir les principes MIACA de protection du littoral et

intégrer l’évolution du trait de côte La mission interministérielle d’aménagement de la côte Aquitaine avait prévu de manière schématique des « respirations », les secteurs d’équilibre naturels, concentrant les aménagements dans des Unités Principales d’Aménagement. Ces principes sont un héritage à entretenir parce que fondateurs d’une bonne part de l’identité touristique aquitaine. Ils ont préservé les espaces naturels et structuré le territoire littoral. Une partie des principes de la loi littoral s’est inspirée de l’action de la MIACA. Cette loi fonde le principe d’équilibre entre aménagement, protection et mise en valeur du littoral. Les difficultés d’application des concepts délibérément indéterminés de cette loi et la mise en œuvre tardive des documents d’urbanisme ont un temps participé à des évolutions indésirables. Complétée depuis par les lois solidarité et renouvellement urbain (SRU) et engagement national pour l’environnement (ENE) du Grenelle, on aboutit aujourd’hui à une bonne couverture du dispositif stratégique et réglementaire. Depuis la mise en œuvre de la loi littoral en 1986, marquée par son contexte d’adoption et les enjeux de la frange méditerranéenne d’un littoral français extrêmement diversifié43, de nouveaux défis résultant de phénomènes naturels amplifiés par les comportements humains et par le réchauffement climatique renouvellent les problématiques de gestion des risques et d’occupation de l’espace. Il semble désormais nécessaire de densifier les espaces construits, dans l’optique d’améliorer le fonctionnement interne des stations, et ce tout en conservant des ruptures fortes entre espaces urbanisés et espaces naturels, et en facilitant les mobilités (douces) entre eux.

Source : Mairie de Lacanau

Si aujourd’hui personne ne remet en cause l’efficacité de la loi littoral, les élus, de manière quasi unanime, sont en demande d’accompagnement pour le montage de leurs projets, car un certain nombre d’entre eux font l’objet de recours, ralentissant voire anéantissant les efforts de certaines collectivités dans la réalisation d’opérations qu’elles soient touristiques ou autres44. Les services de l’Etat en région Aquitaine ont édité en 2007, un « guide d’application de la loi littoral » qui présente les principales dispositions, complétées par les différentes jurisprudences, en précise l’interprétation et propose des préconisations, notamment dans la perspective d’améliorer la sécurité juridique des documents d’urbanisme (cf. encadré). 43

5 500 Km en métropole et 1 500 outre-mer aux réalités géomorphologiques, climatiques, écologiques et socioéconomiques variées.. 44

Actes de la 4ème

Conférence du Littoral Aquitain, 21 juin 2012, Capbreton.

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Plusieurs enjeux environnementaux s’imposent aujourd’hui à l’Aquitaine, au premier rang desquels l’évolution du trait de côte. D’ores et déjà, au travers de la stratégie régionale de gestion de la bande côtière adoptée en juin 2012, il a été annoncé qu’il conviendrait de s’adapter et d’anticiper, tout en recherchant des solutions locales pragmatiques. Ces évolutions pourront induire des traitements d’envergure permettant de mobiliser des solutions innovantes et ambitieuses, et un cadre de réflexion et de projet nouveau. Le GIP littoral aquitain et 3 sites tests se sont engagés en 2013 dans des réflexions approfondies au travers de leur candidature à l’appel à projet lancé par le Ministère sur la relocalisation des biens et des activités.

? Appel à Projet du Ministère de l’écologie, du développement durable et de

l’énergie sur la relocalisation des biens et activités Les acteurs aquitains sont mobilisés sur les questions liées à la relocalisation. Les communes de Lacanau, la Teste-de-Buch et Labenne ont souhaité participer aux côtés du GIP littoral aquitain à la réponse aquitaine en soumettant leurs problématiques locales à l’appel à projets lancé par le Ministère en 2012. Chacun des sites-ateliers fait l’objet d’un projet de relocalisation d’activités et de biens détaillé et adapté à chacune des situations locales. Le site-atelier de Lacanau constitué du front de mer de la station balnéaire est une des « unités principales d’aménagement » prévue par la MIACA. Elle a donc fait l’objet d’un développement touristique important initié par l’Etat dans les années 80. Au travers d’une réflexion prospective territoriale doit être étudié l’opportunité et la faisabilité d’une relocalisation du front de mer sous la forme d’une réorganisation urbaine à long terme. Pour mener à bien cette réflexion, sera mené en parallèle un travail sur le dimensionnement et les conséquences sur le fonctionnement touristique d’actions de lutte active visant à sécuriser transitoirement le front de mer. Le site-atelier de la Teste-de-Buch se concentre sur les 5 campings de la commune situés derrière l’emblématique dune du Pilat et soumis à une inexorable avancée dunaire. Le projet de relocalisation ambitionne la réimplantation de ces activités économiques indispensable au fonctionnement touristique à moyen terme. Le site-atelier de Labenne est un « plan-plage » emblématique du littoral aquitain et de l’action de la MIACA aujourd’hui rattrapé par l’érosion. Le projet de relocalisation concerne le déplacement à court terme par translation de ces équipements à quelques dizaines de mètres. La question de la forêt et de son évolution constituera aussi un point d’attention fort pour les années à venir tant du point de vue économique, que par le rôle de cette dernière dans l’identité de la région. Afin que le positionnement « nature » du littoral aquitain soit durable, il est nécessaire d’affirmer un haut niveau d’exigence environnementale sur l’ensemble des sujets en lien avec le tourisme :

- qualité des eaux de baignade ; - gestion des eaux pluviales et usées et de la consommation d’eau ; - gestion des déchets ; - qualité des constructions (les aides du conseil régional d’Aquitaine sont déjà

soumises à des critères d’éco-conditionnalités) ; - protection et mise en valeur de la biodiversité locale : trame verte et bleue, etc.

Les niveaux d’exigence sont d’ores et déjà élevés à travers les règles que se sont données les collectivités et les services de l’Etat.

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√ Guide régional d’application de la loi littoral (DRE, DIREN, SGAR – 2007)

La capacité d’accueil : Cette notion met en relation la pression de l’urbanisation qui s’exerce sur un territoire avec la capacité de ce territoire à la recevoir au regard de ses caractéristiques géographiques, naturelles, paysagères. Le guide propose de réaliser des diagnostics de territoire à des échelles pertinentes afin de dégager les enjeux spécifiques, selon un certain nombre de critères (organisation de l’espace, préservation des milieux naturels, impact de la fréquentation touristique, préservation ou amélioration de la qualité des eaux, risques naturels…). Cette analyse permet ensuite de définir la capacité d’accueil du territoire (population permanente et saisonnière) et de la traduire de manière chiffrée dans les documents d’urbanisme (SCOT, PLU). Les coupures d’urbanisation : La jurisprudence sur cette notion est abondante en Aquitaine. Les coupures d’urbanisation sont définies par le double fait qu’elles séparent des espaces urbanisés et qu’elles représentent des caractéristiques naturelles et/ou agricoles. Elles doivent respecter une certaine homogénéité physique, l’autonomie de fonctionnement des entités urbanisées, et être suffisamment étendues pour permettre leur gestion et assurer leur pérennité. Sur le littoral sableux, elles doivent être significative (dans la continuité des « secteurs d’équilibre naturel » de la MIACA) et participer à la trame verte, à l’organisation du territoire et à l’identité du littoral aquitain. Sur la côte basque, elles peuvent être plus restreintes. L’urbanisation en continuité des agglomérations et villages existants ou en hameaux nouveaux : Parmi les propositions et au regard de la jurisprudence, le guide propose de retenir des définitions plus précises des notions de « villages et agglomérations » Concernant les « stations littorales » et afin de permettre d’achever leur structuration dans le cadre d’une extension limitée, elles sont considérées comme des agglomérations ou des villages existants. Concernant la création de hameaux nouveaux, elle doit rester exceptionnelle, et doit répondre à au moins l’un des critères suivants : nécessité économique ou environnementale, être situé en dehors d’un espace proche du rivage, avoir été explicitement prévu par le SCOT. Les espaces proches du rivage et extension limitée de l’urbanisation : L’extension urbaine doit respecter un principe de continuité et de limitation. Elle doit se faire de préférence de façon perpendiculaire à la côte. Concernant les stations, leur caractère urbain (et donc leur possibilité d’extension) est étroitement lié à l’accueil de population, la présence de commerces, de services, et donc au fonctionnement à l’année. Les espaces remarquables : Ils doivent être protégés, notamment par le biais d’une stratégie d’acquisition et de gestion durable (action du conservatoire du littoral). Des adaptations sont proposées pour permettre le développement de plans plages et des pistes cyclables. Les campings : Le guide d’application de la loi littoral rappelle les conditions de création de nouveaux campings et d’évolution des campings existants. Le guide propose notamment d‘inscrire dans les SCOT une réflexion spécifique sur l’hébergement touristique, et de fournir des recommandations pour les règlements de PLU et l’instruction des demandes d’autorisation d’aménager (règlement du PLU peut préciser le nombre d’emplacements maximum autorisé et leur superficie selon le type d’installation, la surface maximale des habitations légères de loisirs, l’aspect architectural et paysagers des constructions et aménagements)

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1.2 | Permettre l’évolution des stations littorales dans le respect des

identités et des spécificités territoriales

? Définitions

Le terme « stations » recouvre plusieurs définitions qu’il convient de donner afin de préciser les propos du document. Selon que l’on aborde le terme d’un point de vue économique, touristique ou urbanistique, le mot « stations » peut recouvrir des concepts différents. « La station touristique se définit, en termes économiques, comme un système territorial de production et de distribution de biens et de services de loisirs : unité spatiale organisée d’hébergements et d’équipements offrant un ensemble de prestations généralement diversifiées, c’est à la fois une ville [voire un bourg], qui fait l’objet de politiques d’aménagement et d’urbanisme touristique, et un pôle de vente de services, regroupant des entreprises variées. » Vincent Vlès, Le dictionnaire des concepts et méthodes de l’observation touristique Stations classées de tourisme – code du tourisme Au regard des exigences du développement durable, le classement des communes touristiques a pour objet de reconnaître les efforts accomplis par les stations pour structurer une offre touristique d’excellence. Ce classement doit viser à l’amélioration des conditions d’accès, de circulation, d’accueil, d’hébergement, de séjour, à l’embellissement du cadre de vie, à la conservation des monuments et des sites dans les stations. Loi n°2006-437 du 14 avril 2006 portant diverses dispositions relatives au tourisme Les stations littorales, telles qu’elles ont été conçues à l’époque de la MIACA, ne correspondent plus aux pratiques de vacances et de vie actuelles. Les stations qui avaient déjà un fonctionnement largement urbain (agglomérations d’Arcachon, Pays basque) sont aussi soumises à une évolution dans leur fonctionnement. Le territoire du littoral aquitain se caractérise par une typologie d’espaces différents sur lesquels les enjeux ne sont pas les mêmes et pour lesquels il conviendrait de porter un traitement différencié :

Des villes et des ensembles urbains qui se caractérisent par une ancienneté et une culture touristique, des patrimoines et des particularismes forts ; une vie à l’année ; la présence d’activités résidentielles et productives. Les enjeux portent alors en partie sur la manière de concilier développement urbain et vocation touristique dans un cadre environnemental strict. Exemples : Communes de l’agglomération de Bayonne, etc.

Des stations moyennes avec une tendance résidentielle ou périurbaine forte qui constituent de nouvelles entités urbaines en cours de constitution dont le potentiel d’évolution porte vers une dimension urbaine et de mixité (tourisme/habitat permanent). Exemples : Biscarrosse, Capbreton-Hossegor-Seignosse, etc.

Des stations moyennes où le tourisme social et associatif et l’hôtellerie de plein air sont prédominants, où les bases des stations MIACA sont à repenser : limites physiques, concepts urbains, thématiques…. Exemples : Carcans, Port d’Albret, etc.

Des stations nature, aux structures relativement légères, saisonnières qui contribuent à l’image de la côte aquitaine. Exemples : Contis, etc

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Certains principes d’aménagement - communs à l’ensemble du littoral aquitain - peuvent néanmoins être exprimés, afin de guider la restructuration des stations :

une indispensable et assumée densification avec une nécessaire adpatation des réseaux (modes de transports doux et/ou en communs, eau, électricité, internet, assainissement) ;

une mixité des fonctions : hébergements/équipements touristiques et habitats permanents ; économie touristique et économie résidentielle ;

une modernité urbaine dans les choix de paysagement, d’éco-mobilités, de services de proximité ;

une lutte contre la banalisation de l’architecture et des offres ; une esthétique visuelle des aménagements, du paysage, de l’architecture, et la

recherche d’une identité aquitaine ; des espaces publics de qualité (éclairage, mobilier urbain, signalétique…).

La nouvelle conception des stations moyennes doit intégrer une ambition forte de nouvelle urbanité, qui passera notamment par l’offre de services, à savoir :

des services et commerces de proximité ouverts toute l’année, garants de la vie et de l’animation de la station et seule solution au phénomène de volets clos ;

une organisation des transports qui valorise chaque modalité en fonction des espaces, des usages et des saisons : voiture, transports collectifs, circulations douces ;

des animations et une offre d’événementiels.

Source : Formation ENSAP 2012 - Un système en terrasse dessinant des espaces à échelle humaine – C.Lescanne et F. Véron

Sur l’ensemble du littoral, pour chaque projet, il conviendra d’abord de fixer le périmètre de réflexion le plus pertinent, et de proposer parfois des changements d’échelles permettant de repenser le marketing, l’animation et de se diriger (quand c’est possible) vers des activités permanentes à l’année. Il est nécessaire d’affirmer l’identité des différents types de stations et de territoires. Il faut en particulier rompre avec une certaine banalité monofonctionnelle, conceptuelle et architecturale née de la MIACA. Ces questions d’identité doivent en revanche se coupler à une forte ambition qualitative sur les paysages et l’architecture. Les constructions d’aujourd’hui feront les patrimoines de demain, et contribueront à l’attractivité touristique. Il faut donner de la valeur au bâti et donc créer un processus combinant ambition architecturale, création contemporaine et bonne intégration des exigences bioclimatiques.

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√ Projet Re_Sources : Eco-cité balnéaire « pour vivre autrement »

L’élaboration du projet Re_Sources a donné lieu à des premières réflexions sur un type d’aménagement différent, un nouveau concept de stations. Portage Ce projet est porté par le Syndicat Mixte du Port d’Albret (Conseil Général des Landes et les 3 communes de Vieux Boucau, Messanges et Soustons). Un des objectifs de ce projet est notamment de mutualiser la programmation en matière d’aménagement et de coordonner des projets d’urbanisme et de développement touristique. La communauté de communes Maremne Adour Côte Sud est étroitement associée. Les porteurs de ce projet ont prévu une phase de concertation avec la population au sens large (commerçants, professionnels…). Orientations identifiées De façon très synthétique, les orientations d’aménagement prises par le projet Re_Sources, à partir du site de Port d’Albret, peuvent être caractérisées de la façon suivante :

un urbanisme « incrémental » (urbanisme progressif de petits pas donnant progressivement corps à une stratégie territoriale),

une rénovation des quartiers anciens concomitante avec le développement de nouveaux quartiers,

le développement de quartiers thématisés en appui sur les filières économique touristiques d’excellence du territoire (bois, surf, santé, etc.) permettant de créer une ambiance y compris grâce aux animations associées,

penser la mutabilité : penser la permanence des espaces publics et les potentialités de mutations parcellaires,

S’appuyer sur la géographie, l’eau, le paysage et l’existant, permettre la mobilité durable, notamment en servant aussi bien les résidents, les

navetteurs et les touristes et en créant une station vélo, éviter la juxtaposition d’ « enclaves » : penser à l’insertion de l’agriculture et de la

nature dans les espaces urbanisés, promouvoir l’éco-responsabilité, anticiper les problèmes de gestion dès le stade de la conception des projets.

Ce projet propose donc un autre modèle de développement dans la perspective de sortir de la saisonnalité en créant les conditions d’une vie permanente, en enclenchant une dynamique de rénovation à l’échelle de l’ensemble de Port d’Albret, en offrant une vitrine internationale des activités économiques landaises et aquitaines, en proposant un aménagement fondé sur la valorisation paysagère et sur les déplacements doux, en faisant du territoire, un territoire de réseau. Les aménagements pensés dans le projet Re_Sources sont prolongés par une dynamique d’animation.

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Le traitement des questions paysagères et architecturales sur le littoral aquitain passeront notamment par la prise en compte d’un certain nombre d’actions :

piétonisation des centres-stations, des stations sans voiture ; paysagement et mise en nature des espaces publics et des lieux touristiques ; protection des milieux naturels et des paysages, mais aussi ouverture mesurée à la

fréquentation ; respect et valorisation des richesses architecturales locales, développement d’une

architecture écodurable ; évolution des espèces végétales en fonction des types d’usage.

Au final, il s’agit bien de favoriser des projets mixtes qui traiteront les questions d’urbanisme et d’aménagement de façon transversale. Cela signifie pour les porteurs de projets qui souhaiteront aller plus loin dans l’évolution de leurs territoires d’intégrer le tourisme en amont des réflexions stratégiques pour en faire un des leviers du développement et de l’aménagement. Cela passe notamment par une réflexion spécifique sur le tourisme dans le cadre de l’élaboration et de l’évolution des SCOT et par la maîtrise du foncier en zone touristique.

? Maîtriser le foncier

La constitution d’un foncier public en zone touristique est le moyen de favoriser le développement d’offres touristiques qualitatives et maitrisées. Il relèvera d’une volonté politique forte et nécessitera la mise en place d’une stratégie d’anticipation. Au préalable, il sera nécessaire de définir un projet de territoire permettant de mieux cibler les acquisitions. Maîtriser le foncier signifie à la fois de réserver du foncier pour des aménagements en lien avec le développement de l’économie touristique (aménagements urbains publics, commerces, habitats et hébergements), de porter ce foncier et de développer des opérations avec des opérateurs privés (baux longue durée, etc.) ou publics. L’objectif recherché est de permettre aux collectivités de maîtriser les projets et leur réversibilité à long terme. Le foncier public peut également servir à l’aménagement urbain, et au portage de projets à destination de publics spécifiques. Pour cela, il peut être intéressant de cibler des biens fragiles : la réappropriation de sites de tourisme social est une piste à observer.

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1.3 | Concilier préservation des espaces naturels et fréquentation

touristique

Les espaces naturels préservés sont un des atouts majeurs de l’attractivité aquitaine. Il convient donc à la fois de les préserver tout en permettant l’accès à une partie de ces espaces, avec principalement trois types d’enjeux :

les grands sites relevant d’opérations spécifiques ; l’accessibilité maîtrisée dans les sites naturels sensibles (stationnements, accès

écomobiles…) ; la qualité du cadre naturel des espaces touristiques et urbains (cf. plans plages…).

Sur ces sujets, il sera possible de s’appuyer sur les méthodologies liées aux plans plages, mais également sur les réflexions portées par l’ONF et le Conservatoire du littoral, sur la valorisation des espaces naturels remarquables.

√ Opération grand Site - dune du Pilat

La dune du Pilat participe à l’image de la côte Aquitaine. Avec une fréquentation annuelle de plus d’un million de visiteurs, la dune du Pilat joue un rôle important dans l’économie touristique régionale. Enjeux identifiés Réhabilitation et gestion durable du site de la dune du Pilat Amélioration de l’accueil du public Moyens mobilisés En partenariat avec les services de l’Etat, le conservatoire du littoral et les collectivités territoriales, le syndicat mixte de la grande dune du Pilat mène un vaste programme de préservation, de réhabilitation et de mise en valeur dans le cadre d’une 2ème opération grand site. Objectifs poursuivis

pérenniser l’espace public et préserver l’intérêt patrimonial du site ; restaurer et compléter le dispositif d’accueil ; renforcer la dimension culturelle et valoriser la connaissance scientifique ; affirmer la dune comme « point culminant » du bassin d’Arcachon ; assurer la gestion pérenne du site.

Le type d’actions portées par le Syndicat Mixte

des travaux de réhabilitation de l’aire d’accueil aménagée dans les années 80 (réorganisation du parc de stationnement, réfection de la voirie, implantation de mobilier respectueux de l’environnement et préservation du couvert végétal…) ;

une exposition permanente et un atelier pour les enfants ; l’amélioration du dispositif d’accueil (travaux de réfection et d’entretien des espaces

verts et des bâtiments, agencement intérieur et scénographique de l'espace accueil et informations touristiques "idune") ;

la création d’outils de médiation permettant de fournir aux visiteurs une plus grande information.

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1.4 | Développer l’éco mobilité sur le littoral aquitain

Offrir une éco-mobilité dans certaines grandes zones denses de population et de fréquentation touristique apparaît comme un enjeu stratégique à la fois comme moyen de se déplacer (transport en commun en site propre, etc.), mais aussi comme symbole d’un mode de vie sain et responsable, porteur de valeurs positives pour l’Aquitaine, affirmant un positionnement fort d’éco-région pour les touristes comme pour les habitants ou ceux qui aspirent à y venir. Une des conditions de la diversification des clientèles et donc de l’étalement de la saisonnalité, passe par l’éco-mobilité. En effet, en période estivale, les familles privilégient la voiture. Néanmoins, les autres usages, notamment les courts séjours thématiques hors saison, pourraient se faire largement en transports en commun. La question du développement des éco mobilité est mentionnée à plusieurs reprises dans le rapport : dans le cadre de l’évolution des stations d’abord, puis dans le cadre du possible développement d’une filière économique en lien avec les éco mobilités. Plusieurs grands chantiers d’éco-mobilité pourraient être concernés :

les deux grandes entités urbaines : Bordeaux, le bassin d’Arcachon, jusqu’à Biscarrosse d’une part et le sud des Landes et la zone littorale du Pays Basque d’autre part pourraient porter une réflexion globale en ce sens ;

les déclinaisons à partir des gares TGV et SRGV avec des connexions avec le réseau régional, inter-modalités, cadencement pourraient aussi faire l’objet d’une réflexion spécifique.

Enfin, le schéma directeur vélo routes voies vertes du littoral aquitain ainsi que le schéma régional vélo (en cours d’actualisation) pourraient être le support au-delà des aménagements, d’une réflexion plus globale autour d’un dispositif combinant :

des systèmes de transport en commun performant pour desservir les zones à forte densité d’activité ;

des stations ou des bassins de vie qui offrent un mode de vie nouveau, sans voiture, avec des espaces sécurisés et de qualité, des circulations faciles à pied, à vélo et parfois en bateau ;

une structuration d’offre vélo conçue comme un vrai produit touristique avec des services adaptés et marqueurs d’identité.

Le recours au vélo doit être envisagé dans les années à venir comme un mode de déplacement, mais aussi comme un « mode de vie » sur son lieu de vacances. Concernant l’accessibilité des sites touristiques, des choix ont été fait par le conseil régional, et les principaux chantiers sont en cours. L’amélioration de l’accessibilité des sites touristiques ne dépend pas seulement des acteurs du tourisme et nécessite une prise de conscience collective et partagée de ce qu’apporte le tourisme en termes de retombées économiques sur le territoire.

Source : Formation ENSAP 2012 - Aménagement de déplacements doux – M. Gaillard et J. Lemoine

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2 | Comment faire du tourisme un vecteur de développement économique et d’attractivité sur le littoral aquitain ? Le tissu économique du littoral dépend majoritairement d’une économie de proximité : 53,8% des salariés et 65% des établissements du littoral émanent de l’économie résidentielle (contre 56% pour la moyenne régionale). Il existe donc un déséquilibre important entre l’économie résidentielle et l’économie productive sur le littoral aquitain. Comme l’a montré le rapport du CESER Aquitaine45, le fait de développer parallèlement et de façon interdépendante, autour du tourisme, économie productive et économie résidentielle représente une sécurité. Par ailleurs, les prévisions démographiques de l’INSEE montrent que l’accueil de nouvelles populations sera un enjeu supplémentaire à relever pour les territoires du littoral aquitain. Comment accueillir ces nouvelles populations (résidents secondaires, permanents, accueil de seniors, bi-résidentialisation) dans un objectif global de mixité ? Comment accompagner et maîtriser la résidentialisation sur les territoires littoraux ? Aujourd’hui, l’activité touristique sur le littoral aquitain repose encore sur un modèle saisonnier, la « filière touristique » n’est pas structurée, comme peuvent l’être d’autres filières sur le territoire. Le tourisme pourrait représenter davantage une industrie créative de valeur ajoutée et d’emploi, notamment avec la déclinaison de filières initialement touristiques dans l’économie « classique ». Si l’on s’appuie sur le modèle du surf qui a permis de créer toute une économie autour de la glisse (recherche et développement, distribution), d’autres thèmes pourraient faire l’objet de telles déclinaisons : bien-être, golf, gastronomie, et d’une manière plus générale tous les produits susceptibles d’être développés localement et consommés sur place par les touristes. Pour parvenir à faire du tourisme un vecteur de développement économique, le tourisme devra être appréhendé comme un facteur de développement global, générateur d’image positive, de qualité de vie et par conséquent un argument fondamental dans la décision d’implantation des activités économiques. Le développement touristique a un effet d’entraînement, accélérateur d’autres développements qu’il conviendra de valoriser. Au final, faire du tourisme un vecteur de développement économique à part entière sur le littoral aquitain, suppose certes des moyens, mais plus encore une volonté de décloisonnement. Ainsi, plusieurs orientations devraient permettre cette évolution : d’abord en bâtissant un nouveau secteur productif qui profiterait des potentialités liées au tourisme, ensuite en valorisant les ressources humaines du territoire, enfin en favorisant l’évolution des offres et des produits. Ces orientations sont d’autant renforcées que les élus du littoral aquitain montrent de manière unanime la volonté de conserver un tissu productif sur les territoires, en d’appuyant sur les spécificités industrielles déjà présentes (le bois, l’agroalimentaire, l’aéronautique…). 45

Rapport CESER : Économie productive, économie résidentielle, économie publique : dynamiques comparées des trois sphères – Décembre 2007

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2.1 | Bâtir un nouveau secteur productif régional à partir des

potentialités liées au tourisme Les objectifs recherchés par un développement parrallèle d’une économie productive et résidentielle sont à la fois de conforter les filières économiques existantes sur le littoral aquitain en s’appuyant sur l’activité touristique, de permettre un développement conjoint de l’économie résidentielle et productive, et de renforcer l’attractivité du littoral aquitain pour les entrepreneurs des secteurs identifiés. A ce stade, plusieurs pistes peuvent être explorées. La filière bois La filière pourrait opérer un rapprochement avec les acteurs de la filière tourisme notamment pour poursuivre les démarches de valorisation croisées sur la filière bois (conception de produits, partenariats de communication / promotion, développement de partenariats pour des projets locaux avec l’appui du pôle de compétitivité Xylofutur), pour favoriser l’utilisation de la production bois dans les constructions et aménagements en lien avec le tourisme (équipements, habitats et notamment habitat léger de loisirs, aménagements de plans plages), et également pour faciliter l’innovation et de l’émergence de nouveaux produits. La filière glisse Cette filière est aujourd’hui structurée sur le plan économique. Des possibilités de développement existent encore en s’appuyant davantage sur l’activité touristique et notamment en poursuivant les démarches de valorisation croisées sur le segment de la glisse (conception de produits, partenariats de communication/ promotion, développements de projets locaux avec l’appui d’EuroSIMA), en permettant l’émergence de nouveaux produits touristiques et en informant mieux la population des possibilités offertes par le surf et les sports de glisse. La filière des éco mobilités Le développement des éco-mobilités apparaît comme un axe fort tout au long de ce rapport. Le développement d’une filière semble être un axe intéressant qui pourrait faire l’objet d’un approfondissement au regard des compétences industrielles et de recherche dans ce secteur en région Aquitaine : vélo et navettes électriques, motorisation propre pour les bateaux, développement de services spécifiques à l’utilisation de transports durables… La filière du bien-être La filière bien-être fait d’ores et déjà l’objet d’une attention particulière dans le cadre du Cluster « Aqui O thermes » en réfléchissant aux voies de modernisation et de diversification de l’activité thermale. Les déclinaisons de cette filière vers la production de produits de beauté, cosmétiques pourraient faire l’objet d’un approfondissement. La filière pêche et conchyliculture : De la même manière que pour d’autres filières, en poursuivant les démarches de valorisation croisées sur le segment de la gastronomie, en développant des partenariats de communication / promotion, des projets locaux entre restaurateurs et producteurs, une filière autour de la gastronomie et plus particulièrement des produits de pêche et conchyliculture pourrait se structurer. D’autres filières pourraient être repérées, grâce à un travail de veille sur ces nouvelles filières, et sur les possibilités de lien entre secteur économique local et tourisme.

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2.2 | Valoriser les ressources humaines du territoire Un des enjeux du développement du tourisme aquitain est celui de la création d’emplois, le secteur du tourisme ayant la particularité de fournir de nombreux emplois, se caractérisant par une saisonnalité forte et des niveaux de qualification peu élevés. La professionnalisation des salariés et la limitation de la précarité du secteur constituent donc des enjeux forts pour valoriser l’emploi touristique. Plusieurs réflexions peuvent ainsi être menées notamment autour de la pluriactivité, de la formation et de l’accessibilité des emplois du secteur touristique aux demandeurs d’emplois, d’une meilleure adéquation entre les besoins des entreprises et les formations proposées. Par ailleurs, si l’hôtellerie et la restauration restent les premiers employeurs dans le secteur du tourisme, les possibilités d’emplois sont beaucoup plus variées : commerces, services, sport et animation. Favoriser l’emploi régional peut donc être une des déclinaisons des actions publiques en faveur du tourisme. Pour cela de nombreux leviers sont mobilisables à la fois sur les dispositifs de droit commun, et sur le développement de projets innovants en lien avec les spécificités locales. L’enjeu socio-économique est fort pour les collectivités, la création d’emplois via le secteur du tourisme participera à la reconnaissance et à la bonne acceptation du secteur par les populations. Plusieurs pistes peuvent être poursuivies sous l’angle de la formation, de la saisonnalité ou encore de l’insertion des personnes en difficulté. Dans un premier temps, améliorer et adapter l’offre de formation est un moyen de donner de la valeur aux métiers du tourisme, d’attirer les jeunes et demandeurs d’emplois dans ce secteur, d’améliorer la qualité des prestations touristiques en Aquitaine et enfin de fidéliser les personnels. Dans un contexte de plus en plus concurrentiel, la professionnalisation des acteurs du tourisme apparaît comme un élément-clé dans la consolidation et le développement futur de l’activité économique du secteur du tourisme. Au travers du plan régional de développement des formations professionnelles (PRDFP) élaboré par le Conseil régional, ainsi que de l’étude sur l’adaptation des formations à l’évolution du marché du tourisme, plusieurs actions identifiées devraient répondre aux enjeux identifiés :

adapter les formations initiales aux besoins des entreprises et anticiper sur les évolutions du secteur (lien avec la fonction recherche et veille), en lien avec les volontés régionales issues de l’étude prospective tourisme (filières prioritaires notamment) ;

améliorer l’attractivité du secteur touristique : par la promotion et l’information, notamment sur la dimension transversale du tourisme et de ses métiers, par le développement d’une formation de renom, comme l’école de Savignac (Métiers de la mer, des loisirs et du tourisme par exemple) ;

accompagner les entreprises dans l’acquisition d’une compétence tourisme transversale, qui dépasse les compétences métiers (hôtellerie, restauration, loisirs) : développement des plans locaux de formation inter-filières (PLFI). Le PLFI permet à un territoire (pays/pays touristique) d’être accompagné par la MOPA pour composer un programme de formation sur 3 ans dans une logique de stratégie touristique de territoire ;

proposer des solutions pour faire face aux problématiques spécifiques du travail saisonnier (précarité, turn-over, hébergement, difficulté à s’inscrire dans une carrière).

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Dans un deuxième temps, des orientations sur l’accueil des travailleurs saisonniers peuvent être prises sur le littoral aquitain. Ils concernent environ 30 000 personnes sur le littoral. Plusieurs enjeux ont été identifiés notamment sur la fidélisation et la montée en compétence des travailleurs saisonniers et l’amélioration des conditions de vie de travail des saisonniers. La Région Aquitaine a lancé l’élaboration d’un « plan régional des saisonniers » en novembre 2011, afin de faire face aux enjeux liés à l’importance du travail saisonnier dans le tourisme. Plusieurs pistes de réflexion sont d’ores et déjà bien engagées au travers de ce plan régional des saisonniers :

facilitation de l’accès des saisonniers à la formation, par la mise en place sur un ou des territoires-tests de formations en intersaison dans une logique professionnalisante et diplômante, avec la prise en compte des opportunités de pluriactivité ;

développement de partenariats entre la Région et des organismes de financement spécialisés qui agissent déjà dans cette optique de sécurisation des parcours professionnels des saisonniers ;

accompagnement des groupements d'employeurs dans leurs efforts d'insertion durable et de qualification ;

soutien à l'installation ou à la reprise des saisonniers à forte expérience ; appui au développement de nouvelles maisons de saisonniers et de leur mise en

réseau ; accompagnement dans la recherche de solutions d’hébergements adaptées

(internats, habitations légères de loisirs dans les campings, parc privé, dispositif de sécurisation des bailleurs …) ;

volet santé, conditions de travail, insertion / vie sociale. Enfin, favoriser l’emploi régional passe aussi par l’utilisation de dispositifs de droit commun permettant l’accès des métiers liés au tourisme aux personnes en difficulté. Les enjeux sont à la fois de favoriser l’accès des emplois touristiques aux demandeurs d’emplois des territoires, de diminuer le chômage, mais aussi d’accompagner les entreprises dans leurs démarches de recrutement d’un personnel local. Plusieurs pistes de réflexion pourraient être davantage explorées telles que :

la mobilisation des clauses d’insertion dans les marchés publics de manière régulière sur les projets touristiques (construction, services) ;

le développement des chantiers d’insertion / chantiers écoles en lien avec les potentialités du tourisme (constructions bois, réparation vélos, entretien espaces verts / publics) ;

la promotion des candidatures locales aux entreprises ; le développement des relations avec les entreprises des territoires touristiques ; la mobilisation des acteurs de l’emploi et sensibilisation sur la thématique de l’emploi

local dans le tourisme ; le développement des relations avec les groupements d’employeurs.

De manière générale, la prise en compte du volet emploi dans les projets à venir doit faciliter une meilleure acceptation des projets et de l’activité touristique par les populations. Les trois structures d’accueil des saisonniers sur le littoral sont des acteurs-clés sur ces questions liées à l’emploi et sont en capacité de porter des projets innovants.

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2.3 | Favoriser l’innovation et l’évolution des offres et des produits Dans la perspective de s’adapter aux attentes des clientèles, de conforter les clientèles de proximité, il apparaît important d’encourager la qualité et la montée en gamme des hébergements sur le littoral aquitain. Aujourd’hui sur le littoral aquitain, les hébergements touristiques sont créateurs de retombées économiques limitées comparativement au potentiel du territoire. Les principales raisons sont à chercher dans la structure des hébergements : le poids de l’hôtellerie de plein air, des meublés banalisés faiblement marchands, des hébergements de tourisme social qui touchent une clientèle familiale et saisonnière, des résidences secondaires hors secteur marchand. Les espaces qui réussissent à échapper partiellement au fonctionnement saisonnier sont ceux qui offrent une densité urbaine, des animations et des hébergements à composante hôtelière (côte basque, bassin d’Arcachon). L’enjeu de l’évolution de l’offre d’hébergements touristiques est donc central ; le développement de nouveaux types d’hébergements permettra d’élargir la saison touristique, de créer des emplois moins saisonniers, de provoquer de plus fortes retombées économiques. Plusieurs pistes peuvent être suivies pour faire évoluer ces offres. La création d’une offre haut de gamme Avec des produits de destination aujourd’hui relativement faibles dans la région, faire émerger des produits d’hébergement de type resort thématique (resort golfique, resort bien-être…) devenant des produits phare, permettrait de cibler les clientèles étrangères européennes. Par ailleurs, l’amélioration de l’accessibilité TGV est une opportunité pour attirer les clientèles franciliennes aisées, en particulier sur des courts séjours en ailes de saison. La présence d’une offre haut de gamme est également un bon argument pour les clientèles d’affaires, qui ont tendance à consommer hors saison et des activités complémentaires (golf, œnotourisme) et avec lesquelles les retombées économiques sont plus importantes qu’avec les clientèles de loisirs. Le renforcement de la place des enseignes nationales ou internationales Ces enseignes génèrent leur propre fréquentation et tirent la destination (alors qu’aujourd’hui l’effort en promotion est fait par les collectivités) : par exemple le Club Med ou Center Parcs sont des opérateurs qui apportent leurs propres clientèles grâce à des moyens marketing considérables. Pour accueillir ce type d’opérateurs, les acteurs du littoral aquitain auront besoin de s’organiser afin de pouvoir repérer du foncier disponible stratégique pour de nouveaux projets, développer une ingénierie d’accompagnement des projets, et d’une manière générale fournir une veille sur les nouveaux produits et offres susceptibles de répondre aux spécificités territoriales Il ne peut être question de multiplier ce type de projets, en particulier du fait des particularités de l’Aquitaine (zone de chalandise, positionnement « nature »). Le ciblage de projets structurants est nécessaire à la fois pour des raisons de dynamique et d’attractivité de la région, mais également pour répondre à l’évolution des attentes. La garantie de la qualité des hébergements familiaux Afin de conserver le positionnement traditionnel de l’Aquitaine, tout en répondant mieux aux besoins et exigences d’aujourd’hui, un effort pourrait être porté sur la qualité des hébergements familiaux. Toutes les régions touristiques françaises sont en effet des concurrentes potentielles. Il est ainsi primordial de fidéliser les clientèles familiales, qui représentent le cœur de cible des clientèles sur le littoral aujourd’hui.

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Ce souci de la qualité des hébergements familiaux passe notamment par le fait de porter une attention particulière à la qualité des offres d’hôtellerie de plein air. L’accompagnement au développement de l’offre d’hôtellerie de plein air Plusieurs enjeux spécifiques liés à l’hôtellerie de plein air ont été soulignés tels que le maintien de la diversité des offres, en respectant notamment le positionnement des stations (stations « nature », stations urbaines, stations MIACA), l’accompagnement de l’évolution de l’offre sur le littoral. Il apparaît nécessaire de faire évoluer certains sites afin qu’ils répondent davantage aux attentes des clientèles d’aujourd’hui et ne se dégradent pas : resorts saisonniers à fort niveau de services (notamment sur les stations urbaines), développement de nouveaux concepts valorisant la dimension nature de l’hôtellerie de plein air.

√ Huttopia / ONF : une nouvelle forme d’hôtellerie de plein air

L’ONF et Huttopia collaborent dans le cadre d’une convention depuis 2001. Cette dernière prévoit l’intervention de l’ONF à plusieurs niveaux : valorisation de la forêt comme espace de détente, de loisirs et de découverte ; étude d’impact sur les sites ; aménagements paysagers ; entretien des espaces boisés. Des valeurs communes sont partagées telles que la création d’espaces d’accueil dans un souci constant de préservation de l’environnement et du paysage, ou la participation au développement durable des territoires en travaillant avec les collectivités. Les objectifs sont de favoriser l’accueil du public dans les forêts domaniales ; et d’accueillir le public en forêts et dans les espaces naturels. Cela répond à une demande croissante et permet de favoriser une véritable découverte des sites et des milieux. L’accompagnement des expérimentations dans les stations afin d’agir sur le secteur des meublés Les meublés représentent un enjeu considérable en volume (et échappent de plus en plus aux sphères « publiques » sous l’effet des systèmes de commercialisation directes et des incertitudes sur les classements). Les tentatives menées ces dernières années telles que les opération de réhabilitation de l’immobilier de loisirs46 ont donné peu de résultats. Des dispositifs d’accompagnement qualitatifs doivent néanmoins être entrepris, en particulier sur le volet des services. Il faudra donc être attentif aux évolutions de marchés et tenter des solutions expérimentales à l’échelle locale, en partenariat avec les opérateurs immobiliers. Les hébergements liés au tourisme social Plus que les autres régions littorales, l’Aquitaine a subi une perte très importante de lits dans les villages de vacances associatifs. Les équipements du tourisme social et associatif (villages de vacances, auberges de jeunesse, centres internationaux de séjours de jeunes, centres de vacances et maisons familiales) s’avèrent aujourd’hui en difficulté et confrontés à des problèmes sérieux de rénovation. Afin de bien identifier toutes ces problématiques, la Région a lancé une étude approfondie d’état des lieux des établissements appartenant au champ du tourisme social. Cette étude a

46 Les opérations de réhabilitation de l'immobilier de loisir ont pour objet l'amélioration du parc immobilier touristique et

l'amélioration des espaces publics, du stationnement, des équipements d'infrastructures et du traitement de l'environnement. Elles tendent à améliorer l'offre qualitative des logements locatifs à destination de la clientèle touristique et du personnel saisonnier ainsi qu'à maintenir ou à développer l'offre de services de proximité.

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permis de prioriser les actions à conduire et les moyens à mobiliser qui seront actualisés dans le cadre du futur règlement d’intervention. Ainsi, affirmer que l’on souhaite conforter la mixité des clientèles ne se fera pas sans effort. Cela nécessitera un vrai positionnement, car ces équipements et hébergements dédiés à ces clientèles n’auront pas tous les moyens d’adapter leur offre dans un contexte difficile. Le développement touristique de l’Aquitaine s’est fondé en partie sur le tourisme social, et plus globalement sur un tourisme populaire. Ce développement engendre une mixité sociale des clientèles touristiques qui est au cœur de l’identité de la région. Les nouveaux comportements de consommation, le fort développement de la concurrence dans les hébergements touristiques et la fin de l’intervention publique massive fragilisent le modèle du tourisme associatif à vocation sociale représentatif de l’après-guerre. Le manque de réinvestissements a ainsi mené à la dégradation d’un certain nombre d’établissements, dont une partie jouit néanmoins d’une implantation sur des sites à forte valeur touristique. Dès lors, afin de conforter cette mixité, il est nécessaire de déployer des moyens, mais également de montrer une forte détermination. Cela peut se traduire par des actions de soutien à certaines formes d’hébergement, en particulier à destination des jeunes (auberges de jeunesse, centres sportifs) et des familles (villages de vacances), un souci de qualité générale du tourisme dit populaire ; un volontarisme dans les documents d’urbanisme, préservant ces vocations spécifiques et donc ces espaces.

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3 | Comment renforcer le positionnement du littoral aquitain ? Le littoral aquitain dispose d’arguments forts qui fondent son identité et au premier rang l’océan Atlantique. Contrairement à d’autres régions littorales, l’océan sur la côte aquitaine est fortement lié à des représentations d’une nature forte (la symbolique des vagues) et d’espaces variés. Le littoral aquitain dispose donc du potentiel pour incarner un mode de vie nature qui rencontre les aspirations des Européens du 21ème siècle. L’océan est perçu par ailleurs comme un grand terrain de jeu au travers de l’image forte véhiculée par le surf. En outre, si le littoral aquitain jouit d’une identité spécifique, il peut se raccrocher aux notions de terroirs, à la tradition d’accueil, aux valeurs du sud-ouest. L’Aquitaine dispose en effet d’une capacité à incarner un bien-vivre construit sur ses traditions, de référentiels santé / bien-être importants, ainsi qu’une forte culture gastronomique. Le littoral aquitain peut largement en tirer parti. Le second point de la réflexion sur le positionnement est celui d’une mixité voulue et assumée d’un point de vue sociologique mais aussi entre résidents et touristes, entre français et étrangers. Les acteurs locaux ont tous exprimé leur volonté de voir préserver une « identité aquitaine », une certaine convivialité, un vivre ensemble, s’exprimant notamment à travers le cadre de vie, les pratiques de loisirs et le caractère « humain » des lieux de vie comme des espaces touristiques. Ce travail de marketing touristique devrait certes s’appuyer sur les valeurs que l’ensemble de l’Aquitaine entend porter, la capacité à décliner une communication cohérente, tant d’un point de vue touristique que plus global ou économique, et la nécessité d’incarner une modernité, une région qui évolue, bouge, innove, propose les modes de vie futurs. Cependant, le littoral, parce qu’il apparaît plus naturellement dans les esprits comme une destination touristique lisible, a probablement une carte à jouer sur un positionnement spécifique. Trois grandes orientations en matière de positionnement pourraient être prises notamment sur les questions de clientèles, de positionnement marketing et de filières. Une partie de ces orientations sont d’ores et déjà identifiées dans le plan marketing 2011-2015 du comité régional du tourisme d’Aquitaine et les schémas départementaux.

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3.1 | Diversifier les clientèles Les perspectives d’évolution des clientèles selon leur origine géographique sont détaillées en page 54 du présent document. Elles sont rappelées de manière synthétique ci-dessous.

√ Rappels

Concernant les clientèles françaises, le recul du taux de départ en vacances pèse fortement sur les clientèles familiales qui représentent un poids particulièrement important sur le littoral. Si les acteurs souhaitent maintenir une mixité, tel que cela a été mentionné à plusieurs reprises, il sera donc nécessaire de porter un effort particulier notamment sur les hébergements et les équipements du tourisme social. En parallèle, l’amélioration de l’accessibilité du littoral aquitain, notamment auprès des clientèles franciliennes, laisse entrevoir des perspectives intéressantes notamment sur le développement de courts séjours et hors saison. Si le littoral aquitain souhaite attirer ces clientèles urbaines, plutôt aisées, il sera nécessaire de proposer une offre adaptée : hébergements, animations, équipements de qualité. Plus particulièrement sur les clientèles régionales, dans un contexte de crise, de multiplication des courts séjours, mais aussi de croissance démographique du grand sud- ouest, il s’agit de clientèles qui pourraient être confortées. Le développement de séjours thématiques hors saison constitue un moyen efficace d’attirer et de fidéliser ces clientèles. Concernant les clientèles étrangères et particulièrement les clientèles européennes de proximité ; l’Europe de l’ouest se trouve dans un contexte de stagnation démographique et de vieillissement très important. Si le littoral aquitain veut conserver sa part de marché, il sera nécessaire de porter un effort particulier sur les conditions de séjour (stations et hébergements). Le développement des thématiques hors saison contribuera au maintien de ces clientèles. Les clientèles des pays émergents sont marginales en Aquitaine et sur son littoral. Dans les 10 à 20 ans à venir, la croissance des flux venant des pays émergents va croître considérablement, en lien avec le renforcement d’une classe moyenne aisée et de clientèles à fort pouvoir d’achat. L’Aquitaine a une carte à jouer sur 3 entrées : Bordeaux et le vin, Biarritz et la côte basque, mais aussi la gastronomie et l’art de vivre de manière transversale. Pour chacune de ces clientèles, des orientations sont proposées dans les volets aménagement et développement du rapport sur :

- les conditions de maintien des hébergements et équipements de tourisme social ; - l’amélioration des conditions de séjours (stations, hébergements…) ; - le développement de séjours thématiques et hors saison à mettre en relation avec le

développement des filières différenciantes et la construction d’offres globales.

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3.2 | Clarifier le discours sur le positionnement, les valeurs,

l’identité Clarifier le discours sur le positionnement passe par trois axes de réflexions :

- conforter un positionnement propre au littoral aquitain ; - permettre une meilleure lisibilité de la destination ; - favoriser le développement d’événementiels et l’animation.

L’étude prospective apporte des premiers éléments de réflexion au niveau de la région Aquitaine. Ainsi, la nature, les grands espaces, l’océan sont des actifs fondamentaux de l’identité aquitaine. La thématique nature est un liant fort au-delà de la diversité des sites et des situations. Les questions environnementales et les milieux naturels peuvent être un marqueur positif du territoire : un territoire susceptible d’incarner de nouveaux rapports homme-nature en plaçant la qualité environnementale et les paysages au cœur des actions. En parallèle, il est indispensable que ces arguments soient appliqués à des produits touristiques attrayants : le surf constitue un point de référence sur les nouveaux usages et imaginaires à conceptualiser. L’Aquitaine a une capacité à incarner un bien-vivre construit sur ses traditions (terroirs, accueil, gastronomie, valeurs du Sud-Ouest), mais aussi sur des référentiels santé/bien-être forts, une modernité saine attestée par le sport et les loisirs nature. Cet argument du bien vivre devrait pouvoir être décliné dans l’image globale de la région, et être un des arguments de son attractivité. Du fait des diversités territoriales, la marque Aquitaine est difficile à utiliser d’un point de vue touristique. En revanche, la côte aquitaine répond à une réalité géographique, avec comme particularité, la présence des vagues et donc du surf sur toute sa longueur. Le bureau d’étude qui a réalisé la mission a ainsi proposé que l’appellation Aquitaine soit destinée à la partie littorale du « sud-ouest ». Ainsi, « sud-ouest » serait la marque ombrelle du grand territoire et la « côte aquitaine » pour sa façade littorale. Cette côte aquitaine pourrait être déclinée en quatre « destinations » : Médoc (côte médocaine), bassin d’Arcachon, Landes (côte landaise), Pays basque. Enfin, l’Aquitaine – peut-être du fait d’une festivité traditionnelle naturelle – a développé assez peu de dispositifs d’animation et d’événementiel par rapport à d’autres territoires littoraux. Aujourd’hui, le besoin se fait sentir par un contexte de société qui y pousse (recherche de festif, de rencontres, d’éphémères…) et une pression concurrentielle forte (l’évènement comme agent de marketing territorial). La réponse à ces besoins pourrait s’exprimer à travers une meilleure valorisation de l’existant et notamment de la tradition festive, le confortement des évènements actuels (marathon du Médoc…) et le fait d’être créatif sur des sujets légitimes ou non (forêt des Landes, gastronomie), s’inscrivant alors dans des démarches d’expérience ou d’innovation culturelle et de création contemporaine. Le développement des animations ne peut cependant aller sans un travail plus profond sur la saisonnalité. Le développement de filières stratégiques nouvelles va dans ce sens. C’est la fréquentation touristique élargie au-delà des deux mois d’été qui permettra aux commerces de rester ouverts, à des évènementiels de naître et créer ainsi ensemble une dynamique et une animation de la destination. Ces efforts devront être relayés au niveau local, à l’échelle de stations ou de bassins de vie touristique, afin de développer tout un ensemble de dispositifs d’animation, adapté aux différents types de clientèles en fonction des périodes. Le rôle des offices de tourisme devrait être central dans cet objectif, à la fois comme catalyseur et fédérateur des énergies, mais aussi comme animateur d’un marketing plus professionnel, producteur de services de proximité.

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3.3 | Identifier des filières prioritaires L’état des lieux complété des perspectives d’évolution des comportements fait apparaître tout d’abord la nécessité de conforter la filière du tourisme balnéaire qui demeurera dans les années à venir une valeur sûre du tourisme. Le littoral aquitain a aussi une carte à jouer sur d’autres filières porteuses d’image et ayant un effet d’entrainement fort. Il s’agit aussi de filières sur lesquelles le littoral aquitain pourra se différencier. Il apparaît indispensable de conforter la filière du tourisme littoral / balnéaire pour plusieurs raisons. Motivations de séjour ou d’itinérance à part entière, cette filière est la base économique du tourisme et recèle de perspectives encore importantes de développement au regard de l’évolution des comportements touristiques. Cette filière majeure est transversale et donc indirectement concernée par l’ensemble des politiques régionales : aménagement (accessibilité, transports, espaces publics…), environnement, développement économique (aide à l’implantation d’entreprises…). Le tourisme littoral se caractérise par une forte attractivité en été (46% de la fréquentation sur 10% du territoire), une concentration dans le temps, un positionnement majoritairement familial. La filière se situe dans un marché qui évolue et qu’il convient de prendre en compte : taux de départ en vacances qui régresse, appétence des clientèles pour les offres et le mode de vie nature, croissance attendue de la population... Les menaces propres à la filière littorale portent sur la dégradation des stations et l’accentuation des clivages sociologiques et le risque de banalisation des paysages et des fragilités environnementales sur lesquels les acteurs devront porter leur attention. Les enjeux stratégiques de long terme identifiés lors de la première partie de ce rapport portent sur : la requalification de l’offre touristique (hébergements, équipements, espaces publics, animations, commerces), le renouvellement, la diversification et la montée en gamme des hébergements (hôtellerie, hôtellerie de plein air), la création d’une nouvelle offre qui fasse référence : innover par un concept de station du 21ème siècle, la maîtrise du foncier, le travail sur le caractère urbain des stations balnéaires. Ces enjeux ont été traités dans le cadre du volet aménagement et développement du présent document. Les perspectives de développement de nouvelles clientèles et le maintien des clientèles existantes passe par le développement de séjours thématiques, cela signifie qu’il sera nécessaire de renforcer certaines filières qui disposent d’un potentiel de développement au regard des évolutions des comportements, et qui ont aussi la capacité de désaisonnaliser l’activité du littoral aquitain. A ce jour, il s’agit pour le littoral aquitain, des filières glisse, vélo, golf et bien-être. Ce sont des filières qui ont toutes une image très positive. Si elles peuvent être des pratiques parfois « marquées » socialement, elles ont une forte capacité à susciter des effets d’imitation et une diffusion plus large de la pratique dans l’ensemble de la société. Elles ont une capacité à désaisonnaliser la fréquentation touristique du territoire. La pratique de ces différentes activités se répartit de façon équilibrée sur l’ensemble du territoire, et certaines telles que le vélo ont vocation à créer des flux d’itinérances. Certaines de ces filières ont d’ores et déjà fait l’objet d’une réflexion au travers du plan marketing 2011-2015 ou des schémas départementaux.

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Conclusion Sans surprise, les défis sont nombreux à relever. Le choix de traiter la question touristique de manière transversale en intégrant les questions économiques, urbanistiques, environnementales et de promotion montre la nécessité pour les acteurs du tourisme de travailler de manière encore plus connectée qu’aujourd’hui. Cela signifie aussi que les projets touristiques devront intégrer cette pluralité de composantes, de compétences, si le littoral aquitain veut poursuivre un développement touristique et territorial cohérent et harmonieux. Pour répondre à ces défis les acteurs du littoral aquitain devront aussi mobiliser des moyens humains, des moyens financiers nouveaux. Ces moyens seront plus facilement mobilisables si le secteur du tourisme se décloisonne, que les retombées sociales et économiques procurées par le tourisme sont visibles, quantifiables et comparables avec les autres secteurs économiques. L’état des lieux complété par la vision prospective a permis de mettre en avant les atouts considérables du littoral aquitain pour engager une nouvelle étape de son développement touristique : des filières existantes qui recèlent de potentiels de développement encore importants, un environnement préservé qui répond aux évolutions des attentes des clientèles, un territoire attractif auprès de clientèles touristiques fidélisées mais aussi auprès de nouvelles populations permanentes qu’il convient de prendre en compte dans les projets d’aménagement futurs. Ces évolutions démographiques sont également à mettre en relation avec le risque de basculement vers une économie essentiellement résidentielle, ce basculement vers le tout résidentiel est un risque dont les acteurs ont pleinement conscience et contre lequel ils tentent de développer des réponses au travers des politiques régionales et départementales, des stratégies territoriales ; le tourisme peut et doit participer à cet effort, le changement des mentalités est en cours pour faire du tourisme une réelle composante de l’économie locale. Un autre atout du littoral aquitain est sa capacité d’organisation et de mobilisation. Au final depuis la fin de la MIACA, les acteurs institutionnels ont toujours eu conscience de la nécessité de porter un effort collectif sur cette partie du territoire aquitain, et la création du GIP littoral aquitain en 2006 est venu renforcer cette position. Le travail collectif, la mutualisation des moyens au travers de réflexions stratégiques et prospectives est un atout non négligeable pour le développement d’un tourisme mesuré et durable sur le littoral aquitain. C’est ce partenariat qui permettra de porter des actions innovantes, transversales, permettant de répondre à l’enjeu de requalification et d’adaptation de notre offre touristique dans le respect de l’environnement et du bien être des populations. Ce document doit donc permettre à chaque acteur sur le littoral aquitain de connaître les évolutions qu’il est aujourd’hui nécessaire d’intégrer dans le portage d’un projet touristique. Les membres du GIP littoral aquitain ont quant à eux fait le choix de s’appuyer sur ce document et des grandes orientations qui en sont dégagées pour porter des actions ciblées et innovantes, inscrites dans les plans de travail du GIP à partir de l’année 2013. Ainsi, lors du conseil d’administration du GIP littoral aquitain, le 20 juin 2012, il a été décidé de cibler des actions prioritaires à inscrire dans le plan de travail 2013 du GIP. Ces actions

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doivent être identifiées au regard de critères permettant d’apprécier la plus value du GIP en terme de portage, sur un champ de compétence, le tourisme, déjà largement partagé par les membres. Il a ainsi été convenu que la plus-value du portage d’une action serait appréciée au regard de :

- l’inscription dans le PDDLA qui fixe un nombre important d’objectifs en matière d’aménagement et de développement ;

- la vision régionale littorale nécessaire à l’action : est ce que l’action concerne les territoires littoraux dans leur ensemble ? Est-ce que l’action nécessite une vision régionale et une harmonisation des pratiques sur l’ensemble du littoral aquitain ? Si l’action porte sur une expérimentation, est-ce qu’elle sera reproductible sur d’autres territoires ?

- du degré d’innovation : est-ce que l’action est innovante dans son mode de gouvernance, dans sa capacité à mobiliser de nouveaux partenariats, dans les résultats attendus (changement d’habitudes, changement de perception…) ?

- la complémentarité et de l’articulation avec d’autres actions : est ce que l’action est complémentaire aux actions que les membres du GIP ou d’autres structures (CRT, CDT..) pourraient porter ? Est ce que l’action s’inscrit en complémentarité des autres chantiers et réflexions portées par le GIP ?

- la capacité du GIP à faire effet de levier pour des fonds exogènes ; - la nécessité de conserver un équilibre entre l’apport innovant et l’opérationnalité, le

lien avec les territoires ; - la dimension transversale dans l’aménagement durable du littoral aquitain.

C’est à partir de ces critères que le plan de travail du GIP en matière de tourisme a été construit en 2013. Ce plan de travail, présenté en annexe, a été validé en assemblée générale le 12 décembre 2012.

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Annexe – Liste des partenaires associés à l’étude prospective Comités de pilotages et groupes techniques Conseil régional d’Aquitaine Services de l’Etat : Direccte, DREAL, SGAR Conseil Général de la Gironde, des Landes et des Pyrénées Atlantiques Communautés d’agglomération et communautés de communes du Littoral Aquitain Comité régional du tourisme d’Aquitaine Partenaires associés dans le cadre des réunions de consultation Les membres du Conseil d’orientation du GIP littoral aquitain : Institutions : Conservatoire du littoral, Agence de l’eau Adour Garonne, BRGM, ONF,

Conseil économique, social et environnemental régional, Port de Bordeaux, Port de Bayonne, Union régionale HLM, Agence d’urbanisme de Bordeaux, Agence

d’urbanisme Atlantique Pyrénées Associations : SEPANSO, SURFRIDER, LPO, Aquitaine Alternative, Fédération

régionale des chasseurs, CROSS, Le Festin, Comité Régional du Tourisme aquitain, Association des ports de plaisance de l’Atlantique, Union nationale associations

tourisme et plein air Aquitaine Représentations professionnelle et économique : Chambre régionale commerce et

industrie, Chambre régionale d’agriculture, Chambre régionale des métiers, Fédération

régionale hôtellerie plein air, Union des métiers de l’industrie hôtelière, Fédération des

industries nautiques, Fédération des industries du bois d’Aquitaine, Centre régional de

la propriété forestière, Section régionale conchylicole, Comité régional des pêches maritimes et des élevages marins

Experts : Observatoire de la côte aquitaine, Réseau de recherche littorale aquitain, Institut des milieux aquatiques, Conseil scientifique régional de protection de la nature, Conservatoire botanique, IFREMER , Atout France, GIP Pays et Quartiers d’aquitaine,

GIP Aménagement du territoire et gestion des risques Formation : Lycée de la Mer Ciboure, Lycée de la Mer Gujan Mestras, Ecole hôtelière

Biarritz

Les communes du littoral aquitain Les Pays du littoral aquitain Les comités départementaux du Tourisme et Offices de tourisme communaux et intercommuinaux du littoral aquitian MOPA, SIBA , Terre et Côte Basque Maisons des Saisonniers du littoral aquitain

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Les participants au séminaire de créativité :

Christophe BIROT Conseil Général de Gironde Christine BOUYER Déléguée générale de l’UNAT Hervé BOUYRIE Conseil Général des Landes Jean Marie CARDEBAT Université Bordeaux IV Thierry COLSON Directeur Général Framissima Nature Christophe DES ROSEAUX Responsable Tourisme Caisse des Dépôts Ludovic DUBLANCHET Consultant e-tourisme Thierry GAILLAC Directeur Général Hôtel Burdigala et Parc Beaumont Pierre GOMMEAUX Directeur Général Bordeaux Label Renaud LAGRAVE Conseil Régional d’Aquitaine / GIP littoral aquitain Philippe LARRAZET Directeur Général SATEL / ADACL Olivier LEPINE Directeur Biarritz Tourisme Philippe PAVIE DG Camping Col Vert / ComTourisme CCI des Landes Michel PELLEGRINO Directeur UCPA Soustons Pascal PERSONNE Directeur Aéroport de Bordeaux Gilbert PONTEINS Président Cluster Aqui O thermes Benoit SECRESTAT Conseil Régional d’Aquitaine Alice TOURBIER Co-Directrice Caudalie Jean TOUYAROU Ingénieur Centre Régional de la Propriété Forestière Michel VEUNAC Ville de Biarritz Les membres du Comité scientifique : Bernard BRUNET Ecole de Paysage de Bordeaux Jean Marie CARDEBAT LAREFI – Université Bordeaux IV Alain ESCADAFAL ADES – CNRS Université Bordeaux III Maurice GOZE Université Bordeaux III - IATU Marilyne PAYREFITTE Université Bordeaux IV - IERSO Jeoffrey DEHEZ IRSTEA Vincernt VLES Université de Pau et des Pays de l’Adour Patrick POINT Grehta - Université Bordeaux IV

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Annexe - Le plan de travail 2013 du GIP littoral aquitain A partir des critères définissant la plus-value du GIP, le groupe technique a identifié un ensemble de 8 actions qui seraient portées, animées ou suivies par le GIP littoral aquitain en 2013. L’intervention du GIP littoral aquitain pourra se faire à plusieurs niveaux. Ainsi le premier bloc d’actions sera porté et animé directement par le GIP. Ces actions impliqueront un suivi important de l’équipe pour l’accompagnement des territoires, la définition d’un cadre régional, et éventuellement le lancement d’études, il s’agit de :

Poursuivre l’accompagnement des projets des territoires et l’animation des schémas

plans plages et vélo

Sur le travail effectué jusqu’à présent dans le cadre des schémas plans plages et vélo, il a été demandé au GIP de poursuivre les efforts entrepris en matière d’accompagnement des territoires et d’animation des schémas. Des groupes techniques spécifiques plages et vélo se réunissent 2 à 3 fois par an et définissent les actions prioritaires à inscrire dans le plan de travail. Ces actions sont donc rappelées à ce stade car il conviendra de les prendre en compte lors de l’estimation du temps de travail des agents du GIP à porter de nouvelles actions. Il s’agit bien là de deux actions distinctes. La plus value du GIP porte sur la dimension régionale des schémas (cohérence d’ensemble, méthodologie…). Le résultat attendu est de faciliter la sortie opérationnelle des projets de plans plages et de pistes cyclables sur le littoral aquitain.

Porter un effort majeur sur les stations et territoires touristiques du littoral aquitain

Tous les membres s’entendent sur la nécessité de répondre aux préoccupations des territoires en terme de requalification des stations et d’inventer de nouveaux modèles de fonctionnement répondant aux spécificités des territoires en terme de croissance démographique, de saisonnalité, d’urbanisme. Par ailleurs, quelques opportunités se présentent sur le littoral : foncier disponible, des territoires attractifs, une croissance démographique forte, une volonté locale forte d’engager une nouvelle étape de l’aménagement dans certains endroits. Il a donc été convenu de lancer en 2013 un appel à projet afin d’identifier trois sites-tests afin de définir des projets d’aménagement cohérents, durables et modernes. Le portage par le GIP d’une action de ce type devra permettre de porter une démarche transversale intégrant les composantes urbanistiques, architecturales, paysagères, socio-économiques avec la mobilisation d’une équipe pluridisciplinaire ; la réflexion sur un périmètre pertinent ; la question du positionnement touristique par rapport aux différentes filières identifiées (vélo, golf, bien-être, balnéaire…). Il conviendra également de cibler des territoires en demande pour favoriser l’acceptabilité des projets. Les résultats attendus sont d’abord de définir une méthodologie régionale sur la manière de « porter un projet d’aménagement en zone touristique » , mais aussi de dégager de ces approches locales des réponses régionales sur des thématiques ciblées telles que les volets clos, la prise en compte tourisme social, les espaces publics, les éco mobilité, le logement saisonniers, la réversibilité des modes d’occupation des sols notamment en zone de risques liés au recul du trait de côte, des critères environnementaux et sociaux (logements saisonniers, chantiers d’insertion ou clauses d’insertion dans les marchés publics), l’optimisation des recettes des opérations (fiscalité), etc. La plus-value du GIP sur ce type d’opération sera le portage d’une démarche expérimentale et innovante, reproductible sur d’autres territoires. De plus, le lancement d’une action de ce

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type nécessitera une approche transversale et une mobilisation de plusieurs services des institutions membres du GIP (tourisme, mais également aménagement, environnement, économie, etc.). Les autres actions retenues s’inscrivent également dans la continuité de l’étude prospective, il s’agira de :

mener une approche sur le foncier des sites de tourisme social en réalisant une cartographie, d’identifier les enjeux, les verrous et les possibilités dont disposent les collectivités pour conserver ou réutiliser ce foncier ;

assurer le suivi et l’accompagnement des démarches locales concernant la mise en valeur touristique de sites naturels et de définir les conditions de faisabilité d’une approche stratégique visant à promouvoir ces sites à l’échelle régionale du littoral aquitain ;

repérer des bonnes pratiques en matière de tourisme dans les SCOT notamment sur les questions d’hôtellerie de plein air, de plans plages… ;

assurer une veille et suivi des actions portées par les membres et partenaires du GIP sur les volets promotion et observation et développement économique.

La construction de ce plan de travail a été marquée par la volonté des membres du GIP littoral aquitain de mener une phase opérationnelle à l’issue de la réflexion prospective. L’année 2013 constituera donc une phase importante pour l’activité du GIP et de ses membres. Comme pour les autres réflexions menées par le GIP, il s’agit aujourd’hui d’accompagner les territoires dans la mise en œuvre de leurs opérations.

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Bibliographie Tableau de bord des Investissements touristiques en 2011 – Atout France - 2012 Etude sur le tourisme social – conseil régional d’Aquitaine - 2012 Etude de notoriété de la région Aquitaine – comité régional de tourisme d’Aquitaine – 2012 Stratégie régionale de gestion de la bande côtière – GIP littoral aquitain – 2012 Accompagner l’emploi saisonnier : un objectif pour l’Aquitaine en 2012 - INSEE – 2012 Renouveler les espaces publics des stations littorales - Atout France - 2010 Sur le littoral aquitain, le tourisme procure un job d'été à 24 400 saisonniers en 2006 - INSEE - 2010 Plan de développement durable sur le littoral aquitain - GIP littoral aquitain - 2010 Schéma plans plages - GIP littoral aquitain - 2010 Schéma littoral vélo - GIP littoral aquitain - 2010 Programme de recherche – convention de partenariat UPPA – conseil général des Landes : Requalification des stations littorales anciennes, caractérisation du vieillissement et identification des stratégies de reconquête - Vincent Vles -2009 Guide régional d’application de la loi littoral en Aquitaine – DRE, DIREN, SGAR - 2007 Évaluation de la politique en faveur du tourisme littoral - Contrat de Plan État-Région 2000-2006 - Rapport Final

L’évolution des terrains de camping sur le littoral – Vers des propositions pour mieux encadrer le phénomène - INEA - 2005 Etude sur l’emploi touristique en Aquitaine : analyse et évolutions depuis 1975 - Comité Régional de Tourisme d’Aquitaine - 2004 Livre Bleu du Littoral Aquitain – DREAL Aquitaine - 2001 Tourisme environnement « Entre maitrise et marchés : les enjeux du tourisme aquitain » - CESER Aquitaine - 1999

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L'étude prospective tourisme - volet littoral a été cofinancée par l'Union Européenne.

L'Europe s'engage en Aquitaine avec le Fonds européen de développement régional.